Dragon Ball Z Super
Chapitre 19 : Loin, très loin, dans la galaxie du Sud
3059 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 21/05/2023 16:50
Dans un système solaire perdu entre deux bras cosmiques de la galaxie du Sud, une petite planète pleine de vie est attaquée.
Sur la terre ferme, au milieu des ruines, des débris, des fumées, des cris de panique ou d’effroi des citadins et des grognements tonitruants des monstres, l’enfant se fait hisser en l’air par sa mère qui le prend dans ses bras.
Elle court paniquée.
Lui voit, derrière, une gigantesque explosion ravager toute une partie de sa ville natale. De terribles singes géants venus de l’espace attaquent leur planète et détruisent tout sur leur passage.
Un d’entre eux les regarde fuir.
La mère et l’enfant entrent dans les ruines d’un vieux temple dont une partie de la toiture s’est effondrée.
Elle pose l’enfant au sol :
“Non… non !” s’écrit-elle.
Elle se jette sur le tas d’éboulis et commence à retirer, pierre par pierre, le tas qui obstrue l’accès aux caveaux souterrains.
Le petit reste derrière elle, trop effrayé pour bouger, dans le halo de lumière qui descend directement du ciel depuis le trou béant dans la toiture.
Une terrible ombre l’enveloppe soudainement et la mère arrête de creuser.
La tête d’un singe géant avec une horrible cicatrice en forme de croix sur la joue gauche regarde à l’intérieur du temple.
Le monstre grogne de toutes ses dents acérées.
***
L’enfant, désormais jeune adulte, se réveille en sursaut dans son petit vaisseau spatial monoplace.
“Encore ce rêve, Granolah ?” demande une petite voix artificielle par des hauts parleurs.
“Toujours ce rêve, Oatmeel…” répond froidement le jeune extraterrestre aux cheveux verts.
Granolah est le dernier membre de son espèce, un céréalien.
Son peuple a été éliminé par les saiyans de l’armée de Freezer et la planète Céréale a été vendue à une espèce paisible et pacifique, les sugariens.
Il porte un ensemble vert et noir, gants, ceinture et bottes en cuir marron et une écharpe blanche. Un dispositif de télécommunication recouvre son oreille droite.
“On est encore loin ?” demande-t-il au vaisseau.
“Quelques minutes.”
***
Le vaisseau se parque sur une des dernières plate-forme d'atterrissage libre d’un bastion construit sur un large astéroïde.
Granolah récupère l’imposant caisson derrière lui et sort du vaisseau.
“Je vais essayer de faire vite… Je déteste ces Heeter mais c’est eux qui payent le mieux.” dit-il “Reste vigilant, tu sais ce qu’il peut arriver dans ce trou à rats…”
“Comme toujours.”
Le caisson flotte et suit le céréalien qui garde une main posée dessus.
La porte d’entrée du bastion s’ouvre avant même qu’il ne l’atteigne et un petit individu en sort, un humanoïde amphibien quelconque qui porte deux épées dans son dos.
“Granolah… Mon vieux pote… Tu as fait une belle prise, encore ?”
L'intéressé ne répond pas et avance, l’autre l’attend et laisse glisser sa main sur le caisson lorsqu'il passe devant lui. Au moment il va appuyer sur le bouton pour rendre le container transparent, Granolah pointe deux doigts entre les yeux de l’individu sans qu’il n’ait le temps de réagir.
“Granolah… Tu me connais… Je suis juste curieux…”
Le céréalien le regarde fixement dans les yeux sans rien dire.
“D’accord…” reprend l’autre “Je te laisse… Faut vraiment que t’apprenne à te lâcher, toi !”
L’individu s’en va et Granolah reprend son chemin.
***
À l’intérieur, dans le vestibule, un individu étrange s’occupe de faire entrer les visiteurs un par un, invitant tout nouvel arrivant dans la salle d’attente.
Il invite Granolah à y patienter mais le céréalien lui glisse quelques mots à l’oreille et lui montre la créature prisonnière de son caisson.
Un geste de la main, l’individu ordonne aux gardes de laisser passer le mercenaire et son container.
Il avance dans une longue salle du trône où siège celui qui l'intéresse : Elec.
L’individu aux airs de pirate, bien qu’athlétique, n’est pas un combattant. Il ne cherche pas la puissance physique et n’aime pas se battre. Il cherche le pouvoir et l’argent, ce qu’il apprécie le plus, c’est de se servir des autres. Il ne s’en cache pas et y arrive plutôt bien : il règne sur cette portion du cosmos en tant que distributeur de primes et marchand, surtout d’informations.
Il est l’aîné d’une fratrie qui l’accompagne où qu’il aille : les Heeter.
