A Dark High School: Bewitched

Chapitre 6 : Frayeurs nocturnes

6835 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/01/2022 17:22

Chapitre 06

Frayeurs nocturnes



La nuit, ce n'est pas l'obscurité la véritable menace, mais plutôt ce qui y est tapi profondément.



Étonnement, notre petit tête à tête à la fête du miel avait été probant ( ça fait mal de le dire, la fête pas le rapprochement). En effet, désormais, j'étais officiellement réintégré dans son entourage. C'était déjà cela. J'étais sans doute l'être le plus heureux de la Terre toute cette semaine là. Plus besoin de me forcer à aller au lycée, j'y allais littéralement de bon cœur ( et encore plus quand j'avais obtenu le numéro de téléphone de Sarah, j'en avais fait des bonds de joie). Le meilleur dans tout ça était le fait que j'avais enfin réussi à m'attacher à eux. Ils m'avaient bien accueilli au final et je commençais vraiment à les considérer comme des amis. Il n'y avait qu'un seul défaut dans tout cela à mes yeux et c'était justement lié à notre discussion à moi et Sarah, celle sur les fétus de pailles, concernant un garçon dont elle était amoureuse. Elle en avait parlé avec tant de sentiments que je me sentais presque comme en dehors de la course. Elle ne semblait clairement pas apte à faire une place à un nouveau prétendant et j'ai commencé à m'y faire. Je préfèrerais clairement l'inverse mais si elle n'était pas prête, je devais m'y habituer ( même si cela me faisait profondément mal au cul). La vie dans le lycée avait légèrement changé, pas réellement pour moi ( j'attendais encore la petite vengeance des sportifs mais bizarrement elle se faisait attendre) mais à cause de la victoire de Mercedes à l'élection de la Reine du Miel. J'étais toujours sur le cul personnellement, surtout quand il s'agissait de se faire à l'idée qu'un événement aussi pourri ( restons poli) influence autant un lycée. Miss Pouf avait fait la une du journal du lycée, des discours à la con ( qui laissait présager une candidature à la présidence du comité des élèves, oui je sais c'est aussi faux cul que la véritable politique), des selfies et des stories Instagram, le monde allait mal à mon humble avis, un véritable malheur pour les gens normaux sur Terre. En parlant de véritable malheur, j'avais eu la chance de cuisiner de nouveau avec Sarah durant cette semaine et bizarrement, le résultat fut le même ( ma gothique préférée ayant réussi à transformer un bœuf bourguignon, plat étudié, en véritable bouillasse informe et caoutchouteuse). Mon estomac ne s'était toujours pas remis, Sarah s'en voulant encore d'ailleurs, mais j'étais prêt à tout lui pardonner ( l'amour que voulez-vous). Ce fut le vendredi, alors que la fin des cours approchait, que j'avais tenté ma chance.

En effet, alors que la fin des cours venait de sonner, j'ai pris la parole alors que nous nous dirigeâmes vers la sortie.

- Bon les enfants sages, vous faites quoi ce soir? avais-je demandé.

- Tu as des projets ? me demanda Danielle.

- Bah ce serait bien que l'on fasse des choses de notre âge, lui ai-je confirmé.

- Mais tes grands-parents ne te laisseront pas sortir, justifia Sarah à qui j'avais parlé de ma situation digne d'une conditionnelle.

Je l'avais regardée dubitatif, je n'avais bien sûr pas tout dit à Sarah, surtout les joints et l'alcool, mais également le vol de voiture ou encore l'aîné de la bande qui était déjà en cabane. J'avais voulu être honnête, peut-être était-ce stupide, mais je m'étais dit qu'il valait mieux qu'elle apprenne les choses de ma bouche.

- Je me tiens à carreaux depuis suffisamment longtemps, ai-je certifié. Je pense que si je dis que c'est avec vous, ils me lâcheront un peu.

- C'est un sacré pari, me répondit alors Henry.

- Dites... Vous êtes trop sérieux, ai-je rétorqué légèrement lassé.

- Et toi pas assez, fit Sarah en finissant de ranger son casier.

- Bon... On est vendredi, c'est le week-end... On s'éclate ? tentai-je encore.

Ils étaient réellement un peu chiants, trop sages, trop discrets à mes yeux.

- Et c'est quoi ton sens de l'éclate ? demanda alors Danielle légèrement mal à l'aise.

- Je sais pas... On se retrouve et on mate Netflix ou Amazon, dis-je bêtement. On se fait un burger tranquille... Sérieux, vous sortez jamais ? dis-je consterné.

- On révise ensemble, m'assura Danielle me choquant.

- Et on sort aussi, on va beaucoup au Retro Cafe, me fit Henry.

- Et c'est quoi ce machin ? dis-je en m'attendant à un salon d'étude ( ce serait le genre).

- C'est le diner juste à côté du cinéma Drive, m'expliqua Sarah. Ambiance fifties et leurs frites sont à tomber.

- Et leur milkshake Marshmallow et caramel, j'adore... Mais on n'y reste pas trop tard sinon les sportifs débarquent..., marmonna Danielle.

