Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 29 : Repos, Sentiments et Décadence

5427 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/10/2024 18:02

Un calme plus que bienvenue ce posa dans la salle principale de la Cour des Miracles. Ils avaient fait le bilan de la situation, des blessés et des enjeux. Esmeralda était épuisée. Elle se réfugia dans la cuisine ou Phébus coupait des morceaux de fruits, les enrobant de miel pour le petit déjeuner du lendemain. Elle le contempla un moment, les yeux attendris par cette valeureuse fée.

 

Après la débandade, il avait été en première ligne pour rechercher chaque fée blanche et la ramener en sécurité. Il tenait à ce qu'aucune ne périsse, ne tarissant pas de bravoure. Un rire s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle repensa à leur combat contre Frollo. Le blond avait réussi à le faire chuter dans une flaque de boue et à ce qu'une souris s'assoit sur lui! Elle adorait son humour autant que sa force.

 

- Esmeralda? Tout va bien? Tu devrais être couchée. Tu es loin d'être guérie.

La Voltigeuse chaloupa entre les tables pour le rejoindre.

- Je vais bien. Ce n'est pas ce petit brasier et ce coup au ventre qui allait me mettre à terre. Il en faut bien plus.

Il sourit à ses mots. Elle voulait jouer les dures, il aimait beaucoup ça.

- Dans ce cas, tu es prête pour reprendre le combat!

Il lui lança un grain de raisin qu'elle ne put rattraper et grimaça en titubant vers le sol. Il la rattrapa de justesse, un sourire amusé au visage.

- Je le savais. Petite menteuse.

Elle rougit en détournant le regard. D'un rire taquin il la fit s'asseoir sur une chaise en s'excusant. Il se posa à côté et elle soupira longuement.

- Dommage que Raiponce n'est pas là, elle aurait pu me soigner rapidement. Je me sens vulnérable, je n'aime pas ça.

- T'en fais pas, ici, on est en sécurité et tous là les uns pour les autres. Raiponce reviendra tôt ou tard.

- Je me demande où ils sont allés.

 

Phebus lui tendit un bol de fruit qu'elle dévora avec délice. Il la contempla à son tour, un sourire niais au visage. En biais elle posa son regard sur lui et son cœur s'emballa dangereusement. Des signes qui ne trompaient guère… Le blond en profita pour caresser ses beaux cheveux ébènes tout en se plongeant dans les émeraudes de son vis-à-vis.

- Je crois que je n'avais jamais rencontré de fée aussi forte que toi, dit-il.

- Pourtant, il y a Namaari ainsi qu'Éric et Kristoff…

- Ils sont forts oui mais toi tu es plus téméraire. En combat tu m'as vraiment impressionné. Et surtout, tu es plus jolie et gracieuse que ces brutes.

 

Il rit, elle s'empourpra d'avantage tout en souriant.  Quelque chose d'électrique passa dans l'air. Elle se tourna vers lui.

- Je regrette de ne pas t'avoir connu plus tôt, glissa-t-elle. On aurait bien eu besoin d'une fée comme toi dans la vallée.

- Je crois que je le regrette aussi maintenant.

 

Doucement, Phebus passa sa main dans les cheveux de la Voltigeuse avant de s'avancer vers elle. Esmeralda ferma les yeux en appréciant le baiser sur son front, faisant danser le quadrille à son cœur. Phebus était peut-être enfin la fée qu'elle cherchait depuis tout ce temps?

 

Le blond se recula, les joues rosies, heureux.

- Allez, retourne te coucher, tu en a bien besoin. Compte sur moi pour veiller sur tout le monde.

Il se leva mais elle lui attrapa le bras et lui demanda de rester encore un peu avec elle. Obéissant il se rassit et elle posa sa tête sur son épaule, appréciant l'instant, envahie d'une chaleur indescriptible.

