Le dernier mouvement de la danseuse perdue [ Ezarel ]
Chapitre 10 : Chapitre 9: La déclaration
3347 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 22/07/2017 02:34
L’appel à la candidature a éclaté dans tout Eldarya. En quelques jours à peine, tous les royaumes, toutes les îles, les cités, les villages prirent connaissance de la garde Azuréenne, ainsi que de la devise promue par celle-ci.
Diversité, Indépendance et Puissance.
Devise qui semblait si réfléchie, alors qu’elle avait été aussi spontanée que l’éclosion d’une fleur.
Devise qui appelait à la force. A l’unité. Car il n’y a pas d’unité sans indépendance. « Ne serait-ce pas paradoxal ? » avait demandé Leiftan à Lazuli un soir.
Lazuli s’était contentée de sourire. Non, elle ne trouvait pas cela paradoxal. Car comment s’unir si chacun ne peut s’épanouir ? Comment s’unir sans avoir sa part d’indépendance, donc de choix, de liberté ? Etre indépendant ne veut pas dire être séparé de toute chose. Etre indépendant signifiait avoir sa part de choix, de liberté par rapport à l’institution qu’était la Garde Azuréenne. Et Lazuli était persuadé que sa devise de diversité, d’indépendance, et de puissance, dépassait de loin l’intelligence fœtale que possédaient les Hüns. Azgar n’est pas un génie.
Il est juste fort.
Puissant.
Musculeux.
Avec un charme masculin qui dépasserait presque l’entendement… Mais il était si faible d’esprit, qu’il n’avait aucune chance face à sa future Garde. Il n’y a pas d’unité sans indépendance. Et c’est ce que Lazuli croyait fermement.
Elle allait battre Widar d’Azgar… et récupérer son fils.
Car après tout, il est un petit bout de moi, et qu’un petit bout de lui…
Tout semblait marcher à merveille pour Lazuli. Miiko avait cédée à sa demande, pourtant, quelque chose la dérangeait toujours…
Deux cent.
L’effectif de la garde ne pourrait dépasser deux cent.
« Comment ne recruter que deux cents personnes, alors qu’il y en a des milliers qui se préparent à venir et sacrifier leurs vies pour gagner la guerre ? » avait demandé Lazuli.
Mais pour Miiko, il était hors de question d’augmenter ce quota, qu’elle estimait être déjà trop élevé. Ajouter deux cents personnes, cela équivalait à deux cent bouches supplémentaires à nourrir, à loger… C’était hors de prix. Mais Miiko avait fait ce sacrifice pour Leiftan. Il avait confiance en Lazuli, et son instinct ne l’avait jamais trahi jusque-là. La chef de la garde étincelante espéra ne pas s’être trompée en offrant de telles libertés à cette inconnue. Mais il était déjà trop tard pour s’inquiéter. Personne ne pourrait arrêter la vague de l’Azuréenne. Personne.
Au loin, on aurait cru entendre un hurlement de colère, venu droit de l’île des Kappas…
L’appel à la guerre avait été lancé par les Hüns.
***
Quelqu’un toqua à la porte de la chambre de Lazuli. Celle-ci, plongée dans ses pensées, fut agacée de devoir se lever et tenir une discussion avec quelqu’un. Il était minuit passé, et elle n’avait vraiment pas envie de se lever. C’est donc sans honte qu’elle décida de rester silencieuse et ignorer la personne. Vu l’heure qu’il était, avec un peu de chance cette personne penserait qu’elle dort.
Nouveau tapotement discret sur la porte en bois.
