L'étoile écarlate

Chapitre 58 : 10 Octobre

5695 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:55

Vêtue d’un jean bleu sombre, d’un sous pull noir, d’une écharpe grise, d’une veste en cuir noir, les traits tirés, elle était depuis plusieurs minutes devant la chambre deux cent quatre de l’hôpital.

 

Elle était hésitante devant cette porte. Elle avait peur de revoir son frère. Si elle repensait à ce qu’il lui avait fait subir avant le combat ? Et si elle ne gardait en tête que ces atroces souvenirs ? Si elle ne voyait que le monstre qu’il l’a manipulé au lieu de lui ?

 

Au fil et à mesure qu’elle pensait à ces différentes réactions.

Son teint déjà blanc, pâlit davantage. Elle ne savait toujours pas quoi faire. Mais elle devait le voir.

Alors qu’elle était toujours en plein débat interne, une infirmière qui l’avait surveillé depuis plusieurs minutes décida de l’aborder.

 

- Bonjour mademoiselle. Vous allez bien ? Vous connaissez M. UZUMAKI ? Demanda l’infirmière tout en souriant.

- En effet, je suis une amie. Répondit –elle d’une voix peu assurée.

- Alors, n’hésitez pas entrez donc le voir. Dit-elle en ouvrant la porte. N’ayez pas peur. C’est comme si vous regardez quelqu’un dormir. Ajouta-t-elle en poussant légèrement Lucy dans la chambre. Il y a encore plusieurs semaines, il avait des appareils pour l’aider à respirer maintenant il n’a qu’une perfusion pour le nourrir. Il ne fait plus peur.

- Merci Madame. Répondit poliment Lucy avant que l’infirmière la laisse dans la chambre.

 

Lucy s’avançait dans la chambre éclairée par la lumière froide et pure d’octobre. Il était allongé dans le lit. Il semblait apaisé.

 

Elle sourit malgré elle. Elle était vraiment bête à rester devant la porte pendant plus de trente minutes. Elle pensait décidemment trop. Car maintenant qu’elle se tenait devant lui, elle voyait son frère et rien d’autre.

 

En regardant son dossier, elle vit qu’il allait de mieux en mieux et que le réveil n’allait pas tarder. Peut-être d’ici quelques semaines, il serait enfin parmi eux. Elle en fut heureuse mais dans quel état allait-il se réveiller ?

Arriverait-il à marcher ou serait-il handicapé ? Si elle avait fait de Naruto, un être paralysé, bavant et ne pouvant plus parler.

 

Elle s’assit sur son lit et passa ses mains dans les cheveux de son frère, les yeux inquiets. Elle aurait gâché la vie de son frère, de Sakura et de Minato.

Mais elle n’avait pas eu le choix.

 

Tout en soupirant, elle s’allongea près de lui et resta quelque temps ainsi. La tête calée entre l’épaule et le torse de Naruto, elle s’imprégna de la chaleur de son frère. Elle retrouvait enfin la véritable chaleur de son frère. Elle n’avait pas ressenti ce bien-être avec lui depuis tellement longtemps…

 

Quelques minutes plus tard, elle se releva.

Quoiqu’il arrive, il ne souviendra plus.

Il ne se souviendra plus de son histoire, plus de ses souffrances, plus d’elle, plus de ce que ce jour représente.

Il ne souviendrait plus de rien.

Elle en était, quelque part, soulagée. Il pourra recommencer une nouvelle vie, une vie normale. Elle veillerait à son bonheur. Mais faut encore qu’il n’ait aucun séquelle autre que l’amnésie.

Avec la chance qu’elle avait, elle n’avait guère d’espoir concernant Naruto. Pensa-t-elle amère.

 

Après tout, elle était maudite.

Elle n’était qu’un fléau.

 

Elle se donna une baffe, une vraie. Elle pensait trop. Elle était trop négative, trop pessimiste. Elle devait garder espoir. Elle se donna des petites claques sur les deux joues comme pour se donner du courage. Elle devait croire. Croire en elle, croire en lui. Croire en l’avenir.

 

 

Avant de partir, elle se pencha sur son frère, elle embrassa tendrement son front et lui murmura ces trois mots :

Joyeux anniversaire Naruto.

 

Aujourd’hui c’était leur anniversaire. Et comme chaque année depuis près d’une décennie la même émotion l’étreignit.

C’était le jour où leur vie avait commencé et c’était le jour où leur vie avait basculé.

C’était le jour où le malheur avait commencé à les frapper pour ne jamais les quitter.

