Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
Un sourire diabolique se posa sur le visage de Grimmel qui jouait avec un coutelât en le lançant dans les airs. Il était assis sur une masse noire respirant difficilement : Krokmou.
A côté, Mérida n’avait plus aucune force. Elle se débattait futilement comme un moucheron prise dans une toile. La rousse était écrasée sous la patte d’un dragon blanc aux yeux ciels qui se rétrécissaient méchamment en la fixant, prête à la dévorer. Grimmel le lui en empêchait, s’amusant à la voir se dandiner en vain. Il n’avait eu qu’à la cueillir sur le champ de bataille après son combat contre Mordu. Quant au dragon noir, il avait su jouer de ses sentiments pour le tromper et le frapper à coup de poison et de foudre sans difficulté.
Quant Harold débarqua sur la scène, essoufflé, ses yeux s’agrandirent en deux billes renfoncées.
- Je t’attendais, ricana le Ténébreux. Tu as réussi à avoir Drago ? Félicitations. Il faut dire qu’il n’avait pas beaucoup de cervelle celui-là. Tous dans les muscles.
- Relâche immédiatement Mérida et Krokmou !!
Ses yeux voguaient de l’un à l’autre puis sur le dragon blanc gracieux qui grogna pour le prévenir de ne pas approcher.
- Hu, Hu, hu, ça marche à tous les coups. C’est vraiment prévisible.
Il tapota la tête de Krokmou qui grommela de douleur avant de reprendre, d’un air extatique.
- Dès qu’on touche à quelqu’un que vous aimez, vous perdez la raison et devenez absolument lamentable. C’est si simple de vous avoir. Jusqu’à présent je n’avais pas les bonnes cartes en main mais aussitôt que j’ai vu votre relation à tous les trois, j’ai compris que j’avais touché le Jackpot. Au départ j’avais pensé à utiliser les autres Prodiges mais vous êtes relativement pénibles ensembles. Alors que le dragon et la rouquine, c’était plus à ma portée. Merci Mordu et Drago pour leurs loyaux service.
Il continuait de jouer avec son couteau en riant. Harold fulminait, impuissant face à la menace du dragon blanc, à un croc de la tête de Mérida et de Grimmel, une arbalète enchantée vissée sur la tête de son ami.
- Si tu touche à un seul de leurs cheveux, je te ferai regretter le fait d’être né ! Crois moi, je ne suis plus le petit gringalet d’autrefois !
- Je veux bien te croire. Tu es devenu vraiment résistant et j’aime ton style de combat. Mais, je suis plus expérimenté que toi. Et surtout, je n’ai aucun liens qui me retiennent attaché. Je n’ai aucune faiblesse. C’est là toute la différence entre nous deux. Entre les fées de la nature et les fées des ombres. Tôt ou tard, votre amour vous porte préjudice. Ose donc le nier.
Harold ne sut que répondre, les mains moites arrimées à ses armes. D’autres dragons longeaient les buissons épineux autour de lui. Il était fait comme un rat !
- Tu savais que cette dragonne faisait partie de la même race celui-ci ? J’ai mis un temps fou à la trouver. Il faut dire que son espèce est probablement éteinte. C’est la seule que j’ai trouvé. Elle déteste plus que tous les humains qui lui ont tout prit et désir vivre libre de leur joug. On a donc passé un accord. Je lui offrirai ce qu’elle désir, et elle en fera de même. Tu vois, moi aussi je suis proche des Dragons-Salamandres. Tu n’es pas si spécial que tu ne le penses.
- Toi tu les contrôles avec l’Alpha et la menace ! S’emporta Harold. Tu t’en sers comme main d’œuvre, rien de plus ! Tu te fiches de leur sort tant qu’ils te servent ! Ne me met pas dans le même panier !!
Grimmel se souleva en riant, toujours en pointant Krokmou qui respirait par à coup.
