Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 36 : Pièges et Protections

5621 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Ce matin-là était différent des autres. Kida le sentie à travers les chuchotements de l’eau. Les Dragons s’agitaient ainsi que les autres créatures fantastiques du Monde-Caché. L’atmosphère était tendue, pesante. Elle se redressa du lac où elle venait de se laver pour se rendre à la grotte miraculeuse. Sur son passage, les Dryades et les Trolls murmuraient des avertissements. Voir les Dragons s’organiser autour de l’Alpha, les Centaures courir dans tous les sens et les oiseaux piailler sans discontinuer la fit presser le pas !

 

Quand elle atteignit sa destination, elle vit son compagnon arroser le petit Arbre-Monde qui brillait d’un doré éthéré. Il semblait soucieux lui aussi et observait chaque feuille avec attention.

- Milo ! Que se passe-t-il avec l’Arbre-Monde ?!

- Il va bien, pour l’instant. Pourquoi cette question ?

- … Tu avais l’air contrarié.

Elle reprit son souffle, un point de côté appuyant sur son flanc gauche. Milo se releva, à son tour inquiet de la voir ainsi.

- La Nature perd de sa vigueur chaque jour. Mais on s’en doutait, puisque tôt ou tard, la magie des créatures ne suffiront plus à alimenter ce domaine… Là c’est toi qui m’inquiète ? Pourquoi tu es essoufflée comme ça.

 

Kida reprit son souffle et expliqua ce qu’elle ressentait. Milo se précipita hors de la grotte pour dévisager l’effervescence de la faune et la flore devant lui. Il sentit ses poils se hérisser.

- Tu as raison… LE DANGER ARRIVE !

 

Les deux fées échangèrent un regard effrayé avant de retourner auprès de l’Arbre-Monde. Celui-ci faisait la taille d’un buisson d’un mètre, les veines parcourut de filets d’ors comme du sang circulant à l’intérieur. Deux fois par jour, Milo et Kida l’arrosaient avec de l’eau sacré remplit de magie de Purification. Il poussait bien mais restait fragile.

 

- On a pas le choix, il va falloir se battre, réagit Kida en serrant les poings.

 

Au moment où elle prononça cette phrase, des explosions retentirent quelque part derrière eux. Il ne fallut que peu de temps pour que ce soit la débandade tandis que les Fées Noires pénétraient l’espace aérien du Monde-Caché en hurlant comme des barbares. Les Créatures se mirent en position de défense tandis que la magie claqua dans les airs de tout côté. Déjà, des morts se profilaient à l’horizons tandis que progressait la nuée sombre vers eux.

 

Milo et Kida échangèrent un câlin emplit de forts sentiments avant de se préparer pour la défense de la grotte miraculeuse. Les plus jeunes et les plus vieux, parmi les créatures, se réfugièrent avec eux en une dernière ligne de défense. L’Alpha prit ses positions et attaqua à l’aide de son souffle glacé pour créer un rempart solide.  

 

Tandis que les Ténébreux, qui accusaient peu de perte, arrivèrent au plus près de leur but, Kida activa une magie ancienne découverte en ces lieux par Milo, en offrant son corps dans un rituel. Les yeux bleus translucides, Kida se retrouva inerte, les genoux au sol. Autour d’elle des statues de pierre sortirent des eaux et claquèrent dans leur mains pour invoquer un bouclier protecteur ressemblant à celui de la Vallée. Les Noires qui foncèrent dedans se firent instantanément électrocuter et tombèrent comme des mouches.

 

L’assaut reprit de plus bel contre la barrière magique, L’Alpha et les créatures fantastiques qui défendirent becs et ongles leur paradis. Milo sut que ce n’était qu’une solution temporaire et que Kida mourrait si il ne trouvait pas une solution au plus vite… Il avait pourtant refusé qu’elle utilise ce mécanisme… Mais Kida était bien trop téméraire pour l’écouter. 

 

Le Purificateur se dépêcha donc de retourner auprès de l’Arbre-Monde, empoignant une lance au passage et un paquet de ses livres sur la magie originelle.

