L'étoile écarlate

Chapitre 52 : Réveil douloureux

2920 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2015 16:18

La petite fille demanda d’un air plus que suppliant pour faire juste une dernière fois un peu de balançoire. Les parents, ne pouvant résister à la moue de l’enfant, acceptèrent.

La petite fille, toute en joie, prit la main de son frère : Viens Naruto, tu vas me pousser !

Naruto poussa sa sœur et cette dernière allait de plus en plus haut. Plus haut ! S’exclama-t-elle. Elle encouragea son frère à la pousser de plus en plus fort, ainsi elle serait sûre de pouvoir toucher les nuages et d’atteindre ce vent chaud qu’elle aimait particulièrement.

 

Elle tendait ses petites jambes au maximum pour gagner en vitesse en et puissance. Plus haut répéta-t—elle. Puis, tout d’un coup, la balançoire grandit, Lucy montait de plus en plus haut dans le ciel. Elle voyait tout le parc, puis le balancement après elle voyait tout le quartier. Encore plus haut ! Cria-t-elle.

Elle était émerveillée, elle avait presque atteint son objectif : les nuages.

 

Encore un balancement et elle était dans les nuages.

 

Ça y est, elle était dans les nuages. Elle rigolait heureuse d’avoir atteint son objectif. Elle sentait de plus en plus ce vent chaud. Puis, elle se sentit tout d’un coup comme électrisée. Elle était vraiment heureuse, elle sentait le vent chaud en elle et cela la réchauffait de l’intérieur. Qui aurait cru que d’être dans les nuages pouvait la rendre aussi heureuse ? Combien de temps ressentait-elle ce bonheur ?

Elle ne le savait pas et n’essayait pas à chercher à comprendre. Elle profitait juste de l’instant présent.

 

Aussi, elle se demanda si elle devait continuer. Si elle était si heureuse dans les nuages, quel effet aura-t-elle sur elle si elle touchait les étoiles ?

 

Elle était persuadée, qu’elle arriverait à toucher les étoiles. Sa curiosité et sa joie mêlées étaient fortes mais elle aurait voulu partager cette sensation avec son frère. Aussi, elle arrêta de tendre ses jambes et se laissa aller, le vent la décoiffait complètement mais peu importe, elle aimait ce vent chaud dans ses cheveux. Elle profita de ce silence et de ce vent en fermant les yeux toute sourire.

 

Puis une sensation d’angoisse apparut, le froid avait remplacé la douce chaleur qu’elle avait ressenti quelques instants plus tôt. Elle ne savait pas pourquoi mais quand elle ouvrit les yeux, elle chercha où elle était. Elle voyait l’ensemble du parc. Elle scrutait du haut de sa balançoire chaque allée pour voir si elle voyait ses parents et son frère. Elle fut rassurée en les voyant. Elle leur fit signe et les interpella mais ils ne semblaient pas la voir. Ils marchaient vers la sortie du parc, Lucy qui était à l’échelle du parc leur cria de l’attendre mais ils continuaient et sortaient du parc.

 

Lucy sauta donc de la balançoire. Elle atterrit sur ses jambes qui sous le choc cédèrent et se retrouva sur les genoux. Lucy pleurait à cause de la douleur, elle sentait ses os vibrer en elle. Mais elle n’avait pas le temps, elle devait vite rejoindre sa famille. Elle courut aussi vite qu’elle le pouvait, les larmes aux yeux à l’idée qu’ils partent sans elle. Elle avait l’impression d’avoir couru des kilomètres. Elle en transpirait.

 

Elle les revit enfin, elle s’arrêta un instant pour reprendre son souffle et sourit soulagée. Ils allaient entrer dans la voiture.

Son père se mit derrière le volant, sa mère était à côté et son frère monta derrière.

Attendez-moi, je suis là ! Cria-t-elle en continuant à courir.

Les claquements des portières furent la seule réponse de sa famille.

 

La voiture démarra et Lucy était enfin arrivée à la voiture. Elle tambourina la portière du côté de sa mère pour qu’on lui ouvre la porte. Sa mère regardait son père et semblait ne pas l’entendre. Son père se retourna et demanda à son frère s’il avait mis sa ceinture de sécurité. Naruto répondit positivement. Son père mettait le clignotant pour s’engager sur la route.

Lucy enclencha la portière arrière droite où était son frère. Fermée. Elle tambourina également la portière en hurlant à son frère de lui ouvrir. Son frère regardait sa mère et lança sûrement une blague que Lucy n’entendit pas vu qu’elle hurlait pour qu’on la laisse entrer.

 

La voiture démarra.

Lucy courut à côté de la voiture toujours en criant. Mais la voiture accéléra et Lucy ne pouvant courir aussi vite tomba.