Oilo, le plus vieux après Elec, est grand et gras mais extrêmement intelligent et possède une mémoire sans faille.
Maki, la cadette, arrive à sentir ce que cachent les gens. Beaucoup pensent qu’elle lit dans les pensées mais c’est faux, elle est juste incroyablement perspicace.
Enfin, Gass, le benjamin absent, est le combattant de la famille, le garde du corps du clan. Il est généralement présent mais il arrive qu’il soit envoyé en mission ou qu’il parte s'entraîner pendant des mois.
La salle contient 6 gardes armés.
“Granolah… Est-ce bien ce que je crois ?” demande Elec en se levant de son trône.
“C’est cela même, mon frère Elec…” intervient Maki, impatiente, alors que le caisson est opaque.
Le céréalien place le caisson devant lui et le rend transparent.
“Tu me surprends toujours plus à chaque nouvelle mission, mon ami…” s’émerveille Elec “N’as-tu donc aucune limite ?”
Alors que Maki vérifie l’identité de la livraison avec un scanner biométrique, Oilo prépare la monnaie.
“Tu as appris la nouvelle ?” demande Elec au céréalien.
“Quelle nouvelle ?”
“Freezer…”
Le sang du céréalien se glace, ce qui amuse Maki.
“Il est en prison…” se délecte Elec.
“Quoi ?! En prison ?! Comment est-ce possible ?”
“Il a été ramené à la vie… Par des orbes magiques… On enquête là-dessus, mais… Il aurait été défait par deux saiyans à l’autre bout de l’Univers et mis en prison par la Patrouille Galactique.”
“Deux saiyans ?!” s’étrangle Granolah.
“Effectivement… Mais ce sont tous trois des individus à la force démesurée à ce qu’on m’a raconté, des destructeurs de mondes à minima, je ne connais personne qui soit de taille à les affronter, pas même toi ou Gass. D’ailleurs…”
Le céréalien entre dans une introspection provoquée par la remontée soudaine de mauvais souvenirs difficilement enfouis.
“Freezer est enfermé dans la même prison de très haute sécurité que Gass… Sa dernière mission a mal tourné.”
“Donc si tu cherches une nouvelle mission…” commence Oilo “Libérer notre frère est très, très bien payé.”
“Mais totalement suicidaire…” crache Granolah.
“Mais avec un Freezer sans défense comme récompense additionnelle…” susurre Maki.
Le clan attend que Granolah digère l’information.
“Sinon tu peux enquêter sur ces orbes à souhait…” propose Elec “Je suis prêt à payer encore plus cher pour ces choses que pour la libération de notre frère !”
Granolah est interpellé par la proposition.
“Mais comprend bien, Granolah...” reprend le magnat de l’information “Je viens de te faire un très généreux cadeau, rien qu’à toi… Ces informations n’ont pas de prix et rares sont ceux qui la détiennent… Alors ne les ébruite pas.”
“Vous avez une piste pour les orbes à souhait ?” demande le mercenaire.
“Juste un indice… Un peuple inconnu jusqu’ici : les nameks.”
“Les nameks ?!” s’étrangle Granolah, faisant tiquer Maki, avant de se reprendre “Jamais entendu parlé… Mais c’est un indice à exploiter… À l’autre bout de l'Univers dis-tu ?”
“Dans la galaxie du Nord, oui.” répond Oilo.
“Pas plus de précisions malheureusement.” complète Maki.
“C’est vaste… Je vais voir ce que je peux faire.”
Le céréalien s’en va, tentant de ne pas montrer à quel point il est bouleversé.
***
“On est suivi, mais on les distance.” renseigne Oatmeel alors que le vaisseau fonce dans l’espace.
“On ne peut pas aller plus vite de toute façon… Il faut qu’on arrive les premiers.”
“On en a pour deux jours de voyage… Je ne t’ai jamais connu si bouleversé, Granolah, vas-tu enfin me dire ce qu’il s’est passé ?”
“Freezer est revenu à la vie… Et il reste deux saiyans… Je vais enfin pouvoir me venger !...” sourit-il, entre une excitation malsaine et une profonde terreur refoulée “Mais plus prioritaire : Elec cherche des renseignements sur les nameks ! Maki a dû comprendre…”
“Oh…”
***
Le petit vaisseau arrive enfin sur la planète Céréale, pénètre l’atmosphère et traverse les paysages montagneux et boisés pour survoler plusieurs dômes énergétiques renfermant des petites citées verticales faites de gratte-ciels.
“On va d’abord récupérer Papi. On reviendra en ville avec lui… Tu as besoin de réparation et on a besoin de faire des courses.”