 

Derrière la porte, Quasimodo se recula et disparut dans les ténèbres. Il s'enfuit en larme vers la surface, incapable de calmer son cœur meurtrit. Son âme sœur avait choisi quelqu'un d'autre! Quoi de pire pour une fée incomplète? Il savait qu'il ne lui plairais jamais, il ne s'était fait aucun espoir… Et pourtant, il souffrait. La voir aimer un autre était comme un coup de poignard qui le faisait saigner de l'intérieur. La jalousie débordait en lui.

 

Dehors, il inspira l'air lourd à grande goulée. Il se posa sur une tombe, laissant ses pensées se clarifier. Une ombre se glissa à côté de lui, le faisant sursauter. Sable lui sourit et lui offrit une fleur pour lui redonner le moral. Quasimodo le remercia tout en se recroquevillant. Inquiet, le blond lui demanda ce qu'il se passait et, comme une bombe qui explose, la fée bossue lui raconta tout ce qu'il avait sur le cœur. Il en avait grand besoin, vidant son sac, crachant sur Phébus et son amie même si il l'appréciait et était heureux de voir Esmeralda sourire. Sable comprit et lui tapota le dos gentiment.

 

Une fois son monologue terminé, Quasimodo se sentit las. Sable eut une idée et se leva avant de créer un étrange nuage de poussière dorée. Il prit alors la main de son ami et le fit monter sur sa création. Surprit, Quasimodo se sentit soulevé dans les airs.

 

 Il s'envola pour la première fois de sa vie!

 

Des frissons parcoururent sa peau, les larmes aux yeux, de joie cette fois. Sable semblait satisfait de son petit effet et il les fit voyager autour du domaine où un village endormie les accueillit.

 

- Je n'ai… jamais connu ça de ma vie, avoua le bossu en profitant de la brise et de la vue. C'est donc ça, voler. C'est magnifique! Je… merci Sable pour ton cadeau! Tu ne peux pas imaginer comme ça me fais plaisir!

Sable sourit lumineusement en se dandinant. Quasimodo fut plus léger, il soupira.

- Ton pouvoir est incroyable! Tu peux voler sans aile!

Sable lui expliqua en mimant que c'était pour palier ses ailes atrophiées qu'il avait inventé ça. Quasimodo opina, lui expliquant à son tour qu'il avait apprit à escalader à cause du même problème.

- Comme quoi, chaque être arrive à s'adapter quand il s'en donne les moyens, comprit le bossu d'un sourire doux envers Sable.

 

Celui-ci fit grise mine en regardant plus bas. Quasimodo remarqua à son tour la présence de poudres noires au-dessus des humains qui dormaient, s'agitant avec douleur dans leur lit.

- Qu'est-ce que c'est?! Je crois que Raiponce l'a mentionné une fois en racontant son voyage…

" Des Cauchemars, mima Sable. Le Roi utilise sa magie pour contrôler les esprits et récolter encore plus de pouvoir grâce à la haine, au désespoir, à la douleur et à la peine. Il se nourrit de sentiment négatif. Les hommes sont un terreau fertile mais les créatures, la faune et la flore ne sont pas épargné non plus. Après tout, notre magie vient des sentiments positifs. Le rire d'un nouveau-né est notre première énergie. Alors qu'eux se sont un cri d'effroi dut à un traumatisme d'enfant. ".

Le bossu prit son temps pour déchiffrer ses messages, assis en tailleur. Il opina gravement en fixant les deux humains qui s'agitaient.

- Ils renforcent leur pouvoir et leur domination. Je commence à mieux comprendre leur fonctionnement. Et le nôtre aussi.

Il se tourna vers son ami.

- Tu ne peux pas les soigner avec ta poussière remplit de lumière des rêves?

Sable opina : Oui il le pouvait mais refusait de le faire. Il avait peur qu'en agissant ainsi, il marque leur position au Roi. Quasimodo comprit et ils repartirent vers leur sanctuaire.

 

Une fois au sol, Quasimodo souriait sincèrement et commença à accepter ce qu'il venait de ce passer plus tôt.

- Merci pour la balade, je te revaudrais ça un jour.