 

Le temps jouait contre lui.

 

***

 

 

- Ils sont arrivés au Monde-Caché, murmura Frollo avec délectation. Apparemment tout ce passe bien. Tiberius mène la charge, ils sont à deux coups d’ailes de toucher au but.

 

Il reposa son Crystal de communication, les yeux extatiques posés devant la Cascade. Le Noir salivait à l’idée de revoir Esmeralda. C’était devenu son obsession, bien plus encore que ses dernières années. Il rêvait d’elle toutes les nuits, y pensait chaque seconde… C’était SA moitié. Il la voulait rien que pour lui et pour toujours ! Pour ça il comptait bien s’en emparer une bonne fois pour toute, sans plus aucune gêneur sur sa route. Ce blondinet prétentieux devait enfin être six-ailes sous terre depuis le temps ! Il l’avait transpercé de justesse pendant leur fuite où sa rage avait encore décuplée sa folie. Esmeralda ne lui échapperait pas une fois de plus. HORS DE QUESTION !

 

- J’espère qu’ils sont tous là, commenta Hadès avec ennui. Le fait qu’on ait laissé s’échapper quelques moustiques la dernières fois nous a valu des problèmes. Je n’ai pas envie que Pitch nous refasse sa colère.

- Mais oui ils sont là, pouffa Facilier qui jouait avec des cartes. Ses idiots sont incapables de ne pas se regrouper. Ils ont trop besoin d’être ensemble au vu leur faiblesse.

- J’espère que ce sera la dernière fois, j’en ai un peu marre de leur courir après, conclut Hadès.

 

Frollo opina, attendit qu’il fasse bien nuit puis donna la charge lorsque tout le monde fut prêt. Une nuée de fées sombre fonça droit sur la Cascade Magique avec des rires malsains.

 

Aussitôt, des flèches et des filets accueillirent la troupe qui durent esquiver et se défendre, ralentissant leur course. Des jets de pierres en firent tomber certain tandis que d’autres se mirent à brûler les cordages et le bois avec leur feu noir dévorant. Frollo se faufila dans la cohue entre deux boules enflammées par de l’huile sur des tissus pour utiliser un sortilège explosif. Hadès en fit de même mais la barrière entourant la Cascade résista.

 

D’autres projectiles arrivèrent, plus pernicieux. C’étaient des sphères remplit de poudres qui explosaient au contact de la magie. Cela créait des nuages toxiques ou de poivres qui fit reculer une bonne partie des assaillants. Tandis que le reste du groupe se fit piéger dans du miellat, Facilier réussit à percer une brèche dans la barrière grâce à son pouvoir des ombres. Magie qui lui permettait de convoquer des âmes damnées capables de faire des possessions et de ronger les défenses.

 

Frollo devint fou en voyant l’ouverture et s’y engouffra avec son allié. Ceux qui tenaient encore debout se lancèrent les uns après les autres à l’attaque en faisant claquer leur plus puissants sortilèges.

 

À l’intérieur, Hadès créa un feu bleu démentiel depuis son corps qui illumina tout autour de lui. Les dents retroussés dans ses babines se fanèrent quand il ne trouva personne.

- Où se cache t-ils ? Commenta une Noire appelée Cruella. On m’avait promis de la peau de Faons !

- Au fond de la grotte probablement, saliva Frollo qui s’y précipita. Ils se terrent comme les rats qu’ils sont !

 

Hadès observa autour de lui et se figea. Ses yeux s’agrandirent quand il comprit ce qui le dérangeait depuis le début de l’attaque… Devant lui, des étranges outils tiraient des projectiles en continuent, mécanisés par des rouages, des lianes ainsi que de l’eau qui tournait dans un petit moulin alimenté par la puissance de la cascade. L’ingéniosité de la chose le surprit autant qu’il l’interpella. Facilier en vint à la même conclusion. Ils n’avaient pas toujours vu une seule ombre de Fées.

