Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
Chapitre 32 : Artéfacts et Grand Rituel
5572 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 25/11/2024 12:41
- Ce qui me manque le plus, c’est de me promener en forêt et d’entendre le chant des oiseaux. Sentir le vent parcourir mes cheveux tandis que je vole librement entre les arbres. Goûter à la fraîcheur du matin et respirer l’odeur d’humus dans mes narines. C’est me laisser porter au-dessus d’une rivière, l’entendre clapoter et palpiter. C’est juste m’asseoir dans l’herbe, m’allonger, et inspirer à plein poumon ce bonheur paisible. Cette vie qui fourmille autour de moi. Il n’y a rien de plus beau que cela. Je voudrais y goûter à nouveau, juste toi et moi… Sous le soleil tendre et le ciel emplit de lumière.
Esmeralda posa une main sur la tête fiévreuse de Phebus, ses larmes roulants le long de ses joues. Elle le caressa tendrement, essuyant ses perles de sueur. Il gigotait de douleur entre ses bras, grimaçant, exultant. Une blessure sombre et mortelle lui dévorait le ventre.
- Je vous en prie, Mère-Nature, ne le laissez pas mourir… Pitié. Je l’aime tant…
Une main ce posa sur son épaule, compatissante. Esmeralda se laissa aller aux larmes tout en continuant d’apporter ses soins. Elle se rendit compte qu’elle avait enfin trouvé son âme sœur, après tout ce temps et que… Frollo allait joyeusement le lui enlever…
***
D’un geste vif, Raiponce esquiva la griffe d’une moufette qui cracha sur elle avec véhémence. Une autre vint la plaquer contre le sol, immobilisée. La blonde se tordit dans tous les sens, essayant d’attraper son coffre. Du bout des doigts elle tira sur la hanse, le faisant basculer d’un coup sec. Un gâteau roula jusqu’à elle ainsi qu’un artefact circulaire.
- Ne bouge plus !
La Prodige obéit, observant la nouvelle venue. Elle déglutit devant les yeux sombres de son amie, attristée de la revoir ainsi.
- Cendrillon… Comme tu m’as manqué. Je suis heureuse de te savoir toujours en vie.
La blonde au chignon haut ne marqua aucune émotion. Elle ordonna à la moufette de resserrer sa prise tout en appelant d’autres animaux en renfort. Des chats, des furets, des oiseaux et des rats arrivèrent en grognant. Ils avaient tous les yeux rougies par le pouvoir de Cendrillon transformée.
- Je suppose que ce n’est pas réciproque, plaisanta la Prodige en glissant discrètement sa main vers la relique sombre.
- Je vais t’emmener auprès du Roi. Tiens-toi tranquille.
La patte de l’animal se serra d’avantage, étouffant Raiponce qui exhorta un cri. Ses doigts glissaient sur le côté circulaire de l’objet, incapable de l’empoigner. Quant tout à coup, une forme plate lui offrit une prise. Elle s’y cramponna et frappa de toutes ses forces sur la patte de la moufette. Celle-ci poussa un cri en desserrant ses doigts.
Cendrillon ordonna aussitôt aux renforts de fondre sur sa proie. Raiponce détacha sa chevelure et l’utilisa pour fouetter autour d’elle comme un lasso avant de prendre appuie en hauteur sur une racine. Elle prit alors son offrande sucrée et la dévora goulûment. Cela avait un bon goût de chocolat au lait et de pêche. Une onde chaude l’envahit, l’enveloppant d’une lumière qui fit frissonner les créatures et Cendrillon, les obligeants à reculer.
Surprise par la force qui l’abreuvait, Raiponce observa son artefact et se sentit enfin complète. C’était une massue noire et dorée gravée de motifs délicats dont le haut était circulaire et profond comme une poêle. Le centre était orné d’une fleur de lys ensoleillée. Elle le sentait, il était liée à elle et à son pouvoir. Il ne pouvait qu’être utilisée par elle-même. Cela la rengorgea.
Par les airs, Cendrillon l’attaqua avec une pointe en fer et les oiseaux en piqués. La Prodige les repoussa avec sa lumière avant de descendre de son piédestal et de fondre sur la moufette qui l’attaquait de ses griffes. Elle s’excusa avant de lui balancer un coup au visage tout en l’aveuglant au préalable. Ses gestes furent vifs et précis, elle se débarrassa des chats et des rats en les étourdissants tour à tour, bougeant avec l’agilité d’une équilibriste, tandis qu’elle piégea les mésanges dans sa chevelure pour les envoyer plus loin. Après avoir prit appuie sur un rocher elle prit une mèche de ses cheveux pour attraper l’Animalière qu’elle fit descendre dans l’ancienne fontaine d’un coup sec.
