Reunification

   Dans la salle de réunion, le maître Amayiro, et les représentants des deux cités ennemies, le roi de Bonta et Oto Mustam, étaient déjà installés dans leur siège. Ces derniers étaient assis côte à côte. Les deux Brâkmariens prirent place du côté d'Oto Mustam tandis que les trois autres Bontariens s'installèrent du côté d'Amayiro, à la droite du roi.

   Le roi de Bonta était petit, grassouillet et portait un costume fait dans un léger tissu dans les couleurs de la cité -blanc et bleu, principalement-, contrairement au dirigeant de Brâkmar qui était très grand et très maigre. Son uniforme était noir et rouge et il portait des épaulettes et des jambières.

-Si nous sommes tous ici, commença le roi de Bonta d'une voix qui était presque un murmure, c'est pour discuter du cas de Brâkmar. Très cher adversaire, je vous laisse continuer.

   Oto se leva, s'éclaircit la voix et raconta tout ce qu'il s'était passé depuis le début.

-Et c'est pourquoi je vous demande une association pour combattre cet ennemi encore inconnu.

   Un silence pesant s'installa.

-C'est hors de question ! s'écria le Crâ au bout d'un moment en se levant si précipitamment qu'il fit tomber son siège. Jamais on ne s'alliera à vous ! Vous n'êtes que des traîtres !

-Fireknight, ce n'est pas à toi d'en décider ! le réprimanda son maître en essayant de le calmer, en vain.

Mustam, qui montrait d'habitude un grand calme, était à présent hors de lui, car il avait l’impression que les soldats de la cité blanche ne comprenaient pas la gravité de la situation.

-Ces créatures sont inconnues, mais elles ont l'air très puissantes, informa-t-il. Et nous craignions qu'elles ne s'attaquent aux autres régions, la vôtre incluse. Si vous refusez notre association, notre cité mourra mais la vôtre également ! Je ne serais pas mécontent que Bonta tombe, mais je vous suggère de bien réfléchir.

   Le Crâ le regarda longuement de ses yeux verts. Mais il finit par se calmer et se rassit sur sa chaise qu'il avait remis en place. Le dirigeant Brâkmarien fit de même.

   Un éternel silence de réflexion envahit toute la pièce.

   Après une bonne demi-heure, le roi de Bonta se leva de son siège. Il dut se tenir à la table car son poids ne l'aidait à garder son équilibre.

-J'accepte cette association, déclara-t-il d'une voix qu'il essaya de faire forte.