A Dark High School: Bewitched

Chapitre 11 : Intrus

5955 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/01/2022 09:23

Chapitre 11

Intrus


Y a des gens dans le monde, ils ont un don, rien de bien folichon mais quand ils arrivent, ils vous dérangent...



J'avais eu quelques difficultés à supporter les propos du père de Sarah, surtout parce qu'ils m'avaient interpellés plus que vexé ( même si ils étaient pas mal étranges). J'essayais de les ignorer mais étrangement j'étais même convaincu que c'était palpable qu'ils m'avaient bien dérangés. Si Sarah l'avait remarqué, elle ne me l'avait nullement signalé. Ainsi on était retourné en cours, moi dans ma réflexion de ses propos oubliant quelque peu ( bon pas tellement en fait) la nature particulière de mes amis. J'étais obnubilé par le mystère autour de ces propos. Et pourtant j'essayais de faire totalement semblant de rien devant elle. Par sécurité désormais, j'avais envisagé d'être plus discret avec elle pour éviter de tomber nez à nez par une totale inadvertance sur son père. Le choix n'avait pas été énorme dans le coin et s'était un peu imposé tout seul: Breemwil. Décrire Breemwil c'est comme décrire le croisement étrange entre l'enfer de Dante et le royaume des Bisounours. Les gens semblaient tous se connaître, laissant ainsi la porte ouverte à tous les espions. Heureusement, nous n'avions qu'à vivre tranquillement, prenant une petite glace avant d'aller à notre véritable rendez-vous qui n'était autre qu'une exposition photo d'un artiste local. Sarah avait voulu y aller, insistant pour que ce soit réellement notre rencard, et je m'y étais résolu de mauvaise grâce. La photo ce n'était pas mon truc du tout ( et quand je dis pas du tout c'est que même le nu artistique ne m'intéresse pas), j'aurai même préféré me taper une rétrospective d'un cinéaste de films d'auteur kosovare. Elle semblait au moins contente de son rencard, s'extasiant ainsi devant bien des paysages qu'elle ne semblait pas connaître. Plusieurs photos semblaient même l'avoir émue. J'étais un peu perdu jusqu'au moment où nous rentrâmes vers Soul Springs. Elle était littéralement intarissable sur les photos. Je confirmai ses dires ( ou les infirmai d'ailleurs) toujours pensif.

- David... Tu t'es ennuyé hein? demanda timidement Sarah.

- Non, c'est juste que c'est pas mon truc, lui ai-je assuré.

- Mais tu t'es ennuyé ? T'avais l'air ailleurs, me dit-elle en me regardant.

J'hésitais un peu à aborder le sujet et à part fixer la route sur laquelle la pluie tombait à flots soutenus ( heureusement qu'il n'y avait plus de fuite). Je pouvais la voir me fixer attentivement.

- Tu t'ennuies avec moi? demanda alors Sarah gênée.

- Je t'assure que ce n'est pas ça, dis-je en touchant sa cuisse.

- Alors c'est quoi le problème ? Devoir te cacher? Ma nature? demanda-t-elle extrêmement rapidement et extrêmement anxieuseuse.

- Si je le dis, je risque de te vexer, dis-je alors.

- J'ai fait quelque chose de mal? Ou... pas fait quelque chose ? me demanda alors Sarah assez timide.

Je me suis alors étranglé avec ma salive, elle pensait que je voulais la brusquer. Je n'avais donc plus le choix. Et c'était parti pour une possible engueulade.

- Qu'est-ce que je ne sais pas? demandai-je alors.

- Quoi? me répliqua Sarah étonnée.

- Les propos de ton père, dis-je alors.

- D'accord..., marmonna Sarah. Il ne te connait pas c'est pour ça, dit-elle calmement.

- Je suis sûr qu'il y autre chose, ce que tu n'as plus le droit, dis-je en la regardant.

- C'est compliqué David... Tu ne peux pas comprendre, fit-elle alors.

- Alors explique moi, m'énervai-je.

- Pourquoi tu me parles comme ça ? me dit-elle sèchement.

- Je sens qu'il y a un truc qui risque de profondément me faire chier, dis-je alors un peu froidement.

- Mon père est... vieille école, me répondit Sarah.

- Ce qui veut dire? insistai-je.

- Cela veut dire qu'il veut que je respecte des traditions, me fit Sarah.

- Il me semblait qu'il avait dit que ce n'était plus possible, ajoutai-je.

- Pas la même tradition, dit-elle alors. Je... Je ne veux pas en parler, dit-elle alors en fixant la fenêtre côté passager.