Trempée, Cendrillon ne pouvait plus décoller. Elle grogna et invoqua un sombre pouvoir permettant à des objets de se transformer en bête des ombres. Elle utilisa des citrouilles moisies pour créer un lion de brume noir, des lionnes ainsi que des hyènes, tous à taille de Fées.
Surprise, la Prodige reprit la bataille en esquivant les coups de griffes et les crocs. Les attaques virulentes des animaux de brumes la prirent au dépourvu et l’encerclèrent. Elle usa de son orbe et de son bouclier pour tenir sa position tout en essayant d’atteindre Cendrillon à l’arrière. Le lion lui porta un coup puissant qui la fit valser à plusieurs mètres. Les hyènes se précipitèrent sur elle mais la blonde envoya son nouveau joujou sur eux. Le craquement sur les bêtes noires résonna en écho dans la forêt morte avant qu’elles ne disparaissent une à une. Les lionnes prirent le relais que la blonde repoussa, récoltant de grands coups de griffes sur sa peau de pêche.
Essoufflée mais toujours sur ses pieds, Raiponce se soigna avec une paire de ses mèches puis aveugla la scène. Elle se lança sur le roi lion. Celui-ci ferma les yeux, utilisa son odorat pour la dénicher et ouvrit grand sa gueule. Surprise, la blonde lui enfonça sa masse dans la bouche et passa sous son corps en glissant. L’animal fut au prise avec l’artefact qui lui brûla la mâchoire.
Profitant de son avancée, Raiponce prit un bout de bois et sauta sur Cendrillon qui décocha son arme en forme d’aiguille sur elle. Plusieurs coups furent échangés avec précisions avant que Raiponce ne perde son arme de fortune et n’attrape son amie avec ses cheveux pour la plaquer sur le sol. L’Animalière se débattit, empêtrée dans les cheveux dorées.
D’un coup de lasso chevelu, Raiponce rattrapa son arme tombé au sol et frappa la tête de son amie avec plus de délicatesse que précédemment.
Pardonne moi !
Le coup la fit tomber dans les pommes. Les monstres de brumes reprirent alors leurs formes d’origines, le lion disparaissant juste à côté d’une Raiponce avortant son attaque griffue. D’un soupir, la Prodige passa un cristal de Milo autour de son cou et utilisa sa lumière divine pour la soigner.
- Je n’aurais jamais cru devoir me battre contre toi… Tu es coriace, Ella. Une vraie guerrière. Mais tout va bien à présent, je vais te ramener à la raison. Tu seras heureuse d’apprendre que notre groupe est enfin complet et en sécurité. Anna, Esmeralda, Ariel et Aurore t’attendent à la Cour. Mes fidèles amies.
Armée d’une confiance nouvelle et d’un pouvoir plus grand, Raiponce rangea la masse dans son sac qui commençait à déborder. Elle prit son amie sur le dos et se mit en route pour le bosquet.
*
- Si vous saviez ce que vous m’avez manqué ! Elsa !! Blanche !
Jack lâcha une perle de joie devant ses amies, yeux sombres et prêtes à attaquer de nouveau. Il venait d’esquiver une avalanche de neige de justesse, son coffre sous le bras. Il en sortit un drôle de gâteau blanc et un grand bâton crochu surmonté de gravures argentées qui serpentaient tous le long, brillantes à son contact. Une lune y était également représentée sous toutes ses étapes de vies.
- Mon artefact, comme dans la prophétie… Je le sens, il fait partit de moi !
Heureux, l’Hivernal le fit vibrer entre ses doigts, s’entourant de brume glacée. Blanche analysait la situation tandis qu’Elsa se mit en position. L’argenté invoqua un puissant mur autour de lui pour manger son goûté en paix. Il le savoura, enveloppé par la magie lunaire et la fraîcheur d’un Hiver enneigé. Cela avait le goût de glace pilée sucrée et de mandarine.
Les transformées détruisirent son mur après plusieurs coups de piques glacées mais Jack avait disparu entre temps. Il fit le malin derrière elles, plus rapide et agile qu’avant. Il s’amusa à les taquiner tout en dansant entre les salves glacées.
