Vampire Classroom

Chapitre 9 : CHAPITRE NEUF

5948 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a presque 4 ans

CHAPITRE NEUF



Je suis toujours assis sur le sol de la chambre de motel et en réalité encore sous le choc de l'annonce. Je regarde Josie sur le lit et je reste coincé sur son aveu portant sur sa nature. Josie est une vampire ! Je n'arrive pas à y croire ! Les vampires existent ! Je suis complètement ébahi et elle semble me laisser un peu de temps pour encaisser cette annonce surprenante. Je la vois juste observer ses doigts qui étrangement semblent devenir de plus en plus noirs. Elle attend encore patiemment quelques minutes quand je finis par rompre le silence lourd qui existe dans cette chambre.

- Josie... Est-ce que c'est toi qui est à l'origine des attaques et disparitions de Milwaukee ?

- Non... Je n'y suis pour rien, avoue-t-elle. Cependant, c'est clairement l'un des miens.

- Je...

- Vas-y demande, me dit-elle.

- Je n'arrive pas à y croire... Pourquoi venir dans l'Institut ?

- Parce que nous avons un but réel et à grande échelle, me répond Josie.

- Un but? Mais lequel?

- Je n'ai pas le droit de t'en parler Ben...

- Attends une seconde...

J'ai relevé une partie de sa réponse, elle a parlé clairement au pluriel. Elle n'est pas la seule?

- Tu as dit "nous", tu n'es pas la seule?

- Ben... Il y a d'autres vampires que tu connais à l'Institut.

- Quoi???

Je fais un bon sur mes pieds tant je suis surpris et ce geste la surprend. Je dois savoir, je n'ai pas le choix.

- Vous voulez nous... vider de notre sang? dis-je alors.

- Bien-sûr que non, fait-elle avec un sourire doux. Pour tout te dire, cela fait déjà deux ans que je n'ai plus bu de sang humain.

- Tu... Euh... Tu as changé de régime alimentaire ?

Disant cela, je provoque chez elle un léger rire, je dois avoir dit une connerie plus grosse que moi.

- Ben... C'est plus compliqué que cela... Et cela doit attendre, me dit-elle alors.

- Mais... Pourquoi ?

Elle regarde ses doigts noircis et me les montrent avant de parler.

- Actuellement, j'ai besoin d'aide. Pourrais-tu aller dans la voiture récupérer mon sac à main?

Je la regarde et j'hésite quelques secondes avant d'avancer pour récupérer les clefs. D'un pas plus lent que tout, je me dirige vers la porte avant de sortir de la chambre de motel et refermer derrière moi. Je m'appuye contre elle en soupirant. L'école est remplie de vampires! Je dois le dire aux autres et les mettre à l'abri! Je regarde les clefs dans mes mains, c'est la meilleure solution. Je n'ai qu'à démarrer la voiture et rejoindre l'Institut. C'est décidé ! J'avance vers celle-ci et ouvre la portière conducteur avant d'attacher la ceinture. Je m'apprête à démarrer quand je vois le sac à main entre les deux sièges. Je ne sais pas pourquoi mais j'hésite. Si Josie est dans cet état, c'est parce qu'elle m'a protégé mais en même temps, ses yeux rouges et ses canines... Elle pourrait me tuer pour me faire taire.

- Bordel de merde! dis-je en marmonnant.

Je n'ai pas l'habitude de trahir les gens et elle a besoin de moi. Elle a risqué sa vie après tout et je veux aussi savoir pourquoi ils sont dans l'Institut. Et surtout ce qu'elle voulait dire par le fait que j'ai été choisi. J'attrape son sac à main et je sors de la voiture avant de retourner vers la chambre. Quand je passe la porte, je la vois essayer de se déplacer sur le sol mais ses jambes sont inertes comme si elle était paralysée.

- Josie... Qu'est-ce que...

- J'ai cru que tu étais parti... J'aurais bien compris, dit-elle alors comme soulagée.

Je jette son sac à main sur le lit et je me penche pour l'aider à se relever quand je me fige.

- Tu vas me mordre? dis-je inquiet.

- Non... Merci de m'aider.

Je la soulève du sol et la pose sur le lit, elle est légère, je n'aurai pas cru. Quand elle est sur le lit, je pose une question :

- Josie... Qu'est-ce que c'était que cette aiguille ?

- Une arme... Contre les vampires, posée par Jacques.

- Mais c'est qui ce Jacques à la fin ? dis-je énervé.