Cela venait de m'énerver rapidement, et je me suis alors garé brusquement.

- Qu'est-ce que tu fais? fit-elle alors en panique.

- Je veux que tu m'expliques, dis-je alors.

- David... Je ne veux pas en parler... C'est à cause de ce qu'il s'est passé avec Calvin..., marmonna Sarah.

- Tu m'as dit qu'il ne t'avait pas touchée, ai-je argumenté.

- C'est le cas... Mais mon père a usé de ses pouvoirs... Ce qui limite mon choix, fit-elle alors.

- Ton choix de quoi? demandai-je en voyant son mal-être.

- Mon... choix de partenaire, fit-elle gênée.

- Part... Je comprends pas là...

- Il a choisi mon futur mari, c'est plus clair? s'énerva Sarah presque au bord des larmes.

- Ton futur mari? Mais putain!!! On est plus au dix-neuvième siècle !!! m'énervai-je en tapant sur le volant.

- C'est... À cause de son pouvoir..., fit-elle alors légèrement effrayée.

- En clair? dis-je essayant de conserver mon calme.

- Il... a enfermé quelque chose qui m'appartient, avoua alors Sarah.

- Je...

- Tu ne peux pas comprendre, c'est lié à la magie, me fit elle comme pétrifiée.

- C'est ce qui est enfermé c'est ça ? dis-je effaré.

- Oui... On peut éviter le sujet ? demanda-t-elle.

- Et cette autre tradition ? Celle que tu voulais appliquer ? demandai-je ensuite.

- C'est encore plus compliqué..., fit-elle alors en touchant nerveusement son collier.

Là, je n'en pouvais plus de ses mystères et quitte à la brusquer autant être direct.

- Donc... Si je comprends bien... Je suis en transit? demandai-je.

- David... Le prends pas comme ça..., fit Sarah en s'excusant presque.

- Bah quoi? C'est vrai non? C'est l'impression que ça donne...

- Mais tu comprends pas, s'énerva encore Sarah.

- Comment tu veux que je comprenne bordel de merde! m'énervai-je. Tu viens de me dire que techniquement tu dois épouser quelqu'un...

- David...

- Ouais je sais calme toi, marmonnai-je énervé.

- Démarre et ramène moi, fit-elle vexée.

- Faut pas vexer papa..., marmonnai-je en tournant la clef.

Elle me regarda méchamment quand soudain le moteur fit un bruit épouvantable. Le bruit d'un moteur qui cale.

- Journée de merde..., marmonnai-je.

- Tu fais semblant ou... C'est vraiment un problème ? demanda Sarah.

- Vraiment un problème... T'as pas un truc que je comprendrais pas pour démarrer? dis-je vexé.

- Tu crois franchement que j'ai choisi ? dit-elle complètement vexée. Tu crois pas que je préférais pouvoir sortir avec toi sans m'en soucier? Tu crois seulement que je comprends ce qui passe malgré tout?

- Hein? dis-je étonné en la regardant.

- Trop compliqué... Je ne peux pas t'expliquer, me fit Sarah. C'est lié à ce collier.

- Ok... C'est bon, je suis trop con, dis-je en ouvrant ma portière.

- Tu vas où ? me demanda t-elle avec inquiétude.

- Regarder pourquoi cette merde veut pas démarrer, dis-je en sortant.

Il pleuvait littéralement comme vache qui pisse. J'étais déjà trempé en soulevant le capot. Vu la petite fumée, le moteur avait morflé, saloperie de poubelle. Je regardai instinctivement vers Sarah avec un maximum de discrétion. Je me suis alors figé tant elle semblait blessée. Je m'en voulais, c'était ma faute, je ne pouvais en effet pas comprendre mais c'était logique. Les sorciers devaient se marier entre eux mais Sarah était encore jeune et puis rien ne pouvait m'empêcher de convaincre son père au fil du temps, j'avais de la marge. J'ai claqué méchamment le capot avant de remonter trempé. Elle me regarda alors horrifiée.

- T'es trempé, y a peut-être quelque chose pour t'essuyer, dit-elle alors en ouvrant la boîte à gants.

- Je n'ai rien... Pas de serviette ni même de kleenex, dis-je en la voyant farfouiller.

Bizarrement, elle se figea en fouinant me surprenant un peu. Je me demandais ce qu'elle avait quand je la vis refermer la boîte à gants mal à l'aise.

- Qu'est-ce qu'il y a? demandai-je surpris.

- Rien, fit-elle mal à l'aise.

- Écoute... Je m'excuse, je suis trop con de m'énerver alors que tu n'y es pour rien, dis-je alors.

