Vampire Classroom

Chapitre 10 : CHAPITRE DIX

4385 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a presque 4 ans

CHAPITRE DIX


Conformément à la demande de Josie, j'ai essayé de dormir. En réalité, ce fut en vain. En effet je n'ai pas fermé l'œil. Comment j'aurais pu? J'ai découvert l'existence de ces êtres que je croyais être d'ailleurs issus de légendes voir de la culture populaire mais ils sont réels. Les vampires existent ! Même si je répète cela en boucle, je n'arrive toujours pas à enregistrer l'information, c'est tellement improbable. Et en plus je risque d'apprendre d'autres choses... C'est mal barré.

Complètement épuisé par le manque de sommeil, je me dirige tout de même vers la petite salle d'eau attenante pour me rafraîchir et me raser.

- Aïe !

Je me suis encore coupé, j'ai la poisse. Je me regarde dans le miroir et j'ai une tête de déterré... Si je peux me permettre. Je me regarde dans le miroir encore une fois et je repense à cette nuit, et surtout à elle. Elle est si belle et clairement dangereuse ! Je n'arrive pas à m'enlever de la tête l'image de cette jeune fille... jeune femme d'ailleurs, complètement immortelle. En plus, j'ai clairement compris qu'elle était dangereuse, je l'ai compris quand elle m'a crié dessus. Et pourtant je n'ai pas l'image de ce visage avec ces crocs mais celle de Josie dans mon t-shirt. Je devrais me concentrer sur autre chose ! Je me demande ce que je vais apprendre et je ressors de la salle d'eau en boxer tout en baillant de fatigue et en passant ma main dans mes cheveux. J'arrive près de mon lit quand soudain :

- "- N’ayez pas peur. Mettez simplement le magnétophone en marche.

Sur ces mots, il étendit un bras au-dessus de la table, en direction du jeune homme qui se tassa dans sa chaise, le visage subitement inondé de sueur. La main du vampire étreignit son épaule.

— Croyez-moi, dit-il, je ne vais pas vous faire de mal. Je veux profiter de l’occasion que vous m’offrez. Vous ne pouvez vous rendre compte à quel point c’est important pour moi. J’aimerais que nous commencions.

Il retira sa main puis attendit, recueilli."¹ J'ai toujours adoré cette introduction...

Je fais un bond en regardant sur mon lit et je vois Josie, allongée dessus en jean et t-shirt blanc uni, en train de lire mon livre.

- Josie? dis-je surpris.

- Bonjour Ben, fait-elle en reposant le livre et me fixant du regard.

- Mais... Qu'est-ce que... dis-je avant de voir sa tête.

Je réalise que je suis en boxer et j'attrape mon jean pour l'enfiler, mort de honte.

- Joli le boxer Batman, très moulant, dit-elle amusée.

- Ouais bon...

- Bah, tu m'as vue avec moins de vêtements, dit-elle ensuite en riant.

- Je n'ai pas regardé...

- Je sais... Tu as réagi moins bien que le journaliste, ajoute Josie en s'asseyant. Jolie collection.

Elle attrape alors un autre livre de ma bibliothèque.

- Ha les quatre filles du Docteur March², fait-elle en l'attrapant.

- Hey te gêne pas!

Je déteste que l'on prenne mes livres et j'essaye de le récupérer mais elle l'éloigne. Je tombe alors sur mon lit, sur elle en la surplombant pour le récupérer.

- Et tu préfères laquelle ? Jo? Amy? dit-elle en éloignant le livre.

- Rends moi ça... et c'est Meg.

- Meg? fait-elle étonnée. C'est la moins évoluée !

Je me rends alors compte que je suis allongé sur elle dans une position gênante, mon bassin appuyé sur le sien et mon torse nu contre sa poitrine. Je me mets à rougir.

- Je... Elle cherche juste l'homme de sa vie... C'est basique mais simplement ça...

Elle me regarde alors et sourit en regardant ma position. Soudain sa main se déplace sur mon ventre et je sursaute au contact. Mais elle fait quoi? Soudain, je la sens me pousser et à la seule force de son bras, elle me soulève d'elle et m'oblige à me redresser.

- Excuse moi, dis-je mal à l'aise.

- J'ai compris que tu ne profitais pas... Désolée je repose le livre, fait-elle en joignant le geste à la parole.

- Merci... Tu es si forte...

