Cube And Pentacle

Chapitre 4 : Agressée

10209 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/04/2021 16:39


IV. Agressée

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Alice était aux anges ou presque ce lundi là au milieu des couloirs de Salem High, surtout au vu des nombreux likes reçus vis à vis de sa soirée. Son profil C³ avait même connu une recrudescence d'amis tant les participants à sa fête d'anniversaire avaient été satisfaits de la soirée. Naturellement, cette dernière ne se faisait aucun film, la plupart des nouveaux amis de son profil resteraient des amis informatiques. Après tout c'était souvent le cas, elle n'aurait réellement comme amis que ses proches. Elle avait cependant eu une petite déception quand elle regardait son profil, la demande d'ami qu'elle attendait, celle de Noah n'était pas arrivée et elle hésitait encore devant son profil.NOAH KIELMANN.

SEIZE ANS.

HABITANT DE: SALEM, MASSACHUSETTS. OCCUPATION : LYCEEN À SALEM HIGH SCHOOL, SALEM.

DEMANDER EN AMI?

OUI - NON


Elle hésitait énormément, déjà que son profil restait majoritairement fermé aux yeux des autres, elle avait peur qu'il la prenne pour une sangsue désespérée. Elle appuya alors sur NON, se disant qu'il valait mieux attendre. Elle rangea son téléphone dans sa poche, son bracelet, cadeau de ce dernier, frottant contre son t-shirt. Elle avançait en compagnie de Becca pour rejoindre le vestiaire pour son cours de sport.

- Hey génial ta fête, on s'en souviendra, fit Carol une élève de sa classe.

- Merci, contente que tu te sois amusée fit alors Alice en se dirigeant vers son vestiaire.

Elle détestait profondément se trouver à cet endroit car il était le symbole même de sa différence avec les autres. Il suffisait qu'elle regarde les autres filles se déshabiller pour comprendre à quel point elle était plus jeune que les autres. Elle arborait toutes ou pour la plupart au moins des sous-vêtements plus sexy bardés de dentelles ou des push-up. Elle n'avait que des dessous simples, souvent en coton blanc ou noir, certains avaient des rayures pour seules excentricités. Sa mère, qui voulait obligatoirement l'accompagner dans ce genre d'achats la trouvait encore trop jeune pour arborer ce qu'elle qualifiait de dessous affriolants. En général, Alice essayait de se changer cachée au maximum par son casier, gênée également d'arborer une poitrine peu développée. Et ce n'était pas Becca et ses magnifiques dessous, bleu cyan ce jour-là, qui mettaient en valeurs ses formes bien développées, qui pouvait la rassurer.

- Alice, tu comptes te cacher encore longtemps ? demanda Becca.

- Merci de me rappeler mes complexes, fit Alice en se dépêchant d'enfiler un t-shirt jaune arborant le logo de l'école.

- C'est stupide d'avoir des complexes, tous les goûts sont dans la nature, justifia Becca.

- Facile à dire pour toi, tu es canon, répliqua Alice en vérifiant que personne ne la voyait enlever son pantalon.

- Tu es une imbécile, fit Becca en passant sa tête par la porte du casier.

- Hey! hurla presque Alice.

- Si t'as honte de te déshabiller devant moi, comment tu feras pour te mettre nue devant un mec? demanda celle-ci en arborant son tanga du même cyan que le haut.

- Un mec? Où t'en as vu un? fit Alice en regardant sa tenue gênée.

- Bah, moi j'en vois un... fit celle-ci en s'habillant enfin.

- Andy t'as dit quelque chose ? fit soudainement Alice avec intérêt.

- Andy, Andy, t'as que ce prénom à la bouche, fit alors Becca.

Alice regarda alors Becca qui s'habillait en retirant son bracelet pour bien le cacher dans le vestiaire, elle était assez étonnée.

" Quelqu'un d'autre s'intéresse à moi? Je suis surprise... J'ai bien parlé à des gens à mon anniversaire mais personne n'a été très direct... À moins que le garçon soit timide et a posé des questions à Becca sur moi... Je me demande."

- Tu parles de qui? demanda alors Alice.

- Du mec qui t'a fait le bracelet que tu viens de ranger, fit Becca en nouant ses lacets.

- Noah? fit alors Alice surprise. T'as bu ou quoi?

- Il t'a offert un bracelet compliqué non? fit son amie avec un sourire.

- Il ne savait pas quoi m'offrir, et il est juste sympa, fit alors Alice.

- Ha oui? Juste sympa? Il est resté jusqu'au bout de la soirée, fit alors Becca en enfilant son t-shirt.

- Oui et? fit Alice en serrant ses ballerines de sport.

- Bah... Pourquoi il serait resté sinon? Il se faisait chier comme un rat mort, justifia Becca.

- Il serait intéressé ? Il ne m'a même pas demandé en amie sur C³, argumenta Alice.

- C'était donc son profil, fit celle-ci très amusée.

- Je veux juste qu'il s'intègre, expliqua Alice.

- Mais bien sûr... fit alors Becca avec mesquinerie.

- Et puis il a déjà une copine, fit alors Alice.

- Ha bon ? Il est sacrément rapide, fit Becca.

- T'es folle ou quoi? Ils sont venus ensemble le premier jour et les autres aussi d'ailleurs, fit alors Alice consternée.

- T'es sûre que t'es une génie ? fit alors Becca.

- C'est quoi cette insinuation? répliqua Alice blessée.

- Deux nouveaux élèves... Ils viennent ensemble au lycée... Elle est plus âgée. Ils ne s'embrassent pas et passent juste du temps ensemble. Cela ne t'a pas effleuré que c'était plutôt sa sœur ? fit alors Becca.

- Mais oui... T'as raison... Je n'ai pas été très logique sur ce coup là, fit alors Alice en réalisant sa bêtise.

" Bon ils ne se ressemblent pas du tout mais c'est vrai que ça se tient... Et puis parfois c'est lui qui conduit parfois elle... Ils seraient en couple, la voiture serait à l'un d'eux... Quelle nouille !"

- Mais je ne dois pas lui plaire, t'as vu son style, à côté je fais vraiment gamine, fit alors Alice. Il est juste gentil.

- Il aime peut-être les petites vierges, fit alors Becca amusée.

- Rhooo tu m'énerves, allez zou au gymnase, et arrête tes insinuations, fit alors Alice en poussant son amie.

Toutes les deux avancèrent alors jusqu'au gymnase du lycée, celui où avaient lieu les matchs de basketball et de volleyball du lycée. La professeur de sport, la tyrannique Emily Carmichael, se tenait au centre du gymnase dans son jogging noir et son sifflet rouge autour du cou. Alice détestait cette professeure, la seule qu'elle détestait en réalité, car Madame Carmichael ne cessait de la rabaisser en lui disant qu'elle avait la condition physique d'un chewing-gum. Elle n'était pas sportive et elle s'en moquait totalement, elle ne visait pas une place dans une équipe et encore moins dans l'équipe de volley-ball dont s'occupait Madame Carmichael.

- Tiens Dawkins et Cornell, motivée aujourd'hui ? Il doit pleuvoir je suppose, fit celle-ci de sa grosse voix.

- Elle m'énerve, marmonna Alice. Elle m'énerve !

- Faîtes quelques tours pour vous échauffer, même si ça risque de vous épuiser Cornell! ordonna la professeure.

Alice et Becca rejoignirent alors les autres pour effectuer trois tours de gymnase avant de revenir près de la professeure. Alice vit alors la porte du fond s'ouvrir et elle fut un peu surprise, les garçons pénétraient dans le gymnase.