- C'est une très longue histoire... En quelques mots, Jacques est mon créateur, m'explique Josie.

- Celui qui t'a transformée donc...

- Oui, mais il y a plus urgent, dit-elle soudainement.

- Qu'est-ce que...

- Cette arme est conçue pour... mettre un vampire en torpeur, dit-elle.

- C'est quoi?

- Je peux t'expliquer ensuite ? Ouvre mon sac, dit-elle froidement.

- Tu pourrais me demander plus gentillement non? dis-je vexé.

- S'il-te-plaît... Vide le sac sur le lit. Mes doigts sont déjà nécrosés.

Effectivement, on dirait un cadavre... Chose normale peut-être mais bon... J'ouvre son sac à main et en déverse le contenu sur le lit. Il y a de tout, des stylos bille, des papiers d'identité qui doivent être faux, un téléphone, un miroir, un tube de sa crème, un autre de rouge à lèvres, et d'autres choses. Je la vois saisir son téléphone mais mon regard reste fixé sur les petits tubes emballés qui reposent au milieu du reste.

- Qu'est-ce qu'il y a? dit-elle me sortant de mes pensées.

- Des tampons ? dis-je en les regardant.

- Ça te choque ? dit-elle étonnée. Tu fais partie des garçons dégoûtés par le concept des règles ?

- Non c'est pas ça... Tu as tes règles ?

Elle me regarde assez étonnée et comme bloquée. Elle ne devait pas s'y attendre à celle-là de question.

- Pardon, dis-je alors gêné, c'est vrai que tu n'es peut-être pas comme dans les fictions... Je suppose...

- Nous sommes différents des œuvres de fictions... Mais non, je ne suis pas menstruée et je ne le suis jamais. C'est juste plus... crédible.

Logique ! Avoir l'air humaine pour pister des proies! Je la regarde appuyer son doigt sur son téléphone et patienter avant de recommencer. Elle a l'air de s'énerver.

- Fichue technologie ! dit-elle à son téléphone. Sacrebleu! Un pigeon voyageur ne me demanderait pas une empreinte digitale !

Je la regarde en écarquillant les yeux. C'est ça le problème, ses doigts sont nécrosés et ne permettent pas de déverrouiller son téléphone.

- Tu veux le mien? dis-je alors.

- Je ne connais pas le numéro de Nastya par cœur, fait-elle alors contrariée.

- Elle sait pour toi ? dis-je bêtement.

- Ben, réfléchis veux-tu ?

- C'est une vampire ? dis-je alors.

- Ben, c'est pas le moment, on va gérer ma situation autrement... Dis-moi si c'est une baignoire dans la salle de bain.

Je me dirige vers celle-ci et la salle de bain est assez sommaire, elle comporte une vasque et un meuble mais aussi la fameuse baignoire. De l'intérieur je l'interpelle.

- Y a une baignoire.

- Fais couler l'eau chaude dedans, à fond s'il-te-plaît, dit-elle depuis l'autre pièce.

Après m'être exécuté, je retourne dans la chambre et je la vois fixer son téléphone d'un œil mauvais.

- Tu m'expliques pour la baignoire ? dis-je alors.

- Bon, je n'ai pas réellement le choix alors... Cette aiguille comportait de l'armoise et de l'amanite vireuse, dit-elle soudainement. Ce cocktail est une arme contre les vampires.

- D'accord...

- Je t'explique rapidement. Les vampires assimilent du sang pour continuer à exister, si nous ne buvons pas de sang, nos corps entrent dans un état catatonique... L'amanite vireuse est aussi appelée l'ange de la mort et détruit toutes les cellules sanguines dans nos corps.

- Ok... Et l'eau? dis-je alors.

- Ça va lutter contre la destruction et me permettre de rebouger mes extrémités mais il faut qu'elle soit bouillante pour porter mon corps à une température proche de celles des humains.

C'est complexe ! Et en fait, je n'ai pas saisi grand-chose au fonctionnement.

- Vérifie que c'est bouillant s'il-te-plaît.

Je vais donc vérifier et vu la quantité de fumée dans la salle de bain, c'est le cas. Je coupe le robinet, j'enlève ma veste que je dépose dans un coin et retourne la voir.

- C'est nickel... Je suppose.

- Bon...

Je la vois essayer de se déplacer et visiblement, ce n'est pas gagné. Elle a clairement besoin d'aide. Je m'approche d'elle très lentement.

- Tu veux de l'aide? dis-je calmement.

