Un pour quatre
Bonjour à tous ! Et bienvenus pour ce troisième chapitre de Un pour Quatre !
Je suis contente de voir que cette histoire attire des gens. Des histoires originales, ce n'est pas forcément ce qui attire sur un site qui s'appelle FANFICTION.FR XD
Mais je suis contente. Et j'aime voir que ça vous plaît ^^
J'espère que ce chapitre sera à la hauteur de vos attentes, et qu'il vous donnera envie de revenir l'année prochaine !
Bonne lecture à tous !
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-Nooooooon…
-Quoi, encore ?
-Je veux pas y alleeeeeeeer…
-Ne fais pas l’idiote ! C’est important !
-Mais je suis fatiguééééée…
-Ce n’est pas négociable !
-On peut pas faire semblant d’être malaaaaaaaade ?
-Non ! On a déjà grillé notre joker du mois !
-Pfffffffff…
-Allez ! A la une, à la deux…
-J’ai compris…
Nous nous levons finalement, même si ce n’était pas gagné. Dehors, il fait encore nuit. Il fait nuit tôt, maintenant.
-C’est déprimant.
-Oh pitié Fly, calme-toi !
Notre sac est lourd. Le trieur à l’intérieur est plein à ras bord. Après s’être habillés, et avoir accroché autour de notre cou un pendentif argenté, nous attrapons un cookie, et partons au lycée.
Nous sommes toujours au lycée. Le temps a passé, depuis la dernière fois que nous avons écrite… Comme la dernière fois, d’ailleurs. Ecrire une fois par ans, cela permet de garder de l’intérêt.
-… Non…
-Luna, ne fait pas cette tête !
-Mais les gens veulent des chapitres ! Regarde les commentaires !
-Peut-être, mais la patience est une vertu très importante, de nos jours !
-Tu as juste la flemme.
-Dit celle qui ne veut pas se lever le matin !
Il fait froid, de la vapeur sort de notre bouche. On ne prend même pas le temps de mettre des écouteurs. Nous sommes déjà en retard. La route se contentera du silence habituel.
-… Tarna…
-Oui ?
-Va voir un psy. Tu rentres dans la phase grave de la dépression.
-Hey !
Cette année… Est bien plus triste que l’année dernière. Le stress des nouvelles épreuves du bac, des amis qui vont et viennent…
Et, bien sûr, ce sentiment qui ne nous quitte plus.
Nous tournons la tête derrière nous. Nous sommes observées. Nous le sentons, au plus profond de nous-même. Nous ne sommes pas, plus à l’aise ici. Le lycée est encore épargné. Pour combien de temps, seulement…
Il suffit de fermer les yeux pour sentir cette lourdeur sur nous. Ce sentiment dure depuis plusieurs mois. Presque depuis la rentrée, en fait. Et se faire observer, vous le devinez, est insupportable.
Nous levons la tête. Un rideau sur la fenêtre des voisins vient de bouger.
-Ne soit pas si parano, Tarna ! C’est sans doute leur enfant ! Tu sais qu’ils ont des enfants !
-Des enfants insupportables, oui…
-Peut être que vous avez raison, mais je ne peux pas m’empêcher de me sentir mal.
-Ne t’inquiète pas, Tarna. Je ne laisserais personne vous faire du mal.
-Eilie, ta bonté te perdra.
-Je sais.
Sans nous retourner à nouveau, nous arrivons à notre arrêt de bus. Nous voulons partir loin d’ici, vite. Très vite.
-Plutôt toi.
-J’aimerais te rassurer Tarna, mais… J’ai peur aussi…
-Oh, Luna…
Nous redressons la tête pour voir l’arrêt. C’est un miracle, le bus n’est pas encore arrivé. D’habitude, nous sommes toujours en retard.
Selena et Robin nous y attendent déjà.
-Prêts pour une journée de bonheur ? Nous demandons
-Noooon… Je suis tellement fatiguée en ce moment. Répond Selena
Nous rions un peu devant son air dépité. Robin ne dit rien, mais son sourire narquois est bien plus loquace que n’importe quel mot.