- C'est pas...

- Écoute... Peut-être que si ça marche entre nous, ton père ouvrirait les yeux et trouverait cela stupide de choisir pour toi...

- David c'est...

- Et même si tu préfères le mec du collier, je peux m'effacer mais pas sans plaider ma cause, dis-je pour la faire sourire.

- Tu as fini? me dit-elle plus souriante.

- Euh oui...

- C'était pas ça le problème, me dit-elle en mordillant sa lèvre.

- Bah c'est quoi alors? dis-je perdu.

- Ce qu'il y avait dans la boîte à gants, me dit-elle avant de fixer l'extérieur.

Je la regardais surpris. Je me demandais ce qu'il pouvait y avoir de si problématique quand soudain, j'eus envie de me frapper.

- Ha... Oui ça, dis-je en réalisant qu'elle était juste tombée sur les préservatifs.

- Tu avais... Une idée derrière la tête en venant aussi loin? me demanda alors Sarah en me regardant gênée.

- Pas du tout... C'est juste là, dis-je bêtement.

- Par un pur hasard... Je suppose ? dit-elle mesquine.

- C'est vrai en plus, dis-je en sortant mon téléphone.

- Tu appelles une dépanneuse ? demanda alors Sarah.

- Non... Je regarde où on est... Un kilomètre et demi avant la ferme, dis-je.

- Et ? insista Sarah.

- On peut y aller à pied en courant on sera vite là, dis-je alors.

- Sous cette pluie? me fit Sarah inquiète.

- Ben oui, dis-je alors en enlevant ma veste, restant ainsi en chandail. Tiens, ça te protégera et tu te sécheras à la ferme.

- T'es sérieux ? fit-elle avec un rire nerveux.

- A-t-on le choix ? Mes grands-parents sont pas là normalement, dis-je alors.

- Mais... T'es sûr que ça ira pour toi ? fit-elle en mettant ma veste sur ses épaules.

- T'inquiètes, t'es prête ? dis-je alors.

- Ho bon sang..., marmonna Sarah.

Nous sortîmes alors du pick-up et nous nous mîmes à courir ( je l'avais verrouillée la poubelle au cas où quelqu'un serait assez con pour tenter de la voler). Bizarrement, alors qu'on était un peu ridicule, Sarah semblait en rire tout en s'assurant que j'allais bien. Je m'en voulais toujours, j'avais vraiment gâché la sortie. J'essayais surtout de garder ma veste bien placée sur elle pour rejoindre la ferme. Et j'ai découvert le gros avantage de la cambrousse, on peut couper à travers tout ou presque, essayez donc de traverser un mur en béton new-yorkais et ce serait moins facile. Je ne sais même pas combien de temps on avait mis à arriver mais le perron fut accueilli avec bonheur. Sarah enleva la veste pour la secouer et elle était malgré tout trempée.

- Bon sang, marmonna-t-elle.

- J'espère que tu ne vas pas être malade, heureusement qu'il y a du chauffage, dis-je en ouvrant la porte. Vas-y monte je vais te donner de quoi te changer.

Sarah me regarda étonnée mais grimpa les escaliers suivant mes indications pour se rendre dans ma chambre.

- Je vais mettre de l'eau partout, me dit-elle alors.

- Pas grave..., dis-je en ouvrant un placard.

Je pris une serviette et lui tendit avant d'ouvrir le placard.

- Prends de quoi te changer, dis-je alors en prenant une serviette.

- Ici? me demanda Sarah timidement.

- Je vais te faire du café, change toi, dis-je en sortant de la chambre.

Je descendis rapidement avant de filer dans la cuisine, allumant la lumière vu qu'il faisait assez sombre à cause du ciel très obscurci. Je pus alors voir un post-it posé en plein milieu de la table et je l'ai attrapé. Il avait été rédigé par ma grand-mère et elle stipulait qu'elle avait dû se rendre en compagnie de mon grand-père à Salem. Ils ne savaient pas quand ils reviendraient, peut-être assez tard. Je reposai le post-it et je réalisai soudainement quelque chose. J'avais donc la ferme pour moi tout seul et à cet instant précis une fille se déshabillait dans ma chambre. Tout le monde a déjà vécu cette étrange sensation, celle du tout petit diablotin qui vous glisse des idées dans la tête. Celles qu'il me glissait à cet instant était plutôt déplacées et franchement lubriques. Je pourrais sans doute profiter de la situation mais je m'étais souvenu d'un détail, elle n'était pas du genre à être à l'aise. Je devrais donc me tenir à carreaux même si le contraire était des plus tentant. J'ai tout de même réfléchis un petit instant avant de faire le café, touchant mon portefeuille où se trouvait un certain petit objet.