- Ils ne sont pas là !!

- C’est un piège !

 

Les deux Noires sortirent en trombe de la Cascade devant les autres qui les regardèrent sans comprendre. Frollo eut à peine le temps de se retourner qu’un mécanisme s’enclencha proche de ses oreilles pointues. Une goutte de sueur roula sur sa nuque. Il sentit alors la chaleur avant de la voir… Puis, une explosion et un torrent de flamme vint accueillir les Ténébreux piégés à l’intérieur de la grotte qui s’effondra sur elle-même dans un fracas assourdissant.

 

Une partie des forces de Pitch périrent sans aucune échappatoire.

 

Hadès s’enflamma de rage en se rendant compte qu’ils venaient de se faire doubler en beauté !

 

***

 

Perdu dans ce vaste monde mortifère, Harold et Raiponce approchaient doucement mais sûrement de leur but. Ils étaient partis à deux, comme convenus, enfourchant divers insectes pendant leur périple.

 

Assis sur une libellule, la brunette se demandait comme cela se passait pour les Résistants de Lumière qui avaient prévu un piège de grande envergure. Elle se demanda si cela avait fonctionné. Si ils avaient eu le temps de fuir avec tous le matériel et de se rendre à leur nouvelle destination. Cela leur prendrait autant de temps qu’à eux d’arriver à bon port.

 

Plusieurs semaines s’étaient déjà écoulées depuis qu’ils s’étaient quittés à la Cascade dans un au revoir qui ressemblait d’avantage à un adieu… Esmeralda, Ariel, Anna et Cendrillon avaient sincèrement pleuré quand leur meilleure amie s’était envolée sur sa coccinelle. Cela lui avait doublement fait mal au cœur mais… ils n’avaient pas eu d’autre choix. C’était à eux deux de faire cette partie du travail. Et ils ne comptaient pas reculer.

 

Harold se rendit compte de la fatigue de sa monture et proposa une nouvelle pause. Son amie approuva où ils campèrent entre des ronces tout en cachant leur aura. Le Bricoleur s’inquiétait vraiment pour Geulfor, Astrid, Varian et toute son équipe. Il espérait que leur piège avait fonctionné et qu’ils n’étaient pas partit trop tard… Il avait confiance en ses amis mais les Noires étaient si puissantes et imprévisibles qu’il était dur de garder espoir. Sans oublier qu’Asha et Earendel n’avaient toujours pas donné signe de vie… Le groupe les avaient pourtant cherché plusieurs jours, en vain.

 

- Il fait vraiment froid ce soir, commenta Raiponce en formant de la buée.

Elle observa des paillettes de neige tomber vers elle.

- Nous sommes pourtant toujours en Automne, reprit-elle. Enfin, je ne sais plus… J’ai perdu le fil.

- Je crois aussi qu’on est en Novembre. Ou en Décembre ? Tout est détraqué maintenant de toute façon. Il n’y a plus de saison. Notre ancien modèle ne peux plus nous servir de guide.

Elle frissonna tout en opinant.

- Heureusement que Jack a utilisé sa magie sur nous, on est dans le négatif ce soir. À croire que ce monde s’est arrêté de respirer pour toujours.

- C’est aussi ce que je ressens. Cette neige est sûrement causée par le manque de soleil et de lune. Par les catastrophes autour du monde et par l’atmosphère noire. Comme un Hiver éternel. Peut-être est-ce déjà trop tard… Sans Mère-Nature, sans saisons, sans Végétations… Que reste-t-il à sauver ?

- Ce qu’on pourra, répliqua Raiponce avec optimisme.

Elle fixa l’orage dans le ciel qui était devenu leur quotidien. Parfois il se changeait en tempête mortelle et ils durent à plusieurs reprises trouver un abris avant qu’il ne soit trop tard. Sur la route, ils avaient croisé beaucoup de cadavres. Humains, animaux, insectes, oiseaux, poissons… Personne n’échappait à cette apocalypse de Drûun qui faisait joyeusement le ménage dans « sa maison ».