Comment obtenir une migraine... Ces trois là étaient réellement loin de mes fréquentations passées. J'essayais pourtant de les dérider un peu mais ce n'était pas joyeux. Un diner... C'était cela leurs sorties, sans doute après la bibliothèque.

- On se fait un feu de camp chez mes grands-parents ? tentai-je alors en me disant qu'avec la présence de ces derniers, mes trois petits premiers de la classe seraient rassurés.

- De toute façon je ne peux pas moi, fit Danielle. Je suis prise ce soir... Je ne peux pas m'absenter.

C'était vrai qu'elle avait l'air stressée ce vendredi là, depuis la veille même, sans doute des problèmes familiaux selon moi ( j'en connaissais un rayon).

- Ok, et vous? dis-je aux deux autres.

- Ben moi c'est dur, fit alors Henry. J'ai promis de m'occuper de mes frères et sœurs.

J'avais appris durant cette semaine qu'Henry était l'aîné d'une famille de cinq enfants, les quatres autres ayant tous moins de onze ans. Ses séances baby-sitting étaient même monnaie courante selon les deux filles de la bande. Je soupirai alors complètement lassé de ne pas m'éclater.

- Et toi ? dis-je alors à Sarah.

- Navrée... J'ai... Mes cours privés à réviser... Ce n'est pas très génial, fit-elle mal à l'aise.

- Pff la mort dans l'âme quoi...

Mais sérieux... Elles me manquaient mes soirées beuveries et drague ( pas vraiment probante cette partie d'ailleurs) à la mode New-yorkaise, une bonne vieille virée. Ce ne serait pas pour ce soir là. J'avais regardé, légèrement gêné pour tout dire, Henry filer pour monter comme un bon garçon dans le bus scolaire. Sarah et Danielle avaient attendu la Rolls-Royce du chauffeur personnel de Sarah ( ça faisait toujours bizarre d'ailleurs de me dire qu'elle était aussi riche). Cependant, au moins, avant de monter Sarah m'avait salué de la main. J'avais regardé attentivement le parking en soupirant.

- Et ben la soirée chiante par excellence va démarrer, marmonnai-je en avançant dans le parking.

Ce parking était tout de même assez mal éclairé et, sans doute parce qu'il n'y avait pas réellement de criminalité à Soul Springs, ne disposait d'aucune caméra. Je me suis approché de la Trash Mobile que personne ne semblait désirer voler ( on se demande bien pourquoi). J'ouvris la portière et je lançai mon sac sur le siège passager avant de m'installer. Je soupirai encore en mettant le contact dans un bruit effrayant de guimbarde et j'ai regardé dans le rétroviseur central pour ne pas percuter une voiture. Je me suis alors figé avant de me retourner.

- Bordel de merde! dis-je en ouvrant la portière.

Je me suis dirigé vers le plateau à l'arrière et j'ai regardé le pare-brise juste à côté. La vengeance semblait être venue, une magnifique injure trônait à à l'arrière.

- Connard? Sérieux... marmonnai-je avant de me figer un instant.

Je regardai alors l'injure et je ne savais même pas si je devais en rire ou en pleurer. Le crime était signé.

- C - O - N - A - R - T... Même ça il ne sait pas l'écrire ? dis-je pour moi-même assez choqué.

Le crime était réellement signé de la main ( et de l'absence d'intelligence surtout) de Georges évidemment. C'était risible et surtout chiant, j'allais devoir nettoyer. Je suis retourné m'asseoir à l'intérieur et j'ai hésité ( bon pas vraiment). J'ai ouvert la boîte à gants et j'en ai sorti un couteau à cran d'arrêt avant de me figer.

- Hmmm... Oui ou non... Oui! avais-je décidé extrêmement vite.

J'étais déjà ressorti, en chasse de ma victime. Elle était visible cette victime, très grande et surtout bleu nuit.

- Dommage, t'es pas mal comme pick-up, dis-je en admirant la Chevrolet de Georges.

Ça me faisait mal au cœur de bousiller cette voiture mais il fallait éviter de me faire chier quand j'étais contrarié. Lentement j'ai sorti la lame en vérifiant qu'il n'y avait personne et un petit crissement plus tard, une immense balafre défigurait la carrosserie, une crissement plus tard, il y en avait une seconde.

- Je vais te montrer comment on abîme une bagnole abruti, marmonnai-je.

Grâce à ce fameux cran d'arrêt, des sifflements s'échappaient désormais des quatres pneus ( pas de favoritisme, je voulais traîter chaque pneu de manière équitable). J'étais satisfait. Mais avant de partir, je me suis tout de même appuyé de tout mon poids sur le rétroviseur côté conducteur qui céda dans un crac qui me fit du bien.

- C'était peut-être un peu trop, dis-je alors en regardant le Chevrolet défiguré. Si il doit payer trop de réparations, il est pas prêt de s'offrir un dictionnaire.