- A mon tour maintenant !
De son bâton, Jack invoqua une puissante tempête de neige qui emporta ses deux amies. Prises dans des vents violents, Blanche attrapa la première branche venue avant de s’extirper de là, laissant Elsa retomber plus loin sur un sol neigeux qu’elle invoqua. La première Fée du village fit apparaître deux dagues de glace en attaquant Jack par les airs.
Décontenancé par sa puissance de frappe, Jack se protégea de son bâton entouré d’un bouclier tandis que son ennemie lui envoya des pics de glace par derrière. Surprit il se retourna et esquiva avant de recevoir une avalanche sur la tête, Elsa volant par-dessus. Enlisé il se fraya un chemin vers la sortie. Une fois sa tête dehors Blanche l’attaqua avec énorme stalactite. Il se glissa rapidement sur un toboggan gelé mais Elsa l’intercepta en le coinçant dans la glace juste en face de lui. Il se figea et devint tel une statue immortelle. Elle voleta auprès de lui, sans une once d’émotion.
- Nous devons nous dépêcher de l’emmener au Roi.
- Ne perdons pas de temps, confirma Blanche d’une voix monocorde.
La plus âgée utilisa sa magie pour renforcer le parpaing de glace et le déplacer. Elsa invoquait une patinoire par-dessous pour qu’il glisse sans difficulté sur la terre. Leurs mouvements se firent tout à coup plus lents et elles regardèrent sans comprendre la poudre froide qui tombait sur leur tête. Une partie du bâton de Jack dépassait du cristal de glace, envoyant sa magie du Zéro Absolu sur les filles. Il en profita pour décupler sa magie, fissurant le cercueil de glace avant de le briser avec difficulté.
Bien qu’essoufflé, il se releva vite et envoya des boules de neiges sur ses amies qui les fit basculer au sol à cause de la violence du jet.
- Désolé pour les coups… C’était nécessaire que vous soyez proche de moi et pas trop en mouvement. Vous allez faire un gros dodo mais… à votre réveil, je vous promet que vous serez de nouveau à mes côtés.
Il sourit tout en prenant Elsa dans ses bras. Elle l’implorait du regard et se figea complétement. Blanche résista d’avantage, essayant de se relever. Elle reprit ses dagues et attaqua Jack. Peu surpris par sa ténacité acquise avec le temps, il lutta à son tour pour l’épuiser. Elle frappait plus lentement qu’auparavant ce qui lui permit de parer et d’esquiver ses attaques avec facilité.
Il la fit tourner en bourrique, prenant soin de ne pas se faire avoir par ses stalagmites qui jaillissaient sous ses pieds. Quand il la sentit prête à tomber sous le Zéro Absolu, il passa dans son dos à grand vitesse et lui donna un grand coup de bâton. Elle cracha de la bave et fini par s’effondrer.
Jack lui caressa les cheveux tout en lui attachant un collier de Milo dans son cou.
- Ça va aller. Tu n’as plus besoin de lutter grande sœur. On va te sortir de là.
Il la mit sur son dos tout en la gelant à son corps puis récupéra Elsa, elle aussi avec un collier, qu’il prit dans ses bras. Elle dormait paisiblement grâce au bijou magique.
- Ma Elsa, j’ai hâte du jour où nous pourrons s’amuser à nouveau tous les trois sur la patinoire centrale. Avec Arista, Honeymaren et Ryder ! Je vais vous surprendre, j’ai beaucoup progressé !
Il en rit, heureux de se sentir comme à la maison.
*
Harold se fit attraper par les serres d’un corvidé en une fraction de seconde. Il hurla de surprise, balloté vers l’extérieur de sa maison. Dans sa main, l’Estival avait tout juste eu le temps de prendre son artefact et son étrange gâteau multicolore. L’oiseau l’envoya valser vers le sol pour l’assommer mais Krokmou, alerte, l’attrapa juste avant l’impact.
- J’ai eu chaud ! Merci mon ami !
L’animal lui répondit d’un gargarisme joyeux avant de prendre position contre la corneille. Il feula de colère. Harold observa son trésor avec surprise puis fixa une nuée d’oiseaux de toutes sortes foncer sur eux. Apeuré par le troupeau, Krokmou fit demi-tour et fonça se mettre à l’abri sous les épines d’un rosier mort. Au centre de la meute, le Prodige repéra deux têtes connues.
