Je suis une Légende
Maxime se précipita vers le lieu de l'action et vit que Canigou était attaqué par des chiens infectés. Le survivant prit alors son fusil et tira sur les bêtes sauvages en prenant garde de ne pas toucher son chien. Une fois les canidés sauvages tués, Maxime se dirigea vers Canigou qui tituba vers lui. Il avait subi de sales morsures. « Ne bouge pas, dit son maître en sortant une seringue de son sac. Ce Stimpack devrait te soulager... » Il plongea alors l'aiguille de la seringue sur le corps de son chien qui gémissait. « Chuuut, chuchota Maxime à Canigou en lui caressant la tête. Là, ça va aller... » Une fois le médicament injecté, Maxime retira la seringue. Les goules n'étaient sûrement pas loin. « Viens Canigou, on s'en va. » Ils se dépêchèrent de partir tandis que deux goules les observaient au loin...
Une fois arrivés à l'entrée de leur maison, Maxime vérifia qu'il n'y avait personne et entra. Canigou qui était complètement fourbu, s'allongea dans un coin. Maxime, trop dépassé par les événements de la journée, ne prit même pas le temps de noter ce qu'il avait trouvé dans son registre. Se rendant compte qu'il faisait nuit, il se dépêcha de fermer tous les volets et d'activer la sécurité sur son terminal. Puis, il se laissa tomber sur son canapé et soupira. Mille questions fourmillaient dans sa tête. Comment une goule pouvait-elle avoir gardé son intelligence ? Un traitement contre la goulification était-il concevable ? Il se rappela alors qu'il avait sur lui un échantillon d'ADN de goule et décida de l'analyser avec le microscope qu'il avait trouvé plus tôt dans la journée. Il prit alors une goutte du sang de goule qu'il mit sur une plaquette qu'il plaça sur la tablette. Une fois, la lentille et la hauteur de la tablette choisies, il observa. Il ne restait pratiquement plus de globules rouges, tous ceux qui restaient étaient couverts de moisissures dues aux radiations et une espèce de micro-organisme avec de longs poils traînaient dans les particules sanguines. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que trouver un antidote au processus de goulification allait se révéler plus compliqué que prévu. Se rappelant alors qu'il était immunisé contre le virus, il prit une goutte de son sang qu'il mélangea avec une partie du sang de goule pour voir le résultat. Rien. Il enregistra alors ses observations sur son Pip-Boy : « Les essais de vaccin débutent et pour le moment, je suis incapable de transmettre mon immunité à d'autres contaminés. Le virus V.E.C est... très résistant. Ah, remarque intéressante... Une des goules que j'ai croisé aujourd'hui s'est mise à parler. J'ignore comment son intelligence a été conservée, mais peut-être qu'elles n'en sont pas toutes dénuées. Ou alors c'est moi qui délire... »
Maxime pensa que cela ne servait à rien de continuer à chercher de comprendre le problème après tant d'émotions. Il décida de se changer les idées et de regarder un film, L'Homme qui rétrécit. Après avoir donné une écuelle d'eau pure à Canigou, Maxime s'installa et démarra le visionnage. Comme le titre l'indiquait, il s'agissait de l'histoire d'un homme qui se mettait à rétrécir et qui essayait de survivre jusqu'à l'infiniment petit. Maxime se retrouva un peu en ce héros isolé qui était condamné à survivre et à se défendre contre des animaux plus gros que lui. Mais entre sa situation et celle de Scott Carey, difficile de dire qui s'en sortait le mieux. Une fois le film terminé, Maxime éteignit sa télé et alla se changer. Il s'apprêta à se coucher lorsque il se rendit compte que Canigou était encore dans le salon. Il alla alors le voir et tenta de le réveiller. « Eh ben alors mon vieux, lui dit-il. T'as même pas touché à ton eau, tu es malade ? » Aucune réponse. Maxime insista et se mit à le caresser pour tenter de le réveiller, mais en vain. « Canigou ? »
Brusquement, il comprit. Les larmes se mirent à couler de ses yeux et il plongea la tête dans les poils de son ami en sanglotant. Le chien était mort.