Je rentrai la lame et j'étais reparti, soulagé que ma contrariété ait été évacuée d'une manière aussi puérile. Désormais j'avais l'habitude du trajet et je roulai parfois trop vite ( et franchement pas prudemment). Je me garai alors dans l'allée de garage en marche arrière et je vis mon grand-père qui bricolait le pickup de l'exploitation.

- Salut, me fit-il alors avec un sourire avant de voir le pare-brise.

- C'est rien, je vais laver le pare-brise... Tu as du dissolvant au fait ? Ou je dois passer demain à la quincaillerie ? demandai-je.

- Oui... Dans le placard du fond... Je vais appeler le directeur, me fit mon grand-père.

- Hein? Bah pourquoi ? dis-je bêtement en attrapant mon sac.

- Ce genre de comportement ne doit pas se reproduire, c'est le premier pas dans le harcellement scolaire, fit mon grand-père.

- Ho pas besoin, marmonnai-je méfiant.

Il ne valait mieux pas en effet, Georges était peut-être un peu trop con pour comprendre que c'était moi ( j'y mettrai ma main au feu) mais n'importe qui de légèrement plus évolué qu'un planaire ferait le lien.

- Mais et si ça se reproduit ? me fit simplement mon grand-père.

- Grand-père, j'ai grandi à New York au cas où... C'est monnaie courante alors je vais gérer, dis-je alors.

- Si ça se reproduit, il faut agir, me fit mon grand-père choqué.

- Bah, dis-je avec un mouvement nonchalant de la main.

Je pourrais largement gérer le sportif attardé mental. J'étais alors parti manger des lasagnes avec mes grands-parents. Un mois plus tard nous devrions être quatre, ma mère rejoignant la ferme familiale. J'écoutais attentivement ( ce qui signifie donc d'une oreille distraite) les anecdotes sur les chevaux de ma grand-mère. Je remerciai mon grand-père de faire le mort sur le sujet de la Trash Mobile, ma grand-mère serait déjà paniquée que son pauvre petit-fils soit maltraité. J'avais attrapé mon chargeur pour aller nettoyer le pickup après avoir rangé mon assiette et aidé à la vaisselle.

- Tu vas où ? me demanda ma grand-mère étonnée.

- Il a un petit soucis avec le pickup, me devança mon grand-père. Il veut voir si il arrive à réparer seul.

- Ho... Si il faut de l'argent pour une pièce, demande nous, ajouta mon grand-père.

- Mouais mouais... Pas besoin.

J'étais parti tranquillement dans le garage, branchant mon téléphone tout en lançant le Jimmy Fallon Tonight Show, juste pour écouter.

- Alors placard du fond, marmonnai-je en m'approchant de ce dernier tandis que Jimmy recevait les acteurs d'une série que je ne regardai pas.

J'ouvris le placard et je me rendis compte que dans le couple de mes grands-parents, c'était ma grand-mère qui était organisée.

- Mais quel bordel..., marmonnai-je en sortant les bouteilles et flacons divers. Polish... Non... Anti-rayures... Bonne blague.

Je cherchai encore quand ma main toucha une boîte en bois. Je sortis la boîte et également le fameux dissolvant qui était juste à côté. Je posais la bouteille sur le placard en regardant la boîte qui avait tout de même une bonne taille.

- Collection de vidéo porno du grand-père ? dis-je tout seul comme un crétin qui riait de sa blague.

J'ouvris alors la boîte et je m'étais figé.

- Ha ouais... Il déconne pas le grand-père..., dis-je surpris.

C'était un revolver, un bon vieux Ruger SP Cent un, du trois cent cinquante sept magnum. J'étais assez surpris que le grand-père possédait ce genre de petit joujou. C'était bon à savoir. Forcément, un ado avec une arme et c'était tentant de faire l'andouille. J'ai sorti le barillet et je remarquai qu'il ne pouvait contenir que cinq balles. J'ai remis le barillet en place et tendu le bras.

- You're talking to me? You're talking to me ? dis-je alors dans une imitation de Robert de Niro dans Taxi Driver.

Il y avait même des balles dans cette fameuse boîte et je crevais d'envie d'essayer de shooter des conserves ( comme tout bon américain qui se respecte). Je me promis alors d'y revenir bien plus tard après avoir rangé la boîte. Je devais nettoyer et vu la qualité du produit, cela ne prit pas une éternité. Je me suis alors assis sur le siège conducteur, aggripant discrètement la bouteille de Jack Daniel's que j'avais planquée dans mon pick-up et à ma santé. Je regardai des vidéos stupide de crétins s'agrafant les burnes sue une planche ( et oui le monde est franchement rempli de crétin) en buvant et je commençais franchement à me faire chier. Juste à temps je pus planquer la bouteille.

- Mon grand? m'appela ma grand-mère.

- Oui? dis-je en cachant la bouteille sous le siège.

- On va se coucher avec ton grand-père, il est déjà vingt-trois heures, fit-elle calmement.

- D'accord... Je vais rester là et écouter de la musique, comme ça je vous dérange pas, dis-je désireux de finir de picoler la bouteille.