- C’est Gisèle… et Mulan !!
Il sourit, heureux de les revoir, mais leurs yeux sans vie le décontenança. Une colère sourde remonta dans son ventre. Il dévora son gâteau pour accomplir le rituel de maturité et sentit tout son corps se rengorger de magie pure. Voilà un moment qu’il n’avait pas mangé quelque chose d’aussi bon ! La sucrerie sentait le miel, la vanille et les fruits exotiques. Un régal pour son palais de fin gourmet.
Une confiance nouvelle se répandit en lui. Il remonta sur son dragon et le caressa.
- Allons sauver mes amies ! Tu veux bien ?
Le dragon-salamandre opina avec une pointe d’angoisse mais fut prêt à en découdre. Harold sourit, donna ses directives puis le top départ. Ils décollèrent en luttant contre les bourrasques de Mulan qui voltigeait entre les courants sans problème. Elle atteignit rapidement Harold qui dégaina son nouveau jouet : Une épée magnifiquement sculptée à tête de dragon dont la gueule ouverte laissait sortir une lame acérée, vide en son centre et un mécanisme qui permettait de l’enflammée facilement. Il sut aussitôt quoi faire. D’un geste rapide il prit de l’huile dans son sac et le versa dans la gueule ouverte du dragon de fer. Il referma la trappe puis appuya sur un bouton.
- Envoie la sauce mon ami ! Inferno !!
Krokmou chargea et fit claquer son feu sur Mulan qui esquiva avec aisance. Harold enflamma son épée au passage et para lorsque la Voltigeuse sauta pour l’attaquer. Il contra d’un autre coup mais elle réussit à le pousser d’un grand coup de pied où il chuta vers le sol. S’agrippant à une branche il ralentit sa chute et roula jusqu’à se remettre sur pied.
Comme convenu, Krokmou continua d’attaquer Gisèle et les oiseaux tandis qu’Harold se mit en position pour un duel avec Mulan. Grâce aux entraînements reçus malgré lui par les Bricoleurs lors de leur fuite passée, Harold tint bon face à la puissance de son adversaire. Le feu lui permit de créer des ouvertures et d’empêcher Mulan d‘utiliser son pouvoir, sous peine d’attiser les flammes.
Cette confiance fut nouvelle pour lui mais il se sentit capable de tout. Apprivoisant enfin sa jambe comme une partie de lui-même, il poussa un sifflement et continua de parer les coups avec son bouclier et d’attaquer avec sa lame enflammée. Mulan commençait à s’énerver et devint de plus en plus agile. Elle lui offrit plusieurs coups de pieds et de poings entre deux parades à l’épée qui lui fit lâcher sa protection. Elle semblait danser et le repoussa d’un coup sec. La transformée en profita pour sauter avec aisance derrière le Bricoleur, le frapper et invoquer son vent pour le clou au sol tout en éteignant sa flamme.
- Je vois… que tu connais bien les bases des courants d’airs descendants... Mais, pas sûr que ce soit utile face à une fournaise.
Mulan se retourna prestement quand Krokmou caqua de la langue et lui asséna un puissant jet de feu. Elle dut sauter sur le côté et se rouler en boule pour éviter de se faire brûler. Harold en profita pour l’engluer avec une bombe à miel. Il grimaça en se relevant, ankylosé par les chocs. Derrière lui, une armée d’oiseaux encore debout fonçaient déjà sur eux. Il les intercepta avec sa machine à filet sortie de son gros sac à dos, refusant de leur faire du mal.
Merci Varian pour tes plans de constructions ! Ils sont parfaits !
Harold tira plusieurs salves puis sauta sur Krokmou en plein vol. Il fit alors demi-tour et fonça sur Giselle, sans défense. Avec détermination il prit le lasso à sa ceinture et l’attrapa à sa droite après que Krokmou eu tiré un boulet de canon enflammée vers la gauche. Surprise, Giselle se débattit tout en invoquant des oiseaux sombres à partir de branchages au sol.
Harold se mit en position d’attaque et les extermina les uns après les autres à grand coup de lame de nouveau enflammée. Une fois fait ils redescendirent auprès de Mulan qui s’était extirpée du miellat et préparait sa revanche. Giselle se fit assommée par la queue de Krokmou qui posa sa patte sur elle comme un trophée. Les oiseaux contrôlés reprirent leur esprit et s’envolèrent après que Krokmou les eu libérés de leur filet.