 

Raiponce reprit courage et fit un feu avant de cuir des racines avec des Champignons, des graines et des baies qu’Harold avait dut rendre sain en retirant les toxines. Car ils avaient remarqués que tout ce qui provenait de la « végétation » était désormais du poison pour les Fées. Heureusement, la magie des Purificateurs contenus dans les colliers et l’ingéniosité de Varian et Harold avait réussi à en venir à bout. Ils ne savaient pas ce que ce poison faisait aux humains et aux animaux mais l’Estival avait avancé l’idée qu’ils les rendaient plus malheureux. Pour accentuer les pouvoirs de Drûun, comme avec les cauchemars.

 

Tout à coup, Raiponce se raidit. Elle se tint la poitrine et s’effondra, les yeux exorbités. Harold en fit de même en lâchant sa relique qu’il aiguisait. Après quelques secondes, le Bricoleur se releva et se précipita vers la brunette.

- C’est pas possible… C’est pas… possible…, Psalmodia l’Estivale avec les larmes aux bords des yeux.

 

Raiponce se recroquevilla en boule et resta ainsi, tétanisée. Harold la souleva pour la prendre contre lui avec force tout en continuant à prononcer les même mots. Elle se mit à trembler tout en perdant totalement pied, elle n’arrivait même pas à pleurer tant le choc la détruisit de l’intérieur. Son cœur s’était coupée en deux.

- Il est mort… Il est… parti…

- Je ne peux pas le croire, je ne peux pas… Sanglota Harold.

 

Leur Lien venait de se couper brutalement. L’âme de Jack avait totalement disparue, comme un feu qui s’éteint après un grand coup de vent. Pour Raiponce, cela signifiait perdre sa moitié et donc une part d’elle-même. Elle venait de prendre de pleine face sa pire terreur. Harold était dans un état aussi similaire, atterré.

- Il est trop tard ! On a pas été assez rapide ! Et Mérida sera la prochaine…

Il serra Raiponce encore plus fort qui ne réagissait plus. Pas un mot ne sorti de sa bouche, pas un son, pas un cri. Elle était livide.

 

Après plusieurs minutes, elle se leva en repoussant Harold pour marcher vers la foret.

- Où vas-tu ?!

- J’ai besoin d’être seule…, s’exprima-t-elle dans un murmure à peine audible.

Harold la laissa partir, ayant aussi besoin de solitude. Que dire dans ces moments ? Rien. Juste subir la vérité… Il se laissa choir sur le sol, grattant la terre de ses ongles pour décharger sa douleur. Ne pas savoir quand il allait perdre Mérida le rendait d’autant plus fou de chagrin.

 

Raiponce resta longtemps dans son coin. Elle s’était assisse au bord de l’eau gelée pour regarder la neige tomber comme un rappel que Jack n’était plus. Elle se laissa aller aux larmes, aux cris, au désespoir. Si elle n’avait pas eu un but en tête, elle n’aurait plus eu la force de se relever et de bouger. Mais elle savait qu’on comptait sur elle… Qu’elle avait encore une chose à accomplir avant de se laisser tomber dans les limbes de la dépression.

 

Aussi, la brunette se souleva douloureusement, ankylosée par les heures passées là. Peut-être même des jours ? Elle n’aurait su le dire avec ce ciel de plomb sans visage. Son sang circula difficilement mais elle se remit en marche vers le camp qu’Harold semblait garder, car la fumée continuait de s’envoler non loin de là.

 

La force qu’elle déploya pour revenir lui fut d’une extrême difficulté. Elle songea à quel point elle avait rêvé de cette avenir avec Jack. Avec eux trois, unis, dans un monde sauvé et brillant de vie. Elle aurait voulu accomplir le rituel d’Amour pour se lier définitivement à Jack… Elle aurait voulu goûter avec lui les matins ensoleillés dans les bras l’un de l’autre à regarder la nature vivre sa vie. A manger des fruits frais sur la terrasse avec Harold et Mérida. A plaisanter autour d’un bon jus tout en racontant leur merveilleux programme de la journée…

 

Soulagé, Harold vint cueillir Raiponce par une embrassade. Elle s’agrippa à lui avec force et inversement.

