Vampire Classroom

Chapitre 14 : CHAPITRE QUATORZE

4572 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a presque 4 ans

CHAPITRE QUATORZE



Je dors très mal... Quand je dis que je dors c'est plutôt variable en réalité. Je n'arrête pas de réfléchir à ma conversation avec Josie. Elle m'a révélé des choses sans trop en dire. J'ignore encore tellement de choses sur elle et sur le siens en général. Déjà cette histoire de clans me chiffonne, et surtout leurs nombreuses capacités. Mais je me demande en réalité ce qui est si interdit pour elle de me dire. Quels sont donc leurs secrets ? J'avoue que l'image de Josie qui joue avec moi n'aide pas réellement non plus, elle est assez intriguante et je n'ai pas honte de le dire, cela me plaît. Mais je dois rester calme, elle joue, c'est sa nature. Elle est comme ces félins qui jouent avec leurs proies.

Je n'arrête pas de me tortiller sur ce canapé, il est vieux et clairement abîmé mais Maman n'a pas les moyens de le changer alors niveau confort, on repassera. Mon dos me fait un peu souffrir même. Au bout d'un moment, dans la nuit, j'entends un bruit qui vient du couloir des chambres. C'est un bruit léger, celui de pieds nus sur le sol. En même temps c'est clair comme son vu que c'est du lino au sol. Je penche ma tête en arrière et je vois Josie à l'entrée du couloir.

- Ça va? dis-je inquiet.

- Je me demandais si tu arrivais à dormir sur ce canapé ? me dit-elle alors.

- Bof... Mais ce n'est pas grave.

Je l'entends se déplacer et je me redresse pour l'observer s'approcher du canapé à pas légers. Elle se plante devant moi entre le canapé et la table basse. Je la regarde un peu surpris, pensant qu'elle veut encore parler.

- Tu es lent à la détente Ben, dit-elle tout bas.

- Quoi? Je ne comprends pas ce que tu veux dire...

- Je t'ai précisé quelque chose avant d'aller dans la chambre, dit-elle en s'approchant d'un pas.

- Euh... De ne pas approcher ? dis-je en réfléchissant assez vite.

- Ma tenue... Idiot, fait-elle.

- Euh... Mais tu as dit...

- Tu es vraiment idiot...

D'un simple mouvement de sa jambe, elle écarte mon genou gauche. Qu'est-ce qu'elle fout? Je la regarde et je la vois se glisser là entre mes deux jambes.

- J'ai essayé d'être un peu indirecte en espérant bêtement... fait-elle avant de poser ses mains sur mes épaules.

- Qu'est-ce que tu...

- Je m'ennuie toute seule... J'ai des besoins... fait-elle d'une voix sensuelle.

Je la vois lever sa jambe et enjamber les miennes. Mais à quoi elle joue? Soudain, elle s'installe à califourchon sur moi, son bassin reposant contre ma ceinture abdominale. Je dois la regarder complètement effaré car elle me sourit.

- Quoi? Tu n'es pas décidé à m'offrir cette hospitalité ? fait-elle avant de caresser mes cheveux.

Elle s'approche lentement de moi et doucement pose ses lèvres sur les miennes. Je suis complètement sous le choc quand je sens un contact plus humide et plus fin. Sa langue court soudainement sur mes lèvres et elle force l'accès. En réalité, j'ai écarté les lèvres et je sens enfin sa langue parcourir lentement la mienne. Elle rompt le baiser immédiatement.

- Navrée, je voulais voir si c'était aussi intéressant que je le pensais, fait-elle avec un sourire diabolique.

Instinctivement, je pose ma main sur sa joue et je l'approche, je veux encore sentir sa langue s'enrouler avec la mienne et j'insiste. Je suis complètement fou! Elle? Elle s'en moque et prolonge ce baiser avant de soudainement onduler du bassin contre moi. Cela commence déjà à éveiller une certaine partie de mon anatomie quand elle rompt à nouveau le baiser. Immédiatement ses mains se dirigent vers l'ourlet de mon t-shirt et elle m'oblige à me redresser. Mon t-shirt tombe dans un bruit de tissus au sol quand elle s'attaque déjà à mon torse de ses mains.