- Tu comptes me transporter en mariée ? Quelle déchéance...

- Navré de te mettre dans cette situation, dis-je alors.

- Non c'est de ne pas avoir esquivé... dit-elle gênée.

Je l'aide alors à se lever. Je me rends tout à coup compte que ses jambes sont incapables de la porter.

- C'est un effet de cette amanite? dis-je alors.

- Malheureusement... J'ai honte mais... Tu pourrais me porter?

Je la soulève alors à bout de bras et l'emmène dans la salle de bain avant de la déposer sur le meuble.

- Si tu as besoin d'aide, appelle-moi, dis-je alors.

- Ben, en fait... J'ai besoin de toute ton aide. Mes doigts sont incapables de bouger. Et mes pieds également.

- Mais tu veux que je fasse quoi?

- Je ne vais pas prendre un bain habillée. Il faut que tu m'enlèves mes vêtements.

Je la regarde choqué, consterné et clairement gêné. La situation se complique ! Elle me regarde et hausse les yeux au ciel.

- Juste les vêtements... Je garde mes sous-vêtements.

Elle bouge doucement les pieds et se débarrasse de ses chaussures mais je remarque alors que ses pieds sont totalement noirs, morts serait même plus juste.

- Je sais... Voilà la vraie apparence de la mort, dit-elle alors.

- Tu as mal? dis-je inquiet.

- Pas vraiment... C'est juste handicapant. Allez viens m'enlever mon haut, dit-elle alors.

Je m'approche lentement, très lentement. Je suis mal à l'aise tant la situation est gênante. C'est tellement particulier ! Je déglutis en levant lentement les mains tandis qu'elle écarte juste un peu les bras.

- Vas-y, dit-elle. Je ne peux déjà plus plier les doigts ou serrer quoique ce soit.

Je soupire longuement en approchant mes mains de sa taille et du bout des doigts, je saisis doucement le bord de son haut. Lentement je bouge les doigts pour le lever. Il y a pire que la situation, c'est son regard, elle semble plutôt dubitative quand je saisis le tissus.

- Tu fais durer le plaisir? demande-t-elle avec mesquinerie.

- Non, je suis juste mal à l'aise.

Je serre alors l'ourlet de son haut et doucement, je commence à le lever. Je sens mes doigts effleurer la peau de ses hanches qui bien au-delà du froid que je ressens, la peau d'une vampire sans doute, est également d'une douceur incroyable. Je la regarde fixement tandis que mes doigts remontent encore sur cette peau et je sens alors ses côtes marquées. Quand je sens un tissus sous son haut, Josie lève alors les bras et je peux tirer son maillot. Je ne l'ai pas encore enlevé quand je découvre un soutien-gorge sans bretelle mais d'un noir satiné qui met en valeur sa poitrine. Elle a des formes à se damner! Je passe alors son haut au dessus de sa tête en évitant de fixer sa poitrine quand ce qui retient ses cheveux doit se détacher. Alors que je libère sa tête, ses cheveux de jais tombent sur ses épaules apportant à son apparence un érotisme des plus puissants. Je dépose son haut sur le côté en la fixant.

- Tu ne te rinces pas l'œil ? me dit-elle amusée.

- Cela doit déjà être assez gênant pour toi, dis-je en réponse.

- Tu n'es pas le premier à me voir dans cette tenue ou avec moins d'ailleurs.

Je la regarde étonné, consterné et extrêmement gêné.

- Mais... Tu portes une..., dis-je en regardant sa bague de virginité.

- Ça, fait-elle en la montrant avant de se mettre à rire.

Je ne comprends pas en quoi c'est drôle et je la regarde quelque peu vexé.

- Ben, mon grand... Tu crois réellement que je suis une vierge de près de huit cent ans? dit-elle amusée.

- Non... sans doute.

- Il y a longtemps que je ne le suis plus, et pas qu'un peu. Ceci est un véritable attrape nigaud. Un vrai aimant à playboy à deux francs six sous.

- Ha bon? dis-je surpris.

- Évidemment, pour vous, l'idée même de déflorer une jeune fille vous donne l'impression de gagner le Superbowl. Tu ne peux pas savoir le nombre de jeunes hommes que j'ai attirés dans mon lit grâce à elle pour me repaître d'eux, dit-elle avec un sourire démoniaque.

- Tu les as tués ? dis-je inquiet.

- Et non, je fais partie des vampires discrets. Bon...

