Je suis une Légende
Après avoir pris connaissance de plusieurs autres informations sur les goules, Maxime décida de prendre un carnet dans lequel il noterait d'éventuelles informations que le manuel ne contiendrait pas. Après être passé par la librairie et le vidéoclub comme chaque matin, Maxime se rendit avec Canigou dans un laboratoire où il espéra trouver des explications au problème des goules. Après avoir passé l'entrée principale, il vérifia dans tous les recoins si la voie était libre. Il n'y avait que des radcafarts et des rataupes, mais ils furent rapidement hors d'état de nuire. Maxime continua malgré tout de vérifier si le labo était bien désert car les goules se trouvent surtout dans les endroits les plus sombres, là où la lumière du soleil ne peut les atteindre. Étant donné que le hall d'entrée était baigné dans la lumière grâce à l'immense baie vitrée, il n'y avait aucun risque que lui et Canigou se fassent attaquer. Ils empruntèrent alors un couloir où se trouvait un escalier qui les menèrent en bas, dans la salle où les scientifiques menaient leurs expériences génétiques. Il se débarrassèrent des radcafarts et des rataupes qui s'y trouvaient et Maxime fouilla dans les bureaux et les tiroirs à classeurs pour voir si il ne restait pas du matériel médical. Il vit alors un vieil ordinateur qui semblait encore fonctionner et l'alluma. Il chercha dans la base de données tous les bilans et comptes-rendus des expériences qui s'étaient déroulées ici, il y a longtemps. L'un d'eux datait de 2077, Maxime ouvra alors le journal et lut : « V.E.C. en voie d'achèvement. Les tests sur les animaux de laboratoire sont à un taux de réussite de 100%. La taille et les muscles ont subit une augmentation d'environ 60%, et l'augmentation de l'intelligence est potentiellement de 200%. Les effets sur des sujets humains demeurent inconnus, même si ils sont théoriquement prometteurs. »
Il ouvrit alors un autre dossier : il s'agissait de la description de la composition du virus V.E.C. « Le V.E.C. est un megavirus à changement de vitesse d'absorption d'une gaine de protéine renforcé par de l'hydrogène ionisé qui le rend insensible à une irradiation. Il est pré-programmé avec des introns spécifiques à l'information génétique pour les espèces de l'échantillon : infectés / inoculés. Le V.E.C. fonctionne en copiant l'ADN de la cellule hôte, comme l'ARN, et de les placer dans les exons qui sont ensuite réintroduits dans les cellules de l'hôte aux côtés des introns pré-programmés. Ce qui rend le V.E.C. unique car il utilise un code génétique récursif qui permet de répéter sa copie génétique et l'insert à l'infini. »
Maxime ne comprit pas grand-chose de la définition. Il faut dire que les sciences et lui, cela faisait deux. Comme il se doutait que seul la science et la logique lui permettrait de résoudre le problème des goules, il téléchargea toutes les archives et les données enregistrées de l'ordinateur sur son Pip-Boy. Il en profita pour prendre un microscope, puis il fit signe à Canigou de le suivre et sortit du laboratoire. Il était midi. Maxime et Canigou se rendirent alors à Rivet City où le dernier habitant de Washington diffusa comme à son habitude le message radio destiné aux autres survivants. Puis il attendit. Maxime enregistra alors ses différentes hypothèses sur son Pip-Boy à propos des goules : « Après avoir pris connaissance des archives enregistrées du laboratoire de la ville, j'en suis venu à la conclusion que les personnes ayant été infectées par le virus V.E.C et qui n'ont pas eu la chance d'y succomber se sont changées en goules après l'explosion des bombes atomiques, il y a 200 ans. Il est possible que le virus présent dans leur organisme ait muté grâce aux radiations, leur permettant de survivre. Autre remarque, il semblerait que se soit ces mêmes radiations qui aient altéré leurs fonctions cérébrales, effaçant de ce fait toute trace d'humanité en eux. Pour une raison que j'ignore, je suis le seul humain à être immunisé contre le virus V.E.C. Tous ceux qui restaient dans l'abri d'où je suis sorti sont morts. Les chiens ne semblent pas non plus être atteints. Il me faudrait plus de données, de prélèvements à analyser et surtout d'une bonne dose de motivation pour me plonger dans tous ces bouquins remplis de conneries scientifiques. » Après avoir suffisamment attendu, Maxime et Canigou repartirent en ville.
Alors qu'ils passaient près du Lincoln Memorial, Maxime eut une idée. « Reste là le chien, dit-il à Canigou. Ne bouge pas avant mon retour. » Canigou gémit. Il n'aimait pas quand son maître le laissait seul et c'était réciproque. Mais Maxime tenait beaucoup trop à son chien pour risquer de le perdre. Ceci fait, il laissa Canigou dehors et pénétra à l'intérieur du bâtiment. Maxime braqua son fusil dans tous les sens, mais il n'y avait rien. Il alluma alors les lampes pour y voir plus clair. C'était une petite salle où des cartons remplis de documents étaient installés sur plusieurs étagères. Il s'agissait probablement de la salle des archives. Maxime vit alors une autre porte qui menait au sous-sol. Là, il était sûr de trouver ce qu'il cherchait. Il vit alors un piège à loup qu'il prit. Une fois en bas, il essaya de faire le moins de bruits possibles car il entendait des goules grogner non loin de lui. Il installa alors le piège devant lui, à seulement quelques mètres de l'escalier qui menait aux archives et se mit à siffler pour attirer l'attention. Comme il l'espérait, les goules vinrent et coururent vers lui. L'une d'entre elles se prit le pied dans le piège et hurla sa douleur. Maxime descendit les deux autres goules de deux balles dans la tête chacune. Quant à l'autre goule qui tentait tant bien que mal de se libérer, Maxime s'apprêta à lui donner le coup de grâce lorsque que : « Salopard d'humain, lança t-elle. Dès que les autres t'auront trouvé, tu seras un homme mort ! » Maxime n'en croyait pas ses oreilles : la goule parlait ! Bien qu'ayant une voie rauque et enrouée, elle savait articuler et exprimer son ressenti ! Il ne dit rien et resta l'air béat devant cette goule d'un genre nouveau. En plus de savoir parler, elle était vêtue d'une combinaison de cuir et avait un couteau sur elle ! La goule se débattait et essayait d'atteindre son agresseur, mais était trop loin. « Tu vas me tuer, c'est ça ? Comme t'as tué les autres ? Eh ben qu'est-ce que tu attends ? Fais-le... » Maxime ne répondit pas. Il était complètement déboussolé par ce qui venait de se passer devant ses yeux. Son doigt était sur la détente, mais il n'osait pas tirer. Quelque chose l'en empêchait. « FAIS-LE ! cria la goule. » Maxime surpris, tira et la tête de la goule éclata. Il ignorait ce qui venait de se passer. Toutes ses théories au sujet des goules devaient être revues. Il se rappela pourquoi il était venu et fit une prise de sang à la goule afin d'analyser son ADN quand il serait rentré. La tâche accomplie, Maxime remonta aux archives et sortit du bâtiment. Il constata qu'il faisait presque nuit et se dépêcha d'aller chercher Canigou. C'est alors qu'il entendit des grognements et des bruits de lutte. « Oh non, Canigou... »