Regarder l'avenir.
Chapitre 22 : De nouveaux amis et une discussion assez gênante.
1738 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 08/11/2016 13:30
La scène reprit en montrant le visage d'Harold de suie. Krokmou rejeta du poisson à l'attention de son ami. Harold grimaça et montra son propre poisson qu'il faisait cuire.
Des spectateurs éclatèrent de rire aux souvenirs de la bouchée de poisson cru qu'Harold avait prise.
Soudain, il y eut des cris. Et quatre terribles terreurs volèrent vers eux et atterrirent près d'eux, attirés par l'auteur de poissons. Harold afficha une expression inquiète tandis que Krokmou défendait sa nourriture.
Pourtant, il n'y avait aucune inquiétude à avoir. Les petits dragons n'accordèrent aucune attention à Harold. Ils ne s'intéressaient qu'à la nourriture. En effet, ils filèrent vers Krokmou pour tenter de voler sa nourriture.
Les vikings riaient. Ils étaient comme des enfants. Aucun villageois n'aurait pensé que les dragons puissent agir ainsi.
Des dragons riaient eux aussi à l'espièglerie des minuscules dragons.
Comme un des dragons lui volait un poisson, Krokmou le rattrapa pas de justesse. La furie avala la denrée et ricana. Le petit dragon gratta le sol de ses pattes. Il se prépara à attaquer. Il ouvrit la bouche pour lancer un jet de flammes. Mais Krokmou le devança. Il lâcha une boule de plasma dans la gorge de l'animal.
Encore une fois, les vikings rirent tout comme les dragons.
Le petit dragon toussa et s'éloigna en zigzague.
« Pas trop ignifugés à l'intérieur n'est-ce pas ? »
Harold lança un morceau de poissons au petit dragon qui l'avala aussitôt. Le reptile s'approcha à petit pas et vint se blottir contre le garçon.
« Tout ce que l'on croyait savoir sur vous est faux. » Souffla Harold en caressant le petit cracheur de feu.
La scène changea et tous se mirent à murmurer. Cette fois, ça y était. C'était l'avenir. C'était le moment exact où les dieux les avaient convoqués.
Harold faisait roulé, distraitement, un crayon sur sa table de travail, jonchée de dessin.
Il leva, un instant, les yeux et sursauta hors de sa chaise en remarquant son père debout, en silence, sur le pas de la porte.
« A te voilà… Gueulfor est sorti… Alors, euh… » Déclara Harold en rassemblant rapidement tous les papiers incriminant.
Harold secoua la tête en réalisant qu'il aurait dû être plus prudent. Cet oubli aurait pu faire tuer Krokmou.
Stoïck soupira sombrement en voyant, encore une fois, la preuve qu'il n'existait pas de réelle relation entre lui et Harold. Il rendait visite à son fils et la première chose que le garçon pensait, c'était qu'il cherchait quelqu'un d'autre.
C'était désolant !
« Ouai, je sais. »
Stoïck entra avec difficulté dans la pièce réduite (faisant rire l'ensemble des spectateurs) et fit face à son fils.
« Je voulais te parler à toi. »
« Ah ! Ah, oui… »
« T'as été un peu cachotier. »
« Je… je… C'est vrai ? »
« Jusqu'à quand pensais-tu pouvoir me le cacher ? »
Harold et Stoïck grimacèrent devinant, encore une fois, que cela allait encore être une conversation gênante pour tous les deux. Une conversation qui allait révélé combien ils se méconnaissaient…Et combien ils étaient différents.
« Je… Je ne vois pas du tout ce que… »
« Il ne se passe jamais rien sur cette île sans que je n'en entende parler. »
Les adolescents grimacèrent, bien conscient de cet état de fait. Les ainés de l'île hochèrent la tête, satisfait. Cela montrait que Stoïck était un bon chef.
« Donc, parlons… un peu… de ce dragon. »
Krokmou inclina la tête, un peu inquiète. Il ne pouvait pas avoir découvert pour lui, n'est-ce pas ?
Harold, lui, se frotta les tempes. Il savait que son père parlait, alors, du dragon qu'il aurait à combattre le lendemain. Mais, ce n'était pas certain que son futur lui le réalise aussi vite. Il était trop inquiet, alors.