- Parce que je suis plus sensé que toi. L’amitié, l’amour, ça n’a rien à faire dans notre monde. Tout n’est qu’utilité et service rendu. Regarde où même les sentiments * il pointa le dragon agonisant* . Il n’a fallut que d’une petite parade amoureuse, une minauderie factice et il est tombé droit dans le panneau. Et tu fais exactement pareil.
Mérida hurla quand la dragonne appuya plus fort sur sa tête. Par réflexe Harold se précipita vers elle, arrêté net par les dragons crachant leurs flammes sur lui. Il dut se reculer à la hâte. Le Noir claqua des doigts pour les envoyer au front. Le Prodige se mit à les combattre à contre cœur, reculant de plus en plus loin de la scène. Grimmel se joignit à la danse avec ses lames et ses fléchettes empoisonnées.
L’intense combat fit fondre la terre alentour tandis que l’Estival repoussait ses assaillants tel un chevalier infaillible.
- Je reconnais que tu es résistant. Tu ne veux donc pas ployer ? Et moi qui pensait que tu étais le plus faible des quatre.
- Tu es lent, tu n’as donc toujours pas fini ?
Grimmel se retourna. Son jumeau venait d’apparaître dans une cascade de poussière sombre. Il avait avec lui l’Hivernal, semi-conscient, dans une prison de poussière drue. Jack ne se débattait même pas. Amorphe. Son arme brisée l’accompagnait, tel un trésor de guerre du Roi.
- Je savoure, c’est tout, répondit Grimmel en le défiant du regard.
Pitch pouffa avec dédain mais son jumeau fit de grand geste vers la dragonne.
- Moi au moins j’en ai eu deux. Petit joueur que tu es. Où est donc la blondinette ?
Cette fois, Pitch fit la grimace et se renfrogna. Entre la Printanière et la disparition de cette peste voleuse de boule dorée… Il rageait et semblait prêt à écharper son jumeau pour savoir qui était le plus fort ce qui permis à Harold de se rapprocher de Mérida. Un coup de feu électrique retentit où la dragonne le repoussa deux mètres plus loin.
Les deux Fées Noires en rirent.
- Quelle bande d’écervelée. Je vais aller chercher la dernière, commenta le Roi en reprenant son calme. Tâche de finir le travail correctement.
- Toi aussi.
Pitch repartit tout en traînant son tribut tandis que Grimmel passa à la vitesse supérieur. Harold prit très vite conscience de son impuissance face à autant de dragons. Blessé mais toujours debout il fit tout pour rejoindre Krokmou tout en piégeant Grimmel dans du miel. Son ami ailé implorait de sa petite voix tandis qu’il pleurait en essayant de défaire ses liens. Il n’eut guère le temps de s’attarder car l’Alpha se déploya juste devant lui pour l’écraser de sa gigantesque patte.
Harold roula sur le côté et s’enfuit sous les flammes, le poison, les éclairs et les coups de dents. Il dansa au milieu du champ de bataille tandis que Grimmel sortit de son empêtrement pour le marteler de flèches somnifères. Grâce à son bouclier, il para puis utilisa une bombe fumigène piquante pour se cacher et foncer vers la rousse.
Quant il arriva sur place, il vit la dragonne s’envoler avec sa proie en feulant avant de disparaître d’un coup d’accélération électrique.
- Mééééééridaaaaaaaa !!!
À côté, Krokmou fut emporté par l’Alpha et disparut à son tour vers le ciel de plombs.
- Noooon !!!
La main en l’air, il courut vainement pour les rattraper, Grimmel sur les talons.
- Alors, on ne peut pas voler sans sa monture ?! C’est frustrant, hein ?! Plus d’amis, plus de magie, plus d’ailes, plus de Prodiges ! C’est la fin.
