Vampire Classroom
Je l'ai tout de même attendu avant de me rendre en cours. Je n'avais jamais imaginé ma mère se remettre avec quelqu'un mais cela ne me générait pas tant qu'il est sympa avec ma sœur.
Étonnement, les retrouvailles avec Mitsuko furent des plus basiques et nous avons eu alors un cours de biologie ensemble. Le professeur de biologie, un homme un peu ventripotent au nom si peu diversifié de Monsieur John Smith, est assez laconique et a réellement du mal à rendre son cours intéressant. Évidemment, comprendre les probabilités génétiques des anomalies n'est déjà pas ce qu'il y a de plus simples, surtout que l'atavisme est également abordé mais quand un professeur est incapable de rendre son cours intéressant, c'est franchement chiant. Je m'ennuie littéralement et ce n'est pas l'intérêt de Mitsuko pour le cours qui éveille le mien. J'ai quand même remarqué l'absence de l'élève de la Red Class, Josie. Je me demande où elle est! Je finis même par machonner mon stylo bille en regardant l'horloge. Décidément, les sciences, c'est pas mon truc! Quand enfin le cours se termine, c'est avec empressement que j'emballe mes affaires sous le regard amusé de Mitsuko.
- Tu meurs de faim Ben-san? me demande-t-elle amusée.
- Pas réellement mais j'ai failli m'endormir.
- C'est vrai que le cours est assez soporifique, dit-elle en riant.
- Et comment !
J'attends tout de même Mitsuko et je sors de la classe en sa compagnie. J'ai encore un peu de mal avec cet horaire qui va changer chaque semaine pour permettre de donner plus d'heures dans les cours où le niveau moyen sera plus faible. Je me demande si c'est pour optimiser notre attention. La semaine dernière on avait commencé par littérature et là, ce ne sera que demain, cet après midi ce sera mathématiques. En quoi changer les horaires va nous aider? Mais après tout, je ne suis pas le directeur, ce n'est pas moi qui organise le tout mais c'est sûr que si on doit obtenir des notes optimales dans toutes les matières, il faut trouver des solutions. Peut-être est-ce cela? Après tout cela nous empêchera de sécher tous les cours de la même matière en prétextant être malade... Une méthode comme une autre. Alors même que nous dépassons la porte, une voix que j'ai rencontrée récemment m'interpelle.
- Monsieur Trenton? Puis-je vous déranger ?
Je me retourne alors pour mieux découvrir Phoebe Prescott vêtue d'une de ces longues vestes blanches que porte si fièrement le personnel médical de par le monde entier.
- Mademoiselle Prescott? Il y a un problème ?
- Rassurez vous... Mademoiselle Hirano, merci de nous laisser, fait-elle à la concernée.
- Pas de problème, dit Mitsuko. On se voit tout à l'heure, j'ai mon club de d'échecs, on commence aujourd'hui mais on se verra en math, ajoute-t-elle à mon intention.
Je regarde alors Mitsuko s'éloigner dans le couloir et je regarde Phoebe Prescott assez inquiet de ce qu'elle doit m'annoncer.
- Suivez moi Ben, dit alors la doctoresse.
Je la suis à travers le couloir du bâtiment scolaire et elle me pose quelques questions sur l'école. Je lui avoue sans hésitation m'intégrer facilement et ne pas encore être trop perdu dans les couloirs. Naturellement je rajoute que c'est encore logique étant donné que l'année scolaire débute seulement. Étonnement, nous montons dans l'ascenseur et je la vois appuyer sur le dernier étage.
- L'étage des clubs? dis-je bêtement.
- Et oui, vous... Ho et puis, tu m'avais dit être intéressé par l'idée d'un journal non? demande Phoebe Prescott en me tutoyant.
- Oui évidemment...
- Et bien le directeur est d'accord... Alors on a mis un peu de temps à récupérer du matériel mais désormais c'est là.
Je la regarde surpris quand on arrive enfin au dernier étage du bâtiment et que nous arpentons le couloir.
- Tu auras accès à la salle grâce à ton pass étudiant.
