L'étoile écarlate

Chapitre 56 : Aller de l'avant

3814 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:55

Il lui caressait ses cheveux durant un long moment. Il adorait ses cheveux qui étaient si doux d’habitude. Durant ces longs jours où elle était dans le coma, il n’avait pas arrêté de lui coiffer ses cheveux, de les toucher, de les sentir. Ce soir, pourtant, ils étaient secs, ternes et pas très agréable à toucher. Fatigué, il s’endort auprès de sa belle.

 

 

Cette chaleur, ce souffle, ce vent chaud. Oui, elle le connaissait, le reconnaissait : c’était le même vent chaud que lorsqu’elle était sur la balançoire dans son rêve !

 

Elle ouvrit les yeux pour être sûre de l’origine de ce souffle agréable.

Elle rencontra ses yeux. Ses beaux yeux verts, vert profond comme une émeraude. Il la scrutait avec un regard tendre.

Elle ne put s’empêcher de rougir face à ce regard. Ce regard emprunt d’amour.

Gênée, elle détourna ses yeux et se décolla de Natsu.

 

Natsu lui adressa un sourire et lui informa qu’il allait faire le petit déjeuner.

 

Il partit et la laissa seule dans le lit. Elle avait tout d’un coup, un peu froid. Un frisson ? Oui, un frisson. Une angoisse sans raison valable l’envahit. Elle se mit à trembler une fois de plus.

 

Ces satanés tremblements reviennent. Je déteste ce corps.

Dois-je être si faible et ressentir ce froid, ce manque quand Natsu s’éloigne de moi ?

Hors de question.

Je dois me ressaisir. Tout va bien.

Tout va bien. Essayait-elle de se rassurer.

 

Ses jambes commencèrent à s’entrechoquer. Elle les ramena vers elle et à l’aide de ses bras elle essaya de les calmer.

 

Impossible. Non, elle n’y arriverait pas à les calmer. Ce corps la trahissait. Une fois de plus, elle le détestait.

Ses bras tenant ses jambes, sa tête collée contre ses dernières, Lucy n’entendit pas Natsu revenir.

 

Natsu s’approcha d’elle.

Quand il posa sa main sur son épaule, cette dernière sursauta paniquée.

 

Devant sa détresse, il comprit qu’il ne devait pas la laisser seule. Il la prit, donc, dans ses bras et l’emmena dans la cuisine.

 

Assise, elle vit Natsu s’apprêter et commença à faire des crêpes pour le petit déjeuner.

 

Quand la cuisson fut quasiment terminée, Luxus et Sting étaient en cuisine, attirés par l’odeur de la nourriture. Lucy tremblait encore mais elle arrivait se contrôler tant bien que mal.

L’atmosphère était agréable, Sting et Luxus chahutaient pour savoir quelle était la meilleure garniture sucrée pour une crêpe.

 

Lucy mangea presque deux crêpes. Repue, ses yeux se fermèrent. Elle était fatiguée, elle s’endormait littéralement sur la chaise de la cuisine. Elle luttait mais sa fatigue accumulée était trop forte. La tête penchée, son buste était prêt à toucher la table, quand Natsu l’empêcha de tomber.

 

Elle ouvrit immédiatement les yeux à son contact mais elle clignait des yeux, prête à sombrer

 

Les autres virent le combat interne de Lucy, aussi Natsu la prit dans ses bras et repartirent dans la chambre. La belle dormit encore plusieurs heures pour se reposer.

 

Les jours passèrent et Lucy arriva à manger de plus en plus. Cependant, son estomac atrophié ne supportait pas quand elle avalait trop de nourriture à la fois. Elle vomissait assez souvent et cela la fatiguait.

Jamais, elle n’aurait cru que manger normalement fut si difficile.

 

Malgré tout, elle allait de mieux en mieux. Son teint commençait à retrouver des couleurs, ses cheveux étaient moins ternes, elle ne tremblait quasiment plus quand Natsu était loin d’elle.

Son corps allait mieux mais elle ne parlait pas. Elle restait dans le silence.

 

Elle ne voulait pas parler, elle était trop fatiguée pour ça. L’effort qu’elle avait fourni auprès d’Erza avait été incroyable et elle était vidée.

Par ailleurs, elle avait mal. Toujours mal à la tête et au ventre, aussi elle ne pouvait pas penser convenablement.

 

Son esprit était comme absent.

Il faut dire aussi qu’elle avait des médicaments assez forts qui la sonnaient aussi. Quand la douleur pouvait être enfin supportable et qu’elle aurait pu s’exprimer convenablement, elle était trop fatiguée et dormait.