À peine ai-je dit cela qu'elle disparaît à ma vue, je n'ai même pas cligné des yeux.

- Et ce n'est pas tout, fait une voix dans mon dos.

Je me retourne brusquement découvrant Josie debout les bras croisés et me souriant. Soudain son visage change et elle lève la main droite pour l'approcher de ma joue.

- Tu... Tu es rapide...

- Et toi, tu devrais faire plus attention surtout maintenant, dit-elle en passant le pouce sur ma joue.

Elle éloigne son doigt et me le montre, il est rougi de mon sang.

- Je me suis coupé, désolé...

- Ce n'est rien, ajoute-t-elle en s'essuyant la main.

Bizarrement je m'attendais à la voir lécher son doigt. Cela aurait été tellement chaud ! Mais je me rappelle qu'elle a dit qu'elle ne boit plus de sang humain. Mais à quoi je pense moi?

- Toi, tu viens d'avoir une pensée déplacée, dit-elle en me fixant.

- Non! Pas du tout! dis-je rapidement.

Josie s'approche de moi et pose sa main sur mon torse, sur mon cœur précisément.

- J'entends l'accélération Ben... Je crois que tu voulais me voir lécher ton sang. Petit pervers.

- Mais...

- C'est de ton âge, dit-elle en m'interrompant.

- Mais je...

- Enfile un t-shirt. On nous attend.

- D'accord, dis-je en attrapant un t-shirt noir. Qui?

- Le directeur... En route.

Je la regarde s'approcher de la porte avant de réaliser qu'elle est fermée à clef.

- T'es entrée comment ? dis-je alors.

- Par le balcon, la fenêtre était ouverte.

- Ha ok... Normal quoi...

- Je remarque que tu étais plus embêté par le fait que je lise ton livre que celui d'avoir une vampire de huit cents ans sur ton lit, ajoute-t-elle avant d'ouvrir la porte. Intéressant.

Sur ce bon mot, je la suis dans me couloir puis à l'extérieur. Nous nous dirigeons lentement vers le bâtiment central de l'administration de l'Institut et je m'inquiète de la suite. Qu'est-ce qui m'attend ? Je vais être viré ? Merde!

- Arrête d'angoisser, ton cœur s'affole, c'est agaçant.

- Pardon, dis-je alors gêné.

- Tu vas comprendre l'intérêt de cette école et c'est tout, tu n'auras pas de sanction, dit-elle pour me rassurer.

Étonnement, cela me rassure et je continue de la suivre. Je remarque quand on y pénètre que le bâtiment principal est identique aux bâtiments des écoles de base. C'est juste un alignement de bureau et d'une salle des profs. Je remarque qu'il y a aussi un panneau qui indique que les professeurs dorment ici également. Surprenant ! On passe devant une secrétaire assez âgée qui ne remarque pas notre présence quand nous arrivons au troisième étage.

- Euh... On ne doit pas s'annoncer? dis-je alors.

- C'est inutile dans la situation, nous sommes attendus, me dit Josie.

Bon... Si elle le dit! On continue alors de progresser dans le couloir vers une double porte en bois massif et sans honte, Josie frappe trois fois dessus. Une voix âgée l'interpelle.

- Oui? fait la voix âgée que je reconnais être celle du directeur.

- C'est Joséphine de Beaulieu, fait celle-ci.

- Entrez ma chère.

Ma chère ? Le directeur sait? Wahou! Josie ouvre la porte et je découvre un immense bureau rempli de bibliothèques, je suis jaloux, il fait au moins cinquante mètres carrés. Il y a du tapis au sol, un grand bureau massif et même des canapés en plus des chaises devant le bureau. Je remarque que sur un mur se trouve une télévision allumée sur une chaine d'informations locales. Le directeur est assis à sa place mais il n'est pas seul. Le grand élève blond se trouve près de la fenêtre et se retourne. Il n'a pas l'air content !

- Veuillez vous installer Benjamin, me dit le directeur.

Je m'exécute alors et je m'installe pile devant le directeur que je fixe inquiet.

- Joséphine m'a fait part de votre... découverte.

- C'est comme ça que vous dîtes ? C'est une vampire !

- Je sais Benjamin...

- Vous étiez au courant ? dis-je choqué.

- Tu es sûre qu'il a bien pris l'information ? fait le grand blond à Josie.

- Disons que j'ai mis les formes.