Tout à coup, elle passe ses bras autour de mon cou et je me fige comme tétanisé. Je suis en panique.

- Qu'est-ce que tu...

- Mon pantalon... Mes pieds ne peuvent pas me porter alors... Hop.

Soudain, elle se tire et reste suspendue à mon cou avant de me renifler bizarrement.

- Tu sens la friture, dit-elle simplement.

- Désolé, je n'ai pas enfilé mon autre t-shirt resté dans ma veste.

- Pas grave, dit-elle. Allez enlève le.

Je ferme les yeux gêné et je glisse mes mains entre nous complètement tremblant. La situation est extrêmement gênante pour moi et quand je détache le bouton avant de me diriger vers la fermeture éclair, je me rends compte qu'elle est la première fille que je déshabille. C'est d'un grste très lent que je descends la fermeture éclair en faisant bien attention de ne pas l'effleurer. J'écarte les deux côtés du pantalon quand elle se tortille pour me permettre de le faire descendre. Reste concentré Ben, surtout n'aie aucune réaction bon sang! Pense à autre chose ! Je fais alors descendre le pantalon et je dévoile un tanga de la même couleur que le soutien-gorge. Elle est exceptionnellement magnifique, un corps divin, si l'on omet les peaux nécrosées. Elle se soulève légèrement pour laisser tomber son pantalon au sol et je me retrouve avec une jeune fille en sous-vêtements dans les bras.

- C'est pas si terrible, dit-elle en me fixant. Allez mets moi dans la baignoire. Avec tes avants bras, pas les mains.

Je la regarde alors fixement avant de réaliser qu'elle parle de la partie de mon corps à placer sous ses fesses. Je m'exécute et ses fesses se retrouvent posées sur mes avants bras quand je la soulève pour la mener à la baignoire. J'espère qu'elle ne remarque pas le léger renflement de mon jean, je n'arrive plus à réfléchir dans cette situation. Je la dépose alors lentement dans l'eau, la tenant pour qu'elle puisse s'asseoir.

- Je te remercie, me dit-elle enfin assise.

- Ça ne te brûle pas? dis-je en voyant la fumée.

- Non, je ne ressens pas cela, me répond Josie.

- Bon, appelle moi si tu as besoin...

- Ne sois pas bête, assieds toi, me dit-elle en me faisant signe de la main.

- Pourquoi ?

- Tu dois avoir des questions non ? Tu peux fumer également. Cela ne me gêne pas.

Je m'assois alors avant de m'allumer une cigarette. Cela me permet de réfléchir à ce que je vais demander.

- Alors? Profite je suis toute à toi, dit-elle depuis la baignoire.

- Tu as quel âge ? dis-je alors en préambule.

- Près de huit cent ans... À une dizaine près... Mais je l'ai déjà dit... Ho physiquement ? demande-t-elle en réalisant.

- Oui... Je me suis mal exprimé.

- J'ai été transformée en douze cent cinquante.

- Mais tu as alors dix-neuf ans? dis-je surpris.

- Dix-huit... Je n'avais pas encore dix-neuf ans. C'est réellement important ?

- Non mais... Je me demandais.

- Bien conservée pour une femme de cet âge hein? dit-elle en riant.

- Oui... Enfin je veux dire... Tu m'as compris.

- Pauvre chou... Tu es tout gêné, c'est surprenant quand même... Tu n'en as pas profité, dit-elle alors très amusée.

Je n'ai jamais déshabillé de fille! Je devrais lui dire... Ou pas. Changeons de sujet !

- Tu vis le jour? dis-je alors.

- Haaa question complexe. Techniquement non, mais je ne brûle pas au soleil comme dans vos films. Ma peau devient noire... Comme là... Et après, quand le corps est intégralement noirci, nous tombons en poussière... Pas très spectaculaire.

- Mais comment tu fais alors? dis-je.

- Tu m'as déjà vu me mettre de la crème ? dit-elle.

- Oui effectivement...

- Et bien cette crème est une crème qui empêche les ultraviolets de me brûler. Si un humain la met, elle serait tellement toxique pour lui qu'il faudrait l'emmener rapidement à l'hôpital.

- La vache...

- Je sais. On a tout prévu.

- Tu peux m'expliquer en détail comment fonctionne ce poison.

- Ne t'inquiètes pas je vais aller mieux, dit-elle me rassurant alors. Bon, je vais t'expliquer simplement. Le corps d'un vampire est comme une batterie. Quand nous sommes nourris, elle est comme à cent pourcents. On peut tout à fait boire plus de sang mais nous ne pouvons en conserver plus.

