A Dark High School: Bewitched

Chapitre 4 : Insisiter, toujours insister et...

6943 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/01/2022 09:34

Chapitre 04

Insisiter, toujours insister et...



Parfois on insiste en vain et c'est le destin qui s'en mêle.


J'avais été consterné, après ma première matinée, la fameuse Sarah Corey que j'avais tellement espérée rencontrer m'avait littéralement snobé. Je passais pourtant mon temps avec Henry mais elle ne semblait pas me calculer. J'étais plutôt désappointé, j'aurais bien hurlé de rage sur elle pour lui faire comprendre que j'étais là. Le pire dans tout ça ? C'est que pourtant Danielle essayait de m'intégrer au groupe. Elle était sympa tout de même de ne pas m'exclure comme, ce que j'avais découvert être, sa meilleure amie. N'obtenant des informations que par les deux drôles d'oiseaux, j'avais pourtant appris pas mal de choses ( discrètement tant qu'à faire). Sarah avait toujours vécu à Soul Springs et sa famille investissait pas mal d'argent dans la ville ( visiblement ils ne savaient pas quoi en faire). Danielle était arrivée avec sa famille à l'âge de cinq ans et se trouvait quasiment toujours dans la même classe que Sarah poussant les deux filles à devenir amies. Henry n'était arrivé à Soul Springs que deux ans avant et, n'ayant sympathisé avec personne et étant plutôt faiblard, restait planqué avec elles. Il m'avait fallut près de trois demi-journées pour découvrir ce genre de choses. Étonnement et malgré le fait que j'essaye bêtement ( et surtout longuement) de briser la glace avec la déesse gothique, elle ne relevait que rarement les yeux de ses livres, menant parfois la conversation sans pour autant quitter sa lecture. Tout cela m'avait mené au mercredi matin.

Ce matin-là, troisième jour de lycée dans ma nouvelle vie plutôt monotone et d'un chiant, j'étais descendu vêtu d'un jean bleu et d'un t-shirt Levi's blanc au logo rouge, tenant ma veste d'une main et mon sac dans l'autre avant de le jeter négligemment dans le couloir puis de foncer dans la cuisine. Je savais déjà que mon grand-père ne serait pas là, son absence se justifiant par le besoin de rencontrer des fournisseurs pour la quincaillerie ( la chouette vie d'indépendant). Désormais, j'étais surtout libéré du travail forcé à la quincaillerie mais le soir, de moi-même, j'aidais ma grand-mère au manège équestre, après avoir fini les devoirs évidemment. Je m'étais assis comme d'habitude sur une chaise haute devant l'îlot central, ma grand-mère me servant le café. Je regardai ma tasse en soupirant quand elle m'interpella.

- Tout va bien mon grand ? me demanda-t-elle sur un ton légèrement inquiet.

- Oui, pourquoi ? demandai-je en buvant.

- Déjà hier matin, tu semblais légèrement... pensif. Tout se passe bien au lycée ?

- Oui, ça va, dis-je en espérant ne pas avoir à me justifier.

- Et... Euh... Tu t'es fait des amis? osa demander ma grand-mère un peu mal à l'aise.

- Ami... C'est peut-être un peu fort mais je traine avec des gens en somme, dis-je en la regardant étonné.

- Des gens... Des gens bien? insista ma chère grand-mère un peu trop inquiète à mes yeux.

- J'en sais trop rien, je ne suis pas là depuis longtemps... Mais ils ont l'air d'enfants sages, marmonnai-je en me rappelant à quoi ressemblaient mes fréquentations à New York.

- Je connais peut-être leur parents ? persévéra ma grand-mère.

- Il y a Danielle Hartwood, Henry Wang..., avais-je commencé.

- Les Wang sont des clients de ton grand-père, les Hartwood sont là depuis longtemps, ils sont polis et serviables, justifia ma grand-mère.

Je la regardais légèrement dubitatif, je me moquais littéralement si leurs parents étaient des enfants de chœur, une incarnation du Dalaï Lama ou faisaient partie du cartel des Medelin ( quoique dans la dernière éventualité, ils ne seraient pas si emmerdés non plus). J'avais bien remarqué qu'on les faisait un peu chier, Danielle étant appelée la Sainte, Henry le rat de bibliothèque. Sarah n'avait pas réellement de surnom mais essuyait quelques regards des garçons et toujours accompagnés de rires. Je me demandais bien ce qui la caractérisait autant.

- Et c'est tout ? demanda encore ma grand-mère.

C'était donc cela que vivait les suspects à l'époque de la gestapo, je comprenais son inquiétude ( la peur de me voir faire des conneries vraisemblablement) mais je la trouvais injustifiée ( quoique...). Elle me regardait alors quelque peu intriguée, espérant une réponse.

- Et Sarah Corey mais c'est un peu différent..., marmonnai-je en buvant mon café.

- C'est-à-dire ?

- Grand-mère... Tu m'interroges? J'ai besoin d'un avocat ? demandai-je avec mesquinerie.

- Je me demande c'est tout, se justifia ma grand-mère.

- Disons qu'elle est là mais si moi je ne l'étais pas, cela pourrait l'arranger, dis-je enfin.