Ne m’abandonnez pas ! Ne me laissez pas seule ! Papa ! Maman ! NARUTO ! Hurla-t-elle en regardant la voiture partir et en tendant la main vers la voiture. Elle pleurait, elle était désespérée. Elle était abandonnée. Ils étaient partis sans elle.

 

La voiture n’était qu’un point dans son champ de vision. Je vous en supplie, attendez moi. Murmura-t-elle toujours en pleurs.

 

 

Lucy reprit conscience. Ce n’est pas possible. Je suis dans un rêve. Cela ne peut pas finir comme ça. Pensa-t-elle. Elle se regardait, elle était petite fille alors qu’elle était normalement quasiment adulte. Son père, sa mère étaient morts tous les deux. Quant à Naruto, elle ne savait pas.

 

Elle savait que c’était la fin de son rêve et que dans quelques secondes, elle allait se réveiller.

 

Son environnement se transforma petit à petit et tout fut noir. Elle attendit donc, le moment où elle se réveillerait. Mais elle sentit une douleur sourde au niveau de la tête mais plus elle attendait, plus elle sentait cette douleur s’intensifier.

 

La douleur était même à la limite du supportable, elle se tenait la tête en criant : Donnez-moi des anti-douleur !

Puis son ventre, lui fit atrocement mal. Elle tomba à terre, pliée en deux sous la souffrance aiguë de son ventre. On lui arrachait ses tripes ou quoi ? Elle oublia durant deux secondes à peine son mal de tête. Mais très rapidement, elle souffrait des deux endroits. Elle pleurait mais cela n’aidait pas à calmer ses douleurs.

 

C’est donc la douleur qui la réveilla.

 

Elle ouvrit difficilement un œil puis l’autre, les larmes continuaient à perler à cause du mal qu’elle avait.

Elle était sur le dos aussi quand elle put distinguer quelque chose, c’était le plafond. Elle voulait appeler quelqu’un pour qu’on lui donne n’importe quoi du moment que les douleurs cessent. Mais elle n’eut pas encore assez de force pour parler.

 

Elle tourna légèrement sa tête vers la gauche, là où il y avait la lampe de chevet, seule source de lumière. Elle le fit très lentement car elle avait un sérieux mal de tête et la bouger était très douloureux. Elle était au bord de la nausée. Quand elle réussit cet exploit, elle constata qu’il n’y avait personne.

 

Alors, elle devait tourner sa tête vers la droite. Il fallait absolument trouver quelqu’un pour lui donner des médicaments. Elle réussit, enfin, tant bien que mal à aller vers cette satanée droite.

 

Elle promena son regard et sut qu’elle était dans la ‘morgue’ de son super QG. Le côté droit étant dans le noir, elle scruta attentivement pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un. Quelqu’un qui veillerait sur elle.

Mais, il n’y avait personne.

 

Lucy était déçue, sa vision se fit encore plus floue à cause des larmes qui avaient doublé. Voir une personne à ses côtés quand on ressortait d’un sommeil particulièrement douloureux, c’était fantasme. On ne voyait ça que dans les films à l’eau de rose ou dans les contes de fées.

 

La réalité, elle, est plus brute, plus douloureuse. Personne ne veille sur toi ou reste endormi à tes côtés en attendant que l’on se réveille.

 

Elle devait se ressaisir, elle avait trop mal pour rester sur sa déception.

 

Elle pensa alors qu’il y avait peut-être quelqu’un dans la salle à côté.

 

Il fallait qu’elle crie, qu’elle appelle quelqu’un. Ainsi, elle aurait enfin ses cachets.

 

Elle inspira et essaya de crier sans succès.

Fatiguée, elle était fatiguée.

 

La douleur à sa tête et à son ventre était telle qu’elle devait absolument prévenir quelqu’un.

 

Elle réussit enfin à crier : Y-a-quelqu’un ?

Personne n’arriva.

Je suis réveillée ! Hurla-t-elle dans un effort incroyable.

Elle attendit. Si quelqu’un était dans son Q.G. il l’aurait entendu.

 

Il n’était pas là.

Sa sœur n’était pas là.

Ses amis étaient absents.

 

Personne.

Il n’y avait personne.

 

Seule.

Elle était seule.

 

Ses yeux pleuraient une fois de plus, pas à cause de la douleur physique mais parce qu’elle se sentait abandonnée.

 

Dans un effort incroyable, Lucy réussit à se mettre en position assise. En le faisant, elle vomit.

 

Elle devait chercher des cachets pour atténuer la douleur. N’importe quoi ferait l’affaire. Elle n’en pouvait plus. C’est la force de ne plus vouloir souffrir qui la fit bouger.