- D'accord donc c'est limité ? Et cela peut baisser? dis-je alors.

- Oui, chaque jour un vampire en utilise environ dix pourcents uniquement pour vivre. Donc nous sommes obligés de nous nourrir pour exister. Ensuite, nous pouvons user de ce sang pour sembler humain, respirer, manger, boire... Évacuer ces nourritures.

- C'est extrêmement compliqué en fait, dis-je bêtement.

- Cela s'utilise très naturellement. De même pour des dons plus... vampiriques. Nous pouvons accroître notre force, notre vitesse, comme dans la fiction. Pour régénérer plus vite également ou hypnotiser les humains.

Hypnotiser ? Ils peuvent hypnotiser? Incroyable !

- Tu peux faire cela ?

- Oui, et je voulais m'excuser d'ailleurs, fait-elle en me touchant la tête.

- Hey... Pourquoi t'excuser ?

- Tes migraines, c'est ma faute, fait-elle un peu honteuse.

- Tu m'as hypnotisé ? Mais pourquoi ?

- Tu avais découvert notre existence, je devais t'empêcher de comprendre.

- Et ça fait toujours cela? dis-je alors inquiet.

- Non, c'est parce que ton cerveau essayait de comprendre. Vois-tu, l'hypnose est extrêmement complexe. On ne peut pas tout effacer. L'existence d'une famille par exemple, ou l'histoire même de la personne.

- Et j'avais la migraine alors...

- Cela peut arriver avec les esprits forts et ouverts, fait Josie. Je suis désolée, j'ai essayé de faire passer la douleur.

Je suis un esprit fort alors ? C'est peut-être un compliment... Mais elle parle de faire passer la douleur... C'était le thé ?

- Du thé est efficace ? dis-je alors la faisant rire.

- Non, je pense que tu risques d'être dégouté, dit-elle mal à l'aise.

- Pourquoi ? dis-je soudainement bien plus inquiet.

- Dans ce thé j'ai... déposé quelques gouttes de mon sang.

- HEIN? dis-je horrifié.

- Le sang d'un vampire peut presque guérir toutes les douleurs et blessures même aux organes.

Les blessures ? Guérir les blessures... Elle pourrait peut-être guérir...

- Non Ben, me dit-elle en interrompant mes pensées. Je ne peux rien pour ta sœur.

- Comment sais-tu pour Cassie?

- Ton dossier... Elle a un handicap de naissance... Je ne peux rien faire même si je le voulais. Une blessure à la cornée qui vient d'être reçue peut être guérie mais je ne peux rien faire pour tout ce qui est plus vieux ou même les cancers, Parkinson ou Alzheimer.

- D'accord... dis-je déçu.

- Plusieurs ont essayé en vain, ajoute Josie.

- Comment on devient vampire ? Une morsure ou...

- Cela est très compliqué. Ils existent trois types d'êtres vampiriques en réalité.

- Trois? Mais...

- Le vampire de base... Moi en somme, nécessite de vider sa victime de presque tout son sang avant d'administrer du nôtre pour faire revivre la personne. C'est complexe et dangereux.

- Et on se réveille tout de suite? dis-je alors pensant aux fictions diverses.

- Oui mais il y a un temps de mutation de huit jours pendant lesquels tu es encore humain.

- Huits jours... Étonnant. Et les autres ?

- Les autres types ? Le premier il faut faire à peu près cinquante cinquante et tu crée ce que nous appelons vulgairement une goule.

- Une goule? Je ne comprends pas Josie.

- C'est comme un serviteur, il nous obéit et est plus fort qu'un humain. Il ne vieillit plus vraiment mais on doit le nourrir de notre sang. Il finit par pourrir. Depuis que nous avons cette crème, nous n'en créons plus tellement.

- Un esclave donc? dis-je soudainement.

- Si on veut. Et puis le troisième type... Plus de sang humain que de vampires et cela crée quelque chose qui s'apparente à un... zombie.

- QUOI? dis-je en hurlant de surprise.

- C'est pas Walking Dead non plus. C'est un être guidé par ses instincts. Une arme en somme et nous pensons que c'est ce qui est responsable des attaques.

- Mon dieu... Je n'arrive pas à y croire...

- Ha je peux bouger mes doigts, fait simplement Josie.

