Vampire Classroom

Chapitre 17 : CHAPITRE DIX-SEPT

4532 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/09/2021 16:14

CHAPITRE DIX-SEPT


Le temps a passé depuis que Josie m'a montré sa transformation. En réalité, je ne m'en suis pas rendu compte tant j'étais débordé. En même temps entre mes cours et mes devoirs, sans oublier les petites séances de souvenirs avec Josie, il y a de quoi être bien occupé.

Josie m'a montré beaucoup de choses sur son apprentissage de vampire et j'ai appris énormément. Tout d'abord j'ai appris comment maîtriser une attaque... Enfin j'ai écouté surtout. Pour qu'un vampire apprenne à boire sans vider ses victimes et semer les cadavres, il doit apprendre à ressentir les battements de cœur de sa nourriture. Quand ceux-ci commencent à ralentir, c'est qu'il faut s'arrêter. J'ai aussi découvert comment ils hypnotisent. En effet, ils ne doivent jamais faire trop compliqué ou sinon l'esprit lutte, un peu comme le mien, et provoque des anévrismes à long terme. Quand j'ai appris cela, je me suis dit que j'avais de la chance. Josie m'a cependant spécifié, avec la confirmation de Nastya, que dans le cas où ils changent quelqu'un du bas peuple, ils lui donnent également une éducation pour vivre en société, étiquette et tout le toutim. De la même manière, j'ai compris quelle règle Josie avait enfreinte en transformant Nastya. Cette même règle a beaucoup évolué au fil des siècles. Au départ ils avaient interdiction de changer des sénateurs, des diplomates, des chefs d'état qui étaient connus. Ensuite vinrent les artistes et les nobles. Bon... Et depuis l'émergence d'Internet, c'est à peu près toute personne connue, ni acteur, ni chanteuse, encore moins les influanceurs ou des personnalités. Ça en même temps je l'aurai deviné tout seul, ce serait idiot de changer quelqu'un de connu vu qu'on pourrait remarquer que cette personne ne vieillit pas. Elle m'a cité l'exemple du personnage de Bouba dans la communauté du Sud¹. Effectivement ce serait stupide!

Comme un idiot, j'ai également commencé à observer les autres élèves de la Blue Class pour essayer de repérer qui avance bien et qui stagne. J'ai repéré les avancées de Deacon, extrêmement lentes soit dit en passant, mais surtout celle de Mitsuko. Cette dernière joue à faire des cachotteries au sujet de Jake. Elle cherche à le retrouver discrètement... Si elle savait... Je me demande surtout si lui aussi a déjà commencé à partager des souvenirs. Ça va être spécial vu que ce mec est Jack l'Éventreur... J'espère qu'il est réellement calmé !

Tout cela m'a mené où je me trouve en ce moment, passablement énervé d'être où je suis. Je suis en effet installé sur mon lit dans une maison adjacente à un centre équestre. J'ai pas de bol, je dois passer mes vacances de Noël chez mon connard de père, ce salaud de Samuel Trenton. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela? Je suis cependant confortablement installé sur mon lit, dans ma chambre sommaire mais disposant de sa salle de bain, alors que Cassie et Mindy en partagent une en mode siamoises. D'ailleurs je dois légèrement bouger car le poids de la tête de Cassie sur ma jambe commence à être lourd.

- Mal à la jambe ? demande Mindy.

Elle est au pied du lit assise, un livre dans les mains. J'ai découvert durant la première journée qu'en réalité elle est passionnée de littérature, comme moi et ma jeune sœur. Bon... Elle préfère ce qui est très accessible, comme une ado basique mais c'est déjà ça.

- Non, c'est juste que ma jambe s'endort, dis-je quand je sens Cassie tourner la tête.

J'essaye de progresser sur la lecture de On The Road² pour le professeur Kane. Il a poussé ses cours à la mi-novembre dans ce que l'on pourrait appeler des Road Trip. Ma sœur Cassie lit une version de Sherlock, Lupin et Moi³ en braille.

