A Dark High School: Bewitched

Chapitre 5 : La magnifique et si importante fête du miel

7250 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/01/2022 17:21

Chapitre 05

La magnifique et si importante fête du miel



J'étais désormais sûr d'avoir fait une connerie, une énorme connerie sans doute mais laquelle alors là... C'était simple et je l'avais compris dès le lendemain en fait. Sarah n'était tout simplement pas venue en cours. La raison officielle invoquée avait été simplement un léger refroidissement à cause du temps de la veille. Pour moi c'était tout simplement le plus gros ( et sans doute le pire) mensonge jamais annoncé. Je le savais qu'elle avait eu un peu froid et je lui avais laissé ma veste, et c'était donc moi qui m'étais plus ou moins gelé les noisettes. Ma journée avait été bien pourrie, j'avais tiré une gueule de dix pieds de long. Le lendemain, par chance ( mais pas pour moi), elle était revenue mais c'était le retour de la soupe à la grimace à mon encontre. Elle ne me parlait plus du tout à part par un oui ou un non, et encore si c'était possible. Ce qui m'avait légèrement contrarié c'était que Danielle et Henry avait osé me demander si je lui avais fait quelque chose. Pour la peine, j'avais tiré la gueule et je m'étais renfrogné. Même en option, j'avais tenté de m'approcher d'elle et elle m'avait snobé. Le week-end fut alors compliqué pour mes grands-parents surtout. Il faut bien reconnaître que je broyais littéralement du noir et je m'étais enfermé dans ma chambre, toujours en essayant de me remémorer mon éventuelle erreur, en vain est-il bon de préciser. La semaine qui suivit fut du même acabit. Chiante à mourir, et l'autre me faisait toujours l'impression de n'être qu'une nuisance à ses yeux. Mais qu'est-ce que j'avais bien pû lui dire ou lui faire? Je l'ignorais totalement. La seule différence dans cette semaine, ce fut que les deux autres membres du groupe d'amis ( si on peut dire vu mon traitement par une certaine gothique qui m'obnubilait) voulurent qu'on s'échange nos numéros. C'était bien sympa mais la gentillesse ne payait pas. J'avais résisté aussi longtemps que possible mais comme on dit, l'oisiveté est mère de tout les vices. Le problème c'est que quand David Porter se retrouve oisif ( ça fait un peu mégalomane de parler de soi-même à la troisième personne mais bon), il recommence les conneries. J'ai commencé léger, je cherchais un peu la bagarre avec le débile profond... Il était cependant bien trop débile profond justement pour comprendre. Et sa nunuche, la Nicolle, elle continuait à m'envoyer des putains de signaux éloquents. Si ça continuait, j'allais me décider à baiser pour la première fois avec cette pouf. Quitte à me faire rembarrer autant ne pas hésiter. Le jeudi qui suivit, j'étais décidé à l'accoster de façon assez directe, carrément dans le couloir du lycée... J'ai pas pu, je l'ai compris en avançant vers elle. En effet, ce n'était pas elle que je voulais et le peu de cerveau qui me restait ( la partie qui ne se laissait pas guider par les homones donc) me convainquit de me retenir. C'était donc toujours puceau que j'étais rentré chez moi et que j'avais décidé de laisser ressortir le bon vieux new-yorkais en moi. Le vendredi, je n'étais pas allé en cours. J'avais séché comme n'importe quel ado. Sauf que moi, quand je séchais un cours c'était en général pour faire des conneries. J'avais donc pris mon pick-up tout pourri ( mais au toit réparé pour information) et filé vers Breemwil. Ce bled était aussi pourri que Soul Springs mais il semblait y faire moins bon vivre. Déjà l'ambiance était morose, le disparu n'étant toujours pas retrouvé. Mais c'était surtout que j'avais à peine eu à soulever une pierre pour me trouver un dealer et fumer mon premier joint depuis plus d'un mois. Ça me soulageait un peu les nerfs et cela m'avait surtout mis la pêche pour la seconde connerie du jour. Je m'étais simplement rendu dans une supérette, au rayon alcool. Pas besoin de fausse pièce d'identité, je n'ai pas acheté les deux bouteilles de Jack Daniel's avec lesquelles j'étais rentré chez moi. Je les avais juste discrètement embarquées et l'employé boutonneux n'avait même pas remarqué quoique ce soit. J'avais tout de même décidé d'être calme dans la consommation et je ne m'en étais envoyé qu'une seule bouteille le soir même, conservant la dernière pour une autre soirée oisive.

Le lendemain matin, pas franchement frais, je m'étais réveillé en entendant le bruit en bas. Ma grand-mère faisait des allers-retours entre la maison et un champ de l'autre côté de la ville, pour le plus grand événement mondain du monde, cette putain de fête du miel. J'avais prévu de rester enfermé, endormi et, pour ces fameuses phases d'éveil, picoler. Cependant, à peine était-il dix heures, que déjà mon téléphone sonna.

- Allo? dis-je en décrochant sans même avoir pris attention au nom de mon interlocuteur, ou interlocutrice dans le cas présent.

- David? Je viens prendre des nouvelles, me fit la voix de Danielle.

- C'est gentil... Mais pourquoi ? demandai-je bêtement.

- Hier tu n'es pas venu en cours, j'ai pensé que tu devais être malade, me fit la jeune fille par bien des aspects trop sage.