Je tiens ma tête tant les informations sont surprenantes. Mais je suis tout de même un peu rassuré qu'elle aille mieux. Tout à coup, j'entends un bruit à ma droite, comme si quelque chose de mouillé venait de toucher le sol. Je tourne la tête et je découvre avec surprise ses sous-vêtements.

- Josie...

- Sois pas gêné, c'est mieux pour moi.

Je lève la tête et je découvre Josie appuyée sur le bord de la baignoire, la tête appuyée sur ses bras en train de me regarder. Je peux légèrement voir les formes séduisantes de ses seins et je dois rougir.

- Tu veux venir dans le bain? L'eau est à chaleur plus convenable pour un humain.

- Tu veux que je sois dans le bain avec toi? dis-je choqué.

- Tu n'as pas envie de découvrir le corps nu d'une vampire? dit-elle en me souriant.

- Non! Ce serait gênant.

- Décidément, tu réussis tous mes tests, fait-elle en me regardant amusée.

- Tests?

- Je voulais voir si désormais tu serais du genre à en profiter.

- Je ne suis pas comme ça Josie.

- Je sais Ben, j'ai bien compris.

- Et si je t'avais dit oui? dis-je provocateur.

- Tu ne le sauras pas, me répond Josie avec un clin d'œil.

Je la regarde surpris, je la trouve différente, plus détendue que d'habitude. Révéler sa nature semble la rendre plus accessible.

- D'autres questions ? me dit-elle en riant de ma surprise.

- Depuis quand existez vous?

- Impossible de répondre, fait-elle alors. Nous ne le savons pas nous-mêmes. Est-ce une malédiction, un pouvoir maléfique ou une simple évolution parallèle... Nous l'ignorons totalement. Nous savons juste que nous existions avant le déluge biblique.

- Je vois...

- Et nous descendons tous de cinq vampires précis. Mais c'est encore un peu tôt pour t'expliquer tout cela.

- Pas de problème...

- Je demanderai aux autres si je peux t'expliquer le reste. Tu comprends ?

- Oui ne t'en fais pas.

Je regarde Josie qui attend patiemment une autre question. Soudain, elle se redresse pour réajuster ses cheveux et je me tourne avant d'avoir pu avoir une vue imprenable sur ses seins.

- Monsieur est galant, me dit-elle.

- Oui, je suis un peu gêné.

- Allons, un adolescent aussi sage? dit-elle visiblement amusée.

- Je n'ai jamais vue une fille nue en vrai, dis-je pour calmer son comportement. Et je n'en avais jamais déshabillée non plus.

- Ce fut un plaisir, dit-elle en riant.

- Ton comportement est très différent, dis-je soudainement.

- Je me tenais, il fallait être mystérieuse pour susciter ton intérêt scientifique. Mais je suis à l'aise avec ma nature.

- Je vois ça...

- Il n'y a que dans vos fictions que les vampires ont honte d'être des vampires. Pas d'Edward Cullen¹ ou de Stefan Salvatore² chez nous.

- C'est vrai ? dis-je étonné.

- Évidemment, qu'est-ce que tu crois? Nous sommes supérieurs aux humains et les vampires qui ne s'acceptent pas se sont suicidés il y a bien longtemps. Il y a trop d'avantages à l'être quand on accepte sa nature. Je ne suis ni dépressive ni malheureuse même si mon passé porte son lot de tristesse ou que des choses me manquent. Mais ce n'est pas différent que d'être humain. On a des jours avec et des jours sans.

- D'accord pas de soucis. Tu parles souvent de fictions mais qu'est-ce qui est vrai Josie?

Étonnement, ça m'intéresse, je me demande réellement quelles choses sont issues de l'imaginaire collectif et quelles choses s'avèrent réelles. Je me demande si il faut les inviter ou ce genre de détails peut-être stupides. Je n'ose cependant pas regarder vers elle, j'attends juste.

- Vaste sujet, vous nous imaginez avec tellement de détails... Par quoi commencer ? Hmmm... L'ail c'est inutile, franchement inutile mais c'est l'odeur qui est gênante. J'ai un reflet pour entretenir mes cheveux, ajoute-t-elle en me faisant sourire. Le soleil je t'ai expliqué... La terre consacrée et l'incapacité à franchir l'eau sont bidon. Nous ne sommes pas obligés de dormir.

- Tu ne dors pas? dis-je alors surpris.

- Nous avons une sorte de sommeil mais nous restons conscients tout en limitant les dépenses de sang.

- Les pieux ? dis-je alors désireux d'en connaître plus.