- N'attrape pas froid, bonne nuit, fit-elle alors.

Je la saluai de la main en soupirant de soulagement. J'étais désormais peinard pour me détendre. Cependant, au bout d'une heure, mater des vidéos stupides était lassant. Mes nouveaux amis ne répondaient pas vraiment, à part Henry qui prétextait aller se coucher. Trop sage... Je me faisais tellement chier que j'ai fini sur le site de la ville, c'était pour dire. J'avais alors remarqué la nouvelle recommandation d'éviter la forêt la nuit et, peut-être l'alcool aidant, j'ai eu une envie folle de vérifier par moi-même la dangerosité du coin.

- La forêt est dangereuse... Je risque d'être attaqué par un castor mutant? Quelle connerie... dis-je après avoir pris ma décision.

J'avais quand même attrapé ma veste, pas totalement con non plus vu qu'il commençait à faire frais les nuits de septembre, et j'étais parti, m'engouffrant entre les arbres, la bouteille de Jack Daniel's dans les mains. Il faisait quand même doux malgré l'heure tardive et ce n'était pas désagréable de se promener dans la forêt. Par contre je ne voyais pas cela comme ça à l'origine. Je pensais en effet qu'en pleine nuit, une forêt devait être pleine de vie mais étrangement je n'entendais rien. C'était même légèrement perturbant, je pensais au moins entendre des chouettes ou des hiboux, voir croiser peut-être une biche.

- C'est extrêmement calme, marmonnai-je en évitant des racines.

Je n'avais cependant pas réellement besoin de lumière, je trouvais que c'était extrêmement visible. J'étais un gars de la ville, une ville éclairée comme un sapin de Noël la nuit alors forcément, j'ignorais qu'il s'agissait d'une lumière nocturne assez normale. En effet, arrivant dans un petit bosquet ( sans cesser de picoler est-il bon de noter), j'ai pû lever les yeux au ciel. La lune était bien ronde et bien pleine, d'un blanc magnifique.

- Une nuit parfaite pour un tueur en série, marmonnai-je en riant.

C'était un spectacle assez saisissant en réalité. Je pris même la pleine lune en photo, c'était un spectacle impressionnant. J'entendis alors enfin quelque chose, un simple clapotis et je me suis approché de son origine. Il était évident qu'il s'agissait de la fameuse petite rivière locale. Buvant une nouvelle gorgée, je pris la décision de la suivre pour voir où cela allait me mener. Elle serpentait dans la forêt et je devais faire attention de ne pas glisser sinon j'allais faire un remake de Jack dans Titanic, une rivière était cependant bien moins impressionnante. Peu à peu je m'approchai alors d'un nouveau bosquet quand j'entendis un son. C'était une voix, et elle était douce et belle. Cela ressemblait à une chanson. J'ai alors levé les yeux au ciel et, assise sur une grosse branche, il y avait une fille. La forme du corps et cette longue chevelure noire ne laissait aucun doute et je me suis figé. C'était donc ça son occupation importante? J'étais presque vexé. Sarah était assise en fixant la lune calmement. Je l'entendis alors de nouveau chanter.

- Guess mine is not the first heart broken... My eyes are not the first to cry, chantait elle calmement.

J'étais légèrement stupéfait de sa voix, j'ignorais ce don chez elle et j'avais décidé d'en profiter. Je me suis approché d'un arbre et je me suis appuyé en l'écoutant tout en buvant.

- I'm not the first to know... There's just no getting over you, reprit-elle alors.

Je la regardais fixement, sa voix m'hypnotisait totalement. Elle était cependant extrêmement triste.

- I know I'm just a fool who's willing... To sit around and wait for you, chanta Sarah de plus belle.

La tristesse dans sa voix était littéralement palpable, comme si elle envoyait un message à un être profondément attendu.

- But baby, can't you see there's nothing else for me to do?... I'm hopelessly devoted to you, reprit-elle alors m'évoquant alors quelque chose.

Je sortis mon téléphone et je lançai une de ces applications qui permettait de reconnaitre une chanson. Je devais cependant attendre qu'elle reprenne ses paroles.

- But now there's nowhere to hide... Since you pushed my love aside, continua Sarah d'une voix encore plus transperçante.

Mon téléphone venait de reconnaitre la chanson, c'était une vieille chanson, Hopelessly devoted to you exactement, la version originale était d'Ilivia Newton John sur la bande originale de Grease mais elle chantait plutôt une reprise de Daisy Clark, au rythme légèrement différent.

- I'm out of my head... Hopelessly devoted to you... Hopelessly devoted to you... Hopelessly devoted to you..., reprit-elle alors tandis que je remarquai qu'elle se frottait les yeux.

J'étais sous le choc, Sarah pleurait en évoquant clairement ce garçon qu'elle avait dû perdre de vue. Cela me fit étrangement mal, non pas pour moi en plus, mais bien pour elle. Elle ne méritait pas de pleurer pour quelqu'un à mes yeux. J'étais tellement sous le choc qu'inconsciemment, je venais de lâcher ma bouteille. Elle se retourna brusquement.