Elle maugréa, puis s’avança vers la porte pour ouvrir. Elle se demanda qui pouvait donc venir toquer à une heure pareille. Elle voulait que ce soit n’importe qui, sauf Ezarel. Elle lui en voulait encore, et ne voulait plus voir son visage. Ses mots vinrent les percuter à mesure qu’elle s’approchait de la poignée de la porte… « Déblatère tout ce que tu veux à mon propos. Mais ne te joue plus jamais de moi comme tu l’as fait. N’ose plus poser tes mains crasseuses de femme publique sur mon corps. Tout le monde pourra penser ce qu’il veut à ton égard, mais pour moi, tu ne seras jamais plus une princesse. Tu es juste perdue. »
La jeune elfe ouvrit la porte, et c’est avec surprise qu’elle réalisa qui était la personne qui se dressait face à elle.
C’était un homme, grand, très grand, mince, à la peau aussi claire qu’elle. Peut-être un peu moins claire, songea-t-elle en le détaillant. Un homme qu’elle connaissait bien. L’homme qu’elle ne souhaitait pas voir.
-Toi ?! s’exclama-t-elle sans masquer sa surprise.
-C’est comme ça que tu me souhaites le bonsoir ? demanda-t-il simplement
« Mais quelle arrogance ! » se dit-elle en grimaçant. Il arborait toujours ce visage râleur, mais Lazuli lut sans peine une sorte de joie. La joie de la revoir ... ?
Elle lui demanda sèchement :
-Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure-là ?
Son agressivité naturelle reprit le dessus. Elle se mordit la lèvre inférieure. Pourquoi devait-elle toujours manquer de douceur ? De toute façon, elle lui en voulait. Elle avait le droit de lui parler sur le ton qu’elle souhaitait.
-Ne penses pas que c’est juste pour te voir hein ! dit-il en rougissant.
Ses yeux disaient parfaitement le contraire. Lazuli esquissa un sourire. Pourquoi souriait-elle bêtement ?! Qu’avait donc Ezarel ? Ce comportement ne lui ressemblait pas.
-Alors pourquoi es-tu là ? demanda-t-elle en levant les yeux au ciel.
«Peut-être souhaite-t-il s’excuser ? » espéra Lazuli silencieusement.
-Je voulais te féliciter. Mais vu que tu ne sortais pas de ta chambre depuis une semaine, et qu’on a pas eu l’occasion de se voir depuis l’incident au champ des brigands… bah j’ai décidé de venir te voir.
-Me féliciter ? demanda-t-elle avec un regard interdit.
Elle ne souhaitait pas évoquer le souvenir au champ… la cage, l’impossibilité de sortir, la proximité physique et… les Hüns. Rien qu’elle souhaitait se rappeler.
-Créer ta propre Garde, c’est… surprenant. Nous sommes collègues à présent. Donc bienvenue, Lazuli.
Le visage d’habitude dénué d’émotions positive décida d’arborer la joie. Un sourire franc se dessina sur le visage de porcelaine de Lapis. Pourtant, elle s’en voulait de sourire comme cela, alors qu’elle n’avait toujours pas réglé ses comptes avec Ezarel.
-Fais attention à toi, il se pourrait bien que des membres de ta propre garde souhaitent joindre la mienne. Peut-être que faire des potions sans cesse ne les intéresse plus… répondit-elle sans le remercier.
-Aucun risque, dit-il avec un regard farceur, rien que le nom les ferait fuir. Garde Azuréenne ? T’es sérieuse ? Si tu fais un truc classe, fais-le jusqu’au bout !
-Si c’est l’unique défaut que tu as trouvé à l’Azuréenne, je suis plus que comblée.
Ez se sentit piégé, et réfléchit quelques instants à une boutade. Mais les grands yeux intenses de Lazuli l’empêchaient de réfléchir. Il lui offrit donc la victoire de cet affrontement verbal.
-Tu m’as eu, Lazuli.
Lazuli.
La-zu-li. Toujours autant d’harmonie. On ne se lassait pas de prononcer son prénom, se dit Ezarel.
La jeune elfe se sentait… bizarre. Elle s’était dit que si Ezarel venait la voir, elle lui trancherait le cou d’une manière ou d’une autre… Mais là, alors qu’il se dressait réellement face elle, ses intentions avaient changé. Quelque chose l’adoucissait, et elle ignorait ce que c’était. Elle allait régler cette affaire. Mais sans lui trancher le cou. Enfin… pas tout de suite.