 

Maintenant, elle devait affronter, seule, ce jour.

 

Elle sortit enfin de l’hôpital, le vent froid fit voltiger ses cheveux et la sortit de ses songes mornes.

Elle regarda le ciel qui était d’un bleu intense. Le ciel était magnifique et le vent était frais, vivifiant.

 

Puis, elle sentit une pression sur son bras. Avant de faire regretter ce geste à la personne qui avait osé la toucher, elle la regarda.

- Rebby ?! Dit-elle surprise.

- Bonjour Lucy !

- Que fais-tu ici ? On est jeudi, tu devrais être en cours.

- J’ai fait un faux certificat du médecin… Je savais que tu viendrais ici aujourd’hui… Je sais que c’est une journée spéciale pour toi et Naruto. Dit-elle en baissant la tête.

- Comment ?

- Mon père a acheté un petit journal local abandonné à plusieurs centaines kilomètres d’ici et j’ai la tâche de numériser les anciens articles de ce journal.

 

Au début, ce journal était sans prétention, il publiait de façon hebdomadaire un petit journal de quatre à six pages.

Puis, il s’est développé mais et resté toujours assez local jusqu’au jour où le local prit feu et toute l’équipe est décédée. Même si l’essentiel des archives ont été détruites, je suis tombée sur ces articles.

 

Lucy prit les trois articles et les lit.

 

Un Club se dresse contre les maladies dégénératives.

La famille Heartfilia décide d’allier leur richesse et leur intelligence pour créer une association luttant contre les maladies dégénératives.

 

Depuis quelques jours une association a vu le jour. Pourquoi vous parler de cette association ? Tout simplement parce que cette dernière est spéciale.

Elle est composée de plusieurs grands noms de la finance et de scientifiques très prometteurs.

La famille Heartifilia qui allie à la fois la richesse et l’intelligence, en sont les membres fondateurs.

L’association appelée le Club a pour but de lutter contre les maladies dégénératives du cerveau.

 

 

Aussi, à cause de leurs plannings serrés, je n’ai pu poser qu’une seule question au co-fondateur du club, M. Heartfilia.

M. Heartfilia pourquoi avez-vous créé cette association ?

« Tout simplement parce qu’elle est nécessaire. Les scientifiques qui avancent sur cette thématique ont des difficultés sur leur avancement et doivent généralement des comptes à des collèges de scientifiques mais qui sont surtout composés d’investisseurs. Si ces derniers ne jugent pas la découverte suffisamment rentable. Le projet est abandonné.

Dans le Club, c’est le progrès et l’avancée scientifique qui sont au cœur de cette association à but non lucratif et non le rendement. »

 

Cette réponse laisse rêveur ; des millionnaires et scientifiques travaillant main dans la main sans aucune pression. Espérons qu’il s’agisse bien d’un réel projet sur le long terme et non d’une dernière lubie de bobos qui s’ennuient.

 

 

 

Incendie dans le laboratoire principal du Club

Deux blessées : victimes d’un attentat ou d’une erreur de manipulation ?

 

La police mène l’enquête sur l’incendie qui s’est déclaré hier alors que deux scientifiques étaient dans le laboratoire principal. Celles-ci ont été blessées, Mme Heartfilia est toujours sous étroite surveillance, cette dernière étant enceinte.

 

Le feu s’est déclaré, ce sept juillet, dans le laboratoire principal.

Les services d’incendie ont été très réactifs ! Ils ont intervenu en moins de cinq minutes.

 

De ce fait, les dégâts ont été cantonnés qu’au laboratoire principal. Cependant, les deux laborantines ont été blessées. A priori, elles ont certes des brûlures mais auraient également été en contact avec des produits et des solutions sur lesquelles elles travaillaient.

Nous ne savons pas dans quels états sont ces jeunes femmes qui sont sous haute surveillance.

 

 

Triste anniversaire

Décès de Mme HEARTFILIA Layla, épouse et mère aimante

 

Il y a cinq ans, cette date était synonyme de bonheur pour cette famille. En effet, les jumeaux Naruto et Lucy sont nés alors que leur mère avait été très affaiblit par l’incendie de son laboratoire. C’était une véritable chance que cette dernière n’ait pas fait de fausse couche.

 

D’ailleurs, la police n’a toujours aucun indice sur la cause réelle de cet ‘accident’.

 

Après, il semblait que cette belle petite famille unie avait franchit les obstacles.