Les formes ? Tu parles... Je regarde le grand blond et je m'inquiète tout à coup, je l'ai provoqué dans le réfectoire. Je suis mal barré !

- Laissez moi vous présenter Albérich Ragnarsson, dit le directeur en indiquant Al.

- Il s'agit du plus ancien vampire de l'Institut, me dit Josie. Il a également été le prince de Chicago.

Je regarde Josie et Al, qui doit être un ancien viking alors et je ne sais pas quoi faire.

- Votre majesté... dis-je bêtement.

Al, ou plutôt Albérich se met à rire d'un air supérieur.

- Inutile Ben, me dit Josie. Ce n'est pas ce genre de prince... Disons que c'est l'équivalent d'un gouverneur.

- Ho...

- Puis-je expliquer à notre ami la situation ? demande le directeur.

- Allez-y, fait Al en s'appuyant sur le bureau.

Très lentement, mon regard se pose sur le directeur qui replie ses lunettes de lecture.

- Vous n'avez pas à avoir peur Benjamin. Ni Albérich ni Joséphine ni aucun élève de la Red Class n'est un danger.

- Même si...

- Je n'aurai pas ouvert cette école sinon, me fait le directeur.

- Pourquoi vouloir cohabiter avec eux? Ne m'en veuillez pas, dis-je aux deux vampires.

Aucun d'eux ne répond mais Albérich soupire.

- En réalité, vous apprenez très tôt la réalité, nous pensions signifier à quelques élèves de la Blue Class leur existence vers Noël. Joséphine m'a signifié que certains comportements ont éveillé vos soupçons, dit le directeur.

- Je ne comprends pas...

- Joséphine a effacé ta mémoire, dit Albérich. Inutile de toucher à son humain.

- Son humain? dis-je bêtement surpris.

- Celui à qui je devais permettre de découvrir notre existence, justifie Josie.

- Ha oui, elle m'a prévenu... Mais bref, continuez Monsieur le directeur.

- Bien... Il s'avère qu'il y a environ cinq ans, les vampires se sont fait connaître de quelques gouvernements. Je ne sais pas exactement lesquels mais nos amis veulent aider l'humanité.

- Aider? Je... En quoi?

- Nous pensons que notre existence pourrait mettre un bon frein à tout vos conflits inutiles, avoue Albérich. En plus d'être utile médicalement.

- Mouais...

- Quoi? me fait Josie.

- Je ne suis pas sûr que les gouvernements se calment pour autant mais bref...

- Je peux? nous interrompt le directeur. Le gouvernement des États-Unis comme celui de la France, de la Russie et du Japon ont décidé de donner le bénéfice du doute à nos amis immortels. Pour cela, nous avons créé ces instituts pour tester leur capacité à vivre avec nous et la nôtre à les accepter. En cas d'échecs, ils ont pour consignes d'effacer les mémoires des élèves inaptes à considérer leurs existences.

- Mais c'est... Comment peuvent-ils résister ?

- Je vais répondre, me fait Albérich. Pour la plupart, nous sommes riches et nous aimons investir. Depuis des décennies, les vampires investissent dans les technologies humaines et nous avons mis au point certaines substances pour vivre. Ce SynthéBlood en est un exemple, me fait-il en sortant un stick. Ceci est le dernier cri dans les sang synthétiques et lyophilisés. Nutritif sans être addictif comme le sang humain.

- Et le goût est presque identique, me fait Josie. Même si le sang humain dispose de bien des différences selon les personnes.

- Je vois... Et la crème aussi alors?

- Effectivement, me fait Albérich. Et si il s'agit d'un lycée c'est parce que votre génération est en voie de l'acceptation. Vous luttez plus contre le racisme, les discriminations LGBT+, vous luttez également pour votre planète... Ce genre de choses.

- D'où les sélections, ajoute le directeur.

- Sélections? Comment ça ?

- Et bien, dans votre candidature, vous avez dû présenter une dissertation n'est-ce pas?

Je réfléchis et effectivement, il y en avait une à produire au choix parmis dix thèmes, j'ai effectivement choisi celui sur l'acceptation d'autrui.

- Et donc ceux qui avaient clairement une certaine vision de la vie avec autrui ont été reçus. Pour faciliter l'acceptation.

- Mais pourquoi vous? Vous êtes âgés... Si vous me le permettez, un vampire n'aurait pas été plus simple.