- Parfait les garçons, vu que Monsieur Matheson est malade, vous ferez cours avec les filles, fit Madame Carmichael.

Alice les regardait alors et vit Andy dans son t-shirt moulant laissant entrevoir non seulement ses bras musclés mais surtout une ceinture abdominale parfaitement dessinée.

" Qu'est-ce qu'il est beau... Vraiment très musclé... Je ne suis pas obnubilée par le physique mais c'est vrai qu'un mec musclé est plus beau à regarder."

- Alice, tu baves, fit alors Becca amusée.

- Arrête, je ne bavais pas du tout, répliqua Alice.

- Et sur qui ? demanda Becca ensuite.

- Bah Andy pourquoi ? demanda Alice.

- Y a un autre garçon bien bâti, fit Becca en bougeant la tête.

Alice regarda alors dans la direction indiquée et vit alors Noah et son mètre quatre-vingt-cinq dans un t-shirt sans manches. Ses bras étaient également musclés, il avait un physique qui pourrait attirer plus d'une fille. Elle remarqua cependant son épaule gauche, il portait le même genre de symbole que celui sur son bracelet.

- Tas vu, il a un autre tatouage, fit Alice en montrant Noah.

- C'est pas ce qu'il y a sur ton bracelet ? demanda alors Becca.

- Non, celui là a l'air plus compliqué, fit alors Alice qui aimait regarder son bracelet. Plus de traits... et des triangles également, fit elle en les voyant.

- Si tu me le dis, fit Becca.

Les deux amies furent interrompues par un coup de sifflet strident de Madame Carmichael qui comme à son habitude n'avait aucune douceur pour apprendre aux élèves à tenir le silence.

- Bon, vu que vous serez tous ensemble, j'ai pensé à une activité qui permet des équipes mixtes, annonça alors Madame Carmichael très fière d'elle visiblement. Vous allez faire une grande partie de balle aux prisonniers. Je vais nommer un capitaine et une capitaine. Vous vous repartirez les élèves, d'abord un de votre sexe ensuite un de l'autre. Alors...

Alice espérait être dans l'équipe d'Andy, sa condition physique n'étant pas suffisante pour rester longtemps en jeu mais au moins elle pourrait tenter de se protéger à côté de lui, une façon de passer du temps en sa présence. Elle croisait d'ailleurs les doigts en l'espérant fortement.

- Bon je vais désigner les capitaines, fit Madame Carmichael. Alors... Dawkins pour l'équipe bleue et... Turner pour l'équipe rouge.

" Ho merde merde... Deux de mes amis dans des équipes différentes..."

Alice vit alors Becca et Andy s'installer près de la professeure.

- Alors Turner, à vous le premier choix, fit la professeure de sport.

- Pas les filles d'abord ? fit alors Becca.

- Cela ne changerait rien, après tout il commence par choisir un garçon et vous une fille. Alors Turner on se décide ! s'énerva immédiatement la professeure Carmichael.

- Matthew! appela Andy obligeant un de ses équipiers de l'équipe de la crosse à le rejoindre.

- Alice! appela alors Becca.

Alice se figea, légèrement dégoûtée, elle aurait voulu être dans l'équipe d'Andy mais sa meilleure amie l'avait appelée. Elle la rejoignit alors.

- Cache ta joie, fit Becca tout bas.

- J'espérais être dans son équipe, fit Alice. Mais ce n'est pas grave.

- Ha l'amoureuse transie, t'inquiètes je vais me faire pardonner, fit Becca un grand sourire aux lèvres.

" Pardonner? De quoi elle parle?"

- Alors, Turner, une fille maintenant, fit alors la professeure Carmichael visiblement pressée.

- Euh... Bah... Carol, fit il alors sans doute au hasard.

Alice regarda la fille rejoindre Andy, assez joyeuse en réalité, comme elle-même l'aurait été si elle avait été choisie. Alice avait toujours été un peu jalouse des admiratrices d'Andy, si nombreuses qu'elle ne pouvait réellement les compter.

- Dawkins, un peu plus vite! fit Madame Carmichael très peu patiente.

- Alors... Qui on prend? demanda Becca.

- Faudrait un sportif, un basketteur peut-être, proposa Alice.

- DAWKINS !!! hurla Madame Carmichael.

- Oui, j'ai choisi... Noah! fit alors Becca.

Alice écarquilla les yeux, comme le jeune homme en fait. Lui devait surtout être étonné d'être choisi aussi vite. Il s'approcha alors qu'Alice l'observait.

- Dites vous? fit Carmichael.

- Quoi? demanda Noah en s'arrêtant.

- Vous n'avez rien d'autre à faire que de dessiner sur vos bras? Ce ne sera pas très propre avec la sueur, fit Madame Carmichael méchamment.

- Ce sont des vrais, fit juste Noah.

- Et encore, il en a un sur le ventre aussi, fit un des garçons.

" Un autre tatouage ? Mais il en a combien ? "

- T'aimerais bien le voir hein? fit Becca amusée.

- Imbécile va, répliqua Alice tout de même intriguée.

En réalité, Alice était réellement intriguée par le tatouage que pourrait porter le jeune homme qui arrivait près d'eux.

- C'est qui cette emmerdeuse? demanda-t-il en regardant la professeure.

- Ho moi aussi elle ne m'aime pas, fit alors Alice.

- Bienvenue dans l'équipe, j'espère que t'es bon, fit alors Becca.

- Je me débrouille, répondit laconiquement Noah.

- Tu... tu as beaucoup de tatouages ? demanda bêtement Alice.

- Juste un troisième, fit il surpris de la question.

- On peut le voir? demanda alors Becca provoquant la surprise de Noah.

- Mouais, fit il en levant légèrement son t-shirt.

Alice fut étonnée qu'il ne soit pas gêné, à l'inverse d'elle, mais il n'avait pas honte de montrer un étrange tatouage constitué de six symboles dont le premier et le dernier étaient identiques. Tous étaient composés de nombreux traits tous terminé par des petits ronds sauf le troisième qui comportait deux bâtonnets accolés. Cependant, les yeux d'Alice se décalèrent rapidement sur la droite pour observer les abdominaux de dieux grecs que possédait Noah. Il n'avait décidément rien à envier à bien des sportifs et inconsciemment elle se mordilla la lèvre supérieure, avant de remarquer une étrange trace sur la droite comme si il avait été brûlé. Avant qu'elle ne puisse mieux voir cette marque, Noah avait baissé le t-shirt.

- Cela signifie quelque chose ? demanda alors Alice.

- Non, j'aimais bien les dessins du salon, fit juste Noah.

Alice reprit alors attention à la répartition des équipes et vit le regard de Becca.

- Tu vois, je me suis rattrapée, fit elle avec un clin d'œil.

- T'es vraiment impossible, fit alors Alice tout bas.

- Et tu as bien maté... Calvin! fit alors Becca qui continuait de choisir son équipe.

Les équipes furent vite réparties et ils s'installèrent sur le parquet, Alice flippant littéralement de se prendre une balle en plein visage. Elle se plaça plus au moins au milieu de leur espace se pliant en deux pour se préparer à réceptionner la balle quand elle chercha Noah du regard. Elle réalisa alors qu'il était derrière elle et se redressa, peu désireuse de lui laisser une vue directe sur son fondement.

- Bonne chance, lui fit elle alors avec un sourire.

- Fais gaffe à toi, répondit simplement le jeune homme.

" Faire gaffe... vu qu'Andy a réussi à récupérer tous les sportifs, ça ne va pas être facile de résister longuement."

