L'étoile écarlate

Chapitre 57 : Prophétie

6946 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/12/2015 20:34

Le lendemain, Lucy attendait dans le salon privé des sœurs.

 

Les deux sœurs arrivèrent. Mavis prit une clé et ouvrit un tiroir. Elle en sortit un cadre photo, dans lequel on pouvait voir trois fillettes et un petit garçon. Mavis la tendit à Lucy.

 

Tout en fronçant les sourcils, Lucy observait cette photo. La fillette la plus âgée et Polyussica étaient chacune à un côté opposé, les bras croisés et faisaient la moue. Au milieu, il y avait le jeune garçon et Mavis qui souriaient.

 

- Je te présente notre fratrie Lucy. Informa Mavis.

- Votre fratrie ? Répéta–t-elle.

 

-  Tsunadé, notre sœur ainée. Nawaki notre petit frère, Polyussica et moi. Dit-elle en montrant tour à tour les visages.

 

- Cette photo remonte à très longtemps. Ajouta-t-elle, après un silence.

- Oui, très longtemps. Répéta Polyussica.

- Je ne savais pas que vous aviez également un frère et une autre sœur ?

 

- En fait, notre histoire est compliquée. Répondit simplement Mavis.

- Je suis désolée mais je ne comprends pas quel est le rapport avec le fait que vous saviez pour Naruto ?

 

- C’est en rapport. Répondit sèchement Polyussica.

- Je vais tout expliquer. Commença Mavis, le visage plus fermé mais avec un ton qui se voulait plus léger.

- Mais avant, peux-tu nous expliquer comment as-tu su que nous savions pour Naruto ?

 

Lucy regarda Mavis. Son regard était lourd. En fait, elle se demandait pourquoi elle ne répondait pas directement à la question. Aussi, elle répondit à la sienne.

 

- Déjà, Polyussica m’a montré des techniques de tortures et m’a expliqué que chaque torture avait une signification particulière. Je ne comprenais pas pourquoi elle m’apprenait cela.

Ensuite, elle m’a donné un livre sur les derniers combats des héritiers du Hokuto. Il s’agit d’un livre manuscrit et donc extrêmement rare. Je ne comprenais pas, une fois de plus, pourquoi elle me le donnait. C’est ce livre qui a été la clef de tout. C’est grâce à lui que j’ai compris que mon frère était manipulé.

Enfin, quand nous sommes venus la première fois, vous nous avez caché votre savoir.

Vous n’avez pas voulu apprendre quoique ce soit à Naruto.

Tous ces indices, tout cela ne pouvait pas s’agir d’une simple coïncidence.

Je ne pouvais qu’en déduire que vous le saviez ! Conclut Lucy sur un ton de reproche.

 

-Comment avez-vous pu me cacher cela ? Pourquoi ne pas avoir dit que Naruto était manipulé ? Cela aurait pu éviter des souffrances inutiles pour tous ! Aboya Lucy.

 

-C’était ton destin. Tu devais seule combattre ton frère. Tu devais l’affronter. Tu devais vivre ce que tu as vécu. C’est ainsi et pas autrement. Répliqua calmement Mavis.

 

- Mon destin ?!? Répéta Lucy quelque peu décontenancée.

 

Elle rit jaune.

- Mon destin était de me faire violer ? De mettre Wendy dans les bras de cette ordure et qu’il lui fasse pareil qu’à moi ? Et vous ne faites rien pour éviter cela ? Vous êtes complètement folles à ne pas agir et à laisser faire les choses. Ajouta-t-elle amère.

 

- Calme-toi Lucy. Sache que tout est écrit et que nous ne pouvions rien faire pour changer quoique ce soit. Tu devais passer ces épreuves pour réussir tes prochains combats. Répondit calmement Polyussica.

 

Après un temps de silence où l’atmosphère se tendit de secondes en secondes.

 

- Oui. Il s’agit du combat le plus difficile que t’auras jamais à faire. Les autres combats, bien que difficiles te sembleront moins dur au vu de celui que tu as fait. Grâce à ce que tu viens de faire, tu avanceras et gagneras tous tes combats.

 

- Je ne comprends pas. Dit-elle en secouant sa tête.