- Pardon Ben, fait ma petite sœur.

- C'est rien...

- Alors moi c'est bien c'est amusant de voir cette version jeune... Tu me liras une vraie aventure de Sherlock Holmes ? me demande Cassie.

- Euh ouais... Faut que j'en trouve...

- Et toi Mindy? Tu lis quoi? demande-t-elle ensuite.

- Je relis Twilight, team Jacob en force, fait celle-ci amusée.

Je m'étrangle entendant cela. Pas tant la team que l'œuvre. Si elle savait !

- C'est basique...

- Oui ben tout le monde a pas la science infuse et je lis ce que j'aime... C'est pas un devoir !

- C'est peut-être un devoir mais j'aime beaucoup, dis-je alors.

- Pff... Ça fait passer les fermiers pour des ploucs, me fait Mindy.

- C'est du point de vue d'un citadin... C'est normal, dis-je alors.

- Mouais... N'empêche que je ne suis pas une plouc et je vis dans une ferme. Papa non plus, dit-elle fièrement.

- Ho lui il a juste mené une double vie, dis-je avec mesquinerie.

- Ben... fait-elle presque blessée.

- Commencez pas..., marmonne Cassie.

- Je lui ai rien reproché à elle, dis-je pour me justifier. Je te jure Mindy t'y es pour rien... Lui par contre...

- Tu veux que je m'excuse pendant combien de temps ? insiste Mindy.

- Je ne t'en demande pas, pas à toi.

- Ben...

- Vous me gonflez les siamoises... Vous voulez pas un truc à manger? Il a fait les courses l'autre?

- Oui Papa a fait les courses... Il y a des ailes de poulet pour micro-ondes, me fait Mindy. On a fait des courses hier avant votre arrivée.

- La magnifique cuisine gastronomique ! dis-je amusé.

- Ben, c'est pour pas être la boniche. Je fais le ménage déjà et la lessive, me fait Mindy.

- Pourquoi il est estropié en plus d'être un connard?

- Ben! hurle Cassie énervée.

- Ho ça va toi... T'étais trop petite.

- C'est pas une raison ! justifie Cassie.

- Tu sais qu'il est débordé avec les chevaux... Je ne m'occupe que du mien, fait Mindy.

- Ha oui... Ses chevaux...

- Ben, s'il-te-plaît... Ne rends pas ton séjour ici aussi difficile, me supplie Mindy.

- J'aurais su ça je serais resté au bahut... Ras le cul.

- Tu sais qu'il a un droit de garde quand même ? demande Mindy.

- Ouais... Il a le droit de demander des nouvelles aussi... Enfin, tant qu'il demande pour Cassie je m'en branle.

- Papa t'aime aussi, dit Cassie.

- Tant mieux pour lui...

Je vois le regard mauvais de mes sœurs, même si la plus petite il faut le remarquer et je me lève pour descendre au rez-de-chaussée. C'est une maison typique des fermes du Middle East, En bois et assez sommaire. Il a un grand terrain pour ses chevaux comme des écuries à l'autre bout. Les pièces de vie sont sommaires et simples comme la cuisine. Par contre il ne faut pas chercher des livres, il ne lit jamais. À l'inverse, si on veut picoler... Y a du choix ! Je me glisse lentement dans la cuisine à pas de loup vu que je suis pieds nu mais malheureusement, cet enfoiré est là en train de se faire un sandwich.

- Salut fils! me dit-il.

- Ouais... Salut.

Je me dirige vers le frigo évitant les conversations et je me sors un soda que j'ouvre. Je l'ai évité au maximum comme à chaque fois que je suis obligé de me ramener chez lui. Il le sait, je le déteste.

- Tu pourrais être plus sympathique, ose me dire mon père.

- Le manque de savoir vivre est familial.

Et pan! Dans les dents !