Et la partie commença alors, doucement au début, une fille de son équipe se faisant éliminer dès le départ.

" Bon au moins ce n'est pas moi, je ne suis pas la plus ridicule" pensa Alice sans méchanceté.

Becca répliqua éliminant Carol immédiatement, recevant les remerciements silencieux d'Alice pour avoir éliminé cette fille qui s'intéressait à Andy. Alice n'avait pas encore été prise pour cible et cela l'arrangeait bien, elle n'arrêtait pas de se déplacer pour éviter d'être prise pour cible malgré le fait que l'ambiance grimpait.

- YAAAAAAH!!! hurla Becca en lançant fortement pour éliminer un garçon.

Alice vint alors frapper dans sa main pour la féliciter quand la personne juste à côté d'elle se fit éliminer. Elle ramassa alors la balle.

" Qui j'essaye d'éliminer ? Merde... Je n'ai pas d'idée..."

- On se dépêche Cornell, on ne ralentit pas le jeu, fit alors Madame Carmichael.

" Je te la balancerai bien ta putain de balle à la noix" pensa Alice en prenant un peu d'élan.

Avec toute la force qu'elle pouvait mettre, elle balança la balle sur Andy qui la réceptiona à deux mains; Alice gâchant par ce biais la possibilité d'élimination de quelqu'un.

- Trop mou Alice, fit Andy avec un sourire.

- Ho ça va... fit juste Alice en reprenant sa place.

Elle vit alors Matthew demander la balle et comme les passes étaient autorisées, Andy lui envoya doucement.

" Merde il va me viser! Je pourrai jamais attraper la balle."

Elle vit alors Matthew prendre de l'élan et lancer la balle avec force et hargne vers quelqu'un derrière elle et elle se retourna pour voir Noah éviter la balle de justesse.

- Réveille toi et participe ! fit alors Matthew méchamment.

- La balle est sortie, retour aux rouges, fit la professeure.

Noah renvoya la balle doucement, mais les bleus la relancèrent avec force éliminant une élève rouge puis un garçon.

- Ils jouent sérieusement, fit Becca avant d'être prise pour cible.

Elle fut heurtée et Alice avait presque réussi à rattraper la balle mais elle échoua en tombant sur le parquet.

- Désolée Becca, fit alors Alice réellement désolée de son échec.

- C'est rien, fais attention ils veulent jouer, fit Becca en sortant.

Il n'étaient plus que quatre rouges mais encore une fois ils visèrent violemment Noah qui l'évita de justesse deux fois de suite.

" Mais pourquoi Andy et Matthew s'acharnent ? C'est mesquin!"

Visiblement, ils n'appréciaient pas le nouvel élève et Alice ignorait pourquoi mais, sous une nouvelle invective du professeur, ils changèrent de cible mais avec la même force que pour Noah. Alice vit alors le ballon filer vers elle avec force.

- Matt abruti! Tu vas la blesser! fit alors Andy méchamment en même temps qu'il avait vu Matt prendre son élan.

Alice ferma bêtement les yeux de peur en plaçant ses mains sur son visage pour éviter le choc. Elle entendit un bruit de choc mais ne sentit rien et elle ouvrit alors les yeux. Une main était devant elle et avait récupéré le ballon au vol. Elle tourna alors la tête sur la gauche et vit Noah le ballon à la main.

- Ça va Alice ? demanda Andy de l'autre côté.

- Oui... fit celle-ci.

- Alors le nouveau ? Il va enfin jouer ou faire l'imbécile, fit Madame Carmichael.

- Aber du wirst einen reinen Dummkopf schließen, marmonna Noah énervé à l'encontre du professeur.

Alice était convaincue que cela devait être assez fleuri comme commentaire, mais elle le vit regarder le ballon.

- Bon, on va jouer, fit il méchamment.

Elle ne le vit pas prendre d'élan mais s'arc-bouter le bras tendu et envoyer voler la balle vers Matthew qui ne pût que la prendre en pleine tête.

- Putain mais t'es taré ! fit celui-ci en se tenant le visage et se relevant.

- C'est moi où ça a sonné creux? fit alors Noah avec provocation.

- Je vais me le faire, fit Matthew en s'avançant.

- Stop, ça suffit, fit Andy en le retenant. C'est le jeu, tu sors.

Celui-ci pesta en sortant et regardait méchamment Noah.

- Ne les provoque pas, fit Alice à Noah. Ils vont te tirer dessus.

Et pour lui donner raison, Andy lança la balle avec plus de force qu'avant pour le toucher mais Noah la récupéra d'une seule main.

- Pff les sportifs, que du muscle, fit Noah provocateur.

- C'est bon arrête de faire le mariole! fit Andy méchamment.

- Noah arrête de les provoquer, fit alors Alice inquiète de la tournure.

- Ha oui, c'est vrai... Pas le droit de le toucher c'est ça ? Ce n'est pas gentil? fit il à Alice avec un sourire.

" Il se fout de moi ou quoi? Quel con!"

Il sélectionna alors une autre cible qu'il élimina avant d'être à nouveau la cible d'Andy.

- Ha ben ça y est, ça joue enfin, fit la professeure.

Noah avait encore évité la balle en la récupérant, toujours d'une seule main. Alice avait l'impression qu'il était un sportif accompli en réalité. Elle avait même l'impression que la balle lui obéissait au doigt et à l'œil finissant toujours dans sa main. Noah éliminait les bleus les uns après les autres semblant garder Andy pour la fin, qui approchait d'ailleurs rapidement. Celui-ci finit par changer de cible.

- Ha on faiblit ? fit alors Noah quand une fille rouge fut éliminée.

- Tu veux bien arrêter ? lui fit Alice. Qu'est-ce qu'il te prend ?

- Je m'ennuie ferme avec ce jeu de gamin. Ça manque d'action. Hep, envoie la balle, fit il alors au dernier garçon rouge qui s'exécuta.

- Tu ne m'auras pas aussi facilement, fit Andy. Je suis le seul alors je sais que tu vas me viser.

" Allez Andy prouve lui que tu es meilleur. Je sais que tu peux l'attraper" l'encourageait silencieusement Alice malgré qu'il soit dans l'autre équipe.

- Tu te souviens du ouija ? fit alors Noah en faisant sauter la balle dans sa main.

- T'es encore là dessus ? C'était une blague putain! fit Andy surpris.

- C'était vrai... Je suis dangereux ! fit il en prenant deux pas d'élan.

Alice le vit tendre son bras violemment et lancer la balle en souriant. Andy s'était préparé et elle vit, alors rassurée, la balle foncer vers les mains de ce dernier.

" Il va l'avoir !"

Tout à coup, Alice eut l'impression que la balle changea de direction, comme une balle à effet et elle remonta légèrement, effleurant le pouce d'Andy qui se plia dans un angle improbable et finissant ensuite en plein visage du garçon. Andy chuta au sol en se tenant le nez et ses mains se teintèrent de rouge, celui de son sang. Le ballon qui avait décrit une grande chandelle revenait vers eux et, surprenant tout le monde, retomba dans la main de Noah. Alice s'était figée un instant devant son sourire diabolique et se tourna vers Andy.

- Andy! fit elle en courant vers lui pour s'assurer de son état. Ça va?

- Ce fils de pute m'a pété le nez!!! faisait il en se le tenant.

Plusieurs élèves s'étaient approchés d'Andy pour s'assurer de son état ainsi que le professeur.

- Allez à l'infirmerie, vous êtes content de vous ? fit Madame Carmichael à Noah.