Stoïck et Gueulfor échangèrent un regard. Ils craignaient, tous les deux, la suite des événements. Ils avaient peur de ce que pouvait faire Harold au moment de sa confrontation avec le dragon. Ils avaient peur de leur réaction, de celle du village, si le secret d'Harold était éventé.
« Oh, non. Désolé, papa… Je voulais justement te dire tout…C'est juste que je ne savais pas comment… »
Stoïck éclata de rire, confondant son fils qui émit un rire jaune à sa suite.
« T'es euh… T'es pas fâché ? »
« Quoi ? Mais j'espérais ça ! »
« Oh, mince alors… Mauvais quiproquo. » Murmura Astrid en repoussa sa mèche.
Harold grogna en se frottant la nuque et évita le regard de son père.
« Ah oui ? »
« Oui… Et, tu peux me croire, cela va être de mieux en mieux. Tu vas voir quand tu vas éviscérer un lézardus la première fois... Ou bien, planter ta première tête de Gronk sur une pique… Quelle sensation ! »
Les dragons poussèrent des cris de frayeur et les adolescents qui s'étaient pris d'affection pour les reptiles cracheurs de feu grimacèrent.
Krokmou vint se blottir contre son ami, les yeux fixés avec crainte sur le père du jeune homme.
Stoïck soupira mais ne dit rien. Ce n'était plus son opinion, maintenant, c'était tout ce qui comptait.
Stoïck donna une tape qui se voulait amicale à Harold mais qui l'envoya dans un tonneau d'où il peina à sortir.
Les vikings rirent, tout comme les reptiles, au malheur de Harold qui fit la moue pour masquer, à grand peine son sourire.
Sourire qui disparu instantanément à la prochaine phrase de son père dans les images du futur.
« Toutes ces années à être le pire viking que Beurk ait jamais connu. Odin, ça a été dur. J'avais presque abandonné. Et, tout ce temps là, tu ne disais rien à ton père. Oh, Thor, tout puissant ! Avec tout tes succès dans l'arène, il y a enfin un sujet dont on peut parler ensemble. »
Harold baissa la tête pour ne pas croiser les regards de pitié des villageois.
Stoïck soupira et présenta ses excuses à Harold sans se cacher.
« Et, Harold, sache que je suis plus fier de ce que tu as fais avec… Krokmou que si tu ne l'avais tué. En devenant ami avec ce dragon, tu nous as apporté une chance de paix. Alors, surtout, ne change pas ! »
Harold rougit violemment mais sourit de contentant.
Un long silence gêné s'installa qui fut finalement brisé par Stoïck qui sortit un casque pour le tendre à son fils unique.
« Tiens, je t'ais apporté un présent. Ce sera pour te protéger dans l'arène. »
« Merci. »
« Ta mère aurait voulu que tu l'ai… C'est la moitié de la cuirasse qui protégeait sa poitrine… »
Certains adolescents et enfants commencèrent un ricaner doucement mais s'interrompirent net lorsqu'ils reçurent des regards furieux et désapprobateurs de la part de tous les adultes.
La femme du chef avait été très respectée. C'était un grand hommage à cette femme que Stoïck avait fait là.
Harold avait la gorge nouée. Il avait très peu de souvenirs de sa mère. C'était un merveilleux cadeau pour lui.
Harold qui avait commencé à effleurer le sommet du casque suspendis son geste immédiatement.
« L'autre moitié, elle est ici. » Fit Stoïck en tapotant son propre casque. « Comme ça, elle est proche de nous. Tu vois. Porte-le fièrement, tu l'as mérité. T'as bien été celui que tu devais être. »
« Oui. »
Harold posa le casque sur son établi et mima un bâillement, clairement pour échapper à la conversation gênante.
« Je crois que je devrais… aller me mettre au lit. »
La suite de la discussion fut confuse, les deux parlant en même temps. Puis, finalement, Stoïck quitta la forge sur un « bonne nuit ».
La scène prit fin en montrant le père et le fils poussant un même soupire une fois hors de vue de l'autre.
Il y eut encore des rires.
« Harold, on peut avoir un mot ? » Demanda Stoïck.
Un peu inquiet, Harold hocha, néanmoins la tête, et suivit son père à l'écart des autres. Indifférent aux discussions qui s'élevèrent à cette courte pause.