Ça je m'en doutais un peu vu que tout dépend de cela. Elle passe une première double porte et je la suis, traversant l'intégralité du couloir tandis que je regarde les plaques des clubs: astronomie, cinéma, littérature,... Il y a vraiment de quoi s'intégrer. Nous, notre marche nous amène à la toute dernière porte du couloir qui est face à nous. Avec son pass, Phoebe Prescott l'ouvre et me laisse entrer.
- Tadam! fait-elle avec fierté.
J'entre dans la pièce et mon regard parcours toute la salle. Il y a une très grande table au centre, sans doute pour les réunions, mais également de nombreux autres bureaux. Chacun semble équipé d'un ordinateur portable, et d'une tablette de dessins. Je vois également de grosses imprimantes professionnelles et de grands panneaux d'affichage. Il y a même des plaques à l'ancienne, celles où l'on collait les morceaux d'articles avant de les porter à la presse. Je suis assez surpris et seul un sifflement s'échappe de mes lèvres.
- Tu feras de bons articles j'espère, me dit Phoebe Prescott.
- Y a de quoi faire en effet, dis-je alors en arpentant la pièce.
Je suis complètement étonné de tant de matériel et surtout de la luminosité du coin apportée par les grandes fenêtres.
- Je serai la responsable du journal, avoue alors Phoebe Prescott.
- Vous devez valider chaque article ?
- En théorie mais je n'aime pas brider les talentueux journalistes.
- C'est vite dit... Il faudra que je trouve d'autres membres.
- Tu ne commenceras pas seul, répond Phoebe avec fierté.
- Ha bon?
Tout à coup j'entends des coups à la porte et je relève la tête. Celle-ci s'ouvre alors sur une tenue de la Red Class et des cheveux noirs de jais. C'est Josie Beaulieu. Je vais bosser avec elle? Je suis sous le choc. Je sens que ça ne va pas être l'ambiance.
- Ha Josie, tu es là, fait Phoebe toute contente.
- Oui, je n'ai pas pu assister au cours. Tu vas bien Phoebe?
Tiens, elle se tutoie? C'est surprenant ou alors elles se connaissaient d'avant.
- Oui, j'espère que tu vas mieux.
- Tu veux commencer par quoi? dis-je alors.
- Déjà il faudrait un nom, et une ligne éditoriale, me répond Josie extrêmement froidement.
- Quelque chose qui symbolise les deux classes non?
- Pourquoi faire? insiste Josie.
- Tu... veux être lue uniquement par une classe?
- Non bien sûr... Une idée ?
- Hmmm.... Purple Paper? dis-je en souriant.
Elle me regarde avec un sourire en coin étonnant et elle prend un feutre pour se diriger vers le tableau et inscrit ce que je viens de dire.
- On s'appelle par nos prénoms, fait elle alors. J'espère que cela te va Benjamin.
- Tout le monde m'appelle Ben.
- Si tu préfères. C'est pareil pour moi, tout le monde use de Josie désormais et plus exceptionnellement de Joséphine.
Qu'est-ce qu'elle se donne un air snob quand même ! Cette façon supérieure de parler aux autres.
- Tu as des compétences particulières ? me demande-t-elle rapidement.
- Je sais dessiner, donc si il faut illustrer un article je peux...
- Montre moi, m'interrompt Josie.
- Hein?
- Tu as bien un carnet de croquis ? Je l'ai vu en classe. Montre moi.
Pourquoi j'ai l'impression qu'elle me donne un ordre? Je me dirige vers mon sac et sort un carnet qu'elle attrape avant de regarder. Je m'angoisse un peu, il y a un dessin d'elle enfin pas vraiment entier mais bon.
- Bon sens du détail... Un petit côté Delacroix.
- Quand même pas...
- Si et les personnes que tu as dessinées semblent bien réelles comme cette petite fille là.
- Ma petite sœur, dis-je alors.
- Donc tu fais les illustrations. Je commence à rédiger l'article pour Milwaukee.
Et encore un ordre ! Je remarque quand même qu'elle arrive sur le dessin qui est censé être son esquisse et elle le tourne dans plusieurs sens. Visiblement, elle ne remarque pas ce qu'il représente. Tant mieux! Je me mets sur un bureau et je remarque qu'elle imprime des articles des journaux locaux de Milwaukee. Je la vois assise sur la table en les lisant penchée en avant. Je remarque alors l'objet qui pend à son cou, un médaillon magnifiquement ouvragé. Il semble ancien et doit avoir une sacrée valeur.