Sable l'invita à revenir quand il voulait tout en lui faisant un câlin de compassion. Quasimodo fut surprit par l'étreinte avant de le serrer à son tour contre lui.

 

Le blondinet retourna à sa ronde avec Vaneloppé tandis que Quasimodo parti prendre soin des blessés. John Smith était le pire de tous, sa plaie au ventre était immense et sombre… Heureusement, les Dryades croisées quelques jours plus tôt lui avait épargné la mort grâce à leur bénédiction. Et une aide inattendue vint lui sauver la mise: Pocahontas. La Fée Transformée avait guéri grâce à Mirabel et Quasimodo qui avaient utilisé leur Purification sur elle. Un vrai miracle! Mirabel n'en revenait toujours pas!

 

Endormie pendant une journée entière, Pocahontas était revenue à elle, fraîche et fringante comme au premier jour. Une renaissance du corps. Il avait alors fallu lui expliquer le monde actuel dans les détails, ainsi qu'à Anna qui était à son tour revenue d'entre les abîmes. Toutes deux racontaient la même chose : Un enfer sombre, sans couleur, consciente de ce qu'il se passait autour mais ne pouvant rien y faire. Torturées mentalement…

 

Cela n'avait pas abîmé la force de Pocahontas ni sa sagesse. Elle s'était aussitôt remise sur pied pour aider son sauveur, John Smith, pour qui elle avait un grand respect désormais. Elle pansait ses plaies et le soignait avec des onguents de sa fabrication. Par chance, c'était une infirmière dans ses fonctions!

 

Anna aussi qui s'occupait d'un Kristoff retransformé et perdu. Elle le remerciait pour son héroïsme ce jour-là, alors qu'il l'avait sauvé d'un Hans fou et de la noyade dans le sable. La pauvre se rendit malgré tout compte qu'elle n'arrivait plus à utiliser sa magie… Elle semblait avoir perdu ses pouvoirs et se sentait totalement impuissante. Son seul réconfort était auprès du blond et de Pocahontas qui lui apprenait à contrer les poisons. Mais dans son âme brûlait une plaie béante : Celle d'avoir perdue sa jumelle Elsa et de ne pas savoir ce qu'elle devenait… Elle ressentait toute sa souffrance en elle, lui causant d'affreuses crises de larmes.

 

À côté, Éric s'occupait d'Ariel qui, malgré la purification, n'avait pas retrouvé l'usage de la parole. Elle était triste et apeurée par les Ténébreux qui lui avait fait vivre un enfer. Il essayait tant bien que mal de la faire sourire ce qu'elle apprécia. Esmeralda, Anna et Aurore venaient la couver d'amour dès qu'elles le pouvaient. La rousse se sentait bien à leur côté.

Quant à Raya, Quasimodo la voyait souvent s'isoler. Vaneloppé tentait bien de lui remonter le moral mais elle la repoussait systématiquement. Le bossu ne connaissait que trop bien que ce regard coupable et dépressif.

 

- Ce que tu as fait en Ténébreuse ne veux rien dire, déclara-t-il en prenant place à côté d'elle.

- J'ai tué mes Sœurs et à cause de moi, la fée Namaari a été enlevé par l'ennemi. J'ai assisté à tout, sans rien pouvoir faire. Je suis si faible.

Quasimodo posa une main sur la sienne, un petit sourire au coin des lèvres.

- Je comprends. Mais tu peux encore la sauver, rien n'est perdu. Anna, Ariel, Esmeralda… Elles ont toutes fais beaucoup de mal sous leur forme Noire. Est-ce pourtant de leur faute, selon toi?

Raya secoua la tête. Quasimodo serra plus fort sa main.

- Tu vois. Coupable n'est que ceux qui répandent le mal en ayant conscience de le faire. Vous n'étiez que des marionnettes.

- Je sais… mais ses souvenirs sont gravés en moi. Et je les déteste. Ils me terrifient.

- Pas étonnant… Ça prendra du temps mais je sais que ça ira. Si j'ai pu me sortir de la dépression, toi aussi tu y arriveras. Il faut pour ça des amis et de la motivation. Je serais là.