- Vous vouliez du sérieux non? Ce n'est pas de ma faute si je joue avec des mauviettes, fit il en lâchant enfin la balle.

- Je vous donne deux heures de colle pour votre comportement.

- Tant mieux, je peux y aller? Je suis nul en sport ça m'ennuie, fit Noah provocateur.

- Fichez le camp! fit la professeure.

Alice le regardait partir avec son sourire suffisant et elle regarda la balle. Elle fut choquée, la balle continuait de tourner au sol avant de s'arrêter tout à coup comme si on l'avait bloquée.

" J'ai rêvé ? Elle s'est arrêtée toute seule? Non... Pas possible."

Elle et Becca choisirent alors d'escorter leur ami à l'infirmerie.**********


Quelques heures plus tard, dans le réfectoire, Alice et ses amis étaient attablés autour d'Andy, le nez légèrement cassé et les yeux gonflés. Il éprouvait des difficultés à manger tant bouger la mâchoire lui faisait mal au nez. Alice le regardait profondément désolée pour lui. Et en plus, elle s'en voulait car si sa soirée d'anniversaire était la source de la provocation c'était un peu de sa faute vu qu'elle avait invité Noah.

- Ça va Andy? demanda Alice pour la sixième ou septième fois.

- Mais oui, ne t'inquiètes pas comme ça, fit ce dernier.

- N'empêche qu'il ne t'a pas loupé cet enfoiré, ajouta Ben qui enlaçait Becca.

- Quel connard oui! Vouloir blesser les gens, fit Becca.

- En plus il était fier de lui, vous l'avez vu sourire ? ajouta Alice.

C'était clair, tous le groupe d'amis était d'accord avec Andy et même Alice n'avait pas remis son cadeau d'anniversaire. Mais étonnement Jenny les regardait assez contrite.

- Je vous trouve bien hypocrites sur ce coup là, fit enfin Jenny.

- Je te demande pardon ? fit Becca consternée.

- Si j'ai tout compris à votre histoire, ceux qui ont démarré les hostilités sont Matthew et Andy non? demanda Jenny.

- T'es dans quel camp? demanda Alice méchamment.

- Du calme tu veux ? fit Jenny vexée. Pourquoi vous avez tout fait pour le toucher?

- Parce qu'il se la pète à venir se pavaner comme à l'anniversaire d'Alice. Regardez moi je me la joue, j'offre un truc fait à la main et je provoque tout le monde avec le ouija, fit alors Andy énervé.

" Il est jaloux ? Ho mon dieu Andy est jaloux parce qu'un garçon m'a offert un cadeau fait main que je porte... Pourquoi il ne fait pas un pas de plus alors?"

- Désolée, c'est moi qui l'avais invité... Si j'avais su, fit alors Alice.

- Tu ne pouvais pas savoir que c'était un gros connard, fit Becca.

Alice vit alors Jenny soupirer et sortir un magazine pour ne plus entendre la conversation.

- Je lui ferai payer de toute façon, je ne sais pas comment mais il va en chier, fit alors Andy.

- Je vais t'aider, fit Ben. Et Matthew aussi sans doute.

- Hey calmez vous, vous mettez pas dans la merde pour un débile profond, fit Becca.

- Surtout qu'il a pris deux heures de colle, même si il méritait plus, fit Alice.

- Et Matthew qui a failli te mettre dans le même état ? fit alors Jenny en relevant la tête.

- C'était un accident, lui il était fier de ça. Ho et puis merde, je vais me chercher un café, fit Alice en se levant.

Alice ne comprenait pas que Jenny veuille le défendre, après tout c'était Andy leur ami et pas Noah, c'était lui qu'il fallait soutenir. Devant la machine, elle paya avec son téléphone et prit son café noir quand elle remarqua sur une table dehors, Noah avec la blonde. Elle avait envie de lui dire ses quatres vérités. Elle avança vers la table et vit le regard étonné de la blonde.

- Tiens elle veut quoi elle? demanda celle-ci d'un ton hautain.

- Je veux savoir ce qu'il lui a pris, fit celle-ci en réponse.

Noah qui était de dos se retourna alors et la regarda surpris.

- Y a un problème ? demanda-t-il.

- T'as vu l'état d'Andy? Pourquoi t'as fait ça ? fit elle énervée.

- Je m'ennuyais, ça te va comme réponse ? demanda celui-ci.

- Dire que je pensais que t'étais sympa, fit elle vexée. Je voulais te souhaiter la bienvenue et c'était pour ça que je t'avais invité à mon anniversaire.

Elle vit alors la blonde rire à la phrase et se vexa un peu.

- Mon dieu, que c'est amusant, fit elle d'ailleurs.

- Et quoi donc? demanda Alice campant sur ses positions.

- Tu viens nous faire chier parce que ton mec s'est pris une balle dans la tronche ? T'es grave comme fille, fit la blonde choquée.

- C'est pas mon mec, mais mon ami. Et il l'a blessé volontairement, fit Alice.

- J'ai déjà pris deux heures de colle, c'est suffisant non? fit Noah amusé de l'énoncer.

- Dire que je pensais que t'étais du genre à t'intégrer, vu que tu t'étais fait chier à me faire un cadeau fait main, dit alors Alice.

- Un cadeau fait main? T'as offert quoi? demanda la blonde assez étonnée.

- Ho un truc qui n'a pas dû lui plaire, fit alors Noah.

Alice fut surprise et étonnée de la réponse, il semblait comme vexé. Elle le regarda alors et sortit de son sac le fameux bracelet.

- Tu vois, je l'avais avant le cours de sport, fit elle alors.

- Le principe est de le porter, c'est le concept du porte bonheur, fit Noah.

- Tu as offert ça ? fit la blonde consternée.

- Commence pas Eva, fit alors Noah.

- Tu te rends compte du temps que ça prend? Et t'offre ça à cette fille là, fit la blonde.

- Ça prend énormément de temps? demanda alors Alice intriguée.

- C'est pas important, fit alors Noah.

- Mais je veux savoir, ça t'a pris énormément de temps ? répéta alors Alice.

- C'est surtout qu'il faut qu'il veuille qu'il porte chance et protection, sinon ça ne marche pas, fit la blonde.

- On s'en fout, c'est gadget. T'avais autre chose à dire? demanda alors Noah.

- Ça t'a vexé le ouija ? demanda alors Alice.

- C'est important ? demanda ensuite Noah.

- Mais... Désolée si on t'a vexé, fit elle alors en partant. Et je vais remettre le bracelet, vu que visiblement c'est un cadeau sincère, même si au vu de ton comportement, je ne comprends pas le cadeau.

Tandis qu'elle partait rejoindre ses amis, elle entendit distinctement la fameuse Eva s'adresser à Noah.

- Tu te rends compte qu'on est pas là pour que tu fasses l'imbécile, fit la blonde.

- Tu vas t'y mettre aussi? demanda Noah excédé.

Alice se dit qu'il était possible que Noah se soit levé du pied gauche ce matin vu son caractère. Quand enfin elle approcha la table de ses amis, elle se rendit compte que Jenny s'était à nouveau renfrognée.

- Qu'est-ce qu'il y se passe ? demanda Alice.

- Je viens de comprendre leur comportement, fit Jenny.

- Ho ça va hein! fit alors Andy.

- Quelqu'un m'explique ? demanda enfin Alice.

- C'est par rapport à Declan, fit alors Ben. Il est convaincu que c'était Noah qui avait poussé sa table et il a demander à Matthew de lui faire payer.