Désespéré, Harold répliqua à grand coup de lame enflammée, éraflant brièvement Grimmel à la joue. Sa persévérance bluffa son ennemi qui recula en tirant ses fléchettes. Soudain, une vague de magie déferla autour du Noir, entre vent glacé et nature sauvage qui le contraint à se mettre à l’abris en hauteur.
Des fées, boitillantes, arrivaient pour se battre. Les dragons se léchèrent les babines en fonçant sur leurs nouveaux repas. Harold comprit aussitôt qu’ils n’avaient pas l’avantage et qu’ils allaient tous y passer. Il usa de toutes les bombes qui lui restaient. Des fumigènes aux poivres, des spores empoisonnées et des grenades explosives pour faire apparaître un énorme voile de fumée et empêcher les Salamandres d’atteindre leur cible.
- Suivez-moi !!
Il hurla en attrapant deux fées proches de lui tandis qu’un vent gelé colla Grimmel contre un arbre. Les yeux furibonds il fixa Elsa et Mulan avec colère. Elles disparurent sous la couche de fumée qui s’agrandit d’avantage sous l’effet du vent. La toxicité de cette dernière lui emplit les poumons et il se mit à remonter plus haut dans les airs.
L’air sadique posé sur son visage, il s’adressa aux fées.
- Vous savez quoi, amusez-vous bien dans cette terre qui ne vous appartient plus. Sans votre Mère vous allez faner dans très peu de temps. Cela ne me ferais que plus plaisir de vous voir souffrir d’avantage. Quand à toi, le Prodige restant. Souffre de ta solitude et de savoir que je vais torturer et tuer tes amis. J’ai hâte de me délecter de ton désespoir quand je viendrai t’achever. Ha ha ha!
Grimmel siffla dans son appeau et tous les dragons, blessés ou non, se regroupèrent avant de repartir avec lui. La dragonne blanche réapparut à ses côtés en feulant sur les fées au sol. Mérida posa un dernier regard sur la scène en lâchant une larme. La main tendue vers Harold, elle le vit courir en hurlant son nom tandis qu’ils se regardaient peut-être pour la dernière fois.
Puis l’éclair l’emporta loin de lui.
***
Les yeux glaces de Gothel se rétrécirent comme un chat en colère. Elle fixa Cassandra de haut, comme à chaque fois qu’elle lui adressait la parole. Mais cette fois-ci… C’était différent. Elle était encore plus dégoutée par la fée lunaire-sombre qui la défiait.
- Comment… oses-tu porter la main sur moi ?!
Surprise par son propre geste et par son étonnant regain de combativité, l’ancienne Voltigeuse regarda son épée noire bleutée couverte du sang de son « allié ». Gothel se recula de plusieurs mètres, le buste sanglant se répandant sur sa tunique pourpre. Cassandra se recula à son tour en prenant Raiponce dans ses bras d’un geste automatique. L’ancienne blonde fut surprise et émue par son geste. Son ventre la brûlait ardemment aussi se tordit-elle de douleur dans les bras de la Noire. Les sourcils froncés, Cassandra hésita une fraction de seconde avant de s’enfuir avec la Prodige sous les cris de colère de Gothel.
La Ténébreuse aux traits désormais juvéniles serra la médaillon remplit de magie du soleil et se mit à chanter pour se soigner. L’onde qui l’enveloppa lui fit oublier toute haine. Raiponce était morte. Son essence était avec elle. A quoi bon continuer à lui courir après ? Elle jubila comme une enfant et repartit après avoir repris ses forces, plus heureuse que jamais.
Plus loin, Cassandra posa la blonde sur un lit de feuilles mortes et lui banda ses blessures. Raiponce n’avait jamais eu aussi mal de toute sa vie. Sans son pouvoir, elle ressentait désormais pleinement la douleur tandis que ses forces la quittait.
- Allez crève pas comme ça ! Pas après que je t’ai sauvé la vie !! Ta pas le droit !
Cassandra appuya sur sa plaie pour maintenir la pression. Elle n’avait jamais eu aucune formation de soignante et ne savait pas comment aider la fée agonisante.