- Merci, ça m'a fait du bien d'en parler. Lorsque je serais guérie, j'aimerai aller sauver Namaari et mes amies de saisons.

- On a tous prévu de continuer la résistance. Ce n'était que le début!

 

Raya sourit enfin et il fut satisfait. Elle rejoignit un peu plus le groupe après cela tandis que Quasimodo, aussi surprenant que ce fut pour lui, se mit à soigner les cœurs des anciennes Transformées traumatisées, en leur apportant amour et chaleur. Personne ne le regardait plus comme "un monstre".

 

Phébus fut content de voir la troupe se remettre en forme. Il reçut justement une lettre du Big Four, en compagnie de Bruno et de Mirabel, qui les rassurèrent et les ravirent sur la nature du contenu. Le Chef de la Cour anima aussitôt une longue réunion où il leur exposa leur découverte: Un bourgeon de l'Arbre-Monde!

 

Le devin sentit le vent tourner en leur faveur malgré la faiblesse des pouvoirs magiques qu'il sentait autour de lui. Ils avaient bientôt épuisé toutes leurs ressources, cette nouvelle tombait donc à pic! Plus le monde changeait, plus la bonne magie disparaissait inéluctablement. Il fallait rapidement trouver un moyen de ramener de la poussière de Fées!

 

D'un sourire d'espoir, il adressa une prière à Mère-Nature avec tout son amour, mais, étrangement, son échine fut parcourut d'un frisson.

 

***

 

Astrid soupira pour la énième fois, le regard pointé vers le ciel sombre. Quand apparu un moineau fonçant vers elle, elle se dépêcha de l'accueillir tout en attrapant la lettre d'Harold. Son sourire s'agrandit au fur et à mesure de sa lecture.

 

- Quelles nouvelles? Demanda Eret.

- Très bonne! Tu ne devineras jamais ce qu'ils ont réussi à trouver!!

Il demanda en haussant un sourcil. Quand son amie lui apprit pour la Cour des miracles, la magie purificatrice ainsi que la Prisme capable de soigner leurs Sœurs et le Bourgeon, il en lâcha son épée.

- Il faut annoncer la bonne nouvelle aux autres!

 

Ni une ni deux, les deux fées se rendirent sous la cascade magique pour retrouver les Bricoleurs en train de travailler sur leurs armes, leurs défenses et leurs pièges. Un gros amas de fer, de bois, de feuillages et de corde était déjà prêt à servir.

 

Bambi, Féline, les jumeaux faons et Freya écoutèrent avec attention ce que disait la lettre. Une liesse sans nom prit toute la grotte et les Bricoleurs se mirent à danser en chœur en se prenant dans les bras.

 

Déprimés depuis la nuit sans lune et le départ d'Harold, ce fut leur premier véritable espoir, et quel espoir!! Le possible retour d'un Arbre-Monde, de soin et d'une résistance?! Ils n'en demandaient pas tant.

- Harold a déjà tellement grandit! Je me rappel encore son arrivé toute paniquée dans la vallée. Son manque de confiance… Déclara Geulfor, des trémolos dans la voix.

- Il lui suffisait de trouver de bons amis pour avancer, sourit Varian. Et nous, on sera là en support pour lui apporter toute l'aide dont il aura besoin! C'est notre credo après tout!

- Les Bricoleurs sont la fondation de la vallée, opina Astrid le bras levé.

Tous le monde se mit à crier leur motivation et leur slogan.

 

Dans cette liesse, une fête fut organisée, avec nourriture et jus fait maison. Astrid se mit à rêver du retour de la vallée en compagnie d'Eret qui ne la laissait pas insensible. Ses dernières semaines en sa compagnie les avait rapproché et ils appréciaient de passer du temps ensemble, à parler de tout et de rien, où à s'entraîner au combat.

 

- Je me demande si on ne ferait pas bien de monter une armée? Commenta la blonde à son Chef. Il aurait dut y en avoir une depuis belle lurette!