- Flemmardite aiguë, dis-je alors.

- Tu as séché ? fit sa voix totalement horrifiée m'obligeant à éloigner le téléphone.

- Crie plus fort, Hollywood ne t'a pas entendue, marmonnai-je.

- Désolée... Mais c'est choquant, c'est important le lycée, me dit-elle ensuite.

J'étais consterné, je devrais leur apprendre à vivre à ces pauvres gosses, peut-être pas les pousser dans mes pas mais leur apprendre à se détendre un peu.

- J'ai pas besoin d'une leçon de morale, dis-je en soupirant.

- Je ne traine pas, fit Danielle me poussant à regarder mon téléphone étonné. Oui c'est un garçon... Non Maman, c'est un ami... Oui... Je me dépêche...

Je souris bêtement, visiblement Maman Hartwood semblait légèrement possessive. Sa pauvre fille était loin d'être prête à voir le loup ( j'étais mal placé pour juger mais bon).

- Tu es toujours là ? me demanda Danielle.

- Toujours... Comment va Maman? dis-je en riant.

- Ce n'est pas drôle..., fit Danielle visiblement gênée.

- Sérieusement, tu risques pas d'attraper une MST en parlant au téléphone, dis-je en ricanant.

- Arrête..., fit-elle d'une voix nasillarde et honteuse. Ne parle pas de ça au téléphone.

J'avais haussé les yeux au ciel de consternation, je n'avais rien fait de mal, elle devait être une grenouille de bénitier.

- David... Je lui ai parlé, dit-elle soudainement.

- Et? ai-je répondu extrêmement intéressé en me redressant.

- Elle n'a rien voulu me dire à part que je n'avais pas à faire ce que tu me demandes, me répondit Danielle.

- Tu sais qu'elle me gonfle là ? ai-je presque éructé.

- Sa vie est à part, il ne faut pas si mal le prendre...

- Mouais, facile à dire, dis-je vexé.

- Écoute, ça ira peut-être mieux la semaine prochaine, mais ne fais plus de bêtises, il faut venir en cours, me conseilla Danielle.

- Oui Madame... Bonne fête du miel, dis-je alors.

- Je n'y vais pas, on va à l'anniversaire d'un cousin, c'est un tout petit, il a trois ans, s'expliqua Danielle.

- Amuse toi bien, dis-je alors.

- Merciiii, on se voit lundi, répondit-elle avant de raccrocher.

Je regardai alors mon téléphone avec un étonnement non feint, cette fille semblait réellement adorer aller en cours, j'en étais surtout consterné pour tout dire. Je remis tranquillement mon smartphone dans ma poche avant de me décider à descendre vers la cuisine. Je n'étais qu'au milieu de l'escalier quand j'entendis ma grand-mère.

- Salut mon grand, me dit-elle. Désolée mais si tu veux manger il faut que tu le fasses, je dois repartir au stand.

Je la regardais légèrement stupéfait de son empressement, ce n'était pas bien grave mais bon.

- C'est rien, je peux me gérer, dis-je en la regardant emballer ses pains d'épices maisons.

- À moins que tu veilles venir avec moi... Ton grand-père fait les allers-retours, m'annonça ma grand-mère.

- Je crois pas non, je vais glander devant Netflix, dis-je en montrant mon téléphone.

- Y a beaucoup d'animations tu sais, tu pourrais t'amuser... On a même une page Facebook, fit ma grand-mère comme quémandant que j'aille voir la fameuse page.

Je soupirai en sortant mon téléphone (désireux qu'elle me lâche la grappe) et j'ai cliqué sur le logo. Quelques recherches plus tard j'étais sur la page. Y avait un petit concert de la chorale, une élection de la Reine du Miel ( ha les patelins, je vous jure), des manèges, des concours de construction en pain d'épices... Tout pour amuser le peuple. Je faisais encore défiler l'écran lentement quand je me suis figé. Je venais de voir quelque chose d'intéressant, un discours des bienfaiteurs de Soul Springs, à savoir Maximilian et Dorothy Corey. Ça y était, j'étais intéressé.

- Je viens, dis-je alors légèrement empressé.

- Euh... Tu as vu des animations intéressantes ? dit mon grand-père en prenant une caisse et incapable de cacher sa surprise.

- Bah...Euh, marmonnai-je en réfléchissant à un mensonge ( pas facile avec la gueule de bois). On dirait qu'il y a du monde en général, Grand-mère aura besoin d'aide au stand.

Le mensonge... J'espérais qu'il allait passer crème, et étonnement ce fut le cas.

- Dépêche toi alors, me fit ma grand-mère.

- Ok, je t'emmène, dis-je en montant enfiler une chemise propre.

J'étais trop pressé pour être honnête et, une fois mon pick-up chargé, j'avais roulé vers la campagne effrayant un peu la grand-mère. Quand elle descendit et que je l'aidai, elle ne rata pas l'occasion de le faire remarquer.

- J'espère que tu ne conduis pas toujours comme ça, heureusement que je ne suis pas cardiaque, marmonna ma grand-mère.

- Je pensais qu'il fallait se dépêcher, dis-je pour me défendre ( pas besoin qu'elle sache la vérité).