- Je ne la connais pas beaucoup mais elle a toujours été renfermée et depuis quelques années encore plus, dit-elle alors. Avant elle venait voir les chevaux, elle traversait la forêt mais plus maintenant.

- Attends... Quelques années ? C'est combien quelques ? dis-je intéressé.

- Euh..., fit-elle assez surprise. Je dirai trois ou quatre ans... Mais pourquoi ?

- Pour savoir..., dis-je en buvant mon café.

Ma grand-mère me fixa alors avant de me regarder avec bien trop de suspicion pour être honnête.

- Et cela te gêne qu'elle ne te remarque pas? fit-elle avec un sourire.

- Pourquoi ça te fait rire? dis-je alors assez vexé.

- Ho... C'est mignon..., dit-elle toute contente en se cachant dans le frigo.

- C'est mignon d'être comme un indésirable pour elle? Alors là je ne pige pas vraiment..., ajoutai-je dubitatif.

- C'est plutôt à quel point cela te rend pensif, fit ma grand-mère.

- Grand-mère... Te fais pas des films, dis-je comprenant où elle voulait en venir.

- Ton grand-père aussi avait des difficultés pour que je le remarque, ajouta ma grand-mère.

- Ok, ça devient gênant, je vais au lycée, dis-je rapidement en me levant.

- Essaye de savoir ce qu'elle apprécie, lança ma grand-mère tandis que je m'éloignais.

- Merci du conseil, non mais je vous jure, marmonnai-je en fermant la porte.

Je m'étais alors, comme depuis deux jours, dirigé vers le garage et ma poubelle. Cette merde ne m'avait pas encore lâchée et c'était un coup de bol ( ou pas vu les rires que je subissais). J'avais démarré avec un peu de difficulté et je m'étais engouffré sur la route. Cette fois, je ne m'étais pas arrêté au croisement, surtout que la veille avait encore été assez infructueuse et j'avais juste poursuivi ma route. Tout à coup, le ciel qui était déjà bien gris me fit bien comprendre que ce qui s'apprêtait à tomber allait être humide. D'ailleurs il se mit à tomber des cordes. Heureusement l'essuie-glace fonctionnait même si il crissait pas mal sur le pare-brise.

- Bon, je devrais demander des essuies glaces neufs... Et mais..., dis-je en sentant de l'eau sur mon crâne. Putain !!!!!

Il pleuvait dans l'habitacle ( pas énormément mais merde quoi, j'avais encore zigouillé une licorne dans mes rêves ?), c'était bien ma chance. Encore heureux que ce n'était que du goutte à goutte, sinon il me faudrait un parapluie. J'en avais marre. Heureusement que j'allais arriver vite. Je passerai sur les nouvelles exclamations sur la Trash Mobile, auxquelles j'avais répondues avec le plus beau des doigts d'honneur dédaigneux dont j'étais capable avant de foncer dans le couloir. J'arrivais près de mon casier et il y avait déjà Henry, en parka à capuche jaune fluo, un vrai ciré même. Manquait juste le crochet de boucher et c'était digne d'un film d'horreur.

- Hey, salut, me dit-il quelques peu surpris.

- Ça va? demandai-je poliment.

- Oui... Mais pourquoi ton t-shirt est mouillé ? demanda-t-il ensuite.

- Parce qu'il pleut dans ce putain de Dodge de merde! m'énervai-je sur le fils du vendeur.

- Ben ça c'est nouveau..., fit-il simplement en me regardant.

- Il pleuvait pas dans l'habitacle avant? Putain j'ai du bol...

- Désolé pour toi, me dit-il alors avec une belle sincérité.

- Merci..., dis-je en ignorant le Trash Mobile dans mon dos ( Il allait y avoir un meurtre avant la fin de la journée si ça continuait).

- Donc ça ira en cours ? dit alors Henry.

Je le regardai surpris mais c'était juste de la gentillesse. J'avais du retard en sciences ( pas qu'un peu même) et j'avais donc des cours avec les élèves de niveau inférieur. Je n'avais cependant aucun cours avancé même si je pourrais si je le voulais ( les joies du système éducatif américain, l'un des plus compliqué du monde et surtout l'un des plus mal foutu).

- T'inquiètes j'ai vu où étaient les salles de cours, dis-je pour le rassurer.

- Tant mieux, bon je rejoins les filles, me dit-il alors.

- Sois sage, avais-je marmonné complètement dégouté.

J'étais dégouté de ne pas être en classe avec Sarah, chose un peu stupide sachant qu'elle préférait largement être installée avec Danielle. Autant le dire, le cours fut loin de m'intéresser, en même temps la multiplication cellulaire des amibes n'était pas mon sujet de prédilection. Heureusement qu'après midi, le cours allait m'intéresser. Mon option de cuisine. En attendant, je ressortis de la classe en retournant vers mon casier, trouvant Henry qui n'était pas seul.

- Alors tête de puceau, t'as peur de l'eau? fit le gros idiot de sportifs qui croyait que New York était la capitale.

- Je... Désolé..., s'excusa pour rien Henry.

- Désolé d'être une merde? fit alors le gros lard en le bousculant.

