Le dernier mouvement de la danseuse perdue [ Ezarel ]
Chapitre 12 : La colline de l'impossible
3275 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 05/08/2017 17:37
-C’est un désastre, murmura Lazuli, étendue sur les pétales des fleurs de cerisier.
Elle se sentait abattue. Sa journée avait été fatigante, autant physiquement qu’émotionnellement. Sélectionner les membres de l’Azuréenne était une tâche éreintante, elle avait sous-estimé l’intensité de ce travail. De plus, malgré le fait qu’elle se soit démenée pour que tout se déroule à la perfection, la journée s’achevait sur une énorme déception. A chaque fois qu’elle pensait que les choses allaient évoluer, il fallait qu’un problème surgisse. C’était le genre de problème qu’elle avait beaucoup de mal à anticiper.
Un espion ! Un homme-oiseau ! Venu s’infiltrer dans sa propre garde… ! Ses pouvoirs de métamorphose l’agaçaient. Elle n’oubliera jamais cette provocation, avoir osé porter le nom de Kaléo risquait de couter la vie de l’homme oiseau. En effet, Lapis se promit que si elle attrapait cette volaille de Faucon, elle allait lui arracher les plumes une par une puis le faire rôtir à feu doux. Mais après un instant de courte réflexion, elle se dit dans un soupir que de toute façon, ce qui était fait est fait. Widar était au courant pour l’Azuréenne. Il savait comment Lazuli effectuait la sélection, et connaissait le profil de ses combattants. Maintenant, elle devait compter sur autre chose que l’effet de surprise. Mais sur quoi ? En plus de cela, le Faucon avait percé à jour son identité devant tous les futurs membres. Tous savaient désormais qu’elle n’était rien de plus qu’une pauvre princesse perdue, déchue de tout pouvoir. Une femme avec un titre qu’elle ne méritait pas de porter.
Une femme réduite à l’esclavagisme pendant des années.
Une femme qui avait tout perdu, même son statut de mère.
Elle observait les pétales du cerisier centenaire se décrocher lentement des fleurs, et voler au gré du vent quelques instants, pour se poser avec douceur sur Lazuli. C’était comme si cet arbre vivait dans un autre monde, où le temps s’écoulait différemment. Comme s’il n’était pas conscient des crises, des meurtres et des peines vécues par les faeliens… Lapis respectait ce cerisier, de par sa grâce et son histoire riche. C’était l’un des seuls arbres qu’elle n’arrivait pas à manipuler. Ses pouvoirs n’avaient aucun effet sur lui. Et étrangement, elle appréciait ne pas avoir le contrôle sur tout, pour une fois… Elle ferma ses yeux bleus un instant, et profita du confort légué par l’arbre. Elle l’enviait, lui qui se dressait fièrement dans ce monde craquelé, sans avoir à être conscient de ce qui se passait, sans avoir à jouer un quelconque rôle. Son unique but étant simplement de se dresser là et de laisser les gens l’admirer.
Rester étendue ainsi lui rappelait ces journées passées à dormir sur l’arbre fondateur à Elefia. « Si majestueux… » souffla Lazuli en se remémorant le symbole qui avait fait la gloire de son royaume. Pourquoi tout as-t-il dû s’achever ainsi ?
Un bruit de pas.
Crissement du gazon.
Tintement d’armure.
Lapis Lazuli ouvrit les yeux instantanément et se redressa comme piquée par une abeille.
-Pardon, s’excusa maladroitement une voix d’homme. Je ne voulais pas te déranger.
Quand Lazuli vit qui lui faisait face, elle s’empressa de dire :
-Ce n’est rien, j’allais m’en aller, Valkyon.
Elle lui sourit, et commença à marcher vers un quelconque lieu isolé. Valkyon la vit s’éloigner, sans rien dire. Il serra les poings. La sentit passer à côté de lui sans le toucher. Fronça les sourcils.
-Attends ! dit-il soudainement
Lazuli s’arrêta, et le regarda avec curiosité.
