Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
Harold avait affronté la tempête, la pluie drue, les éclairs crissant, la douleur de ses blessures et la fatigue… Voilà maintenant qu’un énorme corbeau avait sciemment chargé sur Krokmou, les envoyant tous les deux au sol, dans cette matinée d’après orage.
Une douleur vive s’empara du Bricoleur, incapable de bouger son corps endoloris et épuisé, enfoncé dans les ronces. Il resta immobile plusieurs minutes à reprendre son souffle, écoutant les bruits de la foret avec attention. Le volatile sombre croassait tout près de lui, le terrifiant d’avantage. Son départ en solo prenait déjà une tournure funeste à son grand désespoir. Il commença à regretter de ne pas avoir suivi ses amis bricoleurs…
Un combat le força à se relever.
Krokmou grognait avec hargne tandis que des serres acérées griffaient l’air dans un croassement des diables. Retirant deux épines plantées sur ses bras, il émergea de son buisson, chancela, s’appuya sur sa mauvaise jambe et tomba sur le sol comme un pantin désarticulé. La colère grondait en lui.
Krokmou s’acharnait à le protéger du volatile qui piquait du bec sur sa peau écaillée heureusement solide. Le corbeau réussi néanmoins à le prendre dans sa gueule pour le plaquer au sol et le griffer. Harold hurla son nom, tentant de se relever. Le corbeau lâcha prise, se posta devant lui avec lourdeur et battit des ailes pour le remettre par terre. Il claqua sa langue et son bec, se retourna et de fit face à Krokmou qui fonçait sur lui.
Le combat reprit de plus belle, Krokmou lacéré de coup de griffe et son ennemi mordu dans son plumage. Le bricoleur se sentit impuissant avant de bondir sur sa jambe valide, se stabiliser et charger contre les duellistes. Le corbeau le repoussa d’un coup d’aile tandis que Krokmou en profita pour le mordre sauvagement. L’animal hurla de douleur tout en se positionnant au-dessus d’Harold. L’estivale sortie une dague, prépara son coup, puis se stoppa. Il observa le corbeau plus attentivement avant de ranger son arme.
- Krokmou ! Arrête ! Il ne me veux aucun mal !!
Le dragon relâcha sa prise et se recula en feulant. Le corbeau boita, un râle douloureux vibrant de sa cage thoracique tout en se positionnant devant Harold, défensif. Le dragon ne comprenait pas, battant de la queue avec ardeur.
Prenant une vive inspiration, la fée se remit sur pied, boitillant difficilement entre les duellistes. Il fixa le corbeau avec peine, une main de paix devant lui.
- Je crois comprendre que tu essayais de me protéger de Krokmou… Je suis désolé de ne pas avoir saisi tes intentions. Mais tu n’as pas à avoir peur, je suis ami avec ce dragon. Je volais avec lui de mon plein gré, il ne me fera rien.
Va-t-il me comprendre ? Mérida aurait réussi à lui parler mais moi… Je n’ai pas son don…
- Krokmou… Laisse-le. Il voulait m’aider, il n’avait pas de mauvaise intention.
Les deux continuaient à se grogner et à vouloir en découdre. Le bricoleur réfléchit puis se précipita vers son ami le dragon pour l’enlacer et le caresser tendrement. Automatiquement, l’animal entoura sa queue autour de la fée et grogna à l’attention du corbeau. Le corvidé sembla saisir la méprise, voyant la complicité et l’amour émaner du duo. Il arrêta ses menaces. Krokmou resta sur ses gardes mais les caresses de son ami fée le détendit. Il décida de lécher ses plaies, un œil toujours tourné sur son vis-à-vis.
Harold put se détendre, poussant un large soupir avant de se laisser tomber au sol, vidé. L’oiseau en profita pour boiter vers lui, l’observer d’en haut et lui tendre sa patte fourchue. Ce n’est qu’à ce moment qu’Harold remarqua le papier accroché à sa patte blessée. Il s’empressa de sortir son onguent pour le soigner, contre protestation du corvidé et s’assura de l’aider à se poser. Puis il prit le mot et le déroula. Une écriture connu l’accueillit. Une onde chaude remonta dans son ventre, ému, il lâcha des larmes de soulagements.