- Pourquoi ? Demanda simplement Raiponce d’un air plus doux que son état le lui permettait.
- J’en sais rien moi !! C’est pas vrai… Tu m’as retourné le cerveau !!
- C’est ton …cœur qui a… choisi avant ta tête.
- Rah tais-toi, je déteste les niaiseries !!
Cassandra ne réussi pas à retenir ses larmes. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, tout ce chamboulait en elle et rien n’avait plus aucun sens.
- Raiponce !!
Sortit de nulle part, Harold accourut, recouvert de saleté et de sang, vers son amie. Il la sentait partir et souffrir depuis l’autre bout du champ de bataille ! Derrière lui, un groupe de fées débraillées débarqua : Blanche, Elsa, Mulan, Jane, Tarzan, Giselle et Cendrillon trainaient les pieds, vidées et blessées. Elles se laissèrent toutes tombées avant de voir Cassandra et de se relever, toujours prêtes à combattre malgré leur magie quasi-disparue.
La Noire leur fit un regard de défiance avant de se reculer devant un Harold menaçant. Elle leva les mains en l’air et s’assit à son tour. Elsa et Blanche furent les plus réactives en saucissonnant la Ténébreuse de glace qui ne moufta pas malgré son envie.
- Tiens bon! Je suis là !
Harold posa ses mains sur le corps de la Printanière qu’il renforça avec sa Main de Diamant. Raiponce grimaça en lui attrapant la manche décousue de son vêtement qu’elle serra avec force. Harold lui fit alors boire un de ses anti-poisons les plus puissants à base de Bezoards, une substance magique trouvable dans l’estomac des dragons, capable de grands pouvoirs de régénération. Une découverte d’Harold pendant son voyage vers le Monde-Caché et la participation volontaire d’un Krokmou malade.
Leur Lien fit vibrer leurs ailes multicolore où Raiponce sentit ses muscles se détendre. Elle se blottit contre Harold qui appliqua un baume puant sur sa profonde plaie ventrale. Personne n’osa dire mot. On le regarda faire avec émotion. C’était comme voir la reine en train de s’activer. L’Estival avait acquis un charisme que personne n’avait jamais soupçonné. En le regardant, Raiponce y vit un leader né. Elle lui sourit en le remerciant.
Une fois qu’il eut fini ses soins, il garda Raiponce contre lui en lui caressant doucement ses cheveux courts.
- Qu’est-ce qu’ils ont fait à tes beaux cheveux… ?!
Raiponce conta son combat, son calvaire avec Gothel et les Chefs dont elle ne connaissaient pas le sort, et le pendentif du soleil qui avait volé son don. Harold enchaîna avec le sien puis les autres fées expliquèrent aussi ce qu’ils leurs étaient arrivées. Elsa conclut leur petite entrevue en soupirant.
- Heureusement que le Roi était pressé de retrouver Jack. Il n’a pas prit le temps de voir si nous étions vraiment mortes. Ça nous a sauvé la vie… On n’a rien put faire du tout. Il est bien trop fort…
- Jack va bien ?!
Raiponce s’était redressée. En écoutant son cœur elle le sentit très loin d’elle et cela lui vrilla les entrailles.
- Il a été emporté par Pitch… Déclara Harold. Et Mérida par Grimmel avec Krokmou…
La mine basse, un silence s’installa entre les survivants.
- On a été trop confiant…, commenta Harold. On les a perdu…
Il sentit les larmes monter qu’il refoula durement. Raiponce posa une main sur sa joue et le força à la regarder.
- Peu importe la situation, nous sommes toujours là. N’oublie pas nos promesses, nos discours.
- On abandonnera jamais. Pas avant que nous mourrions, opina Harold qui se reprit en inspirant une grande goulée d’air. C’est vrai, rien est encore fini. On a pas dit notre dernier mot.
