L'étoile écarlate

Chapitre 55 : Maudite

7560 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:47

Durant toute la journée, Minato ne lâcha pas d’une semelle sa mère. C’est à peine si elle pouvait aller aux toilettes.

 

Sakura dû expliquer la situation à Minato. Natsu, Sakura, Minato rejoint d’Erza partirent donc avec lui à l’hôpital pour lui montrer son père.

 

Quand Minato arriva dans la chambre de son père. Il était heureux, vraiment heureux de voir son père en chair et en os.

 

Même si sa mère lui avait dit que Naruto ne se réveillerait pas s’il lui parlait, il essaya.

Déjà, il monta sur le lit tant bien que mal parce qu’un lit d’hôpital est assez haut. Puis, il monta sur son père toujours inconscient et lui faisait pleins de bisous et de câlins.

 

Devant la non-réaction de Naruto, Sakura ne pouvait pas s’empêcher de laisser ses larmes de couler.

Minato, lui était heureux de voir son père même si ce dernier n’était pas vraiment là.

L’idée de lui expliquer que son père ne se réveillera plus jamais. Lui dire qu’il ne verra plus jamais son papa et qu’on allait le mettre dans un trou ou le brûler. Sakura étouffa ses sanglots. Elle n’arrivera jamais à l’expliquer à son bébé.

 

Erza lui mit sa main sur son épaule et lui sourit et son frère fit pareil.

Elle devait rester positive. Son frère avait raison, Naruto n’est pas comme tout le monde. Il va s’en sortir.

 

 

 

Natsu partit voir Jubia. Arrivé dans la chambre, il constata qu’une fois de plus Grey n’avait pas bougé de place.

 

Natsu commença à sermonner Grey à cause de son état physique déplorable.

Grey qui n’apprécia pas du tout commença à s’énerver. Et c’est naturellement qu’une joyeuse bagarre éclata entre eux deux. Joyeuse, et oui, échanger des coups leur faisait le plus grand bien.

 

Après quelques minutes d’intenses efforts physiques, ils s’assirent pour reprendre leurs souffles.

 

- C’est bon. J’ai compris ton manège. Tu te sens coupable pour Lucy. Mais en fait, j’aurai dû attendre qu’Erza soit arrivée avant de rejoindre Jubia. Commença Grey.

 

- Arrête avec ça Grey. Ce qui s’est passé, c’est passé. Il n’y a rien à ajouter.

 

- J’avais insisté pour reprendre ta relève alors que tu voulais rester près d’elle. J’aurai dû te laisser tranquille avec elle. Continua Grey.

 

- Tu sais bien que je devais partir de toute manière. Avec Minato qui faisait des angoisses incroyables, je ne pouvais pas laisser Wendy gérer seule. Souffla –t-il.

 

- En plus, je me sens coupable. Peut-être que tu n’aurais pas été à l’hôpital si j’avais intervenu plus rapidement auprès de toi, Jubia. À quelques minutes près, rien de tout cela ce serait produit. Ajouta Natsu.

 

-Natsu. Dit-elle d’un ton plus haut. C’est grâce à toi et Wendy si je suis encore en vie. Tu n’as pas à te sentir coupable.

 

Sakura qui était derrière la porte avait tout entendu. La culpabilité la frappa davantage car c’était pour veiller sur Minato que Natsu n’était pas resté près de Lucy. Tout cela, parce qu’elle n’avait pas tenu son rôle de mère correctement.

 

Erza et Minato qui étaient partis chercher des boissons, revinrent assez rapidement rejoindre Sakura. Alors qu’il avait été séparé durant cinq minutes de sa mère, Minato cria tout en se jetant sur sa mère. Heureux de la retrouver.

 

Ils entrèrent donc dans la chambre de Jubia. À peine avaient-ils entré dans la chambre que Wendy entra précipitamment dans celle-ci essoufflée.

 

- Lucy ne va pas bien du tout. Dit-elle en reprenant son souffle. Sting et Luxus sont totalement dépassés. Ils ne savent plus quoi faire.

- Elle refuse de s’alimenter et dès qu’elle peut, elle s’essaye de se faire des stigmates.

 

Le silence accompagna les paroles de la petite fille.

 

- Je vais tout de suite voir Lucy ! S’exclama Erza.

Natsu toujours silencieux serra les poings.

 

- Natsu ira la voir aussi. Ajouta Sakura.

 

Tout le monde la regarda d’un air surpris.