- Donc vous l'avez visé pour ça ? fit alors Alice.

- Bah oui pourquoi ? Tu pensais à quoi? demanda Andy.

- À rien! fit elle en s'asseyant.

" Donc pour venger ce con de Declan... Je vois, des gamins ces sportifs, on en vexe un et tous les autres veulent le venger. Dire que j'ai été assez idiote pour espérer qu'Andy était jaloux que je l'invite, cela aurait été mesquin mais au moins cela m'aurait fait plaisir... C'est beau de rêver..."

- Au fait, il a pas touché le bureau, fit Alice énervée.

- Pourquoi tu t'énerves ? demanda Becca.

- Parce que je viens d'aller l'engueuler!!! répondit Alice consternée.

- T'es sérieuse là ? demanda Becca étonnée de l'annonce.

- Oui! Et en plus c'est vous qui le provoquez, super il doit penser que je suis comme vous, fit Alice.

- Et voilà, fit Jenny. Comme quoi il fallait les tenants et aboutissants de l'histoire avant de se faire un jugement.

- C'est clair, si j'avais su...

- Hey il m'a pété le nez quand même, fit alors Andy.

- Il a exagéré mais toi et Matthew l'avez mérité, fit Alice.

- J'avoue que là je suis d'accord, fit Ben.

- T'as qu'à lui dire, il t'offrira aussi un porte bonheur, fit Andy vexé.

" Merde... Maintenant j'ai l'air d'une folle furieuse... Faudrait que je m'excuse en plus... Super! Je vais encore être ridicule !"**********


À la fin de la journée de cours, Alice avait pris la décision d'aller dépenser ses cartes cadeaux dans les magasins autour du lycée mais elle allait devoir le faire seule. Les garçons préfèrant passer du temps ensemble, Becca devant voir sa mairesse de mère pour préparer des mondanités stupides, selon les propres termes de Becca; Jenny ayant elle autre chose à faire mais sans être rentrée dans les détails. Alice avait alors rassuré sa mère par texto signalant à chaque fois ce qu'elle faisait.[ MOI ]

Je viens de sortir du magasin de vêtements.


[ MAMAN]

Tu vas faire quoi maintenant ?[ MOI ]

Médiathèque, je vais m'acheter deux trois livres.


[ MAMAN]

D'accord, tu sais à quelle heure tu rentres?[ MOI ]

Papa passe me prendre à dix-neuf heures devant le lycée.


[ MAMAN]

Ok, tu m'envoies un message en partant vers le lycée.[ MOI ]

Promis ne t'inquiètes pas.


[ MAMAN]

Je m'inquiète parce que je tiens à ma fille.[ MOI ]

Je sais Maman, moi aussi je tiens à toi.


[ MAMAN]

T'as intérêt.[ MOI ]

Je sais, je fais attention.


[ MAMAN]

Tu veux manger quoi ce soir?[ MOI ]

Gratin de pâtes.


[ MAMAN]

Bon ok... Comme d'habitude.[ MOI ]

Et oui... Je t'aime à tout à l'heure


[ MAMAN]

Moi aussi je t'aime bisous.


Alice rangea son téléphone dans sa poche en entrant dans la médiathèque, elle allait se faire plaisir, elle avait vu sur son fil d'actualité que les fondateurs de HyperCube avaient publiés une sorte de biographie de la société et cela l'intéressait profondément. Elle passa devant les romans, les bandes dessinées et les comics de super-héros, ne s'y attardant nullement. Elle enchaîna par le rayon DVD et Blu-ray et observa les magnifiques coffrets collectors de certaines sagas, admirant le château de Poudlard dans le coffret de l'intégralité des films de la franchise et son prix exorbitant avant d'avancer dans le rayon CD et vinyles de musique. Elle remarqua que, dans la partie merchandising du rayon, la médiathèque vendait des t-shirts du groupe de musique Rammstein, le groupe qu'écoutaient Noah et Eva le jour de la rentrée et fût prise de remords par rapport à son comportement.

" Je ne peux pas le laisser croire que je le hais... Après tout ce sont ces imbéciles qui ont voulu pousser le jeu..."

Elle sortit son téléphone de sa poche et consulta alors le compte C³ de Noah comme le matin.NOAH KIELMANN.

SEIZE ANS.

HABITANT DE: SALEM, MASSACHUSETTS. OCCUPATION : LYCEEN À SALEM HIGH SCHOOL, SALEM.

DEMANDER EN AMI?

OUI - NON


Cette fois, elle appuya sur OUI faisant ainsi apparaître une nouvelle fenêtre.DÉSIREZ VOUS LAISSER UN MESSAGE AVEC VOTRE DEMANDE D'AMIS ?


Alice hésita un petit instant et finit par cliquer à l'intérieur de la fenêtre avant de se mettre à écrire un message.Noah, tu sais déjà que c'est Alice vu que je suis inscrite sous mon nom complet. Je voulais te dire que je m'excuse pour tout à l'heure, j'ai agi bêtement parce que je m'inquiètais pour Andy mais j'ai appris pourquoi ces débiles s'en sont pris à toi: la maladresse de Declan lors du cours de biologie. J'aimerais vraiment être amie avec toi, j'avais beaucoup apprécié notre discussion sur la littérature lors de la fête. S'il-te-plaît accepte moi, et si jamais tu vois ce message, sache que je repasse vers le lycée pour dix-neuf heures alors si tu n'es pas loin à cause de tes heures de colle, on pourrait discuter de vive voix. À plus. Bisous.


Elle relut son message et effaça le mot "bisous" estimant qu'ils n'étaient pas assez proches pour qu'elle puisse se le permettre après tout. Elle hésita encore un instant avant de cliquer sur ENVOI et rangea son téléphone avant de chercher son livre dans le rayon dédié. Il fallait reconnaître que Salem savait remercier HyperCube car comme dans la plupart des commerces de la ville, on pouvait aisément découvrir un rayon merchandising de la société pour acheter porte-clés, badge, bijoux et autres objets divers et variés à l'effigie de la marque ou de ses produits, de la même manière que l'on pouvait aisément trouver des objets des autres grandes marques.

Elle trouva alors aisément le livre désiré: " HyperCube, du garage à Salem". Elle le garda en main lisant le résumé qui n'apprenait pas grand chose sur le contenu et se dirigea vers la caisse. Il y avait tellement de monde qu'Alice soupira et changea de file pour se diriger vers la caisse automatique et scanna le code barre du livre avant de passer son téléphone.PAIEMENT EN COURS... VEUILLEZ PATIENTER... VOTRE CARTE CADEAU CULTURE A ÉTÉ DÉBITÉE DE QUINZE DOLLARS. BONNE JOURNÉE.


Alice récupéra alors son ticket de caisse et passa devant la borne qui détectait les clients qui sortaient leur proposant de prendre des photos avec leur acquisition. Elle montra alors son livre et sourit même si elle n'activerait pas sa candidature aux différents concours.MERCI DE VOTRE VISITE ET PROFITEZ BIEN DE VOS ACHATS.


Alice sortit ensuite de la médiathèque en rangeant son nouveau livre dans son sac à dos avant de regarder la rue. Il y avait pas mal de monde pour un lundi, chose rare en somme mais Alice n'y prêta aucune attention avant de remonter tranquillement la rue vers son lycée. Elle vérifia tout de même son téléphone et observa son bracelet au poignet.

" Ça demande du temps... Et il faut soi-disant vouloir qu'il porte chance... Noah était sans doute vraiment sincère quand il me l'a offert mais pourquoi il ne répond toujours pas?" pensa Alice avant de percuter par accident un homme en costume cravate.