Raiponce lui sourit tristement.
- Voilà, ça c’est ce que Jack et Mérida attendent de nous.
- Au fait… où est Asha ? Demanda soudain Harold. Et Earendel ?!
Il se leva précipitamment.
- La Voltigeuse avec l’espèce d’étoile dorée? On lui a dit de fuir lorsqu’on se battait contre le Roi et que ça tournait mal, raconta Mulan. Elle devait à tout prix mettre son ami en sécurité.
- On en sais pas plus, approuva Cendrillon.
- Asha… Pourvue qu’elle aille bien, s’exprima la Prodige. Earendel est notre Espoir… Comment faire pour les retrouver ? Et qu’est-il advenu des Chefs de Talents que nous avons combattus ?
Les autres fées secouèrent la tête de dépit tandis que les regards se tournèrent vers Cassandra qui poussa un soupir de dégoût. Raiponce prit conscience de sa présence et se releva pour la rejoindre. Elle la détacha à la surprise de tous, en expliquant ce qu’elle avait fait et qui elle était autrefois : Une Voltigeuse de la vallée, embrigadée par les Noires à causes des faiblesses de son cœur. Ils restèrent malgré tout sur leur garde.
- Et toi, que compte tu faire maintenant ? Si tu retournes avec les Ténébreux… tu risques gros, non ?
- Je me ferai décapiter sur le champ. Ils ne pardonnent rien, grogna Cassandra.
- Dans ce cas… tu viens avec nous ?
- Je n’en ai aucunement l’intention ! Je n’en vois pas l’intérêt. Je vais juste… Pfff je sais pas, me balader et attendre que l’orage passe. Je ne suis pas comme vous. Votre… berk, éternelle optimisme dégoulinant, très peu pour moi.
Elle se leva en leur tournant le dos. Soudain, des bras vinrent la cueillir et elle sentit un corps chaud contre le sien.
- Merci Cassandra. Tu m’as sauvé la vie. Je ne l’oublierai jamais.
La Noire ne répondit pas, appréciant l’étreinte de la Prodige en silence.
- N’hésite pas à venir me voir au moindre problème, répliqua Raiponce. Je t’aiderai.
- Sérieux, après tout ce que je t’ai fait, tu… T’es trop naïve bon sang !
- Possible. Mais je préfère ça que d’être comme Gothel.
Cassandra haussa les épaules et s’envola pour disparaître dans la nuit. Raiponce soupira et se retourna.
- Que faire maintenant … ? Chercher Asha ? Sauver Jack et Mérida ? On y arrivera jamais dans cet état… La Cour des Miracles n’est plus… Et… si nos proches se font tuer avant qu’on arrive…
- Et on a quasiment plus de pouvoir…, rajouta Elsa avec angoisse.
Raiponce eut beau être confiante, son cœur se serrait de plus en plus. Perdre Jack et Mérida lui était insupportable. Elle avait comme l’impression qu’elle ne reverrait plus jamais les beau yeux cyans de sa moitié, ni son sourire amusé et aimant. Que Mérida ne rirait plus en faisant la folle pour leur changer les idées. Qu’Asha était morte et Earendel en poussière… Harold n’en pensait pas moins.
- J’ai une idée. On a besoin d’alliés de toute urgence et je sais où en trouver. On doit faire front commun et en finir une bonne fois pour toute avec Drûun et ses sbires, répliqua Harold qui se mit au centre de leur petit cercle. On a plus le temps de cogiter et de traîner. C’est maintenant ou jamais. Suivez-moi.
Après avoir fait son paquetage, Harold pointa une direction du doigt.
- Par là.
- Où tu veux aller ? Et qui tu veux trouver ? Demanda Raiponce, surprise.