 

- Ce n’est pas possible, je dois être ici pour …

- Tu nous as tous soutenu. Maintenant, c’est à nous de te rendre la pareille. Coupa Grey.

 

- Tu as raison, Grey. Va rejoindre Lucy, nous, on se charge du reste. Réaffirma Sakura en lui faisait un beau sourire. Jubia est maintenant hors de danger et je vais m’occuper de mon fils seule. Tout ira bien, ne t’inquiètes pas. Ta place est près de Lucy, tu dois la soutenir et l’aider.

 

- Loki est rentré chez lui et est en convalescence chez Elfman et Mira. Gadjel est rentré chez lui et Rebby s’en occupe également. Gérard s’occupera du gang avec l’aide d’Elfman, Jett et Droy. Évidement, chacun aidera au mieux pour gérer. Heureusement qu’on est en période creuse. Puis, de toute manière, je ne resterai pas longtemps près de Lucy, je reviendrai vite. Parce que tout simplement ce n’est pas de ma présence qu’elle aura besoin mais de toi. Ajouta Erza.

 

- Mais…

 

- Il n’y a pas de mais. Viens, on va faire tes bagages. Dit la petite fille bleutée en prenant sa main.

 

Natsu, Wendy et Erza partirent de la chambre de Jubia et allèrent se préparer pour rejoindre Lucy.

 

Sur le chemin, Rebby appela Natsu lui indiquant que pour être au plus vite auprès de Lucy, ils devaient prendre le train dans quarante cinq minutes. Elle avait payé les e - billets qui devraient arriver par mail dans quelques minutes. Elle demanda à Natsu que bien embrasser Lucy de sa part quand il la verra.

Après cet appel, Erza et Natsu et Wendy se séparèrent, chacun allant chez soi pour se préparer.

 

Alors que Wendy tendit des médicaments contre le mal des transports à Natsu, ce dernier regarda intensément son pendentif de dragon rouge.

 

- Qu’est-ce que représente ce dragon rouge ? Demanda-t-elle.

- C’est un cadeau que Lucy m’a offert. En fait, il me représente. Enfin, c’est Lucy qui m’a dit que je suis un dragon rouge. Répondit-il en souriant. Mais bon, j’en suis loin.

 

- Que c’est mignon ! S’exclama-t-elle. Et toi, tu lui as offert un cadeau aussi ?

 

- Un bracelet avec des cœurs et des étoiles. Répondit-il toujours en souriant, un peu gêné.

 

- Je vois. Elle avait ce bracelet près d’elle quand on était chez les sœurs Vermillon. Elle n’arrêtait pas de le prendre dans ses mains et elle souriait bêtement. Maintenant, je comprends mieux. Rigola Wendy.

 

- C’est vrai ?

 

- Mais oui, dans son appartement il était toujours là et elle le tripottait toujours avec un air rêveur. Tout comme toi.  Elle avait dit que c’était un cadeau précieux. C’est vraiment trop mignon. Vous êtes vraiment trop mignon, tous les deux.

Maintenant, va rejoindre ma sœur et embrasse-la pour nous.

 

- Pourquoi, ne viens-tu pas avec nous ?

 

- Heu… J’ai beaucoup à faire ici. Même si Sakura a repris pied, je préfère être près d’elle pour la soutenir avec Minato. Expliqua Wendy en baissant les yeux.

Dépêches-toi ! Va à la gare. Tu vas être en retard. Renchérit-elle.

 

Natsu embrassa Wendy sur la joue en la remerciant de pouvoir compter sur elle et partit en courant vers la gare.

 

Erza et Natsu s’installèrent sur les banquettes. Natsu tomba directement malade dès que le train se mis en route. Malheureusement, les comprimés contre le mal des transports n’avaient jamais fait effet sur lui. Le médecin lui avait dit que c’était dans sa tête. Wendy avait insisté quand même mais aucun résultat, il agonisait sur la banquette, ne pouvant dire un mot à Erza.

Erza, qui était calme et avait un regard déterminé. Le paysage défilait et ses pensées se concentrèrent sur Lucy et sur ce qu’elle devait lui dire.

 

Quand le calvaire fut terminé pour Natsu, ils descendirent du train.

- Tu vas lui raconter ton histoire ? Demanda Natsu.

- Oui, cela l’aidera. Enfin j’espère. Répondit sombrement Erza.

Natsu se tut, laissant Erza se préparer à raconter son douloureux passé.

 

 

Quand ils arrivèrent à l’adresse indiquée par Wendy, c’est avec appréhension qu’ils toquèrent à la porte.