- Ne fais pas le con David, dis-je pour moi-même. Surtout pas après ton coup d'éclat... Bon elle devrait être habillée... Je peux faire le café.

Je fis passer deux gros mugs à la machine, un pour chacun et je les ai attrapé, toujours assez frigorifié même si la chaleur des mugs me réchauffait un peu. J'ai alors commencé à remonter les marches lentement avant d'arriver à ma porte. J'allais l'ouvrir ( espérant secrètement qu'elle soit à moitié nue) mais le petit angelot, l'ennemi du diablotin lubrique, me rappelait qu'elle était assez mal à l'aise en général.

- Sarah... Tu es visible ? dis-je devant la porte.

- Oui, tu peux entrer, me dit-elle alors.

J'ai enfin poussé la porte et je l'ai vue cette belle déesse. Elle avait pris une de mes chemises dans laquelle elle flottait largement mais c'était assez sexy et sensuel ( couché le diablotin !).

- Tiens, dis-je en lui tendant un mug.

- Je me suis permise de mettre mon gilet et mon débardeur sur ton radiateur, me dit-elle alors légèrement gênée.

- T'as eu raison, dis-je en jetant un coup d'œil.

Je vis bien ses vêtements sur le radiateur et ils étaient quand même trempé. C'était alors que je vis dépasser, caché malgré tout, une bretelle de ce qui ne pouvait être qu'un soutien-gorge. Mon esprit vrilla un instant et les fantasmes apparurent. Je dus alors me calmer en répétant les mêmes mots en boucle ( "du calme, ne fais rien d'insensé, couché popol..."). Je la regardais et elle était toujours aussi gênée, nue sous cette chemise.

- Tu devrais te changer aussi, tu vas attraper froid, me dit-elle inquiète.

Je posai alors mon mug et j'ai attrapé un t-shirt dans la commode. J'ai enlevé, sans faire plus attention que cela à la situation ( promis juré craché), mon chandail trempé avant de déplier le t-shirt. J'ai alors entendu une petite inspiration de stupeur et j'ai tourné la tête vers elle. Bizarrement, Mademoiselle ne se gênait pas vraiment pour reluquer sans honte, tout en rougissant. Je la vis même se mordiller la lèvre avant de lever les yeux vers moi et croiser mon regard très amusé.

- Pardon, fit-elle en se retournant plus rapidement que jamais.

- Ça me gène pas, dis-je en enfilant mon t-shirt.

- Il est mis? demanda-t-elle alors.

- Oui, dis-je en reprenant mon mug. Désolé d'avoir tout gâché.

- C'est pas grave, me dit-elle en restant debout. Tu n'y es pour rien pour la pluie.

- Tu peux t'asseoir, dis-je alors.

Je la vis fixer mon lit et réfléchir avant de hausser les épaules et s'asseoir.

- C'est joli comme chambre, fit-elle en regardant partout. Au moins pas de posters étranges.

- C'est simple quand même, dis-je relevant son commentaire soulagé et en m'asseyant près d'elle.

Je la vis se crisper et s'empresser de boire dans son mug en continuant de regarder. Je remarquai son regard surpris et j'ai suivi la direction du regard pour découvrir la caisse au sol.

- Tu as beaucoup de CD dis donc, me fit elle en se levant pour aller voir.

- La plupart étaient à ma mère, j'ai tout piqué, dis-je alors.

- Je peux? me demanda t-elle en approchant la caisse rapidement comme fuyant notre proximité.

- Vas-y, dis-je légèrement déçu ( tu m'étonnes...).

- Merci, fit-elle en posant le mug près de la caisse et fouinant.

Je la regardais faire, mes yeux descendant sur ses fesses sur lesquelles j'avais une vue des plus sublimes. Elle semblait amusée.

- Mes parents ont beaucoup de vinyles, mais c'est surtout du classique... Ho..., fit-elle alors en me montrant un CD.

Je regardai alors attentivement la pochette et vit apparaître le nom des Backstreet Boys. Je souris amusé.

- Ta mère était fan? me demanda Sarah.

- Oui... Comme beaucoup de filles de l'époque je dirai, dis-je alors.

- Quand on voit de nos jours avec BTS, c'est un peu pareil, me répondit Sarah.

- Fan? demandai-je étonné.

- J'aime bien Dynamite mais bon..., fit-elle gênée en cherchant dans la boîte.