Je vois Josie regarder vers Albérich qui regarde le directeur mal à l'aise. J'ai dit une connerie!

- J'étais directeur de lycée par le passé et il y a environ cinquante ans, ma fille a vécu un drame.

- Ho veuillez m'excuser.

- Ma fille était dans un de ces festivals hippies et, avec toutes cette drogue et cet alcool, a été agressée. Elle en est morte malheureusement.

- Mes condoléances Monsieur le Directeur, dis-je alors.

- Merci, mais elle va bien.

- Hein? dis-je choqué.

Soudain la porte s'ouvre derrière moi et j'entends une voix qui interpelle le directeur.

- Papa, tu n'as pas pris tes médicaments... Ho merde!

Je me retourne alors et je découvre la doctoresse de l'Institut, Phoebe Prescott, qui regarde la pièce comme paniquée. Elle a dit Papa?

- Vous connaissez déjà ma fille, évidemment, fait le directeur.

- Vous prévenez déjà un élève ? dit-elle choquée. Vous êtes complètement dingues?

- Il m'a aidée Phoebe, fait Josie.

- Ha...

- Bon, comme vous devez venir de le comprendre, Phoebe est ma fille et également une vampire.

- Ce vampire qui l'a sauvée en a fait une des leurs? dis-je surpris.

- Oui, j'aimais sa voix quand elle chantait, fait Albérich.

- Sacré façon de choisir, fait alors Josie.

- Je t'ai sonnée? Tu veux qu'on reparle de la métamorphose de la survivante Romanov?

- Le fait d'avoir plus de deux mille ans ne te permet pas de juger mon choix! s'énerve Josie. Et puis c'était en Europe.

- Ce qui ne change rien au fait que tu étais censée demander l'autorisation avant de transformer quelqu'un.

- C'est sur que quand on est Prince on s'adjuge le droit immédiat, fait Josie en levant la main d'un geste nonchalant.

- J'ai renoncé à mon statut de Prince pour ce projet, s'énerve Al.

Je regarde la dispute mal à l'aise quand le directeur me parle soudainement.

- J'étais donc concerné. Une bonne raison...

Les deux vampires tournent la tête vers nous comme courroucés d'être interrompus dans leur dispute.

- Et je peux veiller sur mon père, fait Phoebe en amenant un verre d'eau et un médicament à son père.

- J'aimerais voir ma fille vivre dans un monde ouvert à tous. C'est utopique mais c'est possible. La preuve, vous le prenez bien.

- Il le prendrait moins bien si c'était moi, fait Albérich en me fixant.

- Garde tes insinuations, c'est un jeune homme avec une bonne mentalité envers les femmes, justifie Josie.

- Comme si tu prenais sa considération en compte.

- Al! fait Phoebe. Arrête un peu, mon père a besoin de repos. Et d'éviter le stress.

- Je suis ton créateur, ne me donne pas d'ordre, s'énerve Albérich.

- Allons, tu te donnes des airs mais tu es un agneau, fait Phoebe en riant.

- J'ai massacré plusieurs villages norvégiens et suédois avant même que l'Amérique n'existent! se justifie Albérich.

Mais je suis chez les fous! Je les regarde continuer à se disputer entre créateur et création quand Josie se penche vers moi.

- Tu vois une ressemblance avec la relation que j'aie avec Nastya n'est-ce pas ? dit-elle amusée.

- Oui... C'est clair.

- C'est toujours comme ça, dit-elle. Surtout quand il y a beaucoup de siècles entre les deux.

- D'accord...

Je regarde alors le directeur qui fixe sa fille avant de se racler la gorge.

- Je peux continuer ? Je ne suis pas immortel moi.

- Veuillez nous excuser Directeur, fait Albérich.

- Bref... Vous êtes donc le premier Benjamin. Et j'espère que vous êtes prêts à pousser l'expérience.

- Pousser l'expérience ? dis-je bêtement.

- Evidemment avec Joséphine.

- Une seconde... Qu'est-ce que vous voulez en fait?

- Que vous soyez une sorte de président des élèves.

- Hein?

- Pour réguler et sécuriser la Blue Class. Et faire des tests de cohabitation avec Joséphine.

- D'accord...

- C'est à dire s'assurer que je ne devienne pas dangereuse en ta compagnie. Fréquenter un humain pourrait pousser mes instincts à ressurgir.

- Donc je dois vivre avec l'impression d'être un sandwich en sursis? dis-je choqué.