Là c'était non. Je ne considérais peut-être pas encore Henry comme le meilleur pote de ma vie mais j'aimais la baston d'égal à égal. Je m'approchai discrètement du débile et je n'ai pas hésité. Sa tête percuta dans un bruit sourd et creux la rangée de casiers ( je n'étais pas vraiment sûr que c'était le casier).

- Hey mec, fais gaffe, avec toute l'eau ça glisse, dis-je alors.

- J'ai pas glissé... Je crois pas, fit le débile en se frottant la tête.

Cette fois je le bousculai encore, de face et violemment, attirant quelques regards.

- Touche le encore et je te jure que tu ne seras plus en état de toucher un ballon de football, fils de pute! dis-je avec un sourire diabolique.

- Tu te prends pour qui? me fit le sportif en avançant vers moi.

- Pour un mec qu'a fait deux ans de centre correctionnel pour mineur parce qu'un débile de sportif à rencontré son couteau à cran d'arrêt. Il ne joue plus depuis, dis-je mentant de manière des plus éhontée.

Étrangement, cela fonctionna encore mieux que prévu, il semblait réfléchir ( faut le dire vite) et finit par s'éloigner. Je regardai alors attentivement Henry.

- Ça va? lui dis-je en voyant sa panique.

- Tu... Tu as vraiment poignardé quelqu'un ? demanda Henry effrayé.

- Non, mais lui n'est pas censé le savoir, dis-je alors avec un sourire. Sérieusement ? Ça va?

- Oui... J'ai l'habitude, tu n'aurais pas dû... Ils vont s'en prendre à toi, me fit Henry.

- Et bien qu'ils viennent, ça animera mon séjour, dis-je en riant.

Henry me regardait choqué. Je souris alors avant d'être surpris par une voix derrière moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda alors la voix de Danielle que j'avais appris à reconnaître.

Je me retournai rapidement et elle était accompagnée de Sarah, ce qui n'était pas pour me déplaire, à l'inverse de son regard.

- David, il m'a défendu contre Georges, fit Henry.

- Sérieux ? Mais t'es idiot? me fit Danielle.

- Bah, j'ai l'habitude, New York..., dis-je en éludant tout ce qui pouvait être imaginable.

- Bon... Si tu le dis, fit Danielle. Sarah, on se voit demain, fit-elle soudainement en regardant sa voisine.

- Ne brûle pas la cuisine, ajouta Henry. Tu viens David?

J'avais bien entendu... Il avait parlé de cuisine, le dieu des options était avec moi, il faudrait que je brûle un cierge en son honneur.

- J'ai cuisine, dis-je alors avec un grand sourire.

- Quoi? fit Sarah en s'étranglant presque.

Je la regardai alors et elle chuchota à Danielle quelque chose qui poussa celle-ci à hausser les épaules.

- Vous brûlez pas, fit alors Danielle en rejoignant Henry.

Les deux gosses trop sages nous laissèrent seuls, moi et Sarah. Je l'ai alors regardée et elle me dévisageait. C'était mal barré, elle n'était pas aussi heureuse que moi ( c'était même tout l'inverse).

- Tu n'es pas obligée d'attendre avec moi, je vais me trouver un coin tranquille pour manger, dis-je alors en la regardant, sans doute un peu blessé.

Sarah me regarda attentivement et soupira, comme résignée.

- On peut manger ensemble, si... Si tu veux, me dit-elle alors.

J'aurais bien fait un bond de joie mais j'aurais perdu toute crédibilité. Je m'abstint alors de faire quoique ce soit. Et je fus alors déçu. En effet, même si elle m'avait convié à manger avec elle, cela signifiait qu'elle mangeait plongée dans un livre d'Edgar Allan Poe ( faut reconnaître quand même que niveau littérature elle avait bon goût) en silence sans forcément se rendre compte que j'étais là.

- Qu'est-ce que tu manges de bon? dis-je alors au bout d'un moment pour rompre le silence ( d'une platitude je vous jure).

Sarah releva juste les yeux par dessus ses lunettes ( vision extrêmement séduisante lui donnant sans qu'elle le sache un petit air coquin).

- Fromage de chèvre importé de France et miel... Celui de ta grand-mère, me répondit-elle avant de plonger de nouveau dans son livre.

- Cool... Moi je suis aux restes du pain de viande d'hier soir, dis-je en répondant à sa question ( qu'elle n'avait pas posée d'ailleurs mais bon).

Et ce fut de nouveau le silence, ponctué uniquement par quelques éclats de rire épars provenant d'autres élèves ayant des options aujourd'hui. Il fallait que je prenne le taureau par les cornes et que je saute à pieds joints pour savoir.

- J'ai fait quelque chose de mal? demandai-je alors attirant son regard.

- Pourquoi tu me demandes cela? dit-elle sans relever les yeux.

- Je sais pas... Tu sembles désireuse de ne pas me calculer... Comme devant les casiers, j'ai l'impression que ma présence te gêne, tentai-je alors.

Elle referma alors son livre et me regarda attentivement. Je me demandais ce qu'elle allait dire et je pris un bout de sandwich pour me donner consistance.

- Tu ne sais pas? dit-elle alors de manière énigmatique.