- La reine ne voulait pas, répondit Geulfor. C'était contre nos valeurs et elle était notre défense à elle seule. Mais aujourd'hui, je suis plutôt d'accord. Si on veut retrouver notre foyer, il va falloir se battre.

Eret approuva, prêt à en prendre le commandement.

 

Varian était à part, enfoncé la tête la première dans ses machines. Il n'avait jamais été aussi productif que depuis la Nuit-sans-Lune. Oh il ne l'avouerait pas mais au fond, il était content d'avoir été boosté par ce drame. La prochaine fois qu'il verrait Harold, ce sera pour lui en mettre plein à la vue! A lui et son fichu dragon!

 

***

 

- Aujourd'hui est à marquer d'une pierre noire. Aujourd’hui, Mère-Nature est ENFIN morte. Son esprit a été dévoré par notre Père-Drûun. La victoire est totale!

 

Des cris s'élevèrent partout autour du Roi, dont la coupe était levée. Il savourait l'instant, les dents retroussés sur ses babines. Après une longue lutte acharnée, lui et ses sbires -ainsi que les Fées Transformées comme main d'œuvre- avaient réussi à terminer la terraformation de la Terre. Mère-Nature, affaiblie et sans défense avait été aspiré par Drûun quelques heures plus tôt. La faisant disparaître dans sa magie.

Il n'y avait désormais plus aucune lumière, ni belle nature, ni magie blanche. La magie noire avait prit possession des lieux avec ses végétaux crochues, nus, dangereux. La faune et les hommes étaient devenus leurs plus grandes sources d'énergies et d'amusement. Ils s'entretuaient sans répit dans des guerres égoïstes, emplit de vanité et d'orgueil. Ils vivaient tous sous la loi du plus fort, reléguant les faibles en chairs à canons et en victimes des plus cruels sévices.

 

Pitch était heureux, il avait atteint son but ultime. Grimmel moins, ne cachant pas sa grimace de frustration. Le Roi termina son discours en félicitant ses troupes et en proclamant le commencement du règne de Drûun et des Fées Noires qui durerait pour l'éternité!

 

Après plusieurs cris de joie et chansons, un brouhaha prit l'assemblée pour discuter de cette magnifique soirée. Pitch s'assit à côté de son jumeau.

- Tu pourrais sourire au moins. On croirait que cela ne te réjouis pas que cette satané Mère-Nature soit ENFIN MORTE. APRES DES MILLENAIRES DE LUTTE!

- Oh, je le suis. Mais tu sais pertinemment ce qui me frustre. Comment peux-tu parler de victoire totale alors que nos proies sont encore en liberté?

- Je t'en prie, ce n'est que partie remise. Et puis, ce ne sont que des insectes inoffensifs qui ne savent que fuir.

- Insectes qui te font peur.

- Ne dis pas de sortisse! Gronda le roi les dents serrés. Je n'ai pas peur d'eux! Et encore moins de ce qu'ils peuvent faire. Certes, leur magie est assez puissante, mais avec la mort de leur source d'énergie, ils s'épuiseront bien assez vite et on finira par les coincer. Toi qui aime voir tes proies se débattre, tu devrais être content.

- Hum… Je le serais d'en d'autre circonstance mais là… Je ne le sens pas.

- C'est donc toi, le trouillard.

Grimmel posa son couteau, planté dans la table juste à côté de la main de son jumeau. Ils se fixèrent avec défi avant que le blond ne se lève.

- Fais la fête si cela te chante. Moi je ne lâche pas mes proies de mon filet. La dernière fois, je ne les ai pas trouvé si inoffensifs que ça.

- ILS NE PEUVENT RIEN FAIRE, tonna Pitch. Arrête donc de faire ta poule mouillée.

Grimmel claqua de la langue avec dédain.

- Peut-être, mais ils sont toujours là et Drûun va tôt ou tard vouloir qu'on ramène leurs Essences. Alors je serais toi, j'arrêterai de me reposer sur mes lauriers et je commencerais à me bouger un peu plus!