- Josie... dis-je en regardant le couloir.

- Pas de bruit, fait-elle avant de commencer à embrasser mon torse.

Je la regarde faire et je vois juste la lueur qui passe entre les volets se refléter dans ses pupilles. Elle est tout simplement magnifique ! Elle remonte alors vers mes lèvres et s'en empare sauvagement.

- Ben, murmure-t-elle contre mes lèvres, je veux aussi en profiter.

Elle guide immédiatement mes mains sur ses hanches et les glissent d'un mouvement lent dessous. Je comprends qu'elle veut que j'enlève mon t-shirt qu'elle porte toujours et celui-ci rejoint aisément l'autre au sol. Ses cheveux retombent alors magnifiquement sur ses épaules et sur sa poitrine m'offrant une vue du paradis comme au ralenti.

- Ce que tu vois te plaît ? dit-elle amusée.

- Tu es tout simplement...

- Divine? Magnifique ? Parfaite ? Je sais... dit-elle amusée.

Je souris à son manque total de modestie quand je sens sa main se glisser sur ma nuque. Elle me guide vers sa magnifique poitrine ferme et pointant fièrement dans ma direction. Elle me place aisément au-dessus de sa poitrine et je commence à embrasser sa peau diaphane et pourtant froide. La chaleur que je ressens compense largement le froid. Elle se penche de plus en plus en arrière et seules mes mains sur ses hanches l'empêchent de tomber.

- Hummmm ça m'avait manqué, dit-elle dans un gémissement.

Sa main sur ma nuque me dirige vers son téton droit et j'hésite sur la méthode à appliquer, je suis totalement inexpérimenté après tout. Je prends alors lentement le téton et je le lèche lentement avant de le suçoter. Bon, elle gémit, ça doit être bien! Je m'inquiète un peu de la suite, j'ai peur d'être complètement nul. Elle a de l'expérience, sans doute même énormément. Cela ne me gêne pas en soit mais me stress pas mal. Je la sens se redresser et s'appuyer contre moi pour m'embrasser à nouveau. Je croise son regard brûlant qui m'envoute plus que jamais.

- Josie...

- Chuuut... Profitons... dit-elle avant de se déplacer en ne me lâchant pas réellement.

Je me retrouve alors sur elle, surplombant cette magnifique créature et l'embrassant toujours. Je laisse mes mains caresser son ventre tandis que je l'embrasse fiévreusement dans le cou.

- J'ai envie de ta langue Ben, me dit-elle tout bas.

Je me penche pour m'emparer de ses lèvres quand elle pose ses mains sur mon torse.

- Quoi? dis-je étonné.

- On ne s'est pas compris, murmure-t-elle.

- J'embrasse mal? dis-je inquiet.

- Non, voyons... fait-elle calmement. Ce que tu me fais ici avec ta langue, dit-elle en indiquant ses lèvres, je le veux ailleurs.

Je la regarde totalement surpris et elle m'observe avec un sourire diabolique.

- Tu veux que je...

- Que tu me lèches oui, longuement, j'adore ça. C'est tellement plaisant... Faut t'occuper de la demoiselle, dit-elle d'un ton légèrement supérieur.

- D'acc... D'accord, dis-je mal à l'aise.

Bon, je ne suis pas un perdreaux de l'année, je comprends qu'en bref, elle veut un cunnilingus. Je suis complètement en panique. Ce n'est pas tant que l'idée me gêne ou me dégoûte. Je trouve cela assez normal, dans le principe. Ce n'est ni sale ni répugnant à mes yeux et puis nous les mecs, on n'hésite pas à demander des fellations. Le problème c'est surtout que je ne sais pas faire. Dans mon ancien lycée, des mecs en parlaient, ils disaient qu'il fallait commencer par les lèvres avant de chercher le clitoris et qu'il fallait éviter de mordiller, cela pouvait être douloureux... Quand faut y aller! J'embrasse lentement son ventre avant de saisir son minishort. Je suis en stress, mes mains tremblent et en plus je sens son regard sur moi. Je me prépare à enlever le short en déglutissant.