- Tu veux savoir comment me tuer? fait-elle horrifiée.

- Non pas du tout!

- Je plaisantais... Si on nous plante un pieux, nous sombrons en torpeur sauf si il est en aubépine.

- Aubépine ? Le bois ?

- Oui, seule l'aubépine nous tue si on la plante dans notre cœur. Bon si on nous coupe la tête ou nous arrache le cœur également. On tombe alors en poussière... Mais l'aubépine est le seum bois capable de nous tuer sur le cou.

- L'eau bénite et l'invitation ? La croix ?

- Je me suis toujours demandé pourquoi une croix... En réalité, dans le cas d'une personne extrêmement religieuse, qu'importe la religion d'ailleurs, nous sommes repoussés par son signe religieux. De même, seul un lieu béni par quelqu'un qui croit avec une extrême certitude nous repousse et étrangement ce n'est pas toujours le cas. On peut entrer dans une église par exemple.

- Ho... Étonnant...

- Cela ne dit pas comment ça fonctionne exactement mais c'est comme ça. Seule la Foi avec un grand F est efficace.

- Et les pouvoirs ?

- Ha... Pas de chauve souris. Navrée mon grand. Mais on a quelques capacités. Bon, le cours est fini...

J'entends alors le bruit caractéristique de quelqu'un qui sort de l'eau et je garde la tête tournée sur le côté. J'entends ses pieds toucher le sol et je l'entends même marcher. Elle n'est pas gênée ? Je pourrais tout voir! Au bruit, elle se déplace dans la salle de bain et se dirige vers le fond de la pièce. Elle doit farfouiller rapidement mais quelques instants plus tard j'entends qu'elle s'est postée devant moi. Je pivote doucement la tête et je découvre une paire de jambe d'une blancheur digne des plus belles statues grecques. Elles sont presque interminables tandis que mes yeux remontent. Je découvre ce qu'elle a revêtu et ce t-shirt noir avec un trait symbolisant l'écran d'un électrocardiogramme, je le connais, c'est le mien.

- Je t'emprunte cela, me dit Josie.

- Si... si tu veux, dis-je mal à l'aise.

Une fille comme elle dans un de mes t-shirts ? Je n'aurai pas cru cela! Tout à coup, elle s'agenouille et attrape mon visage de ses mains avant de s'approcher. Je reste étonné de son comportement quand je sens ses lèvres effleurer mon front.

- Merci à toi Ben, dit-elle alors.

- De rien...

- Je te suis redevable pour tout cela. Demande moi tout ce que tu veux en compensation, fait-elle soudainement un sourire aux lèvres.

- Je...

- Réfléchis bien. Tu as le temps...

Je la regarde alors assez surpris, réfléchissant à ma récompense à la vitesse de l'éclair.

- Je sais ce que je veux, dis-je rapidement.

- Ho, fait-elle surprise. Je vois... Allons sur le lit.

- Hein? dis-je estomaqué. Non! Pas ça... C'était pas mon idée de profiter de la situation.

- Ha... Qu'est-ce que tu veux alors ? demande Josie.

- Est-ce que tu comptais encore m'effacer la mémoire ?

- Évidemment, il est trop tôt pour toi... Pour tout en réalité mais je te rassure, cette fois je ferais cela parfaitement, tu n'auras pas de migraine, me dit-elle avec honnêteté.

- Voilà ce que je veux... Laisse moi me souvenir.

Elle est complètement surprise de ma demande, sans doute ne s'y attendait-elle pas réellement.

- C'est ton choix Ben... Bon je vais chercher mon téléphone.

Je me lève alors et je la suis dans la chambre. Toujours vêtue de mon t-shirt qui lui descend à peine au niveau des cuisses, elle se dirige vers le lit et se penche pour récupérer le téléphone. Cette fois, je n'ai pas eu le temps de tourner la tête et j'ai eu une vue prenante sur ses fesses qui feraient pâlir plus d'un mannequin. Préférant éviter qu'elle ne le remarque, je regarde ailleurs tandis qu'elle envoie un SMS.

- Voilà, Nastya va arriver rapidement, me dit-elle avant de s'allonger sur le lit dans une pose follement érotique.

J'évite de regarder, elle est si belle que j'en perds mes moyens.

- Nastya et toi, vous êtes quoi l'une pour l'autre ? dis-je alors sans la regarder.

- Tu crois que je couche avec elle? Et bien non. Je suis... la créatrice de Nastya. Je l'ai transformée.