-Qu’en savez-vous du destin ? Il n’est pas écrit. On le façonne jour après jour. Rien n’est jamais fait à l’avance ! S’exclama Lucy.

 

- Tu as tort. Tout est écrit. Rétorqua Polyussica, hors d’elle.

 

- Calme-toi Polyussica ! Ordonna Mavis d’une voix ferme.

 

Polyussica tourna le dos et regarda à travers la fenêtre les bras croisés.

- Je vais t’expliquer Lucy. Tu comprendras. Reprit d’une voix douce Mavis.

 

- Le livre manuscrit que Polyussica t’a donné est en fait un héritage. Car, nous sommes les descendantes de l’auteur qui a écrit le livre sur les derniers combats sur le Hokuto.

 

 

Lors de la bataille, notre aïeul qui était un puissant combattant faisait partie des guerriers qui devaient tuer les héritiers du Hokuto.

En fait, les personnes qui utilisaient ces techniques n’étaient pas si nocives. Elles étaient trop puissantes et donc potentiellement dangereuses pour l’empereur. C’est pourquoi, il décida qu’ils étaient une menace et qu’il fallait les éliminer.

Quand elles ont été pourchassées, certaines se sont battues, d’autres ont essayé de se faire oublier et enfin certaines se sont enfuis.

 

Et ironiquement, notre aïeul qui devait tuer toute personne utilisant le Hokuto, tomba amoureux d’une héritière de cet art.

 

Ensemble, ils partirent sur une île au loin du Japon et le Hokuto s’est transmis de génération en génération.

 

Chacun d’entre nous avons une spécialité :

 

Polyussica qui déteste les gens peut, ironiquement, les guérir et les soigner. C’est une experte sur le corps humain.

 

Moi, qui suis la plus petite… Je sais juste bluffer. J’ai une grande maîtrise de mon aura et du coup je peux créer l’illusion d’être forte. Heureusement pour moi que j’ai aussi l’esprit affuté et je peux manipuler et influencer les gens. Ajouta-t-elle en faisant un clin d’œil.

Mais mon père voulait absolument que je sache me défendre et m’a enseigné l’art du sabre.

 

La plus brutale et aussi la plus puissante, c’est sans conteste Tsunadé. Elle a une force démentielle. Elle peut détruire une partie de montagne avec un coup de poing. Elle sait aussi guérir comme Polyussica. Elle est moins pointue que Polyussica mais reste quand même impressionnante.

 

Et notre frère… Il était notre cœur à toutes. Son sourire adoucissait nos esprits. Il n’était pas particulièrement doué. C’était juste notre chouchou. Mais il avait des talents pour lire dans les étoiles. Notre grand-père que l’on appelait Gamamaru lui avait appris à interpréter les signes du ciel. Finit-elle d’une voix chargée d’une forte émotion de tristesse.

 

Lucy pensa que Mavis allait pleurer au vu du ton employé, mais très rapidement cette dernière se remit à parler.

 

Nous vivions simplement sur l’île mais nous étions heureux.

 

Puis un jour, j’ai rencontré un garçon qui venait d’arriver sur notre île.

Sa mine était d’une tristesse sans borne. Il était orphelin mais surtout son petit frère était très malade. Aussi, ils ne pouvaient plus faire le voyage dans le bateau car le petit frère était trop faible.

 

J’ai été irrémédiablement attirée par lui. J’ai voulu l’aider. J’ai supplié nos parents de bien vouloir les héberger. Nos parents tenaient une école et enseignaient leur art aux personnes le voulant. Ils étaient hésitants avec eux, aussi ils ont demandé à Gamamaru qui a donné son accord.

 

Le jeune garçon, qui s’appelait Zeref, a été vite enthousiasme par tout ce que le Hokuto pouvait faire. D’autant plus que son petit frère pouvait bénéficier de soins spéciaux. Cependant, malgré les soins, ce dernier mourut quelques semaines plus tard. La maladie l’avait trop gangréné et il était trop tard pour le sauver.

Zeref a été inconsolable mais avec le temps, il semblait que sa blessure se résorbait petit à petit. Puis, un jour, nous sommes tombés amoureux. Raconta Mavis en s’asseyant sur une chaise avec un sourire triste.