- Ben? m'interpelle Josie.

- Oui? dis-je inquiet en relevant la tête.

- Réveille toi, me dit-elle.

- Hein?

- Ben, réveille toi! fait une voix différente.

J'ouvre alors les yeux en me sentant secoué. Je suis bien sur le canapé mais seul et sur le dos. Je sens qu'on me secoue et je tourne la tête. C'est ma petite sœur.

- Cass? dis-je la voix ensommeillée.

- Ben, t'es réveillé... dit-elle alors.

Ce n'était qu'un rêve ! J'ai rêvé de Josie? Merde... Je me redresse enfin et heureusement que ma sœur est aveugle, ce rêve a eu un certain effet sur ma personne, une sacrée érection matinale. Je la regarde enfin et elle a l'air en panique.

- Qu'est-ce qu'il y a? dis-je soudainement inquiet.

- Maman est dans la salle de bain et j'ai voulu réveiller Josie, m'explique ma sœur.

- Oui... Et? dis-je surpris.

- Elle ne bouge pas Ben... Et elle est toute froide... J'ai peur...

- Ok, je vais voir, reste ici.

C'est quoi encore ce bordel? Je suis vraiment mal à l'aise, c'est la honte, j'ai fantasmé sur Josie dans un rêve assez intéressant... Je passe alors la porte de la chambre et je m'approche du lit. Josie est entourée dans le drap et je vois à son dos qu'elle est nue. Je me demande si elle est réellement aussi belle... Qu'est-ce que je raconte moi! Je la couvre légèrement du drap pour éviter la situation gênante.

- Josie? dis-je pour l'appeler. Josie?

Aucune réaction. Je touche alors sa peau et c'est vrai qu'elle est froide, c'est inquiétant. Mais je suis con ou quoi? C'est normal, c'est une vampire, crétin! Je la secoue un peu.

- Josie... Réveille toi...

Merde pourquoi elle ne réagit pas? Mais oui! Je me dirige vers la salle de bain avec une idée dans la tête. Si quelque chose peut la réveiller, c'est du sang. C'est une vampire, ce serait logique. Je cherche dans mon petit placard un rasoir et je sors la lame en regardant ma main.

- Une petite entaille devrait suffire, dis-je en marmonnant.

Doucement je passe la lame sur le dos de ma main et je vois du sang perler. Ça suffira !

- Alors... Est-ce... dis-je en me retournant avant de me figer.

Elle est là, dans la salle de bain, enroulée dans le drap. Et ses yeux sont très rouges.

- Tu fous quoi? me demande Josie froidement.

- Tu ne te réveillais pas et...

- Évidemment, j'étais dans une torpeur profonde... Je préférais éviter un réveil compliqué si ta sœur venait... Et j'ai eu raison, dit-elle en prenant un verre sur la tablette de la salle de bain.

Je la vois vider un stick dedans et remplir immédiatement le verre pour le boire.

- Tu ne voulais pas qu'il soit chaud? dis-je inquiet.

- Il faut que je boive rapidement, il y a très longtemps que je ne me suis pas réveillée entourée d'humains...

- Ça marche froid?

- Oui, mais... Eurk... fait-elle en étant parcourue d'un frisson. C'est comme un soda chaud... Dégoûtant.

Je la regarde et mon regard parcours sa peau blanche, je l'imagine à nouveau sur moi et dans le canapé, m'embrassant... Merde!

- Bon je vais me doucher... Dehors, dit-elle soudainement.

- Oui bien sûr, pardon, dis-je gêné.

- Tu t'inquiètais? fait-elle surprise.