- Qui est là ? fit-elle alors inquiète, très inquiète même.

- Je... C'est moi, dis-je simplement en me montrant après avoir ramassé la bouteille.

Grâce au reflet de la lune, je pus la voir écarquiller les yeux de stupeur et elle essuya ce qu'il devait rester de larmes.

- David? fit-elle avant de sauter de la branche avec un grâce surprenante.

- Désolé, je voulais pas te surprendre... Mais tu chantes vachement b...

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? fit-elle légèrement contrariée en approchant.

- Je me ballade..., répondis-je simplement.

- Tu ne sais pas que cette forêt est dangereuse ou quoi? s'énerva Sarah.

- T'y es bien toi pourtant, ai-je ajouté vexé.

- Euh... Je sais mais... Merde! fit-elle avant de regarder son téléphone.

- Qu'est-ce qu'il y a ? dis-je étonné.

- Ho non... C'est pas vrai... Vas t'en ! me fit Sarah.

- Quoi? Mais pourquoi ? dis-je choqué.

- C'est dangereux... Elle risque..., commença alors Sarah avant de s'interrompre.

J'avais également entendu un bruit et je m'étais retourné légèrement inquiet. Ce bruit, il sortait tout droit d'un film d'horreur. C'était surprenant pour un new-yorkais mais c'était bien un hurlement de loup.

- Y a des loups dans le coin? demandai-je alors légèrement inquiet.

- Merde... Elle est déjà là..., marmonna Sarah.

J'ai à peine eu le temps de la regarder surpris que j'entendis un grognement à vous glacer le sang. Je me suis retourné lentement et il y avait bien ce que j'avais craint quelques secondes plus tôt. Il était assez massif même si je n'en avais jamais vu en vrai. Ses crocs luisaient sous la lune comme son pelage obscure.

- Et merde, dis-je en me retournant.

Comment on gérait un loup? Ça j'en savais absolument rien, tout ce que je savais c'est que nous étions dans la merde. Pas le choix, je n'avais rien d'autre sous la main alors je serrai fortement la bouteille dans ma main et je l'ai balancée sur le loup.

- Casse toi! dis-je en lançant la bouteille.

Elle décrivit une large parabole et tomba pas trop loin du loup en explosant en plein de petits morceaux.

- Mais t'es malade! me hurla dessus Sarah. Tu vas la blesser !

- Je m'en fous, ce loup veut nous bouffer... Et comment tu sais différencier un mâle d'une femelle ? dis-je soudain étonné.

- Euh..., fit-elle avant un nouveau grognement. Merde... Elle est en colère, viens vite. Cours!

Sarah saisit soudainement ma main et la tira, m'obligeant à la suivre en courant sans me lâcher. Elle courait vite et j'étais déjà essoufflé au bout de quelques mètres.

- Mais... On va où ? dis-je entre deux points de côté.

- Chez moi, tu seras à l'abri! me répondit Sarah en me tirant toujours.

Je me laissais guider ( avais-je le choix) et rapidement, nous sortîmes du couvert des arbres. Je découvris assez choqué le manoir Corey. Il était grand et sombre, assez vieux mais d'un style colonial français au vu de ces grands piliers sur le perron. Le manoir aussi semblait sortir d'un mauvais film d'horreur. Il pourrait presque sembler inhabité.

- C'est là que tu vis? dis-je étonné en remarquant quelques voitures luxueuse derrière une grille de fer forgé.

- Pas le temps de t'extasier, me fit alors Sarah. Avance, ajouta-t-elle en me tirant.

Nous passâmes la grille, longeant les voitures dans notre course, des voitures dont j'étais incapable d'estimer le prix ( en même temps des Porche et des Aston Martin, je n'en voyais que dans les films). Nous arrivâmes rapidement sur le perron et elle ouvrit en grand la porte en me tirant par le bras avant de la refermer dans un claquement sonore. Je me suis alors effondré au sol, épuisé et essoufflé. Je venais de vivre la scène d'introduction d'un Resident Evil et bizarrement, je m'attendais au pire.

- Ça va? me fit Sarah étrangement fraiche comme un gardon.

- Mouais... La vache... Un loup... C'était un putain de loup! dis-je encore choqué.

- Oui, c'était cela, fit Sarah en se penchant vers moi.

Je remarquai alors sa tenue. Elle n'était pas dans une tenue gothique pour changer, cela devait être sa tenue de nuit en fait. Son pantalon de pyjama était d'une couleur violette sombre dans un tissu épais. Elle portait également un t-shirt collé à sa peau, et surtout à sa poitrine, sous une veste de pyjama ouverte. Elle vit mon regard et, tout en rougissant, ferma la fermeture éclair.

- Te gêne pas surtout, me fit elle vexée.

- Je matais pas, me justifiai-je rapidement ( bon si un peu, elle n'avait pas une forte poitrine mais j'avais pu en discerner les formes assez intéressantes). Mais c'était mignon le t-shirt avec une tête de panda.