- Tu trouves ton bonheur ? demandai-je amusé.

- C'est amusant... Ho des compilations, dit-elle en me montrant un cd gravé.

- Ils devaient se faire chier à l'époque, depuis on a inventé les playlists, dis-je alors en riant.

- Oui... Tiens celui-ci il n'y pas de liste de titres, marmonna Sarah.

- C'est lequel ? demandai-je alors calmement.

- Musique de films, répondit Sarah tout aussi calmement et donc bien plus détendue.

- Ha c'est normal, c'est un de nos jeux avec ma mère, avouai-je soudainement.

- Un jeu? C'est à dire ? demanda Sarah.

- On met le CD et on doit retrouver le film, un point si tu as le film, deux si tu peux citer des acteurs et trois si en plus tu as l'année... Je sais c'est nul, dis-je gêné.

- Non c'est plutôt marrant... Je peux le mettre ? demanda alors Sarah.

- Euh... Bah oui..., dis-je ne sachant pas vraiment quoi dire d'autre.

Je la vis s'empresser d'approcher de la petite chaîne hifi capable de lire les cd et sortir le tiroir à CD. Elle regardait amusée la situation et réfléchit un instant.

- Je clique sur lecture aléatoire ? demanda-t-elle.

- Si tu veux, dis-je en souriant.

- Bon alors... C'est parti... J'espère que t'es pas trop fort à ce jeu, me fit Sarah.

- Tu verras..., dis-je en souriant.

Les premières notes d'une chanson de film retentirent alors et elle me regarda attentivement.

- Ça me dit quelque chose..., marmonna Sarah. Tu as la réponse ?

- C'est Huey Lewis l'interprète et le titre...The Power of Love, C'est la bande originale de Back to the Future, en quatre-vingt cinq. Michael J Fox et Christopher Lloyd, dis-je alors avec un grand sourire sachant qu'avec ma mère j'aurais accumulé pas mal de points.

- Et ben..., marmonna Sarah. Je serai moins douée... La prochaine tu attends, m'ordonna alors la jeune sorcière.

- Promis, j'attendrai, lui dis-je pour la rassurer.

Elle sourit et attendit patiemment. Sa timidité était très visible, elle tapait juste du pied en rythme, c'était mignon. Elle bougeait un peu également attirant mon regard sur ses formes ( dur de rester sage).

- Ha ça va finir... Oublie pas de me laisser le temps pour la prochaine, dit-elle alors.

Je souris de son engouement à ce jeu, elle plairait à ma mère... Quand j'avais pensé cela, j'ai senti une petite tension dans ma nuque à cause de la déception d'une relation destinée à finir un jour sans le désir de ses protagonistes.

- Vas-y, dis-je pile après la dernière note.

J'entendis rapidement les premières notes et je reconnus la chanson. Sarah fit presque un bond en me montrant du doigt.

- Ça c'est Ghost, Unchained Melody, y a Patrick Swayze, Demi Moore et Whoopi Goldberg, fit Sarah enjouée. J'ai pas l'année...

- Pas mal pas mal, dis-je amusé.

- C'est la scène de la poterie... Elle est tellement romantique, fit alors Sarah en croisant les mains songeuse.

Je la trouvais plutôt idiote moi, se crever le cul à faire une poterie pour la bousiller... Et après faut franchement se doucher. Tout à ma réflexion, je me rendis compte qu'elle bougeait doucement, lentement, très pensive. Je me suis alors levé et approché d'elle.

- Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-elle inquiète quand soudain je tendis la main.

- Tu... Tu veux danser? demandai-je un peu mal à l'aise.

Elle me regarda légèrement étonnée de ma question avant d'observer la chaîne hifi.

- C'est... un slow non? demanda-t-elle.

- Tu es en droit de refuser, dis-je en baissant la main.

Elle me regarda d'un air qui voulait dire qu'elle hésitait plutôt beaucoup. Je la vis se hisser sur la pointe des pieds et enlever ses baskets avant de me regarder légèrement gênée. La musique avait déjà commencé depuis un moment quand elle posa doucement ses mains sur mes épaules. J'ai alors posé les miennes sur ses hanches ( dur de résister à l'idée de les mettre ailleurs). Nous avons donc entamé le slow doucement, elle semblait apprécier même si mes talents de danseur ne valaient pas grand-chose. Tandis que nous dansions, j'ai alors senti ses mains remonter doucement de mes épaules à ma nuque et surtout Sarah s'approcher plus près. Elle était magnifique, ses longs cheveux noirs encore légèrement mouillés et j'ai penché la tête en avant pour l'embrasser tendrement. Elle se laissa faire et y répondit sans aucune gêne, nos langues démarrant plutôt une valse qu'un slow. Je pinçai alors ses lèvres avant de reprendre les baisers tout en dansant. Je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite mais mes pas m'avaient lentement guidés en arrière et je sentis min lit à l'arrière de mes genoux. Je l'avais senti juste à temps pour ne pas me vautrer dessus et réussir à m'asseoir.