- Ben, je suis ton père, me fait-il énervé.

- Et? Ça change un truc?

- J'ai fait une connerie d'accord...

- Ha c'est comme ça qu'on dit? dis-je mesquin en farfouillant le frigo.

Ma sœur fait les courses mais bon sang ce qu'elle est bordélique ! Le fromage est avec la viande, elle-même entreposée un peu partout avec les yaourts et la salade... Ras le bol !

- Ben...

- Écoute, dis-je en me redressant. Une connerie, ce serait arrivé qu'une seule fois... Onze ans, c'est pas une connerie c'est une putain de double vie!

- Ton langage! fait-il méchamment.

- Ho ça va... Fais pas ton puritain.

- Tu vas me faire chier comme ça toutes les vacances ? me demande-t-il froidement.

- Hmmmm oui.

- Ça va être génial...

- Tu veux que je me casse? Ça serait un chouette cadeau.

- Je voulais mes enfants à Noël. Pour une fois, fait-il sèchement.

- Pauvre chou... Il veut pas être seul à Noël.

- Ben! Ok, tu ne veux pas être ici. Mais je reste ton père. Sois respectueux !

- Ouais ouais..., dis-je en retournant dans le frigo.

J'espère qu'il va me lâcher ce sale con! J'en ai marre.

- Tu ne fais plus de boxe selon Hayley, me dit-il soudainement.

D'où il veut faire la conversation ? J'ai pas envie de parler, il devrait le savoir.

- Pas le temps, dis-je alors.

- Comment ça pas le temps? insiste mon père.

- Et oui, l'école de Cassie coute de l'argent, faut aider... Tu pourrais le savoir.

- Pour une fois que tu faisais un truc d'homme. D'habitude t'es toujours dans tes bouquins, me fait-il alors.

- J'aime lire. C'est un problème maintenant ?

- Un homme doit être fort.

- Et infidèle, dis-je en marmonnant.

- Quoi ? Bon dieu arrête de causer la tête dans le frigo j'entends rien, s'énerve mon père.

- En quoi faire de la boxe fait de moi un homme ?

- Bah tu deviens un dure, après les filles...

- Argument magnifique Sam.

- Tu pourrais dire Papa non? s'énerve-t-il encore plus.

- Quand tu le mériteras, dis-je alors.

- T'es vraiment un putain d'emmerdeur, dit mon père.

Et un à zéro, il a craqué avant moi!

- C'est tellement facile.

- Je comprends que ta mère t'ait laissé partir dans cet institut ! me dit-il méchamment.

- Tu parles pas d'elle ok? dis-je en haussant la voix.

- BAISSE D'UN TON QUAND TU ME PARLES!

- JE TEMMERDE!!!

Tout à coup j'entends des pas qui arrivent rapidement derrière moi. C'est clairement Mindy et elle se faufile dans la cuisine. Elle vient me retenir par le bras.

- Non mais arrêtez, vous faîtes peur à Cass!

- Dis ça à ton crétin de frère, lâche mon père.

- C'est moi le problème ? dis-je alors.

- S'il-te-plaît Ben... Arrête, me supplie Mindy tout bas.

Je baisse les yeux vers elle et elle semble à deux doigts de pleurer. Elle serre mon bras nerveusement et je pose la main sur la sienne.

- Ok... Pleure pas pour ça...

- Depuis quand vous êtes proches ? demande mon père.

Si il savait, elle aurait des problèmes. Elle ne lui a toujours pas dit. Mais je ne ferai pas ça.

- Depuis que j'ai compris qu'elle a pas trop hérité de tes gènes.

- Tu commences à...

DIIIIING DONG!!! Ha tiens, de la visite ? Autant le dire cela met un halte là au début de pugilat.

- C'est un de tes clients non? dis-je alors.

- Normalement on n'a personne aujourd'hui... Seulement demain, fait Mindy.

- Encore un putain de représentant, fait mon père.

- Papa arrête, marmonne Mindy.