- Vas-y fous toi de ma gueule, me fit alors Sarah. Je peux savoir ce que tu foutais là bas?

- Je me baladais, me justifiai-je. J'étais un peu seul... On ne m'y reprendra pas...

- Tu vois pas les messages de prudence ou quoi? s'énerva Sarah.

- Toi non plus, dis-je encore vexé.

- C'est pas pareil, fut sa justification.

Je la regardais choqué quand j'entendis une voix.

- Que se passe-t-il ? demanda en effet une voix extrêmement fluette.

Je vis le visage de Sarah se décomposer et elle fut prise de panique.

- Rosa! Je ne suis pas toute seule, j'arrive, fit alors Sarah. Toi tu bouges pas du hall, m'ordonna presque Sarah.

Elle s'éloigna alors vers une porte et je pus voir la forme de son sous-vêtements sous le pantalon, Mademoiselle portait donc des shortys. Je devais faire semblant de rien et je me suis intéressé à la pièce tandis que je commençais à avoir froid au cul (j'étais toujours par terre). Je me suis levé pour voir le hall majestueusement orné de marbre. Il y avait un immense escalier typique de ces constructions, surplombant un hall qui desservait bien des pièces mais également un balcon avec bien d'autres portes autour. À ma gauche je pouvais clairement voir une grande double porte en bois massif, une autre porte simple puis la porte où était entrée Sarah. Fe l'autre côté du hall, il y avait la même disposition. Je fis le tour de l'escalier et il y avait dans le renfoncement deux portes. Je poussai alors bêtement un petit sifflement de stupéfaction. C'était majestueux. Et la décoration n'en parlons pas. Le lustre majestueux semblait tout droit sorti d'un château de Disney, en or pur sans doute et d'une valeur qui devait à elle seule dépasser celle de toute l'exploitation de mes grands-parents. Chaque mur, aux boiseries peintes en blanc à part les plaintes et les moulures en acajou, était également orné de magnifiques candélabres ouvragés mais modernes vu qu'ils étaient munis d'ampoules.

- Wahou, dis-je pour moi-même.

J'ai alors continué mon exploration, mû sans doute par une curiosité malsaine. Il y avait pas mal de tableaux, sans doute ses ancêtres ( le truc banal des familles riches quoi). Certains étaient même loin d'avoir des gueules de porte-bonheur. J'étais devant une porte et j'étais bien trop curieux ( l'alcool aidant). J'ai ouvert la première porte et j'ai découvert un bureau avec une grande bibliothèque. Ce qui attira le plus mon regard dans la pièce n'était pas le bureau en bois massif ou un tapis oriental mais un majestueux tableaux représentant Sarah et ses parents, chez moi c'était avec une photo qu'en général nous décorions. Je refermai rapidement la porte et je regardai vers l'escalier. Il y avait une autre double porte juste derrière et j'y suis allé, impatient de découvrir ce qu'il y avait derrière. J'ai tout de même regardé autour de moi et à part les bruits de rangement provenant de ce que je pensais être la cuisine et des bribes de conversation indistincts, il n'y avait rien. J'ai alors poussé les portes.

- Nom de Dieu de bordel de cul!!! C'est le château de la Belle et la Bête ou quoi? dis-je stupéfait devant une immense salle de bal.

Je me demandais combien de fêtes avaient eu lieu dans cette salle, elle était gigantesque et avec des chandeliers en cristal s'il-vous-plaît. C'était incroyable beau. J'étais juste sous le choc quand je refermai la porte, désormais totalement convaincu qu'un prolétaire comme moi ne devait franchement pas avoir ses chances. Je me suis retourné, regardant donc l'arrière de l'escalier et je me suis figé. Il y avait là une autre porte, bien plus simple et en bois sombre mais quelque chose de bien plus particulier attirait mon attention. C'était le fameux verrou inviolable qui bloquait la serrure. Il était largement visible et bêtement, j'ai essayé de l'ouvrir. Elle résistait bien et j'étais rassuré, ce n'était pas ma déesse gothique qui était retenue par cette serrure. Je me demandais quand même ce qui pouvait se trouver derrière.

- Ne touche pas cette porte, fit alors la voix de Sarah avec une certaine froideur.

- Désolé, dis-je en me tournant vers elle. C'est vraiment beau chez toi.

- Merci, fit-elle légèrement mal à l'aise.

- Désolé, je visitais... Sacrée salle de bal, dis-je alors.

- Elle sert moins qu'avant, me fit Sarah. Viens on va se poser, fit-elle en se retournant.

- On va dans ta chambre ? dis-je instinctivement.

- T'es sérieux là ? fit alors Sarah en se retournant choquée.

- Euh... C'était par curiosité, c'est aussi ancien? demandai-je alors pour la rassurer.

- Ma chambre est beaucoup plus moderne, avec des posters et tout ce genre de choses comme une télé ou un ordinateur, m'expliqua Sarah. On va dans la cuisine, c'est également une des salles des employés.

- Évidemment, dis-je alors toujours choqué de la fortune de la jeune fille.