Cependant, Mme Heartifila ne s’est jamais vraiment remise de cet accouchement éprouvant et n’a jamais repris le travail pour s’occuper de ses enfants (officiellement).

Grâce à des sources proches de la famille, il s’avère que Mme Heartfilia avait une santé très fragile et qu’elle ne pouvait plus sortir de chez elle.

 

En ce dix octobre, Mme Heartifila s’est éteinte dans son foyer. C’est avec une immense tristesse que la communauté perd une femme exceptionnelle qui était d’une intelligence et d’une gentillesse rare. Cette scientifique très prometteuse aurait peut-être pu trouver un remède aux maladies dégénératives.

 

Enfin, nos pensées sont tournées vers sa famille qui doit être bouleversée de cette tragédie qui ironiquement coïncide avec l’anniversaire des jumeaux. Il s’agit d’un anniversaire bien triste.

 

Nous adressons dès lors toutes nos condoléances et continuerons l’enquête qui a été classée sans suite concernant la cause réelle de l’incendie qu’il y a eu il y a plus de cinq ans. C’est le seul hommage que nous pouvons faire à cette jeune mère.

 

Lucy, le regard perdu, rendit les articles que Rebby lui avait tendu.

 

- Je te remercie Rebby. Tu peux me laisser maintenant.

- Non Lucy, je reste avec toi. Répliqua-t-elle d’un ton ferme.

 

Lucy la regarda de façon étonnée puis baissa les yeux.

- Rebby. Soupira-t-elle. Tu sais bien qu’il n’est pas trop bon de rester trop près de moi. Regarde où ça a amené la bande… Il y a eu des blessés, des blessés graves et Jubia… Elle était au seuil de la Mort.

- Peu m’importe. Je veux rester près de toi. Et je sais que les autres aussi veulent la même chose.

 

Lucy soupira une fois de plus.

- Je me demande si vous n’êtes pas un peu suicidaire. Mon frère est dans le coma, mon cousin a été torturé, le père de mon meilleur ami tué. Je… Je porte malheur tant que je n’en aurai pas fini avec cette histoire.

- Tu sais, Lucy on est tous déjanté à Fairy Hope ! Et je crois que malgré ce que tu dis, tu veux notre compagnie.

 

Lucy la regarda perplexe.

- Si tu ne voulais plus de nous, tu ne serais pas revenue à Magnolia. Ajouta-t-elle en souriant.

- Allez viens je t’offre une boisson et une pâtisserie au salon de thé près de la gare. Il vient d’ouvrir et c’est fameux. Je suis sûre que tu vas adorer. Dit-elle en entraînant Lucy, d’un pas déterminé.

 

Lucy n’écoutait plus Rebby qui expliquait la décoration Girly de ce salon de thé. Elle pensa que Rebby avait raison.

 

Elle était revenue pour voir son frère et pour protéger ses amis de celui qui en avait après elle. Elle devait les protéger de lui en attendant de le combattre de façon définitive.

Mais, en fait, elle voulait aussi les revoir. Ils lui manquaient. Et même si elle savait que ce n’était pas prudent de revenir. Elle ne se sentait pas le courage de partir et de s’éloigner d’eux.

 

- Quand vas-tu dire aux autres que tu reviens ? Interrogea Rebby coupant les pensées de Lucy.

- Je leur ferai une surprise en revenant en cours lundi prochain. Répondit-elle en faisant un clin d’œil à Rebby

 

Rebby rigola, heureuse de retrouver sa Lucy.

 

**

 

Il vit une succession d’images. Il voyait plein de personnes avec pleins de couleurs différentes : rose, bleu, blanc, jaune, rouge, noir. Il n’avait pas vraiment le temps de voir véritablement les visages des personnes ça passait trop vite. Il ne voyait que des couleurs. Mais qu’est-ce que c’était ?

 

Il était allongé. Il souffrait atrocement. Il avait mal à ses jambes, à ses bras, à son torse et à la tête. Il avait mal partout. Il se releva difficilement. Il était dans un endroit sombre et humide. Il vit une porte. Il la franchit. Il était dans une pièce tout aussi sordide que la précédente. La porte par laquelle il était arrivé, avait disparu.

Il se sentait mal à l’aise. Il ne savait pas où il était et comment partir de cet endroit. Il traversa la pièce et revit une porte. Il la franchit à nouveau. Toujours la même pièce sombre et humide.

Il courut et traversa une fois de plus la pièce et franchit à nouveau une porte.