 

La plupart du temps, elle était derrière une fenêtre à contempler le paysage ou plutôt la rue. Ses pensées n’étaient qu’une série d’images, toutes aussi violentes les unes après les autres. Toutes tournées vers son frère.

 

Comme elle avait plusieurs organes qui avaient été transpercés notamment les intestins, c’était important qu’elle fasse des selles. En effet, cela signifiait qu’elle était totalement remise de ces blessures. Polyussica insistait à chaque fois là-dessus auprès de ses soigneurs.

Quand le jour libérateur fut, Lucy prit de moins en moins de médicaments.

 

Son esprit commença à fonctionner. Et deux jours plus tard, elle ne prit plus les médicaments et elle commença à parler, à plaisanter. Elle souriait même, mais si cela sonnait faux.

 

En fait, elle était bien que dans les bras de Natsu.

D’ailleurs, ce dernier respectait le vœu de Lucy, à savoir, ne pas lui parler de choses sensibles ou complexes. Bien qu’en fait, rien qu’avec sa présence, elle pensait à sa relation avec lui. Elle préférait ça, à ses visions d’horreur.

 

 

Puis un jour, Lucy sortit de sa chambre quand elle sut que Natsu était entrain de se doucher et alla voir Sting. Elle le trouva avec Luxus dans le garage. Ils étaient à priori sur un projet de moto.

 

Surpris de la voir, ils rangèrent maladroitement les plans. Lucy demanda de bien vouloir écarter Natsu de la maison quelques minutes au matin. Les deux blonds ne comprenaient pas les propos de Lucy. Mais, elle ne voulut pas leur expliquer. Elle insista sur le fait qu’ils devaient l’avertir dès qu’il serait parti.

 

Quelques minutes plus tard, Natsu quitta la maison pour aller faire des courses.

Sting et Luxus entrèrent directement dans la chambre où était Lucy.

 

- Que se passe-t-il ? Demanda le plus vieux.

- Je pars.

- Tu pars, mais où ? Interrogea Sting.

- Je vais voir les sœurs Vermillon.

 

Elle se tourna vers Sting.

- Sting, je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. Tu m’as hébergé, soutenu. Tu as toujours été près de moi quand j’avais besoin. Merci. Je ne sais pas ce que je serai devenue sans toi, Sting. Dit-elle en se blottissant dans ses bras.

- Tu es mon meilleur ami, mon frère. Je t’aime, tu sais ? Murmura-t-elle en lui baisant la joue.

 

Elle lui souriait et lui offrait un regard tendre.

 

Puis, elle se tourna vers Luxus.

- Luxus. Je suis désolée pour tout ce que je t’ai fait. Je t’ai fait souffrir et je m’en excuse. Vraiment, pardonnes-moi ! Ne comprenant pas mes tremblements plus forts quand tu étais près de moi, j’ai demandé à Sting qui m’a tout raconté. Même si je m’en souviens plus, je suis désolée pour tout ça.

Mon inconscient m’a toujours fait des tours. Mais malheureusement, c’était toujours pour me protéger. Me protéger de Naruto et là maintenant, je suis violente avec toi. Dois-je me protéger de toi, cousin ?

 

Lucy mit ses mains dans la chevelure massive de son cousin, elle ne sentit rien. Pas même une pression sur le cerveau, tout semblait normal.

 

- Je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce que cela signifie. Mais, Luxus, en attendant de savoir, je voulais te dire que je vais devoir…

 

Elle hésita avant de continuer sa phrase.

-… Couper les ponts avec toi. Il faut mieux que je me préserve. Je dois avoir confiance en mon subconscient. Il ne m’a jamais trompé et c’est pourquoi, je n’ai pas le choix. Désolée Luxus. Malgré tout, sache que je t’aime vraiment et que j’espère que tout cela sera provisoire.

 

Elle se mit dans les bras forts de son cousin. Elle avait toujours une mauvaise impression. Elle ne se sentait pas bien, une fois de plus. Elle se détacha de lui et lui fit une bise sur la joue.

- Au revoir. Tu vas me manquer, Luxus.

 

Luxus et Sting avaient blêmis suite à la tirade de Lucy. Sting regarda Luxus qui semblait extrêmement triste. Lucy était sa seule famille, Naruto étant dans le coma… Sting mit sa main sur l’épaule de Luxus pour lui montrer qu’il partageait son chagrin.

 

Lucy prit un petit sac et mit des vêtements dedans et commença à mettre ses chaussures pour partir.

- Et Natsu ? Demanda Sting.

Tu ne lui dis pas au revoir ? Il sera déçu, tu sais. Continua-t-il.

