Myna DRACULA
Les trois mois suivant se passèrent sans problème aucun.
Avec le temps, je m’étais rapprochée de Nick, notre amitié s’était transformée en amour. Je savais que mon frère était au courant. Il était au courant de tout ce qui se passait dans sa maison. Mais je ne savais pas ce qu’il en pensait, vu qu’il n’avait pas abordé le sujet, d’autant plus que cela faisait plusieurs semaines qu’il n’était pas rentré.
J’avais passé plusieurs journée à l’école du village, auprès de la directrice, afin de commencer à préparer des examens pour pouvoir entrer à l’université. Plusieurs journées pendant lesquels mes précepteurs étaient venus et étaient repartis sans m’avoir rien enseignés, vu que je n’avais pas daigné me montrer. Au début, Julie ou Sandor m’avaient fait la remarque, mais vu que je me contentais de hausser les épaules, ils avaient renoncé.
Noël approchait à grand pas. Noël voulait dire aussi le retour de mes deux meilleurs amis. Nous avions beaucoup communiqué par courrier. Chaque semaine ils m’envoyaient de longues lettres me racontant leur semaine, leurs cours, leurs camarades d’universités, etc. En retour je leur racontais ma vie ici, et depuis quelques temps, mon amour pour Nick.
Un matin que je descendais au village en compagnie de Nick, j’eus la surprise de croiser mes amis qui eux, montait vers le château. Je me jetais dans leur bras. Cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas vus. Je pleurai presque tant ils m’avaient manqué.
Dan observe un instant Nick puis se présente, avant de dire :
- Tu dois être le fameux Nick…
- Euh… oui le fameux Nick.
Marina donna un coup de coude dans les côtes de Dan, tandis que je faisais des gestes désespérés pour qu’il tienne sa langue. Heureusement, il n’ajouta rien de plus. Marina pris donc la parole :
- Nous venions te rendre visite, tu nous as beaucoup manquée.
- Merci, vous aussi. Le temps m’a paru bien long sans vous.
- Merci pour moi, me fit Nick, d’un air faussement fâché.
- Toi ce n’est pas pareil, et puis, tu es sans arrêt parti à droite ou à gauche, en visite avec ton père.
- Ah, c’est toi le fils du médecin avec laquelle travaille ma mère ? s’écria Marina.
Nick acquiesça. Et ils continuèrent à discuter. J’étais contente que mes deux amis et que celui que j’aimais s’entendent aussi bien.
Pendant que nous discutions, nous avions continué notre chemin. Arrivés au villages, nous nous dirigeâmes vers le vieux café. Nous nous offrîmes des chocolats chaud. J’avais enfin payé ma dette, et mes économies avaient un peu remontées. Nick avait proposé de me le payer, mais j’avais refusé catégoriquement. Nous restâmes plusieurs heures à discuter, nous remémorant tel ou tel souvenir, eux me racontant leur vie en ville. Et plus ils parlaient, plus je sentais qu’ils me cachaient quelque chose. Plus je les observais, plus je voyais et sentais leur fatigue. Quand je les interrogeais, ils m’assurèrent que ce n’étais rien, que c’était dû à leur folle vie en ville.
La fin d’après-midi arriva bien trop vite à mon goût, d’autant qu’il se remit à neiger. Nous décidâmes de nous séparer pour que nous puissions, Nick et moi remonter sans soucis. J’embrassais mes amis et nous reprîmes le chemin du retour.
Cela faisait un moment que nous marchions en silence. A tel point qu’à un moment donné, Nick n’y tenant plus s’arrêta, me pris le bras et me demanda tout de go ce que j’avais :
- Il y a quelque chose de bizarre, ils ne sont pas comme d’habitude.
- Comment ça ?
- Je ne sais pas, une sensation. Ils étaient fatigués, ils…
- C’est normal, la vie universitaire n’est pas facile… tu sais quand j’ai fait mon école préparatoire je…
- Non ce n’est pas ça… Je ne sais pas…. Bah n’en parlons plus…
Nick n’insista pas, il me connaissait déjà parfaitement, il savait que quand je décidais quelque chose, il valais mieux ne pas insister, je pouvais être très têtu. Nous reprîmes donc notre chemin en silence.