- Je vais retrouver les Bricoleurs, les derniers survivants. Je leur ai laissé un morceau de mon aile… Enfin, « mon ancien aile ». Et je sens qu’ils l’ont toujours même si elle n’émet plus beaucoup de magie. On va se regrouper avec eux. On sera entre de bonne main. Et ensuite, on pourra avancer.
- Ok, on te suis !
Giselle, Cendrillon, Jane et Tarzan appelèrent des Mésanges et des Aras qui furent utilisés comme moyen de transport, rasant la frondaison de la forêt morte. Harold prit la tête de l’escouade, le ventre noué à l’idée de perdre Krokmou, son fidèle et précieux ami de vol. Il se retint de montrer sa peur et sa peine, pour se montrer digne de ce qu’attendait les autres derrière lui.
Raiponce était dépitée par la perte de ses cheveux qu’elle touchait sans cesse. Elsa était avec elle, la tenant par les hanches pendant le vol. Elle lui sourit gentiment.
- On a pas vraiment eu l’occasion de se parler et de se rencontrer. Je suis triste que ce soit dans de telle circonstance, commenta l’Hivernale dont la magie que Jack lui avait offert plus tôt l’empêchait de fondre. Il me parlait sans cesse de toi et de tes superbes cheveux magiques.
- Jack ne cessait aussi de mentionner ton nom. De ce qu’il m’a dit tu es la championne en titre du royaume en patinage artistique ?
Elsa sourit malgré elle, soulagée par ce simple échange.
- Exact ! Mais Jack n’est pas loin ! Et il m’a battu aux sculptures alors que je suis la meilleure, c’est frustrant !
- Ça c’est grâce à son don ! Tu as du mérite de le concurrencer.
Elles se sourirent et s’apaisèrent en discutant de Jack et du passé. Elles apprirent à faire connaissance et le nom d’Anna fut bien vite évoqué.
- Alors tu es une des meilleures amies d’Anna ?! Oh comme je suis contente de savoir qu’elle est… était, si bien avec ses proches. Je ne pouvais même pas aller la voir… Ça me … faisais beaucoup de mal.
- Je te comprends plus que bien. C’était pareil avec Jack. Et notre Lien nous faisait d’avantage souffrir.
- C’est ça… Je rêvais toujours de la prendre dans mes bras. De juste pouvoir la saluer et jouer avec ma jumelle. Mais…
Elle soupira.
- …Et maintenant c’est trop tard. Si tu me dis qu’elle était avec la Cour des… Miracles ? Alors elle est perdue…
- Pas forcément ! Riposta Raiponce et son éternelle optimisme. On peu la retrouver et la soigner. Et ensuite, quand on aura sauvé notre monde, on pourra tous se voir sans problème !! Jack et Mère-Nature ont développé un pouvoir pour lutter contre le fléau de l’isolement !! On a encore une chance !
- J’espère que tu as raison… Je voudrai revenir au bon vieux temps mais avec le droit d’aller dans les autres saisons.
- L’avenir n’est pas encore écrit.
Elsa opina en se blottissant contre Raiponce. Anna était toujours en vie, ça elle le sentait ! Il ne restait qu’à la trouver et à changer les choses. Avec Raiponce, elle sentait étrangement que cela pourrait marcher.
- Je crois que je comprends pourquoi Jack est tombé amoureux de toi. Il a bien choisi.
- ??
Elsa secoua la tête mais ne dit plus rien. Son cœur amoureux décida de lâcher prise. Jack n’était pas pour elle… Mais ils resteraient bons amis ! Et puis… sa moitié l’attendait peut-être encore quelque part. Et surtout sa jumelle adorée!
- On arrive !
Après quelques minutes, Harold fit descendre la troupe vers un lac, près d’une grande cascade dont l’eau était encore pure. Tous le monde avait cherché Asha ou des alliés du regard mais ils n’étaient tombés sur personne. Ni amis, ni ennemis.