- Ben... Je ne t'ai pas insultée, je ne t'ai pas bousculée par accident... Enfin je ne crois pas et je n'ai pas tenté de cambrioler chez toi, dis-je alors.

- Cambrioler ? Tu es sérieux ? fit-elle légèrement horrifiée.

- C'était de l'humour Sarah, dis-je alors en répondant à sa panique.

- Hmmm, ponctua-t-elle d'un air légèrement hautain, ce n'était pas drôle.

- Ce qui ne change rien au fait que tu ne m'aies pas répondu, dis-je alors avec amusement.

- Bon, fit-elle visiblement lassée. Je n'aime pas ton regard, dit-elle simplement.

- Hein? dis-je surpris.

- Il a quelque chose qui me dérange, précisa-t-elle soudain.

- Ha désolé alors, dis-je un peu sous le choc.

Je me demandais si je la regardais comme un affamé prêt à se jeter sur elle et à la prendre devant tout le monde. Je ne pensais pas avoir un regard si gênant. Elle était belle d'accord et j'aimais la regarder mais c'était tout. Je n'avais jamais rien fait d'autre.

- Et c'est tout? demandai-je au cas où ( tant qu'à faire).

- Je ne sais pas si tu es digne de confiance, tu sembles vouloir être ami avec nous mais tu ne sembles par contre pas le faire de manière des plus sincères, continua d'expliquer Sarah.

- Si, je n'ai pas fait un pari avec d'autres élèves pour vous piéger, dis-je alors espérant la convaincre.

- C'est exactement ce que dirait quelqu'un en qui on ne peut pas faire confiance. Que justement on peut, dit-elle en me regardant.

- Attends... Là c'est le principe qu'un innocent clame son innocence mais un coupable aussi, dis-je pour me justifier.

- Tu ne nous connais pas et pourtant tu veux sympathiser, fit-elle alors.

- Je ne connais personne en même temps, dis-je soudainement.

Elle me regarda légèrement étonnée et sembla réaliser mon propos.

- Un point pour toi, dit-elle alors avant de ranger son livre.

- J'inspire si peu confiance ? dis-je soudainement.

- Quelque-chose se dégage de toi, comme une hostilité et une colère refoulée, quelque chose qui ne demande qu'à exploser, se justifia Sarah.

- Et tu as une preuve ? demandai-je ensuite.

- La façon dont tu as réagis avec Georges, ça implique une violence latente, un sentiment de dangerosité, expliqua Sarah.

- Et cela te dérange que je défende un ami? Sérieusement ? demandai-je complètement choqué.

- La méthode, je ne la cautionne pas, m'expliqua Sarah.

- D'accord... Moi on m'a toujours dit que le côté bad boy pouvait plaire, dis-je en souriant avant de la fixer.

Ça ne la faisait pas foncièrement rire, plutôt loin de là même.

- Quand on croît en sa propre supériorité, la chute du piédestal peut être lourde, me dit-elle en se levant.

- Une façon de voir, dis-je simplement en me levant.

J'avais en partie ma réponse, elle avait peut-être peur de moi. Visiblement son éducation (malgré le look gothique) devait ma guider vers les garçons de bonnes familles avec une éducation stricte et sans doute posée. J'avais donc peu de chance mais comme je suis quelqu'un d'assez têtu, je n'allais rien lâcher. J'avais simplement fini par la suivre jusqu'à la classe où se déroulerait le cours de cuisine. Quand je pénétrai alors dans la classe, je découvris plusieurs tables avec du matériel quand même assez récent. La professeure était une petite femme rondelette et blonde, sortant tout droit des années cinquante, mais arborant un sourire jusqu'aux oreilles. Je n'avais pas fait trois pas que quelqu'un se jeta presque sur moi.

- Hey salut, fit une fille qui me disait vaguement quelque chose. Tu as pris cette option ?

- Euh oui..., répondis-je mal à l'aise en me rendant compte que c'était la pom-pom girls qui était en couple avec l'autre attardé mental.

- Nicole, si tu ne le sais pas, me précisa la fille. Au fait c'est toujours en binôme ce cours... Tu veux faire équipe avec moi?

Je la regardai me minauder sous le nez et j'avouerai ( avec une certaine honte) que si j'essayais pas de me rapprocher de Sarah, j'aurai sauté sur l'occasion de faire chier l'autre débile.

- Je...

- Je suis douée de mes mains, me dit-elle en minaudant tout en agrémentant le propos d'un clin d'œil.

- Navré, mais je vais faire équipe avec Sarah, dis-je en l'indiquant de la main tandis que la concernée organisait son plan de travail.

- Miss Naïve? fit-elle en se retournant pour la regarder choquée tandis que je relevai le surnom. T'as des goûts de merde.

- Dixit la fille qui sort avec le chainon manquant, pousse toi du chemin, dis-je extrêmement froidement.

Elle me laissa passer, la bouche grande ouverte sous le choc. Je m'approchai alors de ma déesse gothique qui me regarda légèrement contrite.

- Tu veux que je dégage ? avais-je murmuré.

- Pourquoi tu veux faire équipe avec moi? me demanda-t-elle soudainement.

- Cela te choque tant que ça ? dis-je alors.

- Personne ne veut faire équipe avec moi, je ne suis pas douée.