- Désolée, me dit-elle en me fixant.

- C'est pas grave, dis-je prêt à me relever.

Alors que j'allais me redresser, j'ai vu une lueur dans son regard et à ma plus grande surprise, elle m'a embrassé de plus belle, m'empêchant de me relever. Elle était soudainement bien plus fiévreuse dans ses baisers, plus passionnée. J'ai alors guidé mes mains vers l'arrière de ses genoux et instinctivement j'ai écarté doucement ses jambes pour la soulever avant de la reposer très vite sur mes genoux, la positionnant à califourchon. Elle me surplombait, ses longs cheveux noirs tombant de chaque côté de mon visage quand la chanson changea. Elle relâcha doucement mes lèvres en souriant timidement.

- C'est ce que je pense? demanda Sarah.

Je l'ai regardée, inquiète qu'elle n'ait remarqué un léger renflement de mon anatomie avant de comprendre qu'il s'agissait de la chanson. J'ai alors écouté plus attentivement et j'ai compris.

- The Cardigans... Lovefool, dis-je alors avec un sourire. C'est Roméo plus Juli..., avais-je tenté de préciser avant qu'elle ne s'empare de mes lèvres.

Je fus surpris de tant d'ardeur mais j'y ai répondu. Mes mains glissèrent dans son dos tandis que je le caressais du bout des doigts. Sa peau était brûlante, elle était totalement contre moi, me permettant de sentir sa poitrine contre mon torse. Je fus légèrement étonné quand elle poussa doucement sur mes épaules comme exigeant que je ne m'allonge. Je n'arrivais pas à y croire, même si je m'étais exécuté, car c'était bien elle qui initiait la situation. Elle m'embrassait d'une manière assez survoltée qui n'était pas pour me déplaire. Soudain j'entendis un bruit provenant de ma table basse et elle se retira un peu, les lèvres gonflées et le rouge aux joues.

- Désolée, me dit-elle.

- C'est ta magie? demandai-je surpris.

- Petite perte de contrôle, fit-elle alors.

- Je m'en fous, dis-je en m'emparant de nouveau de ses lèvres en me redressant.

Je la serrai encore plus fortement contre moi et elle bougeait des hanches d'une manière assez hypnotique. Mes mains passèrent de son dos à ses hanches et les malaxèrent.

- Hmmm, gémit elle en m'embrassant.

Ses propres mains glissèrent alors pour s'emparer de mon t-shirt. Elle se figea une demi-seconde quand elle toucha par inadvertance et à travers mon jean, ma queue devenue assez dure et glissa ses mains sous mon t-shirt pour me caresser. Moi, désormais convaincu qu'elle désirait beaucoup plus, je laissais mes mains sortir de sous ma chemise ( qu'est-ce que c'est excitant ce détail...) pour commencer à déboutonner par le bas. Elle me griffa le ventre, sans doute par surprise, mais cela ne m'empêcha pas de continuer de défaire chacun d'eux lentement. Elle cessa de m'embrasser pour me regarder et je me suis figé, j'allais sans doute trop vite. Je m'étais trompé, clairement, surtout quand elle saisit mon visage pour m'embrasser à pleine bouche. J'avais d'ailleurs fini de les déboutonner et j'ai légèrement écarté les pans de la chemise. Je ne pouvais la voir, ni elle, ni ses courbes tant ses cheveux se trouvaient sur mon visage. Cependant, j'ai commencé à lever les mains pour carresser lentement la courbe de ses seins quand elle cessa alors de m'embrasser.

- David, fit-elle d'une voix qui me figea et me poussa à écarter ses cheveux.

- Je t'ai fait mal..., allai-je demander avant de me figer dans le mouvement.

Son regard était devenu froid, le même qu'au tout début et j'ai perdu toute mon excitation ( dans mon esprit parce que le drapeau restait fièrement hissé). Je la regardais en ouvrant la bouche de stupeur.

- Je voudrais qu'on s'arrête là, me dit-elle alors d'un ton extrêmement neutre qui pourrait laisser des doutes sur ce que nous étions en train de faire.