Nerveux, Harold leur demanda d’être prudent et sortit ses armes. A pas de loup, les fées s’approchèrent de la cascade magique que Mérida avait évoqué dans son récit passé. C’était la cascade de la reine et le fameux refuge qu’ils auraient tous du prendre le soir de la Nuit sans Lune. Si ils en avaient eut le temps et l’opportunité…
Soudain, une lame se fraya un chemin parmi l’aube naissante, entre deux pierres hautes. Harold et Mulan se précipitèrent pour parer tandis que des filets furent tirés. Elsa et Blanche gelèrent faiblement les projectiles tandis que Raiponce alluma sa petite orbe de lumière pour éclairer la scène. Le combat se stoppa aussitôt et une fée vint enlacer Harold en hurlant de joie.
- Astrid !! Tout va bien ?! Vous n’avez pas eu de visite des Ténébreux ?!
- Non ! On est toujours à l’abris. Mais on s’était préparé, au cas où.
- Normal, vous êtes les meilleurs !
Astrid lui donna un coup d’épaule joyeux tandis qu’elle appela les autres. Varian, Eret, Geulfor et compagnie vinrent larmoyer en serrant fortement Harold contre eux. L’euphorie et l’apaisement gagna tous le monde qui se saluèrent chaleureusement.
- Je suis tellement content de te voir vivant fiston ! Vu que t’es jamais revenu on se faisait un sang d’encre, commenta fortement leur Chef.
Harold se fit écraser par son embrassade et en rit. Il retrouvait son vieil ami avec bonheur.
- Je suis solide maintenant. J’ai changé ! Et je ramène des amis avec moi !
- Je vois ça ! Je t’ai pas reconnu quand t’es arrivé ! On aurait dit un vrai chef !
Harold se gratta la joue tandis que Varian lui demanda des nouvelles de ses inventions. Astrid le repoussa pour en savoir plus sur ce qu’il se passait en extérieur, ce qu’Eret approuva en la prenant par les épaules. Harold en eut un rire sincère.
- Rentrons à l’intérieur, Bambi, le grand roi de la forêt, et Freya, la reine Lynx ne vont pas tarder à revenir de leur ronde nocturne, approuva Varian. On va pouvoir débriefer et manger !
- Avec plaisir, je meurs de faim, commenta Harold. Et on a pleins de blessures à soigner.
Astrid vit l’état lamentable de Raiponce et des autres, opina et prépara l’infirmerie. Raiponce entra la première sous la cascade qui ne la mouilla pas puis jusqu’à la zone prévue pour les soins. Elle tomba des nues en voyant qui se tenait à côté de l’un des lits en mousse.
- Esme ‘ !!!
Esmeralda, les yeux bouffis par les larmes et les nuits blanches lui sauta au cou en hurlant de joie. Au moment où elle la relâcha, ses yeux furent automatiquement happés par les cheveux courts et auburn.
- Tes crins dorés… Sainte-Mère-Nature, que t’est-il encore arrivée ?!
- Et toi dont ! Tu t’es vu ?! Je croyais que tu avais été capturé ou tué par les Noires ! La Cour a été épargnée ?! C’était un mensonge ?!
La Voltigeuse serra les dents et secoua la tête.
- Non, ils nous ont bien attaqué par surprise. On aurait dut déménager… On a pas pensé qu’ils réussiraient à faire parler Namaari… On a été stupide. Mais grâce à Phébus, certains s’en sont sortis et nous avons réussi à rejoindre le camp des Bricoleurs grâce à Bambi et Freya ! Sans eux, on était perdu !!
- Ça me soulage à moitié… C’est Phébus là ?!
Elle fronça les sourcils tandis que le blond dormait douloureusement, couvert de sueur et de crampe.
- Oui… Frollo l’a planté avec une flèche dans l’abdomen. Il l’a atteint très profondément… Et par-dessus le marché il l’a empoisonné avec sa magie noire. Il se consume de l’intérieur. Je… J’aurais espéré que tu pourrais le soigner.