Je la suivis à travers le hall, prêt à découvrir façon Downtown Abbey, l'envers du décor. La salle qui servait de cuisine et de salle de repos aux employés était en réalité exactement de la même taille que mon appartement new-yorkais. J'étais juste sous le choc, sachant qu'en plus la cuisine pouvait faire pâlir de jalousie plus d'une cuisine professionnelle de grand restaurant. Les placards semblaient cependant avoir été quelque peu fermés à la hâte.

- Je te présente Rosa, fit alors Sarah.

Je regardai mon amie étonné avant de la voir bouger la tête tout doucement. J'ai regardé plus attentivement et en effet, nous n'étions pas seuls. Il y avait une femme d'un certain âge, la cinquantaine sans doute mais ce n'était pas ce qui la caractérisait principalement. C'était en effet plutôt sa taille, la dénommée Rosa devant être atteinte d'une forme de nanisme, je dirai même comme celle de Peter Dinklage ( l'acteur de Games Of Thrones, mon préféré ce Tyrion, un vrai sadique). Je me suis alors penché en avant pour tendre la main.

- Enchanté Rosa, je m'appelle David... Navré de vous déranger à une heure pareille, dis-je alors.

- Ho David, fit alors Rosa me surprenant quelque peu. Je vois, ajouta-t-elle avec un regard vers Sarah. J'ai entendu parler de vous.

J'avais à peine eu le temps de jeter un coup d'œil à Sarah qu'elle semblait mal à l'aise.

- On s'est croisé par hasard, fit alors Sarah comme si elle devait s'excuser.

- Je vous crois Mademoiselle, mais je n'ai pas l'impression que vos parents apprécieraient la présence d'un jeune homme ici à une heure si tardive, fit Rosa.

- Tes parents sont absents ? demandai-je surpris.

- Voyage d'affaires à Seattle, avoua Sarah. Et rencontre avec des cousins également.

Je la regardais surpris, elle avait visiblement une grande famille répartie un peu partout dans le pays. Quoi de plus normal pour des gens s'apparentant presque à la noblesse. La situation était réellement gênante.

- Je vous assure que ce n'était pas avec une arrière pensée, me défendis-je rapidement. Y avait un loup dans la forêt, on s'est réfugiés ici.

- Un loup? fit alors Rosa quelque peu étonnée en fixant Sarah. Cela ne devait être qu'un chien sauvage.

- Il ne semblait pas au courant, lançai-je alors.

- Ha au fait, fit alors Rosa en regardant Sarah. Mademoiselle, vous avez reçu un appel de Mademoiselle Danielle Hartwood.

- Quoi? fit celle-ci étonnée en éveillant mon intérêt. Ho... Je vais le prendre dans ma chambre, je reviens... Ne fouine pas partout toi, me dit-elle froidement avant de s'éloigner.

Je la regardais s'éloigner, si craquante dans ce petit pyjama, je pourrais littéralement baver de désir. Je sentis le regard légèrement scrutateur de Rosa sur moi et je pris attention à elle.

- Je n'aime pas beaucoup ce regard jeune homme, me fit alors Rosa.

- C'est juste de la stupeur... Elle a couru si vite que j'en étais essoufflé, j'ai un peu de mal à m'en remettre.

- Elle vous tirait je suppose, fit alors Rosa m'étonnant un peu. Mademoiselle Sarah est assez impressionnante pour son âge. Un thé ? fit-elle soudainement.

- Pardon? dis-je surpris.

- Je vous demandais si vous désiriez un thé même si vous ne semblez pas assoiffé, fit-elle avec mesquinerie.

- Je ne faisais pas de mal, me justifiai-je alors. Et je veux bien.

La domestique atteinte de nanisme me servit un thé, pas franchement mon truc mais bon. Je le bus poliment en regardant Rosa. Je fus surpris quand elle se dépêcha d'aller refermer un placard qui s'ouvrait.

- Les vieilles demeures, le bois travaille, se justifia Rosa sans que je ne demande rien.

- Sans doute... Vous êtes beaucoup à être employés par les Corey? demandai-je désireux de faire la conversation.

- Il n'y a que moi et Maurice, c'est assez suffisant nos m... Les Corey ne sont pas les employeurs les plus exigeants qui existent. Mademoiselle Sarah est d'ailleurs la plus sympathique que j'ai eue, elle veut même parfois m'aider en cuisine.

- C'est assez dangereux je dirai, dis-je amusé.

- L'important est de vouloir bien faire Monsieur Porter, fit Rosa en me regardant attentivement.

Elle avait usé de mon nom de famille mais ni Sarah ni moi ne l'avions stipulé. C'était officiel, j'étais déjà fiché ( j'avoue que n'importe quel parent aurait peur qu'un mec comme moi fréquente leur fille même comme ami). Je ne savais plus quoi dire et je me suis dit que je pouvais tenter ma chance.

- Dites moi... C'est normal dans ce genre de maison de verrouiller une porte avec une serrure digne de Fort Knox? demandai-je avec un intérêt non feint.