-Oui ?
-Est-ce que tu souhaiterais qu’on aille boire un verre chez Karuto ? proposa-t-il en passant sa main derrière la tête.
Ce mouvement fit grincer son armure. Lazuli écarquilla les yeux. L’homme statue, l’homme qui l’avait sauvée à deux reprises… voulait boire un verre avec elle ? Cet homme qu’elle sentait si pur et dépourvu de vices.
-Je ne sais pas, hésita-t-elle. J’ai encore des choses à faire, et puis…j’avoue être plutôt déçue du déroulement de la sélection.
Lazuli mit une main sur sa bouche. Elle n’avait pas l’habitude de faire des confessions de ce genre, et elle se jura intérieurement de ne pas recommencer.
-Vraiment ? dit avec surprise Valkyon. Pourtant j’ai reçu de très bons échos de la part de Miiko et Leiftan. Il parait que même des yokais se seraient déplacés.
-Oui c’est vrai, avoua-t-elle. Mais ce n’est pas suffisant. Il y avait un espion parmi les futures recrues qui s’est empressé de rapporter tout ce qu’il a vu à Azgar…
Lazuli serra les poings de colère. Valkyon ferma les yeux en souriant et dit :
-Il faut toujours que tu sois trop exigeante. Le Faucon est un abruti, et ce qu’il a vu n’est pas suffisant pour vous cerner. Rien du plan d’attaque n’a été dévoilé, car j’imagine qu’il n’existe pas encore. Tu as encore toutes les cartes en main, Lazuli.
La jeune elfe leva la tête pour regarder avec étonnement l’homme qui lui faisait face. C’était exactement ce qu’elle avait besoin d’entendre de la part de quelqu’un. Les doux traits de Valkyon la regardèrent avec attention, dressant une aura protectrice autour d’elle.
-J’espère, balbutia-t-elle
-Alors, ça te dis ?
Après un lourd instant de réflexion, elle finit par lâcher :
-Pourquoi pas.
-Parfait ! s’exclama-t-il satisfait
Ils marchèrent côte à côté jusqu’à la salle des portes, en parlant de banalités. Valkyon était assez peu bavard mais semblait faire un effort. Lazuli quant à elle répondait de manière lapidaire, mal à l’aise à côté de l’homme statue. Une fois arrivés à la cuisine, ils commandèrent des boissons. Un lacté mielleux pour Lazuli, et un vin aux baies pour Valkyon.
-C’est étrange, Ezarel prends exactement la même chose, rit Valkyon.
-Ah oui ? répondit distraitement Lazuli.
« Ezarel… que me veux-tu vraiment ? » se demanda-t-elle intérieurement en se remémorant leur dernière conversation. Il était indiscernable, si lunatique. Comment pouvait-il agir si personnellement avec elle, et prétendre faire d’elle une famille ? Il ignorait qu’elle avait un enfant. Et qu’elle avait déjà une famille. Il n’avait sûrement pas mesuré ses propos, se dit Lazuli. Ou bien c’était elle qui était indiscernable…
-Tu es sûre que ça va Lazuli ? demanda Valkyon inquiet. Si tu es fatiguée je peux te porter à ta chambre.
Lazuli rougit en s’imaginant prise telle une princesse dans les bras de Valkyon. Elle se rappelait encore de la sensation de confort qu’elle avait ressenti lorsqu’il l’a sauvée de cette cage ensorcelée.
-Non ! répondit-elle en fermant les yeux et en secouant la tête intensément.
Valkyon ne prêta pas attention à la réaction plutôt brutale de Lazuli. Il lui adressa même un sourire.
-Bien sûr, peut être que tu préfères rester ici avec moi, suggéra-t-il posément.
Aucune pointe de drague dans sa voix. Une simple constatation.