Son ami se précipita sur Mulan pour l’empêcher de se reprendre. Engluée, elle ne pouvait plus voler et sa lenteur permit au Prodige de la pousser dans ses retranchements. Ils échangèrent plusieurs coups puissants. Elle réussit à l’atteindre d’un coup de lame sur le flanc droit qui déchira son vêtement. Il se recula de surprise puis para à nouveau d’une grimace. Nouvelle attaque, cette fois Harold feinta son coup puis fit un pas de côté et regarda son adversaire partir en avant, attirée par son élan. Cela lui permit de la frapper du dos de son épée, l’envoyant au tapis. Il ne lui laissa aucun répit et la saucissonna avec des cordes. Krokmou l’empêcha de se relever en la menaçant de tirer.
- Fiou, Mulan, tu es un peu trop forte pour moi… Heureusement que je n’étais pas seul.
Krokmou vint chercher ses caresses et léchouilla son ami qui fit semblant d’être dégouté par sa bave. Ils mirent ensuite les filles sur le dos de l’animal tout en leur fournissant les bijoux de Milo avant de s’envoler. Mulan devint plus calme et finie par s’endormir.
Harold n’eut ensuite aucun mal à réparer son bouclier cassé. Il le sentit même beaucoup plus résistant en y infusant sa magie.
- Je crois que je commence à comprendre le principe de mon don, déclara-t-il. Durcissement, renforcement et réparation de toute chose. Je vais tester un enchantement et voir si j’ai raison !
Il prit son épée et opéra sa magie dessus ainsi que sur ses autres instruments. Il se demanda alors si cela ne pouvait pas aussi concerner son corps et se mit en pleine méditation.
*
Un salto arrière et Mérida se retrouva tout juste devant la cosse de noix qui aurait put l’écraser. Elle soupira tout en regardant ceux qui la défiait.
- Jane ! Tarzan ! Vous étiez donc ici depuis tout ce temps ?!
Les Fées Animalières Transformées reprirent leurs tirs. A l’aide d’une fronde géante ils envoyèrent d’autres cosses en rafale sur la rousse qui dut se mettre à courir en zig-zag avant de rejoindre à nouveau son coffre, en prendre son contenu et monter sur une souris. Des animaux de la jungle, tous fait de brume, foncèrent sur elle sous les hurlements de gorilles brumeux.
Des frissons montèrent sur les bras de Mérida qui utilisa son don pour communiquer avec la souris et lui indiquer une bonne cachette de replie. Sous deux racines enchevêtrées, l’ Automnale la laissa fuir tandis qu’elle s’enfonça entre des branchages pour atteindre l’autre côté. Les animaux noires la perdirent de vue. Elle se fit alors toute petite et se faufila sous les feuillages, telle une amazone. Elle scruta ensuite son dû et l’avala avec gourmandise. Elle se régala ! Ce bon goût de fruits à coque, de courges sucrés et de fruits rouges la régalèrent.
Une fois remplie de cette énergie nouvelle qu’elle accueillit avec grand plaisir, Mérida observa son arc gravé de symboles dorés, d’un cercle à l’écusson d’une buse et d’un feu follet ainsi que son carquois enchanté de plusieurs flèches magiques. Elle qui avait toujours été bonne en tir, elle se sentit en phase avec son trésor.
A mon avis, nos aptitudes, nos passions et nos compétences définissent ce que la pétale va prendre comme forme. Une fois sûr de sa voie, de ses désirs et de ses pouvoirs, on atteint cette maturité promise et le trésor qui va avec. J’aime énormément ce que Mère-nature à mise en place ! Je suis enfin complète !!
Heureuse et accomplie, Mérida appela les oiseaux de la forêt par la pensée et leur donna des ordres. Elle se mit ensuite en chasse de ses deux amis à travers les broussailles. Grâce au réseau aérien mit en place, Mérida avait toutes les positions et les alertes avant l’ennemi. Elle prit alors ses flèches et les décocha sans hésiter à plusieurs mètres de ses cibles sans en rater une seule. Les bêtes Noires disparurent tandis que les flèches revenaient d’elles même dans le carquois par magie.
Jane et Tarzan se séparèrent pour la chercher mais la rousse avait un don incroyable pour se faufiler partout. Une fois en ligne de mire elle visa Jane et tira sur une de ses jambes en s’excusant mentalement. Un chimpanzé Noir la protégea de justesse. Jane se retourna vivement puis fonça sur sa cible bien en vue. Surprise par son échec, Mérida prit sa petite épée forgée par Harold et se défendit contre un gourdin de bois.