Il était de plus en plus angoissé. Il courut de plus en plus vite il ne voulait plus être dans cette pièce.

 

Il cria espérant que quelqu’un l’entende et l’aide. Mais personne ne venait à son aide.

Les larmes coulèrent et il courut toujours. Et il hurla en franchissant une nouvelle fois, la porte : Aidez moi !!

Quand il eut franchit la porte, il était dans un cimetière. Une petite fille blonde était à quatre pattes sur une tombe entrain de pleurer.

Il s’approcha de cette petite fille. Il ne pouvait pas supporter ses pleurs. Ça lui faisait vraiment mal et il ne savait pas pourquoi.

Quand il la toucha, celle-ci leva ses yeux chocolat sur lui. Ils étaient tout rouge tellement elle pleurait. Elle réssuyait tant bien que mal son nez qui coulait.

Choqué par ce visage, ravagé de la voir dans cet état. Il se mit à sa hauteur et la serra fort dans ses bras. Comment avait-il osé oublier sa petite sœur ? Il avait promis. Promis sur leur tombe de ne jamais l’abandonner et de la protéger.

Tandis qu’il respirait l’odeur de sa chère sœur, il se sentit aspiré. Heureux de ne plus être seul et d’avoir retrouvé sa sœur.

 

Un vent violent se mit à souffler très fortement. Ce dernier l’aspirait, lui et lui seul.

Il serra davantage Lucy mais il ne sait pas comment il se fit aspirer seul dans une autre pièce.

Il regarda autour de lui, il était toujours dans la même salle sombre et humide et une fois de plus seul.

 

Il se retourna mais la porte n’était plus. Pourtant il avait franchit cette porte quelques secondes avant. Il en était sûr. Il tambourina le mur et criant le nom de sa sœur. Ses mains lui faisaient mal mais il s’en fichait. Il ne voulait pas abandonner sa sœur.

 

Au bout de quelques minutes, il se retourna et franchit la porte qui était à l’opposé où il était.

Cette fois-ci, il était déterminé. Il ne l’abandonnerait pas. Il la protégerait.

Il avait promis. Cette fois-ci, il s’en souviendrait.

 

Il courut toujours à travers les différentes pièces. Il courut toujours à en perdre haleine. Il ne devait pas l’abandonner. Il devait la protéger.

 

Petit à petit, l’enthousiasme qu’il avait retrouvé en se souvenant de sa sœur s’étiola.

En franchissant une autre porte, le jeune blond pensait toujours à ne pas abandonner.

 

Mais en franchissant encore une porte, il se demanda : Ne pas abandonner … Mais pas abandonner, quoi ? Qui ?

Il ne savait plus. Il sentait que c’était important mais il n’arrivait pas à trouver ce qu’il ne devait pas abandonner.

 

Plus il franchissait les portes et moins il savait.

C’est tout à fait épuisé et sans mémoire qu’il se retrouva dans une salle. Cette dernière était bien plus grande et toujours aussi sombre. Il y avait comme de l’eau jusqu’à ses chevilles.

Et reprenant son souffle, il vit des barreaux, il ne pouvait plus avancer.

Il était en prison.

 

Puis, il vit la porte, cette porte qu’il franchissait depuis un sacré bon moment. Cependant, cette dernière, laissait une vive lumière filtrée par rapport aux autres. Qu’est-ce qu’il y avait derrière celle-ci ?

 

À peine pensait-il à cette question qu’il sentit une présence inquiétante devant cette fameuse porte.

Bien qu’au début, il ne distinguait pas la silhouette de la personne qui était devant la porte, il voyait qu’elle était vraiment grande. Puis, petit à petit, il vit qu’il ne s’agissait pas d’un être humain. Non, c’était un renard géant à quatre queues qui était devant la porte !

 Cet être monstrueux était son geôlier. Il avait des yeux rouges et un sourire de fou.

 

Naruto déglutit. Il était mort de peur face à ce monstre. Il fut content qu’il y eut des barreaux entre ça et lui. L’eau monta de plus en plus et arriva jusqu'à son bassin.

 

Paniqué par cette montée d’eau, il constata horrifié que des queues se mettaient à pousser au renard.

Il en avait neuf et l’eau montait qu’à ses épaules. Le sourire bestial s’agrandissait, il semblait vouloir le manger. Heureusement, une fois de plus que les barreaux le séparaient. Il les considérait en fait comme des barreaux protecteurs.

 

Puis, il entendit au loin des voix. Elles venaient de derrière la porte de plus en plus  lumineuse.