Je portai alors rapidement ses affaires à son petit stand en observant ce qui se passait sur cette fête du miel. Il y a avait la possibilité de faire de jolies photos avec une Maya l'abeille gigantesque ( je plaignais la personne dans le costume), des concours de viennoiseries au miel, des vendeurs de pots de miel comme ma grand-mère, des chanteurs country ( pas du tout mon style, envoyez du ACDC et j'achète), des petits stands dignes de n'importe quelle kermesse de village ( chamboule-tout, pêche aux canards, et tout ce qui peut être imaginable, même un petit carrousel). Je fus alors assez surpris de découvrir que c'était le professeur James Robson, mon professeur de littérature, qui avait tenu le stand en l'absence de ma grand-mère. Il avait fait cela en espérant se faire intégrer ( pas con) mais semblait avoir regretté.

- Vous semblez au bout du rouleau Monsieur, dis-je alors en posant les caisses.

- Je pensais que c'était une bonne idée, m'avoua le professeur.

- Ce n'était pas le cas? lui avais-je demandé stupéfait.

- J'ignorais qu'il y avait autant de femmes célibataires ou divorcées dans la région, dit-il un peu gêné.

Je le regardai alors plutôt étonné ( et franchement amusé), Monsieur Robson n'était donc pas un dragueur. Je tournai la tête vers la populace ( en cherchant la personne que je voulais voir précisément) et effectivement beaucoup de jeunes femmes, de la plus belle et sexy à la plus moche en sac à patate, le dévoraient des yeux. Il devrait sans doute frôler les murs pour éviter de se faire violer par toutes ces femmes.

- Courage Monsieur..., marmonnai-je avec mesquinerie.

- Dire qu'il y aura des réunions parents profs... Heureusement que c'est dans un lycée, elles devraient être un peu plus âgées. On se voit au lycée, essaye de ne plus sécher, me dit-il tout bas.

- Comment vous..., commençai-je hésitant.

- Ta grand-mère ne l'a pas compris mais je pense qu'hier était une absence injustifiée, me fit le professeur avec un clin d'œil. Je ne dirai rien mais que cela ne se reproduise pas trop d'accord... Tu as des capacités mon garçon.

- Promis, marmonnai-je peu convaincu.

Je le regardai partir et j'ai fait le tour du stand qui semblait bien garni. Ma grand-mère avait dû en passer du temps.

- Tu veux que je fasse quoi? demandai-je à ma grand-mère.

- Tu ne veux pas faire un tour? me demanda ma grand-mère étonnée.

- Plus tard, dis-je rapidement. Alors?

- Je veux bien que tu t'occupes des réservations, j'ai fait des étiquettes, il suffit de faire les sacs et de les poser, me précisa ma grand-mère en me tendant des feuilles.

- T'es sérieuse là..., dis-je en tournant les quatres pages recto-verso. Putain mais t'es la seule à produire du miel dans les bleds à la ronde?

- Ton langage David, s'il-te-plaît... Et c'est parce que mon miel est un des meilleurs, m'indiqua ma grand-mère.

- Euh... T'y planque de la beuh ? C'est un space honey? dis-je en riant.

- David... C'est sans doute parce qu'il y a une énorme diversité de plantes dans la forêt, ça donne du goût, dit-elle en haussant les épaules.

Faudrait que j'y fasse un tour dans cette forêt, en pleine nuit surtout pour trouver des ados en train de faire la fête. Je me mis alors dans un coin du stand, m'asseyant par terre sur un carton écrasé et je mis à préparer les commandes. C'était long et chiant, beaucoup de gens avaient commandés des pains d'épices et des pots de miel visiblement. Ma grand-mère en vendait d'ailleurs énormément en direct et c'était assez impressionnant. Elle devrait contacter les petites supérettes du coin et vendre en catégorie produits locaux. Soudain j'entendis la voix que j'espérais.

- Bonjour Madame Porter, fit une voix enjouée. Vous allez bien?

Je relevai la tête et je la vis là, derrière la table du stand. Elle portait un chandail noir légèrement transparent et un sempiternel jean noir, parachevant son look avec un perfecto en cuir ( évidemment noir mais j'étais habitué). Elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval et cela allait bien. Elle ne pouvait pas me voir de ma position.

- Bonjour Sarah, je n'ai pas râté le discours de tes parents j'espère, fit ma grand-mère.

- Non mais c'est dans pas longtemps... Par contre je vais vous prendre deux pots de miel, fit Sarah visiblement heureuse de son futur achat.

- Ce sera six dollars ma grande, fit alors ma grand-mère.

- Mais... C'est pour un pot Madame Porter, répondit la déesse gothique.

- Le deuxième c'est cadeau, tu es tellement une bonne cliente, fit ma grand-mère en souriant.

- Alors je vais vous aider à tenir le stand, comme cela nous serons quittes, fit Sarah visiblement peu désireuse de profiter de la situation.

- Aujourd'hui j'ai un assistant, lui assura ma grand-mère en surprenant Sarah.

C'était le moment pour moi de faire mon apparition et je me suis alors levé. Le regard et le visage enjoué de Sarah changèrent quand elle me vit. J'étais de nouveau l'intrus du coin. J'avais du bol...

- Salut, dis-je hésitant.

- Bonjour, fit-elle froidement. Bon alors je vais faire un tour.

Je la vis s'éloigner et ma journée s'obscurcit immédiatement. Je soupirai presque de colère. Ma grand-mère me fixait et discrètement je suis retourné vers les caisses quand j'ai entendu les pas de ma grand-mère. Je me suis alors rapidement retourné et elle s'éloignait du stand.