 

- Les années ont passé et Tsunadé était enfin fiancée. Ce qui est assez difficile à croire quand on connaît son caractère. Dit-elle avec un sourire.

 

Flash back de Mavis

 

La veille du mariage, tout le monde était en ébullition. Chaque personne avait une tâche voire plusieurs à accomplir.

La tension montait d’heures en heures car le jour J arrivait à grands pas. Moins de vingt-quatre heures avant le mariage et Nawaki semblait assez soucieux.

 

- Tu semble soucieux. Affirma Mavis à son jeune frère toujours en train d’arranger les fleurs de la salle.

- Oui, dans quelques heures, ça va être terrible. Tout changera. Dit-il après un temps de silence.

- En effet, on sera enfin tranquille. Tsunadé quitte la maison pour vivre avec ce pauvre Dan et donc plus de bagarres entre Tsunadé et Polyussica. Adieu les cris et autres hurlements, ce sera un vrai soulagement.

- Ce ne sera plus pareil.

- Le changement peut avoir du bon, Nawaki.

 

Le jeune frère sauta au cou de Mavis et tombèrent ensemble à la renverse

Plusieurs minutes passèrent et les deux se serrèrent fort dans les bras.

 

 - Sois forte. Avance. Rien n’est de ta faute quoique tu en penses. Je t’aime fort. Murmura Nawaki. Il fit un baiser sur la joue de sa grande sœur et partit.

 

Mavis resta à moitié assise ne comprenant pas les paroles de son frère. Elle reprit ses esprits et commença à vouloir suivre son frère mais leurs parents demandèrent déjà à Mavis d’effectuer d’autres tâches urgentes.

 

Fin du flash back de Mavis

 

Mavis posa le cadre photo qu’elle avait gardé toujours dans ses mains. Elle l’avait mis bien en face d’elle et assit plus convenablement sur la chaise, le dos bien droit et reprit son monologue.

 

- Par la suite, on a su qu’il est allé voir Tsunadé et qu’il avait tenu des propos aussi étranges.

Tsunadé était stressée. Elle avait peur que Dan se dégonfle et la laisse seule le jour du mariage.

Nawaki avait dit qu’elle devait passer cette dernière soirée avec lui (Dan) dans ses bras. En faisant cela, elle n’aurait plus de doute sur lui.

Il lui avait dit que la journée de demain allait être riche en émotions fortes et qu’elle devait être forte. Ce serait dur mais il fallait qu’elle aille de l’avant. Il lui demandait de tout faire pour être heureuse qu’elle ne devait jamais abandonner. Il lui dit également qu’il l’aimait après lui avoir fait un baiser et partit.

 

Lucy décrocha son regard de Mavis qui s’était tu quelques instants et regarda le dos de Polyussica qui était tendu à l’extrême. De toute évidence, Lucy comprenait que le petit frère disait ses adieux à ses sœurs et c’est pourquoi Mavis insistait sur les ‘dernières paroles’ de ce dernier. Elle sentait dans le discours et de la façon dont elle racontait l’histoire que le jour du mariage, Nawaki allait mourir.

 

- Quand il est allé voir Polyussica qui finissait les dernières retouches sur la robe de Tsunadé.  Elle sut toute de suite que quelque chose clochait et qu’il ne s’agissait pas qu’une simple peur du mariage de Tsunadé.

Quand elle le questionna, il lui répondit que quelque chose d’important allait se briser, demain et qu’il y allait avoir beaucoup de souffrances.

Elle lui avait répondu que quoiqu’il se passe demain, cela ne changera rien du fait que sa famille sera toujours dans son cœur.

Il lui sourit et il ajouta que le destin ne pouvait pas être modifié. Ce qui devait se passer devait se passer.

 

Polyussica regarda d’un air perdu le paysage à travers la fenêtre. Elle n’avait jamais révélé à Mavis et Tsunadé ce que Nawaki avait exactement dit. Elle s’en souvenait et c’était toujours aussi douloureux.

 

Flash back de Polyussica

 

- Des trois sœurs, tu es la plus sensible malgré ton air bourru… Tu sais Polyussica, j’ai essayé de faire en sorte que tu ne sois pas blessée par ces filles. Je ne voulais pas que tu sois si méfiante… Si seule.