J'étais figé, mon cerveau crevant d'envie d'hurler tous les jurons présents dans le dictionnaire. Mais son regard lui, il me convainquit de m'arrêter. J'étais légèrement blessé mais j'ai alors refermé les pans de la chemise.

- Je m'excuse, dis-je alors en voyant son regard. Je ne voulais pas te brusquer.

- Ce n'est rien, fit-elle en se relevant et reboutonnant sa chemise.

- Attends... Si tu as cru que j'allais te forcer... Ce n'était pas le cas, dis-je inquiet.

- Je sais...

- Mais... Pourquoi tu as voulu t'arrêter ? demandai-je quand même.

- Je ne sais pas... J'ai trouvé que c'était... inapproprié, dit-elle énigmatiquement.

Je la regardais comme désireux d'une explication et je me suis levé pour m'approcher d'elle. Je voyais que ses doigts tremblaient et j'ai alors compris, elle devait avoir revécu la tentative de ces connards. J'ai dirigé mes mains vers les boutons.

- Laisse, dis-je alors en reboutonnant doucement.

- Je...

- Ne t'excuse pas, et tu n'es pas obligée d'en parler, dis-je alors.

Elle regarda alors mes mains faire et je l'entendis respirer difficilement. J'ai déplacé ses cheveux et j'ai vu ses yeux, surtout leur tristesse. Je l'ai alors attirée contre moi pour la serrer. Elle posa les siennes sur mon torse et enfonça son visage contre ce dernier. Elle était à deux doigts de fondre en sanglots. Je me sentais mal pour elle et enragé, il ne serait pas bon à cet instant que je croise Calvin, il finirait aux urgences. Je la caressais doucement, surtout ses cheveux.

- Tu veux t'allonger ? demandai-je.

- Sur ton lit? fit-elle en relevant la tête.

- Juste s'allonger... Le temps que cela sèche, dis-je alors.

Elle se libéra de mon étreinte et se dirigea lentement vers mon lit pour s'allonger d'un côté. Je suis monté dessus ( le lit évidemment...) et me suis allongé face à elle. Elle attrapa alors une de mes mains et la serra si fort que j'aurai pu avoir mal.

- Je suis là... Je ne te ferai pas de mal, dis-je alors d'une voix calme.

- J'ai tout revu, me dit-elle alors. Comme si le souvenir était là... J'y étais.

- Ce n'est qu'une image, dis-je alors.

- Non... Je ressentais même ma magie, dit-elle alors.

- Je ne sais pas trop comment ça marche mais rassure toi...

- Je suis désolée... fit-elle en me regardant fixement.

- Ne t'excuse surtout pas, dis-je en relevant son menton pour juste l'embrasser doucement. Je ne t'en veux pas.

- Mais tu voulais...

- Arrête, l'ai-je interrompue, je n'avais pas prévu ce petit dérapage.

- Mais... Pardon..., dit-elle en s'approchant.

- Je te l'ai dit... Je ne suis pas pressé, dis-je en caressant ses cheveux.

- On peut... Juste rester comme ça ? demanda-t-elle.

- Évidemment...

Je l'ai alors enlacée sans plus bouger. Je ne posais aucune question, j'avais bien compris sa détresse et je préfèrerais ne pas en parler. Je l'ai cependant entendue pleurer et là, j'avais une putain d'envie de meurtre, d'appeler deux trois potes de New York pour une petite expédition punitive, lyncher ce fils de pute et lui arracher les couilles avant de lui fourrer bien profond au fond de la gorge, lui pulvériser les doigts un par un à coup de marteau, lui crever les yeux, lui couper une oreille façon Mister Blonde dans Reservoir Dogs... Et bien d'autres joyeuseté du genre. Le Cd défilait les chansons tandis que notre étreinte durait et je voulais la garder près de moi, la protéger pour l'éternité même si je ne pouvais comprendre ce que signifiait ressentir sa magie. J'étais réellement inquiet pour elle, elle était devenue une chose fragile dans mes bras. Au bout d'un moment elle se recula légèrement et me regarda avant de m'embrasser plusieurs fois doucement.

- Pardon... Je suis désolée... Tu dois m'en vouloir... J'ai honte, disait Sarah ponctuant chaque baiser.

- Stop... Tu ne dois pas avoir honte... C'était ton mec, tu avais confiance... Il a tenté d'abuser de toi, c'est lui qui mérite de souffrir..., dis-je alors.

- Me...Merci, fit-elle alors en me caressant la joue.

- Je veillerai sur toi, dis-je alors. J'irai doucement et si tu veux éviter qu'on ne se retrouve dans ce genre de situation, pas de problème.