- Mais merde... Elle va où ? ai-je grommelé en l'observant.

Je la vis se dépêcher d'approcher Sarah et poser sa main sur son épaule. Je déglutis ( elle allait sans doute me foutre une honte éternelle) et je devais suer à grosses gouttes. Sarah la regardait et souriait poliment puis ma grand-mère indiqua le stand ( sûrement moi en fait) et Sarah regarda dans ma direction. Elles reprirent la discussion et ma grand-mère revint lentement. Je la regardais la bouche ouverte d'effarement.

- Tu t'étais trompée dans le remboursement de ses dix dollars ? dis-je alors.

- Non, pas du tout, me fit ma grand-mère avec un sourire qui me déplut.

- Et donc..., avais-je hésité à demander.

- Je lui ai dit que mon petit-fils n'était pas quelqu'un de méchant, fit ma grand-mère en rangeant sa caisse enregistreuse.

- Mais qu'est-ce que tu fous? m'énervai-je alors.

- Je ne sais pas si tu as fait une bêtise mais son regard a changé dès qu'elle t'a vu, je me suis dit que j'allais mettre mon grain de sel, m'avoua ma grand-mère.

- De quoi je me mêle ? ai-je alors dit sèchement.

- Des histoires de mon petit-fils, fit ma grand-mère avant de me fixer.

- Quoi encore ? Je lui ai rien fait, me suis-je justifié.

- Peut-être mais qu'est-ce que tu attends ? fit-elle alors en me fixant de plus belle.

- Hein? fut la chose la plus intelligente que j'ai trouvée à rétorquer.

- Vas lui parler, fit ma grand-mère en me poussant doucement.

- Mais je devais t'aider..., me suis-je justifié.

- Allez zou, va la voir, fit-elle en me poussant plus fortement.

- Mais... mais... Je lui dis quoi moi? dis-je choqué.

- C'est une fille pas une créature fantastique... Allez mon grand, mais sois gentil avec elle, elle n'est pas très à l'aise, fit ma grand-mère en me poussant.

Ma grand-mère me jeta presque ( elle n'avait techniquement pas la force) en dehors de son stand. J'étais perdu moi, je ne savais pas comment l'approcher sans me faire jeter comme une pauvre merde. Je devais trouver une idée tandis qu'elle fixait le spectacle qui était donné pour les petits. Elle semblait aimer regarder la réaction des enfants en particulier. Je tournai la tête, cherchant une astuce ou l'autre et je vis un vendeur de boissons. Une idée comme une autre. Je me suis alors approché et je vis la spécialité du vendeur, c'était une sorte de granité au miel. Je regardai cela comme une chose des plus bizarres ( et mortelle pour toute personne diabétique sans doute) avant d'en acheter deux. Je fixai son dos en avançant, tenant ces deux granités qui refroidissaient mes mains. Je réfléchissais lentement mais je devais trouver une approche. Au final mon esprit était sans doute barré en vacances et j'ai choisi la méthode la plus facile.

- Salut, dis-je encore.

Elle me regarda surprise de ma présence. Je ne savais même si elle était mal à l'aise.

- Je... Euh... Tu as soif ? dis-je en crevant d'envie de me gifler.

- C'est pour moi? fit-elle en indiquant le granité, qui au final était plutôt du grignotage mais bon c'était dur de ranger cela dans une catégorie précise.

- Bien sûr, si tu veux autre chose..., ai-je tenté.

- Ça ira, fit-elle en prenant un gobelet tout en effleurant mes doigts et hésita un peu.

- Je n'ai pas touché la paille et... Je n'ai rien mis dedans, dis-je rapidement.

- Je sais David, fit-elle avant de boire. Bien sucré.

Je pris alors le mien et bordel c'était trop sucré. La vache, c'était sirupeux même. Je la voyais porter la paille à ses lèvres et boire un peu.

- Je...

- Quoi? fit-elle en me regardant étonnée.

- Je peux m'en aller si je te dérange, dis-je gêné.

- Tu peux rester, me dit-elle après m'avoir regardé.

- Merci..., dis-je bêtement.

Le silence qui s'installa fut lourd, très long également. J'aurais pu me sentir vieillir quand je rompis le silence.

- Tu t'amuses bien? dis-je alors.

- Oui, pas toi ? demanda Sarah.

Je répondis en haussant les épaules, désormais en sa présence, je n'avais plus aucune confiance en moi.

- Je peux savoir ce que t'a dit ma grand-mère ? ai-je osé demandé.

- Que son petit-fils était peut-être légèrement bourru mais que c'était un garçon gentil, fit-elle en souriant en me regardant sur le côté.

- Navré, dis-je alors.

- C'était gentil de sa part... Tu as séché hier? demanda soudainement Sarah.

- Tu avais remarqué alors, dis-je extrêmement content du fait.

- Tu devrais éviter...

- Et toi le lendemain du cours de cuisine? ai-je demandé.

- Je... Je ne me sentais pas bien, avoua Sarah avant de se replonger dans le silence.

Je la regardais attentivement et je voyais bien que de temps en temps elle me regardait discrètement. Peut-être devrais-je mettre les choses à plat mais elle prit la parole.

- Tu as bu beaucoup ? demanda soudainement Sarah.