- Euh oui...

- C'est gentil mais stupide de te faire saigner pour réveiller une vampire... J'espère que tu le sais, fait-elle mesquine.

- Maintenant que tu le dis...

- Au fait. Je prends des somnifères, dit-elle soudainement.

- Hein? Quoi? dis-je totalement surpris.

- Excuse officielle...

Je la vois détacher lentement le drap et relever la tête quelque peu surprise. Je croise son regard et elle plisse les yeux.

- T'es bizarre ce matin, dit-elle calmement.

- Pou... Pourquoi ?

- Tu es toujours là alors que je suis à deux doigts de me déshabiller, fait-elle calmement.

- Oui, pardon, réveil en sursaut, dis-je en mentant d'une manière éhontée.

Je finis par enfin quitter la salle de bain et la chambre. Je retourne calmer ma petite sœur qui semble rassurée de la fausse réalité. C'est bien ma sœur pour s'inquiéter d'une presque parfaite inconnue. J'ouvre alors le volet roulant et je me rends compte qu'il ne semble pas être très tard.

- Pourquoi tu te lèves aussi tôt ? dis-je à ma sœur.

- Maman m'a réveillée, justifie ma sœur.

Comme pour ainsi dire, ma mère sort de sa chambre au moment où Josie sort de la mienne. Elles se percutent et avec sa vitesse supérieure, je vois Josie rattraper ma mère qui s'excuse. Les deux s'approchent alors de la pièce de vie et j'observe la tenue de Josie. Elle porte une petite jupe en jean qui marque sa peau laiteuse ainsi qu'un débardeur rouge décolleté. Elle est toujours aussi belle! Calme toi Ben! C'était un rêve bordel! Je remarque également qu'elle est déjà perchée sur des talons.

- Je suis désolée de vous réveiller si tôt, fait ma mère.

Je l'observe alors et je remarque qu'elle porte sa tenue de serveuse criarde et cyan. C'est quoi ce bordel !

- Tu es en tenue de travail ? Je croyais que t'étais en repos... dis-je alors.

- Tu remarques maintenant ? fait-elle amusée en posant ses yeux sur Josie. Je dois remplacer une collègue, un impondérable... J'emmène ta sœur chez la mère d'une copine de son école.

- Je pouvais la garder, dis-je alors.

- Vous deviez travailler, fait ma mère. Déjà que je dois te demander un service, ajoute-t-elle mal à l'aise.

- Euh... Lequel ?

- Tu peux aller faire les courses ? me dit ma mère en sortant la liste.

Non mais merde... Vive le repos! Bon je vais les faire mais Josie attrape soudainement la liste.

- Avec plaisir Hayley, j'adore les magasins.

Je regarde Josie stupéfait et consterné. Tout cela me mène à la situation la plus bizarre possible. En effet, après m'être douché, moi et Josie nous sommes rendus au centre commercial avec le gros magasin alimentaire attenant. Cette situation est dingue, je suis en train de faire la chose la plus banale du monde avec un être très loin d'être banal. Paradoxal. Et elle agit comme une folle tandis que je pousse le caddie métallique.

- Ho on fait un tour dans le coin librairie d'abord...

- Josie...

- S'il-te-plaît... Allez! fait-elle en tirant le caddie.

Mais elle est folle ou quoi? Je la vois en train d'observer le rayonnage de livres.

- Ho c'est bien ça... Un rayon de livres dont on a adapté l'histoire en film... Alors... Ho je prends ça.

- Josie...

- Je vais les payer.

Je regarde alors les livres et je découvre non seulement Malavita¹ mais aussi Le Monde de Charlie². On s'enfonce alors dans les rayonnages et je vois Josie observer la liste.

- Tu t'amuses? dis-je méfiant.

- Il y a très longtemps que je me suis rendue dans un supermarché, m'avoue Josie. Pas besoin de manger... Mais ça m'amuse de voir l'évolution de la société de consommation.