 

Un grand homme blond qui semblait âgé avec des traits tirés ouvrit la porte. Erza le reconnut malgré son état physique. En effet, elle était plus ou moins sous ses ordres quand elle avait pris d’assaut le repère de M. Lee pour libérer Natsu et Sakura.

 

Le regard du blond examina minutieusement Erza mais surtout Natsu.

 

- Je vous préviens, faites la souffrir et je vous tue. Annonça –t-il simplement.

- Nous sommes ici pour l’aider. Répondit Erza.

- Vous êtes en retard de plusieurs jours alors. Rétorqua-t-il.

 

Après quelques instants de silence.

- Enfin, on aura essayé tous les moyens pour qu’elle aille mieux. S’il n’y a pas de progrès vous repartirez immédiatement. Les prévient-il.

 

Natsu savait qu’Erza voulait voir seule Lucy donc même si l’envie de la voir était immense, il laissa Erza suivre le grand blond qui devait être Luxus, le cousin de Lucy. (Je rappelle qu’il ne l’a pas réellement vu car il avait été torturé).

Erza allait préparer le terrain et après c’était à lui de jouer. Il s’assit sur le canapé, Luxus se plaça devant lui. Ils se dévisagèrent sans paroles, sans laisser transparaitre une émotion. Un duel de regards s’engagea entre eux.

 

 

 

Quand Erza entra dans la chambre. La première chose qu’elle perçut était l’odeur nauséabonde que la chambre dégageait. Puis, elle vit Lucy tremblant dans les bras de Sting.

 

Elle était déboussolée de voir Lucy ainsi. Elle était amaigrie et tellement blanche qu’elle ressemblait à un fantôme.

La voir ainsi, la mettait en colère. Une colère noire et soudaine. Elle, qui ne savait comment elle réagirait face à Lucy, maintenant, elle savait, elle était déchainée.

 

Elle désigna Sting de son index.

 

- Toi, l’anorexique tremblant. Tu vas prendre une douche vite fait et va manger, dit-elle autoritairement.

 

Sting ressemblait à Lucy. Il était amaigri et était tout tremblant à cause de Lucy (à force d’essayer de l’en empêcher)

- La rousse, tu vas me parler autrement. Menaça-t-il en s’approchant d’elle.

 

Mais il était tellement faible qu’Erza le saisit rapidement et le mit à genoux.

- Tu es trop faible pour l’aider. Laisse-moi seule avec elle. Je vais m’en occuper.

 

Devant le ton de la rousse et surtout devant de sa faiblesse, il partit rejoindre Luxus et Natsu.

 

Lucy était assise dans le lit, livide et toujours tremblante. Erza ne supportait pas de la voir ainsi, elle devait la secouer.

 

- Naruto n’est pas mort. Il est dans le coma. Déclara-t-elle soudainement.

- Tu vas arrêter maintenant de te laisser aller et tu vas te relever et te battre comme Naruto. Il est en train de lutter contre la mort. Toi aussi, tu dois lutter. Mais cette fois-ci tu n’es pas toute seule. Dit-elle en s’asseyant près d’elle tout en adoucissant sa voix.

 

Lucy avait les yeux écarquillés. Naruto n’est pas mort. Il y a des chances qu’il se réveille. Mais dans quel état ? Se demanda-t-elle.

 

- Ne te poses plus de questions sur l’avenir. Concentres toi sur le présent. En attendant, laisses-moi te raconter ce qu’il s’est passé après ton combat.

 

Après plusieurs minutes, Lucy tremblait de moins en moins et ouvrit enfin la bouche.

 

- Alors, vous ne m’avez pas abandonné ?

- Jamais, voyons. Tu fais partie de notre famille.

 

Lucy la regarda plein d’espoir dans les yeux et pour la première fois depuis son réveil ses tremblements cessèrent quelques instants.

 

Erza la prit dans ses bras et la serra fort contre elle. Tout en lui répétant à quel point elle était heureuse et soulager de la voir vivante. Que chacun de ses amis lui avait demandé de l’embrasser de leur part.

 

Puis elle s’éloigna de Lucy et ouvrit la porte.

- Je reviens dans cinq minutes. Dit-elle en faisant un clin d’œil.

 

Erza sortit de la chambre et donna des ordres.

- Natsu ! Fais un  bon repas.

- Les deux blonds, vous nettoierez et aérerez la chambre de Lucy pendant que moi je vais avec elle dans la salle de bains.

 

Erza repartit aussitôt dans la chambre où Lucy s’était remise à trembler.