- Mais... Comment tu le sais? demandai-je choqué.

- Ho... Euh... T'as quand même les traits tirés, répondit-elle.

- D'accord... J'ai du bol qu'ils n'aient rien vu, dis-je en parlant de mes grands-parents. Une bouteille seulement...

- Tu devrais éviter David, ce n'est pas une solution..., fit-elle comme hésitante à me faire la morale.

- Mouais... dis-je avant un nouveau silence que je finis pas rompre. Au fait...

- Oui? fit-elle en tournant enfin la tête.

- Je..., hésitai-je en me grattant la tête. Je m'excuse quoique j'ai fait.

- Tu t'excuses sans même savoir ce que tu as fait? me dit-elle surprise.

- Bah j'ai cherché si j'avais dit quelque chose ou fait quelque chose de mal mais...

- C'est dommage que tu ne comprennes pas ce qui m'a contrariée, fit alors Sarah dans un soupir.

- Bah en fait... J'ai peut-être une idée, dis-je en la regardant.

Elle se tourna vers moi comme attendant la suite, elle voulait savoir ce que j'avais cru comprendre.

- Et c'est..., me dit-elle impatiente visiblement.

- Je suppose que tu as dû remarquer que j'avais maté tes fesses pendant que tu repartais.. C'était déplacé... Excuse moi, dis-je enfin avant de la voir écarquiller les yeux.

- Tu avais..., fit-elle choquée. C'était pas ça, fit-elle en regardant de nouveau vers la scène.

Je la regardais alors complètement stupéfait de m'être trompé. Mais sa réaction était encore plus bizarre, elle semblait rougissante et j'aurais juré voir un sourire en coin.

- Désolé... C'était quoi alors? demandai-je.

- Hmmm, je te laisserai miroiter encore un peu je pense, fit-elle en me souriant enfin.

- Je te préfère comme ça, dis-je alors.

- Hein? fit-elle étonnée. Mais comment ça ?

- Souriante... Plutôt que distante..., dis-je alors. Même à Danielle tu n'as rien dit.

- Je vois que tu interroges mes amis, tu es donc sincèrement désolé mais ça je le savais déjà, dit-elle de manière énigmatique.

Je la regardai alors assez dubitatif. Elle me regarda et elle haussa juste les épaules. Je me suis alors penché vers son oreille.

- Ça veut dire que je suis pardonné ? ai-je demandé.

- J'ai réagi bêtement, je n'ai pas pensé que cela devait t'être étranger... Mais ce n'est pas grave, fit-elle.

- Reprenons du début, David Porter, dis-je en tendant la main amusé.

- Sarah Corey, fit-elle en la serrant amusée sans doute. Bienvenue.

- Ça t'amuse bien... C'est quoi maintenant ? dis-je en indiquant la scène.

- L'élection de la Reine du Miel, marmonna Sarah.

Je reportai ensuite mon attention sur la scène, je n'avais même pas capté que le Buzz Band ( un groupe de gugusses déguisés en abeilles pour amuser les enfants) s'était éloigné et que désormais le maire était sur scène.

- Rebonjour à tous, fit alors le maire. Nous allons désormais reprendre où nous en étions. Il reste deux candidates pour l'élection. Je les invite à me rejoindre, Nicolle, Mercedes? fit-il alors.

Je vis alors la pom-pom girl et l'influenceuse, toutes deux vêtues en mode paysanne à la mode Shérif fais moi peur ( minishort et chemise à carreaux, celle de Nicole ne cachant pas grand-chose en fait) , monter sur scène pour l'élection de la pouffe en cheffe surtout. Je regardai alors vers Sarah qui semblait blasée et tournait sa paille.

- Vive le choix, marmonnai-je.

- Tu as voté Nicole ? me demanda Sarah.

- T'es dingue... Elle est nympho, ai-je grimmelé.

- Cela te gêne ? demanda Sarah.

- Pas mon style, ai-je répondu alors avant de sortir peut-être la plus grosse ânerie possible ( elle allait se vexer). Tu ne t'es pas inscrite? ai-je dit avant de me mordiller la joue.

- T'es... T'es sérieux ? me demanda t-elle en tournant brusquement la tête.

- Ben oui..., dis-je alors.

- Attention, ça coule, fit-elle en regardant mon gobelet et l'essuyant effleurant ma main.

J'étais surpris, c'était elle qui avait cherché le contact. Je n'allais pas le lui faire remarquer ( ce serait casser le nouveau lien) mais elle me fixa légèrement gênée.

- Merci, dis-je alors. Je suis sincère

- Je ne peux pas rivaliser, tu les as vues non? Elles sont belles, populaires, sexy pour la plupart des garçons... Aucune chance... Personne ne voterait pour moi, dit-elle alors.

- Moi je voterai pour toi, dis-je alors avant de réaliser.

Elle me regarda fixement et droit dans les yeux. Elle devait chercher si j'étais honnête ou pas.

- Tu dis ça pour recoller les morceaux, fit-elle malgré un petit sourire.

- Je préfère les filles non conventionnelles, dis-je alors.

- Merci, fit-elle comprenant le compliment. Ha mon père va annoncer la pouffe en cheffe, comme tu dis.

- Ouais... Je préfèrerais te voir gagner mais si c'est ton père qui l'annonce, cela ferait hurler à la tricherie, dis-je en souriant.