Assis en tailleur, Krokmou se posa contre lui et il lut sa missive.
« Harold, j’espère que ce mot te parviendra... J’ai envoyé ce corbeau avec qui j’ai lié une amitié au cours de ma fuite. Je ne sais pas qui l’a envoyé m’aider mais je suppose que c’était la reine ou une ministre. Dans tous les cas, j’ai réussi à fuir et à survivre grâce à lui, traite le bien s’il te plait. Il m’est cher. »
L’Estivale grimaça de honte avant de reprendre.
« Je suis parti en quête de vérité. Après avoir commis une grave erreur, j’ai décidé de comprendre d’où venait, une bonne fois pour toute, cette magie noire et nos ennemis ! C’est la seule chose qui soit en mon pouvoir… Je ne peux pas aider la vallée, je suis inutile et responsable de sa décadence. C’est ma faute si elle est tombée, j’ai utilisé un cristal qui a détruit l’arbre et cassé la barrière. Tout est de ma faute… Ne m’en veux pas je t’en prie… Mais je comprendrais que ce soit le cas. Je suis un traître, un fardeau depuis toujours. Je dois me racheter pour ma conduite… »
Les yeux grands ouverts, Harold accueillit la nouvelle avec un mélange d’amertume et de colère. Jamais il n’aurait pensé ça de lui ! Ni qu’il y avait un traitre dans leur rang ! Il aurait aimé en savoir plus mais la lettre changea de direction.
« Quoiqu’il en soit, j’ai fini par découvrir des terres cachées, celles-là même que je cherchais depuis tant d’année. Et plein de secrets en on ressurgit. Je connais maintenant l’origine des Ténébreux, leur culte à l’Esprit maléfique appelé Drûun et où ils se cachaient depuis tout ce temps. J’ai aussi découvert pleins de mystères que je résous en ce moment même ainsi que des créatures depuis longtemps oubliées.
Je veux que tu vois ça ! Si tu es toujours en vie, si le corbeau t’a trouvé et que tu es encore parmi la lumière, je t’en prie, viens me rejoindre ! Je sais que c’est comme donner un coup de pied dans l’eau mais j’ai espoir que le message te parviennes et que tu as survécu à tout ça. Tu es intelligent, malin et plus fort que tu ne le crois. Je crois en tes capacités !
Si tu désirs me trouver aux Terres Oubliées où je me cache, tu devras chercher la tribu des Northuldra qui vit dans les terres froides du Nord. Ils t’aideront volontiers à te mettre sur la piste de la vérité. Dis leur que tu viens de ma part, nous avons lié une amitié, ils sauront qu’ils peuvent te faire confiance. Pour mot de passe, tu devras donner le nom du premier livre que je t’ai prêté !
Dans l’espoir de te revoir, je souhaite de tout cœur que tout ce passe bien pour toi et tes proches. Mon ami, pardonne moi…
Mes amitiés, Milo.
Ps : Une fée appelée Kida est avec moi. J’ai peut-être trouvé un moyen de chasser la magie noire du corps de nos amis. Si ça t’intéresse, rapproche toi de Quasimodo ou Mirabel – En espérant qu’ils aillent bien…- et guérit-les de la malédiction. Laisse-les ensuite en présence d’une transformée pendant plusieurs jours et ça devrait faire effet. Je t’expliquerais plus en détail à notre rencontre. »
Songeur, Harold replia lentement la lettre avant de la mettre dans sa poche. Il resta un petit moment assis à réfléchir aux mots de son ami. Le retrouver aux Terres oubliées et chercher le livre de la reine. Il entrevoyait deux nouveaux objectifs qui s’emboitaient dans sa quête. Décidé, il se coucha pour reprendre des forces, son esprit carburant à plein régime.
Dans son sommeil, une chaleur surgit du cauchemar qu’il faisait à propos de cette nuit sans lune, le berçant de sérénité. Quelque chose de profond monta en son ventre et il finit par se réveiller en sursaut. Krokmou dormait autour de lui, un œil ouvert pour le fixer. Le corbeau était là aussi, reprenant des forces.