- Pardon, veuillez m'excuser, fit alors Alice.

- Hm, grogna juste l'homme.

Alice le regarda et malgré son apparence soignée, il semblait ivre. Elle préféra donc continuer son chemin vers le lycée évitant ainsi qu'il ne s'énerve sur elle. Elle avançait tranquillement sans trop prêter attention quand elle entendit une phrase derrière elle.

- Hey, vous pourriez regarder ! faisait une voix de dame âgée. Ne vous excusez pas surtout, malotru!

Alice se retourna pour voir si la dame avait besoin d'aide mais elle se figea. La dame âgée qui ramassait son sac cabas plein de légumes avait en réalité été percutée par l'homme en costume cravate qu'elle même avait percuté. Il la suivait. Elle se retourna et prit le pli de marcher plus vite.

" Il veut se venger ? Non, c'est une rue passante."

Préférant vérifier par mesure de sécurité, elle s'arrêta devant une vitrine d'un confiseur et tourna la tête vers sa gauche, il était toujours là. Elle reprit sa route plus hâtivement.

" Merde mais qu'est-ce qu'il me veut? Laisse moi..."

Elle regardait de temps en temps derrière elle et il était toujours là, la suivant inlassablement. Elle se dépêcha réfléchissant rapidement et saisissant son téléphone. Elle sélectionna l'application d'Hexahedron permettant d'émettre un appel de détresse au commissariat du shérif local.ACTIVER APPEL DE SECOURS?

OUI - NON


Elle gardait son doigt au survol du OUI en cas de besoin. Cette application envoyait un appel de détresse avec les coordonnées GPS du téléphone pour que la police intervienne, ce qu'elle faisait en général dans les six minutes maximum suivant l'appel. Six longues minutes malheureusement et elles étaient largement suffisante pour vivre le pire. Alice réfléchit un instant et tourna à gauche à la seconde ruelle qui formait un carré dans le quartier pour permettre l'accès aux employés et aux livreurs des petits commerces. Dès qu'elle fut dans la ruelle, elle se retourna pour voir si l'homme la suivait toujours mais il n'apparut pas au coin de la ruelle.

" Ouf... Il ne me suivait pas du tout... Merde quelle conne j'ai paniqué pour rien" pensa alors Alice en soupirant de soulagement.

Soudain, son bras ne tenant pas le téléphone fut tiré en arrière et elle fut obligée de se retourner sur l'homme au costume cravate.

" Il a tourné dans la première ruelle et a fait le tour!!!! Je suis dans la merde" pensa-t-elle paniquée en cliquant sur OUI tandis que l'appel était envoyé.

- Ne me faites pas de mal c'était un accident, je ne l'ai pas fait exprès, dit elle morte de peur et suppliante.

L'homme ne répondit pas et lui administra ensuite pour seule réponse une claque d'une violence telle qu'elle aurait pû lui décrocher la mâchoire. Alice tomba alors au sol, son téléphone glissant sur le béton de la ruelle en affichant le message :APPEL DE DÉTRESSE ENVOYÉ. LA POLICE EST EN CHEMIN.


L'homme s'avança ensuite vers elle et la souleva pour la coller au mur tandis qu'Alice se débattait.

- J'ai appelé la police, laissez moi! dit elle en le frappant sur le torse.

L'homme attrapa sa tête et la cogna violemment contre le mur, Alice ressentant un liquide chaud dans son cou. Il lui avait ouvert la peau du cuir chevelu.

- AU SECOUUUUUUUURS!!!! hurla-t-elle avant qu'une nouvelle gifle ne lui soit administrée.

- Regarde moi, fit l'homme en saisissant son menton.

Alice fermait les yeux tant elle avait peur que sa courte vie ne prenne fin à cet endroit, une ruelle sombre. Elle imaginait déjà le chagrin de ses parents devant le drap à la morgue de l'hôpital.

- Regarde moi, fit alors une nouvelle fois l'homme.

Alice ouvrit les yeux et tomba sur ceux de son agresseur qui la fixaient. Ses yeux étaient étranges comme si une lueur démente les faisaient palpiter mais il y avait quelque chose en plus. Elle ignorait si c'était sa panique qui lui faisait voir cela mais il y avait comme un symbole au fond des iris de l'homme, comme un signe doré.

" Qu'est-ce que c'est que ça !!!" pensa Alice en proie à la peur.

- Obéis... Obéis... Obéis... répétait l'homme.

Elle ne comprenait nullement à quoi elle devait obéir et elle continuait de fixer les yeux étrange de l'homme. Elle avait tellement peur qu'elle n'était vraiment pas loin de s'uriner dessus.

- Obéis... Obéis... Obéis...

- Mais à quoi ? dit elle effrayée.

Alors que la terreur à laquelle Alice était en proie grimpait, elle cherchait de quoi se défendre mais la plaque qui fermait la benne à côté d'elle était abaissée, elle ne pouvait rien y prendre, ni barre de fer ni même une boîte de conserve pour l'écraser sur la tête de son agresseur. Puis il y eût un sifflement et elle vit un objet percuter la tête de son agresseur qui lâcha prise la faisant tomber lourdement sur ses genoux en se cachant le visage. Juste à côté d'elle retombèrent les débris de ce qui avait percuté l'homme pourtant si bien habillé : une brique. Quelqu'un était venu l'aider. Elle releva la tête et vit son agresseur debout devant elle, prêt à l'attaquer de nouveau.

" Mais... Pourquoi ?"

Elle vit alors l'homme être repoussé comme par une force invisible et elle tourna la tête vers son sauveur ou sa sauveuse. Elle eut juste le temps de voir passer une ombre avant que celle-ci et l'homme ne disparaisse derrière la benne masqués à sa vue. Elle entendait des bruits de bagarre mais la peur tétanisait ses jambes.

- Éveillé ! faisait la voix de l'homme avant un gros bruit.

La benne avait été percutée lourdement et elle entendit le bruit de quelque chose par terre qui glissa. Apparût alors au pied de la roulette de la benne un petit calepin.

- Éliminer ! fit alors l'homme sans doute en repoussant la personne qui venait de sauver Alice contre la benne au vu du bruit.

- Scheisse!!!! fit alors une seconde voix.

" C'est... de l'allemand? Alors c'est... Noah?"

- Éliminer !

- Pffff, soupira alors la seconde voix.

Soudain, elle vit le corps de l'homme au costume cravate être plaqué violemment contre le mur en face d'elle, à deux mètres du sol. Elle écarquilla les yeux, non seulement de ce fait mais également par le fait qu'il ne retombait pas.

" C'est quoi ça ?" pensa-t-elle surprise.

Elle vit alors la tête de l'homme percuter le mur, non pas une, non pas deux mais bien trois fois. À l'instant même où l'homme retomba au sol, la ruelle fut illuminée de deux lueurs colorées, une bleue et une rouge. Elle tourna la tête vers l'entrée de la ruelle et vit une voiture de shérif. Les secours était là. Elle réussit enfin à se relever en prenant appui sur la benne et regarda vers son sauveur mais l'obscurité de la ruelle l'empêcha de le discener.

- Noah? appela-t-elle.

Soudain la benne bougea toute seule bloquant le passage tandis que la forme qui l'avait sauvée fila dans la ruelle l'empêchant de la suivre. Elle entendit alors des pas derrière elle.

- Police ! fit un officier en arrivant. Alice?

Celle-ci se tourna vers la voix et découvrit Miles Garrison, le père de Jenny, son arme brandie sur l'homme.