- D'accord...

- Alors... Ta mère a écrit haricots verts... Hmmm, fait-elle en regardant les conserves.

Je la vois alors prendre le produit le plus luxueux alors que ma mère prend le moins cher.

- Euh... Josie... Le budget est limité...

- Je m'en moque... fait-elle alors.

- Mais je...

- Je vais payer, pour remercier ta mère, fait-elle tout à coup.

- C'est pas nécessaire...

- J'y tiens, fait-elle en me fixant méchamment.

- Mais t'as de l'argent ?

- Tu as vu mes vêtements ? Ma voiture ? T'as déjà vu Highlander³? fait-elle en ouvrant son sac à main.

- Tu cherches quoi? dis-je alors.

- Ça, fait-elle en sortant une carte de crédit.

La vache! Une American Express Black Card! Je n'en ai vu que dans des films en réalité. Elle est riche ? Forcément elle a économisé durant des siècles...

- J'ai un montant à neuf chiffres sur mon compte, alors aucun soucis, fait-elle fièrement.

- Neuf... Mon dieu ! dis-je sous le choc.

Je remarque alors qu'elle se sent soudainement gênée. Je ne comprends pas trop.

- Excuse moi, dit-elle alors. J'oublie que ta mère se saigne aux quatre veines pour vous...

- Tu as choisi tes mots, dis-je en souriant.

- Oui c'est vrai, fait-elle en riant. Je veux payer, ta mère et ta sœur m'ont très bien accueillie.

- Elles croyaient que tu étais ma copine, dis-je alors.

- Cela n'a rien changé...

Je la regarde alors replacer ses cheveux et je suis comme hypnotisé à nouveau, le rêve est toujours bien présent. Elle me parle mais je n'entends pas.

- On se concentre... fait-elle alors.

- Désolé, dis-je alors.

- Tu es vraiment bizarre depuis ce matin... C'est de savoir que j'ai eu une fille qui te perturbe? dit-elle méfiante.

- Non... C'est le réveil en sursaut... Ça m'a perturbé, dis-je alors.

- Si tu le dis... Bon file aux légumes frais, je finis les pâtes, dit-elle alors.

- Tu aimes commander quand même, dis-je alors.

- Simple habitude, fait-elle en s'éloignant.

Je prends donc mon caddie avant de partir admirer le rayon légumes frais avec ma petite liste. Une botte de carottes, une laitue... Cela semble tellement normal de faire les courses avec elle... comme un couple. Ce rêve m'a perturbé ! En plus j'ai mal dormi, ça n'aide pas à raisonner correctement. Je la vois au loin dans le rayon et je ne peux pas m'empêcher de remarquer que les hommes admirent sa plastique incroyable. J'en suis jaloux! Mais c'est vrai que son physique lui offre du choix.

- Ben? fait une voix derrière moi me sortant de ma contemplation.

Je me retourne alors en un clin d'œil et je remarque qui m'a parlé. Il s'agit de mon ex, Meghan.

- Ho salut, dis-je en recevant une acolade.

- Ça va? dit-elle soudainement et un peu mal à l'aise.

- Heu oui... Pourquoi ?

- Ta mère m'a contactée ce matin, pour garder ta sœur. Malheureusement j'avais promis à mes parents de les accompagner pour les courses. J'espère ne pas l'avoir mise dans l'embarras, fait Meghan très mal à l'aise.

- Ce n'est rien, on s'est débrouillé... Et toi tu vas bien?

- Oui, merci. Tu n'as pas l'air au top de ta forme, fait-elle soudainement.

Je suis sur le point de répondre quand j'entends des talons derrière moi et je vois Josie déposer les pâtes dans le caddie.

- Ça a bien changé, pâtes de pois chiches, de lentilles corail... C'est dingue... Ho bonjour, fait-elle en remarquant la présence de Meghan.

- Meghan, voici Josie. Josie, Meghan...