Mais ce n’est pas ça qui l’avait réveillé. C’était si fort, si proche. Il sut aussitôt ce que c’était et se leva en boitant. Il chemina vers les buissons tandis que le jour déclinait. Son cœur tambourinait fort dans sa poitrine, il oublia sa douleur, sa jambe factice et marcha droit devant lui, impatient. Était-ce un rêve ou la réalité ? Il n’en savait rien. Il traçait, prit d’une furieuse pulsion.
Soudain, au détour d’un palmier nain, une forme émergea des fourrées. Un magnifique cerf, fier sur ses sabots, se stoppa devant lui. Derrière, un lynx suivait tout aussi curieux, les yeux fixés sur lui. Un cri lui fit lever les yeux et sa peau fut parcouru de frissons.
- Mérida !!!
- HAROLD !!!
La rousse se laissa glisser du roi de la forêt pour fondre sur Harold et tomber avec lui. Elle pleurait fortement, lui mouillant le visage, hurlant son nom. Les deux Fées se lovèrent, l’une contre l’autre, avec une grande chaleur. Le Prisme arc-en-ciel fit briller les yeux des spectateurs tandis que l’aile volontairement brisée d’Harold se reforma, recollant son âme.
- Qu’est-ce que ?!
Le bricoleur observa avec surprise son aile entière tandis que Mérida porta une main à sa bouche, effarée par l’état de l’Estivale. Elle pleura de plus belle. Il la fixa sans trop comprendre avant de scruter sa jambe en moins puis sa blessure sur l’épaule gauche ainsi que les brûlures séchées sur sa peau.
- Ah, oui… J’ai perdu quelques morceaux en route, plaisanta-t-il en se grattant la nuque.
- IDIOT !!
Elle le frappa plusieurs fois puis fondit de nouveau dans ses bras. Ses sentiments se mélangèrent en une mélasse complexe fait de colère, de soulagement, de peur, de douleur et de honte. L’état d’Harold l’accabla au plus haut point. Lui-même remarqua les quatre sillons sur le visage et le buste de son amie. Il l’effleura de la main, en proie à la haine.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demanda-t-il d’une voix blanche.
- Et toi ?!!
Le cerf frappa tout à coup de ses sabots de même que le Lynx s’élança en avant en grognant. Le duo se retourna sur Krokmou qui émergeait des buissons pour attaquer. Harold l’arrêta d’un cri et d’un geste, de même que le corbeau plus en retrait. Ils les présenta comme ses amis et calma le jeu.
Tout le monde resta pantois, Mérida la première avant qu’elle s’avance pour fixer Krokmou, le pointant du doigt.
- Tu as réussi à devenir ami avec… cette créature … ?
- Oui… C’est un Dragon-Salamandre. Censé être disparu mais au final non. Ils étaient présents pendant la nuit sans lune, ils…
- C’EST INCROYABLE !! HAROLD, TU ES TROP FORT !! OUAAH ! Et toi qui disais que tu étais bon à rien !
- Je… Euh… merci !
Pris au dépourvu, Harold fini par sourire et rire de bon cœur. Elle lui avait tant manqué. Son rire, son optimisme, son caractère, son côté imprévisible et bornée… ! SA Mérida !
- Te moque pas ! Bougonna Mérida les bras sur les hanches, je suis sincère !
- Toi aussi tu t’es fait des amis à ce que je vois.
Bambi et Freya firent la révérence au Prodige. Il répondit de même, maladroitement. Krokmou se calma et se posta automatiquement contre Harold. Mérida s’approcha à son tour en souriant, les yeux brillants. Elle étala un panel de compliment à Krokmou qui se laissa caresser avec plaisir par la Prodige des animaux. Son instinct lui avait aussitôt prévenu qu’elle était sans danger et le fait qu’elle soit proche d’Harold lui fit baisser sa garde. Il se laissa gratouiller devant l’air faussement noir d’Harold.
- Et dire que moi ça ma prit des semaines pour le convaincre de me faire confiance !