Quant elle vit Erza, elle se calma instantanément. Erza dégageait une telle force qu’elle se sentait rassurée par sa présence.

 

Une fois enfermées dans la salle de bain,

- Qu’as-tu fait à tes cheveux ? Interrogea-t-elle.

- Je les ai coupés, c’est tout.

Erza était sceptique face à cette réponse. Les cheveux étaient coupés de travers. Ses beaux cheveux qui allaient jusqu’en dessous de sa poitrine étaient maintenant coupés au dessus des épaules.

 

Erza déshabilla Lucy. Elle vit que sa poitrine était marquée.

- Qu’as-tu fais ? Demanda-t-elle.

- Rien. répondit simplement Lucy en regardant le carrelage du sol.

 

Ne relevant pas ce mensonge, Erza se déshabilla également et mit Lucy sous la douche et l’aida à se laver. Lucy était vraiment faible que c’était à peine si elle arrivait à tenir debout.

 

Une fois lavées, Erza commença à faire couler un bain pour se détendre.

 

Alors que Lucy était dans le bain.

- Lucy, je dois te dire certaines choses. Commença Erza en entrant dans le bain à son tour.

 

Face à face, Lucy regarda Erza de manière interrogative. Elle sentait au ton employé d’Erza, qu’elle allait dire des choses pas plaisantes et sérieuses.

 

- De vieux souvenirs ce sont ravivés quand je t’ai vu te faire malmener. Dit-elle en resserrant ses jambes sur son torse.

 

À mes six ans, je me suis retrouvée avec ma petite sœur Karine à l’orphelinat. Nos parents étaient pêcheurs et alors qu’ils étaient partis pêcher, ils ne sont jamais revenus. C’est au bout de plusieurs mois, que les autorités ont retrouvé des bouts de leur bateau.

 

Je pensais que notre vie était foutue. Si un jour, nous aurions été adoptés, cela aurait été séparément. C’est rare qu’un couple veuille de deux enfants.

Et pourtant, un jour, un couple nous a adopté toutes les deux.

 

On allait commencer une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Nous sommes arrivés à Magnolia. Nous étions tellement reconnaissantes envers eux de nous avoir adopté toutes les deux que nous nous sommes fait la promesse d’être des petites filles parfaites.

Jamais, ils ne regretteraient leur choix.

 

Non jamais.

 

Trois ans ont passé. Nous étions heureuses.

Et puis, au réveillon de Noel, notre ‘mère’ est partie chercher nos cadeaux de Noel et elle n’est jamais revenue. Elle a eu un accident à cause du verglas.

 

Cela détruisit notre famille. Notre père qui était si joyeux et gentil et devenu de plus en plus froid, distant, méchant envers nous mais aussi avec ses amis et sa famille. Il s’est isolé de tous et  s’est mis à boire. Malgré les avertissements de son entreprise, il continua dans son addiction et perdit son emploi.

 

Dès lors, notre situation s’est empirée. Il but de plus en plus et fit de petits emplois, il ne s’occupait plus de nous. On devait seules réaliser les tâches quotidiennes comme laver le linge, faire les repas. Pour manger à peu près décemment, j’ai dû travailler en faisant du ménage et livrant le journal local.

 

C’était un rythme difficile mais c’était nécessaire. Avec ma sœur, nous espérions que cela passerait même si c’était de plus en plus difficile.

Je ne sais pas trop comment c’était arrivé la première fois mais un jour il a commencé à me battre.

Erza remonta un peu plus ses genoux et posa son front dessus.

 

- Il disait et répétait qu’une seule chose : Tout est de notre faute. Si on n’existait pas, sa femme serait toujours près de lui. Il ne serait pas seul et triste.

 

C’est étrange mais malgré tout ça, je n’avais pas l’impression d’être malheureuse. J’étais près de ma sœur et c’était le plus important. Je faisais tout pour la protéger, s’il devait battre quelqu’un, que ce serait moi.

 

Mais un jour quand je suis rentrée du travail, je vis ma sœur dévêtue dans une mare de sang.

Epouvantée, je ne compris et ne réagis pas quand mon père me bascula dans le sang de ma petite sœur. Prêt à me faire le même sort.

Il disait des choses que je ne comprenais pas vraiment. Je ne sais plus ce qu’il disait j’étais paralysée par la peur et l’angoisse. Ma sœur était en sang, surement morte. Mon âme était en quelque sorte brisée. C’est compliqué à expliquer.

 

Il arracha mes vêtements quand la police arriva. Il a alors retourné le couteau et mit fin à ses jours.