- Bon j'y vais, dis-je alors.

- Ouais rends toi utile.

Je dois encore ronger mon frein de colère. Si ce n'est pas un représentant, c'est sans doute quelqu'un pour des renseignements sur le centre équestre. Je me dirige vers la porte en bois et j'attrape une paire de botte que j'enfile. DIIIING DONG.

- Oui, deux secondes, dis-je assez fort.

Je tape mes pieds au sol pour caler les bottes et je pose ma main sur la poignée avant d'inspirer. Inutile d'être désagréable avec tout le monde. J'ouvre alors...

- Bonjour, si c'est pour un renseignement il va... Hein?

Je suis totalement étonné en tombant nez à nez avec mon interlocuteur. Une interlocutrice plutôt, aux cheveux noirs de jais. Je suis assez surpris.

- Josie? dis-je étonné.

- Salut Ben, me dit-elle avec un sourire.

Son sourire illumine déjà ma triste journée. Je referme rapidement la porte derrière moi.

- Qu'est-ce que tu fais ici? dis-je choqué.

- Sympa... Je dérange ? fait-elle visiblement offusquée.

- Non... Je suis juste surpris...

- Ta mère m'a dit que tu étais ici, alors je suis venue.

- Ha...

- Elle était toute souriante d'ailleurs, insiste Josie.

- Mouais... Je me doute, dis-je blasé.

Ça c'est encore un signe que ma mère se fait des films. Cependant, cela ne m'explique pas ce qu'elle fait là.

- Bref... C'est à cause du projet. Le directeur m'envoie, il...

- Ha non, il va pas encore avoir une idée stupide, déjà que la dernière était...

- Tu me laisses finir? fait-elle en m'interrompant énervée. Non mais...

- Désolé...

- On a un gros problème, fait-elle simplement.

Je la regarde assez surpris, je me demande c'est quoi ce fameux problème.

- Mais encore...

- Un des élèves de la Blue Class a été attaqué, me fait elle tout bas.

- Par... Un de la Red Class? dis-je alors.

- Bien sûr que non, dit-elle vexée. Tu oses poser la question ?

- On ne sait jamais... Alors tu parles de...

- Oui la personne à l'origine des attaques de Milwaukee, fait-elle calmement. L'élève de la Red l'a défendu.

- C'était un de ces... zombies? dis-je hésitant. Ils vont bien?

- Oui, enfin, le membre de la Red a été blessé mais il guérira ne t'en fais pas, dit-elle pour me rassurer.

- Et donc...

- Le directeur a envoyé les membres de la Red pour surveiller et protéger la Blue, chacun le sien. Discrètement bien sûr, me dit-elle en haussant les épaules.

- Discrèt... Mais pourquoi tu sonnes? dis-je surpris.

- Parce que Gros Malin, où veux-tu que je me planque discrètement ? C'est la cambrousse, dit-elle en riant.

- Mouais... Pas faux... Et?

- Je vais improviser, y a de la place ? dit-elle soudainement.

- De la pl...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que la porte derrière moi s'ouvre.

- Qu'est-ce qui te prend si longtemps ? Ha ouais... fait mon père derrière moi.

- Bonjour Monsieur je suis...

- Pour des renseignements, c'est par téléphone ou par mail, on débarque pas chez les gens comme ça, fait méchamment mon père.

Josie me regarde assez surprise et je dois donc désamorcer la situation.

- Josie est dans mon institut...

- Et qu'est-ce qu'elle vient faire ? fait simplement mon père.

- J'avais un dossier pour notre journal Monsieur, et ma voiture a calé au bout de l'allée, fait-elle en montrant sa Bentley au loin.

- Sacrée bagnole... Trop bien pour une femme...

Je sursaute alors et je hausse les sourcils en regardant Josie. Je crois qu'elle a bien envie de lui dire sa façon de penser.