- Tu es bien étrange Ezarel.
Il se crispa soudainement. Comme s’il avait anticipé le maelström.
-Je ne sais pas ce qui te prends, on dirait que tout le mal que tu m’as dit durant notre voyage vers Eel s’est dissipé. Mais tu dois comprendre que je n’oublie pas. Et que tout reste enfoui ici.
Comme pour accentuer ses dires, elle posa sa main à plat sur son cœur. Ezarel détourna soudain le regard. Il avait été naïf de croire qu’elle lui aurait peut-être pardonné. Ou bien que cette histoire n’aurait plus d’importance. Ou bien qu’elle aurait oublié ces affronts par magie. Il voyait très bien ce dont elle parlait. Son comportement avait été tout sauf exemplaire. Et il s’en voulait.
Face au silence d’Ezarel, Lazuli dit avec froideur:
-Tu veux que je te rafraichisse la mémoire ? Mot pour mot, ce que tu m’as dit après m’avoir forcée à venir avec toi : Déblatère tout ce que tu veux à mon propos. Mais ne te joue plus jamais de moi comme tu l’as fait… N’ose plus poser tes mains crasseuses de femme publique sur mon corps… Tout le monde pourra penser ce qu’il veut à ton égard, mais pour moi, tu ne seras jamais plus une princesse… Tu… es juste… p-perdue…
Chaque mot venait percuter Ezarel avec une violence qu’il n’aurait pas soupçonnée. Entendre ses propres horreurs sortir de la bouche parfaite de Lazuli le transperçaient. Avait-il vraiment dit ces abominations, mot pour mot… ? Comment allait-il pouvoir se regarder en face après cela. Entre temps, Lazuli continuait à dire ce qu’elle pensait de lui. En se retenant de pleurer.
-Sans évoquer bien sûr le fait que tu aies refusé de me libérer de mes chaînes, que tu m’aies obligé à venir avec toi alors que je souhaitais mener ma vie, et aussi le fait d’avoir failli à ta mission, car sans Valkyon et les obsidiennes, on ne serait peut-être pas sortis de la cage scellée par les brigands. Tout cela pour te dire que je t’en veux, collègue.
Elle lui adressa un regard vénéneux, en accentuant sur le fait qu’ils n’étaient désormais rien de plus que des collègues. Ezarel était encore coi, et laissait Lazuli le hacher menu sans protester.
-Ton comportement ne fait que confirmer l’idée que je me suis faite des hommes. Ils sont tous possessifs. Malsains. Egoïstes. Et surtout… dépourvus d’empathie.
Soudain, la mémoire du visage de l’homme fort venu la libérer lui revint à l’esprit. Valkyon… La seule personne qui lui faisait revoir son jugement sur les hommes. Tout en lui respirait la loyauté, l’honneur, et l’équilibre.
-Lazuli…
Elle appuya son regard pour lui faire signe de poursuivre.
-Je ne suis pas comme ça. Tu te trompes à mon sujet.
-Aucune de tes actions ne le prouve.
-Je n’ai pas agi comme il le fallait, et j’en suis conscient. Je… m’excuse.
Soudain, la haine sur le visage de Lazuli s’effaça. Tel un déclic, une idée folle vint lui frôler l’esprit. Une idée que jadis n’aurait même pas eu l’occasion de naître. L’idée d’accorder une seconde chance à Ezarel.