- Désolé, j’avais besoin de… temps…

- Moi aussi…

Elle opina et se dirigea vers son sac. Dedans, son carnet remplit de magnifiques dessins de leur vie passée et du voyage qui lui brûlèrent d’avantage le cœur. Ses souvenirs étaient bien trop douloureux pour l’instant. Harold la rejoignit, une main sur l’épaule.

- Allons-y. On ne peut plus rien y faire. On doit continuer…

- Je sais.

 

Ton froid et sec. Harold sut qu’elle ne voulut pas lui répondre ainsi mais que c’était hors de contrôle. Il reprit ses affaires à son tour et trouva des moineaux prêts à aider qu’il réchauffa avec des couvertures.

- J’espère qu’on pourra au moins sauver Mérida, reprit Raiponce qui essuya ses yeux. Dépêchons nous.

Harold ne répondit pas tout en montant sur son passereaux. Il angoissait chaque minutes, chaque seconde… de peur de ressentir à nouveau le coup de poignard.

 

Il n’était désormais plus que trois Prodiges dont l’une avait perdu son don et la deuxième était sur la sellette. Les deux fées se regardèrent, avec cette même lueur dans les yeux. La flamme de la vengeance et du « Plus rien à perdre ».

 

Ils s’envolèrent d’une traite, pressés d’arriver enfin au Volcan maudit pour en finir.

 

***

 

Au Monde-Caché, la bataille faisait rage entre les Créatures Fantastiques et les Noires. La barrière de Kida se fissurait dangereusement devant les yeux désespérés de Milo. Il essayait en vain de déraciner l’Arbre-Monde pour le transporter dans un pot mais celui-ci s’était totalement enraciné. Impossible de le déplacer !!

 

Voyant que cela ne mènerait à rien, le Purificateur apposa une barrière ancienne autour de lui avant de prendre les armes et de se préparer à la bataille, les genoux tremblants. Il avait préparé quelques sortilèges anciens grâce aux livres de Thaddeus qu’il activa depuis sa position pour tirer de l’énergie pure sur les ennemis. Ceux qui se prenaient le rayon bleuté se faisait rôtir sur place. Mais les Fées Noires étaient agiles, rapides et pouvaient voler dans tous les sens, contrairement à lui.

 

Myope de naissance, il ne pouvait compter que sur ses lunettes pour le guider et il ne visait guère précisément. Parfois, sur un coup de chance, il faisait mouche et cela le rengorgeait. Mais la barrière ne tenait plus qu’à un fil. Kida semblait souffrir atrocement… Milo la rejoignit pour la réveiller et l’empêcher de mourir mais celle-ci s’accrocha au sortilège, prête à se sacrifier.

 

Il ne put aller contre sa volonté, reprenant la bataille emplit de rage et de détermination. Durant un de ses tirs, il fut surprit d’avoir réussi à atteindre un ennemi alors qu’il pensait l’avoir raté. Il regarda de plus près et constata que ce qui l’avait touché n’était pas de son fait. La Fée Noire était engluée dans du… miel ?

 

- Tenez-bon !!! On arrive !

 

Milo écarquilla les yeux. Des frissons remontèrent le long de ses bras. Débarqua de partout, un paquet de fées assis sur des insectes ou des oiseaux qui balançaient des projectiles voir un peu de magie.

 

- LES AMIS !!

 

Milo se mit à sautiller sur place en leur faisant signe. Les Résistants de la Lumière lui firent signe en retour tandis qu’ils prirent part au combat avec une grande agressivité. Kida cracha du sang et s’effondra, à bout de souffle. Milo se dépêcha de la rejoindre tandis que des Fées de Lumières les rejoignirent pour prendre position.