- C'est inconvenant, fait Josie.
- Quoi? dis-je sorti de ma contemplation.
- Tenter d'admirer le décolleté d'une jeune fille, insiste Josie en levant les yeux vers moi.
Je regarde vers le médaillon et oui, j'aurai pu admirer un décolleté vu qu'elle avait déboutonné le haut de son chemisier. Merde! Elle va me prendre pour un pervers ! Vite je dois la rassurer.
- Non pas du tout, je ne matais pas tes seins... Non pas que je ne voudrai pas mais... Enfin je veux dire...
C'est de pire en pire !
- Viens en au fait, fait-elle froidement.
- Je regardais ton médaillon.
Je la vois alors ouvrir les yeux de surprise et se pencher pour l'attraper et le ranger dans la chemise.
- Bijou de famille, fait-elle sur le même ton habituel.
- Il semble ancien.
- Il l'est.
Bon ben, voilà... J'ai fait fort, je viens de passer pour un crétin! Je me dirige alors simplement vers l'armoire que Phoebe Prescott avait indiquée et j'en sors une cafetière et une bouilloire électrique dernier cri. Il y a même la possibilité de préciser la température de l'eau désirée.
- Tu veux un café ? dis-je alors.
- De l'eau chaude s'il-te-plaît, fait-elle en réponse.
- D'accord...
Je branche le tout sur la prise de courant et je vois qu'il faut indiquer le degré.
- Tu veux très chaud ?
- Non, trente-huit degré, me répond Josie.
- C'est peu...
Je la vois alors sortir un stick de sa fameuse boisson et patienter. Son eau chaude arrive assez vite et je saisis un mug que je lui remplis avant de lui tendre.
- Merci bien, fait-elle avant d'ouvrir son stick et de le mettre dedans.
J'avais eu la lucidité de lui mettre une cuillère et je la vois mélanger avant de boire.
- Ce n'est pas trop dur d'être loin de son pays?
- Pardon ? me fait-elle en cessant de boire.
- Oui, tu es française non?
- Effectivement, est-ce un problème ? demande-t-elle ensuite.
- Non, aucun... Je me demandais si ce n'est pas trop dur pour toi.
- J'ai depuis très longtemps l'habitude d'être sans ma famille, dit-elle avant de boire de nouveau.
Je la regarde étonnement surpris en buvant mon café. J'ai l'impression d'échouer à l'idée de rompre la glace.
- C'est très attentionné de t'inquiéter, merci.
- De rien... Donc tu ne rentreras jamais chez toi les weekends ?
- Non, ce n'est pas gênant.
- Je ne pourrai pas me passer de ma mère et de ma sœur, dis-je alors.
- Je peux comprendre, dit-elle simplement.
J'essaye de sentir ce qu'elle boit discrètement et pour cela, je m'approche d'elle et de ses articles imprimés.
- Tu as fait quoi de ton weekend ? dis-je alors.
- J'ai passé du temps à Milwaukee... Et à la piscine.
- La piscine ?
- Oui, je n'avais jamais eu d'attrait particulier pour la natation jusqu'à il y a quelques... années. Depuis cela me détend.
- Tu n'as pas eu peur?
- De quoi? demande Josie étonnée.
- Milwaukee. Avec ce qu'il se passe...
Josie finit alors sa boisson et pose son mug sur la table pour me regarder avec un sourire diabolique ou avoisinant.
- Je n'ai pas besoin de protection, je sais me défendre.
- Et puis tu ne devais pas être seule non plus, dis-je bêtement.
- J'ai passé un peu de temps avec Nastya, avoue-t-elle.
- Et pas avec Al?
Là elle me regarde étonnée. Je devrais arrêter de poser des questions idiotes !
- C'est un ami, si tu te posais la question, me dit-elle amusée.
- Vu comment il t'avait écoutée, je pensais que...
- Tu ne devrais pas juger les relations des gens au premier regard, me dit-elle froidement.