Le bus arrive, nous entrons, le chemin se fait sans encombre. Et nous fermons les yeux.
-Pour tenter de rattraper du sommeil ?
-Je pense que oui…
Après une trentaine de minutes, nous voici devant le lycée. Nous rentrons alors. Et sourions. Nos amis sont déjà là, nous attendant.
Anna et Noé ne sont plus dans notre classe. Selena et Robin ne le sont pas cette année, comme l’année dernière. Quant à Léo et Florian…
-Snif… Snif…
-Fly, s’il te plait…
-Mais j’ai perdu mon frangin ! Il a disparu, disparu ! Comme ça, du jour au lendemain, plus de nouvelles, plus…
-Fly, s’il est parti, c’est qu’il ne te mérite pas !
-Mais…
-Pas de mais ! Il est parti il est parti, c’est tout. Ce sont des choses qui arrivent dans la vie. Les gens vont et viennent. Il faut que tu tournes la page, il ne va pas revenir. Alors regarde devant toi au lieu de laisser ce boulet te trainer en arrière.
-… Wow… Luna…
-J’aime pas te voir triste…
-Salut. Nous faisons, ensommeillées
-Salut. Répond Anna
Elle nous serre la main. Puis, nous commençons à monter vers le bâtiment. Le matin, nous ne sommes jamais vraiment de bonne humeur. Nous sommes silencieuses.
Enfin… Presque. Il y a bien une personne qui arrive à faire rayonner notre journée.
Angèle.
Elle est toujours notre amie, et nous nous parlons toujours. Elle est bien plus ouverte, maintenant !
-Ça me fait tellement plaisir…
-Eilie, tu reprends le regard louche.
-Laisse-moi, tu veux ?
Même si nous sommes dans un mauvais poil, elle arrive à nous faire rire, à nous relaxer… Tous le monde à ça. Une personne, un loisir, quelque chose qui nous fait du bien.
Pour nous, c’est Angèle.
-Enfin nous…
-Plus Eilie qu’autre chose.
-Mais je vous embête à la fin !
-Moi le truc qui me détend c’est pas Angèle, c’est jouer aux jeux vidéo…
-Moi c’est écrire.
-Voir des trucs drôles !
-… Vous êtes sûrs que ça intéresse nos lecteurs ?
-…
-…
-…
-Je me disais aussi.
Bref. Il ne nous reste plus qu’à…
-Louise !
… La trouver.
La jeune brune court vers nous. Elle est habillée simplement : tee shirt gris, jean bleu. Mais elle est vraiment souriante.
-Salut. Nous répondons
-Salut !
Elle s’arrête à notre niveau.
-Comment ça va aujourd’hui ?
-Tarna, laisse là moi celle-là !
-… Fly, je te jure que si tu…
-Ait confiancccccce…
-…
-Comme un lundi matin avec une dissertation cet après-midi. Nous répondons
-Hahaha ! Je crois que je me sens pareil ! Elle sourit
On rit un peu.
-Il va tout de même bien falloir qu’on survive, toutes les deux !
-Qui te dis que j’ai envie de survivre ? Je suis trop fatiguée en ce moment… Nous renchérissons
-Hm ? Tu sais, il reste une pauvre semaine avant les vacances. Tu pourras survivre 5 jours de plus ? Demande Angèle
-J’ai de sérieux doutes.
Elle pouffe encore un coup.
-Tu m’as promis qu’on jouerait à Luigi’s Mansion 3 ensemble, je t’interdis de mourir avant !
-… Quand ça ?
-Vendredi, idiote !
-Quoi ? Mémoire sélective !
-Donc tu as choisi de ne pas t’en souvenir ?
-Euh…
-Eilie ? Pourquoi tu fais peur d’un coup ?
-… Rien, Luna. Rien.
-… Ok je te laisse le corps hein j’y vais.
-Ou exactement ? On est toutes les quatre dans la même pièce sombre, je te rappelle !
-Je vais dans un coin de la pièce sombre !
-Mais c’est une pièce circu…
-LA FERME LUNA !!!