- Vous dire au revoir et m’éloigner de Luxus est déjà assez difficile. Je préfère le fuir que devoir lui parler ou m’expliquer. C’est lâche mais je n’en ai pas la force. Il attendra un peu.

 

Elle prit des clefs de moto au hasard, se dirigea dans le garage et enfourcha la moto de Luxus et partit.

 

À peine était-elle sortie du garage, qu’elle vit Natsu qui revenait vers la maison. Natsu la vit également. Il courut aussitôt au garage de Sting.

 

- Hors de question, qu’elle parte comme ça ! S’adressa-il aux deux blonds.

 

Voyant les clefs qui étaient sur la moto, il la prit, l’enfourcha et démarra en trombe.

 

Il était à la poursuite de Lucy qui avait quelques minutes d’avance sur lui.

Il entendit vaguement un des blonds crier mais il n’y prêta pas attention.

Sting lui s’égosillait la voix. Il venait de lui prendre sa moto. Sa MOTO. Il lui hurla qu’il avait intérêt de la rendre intact, sinon il le tuerait.

Luxus se mit à rire en voyant la tête dépitée du jeune blond, malgré la tristesse qui l’étreignait.

 

Natsu arriva rapidement à une intersection. Droite ou gauche ? Pas le temps de réfléchir, il prit une direction au hasard. Il avait l’impression d’entendre le vrombissement d’une moto vers la gauche. Il suivit son instinct.

 

Son instinct ne l’avait pas trompé. Il reconnut Lucy et la suivit.

 

Heureusement, qu’il avait oublié de prendre des sacs et avait fait demi-tour, sinon il ne l’aurait pas vu. Elle serait partie ainsi sans rien dire, sans rien lui dire. Mais, il était hors de question, qu’il la laisse partir sans que lui, lui dise ce qu’il avait sur le cœur.

 

 

Lucy s’aperçut très vite que Natsu la suivait. Bien qu’elle accélèra, il resta collé à elle. Ses pensées défilèrent aussi vite que le paysage. Il était clair qu’il voulait lui parler mais elle n’en avait pas vraiment l’envie. Elle était, une fois de plus, énervée après lui. Il ne la lâchera pas tant qu’il n’aura pas obtenu d’elle des réponses ou au moins une écoute.

 

Au bout d’une heure, Lucy décéléra. Elle s’engagea sur une aire de repos sur laquelle il y avait un magasin permettant de se ravitailler en carburant et de se restaurer. Il y avait une petite terrasse permettant de se restaurer en plein air à côté d’une aire de jeux pour les deux / dix ans.

 

Une fois garée, elle attendit Natsu qui arrivait quelques minutes plus tard.

 

- Il était hors de question de te laisser partir sans avoir eu de discussion. Commença Natsu.

- Et moi, je n’ai pas très envie de t’écouter. Donc, je te propose un deal. Répondit-elle au tac au tac.

- Lequel ?

- Pendant que je mange, tu parles. Évidemment, c’est toi qui paye et sache que j’ai très très très faim. Dit-elle avec un regard froid.

 

Elle s’installa sur une table de pique-nique et attendit Natsu qui arriva quelques minutes plus tard, des sandwichs pleins les bras et deux bouteilles d’eau.

 

Alors qu’il s’installait, Lucy prit déjà un sandwich et commença à le manger.

 

Natsu commença donc à lui parler.

-Lucy. Je tenais à m’excuser.

 

Après un petit silence, il continua.

- Je t’ai promis d’être près de toi et dès que tu me racontes ton histoire, je t’abandonne. Je pensais réellement, que ce que je faisais, était le mieux pour toi.

Je pensais, je pensais que je ne serai plus un fardeau pour toi, ni ton point faible en rompant avec toi.

Tu avais beau m’expliquer que je faisais erreur.

Je refusais de l’entendre.

 

-J’ai été un véritable idiot.

 

Quand il releva son regard sur elle, il vit Lucy entrain de finir son deuxième sandwich. Elle en avait littéralement plein la bouche. Elle semblait plus concentrée sur son repas que sur ce que disait Natsu.

 

Imperturbable malgré tout, il continua.

 

- Quand j’ai assisté à la scène entre ton frère et toi. J’ai compris.

J’ai enfin compris.

Je veux partager avec toi tous les moments. Je ne veux plus être mis de côté.

Après ton combat, quand tu as été morte durant dix-sept heures, j’ai cru que j’étais mort avec toi. Je n’ai eu que des regrets envers toi. Tout ce que j’avais fait, tout, n’était que mauvais choix.

Je tiens trop à toi et je veux rester avec toi, être près de toi. Vivre à tes côtés, te soutenir dans les moments difficiles.

Lucy, je veux être celui avec qui tu partageras ta vie ! Toute ta vie !