Lazuli était là, face à Ezarel, se battant contre elle-même. Pardonner lui faisait souffrir. Car elle savait pertinemment que garder l’espoir d’un changement était douloureux. Et que se refaire trahir était inévitable. Que devait-elle faire ensuite ? Pardonner de nouveau ? Et attendre un changement chimérique une nouvelle fois … ? Elle fixa ces yeux qui verdoyaient d’honnêteté. Et c’est là qu’elle comprit qu’elle devait changer, et cesser de ressasser les évènements du passé. Sans même s’en rendre compte, elle pleurait. Ses yeux tournoyèrent, virant chaque seconde d’un bleu à l’autre. Elle avait décidé de pardonner, et ces larmes n’étaient pas des larmes de souffrance, mais de délivrance. La princesse perdue d’Elefia se délivrait progressivement de son passé. Ezarel se précipita vers elle mais d’un geste de la main lui incita à se tenir à l’écart. Elle ne voulait pas qu’il la touche…
-Je te pardonne, dit-elle en fichant ses grands yeux bleus sur Ezarel
Ces mots n’étaient pas si difficiles à prononcer, constata Lazuli. Ezarel pressa son torse de douleur. Il avait mal de voir Lapis dans cet état. Sans même s’en rendre compte, il se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. Tous les muscles de la jeune femme se crispèrent à l’extrême. Il la serra délicatement, comme si elle pouvait se briser au moindre mouvement d’atome. Il pouvait sentir son souffle accéléré contre son cou, son cœur battre à mille à l’heure contre son torse, son corps tendu modeler le sien. Malgré toutes les réticences de Lazuli, il ne pouvait contenir ce geste. Ezarel devait la prendre dans ses bras. Elle sent la fraise, se dit-il, comme une enfant. C’est alors qu’il décida de frôler de ses lèvres l’oreille de Lazuli, et lui murmurer :
- Je prête serment Lazuli… que je ne laisserai plus personne te faire du mal. Je serai ta famille.
La voix d’Ezarel était douce, apaisante, et Lazuli ne le repoussa pas. Elle se contenta de verser silencieusement des larmes, en souriant tristement. Elle avait envie de le croire. Son cœur fit un bond dans sa poitrine en entendant le mot famille. Que voulait-il dire par là ? Comment savait-il que prononcer ce mot était la clef ? Elle chassa de sa tête toutes les mauvaises pensées, toutes les peines du passé, toutes les promesses envolées, pour simplement vivre le moment présent. Elle tenait à s’accrocher au présent.
-Depuis que je t’ai vu, tu n’as cessé de me tourmenter, Lazuli. Je crois que parler ça ne me réussis pas mais… laisse-moi juste te dire que je....
-Ne dis rien Ezarel ! cria-t-elle en s’éloignant brutalement de lui.
L’étreinte n’avait duré que quelques secondes pour Ezarel, mais une éternité pour Lapis. Elle était essoufflée, comme si la charge émotionnelle exercée était trop importante proportionnellement à son corps. Un frisson parcourut l’échine de la jeune femme. Avait-il conscience de l’impact de ses paroles sur elle ? Elle voulait le croire. Mais c’était trop tôt. Bien trop tôt. Lui-même ne maîtrisait pas ses désirs, ses pulsions, et ça la répugnait. Le fait qu’il se soit jeté sur elle tel un vautour le confirmait. Ezarel n’était même pas conscient de ses propres sentiments. Comment osait-il pousser le dialogue aussi loin ? Ça lui donnait envie de vomir.
- Ne dis rien que tu ne puisses regretter. Et cesse de me promettre des chimères mielleuses. Ça ne marche pas comme ça avec moi…
Les mèches de Lapis vinrent s’accrocher de part et d’autre de son visage. Jamais une femme n’avait été aussi belle, et cette constatation ne quittait pas Ezarel, malgré le fait qu’il se soit fait rejeter comme la peste.
Lazuli quant à elle, attendit une riposte d’Ezarel. Espérant secrètement qu’il s’exclame : « Je ne regrette pas ce que je t’ai dit ! Tu es injuste comme toujours, Lazuli, mais ça ne me fait plus rien. Tant que mon cœur est en accord avec ce que je te dis, rien ne pourra m’empêcher de te dire que je… que je... veux faire de toi ma famille.»
Mais rien. Rien ne sortit de la bouche d’Ezarel.