-Louise ? Bonjour ? Fait Angèle
-Oh, pardon, j’ai eu une absence ! Nous répondons
-J’ai remarqué, oui !
Coupant court à la conversation, la sonnerie et sa douce mélodie retentie. Nous regardons Angèle une minute.
-Je suppose que je dois y aller.
-Triste… Vraiment triste… Nous soupirons
-On se retrouve ce midi de toute façon ! Elle répond
-Oui ! Sans faute !
Elle part avec un petit signe, et disparait dans le bâtiment. Nous restons figées un petit moment.
-On fait quoi maintenant ?
-Snif… Snif…
-Oh non… Pitié Luna…
-FLY !!! REPARE TES ERREURS !!!
-Non, non, c’est… C’est rien…
-Oh non ! Luna !
-Hein ?
-Je te jure je voulais pas te faire pleurer je suis désolée !
-F… Fly ?
-Tu dois être la personne que je veux le moins faire pleurer sur cette fichue planète tu es trop précieuse arrête de pleurer ou je pleure aussi !
-Fly… ça me fait chaud au cœur… Merci…
-…
-…
-Est-ce qu’on est en train de voir deux de nos sœurs ou doubles ou clones ou quoi qu’elles soient en train de pleurer dans les bras l’une de l’autre ?
-Je crois que oui, Tarna.
-… Je suis fatiguée d’un coup…
-Je prend le corps.
-Lunaaaaaaa…
-Flyyyyyyyy…
-C’est pire qu’une mauvaise série de romance là !
-Je prend le corps. Définitif.
Nous retrouvons enfin nos esprits.
-Joli.
Et a présent, nous partons en direction des salles d’études. Pour faire quelque chose, en attendant midi.
Nous n’avons que ça à faire, de toute façon.
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Nous regardons autour de nous. Nous respirons enfin. Ce cours de SVT était… Epuisant.
-Même pour toi Tarna ? Wow.
-Je sais, c’est exceptionnel.
-Tu sais que je ne pensais même pas que tu étais humaine ?
-…
-Tu viens de renverser ma vision de l’existence.
-Oh la ferme !
Nous arrivons dans une salle. La salle chauffée dans laquelle les lycéens vont se reposer, entre deux cours. Nous irons manger un peu plus tard.
Nous sourions. Angèle et Anna sont déjà là, parlant gaiement de nous ne savons quoi.
-Salut ! Nous faisons
Nous nous installons à leur côté.
-Salut ! Enfin terminé ton cours ? Lance Anna
-Oui, c’était si long !
-Fly !
-Désolée ?
-Au moins elle est de meilleure humeur…
-Je t’accord ce point, Eilie.
-Je croyais que tu aimais bien la SVT ! Coupe Angèle
-Je le croyais aussi !
Elle se met à rire un peu.
-…
-Eilie, tu refais ce regard…
-Shhh ! Ne dit rien, Luna !
-Mais pourquoi !
-Parce que !
-Tu es vraiment idiote quand tu veux !
-Et alors ?
-Euh… Bonjour ? Moi et Tarna on est encore là ?
-Vous avez oublié notre présence ?
-Oui, et ça ne vous ferait pas de mal !
-Hein ?
-On ne voit pas assez Luna !
-Mais… Eilie, tu vas bien ?
-Ca ne me dérange pas d’être plus présente mais…
-Je pense que nous sommes toutes présente un moment égal de temps.
-Mais Luna est la favorite des fans !
-…
-…
-…
-De qui je suis la favorite, exactement ?
-J’ai fait un sondage, tu es la favorite !
-Combien de personnes ont participés au sondage, déjà, Eilie ?
-… Une ?
-Mais Eilie enfin ça compte pas !
-Hey ! Je suis la favorite d’une personne, c’est génial !
-Deux.
-Deux ?
-Deux ! Franchement entre toi Tarna et Eilie tu es de loin la plus supportable.
-Fly !
-Quoi, c’est vrai !
-J’accepte ton compliment seulement si tu te calme, et commence enfin à respecter Eiilie et Tarna !
-Ce n’est pas grave, Luna.