- Moi ça ne me gène pas, dis-je en mode dragueur à deux balles.

- Tu ne préfèrerais pas faire équipe avec elle? demanda-t-elle en indiquant la dénommée Nicole.

- Et pourquoi ? demandai-je choqué.

- Elle semble intéressée... Comme d'habitude, fit-elle soudainement.

- C'est une fille facile? dis-je amusé.

- Le mot est faible, fit-elle en rangeant le plan de travail.

- Et pourquoi Miss Naïve ? ai-je ensuite demandé en la regardant attentivement.

- Cela ne te regarde pas, fit-elle froidement.

Oups... Sujet sensible visiblement. J'aimerais savoir tout de même mais je n'avais pas de chance. En effet, à chaque fois elle se refermait comme une huître. Je finis par prendre attention au tableau et je découvris que nous ferions des éclairs au chocolat, j'étais déjà affamé.

- Bien les enfants, pour le premier cours, nous allons voir une spécialité de mon pays, la France. Lisez bien les instructions du tableau et ne vous trompez pas dans les mesures. Je vais les lire au cas où... Huit centilitres d'eau, dix de lait frais, quatre grame de sel, une petite cuillère à café de sucre, soixante-quinze grammes de beurre, cent de farine et trois œufs entier, pour éviter les coquilles, cassez les œufs séparément dans des petits verres.

Je regardai vers ma voisine et binôme et elle semblait en panique. J'aimais bien la pâte à choux mais Maman mangeait tout rapidement, parfois à vide.

- Ça va? dis-je alors.

- Cela à l'air compliqué, fit Sarah me surprenant.

Cela faisait réellement bizarre de la voir paniquer, elle qui était si sérieuse.

- Je vais faire chauffer, casse les œufs si tu veux, dis-je calmement.

Je versai donc l'eau et le lait frais dans une casserole avant d'ajouter le sucre, le sel et le beurre, tout en remuant. Soudain j'entendis un crac et je vis Sarah qui avait explosé un œuf.

- Merde, marmonna-t-elle en attrapant un autre.

Je la regardais frapper violemment l'œuf sur le plan de travail, n'obtenant guère mieux. Cette fille était une catastrophe en cuisine, c'était désormais évident.

- Attends, dis-je en m'approchant.

Je saisis inconsciemment sa main pour lui montrer mais elle la retira si vite que même moi je sursautai.

- Faut être délicat, dis-je en prenant un œuf doucement pour lui montrer.

- Je casse toujours les œufs, marmonna Sarah visiblement vexée.

- Même quand tu cuisines avec ta mère ? dis-je alors.

- À la maison c'est Rosa qui cuisine, me répondit-elle calmement.

- Et c'est qui Rosa? Ta sœur ? demandai-je complètement connement.

- Notre gouvernante, me répondit-elle en me regardant attentivement.

Évidemment, nous n'appartenions pas réellement au même monde. Mademoiselle avait du personnel. Je vis le mélange chauffer et Sarah s'approcha pour verser la farine avant de mélanger sans délicatesse.

- Plus doucement, dis-je alors en la voyant faire.

- Comment? s'énerva Sarah.

Je pris alors les devants et j'ai saisi sa main qui tenait la spatule pour mélanger. Elle était douce et chaude, incroyablement tendre cette peau, mais elle me repoussa de l'autre main.

- Arrête de me toucher, fit-elle en poussant.

- Pardon...

Je m'étais reculé en la regardant faire, elle semblait outrée que je l'aide. C'était consternant. Mon regard divagua sur la classe et je vis la Nicole qui se marrait bien. Elle me regarda en haussant les yeux aux ciels. Elle me fit signe de la rejoindre et de laisser Sarah se démerder. Visiblement j'avais une touche mais cette fille n'arrivait pas à la cheville de Sarah. Celle-ci se débattait pour que la pâte se détache de la casserole avant de la placer dans un saladier afin d'incorporer les œufs un par un comme il se doit pour que ce soit réussi. Quand j'ai apporté une plaque et une poche à douille, elle me l'a arrachée des mains.

- Je sais faire ça, me fit elle en mettant la pâte à l'intérieur.

J'omettrais volontairement l'état du plan de travail et ses grognements tandis qu'elle essayait de faire des boudins de pâtes sur le papier cuisson. Elle semblait plus concentrée que les ingénieurs qui avaient fabriqué la bombe atomique. Je la regardais faire amusé mais elle me regarda méchamment.

- Quoi encore ? Je fais ça mal? s'énerva Sarah.

- Non, j'aime bien ta concentration, c'est intéressant à voir, dis-je alors.

- Ton regard me déconcentre, argumenta Sarah.

Elle disait cela mais vu les commentaires des autres, je pensais que c'était assez générique en réalité. Je me suis approché d'elle et j'ai chuchoté.

- Si tu as une bonne, pourquoi tu veux apprendre à cuisiner ? dis-je bêtement.

- De un, Rosa est gouvernante pas bonne, ce n'est pas la même fonction, m'expliqua Sarah. Et vu ce que je dois apprendre, je pensais que la cuisine serait plus facile.

- Ce que tu dois apprendre ? dis-je étonné.