- Je n'ai pas l'habitude... Je ne sais même pas faire un niveau, fait alors Josie en minaudant comme une cruche.

Actor Studio Bonjour ! Ça ne lui va pas du tout. Je la connais et c'est clairement loin d'elle.

- Bon je vais regarder et vous dégagez, fait mon père en avançant vers la voiture.

Josie me regarde alors et s'approche de moi.

- Vous êtes réellement père et fils ? dit-elle.

- T'insinues quoi?

- Vu ton éducation...

- Tu vois le problème, dis-je en suivant mon père.

Josie avance en observant mon père méchamment pendant qu'il marmonne qu'une "gonzesse" ne devrait pas posséder une telle voiture. Qu'une femme est dangereuse au volant, et autres conneries du genre.

- Par contre c'est vrai qu'il ressemble un peu à Jacques... Pas la personnalité mais bon, fait simplement Josie.

- Tu vois que je ne suis pas fou...

- Je confirme... Il va me critiquer comme ça longtemps ?

- Ho il est encore poli...

Mon père s'approche de la voiture et ouvre le capot et observe le moteur.

- Y a rien! fait-il simplement. Vous nous avez dérangé pour rien.

- Vous êtes sûr ? fait Josie en s'approchant de mon père.

Je regarde celle-ci se pencher à côté de lui et vérifier.

- Je sais ce que je dis...

- Ha oui? fait Josie avec un sourire machiavélique.

- Oui, fait mon père surpris en la regardant.

Je vois Josie poser sa main sur le bras de mon père et regarder autour d'elle avant de le fixer dans les yeux.

- Monsieur Trenton, ma voiture est en panne. Vous avez appelé un dépanneur mais dans le coin, c'est trop compliqué d'avoir une pièce. Je suis coincée pour quelques jours. Vous êtes convaincus qu'il viendra dans au moins trois ou quatre jours. Poliment, vous m'avez proposé de m'héberger car dans mon malheur, je ne pourrai pas prendre mon avion pour rejoindre mes parents. C'est très aimable à vous, fait-elle calmement.

Je siffle de surprise. Mon père l'observe fixement et sort son téléphone de sa poche. Il le fixe bêtement. Je me demande si l'hypnose, car c'est clairement ce qu'elle vient de faire, va fonctionner.

- Le dépanneur n'aura pas la pièce avant quelques jours, restez ici. De toute façon vous n'aurez jamais votre avion, fait mon père.

Je le regarde amusé et Josie se tourne vers moi avec un regard et un sourire qui marquent bien son triomphe. Je souris d'amusement d'ailleurs.

- Merci, je ne vais pas vous gêner ? insiste Josie.

- Non, fait mon père en retournant vers la maison. Par contre je suis pas un hôtel, Ben porte les valises. J'ai que deux chambres pour les gosses, mes filles sont dans la même, vous vous démerdez avec lui. Et si vous baisez je veux pas vous entendre couiner comme une truie, c'est clair ?

Josie me regarde complètement choquée. Mon père est déjà très loin tandis que celle-ci bouillonne sur place.

- Couiner comme une truie? Il m'a prise pour une sexfriend? Ou une pute? fait-elle complètement vexée. C'est lui que je devrais saigner comme un porc... Désolée, fait-elle en me regardant.

- Ho... Je te comprends, dis-je blasé. Mais je te le déconseille.

- Je... C'était une menace en l'air, fait-elle rapidement. Je ne vais pas l'attaquer.

- C'est juste que tu risques l'indigestion ou l'intoxication alimentaire, dis-je en me dirigeant vers le coffre.

J'ouvre celui-ci et je vois des valises. Elle fait vraiment le boulot discrètement et consciencieusement.

- Ben...

- Oui? dis-je en prenant la valise.

- Cela ne te gêne pas que je vienne gâcher Noël ? demande-t-elle hésitante.

- Au cas où... Je passe Noël avec le diable alors... Bienvenue chez les fous.