- Inutile de réitérer tes compliments tu sais? me dit-elle en souriant gênée.

- C'est sincère, je le pense vraiment, dis-je alors.

- Je sais David, je sais..., fit-elle en prenant attention à son père.

Je découvris alors pour la première fois son père, je le réalisai seulement. Il était extrêmement classe, très bien habillé dans son costume noir. Ses cheveux lui tombaient derrière les oreilles et il les portait plaqués. Il avait une barbe courte qui lui donnait un physique impressionnant. Il sortait tout droit d'un film sur la noblesse à mes yeux.

- Chers habitants de Soul Springs, fit alors Maximilian Corey en prenant la parole. Je suis heureux de voir que cette Fête du Miel se déroule merveilleusement bien. Je suis toujours ravi de voir ce projet se réaliser d'années en années. C'est toujours un plaisir pour moi d'être ici. Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, fit-il en sortant une enveloppe. Ha ça colle un peu avec tout ce miel.

J'entendis les rires du public à la boutade et je regardai vers ma voisine qui se massait le haut du nez.

- Tous les ans la même blague, marmonna Sarah.

- Au moins elle fait toujours rire, dis-je bêtement.

- Ne me dis pas que tu l'as trouvée drôle ? dit-elle surprise.

- Effectivement, elle ne l'est pas, avouai-je.

- Bien... Pfff..., soupira Sarah.

- Et la Reine du Miel du vingt-cinquième festival du miel est... Mercedes Smith! fit Maximilian Corey.

- Super..., marmonna Sarah en applaudissant quand même.

- Tu ne l'aimes pas? dis-je en faisant de même.

- C'est une sale garce, fit méchamment Sarah. Saloperie de harpie... Abrège Papa...

Je regardai Sarah assez surpris, d'habitude elle était plus posée. Elle regardait très méchamment Mercedes qui faisait son petit discours de Miss débile. Je n'avais jamais compris ces discours, la paix dans le monde, la protection des enfants... Le jour où une Miss dira qu'elle aime la guerre et qu'il faut massacrer les enfants africains ou asiatiques, je me ferai curé.

- Bien, alors n'oubliez pas de donner pour la fondation des orphelins de Salem, reprit son père. C'est toujours important d'aider ceux qui n'ont pas de chance dans la vie. Je rappelerai également d'avoir une pensée pour nos amis de Breemwil qui vivent actuellement un drame. Je vais vous laisser vaquer à vos occupations. Merci à tous... Les enfants... Le Buzz Band revient.

Je vis alors Mercedes, la gagnante donc, commencer à faire un petit tour dans les allées pour discuter ( tu parles, elle voulait se faire féliciter en prenant des putains de selfies). Ma voisine semblait quelque peu sur les nerfs et j'ai agi. J'ai posé ma main sur son épaule avec douceur.

- Viens, on va plutôt s'éloigner de la pouf en cheffe, dis-je alors.

- Tu veux faire quoi? demanda Sarah surprise.

- Tu veux une peluche ? dis-je amusé. Ce n'est pas un rencard, m'empressai je de dire.

- D'accord, fit-elle en posant sa main sur la mienne toujours sur son épaule.

J'étais aux anges mais en fait c'était pour l'enlever. Pas de bol...

- Ce sont les couples qui avancent comme ça, me dit-elle alors calmement. Et...

- Et? dis-je alors intéressé.

- Non rien, dit-elle légèrement rougissante. Alors tu me proposes quoi?

- Euh...

- Je te mets ta pâtée au chamboule-tout, me fit alors Sarah. Pour fêter ton retour dans mon cercle d'amis.

- En me ridiculisant? Drôle de manière de célébrer ça, dis-je en riant.

- Tu vas te vexer pour si peu? dit-elle en me souriant.

Je n'arrivais plus trop à la cerner à cet instant, elle semblait extrêmement détendue alors que quelques instants plus tôt, elle me considérait comme un pestiféré. Je me demandais bien ce qui pouvait provoquer tout ça et une seule solution s'imposa à moi: Sarah devait être bipolaire, c'était bien ma veine. Mais son amusement semblait réel. Nous marchâmes côte à côte en nous dirigeant entre les allées vers les espaces de jeux. Elle semblait intéressée au niveau du chamboule-tout, désireuse de prouver ce qu'elle avait avancé. Je la regardais et je me suis avancé commandant ainsi trois balles.

- Alors est-ce qu'un New-yorkais serait doué à ce sujet? me fit Sarah avec une certaine dose d'amusement.

- Je ne promets rien, dis-je alors.

Il ne valait mieux pas en effet, comme le confirma mon premier lancer passant juste à côté du tas de conserves. Je la vis rire et se retenir de se moquer mais j'ai juste haussé les épaules.

- Coup d'essai, avais-je précisé amusé.

- Bien évidemment..., fit alors Sarah en me fixant et en prenant appui sur le stand.

- T'inquiètes je vais y arriver, dis-je alors sûr de moi.

Deuxième lancer et nouvel échec. C'était franchement minable. Elle me regardait d'un air supérieur et je souris.

- Ouais... Je suis rouillé, dis-je alors. Y a longtemps que j'ai pas fait ça.

- Tu n'as pas besoin de te justifier, ce n'est pas évident pour un garçon des grandes villes de s'adapter aux jeux des petits patelins perdus, m'assura Sarah avec amusement.