Les deux filles se saluent poliment et je remarque immédiatement le regard de Meghan sur Josie. C'est clair, elle imagine la même chose que Maman. Je la vois tellement la détailler que c'est surprenant. Je la vois même regarder la tenue de Josie puis la sienne, un simple jean et un sweat gris d'un air las. J'avais pas besoin de cela!

- Vous faites les courses pour ta mère ? demande Meghan étonnée.

- Oui, elle s'est retrouvée dans l'obligation d'aller travailler, fait Josie. Nous nous sommes proposés.

Je remarque immédiatement le regard de Meghan sur moi, vu l'heure où elle a dû être contactée, elle fait une analyse. Je la vois se pincer les lèvres, signe qu'elle est blessée.

- Vous avez dormi chez Ben? demande Meghan légèrement sous le choc.

- Ho je ne dirai pas dormi, fait simplement Josie. Surtout que son lit n'est pas des plus confortable non plus, mais bon, il n'a pas beaucoup dormi non plus il faut bien avouer, ajoute-t-elle avec son sourire diabolique.

Meghan ouvre alors légèrement la bouche de stupeur comme si elle allait m'en mettre plein la tête. Elle se retient clairement et je vois son abattement. Ho... Elle pense que je l'ai remplacée avec une fille qui n'hésite pas au lit ! C'est vrai que la conversation est louche!

- Bonne continuation alors, fait simplement Meghan. Contente de t'avoir vue.

- Moi aussi... Passe le bonjour à tes parents...

Je la regarde s'éloigner et mon regard se pose sur Josie. Il doit être sévère car elle se met sur ses gardes.

- Quoi encore ? dit-elle lassée.

- C'était obligé ça ? dis-je vexé.

- Laisse tomber, c'est du passé comme histoire, fait-elle soudainement.

- C'est pas ça bon sang, je veux pas qu'elle imagine des choses.

- Je n'ai pas dit qu'on couchait ensemble, elle l'a conclu, point, fait-elle vexée.

- Mouais... T'es grave...

- Et ça te gêne ? dit-elle encore plus vexée.

- Ouais, je ne veux pas qu'elle pense ça de moi... Et encore moins que tu serais facile...

C'est sorti tout seul. Oui, je ne veux pas non plus qu'elle imagine que Josie soit une fille facile, surtout au vu de l'éducation de Meghan.

- Je me moque de ce qu'elle peut penser de moi, fait Josie. Mais c'est gentil de ta part.

- Pourquoi t'as fait ça honnêtement ?

- J'aime bien jouer sur les mots... Ces grenouilles de bénitier ne comprennent pas que les femmes aussi peuvent aimer le sexe et le revendiquer. Ça m'exaspère. Outre ma nature évidemment...

- C'est son choix tu sais...

- Et c'est le mien, et puis ça te venge un petit peu pour le choc que tu as reçu, fait Josie.

Je la regarde assez surpris. Comment elle le sait? Au final, le reste de la session courses alimentaires se passe sans problème. Je fais cependant une petite crise cardiaque en passant à la caisse. C'est beaucoup plus cher qu'à l'habitude et cela me gêne que Josie paye. Étonnement, elle reste sur son téléphone quand j'installe les sacs dans le coffre de la voiture.

- Josie... Il y a un problème ? dis-je alors.

- Ho non, je veux prendre des précautions... On va se garer par là-bas, dit-elle en indiquant une ruelle.

Je la laisse faire même si je ne cerne pas trop ce qu'elle entend par prendre ses précautions. On attend en dehors de la voiture, Josie faisant les cent pas.

- Tu as besoin de quelque chose ? dis-je alors.

- Je me méfie pour ta sœur et ta mère. Je ne veux pas les mettre en danger. En réalité je suis totalement capable de me contrôler, je te rassure. Mais comme tu l'as remarqué, dès la sortie de la torpeur j'ai faim, m'explique Josie.

- Mais tu avais bu...