- D'accord..., fit-elle mal à l'aise.

- Je suis là, dis-je alors avant de l'embrasser. Je t'aime..., chuchotai-je avant de me figer.

C'était sorti tout seul, pour la première fois de ma vie, je disais cela. C'était extrêmement tôt, beaucoup trop même à mes propres yeux mais c'était bien cela. Dès que je l'avais vue pour la première fois, j'étais bien tombé amoureux d'elle, plus que du simple désir, des sentiments. Elle me regarda alors et ouvrit la bouche de stupeur avant de s'approcher et de m'embrasser.

- J'attends ces mots depuis si longtemps, fit-elle en m'étonnant un peu.

Je répondis au baiser en étant légèrement effaré. J'aurais dû lui dire depuis longtemps ? C'était cela qu'elle attendait ? J'étais un peu perdu même si on m'avait toujours dit ( surtout ma mère) qu'en général les filles attendaient qu'on exprime nos sentiments... Mais on sortait depuis peu de temps ensemble et elle attendait depuis longtemps... Légèrement perturbant. Elle se rallongea en souriant. J'entendis alors au loin, sous ma fenêtre sans doute, des portières de voiture.

- Tes grands-parents doivent rentrer, me dit-elle soudainement gênée.

- C'est pas grave, ils ne seront pas gênés, assurai-je.

- Tu crois? dit-elle.

- Ils ne viennent pas dans ma chambre sans raison, n'aie aucune crainte.

- D'accord...

Je la regardais et son malaise était assez palpable. Je la rassurai en caressant sa joue avec un sourire tendre.

- Tu es belle tu sais? lui dis-je alors quand la porte s'ouvrit.

- Merci... T'es plutôt mignon aussi, me dit-elle dans un petit rire.

J'entendis alors la voix de mon grand-père depuis le hall.

- Tiens... Y a de la musique... Mais pas le pick-up... C'est bizarre, fit mon grand-père.

- Peut-être une panne, ce ne serait pas surprenant, fit ma grand-mère.

Moi, j'avais haussé les yeux au ciel tant c'était consternant. Je vis alors Sarah retenir un fou rire. J'entendis des pas rapides dans l'escalier et je vis les yeux de Sarah s'écarquiller. Ils n'entraient jamais, ce serait mal venu qu'ils le fassent à cet instant, c'était bien ce que je me répétais. Mais les pas étaient réellement plus rapide qu'à la normale. Je me redressais doucement quand soudain ma porte s'ouvrit à la volée.

- Coucou!!!! hurla alors une voix qui me surpris.

Il y avait dans ma chambre une personne qui ne devrait pas se trouver là, pas avant quelques semaines, deux sans doute. Mais elle était là, ma mère.

- Maman? dis-je étonné en me levant du lit.

- Et oui, surprise mon petit chéri. Maman est là, fit-elle en écartant les bras.

- Mais..., dis-je en la prenant malgré ma surprise.

- Oui, j'ai accumulé suffisamment d'heures de service pour venir, je me suis arr... Ho bordel..., fit ma mère en rompant l'étreinte.

Je réalisai la situation en me retournant de stupeur. Sarah s'était assise sur le lit en tenant fermement la chemise comme prise de panique.

- Désolée !!! fit ma mère en se dirigeant vers la porte. Pardon Mademoiselle...

Et bam! Elle claqua la porte. J'étais sous le choc et Sarah regardait la porte avant d'enfouir son visage dans ses mains.

- Mon dieu... Qu'est-ce qu'elle doit penser? marmonna Sarah.

- Calme toi, dis-je alors. Ma mère est à part...

J'entendis frapper à la porte.

- On peut discuter... J'attends en bas, fit ma mère avant de descendre l'escalier.

- Ha ben merde alors..., marmonnai-je.

- David..., m'interpella Sarah.

- Oui... Quoi? demandai-je.

- C'est gênant...












Je lui tendis la main pour qu'elle la prenne et c'est ce qu'elle fit en me fixant.

- Dire que l'on se cache de ma famille et je vais rencontrer ta mère... Je suis désolée, s'excusa Sarah.

- C'est pas grave et comme tu l'as dit... C'est plus compliqué pour toi... N'aie pas peur, fais moi confiance, dis-je alors.

J'ouvris la porte de ma chambre et Sarah s'apprêta à descendre, ignorant bien des implications de cette rencontre. Le retour de ma mère s'était vraiment fait par surprise et au pire moment, mais étonnement, j'étais des plus content de lui dire que j'avais une copine... Même si forcément, elle ne pourrait pas tout savoir.


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