- Monsieur Garrison ? fit alors Alice surprise.

- Tu vas bien? demanda alors le shérif.

- Oui... Il... Il... Il m'a agressée, fit alors Alice en pleurant déjà de soulagement.

Elle vit alors Miles Garrison approcher de l'homme inconscient et lui passer les menottes. Elle pouvait voir le carnet au sol et l'attrapa rapidement pour le cacher dans une de ses poches de pantalon.

- Il t'a fait quelque chose ? s'enquit le shérif.

- Des coups... c'est tout... fit Alice en touchant sa nuque pleine de sang. Ho mon Dieu! fit elle en voyant ses doigts rougis.

- Je vais t'emmener à l'hôpital et appeler tes parents, fit le shérif avant de prendre sa radio. Ici Garrison je suis sur un DEUX - QUATRE - ZÉRO. Le suspect est appréhendé sur mes coordonnées, dépêchez vous je dois emmener la victime à l'hôpital.

Alice récupéra son téléphone en tremblant quand le shérif vint l'aider à se déplacer.

- Tu as envie de vomir? demanda-t-il alors.

- Non, murmura Alice sous le choc.

- Je te poserai des questions à l'hôpital, on va y aller doucement.

Tandis que le shérif l'emmenait vers la voiture, elle chercha celui qu'elle pensait être Noah dans la rue mais il n'était pas au milieu de l'attroupement de badauds mais elle aurait juré avoir vu Eva quand elle fut installée dans la voiture.

" C'était Noah... Je suis sûre que c'était Noah... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et comment cet homme pouvait tenir en l'air?"**********


- Aïe, fit alors Alice tandis que l'aiguille en train de la recoudre traversait sa chair.

- Ça va ma chérie ? fit alors sa mère dans la petite pièce des urgences.

- Ça va... fit Alice laconiquement.

- Vous pourriez faire doucement, fit elle au médecin.

Sa mère faisait les cents pas depuis leur arrivée à elle, son mari et Dylan le petit frère d'Alice. Même si le scanner indiquait qu'il n'y avait aucun hématome ni traumatisme cranien, sa mère envisageait le pire. Alice était soutenue par son petit frère qui lui tenait la main à chaque fois que le médecin recousait un peu. Dans la pièce, il y avait également le shérif et sa fille qui avait été alertée par celui-ci.

- Comment c'est possible shérif ? s'énerva Kenneth le père d'Alice.

- Personne n'a soupçonné quoique ce soit, l'homme présentait bien, se justifia Miles.

- Et personne ne l'a entendue appeler à l'aide? renchérit le père de famille.

- Ken, calme toi, fit sa mère. Miles n'y est pour rien. Il est arrivé aussi vite qu'il a pu.

- Et pourquoi l'algorithme de sécurité du centre-ville n'a pas fonctionné ? fit alors Kenneth.

- Le système était en mise à jour, comme cela arrive parfois tu le sais bien, fit Miles.

Cela expliquait donc qu'elle avait dû appeler les secours, normalement cet algorithme est censé repérer les comportements suspects, comme le sien qui était clairement apeuré. Quand l'algorithme d'HyperCube repérait ce genre de choses, il envoyait une unité par mesure de prévention. Alice remarquait Jenny et son stress et celle-ci s'approcha.

- Ça va quand même ? demanda Jenny.

- J'ai mal partout, fit Alice avec un sourire un peu forcé.

- Quand même, en plein centre-ville, je comprends la colère de ton père, ajouta Jenny.

- J'ai senti que j'étais suivie, fit alors Alice. Et... hmmm voilà quoi.

- Il a essayé de... fit Jenny en s'interrompant à cause de la présence de Dylan.

- Non, heureusement, fit alors Alice comprenant que Jenny s'inquiétait d'une tentative de viol.

- Ma pauvre, dire que je n'étais pas loin, j'aurai dû être avec toi, répliqua Jenny.

- T'étais où ? demanda Alice.

- Avec d'autres amis, pas loin... éluda alors Jenny.

- Ton père est arrivé rapidement, fit Alice.

- C'est un super flic, fit Jenny amusée.

- Je sais...

Enfin le médecin chargé de la recoudre avait terminé son œuvre, et elle fut soulagée car elle put se redresser enfin. Jenny toucha alors son menton surprenant un peu Alice.

- Il ne t'a pas loupé le salaud, ta joue est bien rouge, dit elle.

- C'est la tête qui me fait mal, et mes genoux, dit Alice.

En relevant la tête, elle vit le shérif Garrison s'approcher avec ses parents.

- J'ai quelques questions à te poser Alice, fit Miles. Si tu veux bien.

- Allez y, Monsieur Garrison, pardon Shérif, se reprit Alice.

- Ce n'est pas grave. Jenny, sors et va à la voiture, c'est professionnel, dit il alors.

- Mais... Bon, je te textote tout à l'heure ma belle, fit Jenny en sortant.

Alice fit signe à son amie et se concentra sur le shérif.

- Vous êtes sûr Miles? fit sa mère. Elle ne devrait pas plutôt revenir plus tard vous voir.

- Emma, ce n'est qu'une formalité, il a été pris sur le fait alors autant laisser Alice tranquille ensuite. Tu es d'accord ? demanda Miles à Alice.

- Oui, pas de problème.

- Te semblait il ivre ou drogué ? demanda d'abord Miles.

- Il ne sentait pas l'alcool ni même le cannabis mais...

- D'où tu connais l'odeur du cannabis? demanda alors sa mère choquée.

- Emma, les lycéens simplement... Bon tu disais? reprit le shérif.

- Oui au lycée, je ne fume pas... Jenny non plus, se sentit elle obligée de préciser. Je disais qu'il ne sentait pas l'alcool mais il avait l'air dans un état second.

- D'accord... D'après les premiers tests il était à jeun, et il travaille pour HyperCube. On vérifiera si ce n'est pas un problème lié à ton travail Ken, fit le shérif.

- D'accord, je te ferai une liste de personnes qui ont été en concurrence avec moi, si ça peut t'aider, fit Kenneth Cornell.

- Bon, dis moi ce qu'il s'est passé, avec tes mots, d'accord ?

Alice inspira profondément et ferma les yeux avant de les poser sur le shérif.

- Je sortais de la médiathèque, j'avais acheté un livre... Je cherchais à ajouter quelqu'un en ami sur C³. Et je n'ai pas fait attention en marchant, j'ai percuté ce monsieur, expliqua Alice.

- Je t'ai déjà dit de ne pas être rivée sur ton téléphone dans la rue, fit sa mère consternée.

- Je vais m'en souvenir maintenant Maman, fit elle calmant immédiatement sa mère. Donc je me suis excusée, j'ai avancé et j'ai remarqué qu'il me suivait. Peu à peu, je me suis mise à paniquer et j'ai rejoint la ruelle en activant le message d'alerte.

- D'accord... Qu'est-ce-qu'il s'est passé ensuite?

- Il... il est arrivé dans mon dos, il m'a saisie et poussée contre le mur, près de la benne, expliqua Alice.

- Il t'a frappée ? demanda alors le shérif.

- Oui, je ne me souviens pas combien de fois mais il me tenait bloquée contre le mur, confirma Alice.

- Il était assommé quand je suis arrivé, comment as tu fait ?

Alice regarda alors le shérif, ignorant totalement ce qu'elle devait répondre. Si elle racontait la vérité, qui était si peu crédible dans le fond, surtout sur la partie où l'homme tenait en l'air, elle risquait non seulement de passer pour une folle mais sans doute de causer des soucis à Noah ou celui qu'elle avait estimé être Noah. Si par contre elle mentait, c'était dans une déposition officielle, un crime puni par la loi, comme tout faux témoignage, mais elle n'avait pas le choix.