Elle me regarda alors légèrement mal à l'aise. Je ne comprenais nullement pourquoi mais sa réponse me laissa dubitatif.

- Bienséance, étiquette, ce genre de choses, me fit Sarah au bout d'un moment.

- Et le rapport avec la cuisine ? ai-je enchéri.

- Je me comprends, dit-elle en reprenant le pochage.

C'était une véritable catastrophe, elle en mettait partout mais cela la rendait si mignonne que je craquais encore plus. J'ai alors voulu l'aider ( je sais je suis insistant...) et je m'apprêtais à toucher son dos pour montrer à quel point sa position était incorrecte.

- Ne... me... touche... pas, s'énerva un peu Sarah.

- Désol..., commençai-je à dire quand quelque chose tomba derrière moi, un cul de poule.

Je me demandais bien comment il avait pu tomber mais je ne voyais pas. Tandis que je le lavais ( ben oui faut bien être propre dans la vie, cela s'appelle l'hygiène alimentaire), Sarah finissait de pocher quand la professeure approcha.

- C'est presque cela Mademoiselle Corey, la main tremble encore un peu mais vous vous améliorez, fit la Professeure Martin ( c'était son nom).

- Merci Madame, fit alors Sarah. Mais il m'a aidée pour les œufs.

C'était gentil de se souvenir de moi sur ce coup-là. Tandis que la professeure enfournait ( mesure de sécurité, il paraît, stupide mais bon...), Sarah s'approcha du four en fixant l'intérieur.

- Ça va cuire tranquillement, lui dis-je alors avant de m'attaquer aux proportions de la crème pâtissière.

Il fallait, pour cinq cents grammes de crème, trois cents cinquante mililitres de lait et une demi-gousse de vanille. Trente gramme de fécule de mais également, ainsi que quatre-vingt grammes de sucres, quatre jaunes d'oeufs et enfin trente-cinq grammes de beurre. Tandis que je pesais, Sarah s'approcha sans forcément quitter le four des yeux.

- C'est la prof qui surveille, dis-je alors.

- J'aimerais vraiment y arriver, pour en faire à mes parents, dit-elle alors.

- C'est mignon, dis-je alors en la fixant. Mais c'est en répétant qu'on apprend tu sais...

- Et toi, t'as appris où ? me demanda Sarah.

- Disons qu'en ne grandissant qu'avec ma mère, je devais bien apprendre à l'aider, dis-je calmement pour l'éclairer. Mon père s'est tiré avant ma naissance.

- Je sais, me fit Sarah me surprenant un peu.

- Ha oui... Radio Soul Springs... Je déteste les petits patelins, marmonnai-je alors en réalisant que je n'aurais droit à aucune vie privée.

- Tu détestes cette ville visiblement, fit Sarah légèrement refroidie.

- Pas toi peut-être ? C'est pourri, ai-je argumenté.

- Non, j'adore cet endroit. Ma famille, mes amis... Et mes plus beaux souvenirs d'enfance, fit-elle en se mettant à chauffer le lait et la vanille.

- C'est toi qui vois, dis-je en mélangeant la fécule et la première partie du sucre dans le lait.

- Mais également d'autres choses moins heureuses, fit Sarah tout bas en mélangeant les œufs et le reste du sucre.

Je l'avais alors regardé légèrement mal à l'aise, peut-être allait-elle parler enfin mais ce fut vain, elle était totalement fermée. On mélangeait le tout en réservant la crème avant ébullition ( faut éviter de brûler la crème quand même) pour la mettre au frais.

- J'ai bien aimé te voir cuisiner, dis-je alors à Sarah avec un sourire que je voulais charmeur.

- En quoi? me demanda Sarah suspicieuse.

- Tu es moins sûre de toi, c'est mignon, dis-je avant de voir son regard suspicieux.

Je venais de me dire que j'avais fait une connerie. C'était trop direct et je venais peut-être de gâcher mes chances. Elle ne parlait plus du tout et attendait la cuisson des éclairs. Je la voyais fixer le four quand la professeure les sortit tranquillement. Il fallait patienter un peu et c'était le moment de faire la vaisselle, toujours en silence en plus. Elle touchait de temps en temps les éclairs pour voir si ils étaient froids. On aurait des facilités pour la crème, la professeure en ayant préparé en avance ( pour que ce soit parfait, il faut en effet douze heures au frais pour la crème pâtissière). Je me suis approché de Sarah et j'ai voulu poser ma main sur son épaule.

- Ils vont être bien, tes parents seront contents, dis-je avant de la voir sursauter.

- Madame... Je dois passer au bureau des élèves, je peux y aller? demanda rapidement Sarah.

Je regardai la professeure acquiescer, confirmant son autorisation en précisant que je finirai pour elle. Je la vis prendre son sac et foutre le camp en quatrième vitesse. J'étais sous le choc, je me demandais si c'était réellement parce que je l'avais encore touchée.

- Tu t'intéresses à la mauvaise fille, me fit alors Nicole derrière moi.

- Et de quoi je me mêle ? dis-je énervé.

- Elle joue les saintes n'y touche, une vrai pimbêche planquée dans ses livres, et pourtant...

- C'est un sport national ici? dis-je alors très énervé et me disant qu'elle avait de la chance que je ne m'abaisserai jamais à frapper une fille.