Il rit.

- Parce que tu crois que j'attends sagement qu'ils arrivent dans mon bec depuis tout ce temps? Si la détection par poussière noire ne fonctionne plus, j'ai un autre atout dans ma manche. Et je sais déjà comment les arrêter.

- Nous serons deux dans ce cas.

 

Grimmel s'en alla rejoindre d'autres Ténébreux pour fêter la mort définitive de Mère-Nature. Pitch resta pensif quand Frollo, Mordu et Gothel le retrouvèrent pour parler de la suite de leur plan. Pitch prit ses lieutenants à part et commença ses explications pour en finir une bonne fois pour toute avec les Prodiges et les déchets de Fées qui trainaient encore dans leur patte.

 

***

 

Le Big Four arriva dans les terres du peuples nomades, les Northuldra. Ils s'attendaient à trouver de la nature forte, drue et rafraîchissante mais ne trouvèrent que des branches nues et des arbres crochues aux fruits violets. Un décor peu rassurant.

 

Faisant halte à une rivière, Jack essaya de se repérer avec Harold et Krokmou pour trouver où les Northuldra avait posé leurs tentes. Pendant ce temps, Mérida, Raiponce et Asha refaisaient leur stock de nourriture et d'eau fraîche.

- Il n'y a plus de fruits comestibles nuls part, déplora Asha. J'ai trouvé des noix rassis, des pommes et des baies fripés ainsi que quelques racines, ça pourra faire l'affaire.

- Heureusement qu'on avait prévu large avec la Cour, songea Raiponce. La nature se meurt de plus en plus…

- Il va falloir qu'on accélère la cadence. Surtout si on veut planter notre bourgeon de l'Arbre-Monde. Il risque de ne plus y avoir de terre fertile à force.

 

Les trois filles soupirèrent de concert tout en préparant un repas. Mérida ne cessait de zieuter sa voisine et Raiponce commença à ce demander ce qu'elle voulait. Depuis leur retrouvaille elle agissait ainsi…

- Mérida… Quelque chose te tracasse?

- Moi? Non…! Enfin, à part le monde qui part en sucette.

Elle rit jaune, jouant avec ses doigts. Asha s'éclaircit la gorge tout en regardant Mérida et effectua un signe de tête vers Raiponce. La rousse soupira en se grattant la tête.

- En fait, si, il y a bien un truc qui me chiffonne. Avec Harold… on se demandait… Jack et toi… Vous êtes vachement proche, non? C'est dut à votre duo en solitaire?

 

Raiponce arrêta de tourner la soupe, surprise. Ils avaient parlé de tout depuis leur retrouvaille mais pas encore de ça. C'était quelque chose d'intime et de difficile à placer dans une conversation. La blonde se mit à sourire tendrement.

- Oui, c'est vrai, on est devenu des moitiés l'un de l'autre.

La rousse lâcha son morceau de pomme, les yeux ronds. Raiponce gloussait en rougissant joyeusement.

- Genre, des âmes-sœurs? Vous vous êtes liés?!

- Oui et non. On l'est et oui on s'est… embrassé et lié mais il manque encore un rituel pour parfaire l'union de nos âmes pour toujours. Sauf que, ça ne peux se faire sans poussière de fée.

- Sainte Mère-Nature…!

La rousse accusa le coup. Elle posa une main sur sa poitrine qu'elle serra, puis, dans un élan de courage, ce lança:

- Comment ça s'est passé? Raconte-moi! Je… je crois que j'ai aussi trouvé ma moitié!

 

Délaissant le potage, la blonde raconta son expérience avec Jack. Asha écouta attentivement ce beau moment de romance, les yeux brillants. Mérida enregistrait les informations sans décrocher ses yeux de son interlocutrice. Celle-ci semblait planer sur un nuage tant elle était heureuse. Elle l'enviait!

- Maintenant, dis-moi… Qui est l'heureux ou l'heureuse élu?