 

- Ensemble vole les Fées !! Hurla Esmeralda au-dessus d’eux faisant dériver une attaque grâce à un bouclier. Pour notre Patrie !! Notre Mère !!

 

Milo se mit à hurler en cœur avec les autres tout en prenant Kida dans les bras. La barrière s’émietta et les Noires s’engouffrèrent dans la grotte miraculeuse qui se mit à faire résonner les combats en échos.

 

La Fée Noire Tiberius, carrée, musclée et puissante, fonça directement vers le petit Arbre-Monde avant d’être repoussé par les vieux dragons qui firent barrage. Les Phoenix crachèrent leur flamme sur lui qu’il esquiva difficilement. En rage, l’assaillant fit exploser des pans entier de la caverne pour les balancer sur les créatures. Milo grogna en voyant périr ses grandes âmes, déposa Kida auprès d’Ariel avant de foncer sur celui qui l’avait autrefois trompé.

 

Surprit mais amusé, Tiberius se précipita sur lui pour le frapper avec sa lame noire. Le gringalet Milo recula avant de parer difficilement les chocs. D’un grand coup de pied, il se retrouva sur le sol, recevant une rafale de coup sur son corps.

- Qu’est-ce que tu crois faire, le faiblard ? Tu n’as même pas de talent, tu es une fée ratée et tu OSES me provoquer en duel ? Mon pauvre, tu ne doutes de rien. HA ,HA,HA.

- Je ne… suis pas… sans talent…

Il sentit le pied droit de Tiberius lui écraser la gorge.

- Tu m’en diras tant. Montre-moi donc de quoi tu es capable ? Oh attend, je sais… RIEN.

Il appuya plus fort en ricanant, étouffant Milo qui peinait à garder sa conscience. Son cerveau carburait à l’adrénaline uniquement. Il utilisa alors sa main pour agripper la cheville nue de son adversaire et illumina son pouvoir sacré sur lui.

 

Tiberius s’éclaffa, voyant la lutte inutile de ce faiblard acculé. Une légère démangeaison lui gratta cependant la nuque. Milo roula des yeux, bavant sur son menton. Son ennemi en profita pour lever son arme au-dessus de lui, une sorte de fronde remplit de magie noire explosive. Il tira mais rata sa cible ce qui le fit basculer sur le côté. Perplexe, il se sentit étrangement faible tout à coup, chose qu’il détestait par-dessus tout.

 

- Qu… Qu’est-ce que tu m’as fait ?!

Les yeux à présent sorties de leurs orbites par l’incompréhension, Tiberius reprit son arme et s’avança vers Milo qui crachait ses poumons, sur ses genoux. Il l’attrapa par son vêtement et le tira à lui. De sa lame il lui apposa une longue et douloureuse plaie au visage.

- Espèce de sous-race ! Rend moi mes forces !!

Milo se mit à sourire malgré l’horrible brûlure de la blessure.

- Je croyais… que… je ne servais à rien. Pourquoi avoir si peur… maintenant ?

De rage, Tiberius lui donna un coup de poing qui défigura le visage du Purificateur. Mais celui-ci garda prise sur son poignet et utilisa à nouveau sa magie. Cette-fois, Tiberius prit vraiment peur et essaya de se dégager. La poigne de Milo était désormais plus forte que lui !

- Je suis…venu dans ce monde… Pour aspirer les ténèbres. Pour purifier. Tu ne peux rien… contre moi !!

 

Milo sauta sur son ennemi, le faisant basculer en arrière. Il appuya ses deux mains sur le visage de son ennemi qui se débattit vainement avant que son corps ne se craquèlent, s’illuminant puis explosant en poussière.

 

La scène avait été aperçu par les autres combattants, provoquant un chambardement dans les rangs. Mirabel se mit à sourire, fière de son collègue et prête à en faire de même maintenant qu’elle avait compris l’astuce.

 

Ainsi, les plus faibles devenaient maintenant les plus forts de ce combat !

 

***

 

Au Volcan-Central -avant la coupure du Lien- Jack et Mérida virent leurs bourreaux arriver… Le désespoir qui se lu dans leurs yeux amusa beaucoup les jumeaux du mal.