-C’est gentil de ta part.
-Mais comment on en est venu à parler de ça déjà ?
-Euh...
-N’esquive pas la question, Fly !
-Le jour ou je m’excuserais à toi, Tarna, il pleuvra des grenouilles.
-…
-Note le bien.
-Louise ? Tu es encore sur Terre ? Lance Anna
Nous secouons la tête. Nous sommes si souvent distraites, ces temps-ci…
-Qui gère ?
-Je peux m’en occuper.
-Merci, Eilie.
-Désolée, j’ai eu un moment d’absence.
-Ce n’est rien. On a l’habitude. Répond Angèle
Elle sourit.
-Tu manges quand ? Elle demande
-J’attends Robin, il termine à 12h. Nous affirmons
-Je vais l’attendre avec toi dans ce cas !
-Idem ! Rétorque Anna
-Merci !
Nous respirons un peu plus fort, souriante. Angèle n’est plus aussi timide qu’a son arrivée ici. Elle sourit plus souvent, elle rit plus souvent, et même si elle n’ose pas encore vraiment aller vers les gens…
Elle a une bande d’amis. Et tous ceux dans notre classe l’aiment. Comment ne pas l’aimer ?
-… Eilie, si tu dis ça parce que tu…
-Chut.
-Non, non, ce n’est pas négociable, je veux savoir…
-J’ai dit chut.
-Eil…
-Chut !
-Louise…
Anna se penche un peu en avant. Elle semble soudainement inquiète, gênée, suspicieuse peut être ?
-Tu connais cette fille ?
Nous nous retournons. Une fille est en train de nous regarder intensément.
-Je vous l’avais dit que personne ne résisterait à mes charmes.
-Non, attends Fly, c’est louche.
-C’est Lucie. Elle est dans notre classe. Affirme Angèle
-Je ne la connais pas vraiment… Pourquoi elle m’observe comme ça ? Nous demandons
-Je n’en sais rien… Mais c’est flippant. Reprend Anna
Elle détourne enfin la tête, pour parler à une de ses amies. Elle reprend alors un sourire normal, un regard normal… Comme si elle avait été possédée.
-Je ne me sens pas très à l’aise…
-Louise ? Demande Angèle
-J’ai besoin… Juste… Un peu d’air.
Nous sortons alors, et allons dans le parc. Nous respirons un bon coup.
-C’est vraiment bizarre… Déjà ce matin… Je crois pas me souvenir qu’on nous ai observé au lycée, déjà.
-Il nous arrive vraiment un truc.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ces derniers mois, pour qu’on se retrouve dans cette situation ?
-Je n’en sais rien, ça commence vraiment, VRAIMENT…
La sonnerie nous coupe dans notre pensée.
-Fly, calme-toi. Nous ne pouvons pas faire grand-chose, pour l’instant. D’accord ?
-Mais…
-Restons calme, et allons manger, d’accord ?
-… D’accord, Eilie. Pour l’instant.
-Merci.
Nous nous dirigeons rapidement vers le self, afin de rejoindre Robin. Angèle et Anna sont devant, alors que Noé et Robin arrivent.
-Il ne manque plus que Selena ! Lance Anna
-Elle ne finit pas à 13h ? Demande Noé
-Non, non, je suis déjà là !
Elle sourit en arrivant vers nous.
-Enfin ! C’est pas trop tôt ! Critique Robin
-Oh ça va toi. J’y peux rien s’il nous ont lâché en retard. Rétorque Selena
-Alors on y va ? Demande Angèle
-Minute. Ou est Léo ? Reprend Noé
Petit silence.
-Il boude. Nous répondons
-Hein ? Insiste Noé
-J’existe. Alors il boude.
-Fly, c’est vraiment, vraiment…
-Oh ça va…
-Allons y alors…
On commence à monter.
-Je me demande…
-Hm ?
-Il en veut à laquelle exactement, Léo ?
-Luna, tu ne devrais pas te poser ce genre de questions.
-Pourtant, j’ai une théorie.
-Attention, je soupçonne quelque chose.