Raiponce fixa Asha avec intérêt. Le sexe n'étant pas déterminant dans le choix d'un Amour chez les fées. Elle les trouvait très proches.

- Harold…

- … VRAIMENT?!

- Oui. Mais, si tu me dis que toi tu aimes Jack, et moi Harold… Je me demande si ce n'est pas juste notre Lien qui nous trompes. On est peut-être en train de faire une erreur. J'ai peur de me lancer parce qu'on a qu'UNE âme sœur. Je ne veux pas tout gâcher. Notre amitié est précieuse.

Son amie ne sut que répondre, accusant le coup. Et si tout n'était dut qu'à leur naissance…?

 

Asha secoua la tête.

- N'importe quoi! Cela n'a rien à voir. Et puis des "âmes-sœurs", c'est plus un concept qu'autre chose.

- Que veux-tu dire?

L'ancienne Voltigeuse leur sourit en prenant un air studieux.

- La reine a beaucoup romancé la chose mais la vérité c'est que la Moitié qu'on trouve, qui est vraie attention, peut être n'importe qui. Ce n'est pas forcément notre premier choix ni même un rapport de destinée à la naissance. Ou de votre Lien. L'Amour c'est bien plus compliqué que ça. J'ai lu beaucoup de livre sur le sujet par des fées qui avaient fait leur propre expérience. Il n'y a pas de fil rouge qui relie deux âmes! Ce fil, il se crée uniquement lorsque le rituel est effectué et que deux Fées, Amoureuses, décident de se lier.

 

Les deux Prodiges écoutèrent en silence. Asha continua avec des baies dans les mains.

- Il n'y a pas de raison à l'Amour, ça arrive, c'est tout. Et quand on a trouvé le bon, quand on a trouvé sa baie, et bien c'est là qu'on décide si on se lie ou non pour la vie. Car il n'y aura qu'un seul lien, une seule moitié. C'est la seule chose de vraie dans tout ça. Pour le reste, ce sont vos sentiments qui décident. Ton cœur à toi a choisi Jack et toi Harold. C'est comme ça. Un beau hasard! Rien n'était écrit à l'avance, c'est juste arrivée et c'est VOUS qui avez choisies. Vous comprenez la différence?  

Elles opinèrent, soulagées. Mérida reprit des couleurs et se mit à rosir.

- Je crois que… Que je vais me lancer avec Harold.

- Je suis de tout cœur avec toi! S'excita Raiponce.

- Moi aussi! J'aime voir le bonheur chez mes amies!!

 

Les filles se câlinèrent et reprirent leur travaux de cuisine. Mérida ne savait pas quand en parler mais elle était sûre maintenant de ses sentiments et elle trouverait un moyen de le faire comprendre à Harold. Elle espérait que lui aussi partageait ses sentiments…

 

*

 

Krokmou et les garçons revinrent pour manger. Ils avaient trouvé des traces dans la boue et savaient qu'ils n'étaient pas loin du but. Bien que Mérida fut étrangement silencieuse ce soir-là, tous le monde se coucha tranquillement à l'abris dans un bosquet et ils repartirent sur la route le lendemain.

 

La buse prenait soin de la graine, transportée dans un linge épais cousu par Harold. Elle volait avec ses passagers quand elle aperçut de la fumée et fit signe à Krokmou qu'ils avaient enfin trouvé le peuple nomade vénérant la nature.

 

Ils décélérèrent et descendirent en piqués vers les huttes. L'air morose ambiant ne rassura guère les fées qui se firent aussi petites que possible, hésitants à se lancer. Des hommes, des femmes, des enfants, tous en tenues inter-saisons grises et brunes, l'air fatigué et las. Personne ne parlaient, ne jouaient ou ne faisaient de la musique. On aurait dit un village fantôme, seulement remplit de murmure et du vent frais.

 

Jack prit une grande inspiration et se lança vers une femme d'un certaine âge. La sagesse émanait de son attitude. Celle-ci sursauta en la voyant à ses pieds alors qu'elle avait faillit l'écraser! Heureusement que le tintement d'une clochette- la voix de Jack- l'avait averti.