- C'est l'idée, fait Albérich.

- J'aurai dit autrement, ajoute Phoebe.

ILS SONT DINGUES!!! Je les regarde de plus en plus choqué et je me mure dans le silence.

- Vous serez le premier de la génération à connaître leur existence, vous pourrez apprendre tout ce que vous voulez sur les vampires, me fait le directeur.

- Et sur moi, je suis prête à t'initier, me fait la concernée.

- Dans le cas contraire, je t'efface la mémoire, fait Albérich.

- Ha problème, j'ai promis de lui laisser.

- Quoi? fait Albérich.

- Mais vous croyez vraiment éviter les fourches et les torches? dis-je alors préférant éviter une nouvelle dispute.

- Les jeunes filles semblent attirée par les vampires, fait Albérich.

- Drôle d'argument... dis-je bêtement.

- Avoue que tu veux savoir des choses sur nous, me dit Josie. Je suis sûre que tu as bien d'autres questions.

- Effectivement... Cela m'intéresse de savoir comment on vous choisis ou ce genre de choses, dis-je alors.

- Je crois que c'est une acceptation, fait le directeur. Je vous rassure Joséphine sera votre homologue pour surveiller les élèves. Sur ce... Je vous libère tous les deux.

Je vois alors Josie se lever et je l'imite quand elle interpelle Albérich.

- Je vais user de la mémoire du sang avec lui, dit-elle simplement.

- Si tu veux, répond le blond. Si tu estimes qu'il peut le supporter.

Mémoire du sang? C'est quoi? En réalité je n'ai pas eu le temps de demander que déjà Josie m'emmène vers le dortoir de la Red Class en silence. Je n'ose pas du tout le rompre. Quand je passe enfin la porte du dortoir de la Red Class, je découvre un endroit luxueux, avec des œuvres d'art et des tapis magnifiques. Il n'y a cependant pas grand monde, ils doivent dormir. Ils dorment dans des cercueils ?

- C'est luxueux, dis-je bêtement.

- Merci. Mais c'est la deuxième fois que tu le vois.

- Ha...

Soudain, j'entends des pas et je vous débarquer un petit brun en courant mais à vitesse humaine me permettant ainsi de le voir arriver.

- On a parlé de mon cas ? demande-t-il à Josie.

- Non, toujours interdit de sortie.

- Et merde... Attends c'est l'humain de la dernière fois?

Mais merde il s'est passé quoi en fait? Qu'est-ce que j'ai pu voir? Et pourquoi il est puni lui? Et depuis quand un vampire obéit à une punition ?

- Oui, il a découvert notre existence. Tu n'y es pas étranger, fait Josie.

- Bon... Salut, Jake White, me dit-il en tendant la main.

- Ben Trenton, dis-je en serrant cette dernière. Tu... tu es le joueur d'échecs ?

- Oui, Mitsuko est pour moi ce que tu es pour Josie.

- D'accord, dis-je alors inquiet pour la japonaise.

- On y va? fait Josie.

Je suis alors celle-ci dans le couloir des chambres méfiant. Mais j'ai tellement de questions que je finis par les poser.

- Il est vieux ? dis-je à Josie.

- Jake? Il est un peu plus vieux que Nastya. Mais sa transformation est un problème.

- Ha... Et son nom est le vrai?

- Non, il vaut mieux, dit énigmatiquement Josie.

- C'est à dire?

- Et bien... Imagine son prénom avec une forme plus ancienne et son nom de famille est une partie d'un quartier londonien.

Je me mets à réfléchir à pleine vitesse, Jake doit venir de Jack qui vient lui même de John mais je ne cerne pas le rapport avec Londres.

- White... White... Euh... Whitechapel... Hein ? dis-je en me figeant de stupéfaction.

- Je pense que tu as compris, fait Josie amusée

- JACK L'ÉVENTREUR !!! Vous êtes sérieux ? Dans une école ?

- Oui.

- Il était si jeune? On pensait que c'était un médecin.

- Il en est le fils. Il s'est calmé même si il a toujours une petite préférence pour les prostituées... On ne change pas ses bonnes vieilles habitudes.

- Mais... Pourquoi il tuait au fait ? dis-je intéressé et ignorant les termes "bonnes habitudes".

- Il s'ennuyait... Al l'a calmé en en faisant un vampire, fait elle en pénétrant un couloir.

- Mais... Une école...