L’engin passe au-dessus des bulles en direction de la colline voisine.
En arrière-plan se trouve une ville ravagée depuis des décennies, rares vestiges de la civilisation disparue des céréaliens.
Sur les hauteurs boisées où se pose le petit vaisseau, une charmante petite maison attend le retour de son propriétaire.
La porte est entrouverte.
Granolah se précipite à l’intérieur et écoute.
“Papi ?”
Personne ne répond. Il fouille la maison à toute vitesse mais il n’y a aucun indice de lutte, de démonstration de force, ni même de fouille.
Granolah ressort et un vieux namek se tient près du vaisseau, il est très âgé, édenté et s’appuie sur sa canne.
“Il va falloir réparer l’aile droite d’Oatmeel…” indique-t-il en tapotant l’engin.
“Papi !... Monaïto !... C’est prévu, mais tu dois d’abord venir avec nous…”
***
Sur l’écran géant holographique apparut au beau milieu de la salle du trône, on voit le vaisseau de Granolah près de sa maison. Le céréalien invite le namek à entrer dans la maison et regarde autour de lui si personne ne le surveille.
La vue aérienne est prise par un vaisseau en orbite basse. Trop loin pour les yeux pourtant affutés de l’observé.
“On avait donc des nameks juste sous nos yeux depuis tout ce temps…” constate Elec “Ils disaient être des kemans… On n’a pas été malin…”
“C’est surtout qu’on ne connaissait ni l’existence des nameks, ni celle des orbes à souhait…” nuance Oilo “On n’aurait jamais pu faire le lien, frère Elec.”
“Il ne reste plus que celui-là. Il est faible et vieux, donc fragile…” réfléchi Maki “Mieux vaut laisser les Macareni les espionner pour le moment.”
“Taisez-vous, je veux savoir ce qu’ils se disent…” intime Elec.
***
Alors que Granolah entre chez lui, un petit insecte artificiel se pose sur une fenêtre à l’arrière de la maison, côté opposé au vaisseau.
“Papi, ne prend que le nécessaire, on doit partir au plus vite.”
“Mais dis-moi ce qu’il se passe, bon sang !”
Granolah presse le vieux namek en le prenant par le bras.
“Elec m’a appris que Freezer est revenu à la vie et s’est fait vaincre par deux saiyans. Il est dans une prison de la Patrouille Galactique…”
“C… Comment est-il revenu à la vie ?”
“À cause d’orbes à souhaits qui seraient liés au peuple namek… Ça te parle peut-être ?”
“Malheureusement…”
“Tu comprends l’urgence ?”
Le vieux namek acquiesce de la tête.
“Prends tes affaires, Papi, tu m’expliquera dans Oatmeel.”
***
Le vaisseau traverse la bulle de protection de la petite cité verticale voisine et se pose sur une placette entourée d’autres engins.
La navette s’ouvre et le céréalien aide le namek à sortir du petit cockpit passé en mode biplace.
“Granolah, bienvenu, qu’est-ce qu’on peut faire pour toi ?” demande un sugarien, mélange entre un enfant et un axolotl.
“Oatmeel a reçu un tir sur son aile droite. Tu peux me réparer ça d’urgence s’il te plait ? On doit repartir vite et on a les sous.” Granolah est pressé et se sent espionné, à juste titre “On va faire des courses, on revient.”
Le petit insecte les suit toujours.
“Alors, Papi ?”
“Que veux-tu savoir ?”
“Ces orbes à souhait dans la galaxie du Nord ?”
“Dans celle du Nord, tu dis ?” répond le vieux avec plein de sous-entendus.
“Quoi ?” se choque Granolah en s’arrêtant et en se collant au namek pour demander tout bas “Tu en as ici ? Oh…”
Il se rappelle du petit orbe de la salle à manger.
Monaïto fait glisser son sac en bandoulière vers l’avant et l’entre ouvre pour montrer au céréalien trois petites Dragon Balls.
Granolah bloque, il ne sait comment réagir.
“Qu… Qu’est-ce-qu'elles sont capables de faire ?”
Monaïto l’invite à avancer.
“Faisons d’abord nos courses, nous en parlerons dans le vaisseau.”
***
“Donc on a des orbes juste à côté…” fait remarquer Maki.
“L’avenir se pare d’or de minute en minute…” se réjouit Elec en se frottant les mains.
“Gardes, laissez nous !” ordonne Oilo.
Il attend d’être seul avec sa fratrie puis reprend :
“Granolah est très fort… Sans Gass, il va falloir capturer Monaïto pour l’utiliser comme monnaie d’échange ou directement voler les orbes dès qu’il aura le dos tourné…”
“Voyons ce qu’ils préparent et étudions toutes les options.” tempère Elec.