 

Ce sang, tout ce sang était sur moi. Le sang de celui que je considérais comme mon père et de ma précieuse sœur.

 

Je ne sais plus trop ce qu’il s’est passé ensuite. Cependant, je me suis retrouvée dans un hôpital dans la section psychologie. Je ne sais plus qui mais j’ai appris que ma sœur était encore vivante.

À cause des médicaments, il était difficile pour moi de bouger et de rester consciente. On m’avait pour ainsi dire drogué.

 

Quelques jours plus tard, une dame de l’assistance sociale, m’annonça que ma sœur n’avait pas survécut à ses blessures. Même si je demandais à la voir une dernière fois, cela m’était refusé.

 

Je voulais tellement voir ma sœur, aussi une nuit, j’ai réussit à sortir de mon lit et à l’aide des plans de secours affichés sur les murs, j’ai pu me diriger vers la morgue. Je voulais faire un dernier adieu à ma sœur et je voulais voir son corps sans vie pour être sûre qu’elle soit morte.

C’est un peu idiot ce que je dis mais je voulais vraiment m’en assurer.

 

Cependant, j’ai rencontré un médecin dans la morgue. Il me faisait vraiment peur, il avait la peau si blanche et les cheveux et yeux si noirs que j’ai cru que c’était le croque-mitaine.

Sa voix sifflante me faisait penser à un serpent. Il me disait que ce n’était pas un endroit pour une petite fille. Je n’ai jamais eu aussi peur à cet instant, j’ai cru qu’il voulait me manger. Puis plus rien. Je pensais être morte mais en fait, je me suis retrouvée dans ma chambre d’hôpital.

 

Je n’ai jamais pu avoir d’autres occasions par la suite et c’est naturellement que je me suis retrouvée à l’orphelinat de Magnolia.

 

Je me suis renfermée sur moi-même. Je ne voulais voir et parler avec personne.

 

Je ne voulais plus vivre. Je n’avais plus de raison.

En plus, tout le monde me regardait en permanence. Ils chuchotaient que j’étais une fille maudite ; que mes cheveux étaient devenus rouge parce qu’ils avaient absorbé le sang de ma famille.

 

J’étais seule et je m’en fichais. Je voulais en finir. Et j’ai essayé de rejoindre ma sœur.

Erza montra une cicatrice au niveau des côtes à gauche.

 

Depuis, la directrice était sans cesse près de moi. Elle m’avait pris personnellement sous son aile en quelque sorte.

J’étais restée dans un mutisme inquiétant. A chaque fois, qu’on me regardait j’avais cette impression d’être jugée et d’être agressée.

J’étais devenue pour ainsi dire paranoïaque.

 

Une fois que je faisais des courses avec elle, deux hommes nous ont agressés. Ils voulaient l’argent de la directrice mais un homme est intervenu. C’était ton père Kenichi.

 

Il nous a sauvés. Voire une personne si forte et si gentille m’a changée la vie. Pour notre courage nous a-t-il dit, il nous a invité dans un salon de thé. Et il m’a fait découvrir le fameux fraisier. Dit-elle en souriant.

- Puis, il nous avait offert un billet pour son combat de kendo.

Nous y sommes allées et je suis tombée pour la première fois amoureuse. Ce n’était pas un combat avec du sang, non, c’était un vrai spectacle. J’ai été envoutée par les gestes précis et millimétrés de ton père. Avec une grâce pareille c’était une danse pour moi : une danse d’épées. Son aura était si belle et il était tellement charismatique, je n’ai pas pu résister à son charme.

 

- Puis, à la fin de son match, il a donné un discours car il venait d’établir un record national. Son discours m’a touché au plus profond de mon âme. Dès lors, il est devenu une idole pour moi et j’ai décidé d’être actrice de ma vie, de me prendre en main et d’essayer de faire en sorte que plus personne ne subisse ce que j’ai véçu. C’est un vaste programme mais en attendant j’avais un objectif.

 

- Puis peu de temps après j’ai rencontré Natsu et Sakura à l’orphelinat. Leurs parents étaient décédés et avant d’être pris en charge par leur oncle, ils ont dû aller à l’orphelinat. Ils sont devenus de véritables amis. Peu de temps après, Grey est arrivé. Ils m’ont défendu face aux autres, ils m’ont aidé à m’affirmer. Ensemble, nous étions forts. C’est étrange mais, j’ai l’impression d’avoir puisé mes forces, de notre amitié. Même si c’était différent de l’amour que je portais à ma sœur, c’était tout de même assez fort. Nos liens sont devenus importants vitaux pour moi. Bizarre alors que je ne les connaissais que depuis si peu de temps. Je pense qu’en fait on avait tous besoin de quelqu’un pour ne pas sombrer.