- On a appris à gérer son comportement. Pas de panique.

En avançant dans le couloir je trouve Nastya appuyée contre une porte. Elle me regarde toujours aussi méchamment. Elle ne doit pas trop m'apprécier.

- Tu vas faire quoi? demande Nastya inquiète.

- Mémoire du sang, répond simplement Josie.

- Et si il veut en profiter, dit-elle.

- Je ne risque rien.

Elle pourrait me tuer oui! Et belle image de moi aussi! Nastya hausse les épaules et semble résignée quand Josie m'ouvre la porte de sa chambre. J'y entre et je suis surpris. C'est une chambre individuelle, gigantesque et décorée comme une chambre du Moyen-Âge. Il y a même un immense lit à baldaquin, au revoir le cliché du cercueil. La coiffeuse en bois semble aussi ancienne également et les placards sont du même acabit. J'ai fait un véritable bon dans le temps.

- Wahou... C'est d'époque ?

- Merci et oui, fait Josie en refermant la porte. Installe toi sur le lit.

- Hein? dis-je surpris.

- Du calme, ce n'est pas une invitation. Assieds-toi.

Je l'écoute et elle me rejoint dessus. Je suis complètement inquiet, je me demande ce qui m'attend. Alors, je prends les devants, j'ai besoin d'informations.

- Josie, c'est quoi la mémoire du sang?

- C'est un don extrêmement intéressant, me dit Josie. Les vampires ont une mémoire exceptionnelle, je peux me souvenir d'une bergère sur laquelle je me suis nourrie le cinq juin dix-sept cent vingt-trois.

- Euh... Quelqu'un de connu? dis-je en réfléchissant.

- Bien-sûr que non, mais c'était pour l'exemple. Je t'explique ? Ou tu comptes m'interrompre?

- Oui. Désolé... dis-je vexé.

- En fait, dit-elle calmement. Un vampire peut partager ses souvenirs avec un humain si il est totalement consentant. Pas d'hypnose forcément.

- Intéressant.

- Et pratique, tu pourras voir mes souvenirs. Tu découvriras pourquoi je suis devenue une vampire en commençant par le début, avoue Josie. Plus tard je pourrais te montrer d'autres événements de ma... non-vie. C'est le terme consacré.

- Je suis... impatient ? dis-je hésitant.

- Bon, préparons notre voyage dans ma mémoire.

Je la vois sortir un bout de papier et d'un coup faire apparaître ses canines, ce qui me fait sursauter. C'est toujours aussi bizarre.

- Pas de panique, fait-elle lassée.

- C'est à volonté ? dis-je par intérêt.

- Ça rentre et ça sort sur demande oui, dit-elle avant de piquer son doigt de sa canine droite.

Je la vois faire couler une goutte sur le papier et me le tendre.

- Je dois faire quoi? dis-je méfiant.

- Avale le, fait-elle.

- Euh...

- Nous ne transmettons pas de maladie. Je te le mets sur un papier car ton esprit est un peu tordu et si tu suçais mon doigt...

- Hey!!! Bon, dis-je en le prenant dans ma bouche.

C'est bizarre mais je ne sens rien. Tout à coup, Josie glisse une main sous mon t-shirt me donnant un frisson à cause de sa main gelée.

- Tu fais quoi? dis-je inquiet.

- Je vais poser ma main sur ton cœur pour vérifier que tout se passe bien, dit-elle.

- C'est dangereux ? dis-je en panique.

- Ça se peut, répond Josie simplement. Tu vas fixer mes yeux, c'est comme une hypnose. Promis je fais attention.

- Je vais voir quoi?

- Ça ressemble à votre invention de réalité augmentée, dit-elle. Tu es prêt ?

- Euh... Mouais...

Je la regarde dans les yeux et ils deviennent tout rouges. Je déglutis nerveusement quand soudain elle s'adresse à moi.

- Ben, bienvenue dans la vie de Joséphine de Beaulieu, bon voyage, dit-elle en me fixant.

J'allais répondre quand soudain, je sens un influx d'images dans ma tête. Je me demande bien ce qui m'attend...



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N.d.A.


² Les Quatres filles du Docteur March, nommé en anglais Little Women, est un roman de Louisa May Alcott, ayant un tel succès que le nombre d'adaptation est incroyable. La dernière version cinématographique compte à son casting Meryl Streep, Laura Dern et Emma Watson.


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