Tandis que je referme le coffre, je me rends compte qu'elle semble un peu mal à l'aise.

- Ça ne va pas? dis-je alors.

- Cela ne te gêne pas ce qu'il vient de dire? me dit-elle soudainement.

- Je m'excuse pour lui, c'est un porc et un sale con. Bon je... Ho.

Je viens de réaliser. Mes sœurs partagent la chambre et donc...

- Cela ne te gêne pas de partager ta chambre ? dit-elle soudainement.

- Ça ne va pas être simple c'est sûr... Au moins je serai en sécurité, dis-je amusé. Je dormirai par terre.

- Ben, je m'excuse, je ne pensais pas que tu devrais subir cela, c'est assez grand pourtant, dit-elle choquée.

- C'est rien. Je me tiendrai bien.

On se dirige vers la maison et je remarque que Josie observe bien les alentours. Je me demande pourquoi. Bizarrement, elle répond à mes interrogations.

- Je mémorise la disposition des arbres et des branches, si ils approchent je le saurai.

- D'accord... Merci au fait.

- De rien, il est normal de vous protéger, dit-elle soudainement.

- Et pour les frangines, dis-je alors.

- Je vais donc rencontrer ta demi-sœur...

Ha ben ça va être rapide ! Je remarque qu'elles sont sur le perron et que mon père est déjà rentré. Je remarque que Cassie semble surexcitée et Mindy assez intriguée. On avance lentement, très lentement, je le sens mal. Ça va dégénérer.

- Bonjour ! fais alors Mindy.

- Salut Josie! fait Cassie.

Josie embrasse ma plus petite sœur sur la joue et se présente à la plus grande.

- Navrée, fait d'ailleurs Mindy, mais tu dois enlever tes chaussures.

- Pas de problème, fait Josie en suivant Cassie.

Je remarque le regard amusé de Mindy qui tout à coup me regarde. Elle arbore un sourire jusqu'aux oreilles.

- Quoi? dis-je alors surpris.

- Et bien... Tu m'avais pas prévenue, fait simplement Mindy.

- De quoi? dis-je choqué.

- Papa a dit que... En bref il a fait comprendre que vous dormirez ensemble, dit-elle simplement.

- Ouais, elle a une panne de voiture et pas moyen de la réparer avant quelques jours...

Je regarde alors Mindy qui insiste du regard.

- Il a insinué autre chose... Du genre... Sexuel.

HEIN? Je regarde Mindy choqué. Elle me sourit et me bouscule.

- Tu as du goût, dit-elle soudainement.

- Euh... Il y a méprise.

- Ha bon? Vous couchez pas encore ensemble ? dit-elle alors.

Je suis complètement sous le choc, j'aimerais bien savoir ce qu'il a dit ce con.

- Comment ça encore ? dis-je choqué.

- Quoi? Vous êtes pas ensemble ? insiste Mindy.

- Non! Mais bon sang, c'est quoi cette manie?

- Quelle manie? C'est Cass elle a parlé d'une petite amie... J'étais contente pour toi moi...

- On n'est pas ensemble... juste amis. D'accord ?

- Ok ok... dit-elle surprise.

Je fixe Mindy qui observe Josie calmement. Elle la fixe pendant que Cassie l'abreuve d'anecdocte alors qu'elle est toujours dans le hall.

- Elle est célibataire ? demande Mindy.

- Oui... Pourquoi ?

- Elle ne le sera peut-être plus après...

Je soupire, j'en ai déjà marre. Franchement l'attaque ne pouvait pas attendre ? C'était obligé ? Je suis déjà épuisé.

- Mindy... C'est pas parce que l'on va partager une chambre que je vais lui sauter dessus... Ou même la convaincre de me remercier de l'héberger comme ça... Ok?

- Qui a parlé de toi? dit-elle en riant.

- Euh... Elle est hétéro...

- Ha... Dommage... Elle a un joli cul, tu vas pouvoir tenter alors...