Il restait juste là, face à elle, n’osant pas la regarder dans les yeux.
« Crétin » se dit-elle intérieurement.
Elle avait envie de s’écraser par terre, de pleurer, et de se faire achever sous les yeux d’Ezarel, espérant qu’il ricane méchamment de sa mort cruelle.
- Je vois, dit-il finalement. Excuse-moi d’avoir voulu être ta famille.
Il serra les poings. Lazuli imagina son cœur être compressé de haine par les doigts d’Ezarel, et ça la fit souffrir. Mais c’est ce qu’elle méritait. Elle se haïssait, elle se haïssait tellement !! Elle imagina ces longs doigts d’elfe dégouliner de son sang.
- Tue moi.
La voix de Lazuli était brisée. Des larmes commencèrent à rouler le long de ses joues sans s’arrêter. Elle se dit qu’elle aurait dû mourir à Elefia il y a de cela si longtemps. Ça lui aurait permis de conserver son honneur.
Ezarel la regarda avec gravité. Ses yeux étaient teintés d’une aura sombre. Il rapprocha lentement sa main de sa poche. Une poche où était cachée une dague… La belle elfe tentait vainement de contenir ses larmes, comprenant le sort qui l’attendait. Ezarel tira sa dague, qui scintilla de mille feux sous les rayons lunaires.
Soudain, il la ficha violemment.
Lazuli ne se débâtit pas.
Son corps se pétrifia quand il entendit le sifflement mortel.
Elle étouffa un cri de surprise, quand elle vit la dague s’enfoncer profondément dans le mur de sa chambre. Ezarel posa violemment ses bras autour de sa tête en fronçant les sourcils.
- Mais qu’est ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! hurla-t-il. Tu pensais vraiment que j’allais le faire ?! Tu n’es qu’une sombre idiote !
Il la regarda intensément dans les yeux, son visage à quelques millimètres du sien, essayant de lui transmettre tout le mal qu’elle lui a fait. Parler n’était plus nécessaire pour qu’elle comprenne qu’elle lui avait brisé le cœur. Elle ne détourna pas le regard. Et ficha ses yeux d’un bleu unique avec autant d’intensité qu’avait mis Ezarel pour lancer la dague le plus loin possible de sa princesse perdue. Elle avait envie de lui dire tellement de choses. De lui expliquer tellement de choses. Mais ses cordes vocales refusaient de s’ouvrir pour expliquer la vérité. Son dégoût des hommes la reprenait à chaque fois. Elle se contentait donc de le fixer de ses yeux tourbillonnant d’émotion.
Ezarel éprouvait la même chose. Tant de choses à dire, à expliquer, mais une petite voix dans sa tête l’empêchait d’aller plus loin. Elle lui disait que Lazuli n’a jamais tenue à lui. Qu’elle s’en fichait tellement de lui que mourir ne la dérangeait pas plus que cela. Alors que lui ne pouvait survivre en la sachant morte. Car dès le premier jour, il avait été happé par cette femme aux yeux aussi bleus que la pierre dont elle porte le nom. Happé par sa danse fluide, si mélancolique. Si triste. Ces cheveux si noirs. Cette beauté si inhumaine qu’elle transcendait les barreaux de sa cellule. Elle était un tout qu’il souhaitait protéger. Mais il avait failli à sa mission, avait trahi sa confiance, et maintenant se retrouvait face à une femme qui avait scellé son cœur pour l’éternité.
-Je… voulut-il dire.
Il détourna son regard, ses mèches bleues suivant son mouvement.
-Il faut que tu te reposes. Demain va être le jour du recrutement des futurs membres de l’Azuréenne.
Après un silence, il dit d’un air mécontent:
-Tu n’es qu’une idiote.
Il décolla ses longs bras du mur, et partit, laissant Lazuli ébahie. Il se retourna soudainement en souriant, et s’exclama :
-Je l’avoue, c’était totalement gratuit !
Et il reprit son chemin en riant aux éclats.