Ces voix étaient chaleureuses et lui procuraient étrangement du bien–être alors qu’il ne comprenait aucune parole.

 

Petit à petit, au fur et à mesure du temps qui passait, il se relaxait en entendant ses voix et il remarqua que moins il avait peur et plus le renard rapetissait et le nombre de ses queues diminuait. De plus, le niveau de l’eau diminuait aussi.

 

En se concentrant, il avait l’impression de ressentir des sensations étranges. Étranges dans le sens où il a l’impression que c’était des sensations de son corps sans que ce soit son corps. Vraiment bizarre… Mais à chaque fois il en était heureux.

 

Avec le temps, il arrivait à dissocier les différentes voix toujours sans les reconnaître ni sans comprendre le sens et son corps se réchauffait à chaque fois en les entendant. Il était toujours impatient de les entendre. Tout compte fait, bien que la bête étrange était présente et hostile, la situation lui plaisait. Il se sentait moins seul, réconforté par les voix et autres sensations agréables et protégé par les barreaux de la prison.

 

Puis, un moment il sentit une sensation étrange, en fait non, il ressentait que des sensations contradictoires. Il avait froid et chaud, il se sentait bien et mal à l’aise. Il avait envie de pleurer de joie et de tristesse. Naruto était perdu dans ce flot de sensations étranges. C’était la première fois de sa courte mémoire qu’il ressentait tout cela en même temps.

Et, tout d’un coup, il entendit une nouvelle voix. Cette voix était douce mais semblait triste, amère. Elle fut brève. Et malgré le fait qu’il n’ait toujours pas compris les paroles prononcées. Son corps se mit à réagir. Il tremblait, il pleurait. Le pauvre blond ne comprenait pas ses réactions. Mais cette voix l’avait atteint au plus profond de son être. Il devait se bouger. Il devait partir.

 

Quitter cet endroit. Tout cela n’était plus tenable.

 

Il devait avancer.

 

Plus il s’approchait des barreaux de la prison et plus sa détermination grandissait.

Ses barreaux qui considéraient comme protecteurs n’étaient en fait que des obstacles. Il s’en débarrasserait quoiqu’il en coûte même si le renard qui attendait derrière était toujours aussi monstrueux et avait quatre queues.

 

 

Il courut vers les barreaux et commença à donner des coups. Les chocs étaient rudes et ses mains, au bout de quelques coups, commençaient à être ensanglantées.

 

Cette bête semblait rire de le voir essayer de briser les barreaux.

 

Une sensation de colère et de culpabilité s’empara soudainement de son cœur. Il devait y aller. Il devait ne pas abandonner. Il devait avancer quitte à se battre. Il avait perdu trop de temps ici.

Une énergie semblait l’entourer, il recommença à mettre des coups dans la barrière. Mais cette fois-ci, il était sûr de les briser, il était plus concentré. Rien et personne ne pourra se mettre entre lui et cette fichue porte.

Il continua à taper contre les barreaux et avec son énergie, sa détermination, sa concentration, il réussit enfin à les faire plier suffisamment pour qu’il puisse passer.

 

Il se dégagea de sa prison et arriva devant la bête à quatre queues qui se délectait à l’idée de manger ce petit blond.

 

Le renard s’agrandissait et le nombre de ses queues augmentait, l’eau coulait aussi à flot et arriva bientôt aux genoux de Naruto.

Mais, il n’avait pas peur même si cette bête voulait le manger. Lui, il avancerait et n’abandonnerait jamais. Il atteindrait son objectif quoiqu’il arrive.

 

Il était devant lui et continua d’avancer déterminé. Il ne pourra pas le détourner de cette porte.

Il vaincrait cette chose. Il en était sûr.

 

Le regard fou de cette créature et le regard déterminé se rencontrèrent. Ils étaient totalement absorbés l’un par l’autre. Naruto continua à avancer toujours confiant et prêt à en découdre avec cette bête.

 

**

 

La jeune fleur partit directement du lycée pour rejoindre son cher et tendre à l’hôpital. Après une petite heure avec lui, elle irait ensuite chercher Minato à la crèche.

 

Arrivée près de Naruto, elle vit qu’il semblait agité.

Depuis qu’elle faisait partie d’un gang, elle avait toujours étudié les rudiments de médecine pour guérir les petits ‘bobos’ que le groupe se faisait.