 

Pendant qu’il parlait, il ne la lâcha pas des yeux. Mais Lucy, elle, continuait à manger et de boire comme si rien n’était sans le regarder un instant.

 

- Lucy, est-ce que tu veux bien me ou plutôt nous donner une dernière chance ?

 

Lucy finit son repas et le fit savoir bruyamment.

 

- Merci pour le repas. Au revoir.

Lucy lui tourna le dos, prêt à repartir.

 

Natsu mit sa main sur le bras de Lucy.

- Lucy, réponds-moi !

 

Lucy détacha la main qu’avait Natsu sur elle, et se retourna vers lui.

 

- Le deal était que je t’écoutais. Je t’ai écouté et ça s’arrête là.

 

Elle lui tourna le dos.

- Cependant, je vais te poser une question. Dis-moi, pourquoi ne t’es-tu pas énervé ou même blasé de mon comportement pendant que tu me parlais ?

 

Natsu était étonné de cette question.

 

- Euh… Tu avais faim. C’est tout. Tu en avais besoin.

Tu es restée dans le coma pendant un mois, et avant tu as eu un combat difficile et un choc psychologique important, tu n’as pas vraiment mangé depuis tout ce temps. Il est normal que tu ais un besoin énergétique important et surtout à combler depuis ces quelques semaines.

 

Pourquoi, n’était-il pas comme les autres ? Pourquoi ne disait-il pas que j’étais un goinfre, un estomac sur patte ? Qu’est-ce qu’il m’énerve !! Pensa Lucy.

 

Elle avait chaud. Elle ne se sentait pas très bien. Elle avait trop mangé, elle n’avait pas encore récupérer totalement.

Aussi, elle se dirigea rapidement vers la station.

 

En sortant de la station, Natsu voyait que son teint était plus fade et blanc. Elle avait vomi.

 

Elle s’approcha de lui. Elle semblait fatiguée mais déterminée.

 

- Natsu, tout est fini. On a mis un terme à notre relation il y a plusieurs mois et je ne veux pas m’enliser une fois de plus dans une autre. J’ai autre chose à faire et d’autres choses à m’occuper. J’ai perdu assez mon temps avec ça. C’est fini.

 

Elle commença à le dépasser pour repartir, mais il la prit à nouveau par le bras et la retourna.

 

- Ne dis pas ça ! S’exclama-t-il. Tu ne peux pas dire que tu as perdu du temps. Comment peux-tu dire qu’aimer est une perte de temps ? Aimer, c’est fort et puissant, ça emporte tout. C’est se sentir vivant.

Après, je n’ai jamais fait le nécessaire pour entretenir notre Amour. J’ai abandonné, sans me battre sans te montrer ce que je valais.

Mais tout ça, c’est fini. Je vais te prouver que je peux être celui que tu attends. Je ferai tout pour te montrer que je peux être à la hauteur.

À la hauteur de toi. Dit-il en lui caressant sa joue droite.

 

-Natsu… Ne perds pas ton temps avec moi. Je ne veux pas m’engager dans une relation. Ce que je veux, c’est me reconstruire. Je suis guérie physiquement, je me suis repris en main mais les blessures sont toujours là. Dit-elle en mettant une main sur son cœur.

 

- Elles sont présentes et toujours aussi vives.

Je veux me reconstruire et pour cela il me faut du temps. Je ne veux pas d’une relation, c’est vraiment pas à l’ordre du jour.

 

- Désolée. Lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

 

- Je comprends Lucy. Prends le temps qu’il te faudra. De mon côté, je vais tout faire pour te montrer que je peux prendre soin de toi, que c’est moi et moi seul l’homme de ta vie, ton âme sœur. Je ferai en sorte que tu crois à nouveau en nous, que celui qui te rendra heureuse, ce sera moi.

 

Lucy lui sourit et lui dit simplement : - Bonne chance.

 

Elle enfourcha la moto et partit chez les sœurs Vermillon.

Natsu repartit chez Sting.

 

 

Lucy arriva à l’auberge des sœurs Vermillon, elle était contente de les retrouver. Mais elle devait leur poser des questions enfin surtout une.

 

Après s’être saluées, Lucy commença à poser ses questions.

 

- Dites moi, saviez-vous que Naruto était sous l’emprise d’un tiers ? Demanda-t-elle cash.

Mavis et Polyssica se regardèrent.

Mavis répondit par un hochement de tête affirmatif.

 

- Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ? Interrogea-t-elle de façon un peu plus agressive.

- On te dira tout demain. Tu es fatiguée et je veux t’examiner. Déclara Polyssica coupant court aux interrogations de Lucy.

 

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