Quand j’ai vu que tu étais avec elles, j’ai voulu te détourner de ces personnes néfastes mais il n’y a rien eu à faire. Puis, après j’ai essayé que tu n’assiste pas à cet instant, à ce moment où tu t’es sentie trahi au fond de ton âme. Cette trahison qui refroidirait ton cœur pour toujours.

Mais malgré tout ce que j’ai fait, ce jour est arrivé et ce qu’il devait se passer se passa. Ces idiotes rigolaient sur toi parce que tu avais les cheveux de couleurs différentes de nous et par conséquent elles te traitaient de bâtarde. Tes amies, tes précieuses amies se moquaient de toi, t’insultaient et te méprisaient.

 J’ai fait beaucoup de choses pour changer le destin pour améliorer nos vies mais en fait rien n’y fait ce qui est tracé ne peut être modifié, malheureusement.

 

Fin du flash back de Polyussica.

 

Voilà, ce qu’il avait dit exactement et malgré son âge, les larmes arrivaient à ces yeux à la vieille rosée.

C’était toujours difficile à chaque fois qu’elle y repensait. Elle cligna des yeux et se reconcentra sur les paroles de Mavis toujours en regardant par la fenêtre. Hors de question de montrer un instant de faiblesse à sa sœur ou même à Lucy.

 

Mavis continua son monologue.

- Puis le lendemain matin, Zeref est parti finir de mettre les décorations de la petite salle de cérémonie et moi je courrais partout et aidais surtout les parents à mettre les tables, les chaises et couverts…

 

Et… Sans le voir tellement nous étions concentrés sur notre tâche, Zeref transperça avec son katana mon père et ma mère. Comme ça par surprise. Je voyais mes parents dans l’incompréhension totale et une peur incroyable dans leurs yeux. Quant à moi, je croyais faire un cauchemar. L’homme que j’aimais tuant mes parents sous mes yeux.

 

Une fois le choc et la surprise passés, je me précipitais vers mes parents tous les deux à terre. J’engueulais Zeref. J’étais en colère voire hors de moi mais lui il était carrément fou. Il me disait que je devais sauver mes parents. Je ne comprenais plus rien. Il les blesse mortellement et me demande ensuite de les sauver. Mais je ne pouvais pas les soigner, seule Polyussica le pouvait et encore, les blessures étaient trop graves. Zeref parlait mais je ne comprenais pas. J’essayais juste de retarder la mort de mes parents en mettant des bandages et en comprimant leurs plaies. Mais c’était trop tard, ils étaient morts.

 

Alors que je pleurais,  Zeref répétait comme un fou les mots : blonde, puissante, épée, pouvoir, ressuscité.

 

Il me dévisagea comme un démon. J’avais peur mais surtout j’avais mal, mal au cœur de le voir ainsi.

 

Puis, il partit en courant. C’est plus tard que j’ai su qu’il est allé voir Tsunadé. Elle a toujours été vague sur ce qu’il s’était passé. Mais il a tué Dan et Tsunadé n’a pas pu le sauver. Ses mains étaient couvertes de sang tout comme moi.

 

Puis, quand j’ai repris à peu près constance, je me suis mise à courir. Je devais voir mes sœurs et mon frère pour leur dire que Zeref était fou et qu’il avait tué nos parents.

 

Je suis allée voir ma sœur la plus proche Polyussica. Quand je suis arrivée, Zeref était là. Il était ensanglanté encore plus que lorsqu’il m’avait quitté. Il menaçait Polyussica et Nawaki avec son katana. Puis Tsunadé arriva à son tour, elle aussi avait du sang sur ses mains.

 

Et Zeref tua notre frère sous nos yeux. Polyussica avait Nawaki dans ses bras et Tsunadé et moi courûmes pour être près de notre frère.

 

Zeref hurla de le soigner. Mais c’était trop tard. Il était mort et il avait gardé un sourire sur son visage.

 

Zeref était devenu fou et hurla que maintenant on savait ce que c’était de souffrir et il partit.

 

Nous étions là, toutes les trois comme des âmes en peine, le cadavre de Nawaki dans nos bras.

 

Notre grand-père Gamamaru est arrivé avec Jiraya un ami d’enfance. Je ne sais pas ce qui s’est dit ou même passé ni même pendant combien de temps nous sommes restés là.