Il bouda, le nez en l’air. Krokmou vint pour se faire pardonner, son ami ne tint que quelques secondes avant de se lover contre lui. Mérida en rit, voyant la vraie complicité entre eux. Elle le fixa avec une profonde tendresse mêlée de tristesse.
Asha les observa depuis Freya, surprise. Elle n’avait jamais vu Mérida comme ça, sauf peut-être en présence des ours. Elle se laissa glisser à son tour pour rejoindre son amie.
- Je te préviens, ne compte pas sur moi pour monter sur ce Dragon. Les Ours et la Buse c’était ma limite.
Mérida en rit de bon cœur devant une Asha blasée mais amusée. Harold rit avec elle pendant que l’Automnale fit les présentations. Il salua Asha avec gratitude et tendresse avant que toute la troupe ne se décide à se mettre à l’abris pour la nuit. Ils dénichèrent un nid où le propriétaire des lieux était un hibou qui leur offrit le gite avec grand plaisir. C’était un ami de Bambi et Féline, assez âgé mais très heureux d’aider. Il partait de toute manière à la chasse pour la nuit.
Dans le cocon moelleux du nid, les Fées se posèrent avec Krokmou et le corbeau que Mérida soignaient d’un air maternel. Harold l’observait en biais, le cœur jouant le tango sans s’arrêter. Elle lui souriait de temps à autre, profondément touchée par leur retrouvaille. Grâce au Lien ils avaient pu se sentir et se rejoindre, chose qu’ils ne manquèrent pas de remercier du fond du cœur. Sans ça, ils auraient été bons pour se croiser sans ce voir !
Toute la nuit, les Prodiges racontèrent leurs péripéties depuis leur séparation lors de la nuit sans lune sous les oreilles attentives d’Asha, outrée par les révélations, les blessures reçues et les combats décrits. La perte de la jambe de l’Estivale devint longtemps le centre de leur conversation. Les Ténébreux, eux, étaient terrifiants : Grimmel le grave, Drago point Sanglant, Mordu… Des véritables monstres qu’Asha n’avait pas envie de croiser !
- Des nouvelles de Jack et Raiponce ? Demanda Harold après avoir terminé son épopée avec Krokmou et les autres bricoleurs en fuites.
- Non. Mais je les sens et ils ont l’air d’aller bien. Même si Jack m’a fait une frayeur une nuit…
- Moi aussi j’ai senti ça ! Il était comme… mort !!
- Ah, je ne suis pas folle ! Il a dut subir de graves séquelles… Dans quel état allons-nous les retrouver… ?
- Si nous les retrouvons.
- Je ne me fais pas de doute la dessus. Ils se rapprochent, tu ne le sens pas ?
- Si, admit Harold une main sur le cœur, un sourire chaud sur les lèvres. Raiponce doit avoir réussi à se soigner avec la lumière divine. Peut-être qu’une fois qu’on l’aura trouvé elle pourra nous soigner. Et soigner Jack ensuite lorsque nous le trouverons.
Mérida opina vivement. Elle caressait machinalement et tendrement sa jambe en moins. Elle s’était rapproché et Harold se sentit d’autant plus nerveux. Asha resta discrète dans son coin, à préparer des remèdes.
- Tu crois qu’elle pourra faire revenir ta jambe ?
Elle le fixa avec intensité. Il déglutit tout en se la massant.
- Aucune idée… Peut-être ? En tout cas on a un moyen de réparer les ailes.
Le Prisme se déclencha à nouveau, Mérida laissa la chaleur l’envahir tandis qu’elle se collait contre le brun.
- Un miracle que même la reine ne pouvait accomplir… Notre magie combinée doit être vraiment exceptionnelle, comme elle nous l’avait dit. Recoller une âme brisée… Je crois vraiment qu’on peut changer les choses.
- Je commence aussi à y croire. Avec cette magie et nos amis, on pourrait chasser les Ténébreux et reprendre notre Terre.
- Recréer la vallée et la poussière de fée.
- Il faudrait quand même un sacré miracle pour ça.