***
Le vaisseau sort de la ville et disparaît parmi les étoiles.
Au sol, le petit sugarien se réjouit du pourboire laissé par Granolah.
“Ces petits orbes peuvent faire tout ça ? Même ressusciter un mort ?”
“Toronbo, le dragon à l’intérieur, oui… Mais ce ne sont que trois petites Dragon Balls, le dragon des sept boules de Namek, Porunga, est assurément bien plus capable.”
“Incroyable… Pourquoi ne m’en avoir jamais parlé ?” il tique enfin “Pourquoi tu ne t’en es pas servi pour sauver tes pairs, ou ma civilisation ?”
“Non… Qui sommes-nous pour changer le cours des choses ?…”
“Mais tu en as le pouvoir !”
“Pouvoir n’est pas devoir ! Mes amis et ma famille sont partis les uns après les autres, absorbés par les plus jeunes comme le veut la tradition, avant même l’arrivée des forces de Freezer… Ils font tous partie de moi maintenant. Jamais personne n’a demandé à vivre plus longtemps, à rajeunir ou à devenir immortel. Chacun a accepté son sort. Les Dragon Balls ne sont pas faites pour le profit personnel, elles sont un espoir, l’ultime recours pour le bien de tous.”
“Facile à dire quand on ne meurt pas vraiment… Mais attends… Tu… T’es en train de dire que tu as obtenu les boules bien avant l’attaque des saiyans et que tu aurais pu ressusciter ma mère à l’époque ?”
“Non… C’est bien la seule fois où j’ai voulu les utiliser… Mais les boules étaient éparpillées. Mamace a mis des décennies à les retrouver afin de me les confier… Il a voué la fin de sa vie à les regrouper et pourtant il n’a jamais pensé une seule seconde à les utiliser pour lui.”
“Vous êtes trop passifs, vous les nameks.”
“Nous sommes sages et responsables.”
“Que penses-tu d’aller sur Namek ? Nous y serons bien accueillis ?”
“On devrait pouvoir y vivre en paix mais faudrait-il encore savoir où elle se trouve…”
“On a tes Dragon Balls pour ça non ?”
“Non !”
***
“Direction Namek !” clame Granolah, enjoué, alors que Monaïto grommelle à côté.
“Le voyage va être très long.” indique Oatmeel “Dites-moi quand je vous cryogénise.”
“Granolah…” boude Monaïto “Quel est ce voeux qui nécessite les boules de Namek plutôt que les miennes ?”
“Je veux la puissance pour vaincre Freezer et les saiyans… Il me faut le plus puissant des dragons pour mettre toutes les chances de mon côté.”
“Je m’en doutais…”
Il prend un instant pour s’assurer de bien capter l’attention du jeune.
“Mon grand… Aucun namek ne te laissera faire un souhait dirigé par la vengeance… Jamais on te laissera faire un souhait aussi personnel, jamais rien d’aussi intéressé.” insiste-t-il.
“Oatmeel, tu peux lancer la cryo.” coupe Granolah.
“Jamais…” répète Monaïto.
Alors que les voyageurs plongent dans un sommeil glacé, le vaisseau file à pleine vitesse dans l’espace.
***
À l’autre bout de l’Univers… Le ciel est noir autour de la Capsule Corporation, pourtant les jardins sont éclairés par l’aura de Shenron, l’immense dragon qui en occupe les airs.
“Bulma… Encore…”
“Shenron…” chuchote-t-elle “Rajeuni moi de 2 ans et allonge moi les cils de 2 millimètres, s’il te plait.”
“Si tels sont vos souhaits…” s'exécute-t-il, goutte de malaise coulant sur sa tempe.
***
“Il a saboté un jeu d’orbes à souhait !” rage Elec en brisant un vase sur le sol “Quel fou ! Quel gachi !!”
“Rien qu’on ne puisse réparer.” annonce Oilo “J’ai noté la comète d’origine, la position, les trajectoires et les vitesses approximatives… On devrait pouvoir retrouver rapidement les 2 qu’ils ont laissés sur place… Par contre, il faudra leur dérober le troisième orbe que Granolah a gardé avec lui, celui à une étoile.”
“Ou la ramasser sur son cadavre…” continue Elec, hors de lui.
“Non…” conseille Maki “Ils veulent rejoindre les nameks… Il faut continuer à les suivre en toute discrétion… Ils vont nous guider vers de meilleures Dragon Balls.”
“Es-tu certaine, ma sœur Maki ?” s’assure Elec, de retour à la raison devant la bonne nouvelle.
“Toujours, mon frère Elec…”