Non mais merde! Je remarque que Josie a tourné la tête, sans doute en entendant les mots "joli cul". Je tourne la mienne légèrement mal à l'aise.

- J'ai parlé si fort? demande Mindy méfiante.

- Non je ne pense pas...

J'entre et j'enlève mes bottes tandis que les frangines partent chercher de quoi réchauffer Josie. Elle n'en a pas besoin mais bon. Elle me regarde amusée.

- Ainsi donc, ta petite sœur a des vues sur moi, dit-elle toute souriante.

- Désolé pour cela.

- Ce n'est pas le plus classe des compliments mais c'est déjà bien, dit-elle en riant.

- Franchement, ce n'est pas très classe c'est sûr, limite vulgaire.

Que ce soit un homme ou une femme, ce genre de compliment reste assez déplacé.

- Au fait, je suis bisexuelle tu sais... Comme la majorité des vampires. C'est surtout un moyen de se nourrir, fait-elle tout bas.

- Ok... dis-je étonné.

Elle me regarde en souriant doucement. Je me demande pourquoi.

- Je plaisantais... Je me nourris des femmes mais je n'ai jamais sauté le pas, quelques caresses tout au plus, même si je me suis toujours dite qu'il fallait essayer.Tu te moques vraiment de tout hein? insiste Josie après quelques secondes.

- Franchement, qu'est-ce que ça change ton orientation ? dis-je alors tout de même surpris.

- Rien, en effet, ça ne change pas qui je suis, fait elle en tapant sur mon bras.

Je soupire de ses énièmes tentatives de me choquer. Elle ne s'en lassera jamais. Elle a déjà voulu essayer mais c'est elle que ça regarde, pas moi.

- Et son compliment tu en penses quoi? dit-elle alors.

- Déplacé, dis-je simplement.

Elle avance alors vers la cuisine avant de se retourner amusée vers moi.

- Je parlais de sa véracité, dit-elle avec un clin d'œil. Je sens que ça va être amusant, ajoute Josie avant de disparaitre dans la cuisine.

Amusant? Ça va être un cauchemar ! Mais elle est où la normalité de ma vie hein? Elle est où l'adolescence ? Maintenant que j'y pense... On va dormir ensemble aussi... Ho mon dieu... Elle va encore me tester... C'est mal barré... Mais maintenant que j'y pense, il faut que je finisse... Elle sera là, je pourrais lui offrir son cadeau, j'espère qu'il va lui plaire... J'y ai réfléchi tellement longtemps... Bon c'est parti pour le grand spectacle ! J'espère être aussi bon acteur... La vampire, le facho et l'ado timide... On croirait au début d'une blague !



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N.d.a

¹ Il s'agit de la série littéraire de l'auteure Charlaine Harris mettant en scène la célèbre Sookie Stakhouse. Le grand public connait cette œuvre grâce à l'adaptation en série sous le titre True Blood avec Anna Paquin, Alexander Skarsgard, Joe Mangianello... Le personnage de Bouba est absent de la série ( sans doute pour une question de droits) et est en réalité Elvis Presley changé en vampire à la morgue et dont les facultés cognitives ont été altérées par les substances présentes dans son corps.

² On The Road ou Sur la Route est un chef d'œuvre de la génération bitnik écrit par Jack Kerouac. Sa mise en page est particulière, sans aucun chapitrage et paragraphe. Pour les plus fainéants, il existe une version cinématographique réalisée par Walter Salles . Garrett Hedlund , Sam Riley et Kristen Stewart forment le trio star du film. ( Attention à ne pas mettre devant tous les yeux, drogues et sexe à profusion)

³ Série de romans jeunesse où la narratrice est Irène Adler, la seule femme a avoir vaincu Sherlock Holmes. D'ailleurs le nom Irène Adler est un nom de plume pour l'auteur. La version française est aux Éditions Albin Michel Jeunesse et comporte déjà cinq volumes.





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