- Il y a des choses de valeurs qui méritent d'être parfaitement protégés. Vous ne trouvez pas? demanda alors Rosa.

- Si sans doute..., marmonnai-je déçu.

J'avais toujours pensé que les domestiques étaient du genre à baver sur leurs patrons et là, ce n'était pas le cas ( c'est clair, ce n'était pas ma veine). J'entendis alors des pas derrière moi et je vis débarquer Sarah.

- Bon... Je pense que tu vas pouvoir rentrer chez toi, me fit Sarah.

- Fin de l'hospitalité dis donc, dis-je en riant.

- Ta présence ici n'est pas convenable, fit alors Sarah. Il est plus d'une heure du matin.

- Ok, pas de problème... Euh par contre, je dois jouer au petit chaperon rouge avec un loup aux fesses ? demandai-je légèrement inquiet.

J'entendis alors un petit rire à ma gauche j'ai regardé Rosa qui semblait bien amusée de mon propos.

- Ne vous inquiétez pas, si vous suivez la route pour rentrer chez vous, vous n'aurez aucun problème. La plupart du temps les animaux sauvages font le lien entre routes et voitures et donc danger, m'assura Rosa.

- Je vous crois..., dis-je en me préparant à partir. Merci pour le thé.

Je remarquai la tête stupéfaite de Sarah quand j'évoquais le thé et le regard assez amusé de Rosa ( je suis sûr que je devais être ridicule, on ne devait sans doute pas remercier un domestique de faire son travail, mais ça je l'ignorais).

- Je te raccompagne à la grille, fit alors Sarah.

Je repris le chemin du hall et nous passâmes ensemble la porte. J'étais légèrement surpris de me faire presque expulser mais j'étais surtout inquiet pour elle.

- J'espère ne pas te causer des ennuis, dis-je alors.

- Ne t'en fais pas, m'assura Sarah.

- Mais ce n'est pas dangereux d'être dans la forêt ? demandai-je quand même.

- Je... Je les observe depuis l'arbre en général. Ils ne me remarquent même pas, me confirma Sarah.

- Ok pas de problème, si tu le dis, me contentai-je alors de répondre.

- Je t'assure, je ne risque rien, me précisa Sarah.

- Tu n'as jamais songé à faire du télé crochet ? demandai-je soudainement.

- Quoi? Pourquoi ? fit-elle choquée.

- Tu chantes extrêmement bien, répondis-je. Je t'assure, j'étais bouleversé.

- C'est gentil mais je n'aime pas me faire remarquer, me dit-elle.

- Il a de la chance ce mec, que tu aies autant d'émotions en l'évoquant, dis-je alors.

- Moui... Si tu le dis, fit-elle mai à l'aise.

Nous arrivâmes près de la grille et je regardai attentivement de l'autre côté si le grand méchant toutou ne voulait se faire un petit steak new-yorkais.

- Tu ne risques rien, me fit Sarah.

- Je te crois, dis-je peu confiant. Au fait je t'en dois une.

- Pardon? me répondit Sarah.

- Oui, tu m'as mis à l'abri après tout. Je vais réfléchir à comment te remercier, lui ai-je assuré.

- Ce n'est pas nécessaire, fit elle visiblement touchée.

- J'y tiens, dis-je en passant enfin la grille.

- Euh... David... Attends..., fit-elle visiblement gênée.

Je me suis alors retourné et je découvris une Sarah légèrement gênée, se mordillant la lèvre ( bordel ce que c'est craquant ça...).

- Tu as essayé de me défendre du loup, fit-elle alors.

- Pour ce que cela a fait... marmonnai-je.

- Merci, fit-elle alors en s'approchant.

Je fus surpris mais elle me rejoignit de l'autre côté de la grille. Elle se hissa tout à coup sur la pointe des pieds et vint m'embrasser la joue. J'étais étonné, surtout qu'elle ne s'éloigna pas immédiatement, nos visages restant assez proches. Je déglutis en m'humidifiant la lèvre inférieure ( crevant d'envie de m'emparer des siennes mais dois-je réellement le préciser). Je la fixais dans les yeux et je la sentis extrêmement gênée de la situation avant de s'éloigner ( et merde, j'avais râté l'occasion).

- Encore merci, me dit-elle alors calmement.

- De rien..., dis-je un peu déçu.

- On se voit lundi en cours, me dit-elle alors en refermant la grille.

Je la saluai alors tandis qu'elle repartait vers sa demeure, mes pas heurtant quant à eux le sol pour rentrer chez moi. J'avais failli l'embrasser et je me demandais si j'aurais dû le faire. Je me rendis alors compte que j'avais jeté une demi-bouteille et j'eus un petit rire.

- Pfff, quel con... Une bouteille contre un animal sauvage... Débile profond, dis-je pour moi-même.

J'ignorais encore ce soir là que je venais de mettre le bout du pied dans les ténèbres secrètes entourant Soul Springs. Je n'étais largement pas au bout de mes surprises, ces mêmes surprises qui allaient bouleverser ma vie.



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