- Ho...

- Elle est la seule création de ma part en huit siècles, ajoute Josie.

- La seule? dis-je surpris.

- Oui, je n'ai jamais rencontré une personne que je voulais transformer, jusque Nastya.

- Elle est... vieille ?

- Elle a à peine un siècle de vampirisme, fait Josie. Je l'ai changée en juillet mille neuf cent dix-huit.

- D'accord...

Il ne fallut qu'une dizaine de minutes avant que la porte ne s'ouvre sur la blonde en panique.

- Josie, je suis venue à pleine vitesse, fait Nastya.

Effectivement, les vampires ont réellement une grande vitesse, elle aurait mis le double voir le triple du temps si elle était venue en voiture. Cependant, Nastya me regarde méchamment. Soudain, je suis saisi par le col et plaqué contre le mur avec force.

- Qu'est-ce que tu lui as fait? éructe Nastya méchamment.

- Rien, dis-je en panique.

- T'as vu sa tenue, salaud!

Elle va me tuer!

- Nastya, arrête immédiatement, fait Josie calmement.

- Mais...

- Il m'a aidée. Repose le.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je suis à nouveau sur le sol et surpris tandis que Nastya ouvre un sac et tend une poche comme celles de transfusion sanguine dans les hôpitaux.

- Tiens, dit-elle en s'approchant inquiète de sa créatrice.

- Merci.

Je vois Josie déchirer l'endroit où l'on fixe le tuyau et aspirer le contenu comme un assoiffé au milieu du désert.

- Je croyais que tu ne buvais plus de sang, dis-je alors.

- Ce n'en est pas, c'est une poche de plasma artificiel. Comme celles d'urgence sur les champs de bataille. Ce n'est pas aussi nourrissant que du vrai mais ça compense, fait Josie avant de reprendre son étrange dégustation de cocktail.

- D'où il sait? demande Nastya.

- Il m'a aidée, j'ai dû lui expliquer, se justifie Josie.

- Je m'en occupe...

Je vois Nastya s'approcher de moi et je m'éloigne légèrement inquiet.

- Nastya, je lui ai promis de lui laisser la mémoire. Laisse le.

- Mais Josie..., fait Nastya avec un ton d'enfant.

- Le projet est en marche. Présente toi correctement.

Nastya s'approche de moi et, sans doute méfiant, je me prépare au pire. Soudain, elle fait une révérence.

- Anastasia Nikolaïevna Romanova, je te présente mes respectueux remerciements pour avoir aidé ma créatrice.

Je me fige en entendant son nom complet tandis que Josie se lève la poche complètement vidée et visiblement rassasiée.

- Ça va mieux... Ben? Ça va? me demande Josie.

- Anastasia... La princesse ? La fille du Tsar Nicolas II? Celle exécutée dans la villa Ipatiev? dis-je en mode mitraillette.

- Celle qui s'est réveillée malgré une balle dans la tête durant le transport pour se débarrasser d'elle. Celle qui a failli être violée par ses bourreaux jusqu'à l'arrivée d'une vampire qui m'a offert une nouvelle vie et qui désormais lui voue une reconnaissance éternelle, ajoute Nastya ou plutôt Anastasia.

- Mais...

- Oui Ben, c'est compliqué. Et accessoirement celle qui va nous ramener à l'Institut. Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil, fait Josie en embarquant toutes ses affaires et même ma veste.

Je n'arrive pas à détacher mes yeux de Nastya tant je suis surpris.

- Oui? me fait elle.

- Euh... Mes condoléances pour ta famille...

Nastya est étonnée de ma phrase, elle ne devait pas s'y attendre c'est sûr. La preuve en est qu'elle reste bouche bée.

- Je t'avais dit que j'avais bien choisi, il pense différemment, fait Josie. Bon on se dépêche ? On a peut-être l'éternité mais Ben doit dormir.

- Pourquoi ? dis-je alors.

- Demain... Tout à l'heure plutôt, tu apprendras le reste Ben. En route... J'aimerais retrouver mon lit et des vêtements plus convenables.

Et alors je me dirige vers la voiture et un nouveau monde me demandant quels secrets cache l'Institut.



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N.d.A.

¹ Personnage principal masculin de la saga Twilight, par Stephenie Meyer. Incarné à l'écran par Robert Pattinson

² Un des personnages principaux des livres et de la série Vampire Diairies, créé par L.J. Smith. Incarné à l'écran par Paul Weasley


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