 

Grâce à la directrice, j’ai pu prendre des cours de kendo et j’ai rencontré Gérard. Je suis devenue plus confiante et plus forte. Je me suis construite une nouvelle vie avec mes amis et rêvant d’être aussi géniale que mon idole.

 

Plus tard, ensemble, nous avons formé un groupe pour aider les autres et nous sommes devenus de plus en plus nombreux et voilà. De précieux amis, ils sont devenus ma nouvelle famille.

 

La directrice de l’orphelinat m’a sauvé la vie et ton père a donné un sens à ma vie. Il était vraiment admirable. J’aurai voulu lui montrer ce que j’étais devenue grâce à lui.

Les derniers mots d’Erza étaient emprunts d’une grande tristesse.

 

Lucy prit Erza dans ses bras.

- Il serait très fier de toi, j’en suis sûre. Dit simplement Lucy.

Erza s’écarta légèrement de Lucy.

- Et je sais qu’il serait aussi extrêmement fier de toi aussi.

 

- Même si notre histoire est différente, je voulais te raconter la mienne. Je voulais te montrer que malgré tout, même si tout commence mal, la suite peut s’améliorer et finir sur un happy-end. Il ne faut perdre l’espoir.

- Merci Erza… J’ai toujours vécu avec cet espoir, celui d’avoir un avenir meilleur. J’y ai cru. Et là, je crois que j’ai touché le fond. Je ne pense pas que les happy-end soit faits pour moi.

Je suis maudite. Si les réincarnations existent, j’ai dû être la pire enflure de la terre, genre Hitler. On me punit pour ce que j’ai dû faire dans mes vies antérieures, ce n’est pas possible autrement. Je…

 

- Arrête Lucy ! Cria Erza. Ne dis plus ça. Regarde objectivement la situation.

Le club n’existe plus.

Ton frère n’est pas mort. Il est certes dans le coma mais pas mort. Tu as un neveu, tu as encore une famille.

Tu as des amis, on est tous avec toi et tu as Natsu. Il t’aime, tu sais. Il t’aime vraiment.

Tu avances vers celui qui te pourri la vie. L’étau se resserre autour de lui. Il n’a plus d’arme secrète. Et toi, tu vas t’en sortir plus forte. Tu le vaincras et nous serons prêts de toi pour te donner notre force. Tout comme moi qui a puisé ma force à partir de mes liens avec mes amis. Tu feras pareille et tu t’en sortiras. Tu m’entends. Tu gagneras. Dit-elle en la secouant.

 

-En attendant, repose-toi sur nous. On va t’aider à remonter la pente. Fais-nous confiance.

 

Lucy la regarda, l’air perdu.

- Je suis si fatiguée. Je n’ai pas voulu d’une vie pareille. Pleura Lucy.

 

- C’est normal. C’est normal, Lucy. Pleure. Cela te fera du bien.

 

-Je n’arrête pas de repenser à Naruto qui… Qui me touche. Je n’arrive pas à me raisonner. Je suis bloquée. Je revois tout. Tout.

Je déteste ce corps, je déteste ma vie. Je déteste tout. Tout.

Je veux tout détruire. Me détruire. Finit-elle en sanglotant trop fatiguée pour pleurer.

 

- Lucy. Je comprends bien que tout cela soit difficile pour toi. En fait, non. Je ne peux pas le comprendre parce que je ne l’ai pas vécu.

- Mais, ce que je sais Lucy, c’est que tu te laisses submergé par tout ce que tu as vécu de négatif.

Il y en a beaucoup, je sais. Tu vis aussi mal ce qu’il se passe en ce moment. C’est normal. À force tu ne peux plus emmagasiner tout ça.

Cependant, ce n’est pas en se laissant mourir de faim ou même en te faisant du mal que tu avanceras. Ce n’est pas en ayant un corps d’anorexique que tu te sentiras mieux.

Ceux qui en ont après toi, n’ont rien à faire de ton corps ou de ton état, c’est ton pouvoir qui les intéresse. Tu peux être mince ou grosse, ils s’en fichent. L’autre qui était en Naruto, l’a bien dit. Il veut te briser, Lucy.

 

- Et il a réussi. Coupa-t-elle.