-Je pense que c’est Fly.
-Bingo.
-Navrée, chère amie, mais tu es la plus colérique d’entre nous. Tu as un sang chaud, trop chaud.
-Dois je te rappeler que tu es horriblement vantarde et pédante, tu te prends pour la meilleure du monde, et tu es à la limite de la crise de larme lorsqu’il y a un imprévu ?
-Qu…
-Et Eilie, elle parait toute gentille comme ça mais tu es horriblement hypocrite et faussement humble ! Sans oublier que tu es une psychopathe rancunière !
-Fly !
-Et Luna… Non, non Luna, ça va. Tu es cool. On ne peut pas t’en vouloir.
-… Merci… Mais ce que tu as dit aux autres, c’est méchant ! Retire ça !
-Euh… Et si nous cherchions la vérité ailleurs ?
-C’est à cause de Tarna qu’on voulait s’isoler un peu…
-Et c’est moi qui ai écrit la lettre.
-Je ne pense pas que ça soit de ta faute, Eilie. Il n’a lu qu’une phrase.
-Même…
-…
-…
-…
-…
-Bien… Qui prends le corps ? J’ai besoin de réfléchir.
-Je m’en occupe !
-Bonne chance Luna !
Nous nous asseyons à une table, avec les autres. C’est un repas classique, mais pas mauvais.
-Vous avez fait quoi ce matin ? Nous demandons
-Dormi. Répond Noé
-Rien. Répond Selena
-Travailler. Répond Anna
-Très intéressant… Et toi Robin ? Nous soufflons
-Les trois à la fois.
-C’était si FACILE. Nous critiquons
-Oui. Mais la simplicité, c’est parfois mieux. Retiens-le, Micheline.
-Pfff…
Angèle rit un peu.
-Et toi, qu’est ce que tu as fait ? Nous demandons
-Rien de bien spécial, j’en ai peur. Répond Angèle
-Tu plaisantes ? Elle n’a pas arrêté de dessiner toute l’heure ! Dénonce Anna
-Mais ce n’était que des bonhommes bâtons ! Rétorque Angèle
-Mais c’est génial les bonhommes bâtons ! Nous renchérissons
-Tu es sérieuse Luna ?
-C’est sous côté ! Les bonhommes bâtons, ce sont les meilleurs !
-… Oui oui si tu veux…
-Non… Regarde les dessins d’Anna, ou même les tiens ! Soupire Angèle
-Non, moi je suis d’accord avec Louise, c’est génial les bonhommes bâtons ! Reprend Noé
-Est-ce qu’on va vraiment faire un débat sur un fichu bonhomme bâton ? Demande Anna
-Oui !
Nous nous mettons à rire à notre tour. Parler de sujets débiles, ça fait vraiment du bien !
Nous mordons dans un bout de viande, en regardant les autres. Robin fait presque un scandale, alors que Noé argumente sur la beauté des courbures d’une tête de bonhomme bâton.
-… Luna, regarde… Devant nous, droite, au fond.
-Non, c’est impossible…
Nous en lâchons notre fourchette. Selena se tourne immédiatement vers nous.
-Ça va ? Elle demande
-Ce que j’ai dit n’étais pas digne d’un drop the fourchette, enfin ! Reprend Robin
-Je… Nous tentons
-Luna ! Tout va bien ?
-O… Oui, Fly…
-Non, non ça ne va pas du tout !
-Je… Je ne veux plus contrôler le corps, prenez-le à ma place…
-Je m’en occupe, Luna. Eilie, Fly, occupez-vous d’elle, elle tremble vraiment trop.
-Ce n’est rien, je vous rassure. Nous affirmons
-Non, ne dit pas ça Louise, d’accord ? Il y a deux secondes, tu avais l’air terrifiée ! Rétorque Anna
-Peut-être, mais je vais beaucoup mieux à présent. N’en parlons pas. Nous affirmons
-Louise… Murmure Angèle
-N’en parlons pas !
Plutôt involontairement, nous frappons la table. Un silence s’impose.
-… Je suis désolée.