 

Mais, je suis partie… Partie pour tuer Zeref.

Je savais qu’il serait devant la sépulture de son frère.

 

Très calmement, il m’expliqua qu’il avait lu une prophétie de Gamamaru disant qu’une héritière blonde du Hokuto à la puissance phénoménale et qui était fine épéiste avait le don de ressusciter.

 

Il pensait que c’était l’une des nous. Il croyait qu’on avait laissé son frère mourir alors qu’en fait l’une de nous avait le don de le guérir. Cela l’a rendu fou. Il a donc voulu savoir qui avait ce pouvoir et la tuer pour se venger d’avoir abandonné son frère.

 

J’étais déterminée. Après un combat…….. Laborieux. Hésita-t-elle.

Je l’ai tué, je l’ai tué à l’aide du sabre de mon père que j’avais été cherché au préalable en quittant mes sœurs. Dit-elle d’une voix éteinte.

 

Plus tard, notre grand-père nous convoqua. Nous n’étions pas l’ombre de nous-même. Toutes, nous étions affectées par la mort de ceux que nous aimions.

 

Gamamaru nous a alors expliqué que depuis la naissance de Nawaki, il savait que des malheurs allaient se produire dans notre famille. Nawaki est le premier à voir très distinctement l’hécatombe de notre famille. Depuis enfant, il savait qu’il allait mourir. Il a tout fait pour qu’aucune de ses prédictions n’arrivèrent… Mais… Mavis rencontra Zeref. Tsunadé rencontra Dan et tout s’est déroulé comme il avait vu. Rien n’a pu empêcher chacune de ses visions. Aussi, il accepta son sort.

 

Nous étions dévastées par les paroles de l’ancêtre. Ils auraient pu nous avertir et rien ne se serait passé. Rien. Mais, il était catégorique, c’était nécessaire pour accomplir notre destin.

 

Notre destin… Répéta Mavis les yeux perdus sur ses mains jointes.

 

Un silence pesant accueilli les derniers propos de Mavis.

Lucy attendait de plus en plus le rapport entre elle et cette histoire.

 

- Notre destin Lucy, c’est toi. Dit-elle sérieusement Mavis.

- Moi ? Interrogea Lucy.

- Oui. C’est ce qu’a dit Gamamaru. La prophétie que Zeref a lu est celle te concernant. Il n’avait pas tout lu. Car une prophétie s’écrit doucement, elle s’éclaire petit à petit au fil des rêves. Zeref avait lu qu’une infirme partie.

 

Sa prophétie était la suivante : Une blonde au dragon rouge deviendra héritière au Hokuto par l’enseignement des trois sœurs. Elle sera aussi affutée que sa lame, elle sera aussi forte qu’un tremblement de terre et aura le don de la vie. Sa vie ne pourra pas être prise par qui que se soit. Elle défiera la mort car elle en échappera toujours, elle ressuscitera. Son chemin sera sinueux et beaucoup d’épreuves seront vécues. Elles seront nécessaires pour permettre de gagner les combats et les guerres qu’elle affrontera. Le souffle nouveau sera alors en marche.

 

Il s’agira soit d’un vent amenant la mort et la destruction soit un vent de paix et de liberté.

 

Il n’a jamais pu voir s’il s’agissait d’un souffle bénéfique ou non pour l’humanité. Termina Mavis.

 

Pollyussica et moi ne pouvions plus vivre sur cette île, les souvenirs étaient trop douloureux… Nous sommes donc installées ici. Attendant que le destin nous frappe à nouveau.

 

Quant à Tsunadé, elle est restée sur l’île et est devenue en quelque sorte le chef du village.

 

- Nous sommes désolées Lucy, nous devions que t’enseigner nos connaissances mais nous devions te laisser combattre seule. Finit Mavis.

 

Après un grand soupir, Lucy tout en serrant ses poings quitta le salon des sœurs.

Elle s’assit sur une pierre qui était au bord de la petite mare du jardin de l’auberge des sœurs.

Son regard était perdu. Elle se ressassait les mots de Mavis. Même si c’était idiot, elle se sentait un peu coupable car si Zeref était devenu fou c’était à cause d’une prédilection qui portait sur elle.