La dureté du bois la fit lâcher son arme, Jane en profita pour lui donner un coup dans le genou. Mérida grogna en s’effondrant sur le sol. La Transformée releva son arme et l’abattit d’un coup sec. Un mulot l’en empêcha en attrapant l’arme et la gardant dans sa gueule. Toujours en donnant ses ordres Mérida attrapa un geai des chênes à la patte qui la déposa derrière Jane, entournée par plusieurs souris, se battant à main nue. Cette fois, Mérida l’immobilisa en fonçant sur elle pour la plaquer sur le sol avant de l’attacher.
- Moins une ! A qui le tour ?!
Tarzan n’était pas loin, il envoya ses gorilles et ses éléphants brumeux sur elle. Mérida confia sa proie au geai puis retourna se cacher et continua à décocher ses flèches comme une archère accomplie. Elle vit un feu follet lui indiquer l’emplacement de Tarzan qu’elle rejoignit discrètement. Par derrière elle décocha sa flèche qui se planta dans son épaule dorsale. Tarzan n’hurla pas, à peine une grimace. Il se retourna, sprinta et l’attrapa avant de la balancer d’une force brute sur le sol en criant comme une bête.
Bien que décontenancée, Mérida se tortilla pour essayer de se défaire de sa poigne de gorille. Il l’étouffa en serrant sa nuque.
- Passer… toute sa vie… dans une jungle…. Je le reconnais… ça forge le caractère !
Elle toussa, prit une flèche dans son carquois et la planta dans la main du colosse. Il se dégagea par surprise, ne ressentant qu’à peine la douleur.
Puis, la patte d’un gros chat sauvage se posa sur Tarzan qui le cloua violemment dans la terre. Mérida reprit sa respiration en crachant ses poumons. Il était inconscient, à sa plus grande joie. Le chat était triomphant et amusé, ses yeux azurs rieurs et sa queue se dodelinant de droit à gauche.
- Merci mon ami ! Pourrais-tu me rendre un autre service ?
Le félin opina, prenant Tarzan dans sa gueule. Mérida monta sur lui, son arc fièrement posé sur son torse.
- En avant !
Telle la guerrière de ses bois, la rousse s’enfonça entre les végétaux morts, satisfaites de sa virée.
**
Ils se retrouvèrent tous au bosquet sacré.
Asha les rejoignit, heureuse qu’il ne se soit rien passé de trop grave. Elle était prête à venir les aider au moindre signal mais rien n’était venu. Ils avaient fait leur propre combat et revenaient avec les artéfacts et leurs amis en poches.
Ils se mirent à raconter leur prouesse, à se soigner tout en activant le Prisme-Arc-En-Ciel sur les Transformées qui, enfin ,retrouvèrent leurs esprits, calmement endormies par le contre-coup des soins.
- Elsa, Blanche, Cendrillon, Giselle, Mulan, Jane et Tarzan ! Ça c’est un beau sauvetage ! Sourit Mérida avec bonheur.
- Ils vont pouvoir faire la connaissance de la Cour, opina Raiponce.
- Et surtout être enfin libre de leur marionnettiste, ajouta Jack.
- Franchement, je suis heureux de les revoir. Et aussi de nos artéfacts. Je me sens tellement puissant avec eux. Presque invincible !
- Le gâteau était une merveille, opina la rousse en se lovant contre sa moitié. En plus d’être bon il m’a carrément reboostée.
- Ça faisait si longtemps qu’on avait pas mangé quelque chose de bon et de sucré, dit Raiponce. Ça manquait.
Jack approuva en lui caressant la nuque.
- Je vous envie, répliqua Asha malgré elle. En tout cas, maintenant, on peux retourner à la Cour des Miracles !
Ils opinèrent d’un même ensemble mais ne se levèrent pas. Leurs artéfacts attirèrent leur attention et ils comprirent que quelque chose allait se passer. Chaque Prodige posa son trésor devant lui et une lumière similaire au Prisme s’éleva autour d’eux. Ils se laissèrent guider par leur instinct et lièrent leurs mains ensemble.
