Regarder l'avenir.

Chapitre 11 : Je me mets à dos la classe de formation… pour changer.

1891 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/01/2015 16:40

Les images des dieux montrèrent une nouvelle fois, Harold. Le jeune garçon était debout, un bouclier et une hache à la main. En formation, de toute évidence…

Les adolescents gémirent quand ils comprirent qu'il s'agissait de leur deuxième cours de dragons. Et un autre échec pour presque tous. Le dragon vipère qu'il avait combattu s'ébouriffa contente de sa prestation ce jour là.

Mais pas concentrer… Pas sur le combat, en tout cas.

« Vous savez, je viens de remarquer que le manuel disait rien sur les furies nocturnes.

« Toi, quand tu as une idée en tête ! » Déclara Astrid en secouant la tête avec un sourire.

Harold lui rendit son sourire, un peu hésitant. Il avait l'impression que les choses pourraient vraiment s'arranger avec les jeunes de son âge… Et pourquoi pas avec l'ensemble du village.

« Est-ce qu'il aurait un autre bouquin… Ou un volume. Peut-être une brochure sur les furies nocturnes, pourquoi pas ? »

« Harold, il y a un temps pour chaque chose… Et, là… Ce n'est certainement pas le moment de poser des questions. » Remarqua Stoïck, atterré.

Harold devait avoir beaucoup de sang froid pour faire cela au milieu d'un combat. Comment n'avait-il pas vu cela avant ?

A son insu, la majorité du village se faisait cette même réflexion.

Harold, lui, sourit, penaud… s'attirant un regard rieur de son ami reptilien.

Harold fut interrompu par une explosion qui survint juste derrière lui.

« Concentration Harold. » S'exclama Gueulfor.

« Ce gamin va me donner des cheveux gris avant l'heure. » Marmonna le forgeron dont la remarque fut appuyée par plusieurs hochements de tête.

« Harold. Tu fais aucun effort. »

La vipère bleue s'avança rapidement à travers un couloir du labyrinthe… En direction d'Harold qui s'empressa de fuir.

« Aujourd'hui, nous allons parler de l'attaque. »

Le dragon bleu à la crinière jaune suivis Harold en sautillant de barrière en barrière à la manière d'un oiseau.

« Le lézardus est vif et a les pieds rapides. Vous devez essayer d'être plus vif et plus rapide. »

Bâtonnet fit son apparition… attirant, malheureusement, l'attention du dragon sur lui. L'animal érigea sa queue, sortit des épines et les projeta vers le jeune viking.

Bâtonnet les évita de justesse en courant et en se protégeant du bouclier.

« Je commence à m'interroger sur votre pédagogie. »

Les vikings et les dragons rirent de l'affolement du jeune adolescent. C'était pourtant un combat relativement peu dangereux. Les adolescents grommelèrent à voix basse.

Les images revinrent sur Harold qui courrait pour fuir le reptile volant. Il croisa les jumeaux qui, eux, se jetèrent dans la gueule du loup.

« Tous les dragons ont un angle mort. Trouvez le, cachez vous y et frappez. »

Par pur chance, le frère et la sœur se retrouvèrent dans l'angle mort de la bête. Toutefois, leur avantage fut perdu lorsqu'ils commencèrent, une fois encore, à se chamailler.

« Tu prends des bains des fois ? » Interrogea Kognedur.

« Si t'aime pas ça, trouve ton propre angle mort. » Répliqua Kranedur.

« Vous savez, si vous arrêtiez de vous battre, les jumeaux, vous seriez plus productif. » Commenta Harold d'un ton neutre.

Il caressait inconsciemment Krokmou qui ronronnait presque… s'attirant des regards mitigés de certains… Et des regards qui devenaient presque envieux chez d'autres (les adolescents).

« Tu veux peut-être que je t'en balance une ? » Continua Kognedur.

Le dragon perçut leurs voix et lâcha immédiatement un jet de flamme droit devant lui que les deux vikings évitèrent encore de justesse.

« Angle mort, ouai… Il voit pas, d'accord, mais ils entendent. » Maugréa Gueulfor, l'air de s'ennuyer.

Les adultes de la salle ne manquèrent pas de rire à son expression.

« Je voudrais bien vous y voir, vous… Bon sang, d'adolescents ! »

Harold qui courrait avec les autres en arrière s'immobilisa en contre bas de Gueulfor et reprit son questionnement.

« Alors, comment on fait si on veut surprendre une furie nocturne ? »

« Personne n'en est jamais revenu pour le raconter. » Lâcha le viking à la moustache tressée. « Allez retourne là dedans. »

« Non, je sais… oui mais… » Protesta Harold en reculant. « Dans l'absolu, disons. »

« Harold ! » L'interpella Astrid à voix basse.

Le garçon se tourna et vit la jeune fille et Morvik accroupis, cachés derrière leur bouclier.

« Baisse-toi. »

Stoïck hocha la tête, satisfait. Cette fille était une leader. Elle ferait une bonne femme de chef. Il glissa un regard vers son fils et espéra que les espoirs évidents du garçon s'établiraient.