- Je... Ho et puis... Une dernière chance non? dis-je enfin.

Cette fois j'avais bien visé et boum! J'avais éclaté la pyramide de boites de conserves. J'étais fier de moi ( après avoir été des plus ridicules). Je l'ai regardée ma jolie petite voisine gothique et elle souriait de la réussite.

- Ha ben quand même, fit-elle.

- Pas de commentaires... Allez choisis ton gain, dis-je alors.

- Quoi? fit-elle étonnée. Il me semblait que ce n'était pas un rencard?

- C'est un cadeau, te fais pas prier, lui ai-je répondu.

Elle regarda le tas de peluche et choisit une petite abeille bleue ( qui a eu cette idée stupide). Elle regardait sa peluche amusée.

- Bon maintenant à mon tour, me dit-elle en donnant de l'argent pour récupérer des balles.

- Admirons le talent, marmonnai-je en souriant.

- J'espère que tu supporteras d'être défait par une fille, m'assura Sarah.

- Aucun soucis là dessus, ai-je assuré.

Je l'ai regardée prendre position et bien viser, sa balle fonça vers la pyramide et la percuta sur un côté. Elle aussi allait rater mais, contredisant mon estimation, la pyramide s'étala au sol.

- Ok je suis nul, dis-je en riant.

- Choisis une peluche, lot du perdant, fit Sarah en s'appuyant sur le stand.

Elle semblait s'amuser et détendue, ce qui me rassurait. Qu'est-ce que j'allais pouvoir bien prendre comme peluche, ce n'était pas mon style. Je remarquai alors le regard de Sarah vers des gens à côté de moi et je remarquai la présence d'une petite fille qui venait de perdre.

- Encore Maman..., s'il-te-plaît, fit la petite fille à sa mère.

- Maman n'a pas assez d'argent ma chérie, fit alors la femme aux vêtements délavés et pas franchement neuf.

Je les regardai alors attentivement puis j'ai observé Sarah. J'espérais qu'elle ne le prendrait pas mal.

- Cela te blesserait si je lui offrais la peluche? dis-je alors.

Sarah me regarda étonnée et ne réfléchit pas longtemps. Elle s'approcha alors lentement de la petite et se mit à genoux.

- Tu veux laquelle ? demanda Sarah.

- J'aime bien la licorne verte, fit la petite fille étonnée.

- D'accord, donnez lui la peluche, c'est mon gain, fit Sarah au forain.

- Je ne peux pas accepter, fit la mère gênée et sous le regard courroucé de sa fille.

- Normalement c'était pour lui, fit Sarah en m'indiquant. Mais je crois qu'il pourra se passer d'une licorne.

- Merci!!! fit la petite en prenant Sarah dans ses bras. T'es gentille Madame.

Sarah se releva et revint près de moi alors que je souriais.

- Je n'osais pas le proposer, me fit Sarah.

- Tu sais... J'ai été élevé par une mère seule alors niveau argent c'était la misère, lui ai-je précisé.

- Je sais David, et puis tu n'as qu'à en gagner une autre... Ha oui, c'est vrai que tu es nul, fit Sarah.

- Ça c'est très bas, dis-je en souriant. Tu veux faire quoi? Une pêche aux canards, là je suis doué.

- Peut-être un peu trop âgée, tu ne crois pas? On a qu'à marcher et discuter, me fit Sarah.

J'avais acquiessé et on s'est donc mis à avancer tout en discutant de tout et de rien. Elle semblait intéressée à mes anecdotes New-yorkaise ( même si je taisais les conneries éventuellement gênantes). On a fini discrètement dans un coin sortant des téléfilms romantiques, des fétus de paille pour s'asseoir. J'avais hésité à m'arrêter mais ce fut elle qui se posa.

- Mais... Quitter New York ne te gêne pas? demanda quand même Sarah.

- Pas vraiment, au départ oui, mais depuis je me plais bien, dis-je amusé.

- Tes grands-parents sont gentils en même temps, dit Sarah ne comprenant pas où j'allais dans mes propos.

- Comme certains élèves, dis-je en m'asseyant.

- Évidemment, répondit Sarah en haussant les yeux au ciel.

J'étais assis à côté d'elle, hésitant à foncer droit au but, mais j'étais sûr que si j'essayais de passer de la marche ami à la marche séduction, j'allais dégringoler l'escalier à très grande vitesse ( avec sans doute une jolie baffe). Discuter était mieux sans doute.

- Tu sais Sarah... Tu es intriguante quand même, avouai-je soudainement.

- Quoi? fit-elle étonnée. Mais en quoi?

- Tu peux être froide et devenir chaleureuse en un instant, lui ai-je expliqué.

- Désolée..., marmonna Sarah.

- Ce n'était pas une critique... Mais j'ai un peu de mal à cerner ce que je peux dire en fait, lui ai-je dit d'une manière rassurante.

- Agis normalement... J'ai juste du mal avec les gens, avoua Sarah.

- Est-ce lié à ce surnom de Miss Naïve ? dis-je soudainement.

Elle était contrite et triturait son collier. Le sujet semblait bien trop sensible. Je devais vite me rattraper.

- Ne réponds pas si tu ne me fais pas assez confiance, lui ai-je alors dit de manière posée.

- Merci de ne pas insister, ne m'en veux pas mais je préfère garder cela pour moi, m'assura Sarah.

- Et...