Asha se recula instinctivement avant de prendre son courage à deux mains et de rester proche du cercle magique. Les quatre fées restèrent ainsi un petit moment, tandis que la baguette de la reine s’envola pour se poser au centre de leur assemblée, elle s’évapora lentement en offrant son ultime pouvoir. Ils se mirent à prier, de toute leurs âmes, pour le retour d’un monde heureux. Asha en fit de même, ainsi que Krokmou, prit dans le filet de magie. Chacun porté par son cœur et ses espoirs…
Ils tombèrent en transe, tournèrent leur tête vers les cieux et prièrent encore plus forts.
De l’aide. De l’espoir. Un avenir.
La lumière explosa autour d’eux et les fit basculer en arrière. Surprit, ils sortirent de leur étrange hypnose avant de se relever un à un. Asha fut la première à crier. Les Prodiges tournèrent leur tête d’un même ensemble vers elle. Devant eux, une étrange boule de lumière jaune voletait en cercle, jouant avec les feuilles mortes. Elle était entourée d’un halo et de poussières d’ors.
- Qu…Qu’est-ce que c’est ?!!
Asha se sentit entournée par la créature qui jouait autour de son visage. Elle arborait un visage souriant et joueur. Prise d’un rire elle tourna autour d’Asha pour jouer avec ses cheveux et lui tapoter le nez. On aurait dit un petit enfant innocent qui découvrait le monde.
- C’est… Earendel ! Sourit Raiponce.
- Notre étoile ! Elle est venue nous aider ! S’excita la rousse.
- Impossible… Elle se serait matérialisée sur terre ? Comment ? C’est son esprit ? Ou se serait autre chose ?
Harold se sentit perdu. Jack posa une main sur son épaule.
- Comment ? Pourquoi ? Est-ce si important ? C’est notre allié, notre ami venu du ciel. Sois juste heureux.
- Tu as raison… Il incarne notre espoir!
- Il est adorable, commenta Asha qui se mit à rire.
- C’est bon à savoir.
Une brume sombre se posa sur la scène, une main surgit du néant et empoigna la petite boule en la confinant dans une bulle violette. Surprise, l’étoile paniqua et tourna dans tous les sens.
- EARENDEL !
Le Big Four se releva, armes en main. Des rires malsains entouraient les cinq fées, la buse et le dragon dépités. Asha se sentit toute petite, une dague en main. Ils étaient… si nombreux !
- On dirait que la pêche est bonne ce soir, déclara Pitch en regardant l’étoile pleurer. Je me disais bien que vous trafiquiez quelque chose avec votre lumière. J’ai bien fais de patienter. Toutes mes dernières proies sont là.
Son sourire vorace s’accentua.
- Oh, soit dis en passant, ricana son jumeau devant leurs airs déterminés. J’ai cru vous entendre parler d’une « Cour des miracles ». C’est bien cela, mon frère?
Pitch ricana de plus belle en opinant.
- Quel dommage qu’on les ai déjà tous tué. On dirait que vos petits amis ne pourront pas vous aider cette fois-ci.
- Ils n’auraient jamais dut se montrer face à nous. C’était une erreur monumentale, enchaîna Pitch qui savourait leurs airs décomposés. Il n’a pas été dur de les trouver. Après tout, nous avions l’un d’entre eux dans nos rangs. N’est-ce pas, Namaari ?
La Fée transformée opina sans aucune émotion.
- Cela a été un peu long de lui tirer les vers du nez mais…
- Après des jours de tortures, n’importe qui fini par être loquace, pouffa Grimmel avec sadisme. Vos amis n’ont même pas eut la présence d’esprit de trouver une autre cachette !
Leurs rires rendaient les Prodiges fou de rage.
- Je n’y crois pas !! La Cour des Miracles est puissante ! Jamais elle ne se laissera prendre aussi facilement !! Gronda Jack.
- Et pourtant, nous avons fait le ménage, il ne vous reste AUCUN allié, répondit Pitch. Vous êtes les derniers survivants de l’ancien monde. Et nous allons en finir ce soir. Votre espoir se termine, main-te-nant.
Il claqua des doigts. Ses lieutenants se mirent en position devant leur cible préférée, accompagné des Chefs de Talents Transformés. Les amis n’en revenaient pas de les revoir ainsi. Tout venait de basculer dans l’horreur en une fraction de seconde.
Leur colère et leur peine se chamboulèrent tandis qu’ils voyaient Earendel supplier pour sortir. Les ombres se refermaient sur eux… Inéluctables.