D’ailleurs, pourquoi est-elle la blonde au dragon rouge. Le dragon rouge lui faisait penser à Natsu et à son pendentif, elle n’avait rien de tout ça… Tout cela lui semblait nébuleux. C’est de la folie. De la folie. Pensa-t-elle.

 

- Mais que vois-je ? Ma petite élève préférée ! Entendit-elle.

- Bonjour Sensei. Répondit Lucy.

- Voyons voyons ! Je t’ai demandée de m’appeler par mon nom, je ne veux pas qu’on me vieillit.

- Désolée.

- Alors qu’est-ce que tu as, ma petite Lucy ?

- Rien, je pense seulement.

- À priori tu penses à des choses pas très sympathiques.

 

- Tu sais ce que je fais quand je ne vais pas bien ?

- Non.

- Je danse. À chaque mouvement et chaque expiration je ressors tout le négatif. Et après je me sens vidée mais vraiment mieux.

- C’est gentil de vouloir m’aider mais je crois que cela ne marchera pas avec moi.

- Allez viens et essayons ! Tu veux bien. Entraina-t-elle Lucy.

 

Ensemble elles commencèrent à danser la seule danse qu’elle lui avait enseignée. Sous les conseils de la Geisha, Lucy inspira et expira. Cet exercice de respiration l’aida à se ressourcer quelque peu. La Geisha la reprit plusieurs fois une fois de plus sur ses gestes.

 

- Même si tu as été mon élève la plus douée, tu ne seras jamais une geisha accomplie. On ressent que tu n’aimes pas ce que tu fais. Tu méprises ce que je fais, n’est-ce pas ?

- Non, je ne vous méprise pas.

- Tu n’aime pas ce que je fais quand même. Affirma-t-elle en souriant.

- Tu sais une geisha n’est pas seulement un objet de convoitise et nous ne sommes pas des prostituées… Nous savons faire beaucoup de choses. Certes, nous aimons séduire mais nous sommes et resteront des femmes qui exercent plusieurs arts à haut niveaux. Notre but est de divertir et de faire évader les hommes  de la réalité.

Nous arrivons grâce à quelques subterfuges à gagner leur confiance. Aussi, ils se confient à nous. Nous les écoutons et ils arrivent très souvent que nous les conseillons car nous sommes observatrices et surtout nous connaissons la nature profonde des Hommes, tu vois.

L’expression derrière chaque grand homme se cache une femme est vraie. Dit-elle avec un sourire malin.

- Lucy tu aurais pu être une magnifique geisha mais tu ne le sauras jamais malheureusement. Tu n’en as pas l’âme. Il te manque ce petit truc, de la fierté d’être une artiste peut-être. Tu dois tout donner, te montrer à ton avantage, vouloir que tout le monde te regarde et que chacun te désire. Enfin j’imagine que tu ne peux pas être parfaite. Expira-t-elle de résignation.

 

- Merci. Rigola Lucy. Cela m’a fait vraiment du bien de passer ce moment avec vous. J’ai pu prendre un peu plus de recul et mes idées sont un peu plus claires. Je vais vous quitter maintenant. Je dois voir les tenancières de cette auberge. Merci encore pour tout.

 

Lucy revit les sœurs, déterminée.

 

- Si vous savez ce que le destin nous réserve alors vous allez me dire qui est celui qui a manipulé mon frère ?

- Nous ne le savons pas. Nous ne connaissons pas les détails, juste les grandes lignes.

 

- Alors qu’elles sont les grandes lignes ? Demanda-t-elle quelque peu énervée.

Ta vie ne sera que des successions de combats. Pensa Mavis.

- Tu auras plusieurs combats à mener et tu seras le souffle nouveau. Tu apporteras soit le Chaos soit la stabilité.

- Chaos ou stabilité ? Et malgré le risque que je sois un véritable fléau, vous m’entraînez ?

- C’est notre rôle… Répondit Polyussica.

 

Après un long silence.

 

- Très bien alors finissez votre mission. Déclara-t-elle froidement avant de partir à nouveau dans le jardin.

 

- De toute évidence Gamamaru avait raison. Nous ne pouvons pas tout lui dire. Commença Polyussica.