-Je peux savoir ce qui t’a pris, exactement ? Demande Noé
-J’ai besoin d’un peu d’air. A plus tard. Nous répondons
Sans attendre, nous sortons. Rapidement. Presque tremblantes. Il faut sortir d’ici, le plus rapidement possible.
Mais en sortant…
Comment ne pas regarder la table de six, garçons et filles, qui nous observent attentivement ?
Plus tard
C’est dorénavant la récréation de l’après-midi. Les journées sont longues, très, très longues.
Nous sommes au beau milieu du parc, sur un banc. Un banc de bois. Nous respirons lentement. Et nous sommes seules. Nous n’avons pas croisé les autres depuis ce midi. Mais ce n’est pas vraiment grave, nous avions besoin d’êtres seules…
Ou plutôt, entre nous.
-J’ai encore ce sentiment…
-Moi aussi, Luna. Et cela ne me rassure pas vraiment.
-Qui pourrait nous observer comme ça ? Nos voisins, c’est normal, ce sont des idiots. On connait un peu Lucie, mais sans plus… Et ces gens au self sont de purs inconnus. Il n’y a aucun pattern, aucune raison !
-… Les filles…
-Fly ?
-Est-ce que vous croyez… Qu’on est découverte ?
-…
-…
-…
-…
-Non. Non, c’est purement et simplement impossible. Tu m’entends ?
-Personne ne pourrait nous découvrir ainsi.
-Mais pourquoi nous observes t’on alors ! Vous avez une explication ? N’importe quoi ? Non ! Parce qu’il n’y en a pas !
-Fly…
-Ces gens… Ca n’a aucun sens qu’ils nous observent comme ça ! On a pas le plus beau visage du coin, je vous rappelle !
-Ce n’est pas la peine de paniquer, d’accord ? Calme-toi, je t’en prie…
-J’ESSAIE !!! Croyez-moi, j’essaie… Mais je ne veux pas… Qu’est-ce que les gens nous feraient, si… Si…
-Fly… Tout va bien se passer, d’accord ? Personne ne nous a découvertes.
-… Je veux bien essayer de te croire.
-Louise !
Nous relevons la tête.
-Eilie ?
-Je m’en charge.
Tous les autres arrivent. Angèle et Selena sont devant, suivies par Noé, Robin et Anna.
-Te voilà enfin ! Nous t’avons cherché partout ! Lance Selena
-Tu l’as cherché partout, plutôt. Je sais que Micheline est… Tente Robin
-Tait toi, tu l’as cherché aussi !
Selena s’assoit à côté de nous.
-Pourquoi tu avais cet air ce midi ? Et pourquoi tu es partie comme ça ? Elle demande
-Ce n’est rien. Je vous jure. Nous affirmons
-Arrête de mentir cinq minutes ! Rétorque Noé. Tu sais très bien que tu peux tout nous dire, et que de toute manière, on lit en toi comme un livre ouvert !
Nous restons en silence quelques secondes.
-…
-Tu penses qu’on devrait le leur dire ?
-Je n’en sais rien.
-Je pense que si.
-Je pense que non ! Imagine s’ils font partis du complot !
-Tu ne leur fais pas confiance ?!
-Non, je ne leur fais pas confiance ! Ils pourraient très bien partir, nous laisser dans nos problèmes, pire, rejoindre les rangs ennemis !
-Fly… Ce n’est pas correct. Tu ne devrais pas te méfier comme ça.
-Je ne pourrais pas m’en fiche plus, Eilie !
-Calmez-vous ! Toutes les deux ! Je prends le corps !
-Hein ? Lu…
-Non négociable !
-J’ai l’impression de me faire observer ces derniers… Mois. Nous affirmons
Nous soupirons, et continuons, devant la non réaction des autres.
-Ca commençait pas juste les voisins, mais maintenant, même ici… Il y a des gens qui nous observent. Ce midi, ils étaient six. Et je commence… A avoir peur.
-Oh non…
Etrangement, Selena semble complètement paniquée.