-Je… je n’ai jamais dit cela ! se défendit-elle en plissant le nez
-Tu es mignonne quand on voit tes petits plis sur le nez, dit-il en rougissant soudainement
Lazuli écarquilla les yeux. Elle se demanda comment il pouvait la trouver mignonne lorsqu’elle manifestait sa brutalité…Elle ne sut quoi répondre. Si c’était quelqu’un d’autre, elle l’aurait sûrement attaché à l’aide de son pouvoir, et l’aurait menacé de retirer ce qu’il avait dit sur le champ. Mais c’était Valkyon. Donc elle ne dit rien, de peur qu’une menace franchisse sans le vouloir la barrière de ses lèvres.
-Miiko veut vous voir sur le champ.
Lazuli sursauta. Elle connaissait trop bien la voix de la personne qui lui avait parlée. Pourtant elle était différente. Pas d’ironie ni de moquerie…la voix était simplement neutre. Aucune émotion n’était percevable.
-Est-ce urgent ? demanda-t-elle avec le même ton.
-Oui.
Lazuli regarda attentivement Ezarel. Il semblait différent, comme si la dernière conversation qu’ils avaient eu l’avait partiellement changé. Comme si, sans le vouloir, elle avait brisé quelque chose en lui. La jeune elfe ressentit une sensation d’étouffement.
-Ca va Ezarel ? demanda-t-elle en joignants ses sourcils avec inquiétude.
Il lui lança un regard dur qui semblaient dire : « comment oses-tu t’inquiéter après m’avoir fait tant de mal ? ».
-Dépêchons-nous, elle a un message important à faire passer aux chefs de garde.
-Allons-y, décréta Valkyon en se levant de sa chaise.
Lazuli commença à respirer en accéléré. Ezarel venait de geler son cœur. Pour la première fois depuis longtemps, Lazuli ressenti de la culpabilité.
Non. Elle devait chasser ces pensées négatives. Tout se bousculait dans sa tête : les marques du passé, les marques du présent, ainsi que les visions terribles d’un futur proche. Comme après une explosion mortelle, elle n’entendit plus rien… Seul le passé, le présent, et le futur se permirent une danse macabre autour du corps inerte de Lazuli.
Cris.
Pleurs.
Gémissements
Odeurs de soufre et de sueur.
Telle est la mélodie du Passé.
Elle suffoqua.
Peine.
Amour.
Violence de l’esprit.
Parfum de ressentiment et de tragédie.
Tel est le chant du Présent.
Elle dénigra.
Peine.
Pleurs.
Guillotinement d’un ange.
Fenêtres de l’âme qui donnent sur le bleu.
Tel est le murmure annonciateur du Futur.
Elle pleura.
-Lazuli, est-ce que tu m’entends ?!
Tel un obus perçant le ciel ténébreux de ses pensées, Valkyon la réveilla.
-Je ne peux pas ! rugit-elle. Je ne peux pas. Je ne peux pas…
Elle tomba à terre, ne cessant de pleurer, au milieu de cette cantine bondée. Sans même qu’elle s’en aperçoive, une foule humaine commença à l’encercler.
-Qu’est-ce qu’elle a ? murmura une petite fille attristée.
-Vous allez bien mademoiselle ? demanda un homme.
-Que lui avez-vous fait ? accusa un autre.
-Elle est blessé ?! Qu’on appelle Eweleïn, ordonna une femme.
-Je ne peux pas… continuait à murmurer Lazuli, cette phrase faisant office de leitmotiv
Soudain, sortie de nulle part, une main vint la tirer brutalement par le poignet.
-Toi, tu viens avec moi !
La voix était autoritaire, et Lazuli ressentit une sorte de colère et de rage dans son ton.
-Attends, et pour la réunion avec Miiko ? demanda un chef de garde
Toute la foule commença à protester, mais en moins d’une minute, Lazuli et l’homme furent hors de la cantine. Alors que Lapis Lazuli pleurait encore, l’homme la tirait avec lui ailleurs, avec une cadence à la limite de la course. Sa poigne était ferme et lui faisait mal.