En rentrant, je montais voir mon frère, qui pour changer, n’étais pas là.
Chaque jour je descendais au village pour voir mes amis. Au bout d’un certain temps, et à force d’insister, ils m’avouèrent qu’ils avaient été mis à la rue par leur propriétaire. En effet, ils avaient choisi leur appartement à trois, et n’avaient pas pu en chercher un autre suite au décès de Dan. Ils pensaient pouvoir y arriver, mais entre les cours et leurs travails, chaque mois était de plus en plus dur.
- Tu aurais vu notre propriétaire, un vrai…. Commença Marina.
- Il en est venu à lui faire des avances….
J’étais dégoûtée, dire que mes amis avaient subi tout cela, sans jamais en parler.
- Pourquoi n’avoir rien dit, j’aurais pu…
- Non Myna, nous avions notre fierté, mal placée, certes mais fierté quand même.
- Oui mais enfin, dans ton état Marina…
Marina posa la main sur son ventre. En effet, quelques semaines après la mort d’Andreï, Marina avait découvert qu’elle attendait un enfant de ce dernier. Elle n’avait encore rien osé dire à sa mère. Elle devait le faire durant les vacances.
Il fallait vraiment que je trouve une solution pour eux.
Lorsque je rentrais, Mircéa étais là, il discutais avec Sandor et Jim. Ils se turent lorsqu’ils me virent arriver. Mircéa s’excusa et se leva pour me rejoindre. Il me pris dans ses bras et me serra un long moment. Nous nous dirigeâmes vers son bureau.
Il s’installa dans l’un de ses fauteuils, devant la grande cheminée ou ronflais une bonne flambée. Il tendit les mains vers les flammes, tentant de capter un peu de chaleur.
- J’ai appris que tu n’avais pas suivi tes différents cours ces derniers temps…
Je baissai la tête en rougissant.
- Cependant, je ne te dirais que cela : ne recommence pas s’il te plaît. Maintenant, tu veux quelque chose…
- Oui, Dan et Marina ont des ennuies… Ils sont à la rue… et je me demandais si tu pouvais faire quelque chose… s’il te plait, ce sont mes amis et je ne peux rien faire pour eux…
- Je vais y réfléchir Mon Âme. Maintenant laisse moi, je crois que Julie a besoin d’un coup de main, Sandor et Nikola, ont été chercher un sapin et je crois que deux mains de plus pour le décorer ne seront pas de trop.
Je serrais une fois encore mon frère dans mes bras. Et rejoignit Julie dans le salon. Dans l’un des coins, trônais un énorme sapin, son sommet touchais pratiquement le plafond. J’aidais Julie à le décorer. Nous y passâmes la soirée. Il étais déjà tard lorsque nous eûmes terminé. Les deux hommes avaient préparer un dîner léger, mais je n’avais pas faim et décidai de me retirer.
Les deux jours suivants je les passais avec mes amis ou avec mon frère tentant de profiter au maximum de sa présence jusqu’à son prochain départ.
Le jour de Noël, Mircéa vint me trouver dans ma chambre.
- Avant de repartir, je souhaiterais te remettre ceci.
- Tu repars déjà ? J’ai eu à peine le temps de profiter de ta présence.
- Je sais Mon Âme, mais je n’ai pas le choix.
Je savais qu’il était inutile de discuter. Je regardais l’enveloppe qu’il avait poser sur mes genoux. Elle était adressée à Dan et Mayra.
- Qu’est ce que c’est ? Demandais-je curieuse.
- Les clés de leur propre appartement. Il m’appartiens mais pour seul loyer, je souhaite qu’ils ne s’occupent que de leurs études. S’ils ont besoins de la moindre chose, ils auront juste à appeler mon avocat dont la carte se trouve dans l’enveloppe. Pourras-tu leur transmettre cela de ma part ?
- Bien sûr…
- Bien… Maintenant, je dois te laisser. J’espère pouvoir revenir bientôt. Sois sage, et suis bien tes cours. C’est important.