-Qui sont ces personnes ! Est-ce que tu en a reconnues ? Elle demande
-Eh bien, il y a Lucie, et nos voisins, mais ceux de ce midi… Je ne les connais pas. Il y avait quoi… Une personne avec des cheveux verts, une brune, deux blondes… Mais je ne me souviens pas des autres. Nous murmurons
-D’accord, je vais leur…
-Selena, calme-toi enfin ! Tente Anna
Noé s’installe à son tour.
-Tu dois rêver, c’est sûr. C’est un hasard. Ne t’inquiète pas pour ça, s’il te plait.
-Hein ? Nous faisons
-Ecoute. Je n’ai personnellement rien remarqué. Ne va pas t’inquiéter pour ça. Reprend Noé. Ça ne ferait que te rajouter un problème, et cette année, on sait tous que tu en as beaucoup trop.
-…
-Si quelqu’un t’observe effectivement, je m’en charge. Mais tu ne devrais pas t’inquiéter.
-Tout de même… Se sentir espionné comme ça n’est pas normal… Et tu as vu la réaction de Louise, elle était terrifiée ce midi ! Rétorque Angèle
-Certes, mais… Tente Noé
-Non pas de mais ! Je vais voir immédiatement ceux de ce midi, d’accord ? Coupe Selena
Elle commence à partir.
-Si c’est ce que je pense… Oh non, non, ça ne peut pas être ça.
Elle disparait alors plus loin.
-Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Nous demandons
-Elle est inquiète pour toi sans doute. Souffle Robin
Il se tourne vers nous.
-Moi je pense juste que tu as des visions, ma pauvre Louise !
-… Peut-être, après tout… Nous cédons
-Non, je suis d’accord avec Selena. C’est bizarre. Souffle Angèle
Elle semble réfléchir.
-Tu en penses quoi Anna ? Elle demande
-Moi ? Reprend Anna
-Je ne vois pas d’autres Anna ici !
Anna sourit en coin.
-Je pense pas que quelqu’un t’observe. Pourquoi toi, en plus ? Tu nous cache quelque chose ?
-Mince, le chien ! Nous nous écrions
Les autres nous regardent, et nous nous mettons à rire, accompagnées d’Anna, Robin et Noé. Angèle semble plus dubitative.
-Le chien ? Elle insiste
-Oh, Angèle, croit moi… Commence Robin
Il s’approche de nous, et sourit.
-Tu ne veux pas savoir.
Nous rions un peu.
-Plus sérieusement, non, je n’ai rien à cacher, et je ne suis pas rassurée… Nous faisons
-Tout va bien se passer. Je te l’assure. Affirme Angèle
Nous sourions.
-Je l’espère.
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-Luna ?
-Hm ?
-Tiens, prends. Ça va te faire du bien.
Eilie tend à Luna un chocolat chaud nouvellement fait. Luna, assise sur le canapé du salon, le prend sans discuter. Elle a l’air sombre depuis une heure, maintenant.
-On n’aurais pas dû leur dire… Souffle Fly. Tu es trop gentille, Luna.
-Encore là-dessus, Fly ?
Tarna s’approche, quelques feuilles en main.
-Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Demande Eilie
-Je vais noter tous les noms de ceux qui nous ont observés, à partir de maintenant.
-Tarna… Murmure Eilie
-Quoi ? Reprend Tarna. Peut-être qu’il y a un lien entre toutes ces personnes ! Je suis sûre…
-Tarna !
Eilie se redresse.
-Tu ne vois pas que Luna est déjà terrorisée ? Evite de parler de ça ici, s’il te plait !
-…
Tarna se tourne vers Luna, tenant son chocolat chaud, l’air très peu rassuré.
-Désolée. Je vais partir dans la chambre. Souffle Tarna
-Non, tu peux rester. Sourit Luna
Elle pose sa tasse, et va voir Tarna.
-Je devrais pas paniquer autant, c’est tout. J’ai juste… Peur que quelqu’un découvre pour nous… Comme l’a dit Fly… Et même si je fais confiance à nos amis…
-Luna. Reprend Eilie
Elle s’approche, et attrape le visage de Luna entre ses mains.