 

- Tu es certes abattue mais pas brisée. Je te l’interdis. Dit-elle autoritairement.

Tu ne peux pas être brisée alors qu’on est là pour toi. Tu n’es pas seule. Nous sommes ici en posant sa main sur son cœur.

 

- Erza. Dit-elle simplement en la regardant. Tout me fait peur. Je ne veux plus qu’on me voit. Je ne veux plus qu’on me touche. Je ne veux plus être brillante, ni être une étoile. Je ne veux plus qu’on me remarque. Je veux être transparente. Je veux être normale. Je veux être sans importance.

 

- C’est impossible. Tu peux être la personne ayant le physique le plus passe-partout au monde ou le plus horrible, tu ne seras jamais quelque conque. Tu sais pourquoi ? Parce que tu as une âme magnifique. Aussi belle que celle de ton père. Il ne sert à rien de t’enlaidir, tu seras toujours aussi belle par ta prestance, par ton charisme.

Tu es et resteras toujours Lucy, une lumière. On ne peut voir que la lumière quand on est dans l’ombre. Tu es de celle qu’on ne peut pas oublier.

 

Lucy releva la tête quand elle entendit les derniers d’Erza.

 

- Je n’ai pas choisi d’être, je n’ai pas choisi d’être ainsi. Toutes les conséquences, tout ce qui faut assumer. C’est trop difficile. Je ne pourrai jamais être heureuse avec ce que j’ai vécu. Je n’en peux plus.

 

- Lucy souffla Erza, tu ne peux rien y faire. Tu as raison, tu ne l’as pas choisi. Mais c’est ainsi. Et c’est sur toi que c’est tombé. Tu n’as pas le choix, il te faut réussir à vivre avec. Tu dois te ressaisir. Tu dois gagner ta liberté.

Avec ta lumière, tu nous as guidés. Grâce à toi, nous sommes plus forts. Nous pouvons enfin aider les gens. Tu es la seule qui puisse faire cela. Tu nous as mis sur le droit chemin. Et je suis sûre que tu aideras pleins d’autres gens. Tu ne dois plus douter. Ton destin est lourd et difficile mais s’il y a bien une personne qui peut réussir à traverser toutes ces épreuves, c’est bien toi.

 

Ces mots étaient apaisants mais ce n’était pas suffisant. Elle ne pouvait pas comprendre. Non, elle ne le pouvait pas.

 

Lucy recommença à trembler.

- Tu as raison, le bain est devenu froid. Déclara Erza, voyant Lucy trembler.

 

Elles se rhabillèrent avec des vêtements propres. Erza recoupa les cheveux de Lucy pour les égaliser et elle ramena Lucy dans la chambre.

 

Lucy accepta de manger mais seulement dans la chambre. Elle voulait voir personne et surtout pas Natsu.

Elle mangea à peine cinq bouchées du plat présenté et ce fut déjà un exploit qu’elle mange autant.

 

Erza continua à rassurer Lucy au mieux. Mais Erza comprit vite qu’elle était limitée et ne pouvait pas l’aider davantage. C’était maintenant à Natsu de jouer. Elle devait repartir pour aider les Fairy Hope qui étaient en sous-effectif.

 

Lucy avait peur de rester seule sans Erza. Erza qui avait une personnalité si forte, si réconfortante.

 

- Je dois partir, Lucy. On se reverra à Magnolia, d’accord ?

Assez déçue de la réponse malgré son insistance, Lucy capitula.

- Erza. Je te remercie. Merci pour tout. Je vais faire de mon mieux. Lucy trembla un peu plus malgré elle. J’imagine que tu vas repartir seule.

- Oui, Natsu reste près de toi. Tu verras, tu te sentiras bien mieux près de lui.

- Peut-être… Mais peux-tu lui dire que je ne veux pas qu’il me parle ?

- Je ne comprends pas. Pourquoi ne veux-tu pas qu’il te parle ?

 

- Je ne veux pas qu’il me pose des questions sur nous. Je, j’ai besoin de me reconstruire. Je ne veux pas envahir mes pensées par lui, par nous. En plus, si nous parlons, le sujet sera sérieux et je suis déjà assez fatiguée en ce moment. Je veux juste me reposer, et reprendre du poil de la bête. Tu comprends ?

 

- Ok, message bien reçu. Il ne te dira rien de sérieux. Promis.

Lucy la regarda avec inquiétude.

- Ne t’inquiète pas, Lucy. Il ne te pressera pas.

 

Erza embrassa une dernière fois Lucy puis la serra fort dans ses bras.