 

Aussi, quand Naruto était dans le coma, elle avait fortement sympathisé avec l’infirmière qui lui apprit beaucoup de choses notamment sur les comateux. Elle avait appris grâce aux différents professionnels à masser son compagnon. Le massage est important pour que Naruto ne perde pas trop de muscles aux jambes. Cela le stimule et le jour où il se réveillera, la rééducation sera moins longue et moins pénible grâce à ces soins.

 

Elle le regardait tendrement et lui parlait. Parler était essentiel pour lui mais devenait aussi important pour elle. Elle avait l’impression de partager ses moments de vie avec lui.

 

Elle s’assit près de lui et lui caressa sa joue tout en racontant sa journée et la nouvelle étrange de Rebby qui avait été absente alors que d’habitude même malade, elle venait en cours.

Quand elle voulut se relever, elle constata qu’il avait les mains qui s’étaient crispés. Etonnée, elle assista au réveil de son compagnon.

 

Quand elle vit qu’il ouvrait les yeux, son cœur se suspendit.

 

Il était dans un grand état de confusion, les yeux clignaient pour retrouver une vue claire. Il était totalement perdu, ses yeux étaient hagards. Troublé, déstabilisé, il prit peur sur le coup.

 

La jeune femme qui le regardait semblait surprise et affichait très rapidement un sourire radieux. Il ne put s’empêcher de trouver cette femme jolie. Quand elle se mit à parler, sa voix était réconfortante et bizarrement lui semblait familière.

 

- Ne t’inquiètes pas. Tu es à l’hôpital en sécurité. Tu ne risques rien ici. Lui dit-elle calmement.

 

Ses paroles aidèrent Naruto à se calmer qui se redressa à l’aide de ses deux bras.

 

- Peux-tu bouger tes orteils ? Demanda-t-elle en tirant sur la couverture pour voir les pieds.

 

Naruto fronça les sourcils et essaya de faire bouger ses orteils après un moment d’efforts, il réussit à les bouger.

 

La jeune femme à la chevelure rose sourit. Elle semblait heureuse qu’il réussisse à les bouger.

 

- Bien, maintenant, peux-tu me dire ton prénom ?

Naruto pencha la tête, perplexe.

 

Il essaya de renseigner cette belle fille mais il ne trouva pas de réponse. Quel est son nom ?

 

Au bout d’un moment, Sakura comprit qu’il n’avait aucune réponse.

Cela commença à le faire paniquer.

 

Sakura mit sa main sur son épaule toujours pour le consoler.

- Ce n’est pas grave. Dis-moi quel est ton souvenir le plus ancien ou le plus récent ?

 

Naruto chercha une fois plus mais rien.

Il ne savait plus rien.

Ni qui il était, ni son passé, ni …

Rien.

Ce n’était que le néant.

Sa mémoire n’était qu’un trou béant.

 

- Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis perdu. Répondit très faiblement Naruto.

 

Il semblait si désespéré, si fatigué que Sakura lui prit ses mains dans les siennes.

 

Elle allait lui parler quand l’infirmière arriva.

 

- M. UZUMAKI, vous êtes réveillés! S’exclama-t-elle.

 

L’infirmière appela le médecin et fit sortir Sakura de la chambre du blond.

 

 

 

Lucy et Rebby étaient toujours ensemble et se promenaient dans un parc.

 

La sonnerie du téléphone portable de Rebby retentit, interrompant leur discussion.

 

- Sakura….. QUOI !!! Rebby regarda Lucy en souriant.

- Mais c’est génial, il est sorti du coma ! Ses fonctions motrices ne sont pas endommagées mais il aura de la rééducation pour qu’il puisse récupérer... Oui, c’est normal… Il a parlé ! C’est génial. Répondit Rebby en faisant un clin d’œil à Lucy.

 

Le cœur de Lucy se gonfla d’espoir. Il n’était pas handicapé. Elle était soulagée. Voire même heureuse.

 

- Ah. Je vois il ne se souvient plus de rien. Ni son nom, ni son passé, rien. Je vois. Je comprends… Ne t’inquiète pas Sakura. Je suis sûre…

 

Lucy n’écouta plus la conversation de Rebby et observa d’un regard absent, l’arbre qui prenait des couleurs rouille. La vie quittait petit à petit cet arbre qui allait se mettre en sommeil pour l’hiver.

 

C’est ce dix octobre que mourut son frère Naruto Heartfilia et c’est ce dix octobre que naquît Naruto Uzumaki. Une nouvelle vie s’offrait à lui et elle espérait de tout cœur qu’il serait heureux avec ce nouveau départ.

 

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