- Quoi donc? fit-elle étonnée.

- Les langues de putes? demandai-je avec un grand sourire.

- C'est toi qui vois si tu préfères qu'on te fasse lambiner que du bien, moi je saurai quoi faire, fit-elle en ponctuant d'un clin d'œil.

- Pas intéressé, merci de dégager de mon champ de vision.

- Tant pis pour toi, rame bien avec Miss Naïve, fit-elle en s'éloignant. Pauvre chou...

Je la regardai alors s'éloigner et je tentais d'enregistrer les informations. Donc elle était plutôt du genre à repousser les avances, bon à savoir, je devrais donc être beaucoup moins insistant. Cependant la partie de la phrase " et pourtant" me laissait quelques doutes. Je me demandais, tout en fourrant les éclairs tandis que la Nicole se faisait une dégustation en mode téléfilm érotique, si en réalité elle n'avait pas une sexualité débridée mais pas dans le coin, du genre avec les gens de son milieu durant des vacances dans des stations de ski de luxe ou d'autres conneries du genre, cachant aux gens du coin une certaine liberté. Me poser trop de questions me donnait mal à la tête et je finissais d'emballer les éclairs avant de prendre congé de la professeure. Je voulais vraiment savoir pourquoi elle m'avait fuit à la seconde où je l'avais de nouveau touchée. Je savais sans doute où la trouver et c'était au bureau des élèves. J'arrivais au croisement du couloir quand j'entendis Sarah s'adresser à la vieille Phyllis.

- Vous êtes sûres ? demandait Sarah.

- Évidemment Mademoiselle Corey, l'option cuisine pour votre année est obligatoirement le mercredi après-midi, répondit la secrétaire.

- Mais cela ne m'arrange pas... Je ne vais pas pouvoir suivre les cours..., marmonnait Sarah.

Je m'étais appuyé contre le mur, cela en était à ce point, elle cherchait à me fuir. J'étais très profondément blessé.

- Je pourrais pas les suivre avec les élèves de l'année précédente ? demanda encore Sarah.

- Mademoiselle Corey, si cette année ne vous convient pas, vous pouvez toujours prendre une autre option, expliqua Phyllis.

- Je vais réfléchir... Je voulais suivre les cours de cuisine..., marmonna Sarah.

J'attendais patiemment dans le couloir quand j'entendis les pas de Sarah qui revenait. J'en avais gros sur la patate, je lui aurais bien dit ma façon de penser. Quand elle apparut dans le couloir, elle se figea en remarquant ma présence. Visiblement être prise sur le fait la dérangeait. Je lui tendis la boîte qu'elle prit dans ses mains et soupesa son contenu.

- Tu n'en prends pas? dit-elle alors.

- Non c'est bon, dis-je vexé.

- Et bien merci, je te dirai si ils étaient bons, me fit-elle visiblement mal à l'aise.

- Je t'accompagne? demandai-je alors.

- On y va, ils risquent de ne pas tarder à fermer les portes, c'est souvent comme ça le mercredi, m'expliqua Sarah.

Nous nous dirigeâmes alors vers la sortie mais il pleuvait toujours alors nous patientâmes alors sous l'auvent de protection.

- Tu veux que je te ramène ? demandai-je par politesse car je savais déjà qu'elle allait me mettre un vent.

- Quelqu'un va venir me chercher, fit alors Sarah.

Le silence reprit sa place, Sarah fixant sa boîte attentivement. Je voulais m'excuser mais j'hésitais, je n'avais rien fait de mal en réalité mais cela la mettait mal à l'aise.

- Je vais quitter cette option, dis-je alors à voix haute.

- Tu n'as pas aimé le cours ? demanda-t-elle soudainement.

- Tu veux suivre cette option non? répliquai-je sans doute un peu froidement.

- Tu m'as entendue donc..., fit-elle plus mal à l'aise que jamais.

- Je m'excuse de t'avoir gênée, je ne voulais pas...

- Je t'avais dit que tu me mettais mal à l'aise, se justifia Sarah.

J'avais bien compris, j'étais pire qu'un intrus. Elle devrait même considérer les nuisibles comme plus fréquentables que moi. J'étais en colère et je devais refreiner ma rage. J'avais envie de lui dire d'apprendre à faire des efforts, d'être accueillante, j'étais juste un peu tactile. J'appuyai alors ma tête contre le mur peu intéressé à l'idée de courir sous la pluie.

- Tu n'es pas obligé d'attendre qu'on vienne me chercher tu sais? me fit alors Sarah.

- J'attends qu'il pleuve moins c'est tout, dis-je des plus froidement.

Elle devait me regarder étonnée mais là, j'en avais un peu marre de me rendre sympathique. Je l'entendis soupirer et je l'ai alors regardée. Elle tremblait un peu, n'ayant visiblement pas pris de veste ( à l'inverse de moi qui venait de m'en prendre bien plus d'une). J'ai hésité deux secondes à peine ( peut-être même moins en fait) et j'ai enlevé ma veste.

- À moins que cela te dérange à ce point, dis-je légèrement piqué au vif. Mais tu as l'air frigorifiée.