- Oui c'est vrai... Navré... C'est bon ce truc? dis-je en montrant son mug.
- Cela est assez acceptable, dit-elle sur son ton snob.
- C'est une boisson à la mode?
- Disons que c'est réservé à un certain type de clientèle.
- Je vois...
Vu qu'elle l'a fini, je prends son mug pour le nettoyer en même temps que le mien et je remarque quelques traces rouges au fond du mug. Je me demande si il existe du thé rouge mais je n'en ai absolument aucune idée.
- Chicago est intéressante comme ville? demande-t-elle alors.
Je me retourne et je vois qu'elle semble peu à l'aise dans sa question, visiblement elle essaye de rompre la glace également.
- J'y ai grandi, les quartiers touristiques sont intéressants mais il y a pas mal de quartier qui sont encore la zone.
- Je vois...
Soudain, la porte s'ouvre et un autre uniforme rouge pénètre dans la pièce, son amie blonde, la fameuse Nastya et elle s'adresse à elle en russe visiblement.
- Nastya, ne parle pas russe, nous ne sommes pas seules, lui fait Josie.
- Excuse moi Joséphine, répond Nastya. Bonjour, me dit-elle.
- Bonjour, dis-je en réponse.
Nastya lui chuchotte alors quelque chose et je remarque qu'elle lui touche le bras en même temps. Je n'avais peut-être pas envisagé qu'elle soit ensemble, sa bague de virginité m'ayant peut-être orienté dans une mauvaise direction.
- Ben est aussi intéressé à l'idée de faire le journal.
- Je ne comprends toujours pas que tu aies eu cette envie là, cela ne te ressemble pas, lui fait Nastya.
- La situation a impliqué cela, lui dit-elle en montrant un article.
- Je vois... Tu as besoin d'aide peut-être ? demande Nastya intéressée.
- Pourquoi pas, sauf si cela gêne Ben.
Elle a dit cela en me regardant et je n'ai pas réalisé qu'elle me demandait l'autorisation. Étonnement, la blonde me regarde comme ma quémandant.
- Aucun problème, ton amie est la bienvenue.
- Tant mieux, nous sommes inséparables, fait Nastya.
- Même si tu manques de discrétion, fait Josie. Tu t'es sustentée? demande Josie.
Sustentée? Plus vieillot tu meurs!
- Oui, même si ce n'est pas pareil.
- Nous étions tous d'accord, tu le sais, marmonne alors Josie.
Je dois avoir loupé un épisode là, je ne comprends pas trop le sens du propos et je les regarde plutôt dubitativement quand Nastya parle soudainement en russe. Je vois Josie hausser les yeux au ciel.
- Nastya, cesse donc.
- Navrée Joséphine.
- Et appelle moi Josie ici, insiste la concernée.
- Promis, fait alors Nastya. Ho...
Je me demande ce qu'elle a vu et elle attrape alors mon carnet de croquis.
- Nastya, cela n'est pas ta propriété, nous ne sommes pas chez nous.
Chez nous? Elles vivent ensemble ? J'ai donc vu juste!
- Dois-je quémander une autorisation ou alors peut-être n'ai-je point le droit d'admirer tes réalisations ? me demande Nastya.
- Oui... Tu peux, dis-je relevant sa façon de parler tellement plus snob encore que celle de Josie.
Décidément cette Red Class est un ramassis de véritables bourgeois. Je regarde Nastya qui continue de feuilleter mon carnet de dessin, commentant en russe.
- Tu as vécu en Russie ? dis-je à Josie.
- Il y a longtemps, me répond la concernée.
- Et comment ! fait Nastya sous le regard sévère de Josie.
Je remarque que Nastya s'arrête sur un dessin et le tourne avant de regarder Josie, et ensuite moi. Merde! Elle a compris ! Elle repose discrètement le cahier de dessin avant de me regarder.
- Tu as du talent, même si le dernier n'est pas terminé.
- Oui, ce n'est qu'une esquisse...
- Ha... Si tu le dis.
J'espère qu'elle ne dira rien.
- Tu te tiens bien en classe ? demande alors Josie.