 

Assise, elle vit qu’elle avait des bandages assez impressionnants au niveau du ventre. Elle mit ses mains sur sa tête, elle avait aussi des bandages.

 

Elle souffrait, certes, mais restait vivante. Et son frère qu’était-il devenu ?

Était-il mort ? Elle baissa la tête. Elle repensa à son rêve. Il partait avec ses parents et la laissait seule.

 

Elle frissonna violemment. Elle avait la chair de poule, elle avait froid.

Elle avait froid au cœur, froid jusqu’au tréfonds de son âme. Elle tremblait.

Quand elle réussit à se mettre debout, elle marcha difficilement tout en tremblant.

 

Elle avait mal à la tête et au ventre et ne voulait plus souffrir.

 

Elle vit un chariot et dessus un plateau avec des comprimés. Elle n’arrivait pas bien à lire car les inscriptions étaient minuscules, elle en prit cinq d’un coup.

 

Toujours tremblante, elle sortit de la salle toujours la boîte de comprimés dans ses mains et partit vers la salle de bain.

 

Après quelques minutes qui semblaient interminables pour Lucy qui avait toujours autant mal, les comprimés n’ayant pas d’effets de suite, elle sortit toute chancelante du Q.G.

Quand elle referma la porte de son repaire, ce claquement sec lui rappela celui des portières de son cauchemar.

Elle trembla de plus belle et erra dans la ville jusqu’à ce qu’elle trouva un taxi.

 

Elle entra dedans, donna de l’argent et l’adresse à laquelle elle voulait se rendre.

 

Le chauffeur trouvait cette demoiselle bien étrange. Elle était pâle de teint et semblait malade. Elle avait une robe assez simple et courte, un long manteau rembourré d’hiver et un bonnet sur la tête. Étrange alors que les jours étaient particulièrement chauds ces derniers jours. Enfin, le plus important c’est que c’est une cliente qui payait et bien en plus.

 

Au bout de plusieurs heures de route, ils étaient arrivés. Le chauffeur avait à peine arrêté la voiture que Lucy ouvrit la portière.

 

Elle y était presque. Depuis le début quand elle se savait seule, elle sut que seul lui pouvait l’aider. Elle tremblait et avait toujours froid à l’âme mais lui arriverait à la réchauffer, à la réconforter un peu.

 

Elle était devant sa maison en sueur. Elle se déplaça lentement et difficilement elle reprit cinq ou six comprimés. Elle ne les comptait plus. La boite était déjà au trois quart vide.

 

Devant sa porte, elle toqua et essaya de rentrer mais la porte était restée close. Elle se pencha difficilement pour soulever le paillasson et prit la clef.

Entre temps pour fournir cet effort, elle vomit sa bile au coin de la maison ce qui la vida de toute son énergie.

 

Après s’être ressuyée maladroitement la bouche, elle se releva. Elle visa la clef dans la serrure mais elle n’arrivait pas à la mettre dedans. Elle s’appuya alors sur la porte et dirigea très doucement ses mains vers la serrure et c’est à l’aide de ses deux mains qu’elle réussit à la mettre dedans. Elle tourna la clef et, délivrance, la porte s’ouvrit.

 

C’est trempé de sueur qu’elle rentra dans la maison.

Elle retira son bonnet, son manteau et les laissèrent par terre en plein milieu du couloir. Elle se dirigea vers sa chambre à lui.

 

Elle était seule à nouveau mais chez lui et sentir son odeur la rassura quelque peu.

Elle était mieux que dans la salle ‘morgue’ de son Q.G. aseptisée.

 

 

 

 

Quand il arriva chez lui, il constata qu’il y avait des affaires par terre.  Sur le qui-vive, il prit une batte de baseball qui était dans son armoire d’entrée. Des affaires de fille ? Lucy ? Pensa-t-il immédiatement. Il vérifia dès lors son hypothèse et partit dans la cuisine. Personne. Il ouvrit son frigo. Rien n’avait bougé. Lucy est un estomac sur patte, elle aurait dévalisé son frigo si elle était là. Pensa-t-il.

Assez stressé de savoir qu’une fille ou femme venait chez lui alors qu’il se tenait à carreau depuis quelques mois, il vérifia le salon. Personne.

Il s’approcha alors de sa chambre. Sa porte était ouverte alors que d’habitude, elle était fermée.

 

Le cœur tambourinant, il alluma la lampe de sa chambre. Il ouvrit en grand ses yeux quand il vit Lucy adossée à son lit en position assise en tenant son oreiller dans ses bras. La tête dans l’oreiller.

 

Lucy ? Demanda-t-il, surpris de la voir ici.

Lucy releva ses yeux luisants vers son meilleur ami : Sting, je t’en supplie. Ne m’abandonne pas !

 

Laisser un commentaire ?