Sarah me regarda alors et arbora un petit sourire avant d'acquiescer. Elle me souriait peut-être réellement pour la première fois ( je peux réfléchir longuement mais j'en serai presque sûr en fait, en tout cas après un geste de ma part), me laissant poser ma veste sur ses épaules.

- Merci, dit-elle alors. C'est gentil.

- De rien, répondis-je calmement.

- Au fait... Je ne t'ai pas souhaité la bienvenue, ajouta Sarah.

- C'est pas grave, j'ai l'habitude, ai-je enchéri.

- Et bien sois quand même le bienvenu à Soul Springs, me dit tout de même Sarah.

- Merci... Même si cet endroit est digne de l'enfer de l'ennui. Tout est si normal...

- Que tu dis..., chuchota Sarah sans que je ne puisse être sûr de ce qu'elle dit.

- Hein? ai-je lancé surpris.

- Non rien, me fit Sarah. Moi j'aime beaucoup cet endroit, la forêt et surtout la petite rivière, se justifia Sarah. C'est calme et tranquille.

- Si tu le dis, dis-je peu convaincu.

- J'espère que tu finiras par t'y plaire, me dit-elle tout de même.

- Mouais... On verra, ajoutai-je dubitatif.

Des pas se firent entendre près de nous, martelant les dalles de béton couvertes d'eau de pluie. Je tournai la tête vers la personne dont provenait le bruit. Il s'agissait d'un jeune homme blond à peine plus âgé que moi et assez grand, certes palichon mais beau gosse. Il portait un costume extrêmement beau, clairement cher. Il se protégeait de la pluie avec un parapluie noir assez large.

- Ho, c'est pour moi, fit alors Sarah en commençant à enlever ma veste avant de se figer quand je répondis.

- J'espère que ton petit ami ne sera pas jaloux, lui ai-je assuré.

- Petit ami ? me répondit Sarah choquée. Lui?

- Bah oui... Il est galant en tout cas, dis-je surpris de sa propre surprise.

Le jeune homme arriva et protégea Sarah du parapluie.

- Je suis navré de l'attente, j'ai préféré rouler prudemment, fit le jeune homme en costume.

- Ce n'est rien, Maurice, laisse moi te présenter David, dit-elle au jeune homme en enlevant ma veste.

Celui-ci me tendit alors la main et je la serra légèrement étonné. Sa main était gelée par contre, comme si il n'y avait pas de chauffage dans sa voiture.

- Merci d'avoir veillé sur Mademoiselle Sarah, me dit-il sur un ton snob.

- Mademoiselle Sarah? répétai-je étonné.

- Maurice est le majordome de mon père et notre chauffeur... En fait il a beaucoup d'attributions, c'est l'homme de confiance de la famille, m'expliqua Sarah.

- D'accord, marmonnai-je.

Quelle différence de milieu, un chauffeur... J'étais un peu perdu, moi le pauvre près de cette fille visiblement super riche.

- Bon, j'y vais, fit alors Sarah en suivant son employé.

- Au fait, je vais faire des efforts pour que tu te sentes plus à l'aise, ce serait dommage dans le cas contraire, lui lançai-je alors.

Je la vis se retourner et sourire de nouveau, un magnifique sourire enchanteur, cela faisait du bien.

- Merci, fit-elle alors en triturant son collier. J'essayerai d'être plus détendue en ta présence, après tout Henry et Danielle t'apprécient.

Elle se retourna et je l'ai regardée s'éloigner, son déhanché n'était pas trop prononcé mais seigneur ce qu'elle était canon. Je ne pouvais plus détacher mes yeux de ses fesses serrées dans son jean noir ( quand on est en manque...). Je la voyais discuter avec son majordome en souriant, plus détendue qu'avec moi évidemment mais je ne pouvais pas lutter, il était un employé. Elle regardait parfois dans ma direction, me surprenant un peu. Je me rendis compte que l'énorme berline noire au bout de l'allée était la voiture de sa famille, une Rolls-Royce effectivement, pas surprenant. Elle allait monter dans la voiture quand Maurice lui ouvrit la portière mais je devais ponctuer ma journée.

- Au fait... avais-je crié.

- Oui? fit-elle surprise.

- Je suis content qu'on fasse connaissance, c'est plaisant de te découvrir un peu, dis-je avec un grand sourire.

Étonnement elle n'eût pas la réaction que j'attendais. En effet, sa main se figea sur son collier et elle me regarda en pinçant les lèvres. Je devais avoir dit une connerie car le pire était clairement un regard meurtrier. J'aurais pu être fusillé sur place si elle était armée. Je ne comprenais plus rien à cet instant, on s'était rapprochés et elle s'était détendue mais cela avait changé en un instant. Qu'est-ce que j'avais bien pû lui dire? C'était ce que je me demandais quand elle claqua la portière. Maurice me salua d'un hochement de tête avant de prendre place au volant. J'étais perdu et loin d'être au bout de mes peines. J'avais dû gaffer, et ce fut complètement perdu et me répétant la scène dans ma tête pour comprendre l'erreur que je me dirigeai à cet instant vers ma voiture pour rentrer chez moi. La seule chose qui me sortit de mes pensées fut le siège conducteur humide... Fichue Trash Mobile!!!



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