 

- C’est l’Heure, s’exprima le Roi en sifflant sa joie.

 

Jack pâlit avant qu’il ne le tire à lui. Sa faiblesse empêcha toute résistance et la chaleur des lieux d’utiliser son pouvoir correctement. Mérida fut également extirpée par Grimmel qui la colla contre lui.

- Je crois que ta mort va être le moment le plus intense de toute ma vie, confiant-il à son oreille. Ta moitié va sombrer dans le désespoir le plus profond. Je vais pouvoir le cueillir et me délecter de sa souffrance. Plus que quiconque, c’est lui qui me fait le plus vibrer. J’ai hâte de voir sa confiance s’effriter et son inéluctable fin le traumatiser. Hummm, je m’y vois déjà. J’aime tellement briser les fées têtues.

- Espèce… de cinglé… Cracha Mérida, toujours aussi amochée.

- Et j’assume parfaitement, hi,hi,hi !

- C’est sûr qu’en naissant d’un traumatisme d’enfant… et de Drûun, ça ne pouvait être… autrement.

- Et c’est une bonne chose. Je préfère être né de ce côté-ci que du côté des « Oh la la on s’aime trop, on est tous copinous !!! Je t’aimmmeeeeuuuuh ! ». Il faut voir où ça vous aura mené. C’est aussi dégoutant que stupide.

 

Mérida lui décrocha un regard noir. Elle ne se détachait pas son éternel regard hautain ce qui amusa Grimmel, l’imaginant déjà agoniser dans la bouche de Drûun. Elle essaya vainement de se débattre, voyant ses amis fantômes terrorisés par ce qui allait arriver. Elle avait bien tenté de s’enfuir de sa cellule pendant toute sa captivité mais la magie noire entourant sa prison l’avait empêché de faire quoique ce soit… Elle avait pourtant tout donné. Ses ongles ensanglantés témoignaient encore de la force qu’elle avait mis pour creuser un tunnel ou un trou.

 

En passant devant les membres de la Cour des Miracles, elle se figea de nouveau devant Grimmel.

- Et eux, que va-t-il leur arriver ?

- On les garde comme otage pour l’instant. Ils peuvent toujours servir à attirer les derniers moucherons mais dès qu’on en aura plus besoin, on les tuera aussi. D’ailleurs, je ne sais pas comment vous avez fait mais on arrive pas à les transformer en marionnettes. C’est bizarre.

- Et Krokmou ! Où il est ?

Ils approchaient de la grande salle. Grimmel se lécha les babines.

- Il est de notre côté maintenant. Je compte bien le prendre comme monture préférée ! Juste pour voir la tête de ton Harold.

Mérida se mordit la lèvre de rage.

 

Pitch tenait Jack contre lui, ne décrochant pas les yeux de sa proie. Celui-ci était affaibli par la chaleur et presque inconscient.

- Je croyais… que vous vouliez faire de moi votre marionnette, déclara L’Argenté après un long silence angoissant. Si vous m’offrez à l’esprit maléfique, je disparaîtrais. C’est une décision stupide.

Pitch ricana tout en s’approchant pour mieux le fixer.

- Tu as raison je te voudrais rien que pour moi. Il aurait été plus simple que tu choisisses de nous rejoindre où que je puisse te transformer mais je n’y arrive pas. J’ai donc dû opter pour une autre solution.

- Qui est… ?

- Oh, c’est assez simple, je vais te laisser à Drûun et il m’offrira une petite partie de ton pouvoir. Comme ça tu seras toujours avec moi, dans ma magie.

Ses yeux pétillaient d’un jaune brillant. Jack déglutit tout en se faisant pousser, avec Mérida, dans la pièce où Drûun reposait. En plus de mourir ils allaient aider l’ennemi et disparaître en eux…

 

Quelle fin grotesque, pensa Jack, amer. Après tout ce qu’on a fait…  

 

- Père, voici votre dû.