-Personne ne va nous trouver, d’accord ? Personne.
-Mais…
-J’ai dit ?
-Personne ?
-Alors c’est personne.
Luna sourit un peu.
-Tu as raison ! Ça me va pas le visage triste. Je dois sourire !
Elle lâche, pour affirmer ses dires, son plus beau sourire. Eilie et Fly font de même.
-Ca te va beaucoup mieux, tout de même ! Fait Fly
-Merci ! Fait Luna
Un petit silence s’impose.
-Bien. Je vais faire la liste. Affirme Tarna. Je vous promets qu’à la vingtième personne différente, on porte plainte. Deal ?
-Deal. Répond Eilie
Elle part vers la cuisine.
-Je vais nous préparer des cookies. Luna, tu m’aides ?
-Avec plaisir !
Elles partent toutes les deux. Tarna regarde le duo partir dans la cuisine. Puis, Fly s’approche d’elle.
-J’espère que ce n’est qu’une phase. Souffle Fly
-Je le pense. Ça me parait trop étrange. Nous sommes restées discrètes pendant 16 ans, et tu vas me dire qu’on nous a trouvé maintenant ?
-C’est bizarre, mais pour être honnête, nous vivons toutes les quatre dans le même corps depuis aussi loin qu’on se souvienne. On est plus à ça près.
-… En fait, je crois que je suis d’accord avec toi.
Elles se sourient.
-Pour une fois qu’on est d’accord sur quelque chose. Lance Fly
-C’est sûr c’est un évènement.
-Quel jour on est aujourd’hui ? Le 3 février ?
-Alors ce jour deviendra un nouveau jour férié ! Annonce Tarna
Elles rient toutes les deux.
-Au lieu de dire des bêtises, s’il vous plait, vous pouvez venir nous aidez ? Lance Luna
Les deux filles autour de la table se tournent.
-Oui, oui, on arrive ! Fait Tarna
-Super ! Alors… Fly, sort les pépites, Eilie, la farine, Tarna, le beurre ! Fait Luna
-A vos ordres, chef ! Répondent les trois autres
Elles sourient toutes les quatre, et s’attèlent à leur tâche.
Pendant un instant, elles oublient qu’elles se font observer sans arrêt. Pendant un instant de paix, elles oublient qu’elles sont terrorisées à l’intérieur d’elles-mêmes.
Pendant un instant.
Elle oublie qu’elle peut les voir.
Qu’el#le #eut le# vo#r.
#u’e##e… #eu#…
L##… V#ir…
V###…
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-Je ne veux pas qu’elle vienne… Vous m’entendez, je refuse catégoriquement qu’elle vienne !
-Madame, je vous en prie, restez calme !
Je me débats légèrement. Je sais, c’est sans aucun doute ridicule, mais elle ne doit pas les voir, pas elle… Je croyais m’être assez bien cachée…
Comment ! Comment as t’elle fait pour me… Pour NOUS retrouver !
-Elle ne verra pas vos filles, si c’est ce que vous souhaitez. Ne vous inquiétez pas.
-Vous ne comprenez pas… Il faut qu’elle sorte, qu’elle s’en aille…
Je commence même à pleurer sous le désespoir. Il lui suffit de les voir pour… Pour… Non, non il ne faut pas qu’elle les voit, elle n’aurait même pas du savoir…
-Madame ! Votre rythme cardiaque !
-Je dois changer d’hôpital… Je dois absolument changer d’hôpital…
-Madame, je vous en prie, restez raisonnable !
-Vous ne comprenez pas ! Vous ne comprenez pas !
Je ne veux pas qu’elle les trouve… Si… Si… Si elle les voit… Elle va en choisir une, elle va la maudire, elle, elle…
Non, non, non je ne veux pas qu’elle leur fasse du mal, je refuse qu’elle leur fasse du mal ! Je suis terrorisée, terrorisée, mes filles ne sont même pas avec moi, elles sont dans une autre salle, loin, loin de moi, loin de la protection qu’il pourrait amener…
Je veux les voir… Je ne veux pas…
Ne #e p#end p## #es f###es… #######…
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