Attristée, la Prodige s’en voulu aussitôt… Elle lui avoua avoir perdu son don, volé par Gothel et ne plus pouvoir soigner. Esmeralda essaya de cacher sa douleur mais elle finit par s’effondrer en larme.
- Personne n’arrive à le soigner. Anna a pourtant tout tenté…
- Anna est ici ?
- Oui. J’ai pris Anna et Ariel avec moi. Il y a aussi Raya avec Éric qui ont sauvé Mirabel et Kristoff. Mais nous avons perdu… Aurore, Sable, Quasi’, Bruno, John, Pocahontas, Vaneloppé…
- Ils sont… morts ?
- Je n’en sais rien, nous avons fui par un labyrinthe souterrain que seul connaissait Phebus. Les anciens Chefs étaient là, c’était une hécatombe… Heureusement que Phebus avait prévu des pièges et des sorties annexes. Mais depuis, nous sommes coincés ici et il est à l’agonie.
Raiponce la prit dans ses bras et essaya de la consoler.
Non loin, Anna fit tomber le bocal de potion qu’elle tenait pour se précipiter vers Elsa. Elle lui sauta dessus en la faisant basculer, toutes les larmes de son corps explosèrent sur son visage. Elsa était dans un état second, ne sentant même plus la douleur des combats lui broyer le corps. Elle se mit à pleurer à son tour et l’enlaça avec tous l’amour qu’elle put avoir.
- Elsa !! Tu es vivante !!! Et tu es là !!! ENFIN LÀ !!
- Oh Anna… Ce que tu m’as manqué ! Je t’aime tellement!
- Moi aussi je t’aime !! J’étais si inquiète !! Je peux ENFIN te serrer contre moi ! C’est un miracle !!
Elsa sourit et elles restèrent enserrées un long moment entre elles, ne voulant plus rompre le contact. Le Lien des jumelles se mit en marche en une belle aura lumineuse qui les enveloppa, sous le regard chaleureux des autres.
Ariel essuya ses yeux avant de sauter dans les bras de Raiponce tout en mimant sa surprise pour ses cheveux. Apparemment elle n’avait toujours pas retrouvé sa voix… La joie, contagieuse, se répandit tout autour et chacun vint enlacer son ami perdu et discuter de ce qui leur était arrivé autour d’un repas chaud et des soins apportés. Mirabel fut au petit soin pour tous le monde, très heureuse de revoir Harold et Raiponce malgré leurs états et leur histoire. Elle aussi se sentait triste d’avoir perdu Quasimodo mais savoir Milo toujours en vie avec une amie dans un lieu caché la remplissait de soulagement.
Les retrouvailles apaisèrent leurs cœurs déchirés mais leurs pensées restaient tournées vers Jack, Mérida, Asha, Krokmou et les autres… dont le sort restait désormais incertain et douloureux.
***
Dans les bois sombres, Asha se sentit toute petite. Elle était seule et tentait de faire sortir Earendel de sa prison noire. La petite étoile avait arrêté de pleurer tout en encourageant son amie fée à détruire la sphère.
Encore une fois, la Voltigeuse se sentit impuissance et bien seule… Elle ne retrouvait plus ses amis et ne savait même pas si il lui en restait encore en vie. Elle soupira lassement après une énième tentative. Earendel posa sa petite patte sur la boule. Il était muet et émettait des sons tristes.
- Je ne suis qu’une bonne à rien… J’ai beau essayer… Je ne sème que le malheur autour de moi.
Star, de son surnom par Asha, secoua la tête et lui montra à quel point il était content d’avoir été sauvé par elle. Elle lui rendit son sourire tout en se blottissant contre ses jambes.
Tout à coup, un froissement de feuille la fit réagir. Elle attrapa une branche pointue et se recula plus profondément sous la racine qui la protégeait.
Asha garda son souffle quand une Fée Noire au regard dur sortie des buissons.