Je ne savais pas trop en quoi c’étais important, étant donné, que je ne sortais jamais du périmètre du village. M’enfin, ce n’étais pas le moment de faire état des mes états d’âme, alors je me contentais d’acquiescer et remerciais mon frère pour son geste généreux.
J’attendis qu’il fut parti puis me levais. Des paquets étaient posés sur mon bureau. Nous n’avions jamais mis de sapin avant cette année et mon frère déposaient mes cadeaux sur mon bureau.
J’ouvrais le paquet. Un livre ? Non… mieux que cela, un journal, le journal de la Grande Boyarde Ruxandra de Lotru, première épouse de mon père lorsqu’il était encore humain. J’avais lu qu’il avait été brûlé, étrange…. Je pris le petit mot qui l’accompagnais.
Mon Âme,
Tu dois te demander, comment ? C’est simple, Varvara n’a pas brûler le véritable journal de Ruxandra, si tu te souviens bien, elle avais juste voulu éprouvé le Prince Miréa d’Olt. En réalité ,Elle en a fait une copie et a caché l’original.
Bonne lecture
Bien à toi
Je souriais, mon frère adorais me faire ce genre de cadeau. Il savais que j’étais sans cesse à la recherche de nouveaux éléments sur notre famille.
Je ne pu m’empêcher de me plonger dans la lecture du journal. Et ce ne fut que lorsqu’on vint me chercher que je refis surface.
- Tes amis réclament audience Princesse ! me fit Piétrava en passant la tête par la porte, je ne l’avais pas entendu toquer.
- Merci Piétrava, mais mes amis ne réclament pas audience, ils viennent juste me voir… dis-je en rigolant.
- Moi je ne fait que répétter ce qu’on l’on m’a dit de te dire.
- Bien, j’arrive. Laisse moi le temps de m’habiller.
J’enfilais bien vite un jean et un pull, me brossais les dents et attachais mes cheveux sans prendre la peine de les coiffer. Puis sortis en courant de ma chambre, manquant de renverser Sandor, qui me cria un Joyeux Noël. Je ne pris pas le temps de m’arrêter, me contentant juste de lui répondre un ‘’PAREIL !’’ , j’étais trop pressée d’offrir leur cadeau à mes amis.
Arrivée dans le hall, je les entraînais dans le salon. Ils restèrent bouche bée devant l’énorme sapin.
- C’est une lubie de Sandor et Nikola.
- Et bien…. Sacrée lubie.
- Oui… qu’est ce qui vous amène… demandais-je le plus poliment possible, tant j’étais pressée de donner l’enveloppe.
- Nous allons repartir. Me fis Mayra, mes cours reprennent demain.
- Si tôt ? J’en conclu que tu n’a pas parlé à ta mère ?
- Oui et non…. Je lui ai parlé du bébé. Elle a fait une drôle de tête, mais elle a dit que quoi que je décide, elle me soutiendra…
- Et pour l’appartement ?
- Je… je n’ai pas osé en parler….
Je lui tendis l’enveloppe.
- Qu’est ce que c’est ? Demanda Dan.
- Un cadeau de mon frère
Mayra ouvris l’enveloppe et fit glisser la clé dans sa main.
- Qu’est ce que….
- C’est la clé d’un appartement. Mon frère m’a dit de vous dire, que le seul loyer qu’il attend de vous, c’est que vous vous consacriez à vos études et que par le fait vous les réussissiez.
- Bien… mais euh… c’est très généreux de la part de ton frère, mais…. Commença Dan. Nous ne pouvons pas accepter, c’est trop.
- Arrête Dan, moi je suis coincée ici, je ne peux même pas vous venir en aide là bas. Je me sentirais plus rassurée si je vous savais en sécurité, dans un appartement appartenant à mon frère.
- Mais et nos meubles, et le bail de l’autre appartement ? Continua Dan
- Attend Dan, l’interrompis Mayra. Monsieur le Comte dit que nos affaires ont été déménagées. Que le propriétaire étais entrain de les mettre sur le trottoir lorsque ses hommes sont arrivés…
Nous restâmes quoi un instant. Puis nous discutâmes un bon moment avant de nous séparer à nouveau. Quoi sait pour combien de temps cette fois-ci…