- Oui, sortir de la torpeur est une épreuve gourmande en sang en réalité. Il faut se nourrir très vite. Sinon on peut perdre le contrôle.. Enfin les jeunes vampires surtout, de moins de cinquante ans. Moi je pourrais éviter de t'attaquer mais on ne sait jamais, justifie Josie.

- Je te remercie de tes précautions pour ma sœur et ma mère, dis-je alors sincèrement.

- De rien... Une famille c'est précieux. Ha... Enfin.

Je ne comprends pas de quoi elle parle à part pour la famille forcément. Soudain une moto entre dans la ruelle. Je vois que c'est un livreur Uber Eats.

- Euh...

- Pas un mot, me fait simplement Josie.

Bon ben... Obéissons ! Je regarde le livreur et je le vois enlever son casque. Il est asiatique. Je vois immédiatement la surprise de Josie.

- Ping Wang? fait Josie surprise.

- Ho putain Josie? T'es revenue en Amérique ?

- Oui, comment vas-tu ? demande Josie.

- Ho bah comme d'habitude... On s'éternise, dit l'asiatique en riant.

- Effectivement, toujours pareil, répond Josie.

On s'éternise ? C'est un vampire ? Merde!

- Toujours pas de nouvelles du paternel? fait alors l'asiatique.

- J'ai trouvé un journal de Jacques.

Jacques? Ils ont le même créateur ? Wahou...

- C'est toi qui a commandé... Euh...

- Il sait Ping, fait simplement Josie. Et oui.

- Bon ben ok...

Je le vois sortir un thermos et le donner à Josie qui paye. Celle-ci l'ouvre et boit rapidement. Sérieux ? Par Uber Eats? Les vampires utilisent Uber Eats? Putain... Je regarde la scène assez surpris.

- Du plasma artificiel... Tu me surprends Josie, fait Ping Wang.

- Je fais attention à moi, dit-elle alors.

Tout à coup, le fameux livreur me regarde et m'observe. Je sens les problèmes venir.

- J'ai cru que c'était ton régulier, fait Ping Wang.

- Ping...

- Je peux en profiter alors? fait-il en approchant tout en sortant ses crocs.

D'un coup, sans crier gare, Josie se glisse à pleine vitesse entre nous deux. Elle le fixe, de ce que je peux imaginer.

- Touche le et je t'arrache le cœur Ping. Frère ou pas, fait Josie méchamment.

- Je vais pas le vider... Juste le goûter. Je livre depuis neuf heures d'affilée. J'ai les crocs...

Ho bordel de merde! Je suis dans la mouise putain!

- Ping... Je t'interdis... Ben est mon régulier d'accord ? Pas touche, fait alors Josie exaspérée.

- Pfff t'es chiante... Tu t'es choisi un beau calice, fait-il en me regardant.

C'est donc ça que ressent un steak dans le rayon du supermarché ? Je suis complètement effrayé. Il finit par s'éloigner et par remonter sur sa moto.

- Si on a des news du paternel, on se contacte, fait-il alors.

- Aucun problème. Attention aux pieux, dit Josie.

- Bye frangine, fait l'asiatique en démarrant.

Je suis complètement sous le choc. Visiblement Josie attend réellement qu'il soit reparti avant de se retourner.

- Oui, il existe ce genre de service. On se sert de vos technologies pour nos besoins... Ça va Ben? fait-elle inquiète.

Je suis sur le cul et sous le choc. C'est tellement improbable ce qu'il vient de se passer.

- Un calice c'est... dis-je inquiet de la suite.

- C'est un humain dont on se nourrit, les plus vulgaires disent une vache ou une brique de jus, m'explique Josie. Assez péjoratif.

Tu parles...

- C'est rien, après tout nous sommes de la nourriture pour vous, dis-je compréhensif.

- Effectivement... Désolée pour Ping Wang, il est très moderne et peu posé.

- Il est... moins vieux? dis-je.

- Oui, il a à peine trois cent douze ans...

- À peine... Créé par Jacques donc...






























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