- Et pourquoi pas ? Je veux y croire. Croire en nous quatre et en nos amis. La magie de lumière est intimement plus puissante que les Ténèbres, assura Mérida avec confiance. La reine me la toujours dit. Nous sommes forts tous ensemble, et ça, les Ténébreux ne peuvent pas le comprendre.
Elle lova sa tête contre son buste. Harold hésita avant de poser ses mains contre elle et la serrer avec force. Un soupir apaisant émergea de ses lèvres. Qu’ils étaient bien, là, l’un contre l’autre. Comme si toute la douleur et les traumatismes vécus s’envolaient dans le lointain, dans un lieu que leur bonheur éclipsait.
- J’aimerai que l’on reste ensemble pour toujours, laissa échapper Harold en caressant ses cheveux hirsutes et soyeux.
- Moi aussi. Que nous soyons toujours tous les quatre, comme avant.
Harold grimaça, étrangement, ce n’est pas ce qu’il avait voulu dire et il s’en rendit compte.
- Oui. Mais… Je veux dire…
Il ne trouva pas les mots. Mérida releva la tête, interrogatrice. Il rougit fortement, balbutia.
- Harold ?
Asha les observa avec un sourire amusé, elle commençait à comprendre l’alchimie qui régnait depuis tout à l’heure. Elle y avait assisté mainte et mainte fois dans la vallée bien qu’elle n’eut jamais trouvé sa moitié. Elle connaissait les signes et s’éclipsa.
Mérida la regarda partir pendant qu’Harold cherchait ses mots. Son cœur était presque sortie de sa poitrine. Quand il tomba sur les deux perles bleues ciels, il se sentit fondre. Après une inspiration, il sourit doucement.
- Être juste avec toi, comme ça, pour toujours… Tous les deux.
- Et les deux autres ? Pourquoi pas à quatre ? Tu n’aimes pas notre Lien ?
- Non, non, ça n’a rien à voir… ! Ce que je veux dire c’est… Enfin, laisse tomber.
Il se levait déjà mais elle resta agripper et le força à rester assis.
- Explique toi, je ne comprends pas !
- C’est avec TOI que je veux passer toute ma vie !
Il rougit, ayant hurlé plus que parlé. Les mots de Varian tournaient en lui. L’Amour, sa moitié… Il comprenait lentement les subtilités entre Mérida et son ressenti pour Jack, Raiponce, Giselle ou Milo. C’était différent. Puissant mais différent !
Il s’enfuit rapidement après sa déclaration, laissant une Mérida pantoise. Asha revint en ayant écouté « aux portes » et se posa à côté de la rousse.
- Un soucis avec Harold ? Je l’ai entendu crier.
- Je ne sais pas trop…
Mérida lui expliqua avec ses mots la conversation. Asha opina et posa une main sur son amie.
- Il vient de te déclarer sa flamme, Mérida. Il est amoureux de toi.
- Amoureux ?
-… Aïe, c’est mal barré. Que ressens-tu pour lui ?
- Je l’aime ! J’aime tous mes amis et surtout Harold, Jack et Raiponce ! Sans vouloir te vexer bien sûr…
- D’accord mais entre Harold, Jack et Raiponce, qui préfères-tu ?
- Aucun ! Je les aimes tous pareils !
- Vraiment ? Demanda Asha avec insistance. Avec qui voudrais tu dormir la nuit ? Avec qui voudrais tu passer du temps dans ses bras, contre lui ? Qui voudrais-tu embrasser sur la bouche par pur envie? Dit moi, qui fait battre ton cœur à en perdre tes mots et ton équilibre ? Qui voudrais-tu qu’il ne soit qu’à toi et TOI SEULE?
Mérida resta interdite. Elle n’avait même pas besoin de réfléchir… Ses instincts la conduisait vers Harold. Elle avait tant envie d’être contre lui, de sentir ses caresses et ses gentilles mots à son oreille. Alors que Jack, ce n’était pas pareille, ni même Raiponce. Elle capta la différence et rougie jusqu’aux oreilles, la main sur sa poitrine.
- Voilà. Maintenant, tu comprends la différence entre Amour et Amitié. Ta moitié, c’est Harold. Celui avec qui tu pourrais te lier et passer toute ta vie. Avec qui tes pouvoirs seraient encore plus puissants et ton lien avec Mère-Nature renforcée.