Ils marchèrent longtemps, longtemps, jusqu’à arriver à un endroit totalement isolé. A cause de ses larmes, la jeune elfe ne put distinguer l’homme qui la tractait. Quand il s’arrêta, qu’il lâcha sa main, et qu’il lui ordonna de s’assoir, elle se décida enfin à jeter un coup d’œil à la personne qui l’avait amené ici. Elle repoussa violemment les longs cheveux noirs qui lui barraient le visage.
C’était lui qui était face à elle. Ezarel. Ses sourcils étaient extrêmement froncés, comme s’il souffrait. Il la regardait avec gravité. Lazuli détailla longuement ce visage renfrogné, ces cheveux bleutés, cette bouche boudeuse.
-Pourquoi tu ne te confierais pas à moi ? demanda-t-il simplement en baissant la tête.
Lazuli ne réussit pas à répondre instantanément. D’entrée de jeu, Ezarel annonçait la couleur de la conversation, qui promettait d’être aigre-douce. La tête baissée du chef de garde lui donnait beaucoup d’humilité, et l’homme qui se dressait devant elle était une version d’Ezarel qu’elle ne connaissait pas.
-Je ne sais pas, répondit-elle en reniflant comme une enfant
Elle tourna la tête pour ne pas avoir à faire face au regard d’Ezarel. Ses yeux se perdirent soudain dans le paysage qui s’offrait à elle. Ils étaient au sommet de la plus haute colline d’Eel. Elle surplombait la forêt, le quartier général, la plaine, la plage. A cette hauteur, on pouvait avoir un œil sur tout Eel. Vers le nord, juste en face d’eux, se mouvaient les vagues tranquilles de la plage. Vers l’Est, la forêt tanguait tranquillement au gré du vent. Et finalement, vers l’Ouest, on pouvait voir l’allée des arches, le cerisier centenaire, et même le refuge.
-Tu es en train de te tuer à petits feux Lazuli… reprit Ezarel, toujours avec ce visage souffrant
Elle allait répondre quand il s’exclama avec fureur :
- Tu ne peux pas retenir toute cette rage, tristesse, haine et amour en toi seule ! Tu ne le peux pas, Lazuli ! Ton corps ne le peut pas. Ou du moins, il ne le peut plus. Pourquoi ne m’écouterais-tu pas pour une fois ? Je ne peux plus te voir pleurer, ou exprimer une rage sans fin que toi-même ne maîtrises pas. Car ces ronces que tu penses déchainer sur nous se retournent contre toi. Ça n’arrange pas tes problèmes, et ne fait que reculer l’échéance, ce moment où tu devras enfin faire quelque chose pour sortir de ton maelström d’émotions.
Lazuli tressaillit sous l’impact des mots. Se confier… à Ezarel ? Pouvait-elle en faire tant ? Elle ne voulait pas se l’avouer, mais les mots d’Ezarel faisaient écho à sa réalité.
-Je suis condamnée, Ezarel.
-C’est pour que tu arrêtes de tenir ce genre de discours que je veux que tu te confies à moi, dit-il la gorge nouée, en évitant de se mettre en colère.
Lazuli avait envie de continuer à pleurer. Il ne savait pas pour Kaléo. Et il n’a pas vu Elefia se réduire en cendres. Sa vie avait été une succession de malheurs, comment pouvait-il comprendre ? Paradoxalement, une envie monstrueuse la prit de tout lui dire. Mais comment la regarderait-il ensuite ? Sûrement avec pitié, et elle ne voulait pas de ça.
-Je sais que trop de choses me dépassent avec toi, Lazuli.
Il marqua une pause
-Je sais que j’ignore tout de toi…
« Je suis meurtrie Ezarel, tu n’as rien d’autre à savoir. J’ai mal, si mal que tu devrais partir loin, très loin d’ici, et ne plus jamais te retourner… » pensa Lazuli très fort.
-Moi aussi j’ignore tout de toi, chuchota-t-elle simplement.