Elle tendit le coup hors de son espace protégea pour regarder autours d'elle et re-blottit dans sa cachette quand le dragon apparut au bout de l'allée et venait vers eux.

Astrid s'empressa de rouler vers un autre abri. Vite imiter habilement par son prétendant Morvik.

Harold suivit, beaucoup, moins adroitement puisqu'il ne réussit pas à rouler avec son bouclier et se retrouva bloqué au milieu de la traverse, attirant l'attention de la vipère.

Harold ne perdit pas de tend et file, poursuivit par le dragon bleuté qui vole au dessus d'eux de son mieux dans l'espace réduit.

« Au dieux… » Murmura Stoïck, réalisant que ces images que leurs envoient les dieux ne sont certainement pas bon pour ses nerfs.

Astrid se prépara pour frapper mais fut promptement écarté par Morvik.

« Attention, ma biche… Je vais m'occuper de ça. »

Harold soupira en secouant la tête. Morvik s'y prenait vraiment mal pour conquérir la jeune fille. Il était évident que la jeune fille n'aimait pas qu'on la prenne en charge. C'était une fille d'action. Mieux valait ne pas la brider.

Astrid sourit et repoussa sa mèche lorsqu'elle vit la geste d'Harold. Elle avait comprit qu'il avait réalisé ce que Morvik faisait de mal et qu'il comprenait ce qu'elle était… Une guerrier… et plus important que tout, il avait accepté ce qu'elle était.

Le viking lança son arme et manqua le dragon d'un bon mètre. Astrid le regarda, exaspérée, et Morvik chercha rapidement une explication.

« J'avais le soleil en plein dans les yeux, Astrid. »

Astrid fila sans attendre et Morvik baissa les bras, démoralisé, avant de la suivre comme le dragon lançait un jet de flamme sur lui.

« Qu'est-ce que tu attendais de moi ? Que je bloque les rayons du soleil ? »

Astrid soupira. Ce garçon était vraiment lourd avec sa coure éhontée. S'il n'avait pas comprit qu'il ne l'intéressait pas, c'était sans espoir.

Le dragon les poursuivit.

« Je pourrais le faire mais je n'ai pas le temps en ce moment. »

Le garçon vira dans un autre couloir, à l'abri. La vipère continua sa poursuite, s'obstinant sur Astrid pour le moment. Ce faisant, elle heurta une barrière du labyrinthe qui s'effondra comme un château de cartes.

Pendant ce temps Harold monologuait toujours avec Gueulfor.

«… Vous savez comme un chat… On n'en a jamais vu faire un somme. »

Harold ne prêta pas attention à la bousculade jusqu'à ce que Gueulfor l'interpelle.

On voit alors Astrid bondirent du haut d'une barrière à l'autre à mesure qu'elles tombaient.

« Harold ! »

La dernière barrière tomba, avec Astrid avec elle, droit sur le fils du chef. Astrid s'écrase contre le garçon, sa hache plantée dans le bouclier de ce dernier.

Astrid tenta de retirer la hache du bouclier en s'appuyant partout où elle pouvait… y comprit le visage de Harold.

« Oups… Désolé, Harold. » Sourit Astrid.

« Ca m'a l'air très sincère. » Déclara Harold, ludique.

Astrid sourit et Morvik fronça les sourcils à Harold.

« Ouh, ouh, ouh… L'amour sur le champ de bataille. »

« Elle pouvait faire mieux. »

Astrid, déjà énervée, enragea encore plus à la remarque d'un des jumeaux.

« Ok, pourquoi tu… Aïe ! »

Le dragon se dégagea des débris de la barrière. Astrid s'accrocha, de nouveau, au manche de sa hache pour tenter de la dégager, s'appuyant douloureusement contre le visage d'Harold.

Ni arrivant pas, elle souleva le hache et bouclier et fracassa le tout contre la tête du dragon qui s'éloigna vivement du duo.

Les dragons dans la salle murmurèrent avec sympathie vers la vipère qui secoua la tête au souvenir du coup.

« Beau coup, Astrid. »

Astrid, haletante et furieuse, se tourna vers Harold recroquevillé sur le sol.

« Est-ce que tu penses que tout ça est un jeu, Harold ? »

Harold pâlit au souvenir et baissa la tête. C'était dur d'entendre ce genre de chose de certaines personnes. Astrid, son père et Gueulfor étaient les rares personnes dont les opinions comptaient. C'était toujours dur d'entendre leurs commentaires désapprobateurs.

Les autres adolescents rejoignirent Harold… l'isolant un peu plus.

« Nos parents ont mené un combat qui, bientôt, deviendra le nôtre. Pense dans quel camp tu vas être. »

Harold ne manifesta aucune émotion. Il avait choisi mais ce n'était certainement pas celui de son village. Pas tant que les vikings s'obstineront à tuer aveuglément les dragons.

Astrid abandonna Harold, perdu et blessé, sur le sol.

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