- Une autre question gênante ? demanda Sarah méfiante.

- Pas vraiment... Je te vois souvent toucher ce collier quand tu sembles stressée..., marmonnai-je en le montrant.

- Il est très important pour moi, fit-elle en le cachant bien son son chandail.

Je la regardai alors légèrement intrigué et elle pencha la tête en inspirant avant de me fixer de nouveau.

- Il n'a en soit aucune valeur, surtout comparé à la fortune de mes parents mais j'y tiens, avoua Sarah.

- Une valeur sentimentale donc, ai-je compris.

- Oui... Une personne me l'a offert un jour, et depuis il ne me quitte jamais, avoua Sarah.

- Une personne de ta famille ? ai-je osé demandé.

- Non, mais cette personne était extrêmement importante pour moi, dès l'instant où je l'ai rencontré. J'ai... Je n'ai jamais rencontré une telle personne depuis, c'est un peu bizarre sans doute, avoua Sarah. Mais il me l'a offert.

- Il en a de la chance, dis-je alors.

- Hein? fit-elle soudainement surprise.

- Je miserai sur un mec, parce que tu en parles avec tellement de tendresse que... Tu dois en être amoureuse, dis-je mal à l'aise.

C'était bien cela, elle évoquait cette personne comme si c'était l'amour de sa vie. Ce mec avait un bol à tout épreuve et même si cela venait de me dégoûter totalement ( je n'avais donc plus aucune chance), je pouvais comprendre. Elle rougissait tellement qu'elle pencha la tête.

- Je ne sais pas..., marmonna Sarah.

- Je crois que si en fait... Mais tu sais où il est? demandai-je alors.

- Je crois qu'il doit bien être quelque part... Bien caché sans doute, fit-elle énigmatiquement.

- Désolé, dis-je alors.

- Pas autant que moi en fait, me répondit elle.

Inconsciemment, je venais de lever mon bras pour poser ma main sur son épaule et la rassurer. Elle me regarda et sourit. Cela semblait l'avoir touchée comme geste.

- David... marmonna Sarah.

- Oui? ai-je répondu intrigué.

- En fait... Je sais où il se trouve mais j'aimerais pouvoir lui dire, j'ai peur qu'il ne me... Qu'il s'en moque, avoua Sarah.

- Il serait le plus gros idiot que la terre ait jamais porté, dis-je autant pour la rassurer que parceque je le pensais.

- Toute ma vie a dépendu de lui, je l'attends comme une idiote mais... J'ai fait des erreurs et j'ai peur... De sa réaction..., fit alors Sarah en me fixant visiblement gênée. Qu'il ne me rejette parce que je suis...

- Humhum, fit une voix près de nous.

Je bougeai la tête consterné d'être dérangé. Le crétin venu me faire chier aller manger cher sauf que... Je ne pouvais rien dire ou faire, à part m'empresser d'enlever ma main. Sarah réagit alors en quittant le siège improvisé.

- Papa? fit-elle alors légèrement gênée.

- Nous allons y aller ma chérie, fit Maximilian Corey en me fixant.

Je n'aimais pas son regard supérieur, il me jugeait sans doute déjà.

- Papa, je te présente David, fit alors Sarah.

Je me suis levé pour serrer la main de son père poliment, autant essayer de se faire accepter ( dans certaines éventualités, celles que j'aimerais en somme).

- Enchanté... Je suis..., commençai-je alors.

- Le fils de Beth Porter c'est cela? fit alors Maximilian.

- Oui, en effet, dis-je étonné qu'il ne se contente pas de dire petit-fils de mes grands-parents.

- Passez donc une bonne journée, fit alors Maximilian avant de fixer sa fille. Allons-y, rentrons.

- Nous ne faisons rien de mal, ai-je alors dit en déclanchant l'étonnement du père de Sarah.

- J'espère bien, ma fille n'est pas n'importe qui, fit alors son père.

- Je ne peux pas rester ? demanda alors Sarah.

- J'ai dit que l'on rentrait, tu as des devoirs, fit son père en insistant du regard.

- Ha oui... Ça, marmonna Sarah. Bon... On se voit au lycée ? me demanda t-elle.

- Pas de problème, rentre bien, dis-je alors.

- Merci... Et pour la peluche, fit elle en me souriant avant que son père ne la fasse avancer, froidement mais sans user de la force.

Je l'ai alors regardée partir quelque peu surpris de la réaction de son père quand enfin je venais de réaliser sa réaction. C'était sans doute juste moi, ma réputation m'ayant sans doure précédé. Pas de bol... C'était comme les sentiments qu'elle devait toujours nourrir pour la personne lui ayant offert son collier. Si je voulais pouvoir tenter ma chance, j'allais devoir lutter contre ce mec dont elle semblait encore amoureuse.

- Et merde! marmonnai-je alors. Putain j'ai vraiment pas de bol! m'énervai-je alors en administrant un coup de pied dans un des sièges improvisé.

J'aurais dû être un enfant modèle, parce que vu sa famille, j'avais visiblement encore moins de chance que je ne le pensais. Je devais donc m'appliquer à faire mes conneries bien plus discrètement. Je voulais Sarah et la pousser à me faire confiance allait être compliqué... Surtout qu'elle pouvait redevenir complètement fermée en très peu de temps. Cela allait être dur de devenir fréquentable, une véritable campagne épique...



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