- Tu as intérêt à reprendre au moins dix kilos quand on se reverra sinon je t’obligerai à manger triple. Menaça Erza en plaisantant à moitié.

 

Avant qu’Erza partit, elle répéta à Natsu qu’il devait ne pas lui parler de sujet compliqué, ni aborder des sujets sensibles comme leur relation.

 

Natsu lui répéta qu’il avait compris la demande de Lucy et qu’il obéirait même si c’était difficile. La seule chose qui compte est qu’elle redevienne comme avant. Il devait l’aider et si ne pas parler l’aiderai alors il ne dira rien et se taira alors qu’il avait beaucoup de choses à lui dire.

 

 

Une fois partit, Natsu, Luxus et Sting se retrouvaient seuls dans le salon. L’atmosphère était assez tendue. Tous les trois étaient fatigués et inquiets.

Natsu ne savait pas trop quoi faire face à eux. C’est pourquoi, il avait été soulagé de faire le diner, cela l’avait distrait et occupé loin de ces deux blonds. D’ailleurs, ils avaient tout engloutis à croire que les proches de Lucy étaient tous des goinfres.

 

Maintenant, il était perdu. Que devait-il faire ? S’excuser de ne pas avoir été un bon petit ami auprès de Lucy, s’excuser de ne pas avoir pu être près d’elle quand elle s’était réveillée. Les remercier d’avoir veillé sur elle. Il se sentait mal.

 

Il regardait les deux paires de yeux bleus qui avaient la même expression. Ils attendaient méfiants, sur le qui-vive, la réaction de Natsu.

Il ne devait pas se rater… Bien réagir, sinon… Sinon, quoi ? Qu’est-ce qu’ils feraient ? L’interdire de s’approcher de Lucy ? Jamais.

 

Alors qu’il était hésitant quelques instants auparavant, son expression avait changé de tout au tout. Il était chaud, déterminé, près à tout, rien et personne ne l’empêchera de voir sa Lucy. Une aura rouge virulente l’entoura.

 

Son regard se durcit quand il leur dit, d’un ton assuré, qu’il allait voir Lucy.

 

Quand il laissa les deux blonds derrière lui et qu’il soit suffisament loin.

- Je comprends pourquoi elle l’a choisi. Dit Sting.

- Je ne pensais pas Lucy aussi pragmatique. Répondit Luxus. Qu’est-ce qu’il fait bien la cuisine !

- On retrouve bien notre Lucy, estomac sur patte. Rigola le plus jeune. Je n’avais aucune chance.

 

Les deux amis se regardèrent en rigolant, sachant parfaitement que Natsu réussirait là où avaient échoués.

 

 

 

Bien qu’il ne savait pas comment il allait faire ou même réagir avec Lucy, quand il entra enfin dans la chambre et qu’il la vit, il sut ce qu’il devait faire.

 

Elle était assise, sa tête sur ses genoux. Elle tremblait, elle regardait vers la direction opposée de lui. Elle ne voulait surement pas le voir. Mais, lui il avait besoin de la voir, de la toucher.

Il s’approcha du corps tremblant de celle qu’il aimait.

Bien qu’il soit du bon côté pour qu’elle puisse le voir, elle détourna ses yeux. Il s’approcha encore plus d’elle. Il prit son visage dans ses mains ce qu’il l’obligea à le regarder.

Il y voyait une forte inquiétude, de la peur.

Tandis qu’elle y voyait de l’inquiétude, du soulagement et un regard doux, tendre, un regard amoureux.

 

Il la serra fort dans ses bras. Puis yeux dans les yeux, il l’allongea contre lui.

Il laissa glisser sa main dans ses cheveux qui étaient devenus anormalement courts (Erza lui avait recoupé ses cheveux pour qu’ils soient de la même hauteur). Elle était squelettique, il sentait ses os contre lui. Il mit son nez dans son cou pour respirer son odeur. Il ne put empêcher de murmurer son prénom.

 

Lucy se sentait instantanément bien dans ses bras. C’était incroyable le pouvoir qu’il avait sur elle. Elle ne tremblait plus.

Quand il murmura son prénom, elle frissona. Il ne s’agissait d’un frisson de peur. C’était un frisson de bien-être.

Elle se serra davantage contre lui et voulut pleurer. Mais elle était tellement fatiguée de cette journée riche en émotion qu’elle s’endormit contre le torse bien chaud de Natsu.

 

Avant de tomber dans un sommeil sans rêve, elle murmura :

-Natsu.

 

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