- Par tous les esprits, que je suis heureuse de voir une fée par ces temps troubles. Tu es la première que je vois depuis un moment.

Jack monta sur sa main tendue. Elle vit d'autres fées le suivre dont l'une aux longs cheveux blonds se tenir contre lui comme pour le défendre. Cela l'amusa beaucoup. Cette innocence, cet amour et cette beauté que les fées transportaient en elles l'avait toujours envoûtée.

 

Raiponce tandis une feuille à Harold où il dessina le motif de sa visite avec le visage de Milo et une terre cachée. La sage opina d'un sourire.

- Je vois, vous êtes amis avec le petit brun et son amie aux cheveux argentés. Le pauvre était tout seul et paniqué quand nous l'avons recueilli. Mais il m'a assuré qu'un ami viendrait peut-être un jour. Je ne m'attendais pas à autant de personne!

Elle rit de joie. Les autres Northuldra se rapprochèrent, admirant la venue des Fées comme des dieux. Elles étaient vénérées ici, autant que Mère-nature et toutes les créatures qu'elle avait engendré.

 

Raiponce lui demanda, en mimant, pourquoi ils avaient tous l'air si triste et mal en point. La sage se mina.

- Depuis la chute de votre royaume, la force de la nature s'est tarie. Plus une seule de nos cultures ne poussent normalement. Nous mangeons moins et cette nouvelle nourriture est mauvaise pour notre corps. Même les poissons ou les viandes animales sont contaminés. La nature se meurt de jour en jour. Et surtout, nous ne dormons plus. Ce n'est que cauchemars après cauchemars. Sans compter les luttes de royaumes au abords des forêts où nous allons. Plus rien ne tourne rond. Nous sommes épuisés.

 

La tristesse se posa sur le visage des Fées. Ils comprenaient mieux les conséquences des Ténèbres.

- Mais vous êtes toujours là, et je suis sûre que vous vous battez toujours, reprit la vieille femme d'un sourire encourageant. Et nous aussi, nous tenons. Ne vous en faites pas. Maintenant, que diriez vous de m'assurer que vous êtes bien ami avec la Fée que nous avons vu? J'en serai rassurée.

Harold opina et écrivit un titre de livre sur une feuille. Le titre était en elfique, comme l'original, il espérait que l'humaine le comprenne.

 

" L’origine du monde selon les premières Fées"

 

La sage opina d'un grand sourire.

- Bien, bien, c'est parfait. Je vais donc vous aider à retrouver votre ami. Attendez là.

L'humaine retourna dans sa tente et sortie un petit feuillet avec une carte.

- J'avais écris ça en tout petit, j'espère que ça ira.

Mérida le prit avec Raiponce, la taille du papier étant imposant mais assez pour être tenue par deux fées. Elles y virent des dessins et des tracées explicites.

- Cette terre n'est connue que de nos ancêtres. On se transmet son existence de génération en génération pour préserver le savoir de cet endroit. C'est un lieu caché où, jadis, dragons et créatures persécutées par les hommes y élire domiciles. Ils se sont créer un petit paradis, loin de tout, en paix. Nous l'appelons le "Monde-Caché".  C'est un lieu mystique que nous n'avons jamais vu de nos yeux, seuls nos ancêtres ont put le visiter. Il a été façonné par les créatures magiques elle-même. Je vous envie un peu de pouvoir le voir mais, à mon âge, je ne pourrais même pas faire le voyage.

 

Elle rit, les autres de la communauté aussi qui donnèrent leur remarque et leur rêve d'y aller. Le Big four et Asha les remercièrent chaleureusement et passèrent une journée à leur côté. Ils apprirent la façon de vivre de ses humains dont l'harmonie avec la Terre était parfaite.

 

Ce que toute chose aurait dût être, pensèrent-ils. Ayant espoir qu'un jour, Humains, Faune et Flore puissent vivre en parfaite harmonie sous la lumière des Fées Blanches et de Mère-Nature. 


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