 

Drûun se réveilla. Deux grandes fentes s’ouvrirent sur son « visage » de fumée, terrorisant les deux Prodiges. Il était si gigantesque qu’ils n’en voyait ni le début, ni la fin… Il remplissait toute la caverne. Enfin ils le rencontraient en personne ! Et cela les emplit d’un inexplicable effroi.

 

Pitch et Grimmel firent avancer leurs proies devant l’être affamé de pouvoirs. C’est alors que Pitch remarqua quelque chose… Gothel n’était pas là. Il lui avait pourtant expressément demandé de venir avec l’Essence du Printemps !

 

- Mordu ! Où est Gothel ?

 

L’homme recouverts de plaies semi-cicatrisées émergea du fond de la pièce, les yeux fous fixés sur Mérida, tel un prédateur affamé devant un lapereau.

- Elle a disparu mon roi. Je ne l’ai trouvé nulle part.

- Comment ?! Gronda Grimmel. Elle n’aurait quand même pas…

- Fui avec l’Essence !! Termina son jumeau, furieux.

Mordu haussa les épaules avec dédain.

- Je ne l’ai plus revu en tout cas.

- Cette espèce de vipère ingrate !! Cingla Grimmel qui balança Mérida sur le sol sans ménagement. Il faut la retrouver au plus vite ! Ce pouvoir ne lui appartient pas ! Il revient à Drûun. MORDU ! Va la chercher avec ton flair!!

 

L’Esprit Maléfique fulmina de rage tandis que Mordu quitta la pièce en boitillant et grommelant. Il se changea en Ours et disparu dans le couloir. Pitch essaya de calmer Drûun tout en promettant de retrouver la traîtresse et de la faire souffrir à mort.

- Elle est trop vénale, cracha le Roi. Elle a cru pouvoir prendre TOUT le pouvoir à notre Père ?! Quelle fée stupide !! Traîtresse ! Elle n’aurait même pas un gramme de la magie du soleil. Je vais la démembrer et la maintenir en vie juste pour qu’elle se voit vieillir et mourir sous l’effet de ma magie !!

 

Balancé aussi par terre, Jack observa la scène puis fixa Mérida qui lorgnait sur la sortie la plus proche où Mordu était partit. Il se mit à cogiter, comme il l’avait fait tous le long de sa détention. Quand il eut pris sa décision, il interpella la rousse.

- Tu dois courir. Le plus vite que tu peux. Aussi loin que tu le peux. Ok ?

- Quoi ?

- Fais ça pour moi. Je vous aime tant… Présente mes excuses à Raiponce s’il te plait… Vous devez gagner.

 

- Ça suffit les Messes-basses ! Hurla le Roi en attrapant Jack par les cheveux. Allez, commençons le rituel. Puisque tu as l’air d’insister, tu passeras le premier.

Grimmel s’approcha pour garder Mérida à l’œil tout en admirant la scène. Pitch prit Jack par le cou et le fit avancer jusqu’à Drûun.

 

< MON REPAS ! MON ESSENCE ! HMMMMMM !!! SI FRAIS !!>

 

Jack sentit son corps trembler tout seul face à la gueule béante qui s’ouvrit devant lui. Pitch le fixa une dernière fois avec regret puis le poussa d’un coup sec. La fée affaiblie chuta dans l’immense fosse orageuse. Mérida hurla de désespoir en le voyant disparaître.

 

Le Roi écarquilla les yeux de bonheur, au comble de la joie devant son Père. Grimmel applaudit quand il remarqua une main pâle, accrochée au pied de son jumeau. Pitch le sentit et baissa les yeux.

- Je ne partirai pas tout seul ! Sourit Jack qui s’illumina d’une lumière éthérée d’un bleu cristallin qui explosa autour de lui.

 

Mérida n’hésita pas. Elle obéit à Jack, en larmes, et fonça vers une issue.

 

Les jumeaux ne purent rien faire pour l’arrêter, pris dans le torrent Hivernal. 


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