Je la regarde encore plus étonné, elle agit comme si elle était responsable d'elle et cela ne semble pas gêner la russe.
- Évidemment, je ne te ferai pas honte, tu le sais.
Alors là, je comprends encore moins et le regard strict de Josie n'aide pas non plus. Je suis complètement perdu et je n'arrive pas à cerner leur relation. Je les avais d'abord crue amie, puis j'ai cru qu'elles étaient en couple et maintenant je remarque que Josie agit presque comme une mère, avec douceur et sévérité. Je suis perdu.
- Puis-je te poser une question plus futile Ben? demande alors Josie.
- Oui bien sûr.
- Tu as déjà commencé le devoir du Professeur Kane?
- Oui, il me reste à peaufiner mon chapitre introductif.
- Puis-je demander également quelle temporalité tu as choisie?
- Époque victorienne, avec des incarnatations mythologiques pour un côté fantastique.
- Pur style de Jane Austen, sauf la mythologie évidemment, dit-elle avec un sourire plus naturel.
Ce sourire est posé mais très lumineux.
- Oui c'est...
- Alors c'est avec lui que tu as débattu si vigoureusement ? fait Nastya en m'interrompant.
- Nastya, ce n'est guère poli.
- Navrée. Alors?
- Oui, c'est lui qui aime aussi le style de Jane Austen.
Josie semble gênée de le reconnaître. Je commence à me demander ce qu'elle a dit de moi à son amie d'ailleurs. J'espère qu'elle ne m'a pas placé dans la catégorie gros con.
- Et je peux te demander pour toi? dis-je alors.
- J'ai choisi le treizième siècle en France. Une jeune femme qui se marie pour faire plaisir à son père et découvre au final un époux attentionné.
- Intéressant.
Tandis que je commente son histoire qui semble sans aucun doute dramatique à mes yeux vu les obligations politiques de l'époque pour les mariages, je remarque le regard étonné de son amie. Elle semble effarée du choix de Josie et lui parle en russe. J'en ai marre! J'y comprends rien!
- Dites... Vous savez que c'est un peu compliqué de comprendre ? dis-je alors.
Elles tournent alors leurs têtes vers moi et Nastya me sourit.
- Tu t'inquiètes d'éventuelles médisances de notre part à ton encontre ? Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas le genre de Josie. J'ai l'habitude depuis très longtemps de parler avec elle en russe. J'ai beaucoup de complications à me déshabituer de ce comportement.
- Il y a en effet longtemps que nous nous fréquentons, confirme Josie. Nous sommes comme des sœurs.
- Je me demandais d'ailleurs si tes parents travaillaient dans une ambassade.
- Non elle était en voyage avec Jacques quand elle m'a...
Je regarde alors Nastya qui plaque sa main sur sa bouche comme si elle avait dit une bêtise. Josie la regarde d'ailleurs quelque peu énervée.
- Tu parles trop, fait Josie.
- Excuse moi, répond Nastya.
C'est clair, là elle en a non seulement dit trop mais surtout pas assez à mon goût. Je me demande qui peut bien être ce Jacques. Le regard sévère de Josie est assez éloquent, cela doit être un ex avec une rupture compliquée. Je peux comprendre...
- Plus sérieusement Nastya, qu'es-tu réellement venue faire?
- Ho, Al demande à voir tout le monde, avoue la russe.
- À quel propos?
Je vois alors la russe baisser les yeux vers les articles et j'entends Josie soupirer. Peut-être ce garçon veut-il s'assurer que tout le monde est en sécurité?
- Je prends ma veste et on y va, dit-elle alors en joignant le geste à la parole.
- Ça ne pose pas de problème ? demande alors Nastya en réponse.
Josie me regarde alors et hésite une seconde à peine avant de prendre la parole.
- Cela te laissera le temps de perfectionner un logo pour me journal. Évite les animaux, j'ai trouvé toujours cela quelque peu idiot, me fait-elle.
- Ok pas de problème.
- Et tu pourras ranger? Cela ne te gêne pas?
- Non pas de problème.
- Tant mieux !
Elle vient de me donner un ordre ou je me goure? Bah, c'est pas grave!
- Allons-y Nastya, fait Josie en enfilant sa veste.