- J'ai vu une brique sur la benne... J'ai tendu la main et je l'ai attrapée pour le frapper, fit alors Alice.

- Te souviens tu où ? demanda le shérif.

- Sur le côté... gauche du visage... Non droit, pardon, je l'ai frappé comme ça, fit elle en mimant un coup.

- D'accord, ce n'est pas grave si tout n'est pas clair, je comprends ton stress et dans ces moments là on ne cherche pas à retenir tout ce qui se passe, lui dit le shérif pour la rassurer. Ensuite ?

- Euh... fit Alice en réfléchissant bien pour mentir. J'ai tourné autour de la benne pour me défendre en attendant les secours, il m'a plaqué contre elle... J'avais... J'avais gardé la brique en main et j'ai réussi à frapper l'arrière de sa tête... Trois fois.

- Trois fois ? demanda sa mère surprise.

- Légitime défense Emma, fit Miles Garrison. C'est à ce moment là que je suis arrivé je suppose ?

- Oui...

- Pourquoi étais tu par terre quand je suis arrivé? Tu n'a pas fuit? fit il.

" Merde... Une excuse vite..."

- Je titubais... Je crois que mes jambes ne me tenait plus vraiment... Je me suis assise pour chercher mon téléphone et appeler Maman ou Papa, fit alors Alice.

- D'accord... Merci Alice, tu as eu beaucoup de courage, fit alors le shérif.

- Merci...

- Je dirai à Jenny de prendre tes cours demain, prends au moins une journée, car demain tout le lycée sera au courant mais d'ici le lendemain ils seront passés à autre chose, fit il avec un clin d'œil.

- D'accord... Merci.

Par la suite, elle récupéra sa veste et son sac en se murant dans le silence tandis que ses parents la ramenaient chez eux. Elle voyait son frère assez inquiet dans la voiture et elle le rassura en passant sa main dans ses cheveux. Ses parents semblaient très en colère mais nullement contre elle, ce qui la rassura en réalité ; ils en avaient surtout après le système de sécurité qui n'était pas totalement au point. Elle entendit d'ailleurs son père signifier qu'il contacterait ce service d'HyperCube pour leur spécifier qu'ils devraient activer les mises à jours autrement qu'en simultané pour éviter ce genre d'incident. Quand ils rentrèrent chez eux, Alice fonça dans sa chambre en enlevant sa veste sale et s'assit sur son lit les mains tremblantes. Sa mère ne mit pas longtemps pour venir la voir et s'assit sur le lit à côté d'elle avant de la prendre dans ses bras.

- C'est fini ma chérie, c'est fini...

- Je sais Maman, mais je n'arrive pas à croire que cela me soit arrivé, fit elle.

- Tu n'as été que légèrement blessée, c'est l'essentiel, fit sa mère. Tu mettras tes vêtements dans le couloir, je les laverai dès ce soir.

- Merci... Si je ne l'avais pas percuté...

- Tu ajoutais qui? demanda alors sa mère.

- Noah, c'est un nouvel élève... Il est dans ma classe, expliqua Alice.

- Un garçon ? fit sa mère suspicieuse.

- Un ami Maman, il est venu à mon anniversaire, justifia Alice.

- D'accord... Je te crois. Bon le médecin a donné des comprimés pour toi dormir et te remettre du choc. Demain tu pourras rester au lit et dormir, il en a donné d'autres. Ça te va? s'enquit sa mère en donnant un des comprimés.

- Merci Maman, Alice en le prenant.

- Dors bien et appelle moi de la nuit si tu fais un cauchemar... Je viendrai immédiatement, lui fit sa mère.

- D'accord merci... Je suis désolée de la peur que je vous ai causée, s'excusa Alice.

- Ne t'excuse pas ma chérie, tu n'y es pour rien, répondit sa mère avec douceur.

- D'accord, je me change et je me couche, je n'ai pas faim, fit elle alors.

Sa mère comprit et embrassa sa fille sur le front avant de sortir de la chambre. Alice enleva alors ses vêtements faisant une pile avant de se souvenir d'un détail. Elle ramassa son pantalon et chercha le calepin avant de mettre les vêtements dans le couloir, fermer les rideaux et de s'allonger sur son lit, son téléphone près d'elle. Elle hésitait énormément.

" C'est peut-être privé... Et je ne sais pas si c'est bien Noah..."

Elle alluma la lampe de chevet près d'elle et ouvrit le carnet.

- Mais qu'est-ce-que c'est que ce truc? marmonna Alice en écarquilla les yeux.

Toutes les pages de ce carnet étaient remplies de symboles étranges, assez décoratifs et constitués de spirales et de courbes. Il y en avait vraiment beaucoup de différents et des petites bulles. Elle était convaincues que c'était cela qu'elle avait vu dans les salles de classe. Elle tourna les pages cherchant à comprendre de quoi il s'agissait et s'allongea complètement sur le dos.

- Je n'y comprends absolument rien, fit alors Alice en refermant le calepin et le posant sur sa table de nuit.

Elle se plaça sur le côté et posa sa tête sur l'oreiller.

" Qu'est-ce que tu as écris là-dedans Noah? Est-ce seulement une écriture ou des dessins ? C'est différent du bracelet qui est tout en droites. Pourquoi t'es tu enfui si c'était toi hein?"

Elle bougea encore se replaçant sur le dos et soupirant.

" Je déteste ne pas comprendre... Je suis sûre que cela ne pouvait être que lui, je suis convaincue que c'était sa voix... Et puis c'était quoi dans l'oeil de cet homme? Ce n'était pas aussi stylisé que sur mon bracelet mais cela y ressemblait un peu... de loin. Et à quoi voulait il que j'obéisse? Je ne comprends rien... Mais heureusement que Noah est arrivé... Si c'était lui. Non, je suis certaine que c'était Noah, c'était obligé, cette façon de bouger... Et je suis sûre qu'il a vérifié que j'allais bien... Mais comment a-t-il pu faire tout cela?"

Alice se redressa alors dans son lit, cherchant à additionner les informations.

" Non... Il a soulevé cet homme... C'est impossible. Et pourtant ça y ressemble. Dans la classe de biologie, les choses qui tombaient c'était lui? Les types qui harcelaient Eva qui sont tombés, c'était lui aussi? Le H de son prénom sur le Ouija? Le ballon qui fait des trucs bizarres et qui semblait lui obéir ? Impossible... Et pourtant, la brique, cet homme... Il l'a bien soulevé sans le toucher non? Et puis la benne quand j'ai voulu le rattraper... Elle a bougé toute seule. Un instant... Cet homme a dit autre chose que obéis... Il a dit éveillé quand il a parlé à Noah enfin si l'on peut dire parler. C'est quoi un éveillé ? Et bon sang Noah, c'est vraiment toi qui fait tout ces trucs étranges ? Qui es tu? Et qu'est-ce-que tu peux bien venir faire à Salem? Ta sœur l'a dit, vous n'êtes pas là pour ça... Mais pour quoi ?"

À force de se triturer les méninges, le sommeil la gagna alors, un sommeil compliqué, rempli de symboles qu'elle ne connaissait pas et qui étrangement remplacèrent ce qui aurait été plus logique : un cauchemar sur son agresseur. Mais non, Alice n'avait que ces symboles étranges dans ses rêves car elle voulait comprendre... Tout comprendre.


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