- Oui, vu sa réaction. Si elle savait. Continua Mavis les yeux perdus.

- Si elle savait, elle trouverait un moyen pour se tuer pour de bon. Termina Polyussica.

 

- Je vais continuer son instruction. Reprit Mavis.

 

Bien qu’elle soit extrêmement froide avec ses professeurs, Lucy continua à être une bonne élève appliquée.

 

Mavis et Polyussica la perfectionnèrent et lui apprirent à être à l’écoute de son subconscient. Elle devait faire de la méditation. Être entre un profond sommeil tout en étant éveillée. C’était difficile et n’arrivait pas vraiment à communiquer ou à parvenir à son subconscient. Elle ne savait pas une fois de plus à quoi cela servait mais comme d’habitude les sœurs restaient très évasives sur les raisons.

 

Un jour, elle sut entrer en contact avec une autre partie d’elle.

 

Elle était dans un couloir sombre avec des portes partout.

Elle ouvrait une porte et elle se retrouvait face à un souvenir.

Plus elle s’enfonçait dans le couloir, plus ses souvenirs étaient anciens.

À chaque fois qu’elle franchissait le seuil de la porte, elle revivait son souvenir. Certains étaient vraiment effrayants notamment ceux où elle était prisonnière du Club. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que quelque chose se cachait là, qu’il fallait qu’elle aille au souvenir le plus ancien. Les portes étaient vraiment nombreuses, elle devait remonter le plus loin possible, elle courut.

 

Elle courut encore et toujours, au bout d’un temps qui semblait interminable, elle arriva devant une porte ancienne en bois. Tellement vieille qu’elle baillait et n’avait pas de poignée. Elle n’était ni à droite ni à gauche. Elle était au début du couloir.

Dans un grincement sinistre, elle déglutit, poussa la porte et la franchit.

 

Et elle tomba. Elle était à terre. Elle avait mal aux poumons, l’air qui rentrait la brulait. Chaque expiration et inspiration était une souffrance. Elle semblait aveugle. Elle ne voyait plus ou plutôt très mal. Tout était flou, sans réelle couleur. Elle entendait des bruits étranges. Elle essaya de se relever mais elle ne pouvait pas. Son dos ne la supportait pas et ses jambes trop faibles. Elle était nue et avait froid. Allongée sur le ventre, elle essaya de se tâter mais en fait c’est à peine si elle pouvait contrôler ses bras, ses mains. Elle avait l’impression d’être minuscule, elle ne sentait plus ses seins. Elle ne put parler. Sa voix n’était que des cris ou des pleurs. Que lui arrivait-il ?

À peine, eut-elle pensé à cette question, qu’elle ressentie du froid contre sa peau. C’était froid et liquide. De l’eau ! De l’eau montait de plus en plus. Lucy commença à paniquer. Elle allait se noyer. Elle n’arrivait pas à se relever et l’eau montait. Elle espérait que quelqu’un vienne à son secours mais une fois de plus elle était seule.

L’eau monta et arriva à son nez et à sa bouche. Elle retient sa respiration mais elle ne put essayer de respirer. Le liquide entra en elle. Elle toussa par reflexe et l’eau rentra davantage. Elle entendait son cœur battre de plus en plus fort, tellement qu’elle pensait qu’il allait exploser. Elle avait l’impression qu’il résonnait dans ses oreilles. L’eau entrant dans ses poumons, elle allait mourir, mourir noyer.

 

Elle se réveilla de sa méditation en sueur. Elle toussa encore comme pour retrouver son souffle et pour retirer de l’eau qui serait passé dans le ‘mauvais tuyau’. Elle était essoufflée. Elle prit des grandes inspirations pour reprendre son air qui lui avait manqué quelques secondes plus tôt.

 

Les sœurs l’avaient attentivement observé.

 

- Tu sais maintenant comment il faut faire. Annonça Polyussica

- Notre tâche se termine, Lucy. Finit Mavis.

 

Lucy se leva, les salua très froidement tout en respirant encore rapidement  et le cœur battant toujours à tout rompre.

 

- Je vous quitte. Je retourne à Magnolia. Je vous remercie mais sachez que je n’y crois pas à notre soi-disant destin. Jamais, vous m’entendez jamais je n’irai sur cette île ! S’exclama-t-elle.