Elle dirigea ses grands yeux tourbillonnant d’émotion sur Ezarel. Contre toute attente, il sourit.
-On est à égalité alors !
Lazuli hocha la tête en souriant comme elle le pouvait. Elle se sentait beaucoup mieux soudainement. Sans même réfléchir, sans même penser à l’impact de ses propos, elle s’élança… quand sa voix s’étrangla en un simple « j’ai… ». La phrase ne voulut pas sortir dans son intégralité. « J’ai un enfant. » était une phrase trop difficile à prononcer.
-Ezarel, tu ne peux rien pour moi pour trop de raisons que je ne peux pas t’explicit-...
Soudain, Ezarel se jeta sur Lazuli, jusqu’à ce qu’il soit totalement couché sur elle à même le sol, son élan l’ayant coupé dans sa phrase. Il encadra son visage de ses deux bras, puis sans même qu’elle ne puisse protester, mêla ses lèvres aux siennes. Elle se figea, n’ayant pas la force de le repousser. Elle senti ces lèvres l’embrasser avec passion, douceur, et déterminisme. Lazuli avait l’impression de se dissoudre dans un tourbillon de chaleur qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Sans même s’en rendre compte, elle compara ces lèvres à celles d’Azagar. Non... Azgar ne l’avait jamais réellement embrassée. Il n’avait fait que violer son corps et son esprit. Le baiser que lui offrait Ezarel était un baiser d’amour, car quand les mots ne suffisent plus, transmettre ses sentiments par le biais du corps était un gage de sincérité. Ils s’embrassèrent telles les rimes d’un poème, et Lazuli finit par répondre au baiser, et à nouer ses bras autour de son cou. Tout son corps fondait tel du sucre au soleil, et elle oublia un instant ses malheurs. Une certitude la gagna : elle pouvait faire confiance à Ezarel. Leurs langues se mêlèrent avec sensualité, éveillant en eux des désirs qu’ils n’avaient jamais soupçonnés. Des zones de leurs corps, qu’ils croyaient avoir oubliés, se réveillèrent à cet appel d’amour. Ils ne pouvaient s’arrêter, lancés dans cet élan si fusionnel.
Doucement, il finit par éloigner ses lèvres des siennes pour la laisser reprendre sa respiration. Lazuli haletait. Front contre front, mèches bleues et noires se mêlaient sans pudeur. Ils n’osèrent pas se regarder, tous deux surpris de la tournure des évènements. Ezarel s’attendit à ce que Lazuli tempête quelques insultes à son égard, mais elle resta silencieuse, appréciant le calme qu’offrait le haut de cette colline. « Je l’ai peut-être traumatisée… » angoissa intérieurement Ezarel. Soudainement paniqué, il se décolla de Lazuli, et, sans oser croiser son regard, balbutia :
-D-Désolé…
Elle ne le regarda pas, ne répondit pas, ne bougea pas.
-Ce n’était pas… ton premier baiser. Rassure-moi… dit Ezarel en visualisant sa mort soudaine.
-Mon premier baiser a été un baiser volé, Ezarel, dit-elle sans le regarder
Le teint d’Ezarel gagna un degré de blancheur.
-Je… je suis désolé. Je ne voulais pas…te le voler.
-Ne t’excuses pas.
Ezarel regardait ses pieds piteusement. « Qu’ai-je encore fait ? » se demanda-t-il au plus profond de son cœur.
-Ezarel, je ne vais pas te remercier. Mais sache que j’ai beaucoup appris sur moi. Et que je ne planifie pas de te tuer maintenant.
Ezarel, au lieu de sauter et débuter une danse de la joie ridicule, la regarda avec de gros yeux ronds.
-Tu ne vas pas me tuer alors que je t’ai volé ton premier baiser ? demanda-t-il le souffle coupé par la surprise.
-Quelqu’un t’a devancé… posa-t-elle.
Il arqua un sourcil en guise d’interrogation.
-Cet homme se nomme Widar d’Azgar. Et c’est lui que je vais tuer.