 Je n’aurai jamais l’enseignement de votre sœur et la vision de votre grand-père sera caduque.

 

Elle quitta la pièce, prit quelques affaires et partit en moto pour retourner à Magnolia.

 

 

 

Rebby regardait ses camarades de classe. Tous étaient présents sauf Naruto toujours dans le coma et Lucy qui était quelque part. Elle les observa tous. Ils étaient plongés dans d’intenses réflexions. Devant son contrôle surprise qu’elle avait terminé depuis quelques minutes, elle soupira. Elle s’ennuyait, ce qui était rare pour une bonne élève bien attentive en cours comme elle.

 

Les mois avaient passé et le groupe avait petit à  petit récupéré de leur dernière grande bataille.

 

Grosso modo en juillet, chacun veillait sur ses malades. Natsu avec l’aide d’Erza avaient géré le gang. Natsu avait fait le plan du nouveau Q.G, élaboré le permis de construire. Il avait géré aussi les entreprises et les travaux. Il avait aussi financé le projet grâce à l’argent de ses parents. Les entreprises avaient fait aussi de belles ristournes car les Fairy Hope les avaient beaucoup aidés.

Rebby trouvait que Natsu avait vraiment bien pensé le nouveau Q.G. Il y avait, cette fois-ci, une infirmerie au rez-de-chaussée et une salle vraiment pour elle sécurisée avec des ordinateurs. Elle avait aussi un petit passage secret au cas où. Sakura était toujours au chevet de Naruto qui était dans le coma. Minato était seul, Wendy et Natsu ont dû le gérer. Ce qui n’était vraiment pas évident. Je ne sais plus combien de fois Natsu m’appelait en catastrophe parce que Minato avait fui pour rechercher ses parents.

 

En août, Lucy était partie. Sakura avait enfin repris du poil de la bête. Tout le monde était enfin sorti d’affaire. Rebby regarda attentivement Jubia qui avait foutu une sacrée trouille à tout le monde.

Natsu et Erza sont partis rejoindre Lucy, Erza est revenue le lendemain pour gérer le gang. Natsu a veillé sur Lucy. Et Rebby n’a jamais eu autant de travail à faire de sa vie.

Et oui, n’ayant pas passé les examens finaux. Ils devaient les passer à la fin août. C’était exceptionnel parce que tout simplement ils étaient pour l’essentiel d’entre eux à l’hôpital ou trop blessé pour passer les examens.

 

Ainsi, durant tout ce mois, elle leur fit des cours particuliers. Elle crut mourir. Elle avait eu même des idées de meurtres pour certains d’entre eux. Ils étaient si… Eux. Pas concentrés pour un sou. Attentifs comme une bande de gamins de six ans. Elle avait pleuré à cause d’eux. Erza et Sakura aidaient pour avoir du calme mais ils recommençaient cinq minutes plus tard. Il fallait qu’ils soient assommés pour être tranquille mais c’était les trouble-fêtes qui fallait le plus aidé.

Quand Natsu fut revenu, la bande était enfin plus concentrée. À croire que Natsu a un super pouvoir pour les calmer. Il avait trouvé les bons arguments pour les motiver. Si ils ne saisissaient pas la chance que je leur offrais, ils allaient être séparés.

 

Rebby soupira. Les vacances n’avaient pas été de vraies vacances. Elle en était fatiguée.

 

Rebby soupira à nouveau.

Et voilà où nous en sommes. On est en octobre et nous sommes tous ensemble sans Naruto et sans Lucy.

Nous sommes optimistes pour Naruto. Bien qu’il soit encore dans le coma, les médecins disent qu’il est plus réactif qu’avant. Il va s’en sortir et cette pensée nous donne à tous le moral.

 

Rebby se retourna vers la fenêtre, accoudée à sa table.

Octobre commençait.

Le temps se rafraichissait.

Les feuilles des arbres allaient commencer à rougir.

Les belles couleurs d’automne allaient arriver.

Rebby pensa alors à sa découverte. Cela faisait maintenant quelques semaines qu’elle savait…

 

Bientôt, ce triste jour avançait. Elle était sûre que Lucy serait là, près de lui, pour cette occasion.

 

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