- Tu crois… ?
- Ça n’arrive qu’une fois dans une vie de fée. Tu as ta chance ! Ton âme sœur.
- Comment je… Je me lie ? Comment je sais que c’est bien ça ?
- Tu sauras. J’ai cru entendre parler d’un baiser d’amour sur les lèvres avec une alchimie magique pour lier les âmes. Ainsi que d’un rituel à effectuer sous le regard de notre Mère. La marche à suivre était écrite dans les livres de la Bibliothèque. Que de souvenir…
Mérida opina simplement sans dire mot. Elle devait réfléchir à tout ça et Asha la laissa faire. Quand Harold revint il était toujours aussi embêté mais Mérida fit mine de rien et ils s’endormirent tous les trois contre Krokmou et le corbeau.
Mais cette nuit-là, Mérida ne ferma pas l’œil de la nuit. Dans son dos, Harold ne cessait de caresser la truffe de Krokmou qui était perplexe face à l’air perdu de son ami. La Prisme Arc-en-ciel illuminait leurs pensées.
***
Esmeralda ne cessait de contempler son aile entière, émue.
Pendant tous le trajet elle tournoya sur elle-même, dansant la joie d’avoir retrouvé son âme entière et sa conscience. Bien que ce fut provisoire, elle gardait espoir que les quatre Prodige se retrouvent pour que ce soit, espéraient ils tous, permanent ! Elle ressentait de temps à autre la voix de Frollo au creux de son oreille, comme s’il tentait de reprendre le dessus. Parfois c’était celle du Roi qui ricanait et lui murmurait des choses atroces.
Mais, étrangement, quand elle se tenait proche de Quasimodo, elle n’entendait plus rien. Aussi le colla-t-elle pendant leur marche, s’assurant qu’il allait bien et qu’il avait bien compris qu’il était pardonné et compris. Le Sans-talent se sentait vraiment mieux. Après ses dernières semaines de torture mentale, il respirait de nouveau et souriait à Raiponce et ses amis. Il marchait pour la première fois sans ce cacher, en plein jour.
Phebus était une fée malicieuse mais extrêmement prévenante et gentille. Quasimodo l’appréciait… Tout du moins quand il ne collait pas ouvertement Esmeralda et qu’elle riait de ses blagues. Voir le blond se rapprocher de la Voltigeuse aussi vite le rendait jaloux malgré lui. Heureusement, Raiponce et Jack étaient là pour lui parler de tout et de rien, pour changer son humeur.
- Nous y sommes presque, commenta Phebus. Après la vallée, dans le creux d’un cimetière, nous trouverons la planque.
- Un quoi ? Questionna Jack perplexe.
- C’est un lieu humain. Ils enterrent leurs morts là-bas. Car quand ils décèdent, ils ne se changent pas en plantes. Leurs âmes s’en vont, comme nous, mais leurs corps retournent à la terre comme nutriment.
- Encore une chose que je ne savais pas, commenta Raiponce avec excitation.
- J’ai tout appris d’eux aux fils des ans. Je les observe et les aide s’il faut.
- Tu n’as pas peur de te faire avoir ? Ils sont dangereux, répliqua Esmeralda avec surprise.
- Non, ça va. Il y en a des sacrément mauvais, ça c’est sûr, mais la plupart du temps ce sont des gens simples et qui aspirent simplement à vivre en paix, heureux. Comme nous. Il ne faut pas croire tout ce que la reine racontait. Après, je comprends son point de vue, ils peuvent être sanguinaires et terrifiants. C’est leur bivalence qui me plaît, avoua-t-il.
- Moi aussi, approuva la blonde.
Esmeralda opina tout en rejoignant Phebus pour parler « humains ». Elle adorait l’écouter parler du monde qu’elle ignorait et de la liberté qu’il vivait. Depuis qu’il l’avait protégé de Frollo, elle se sentait bien à ses côtés et recherchait inexorablement sa présence. Il était comme elle, joueur et malicieux. Elle adorait le taquiner. Ce qui était étrange car Esmeralda, bien qu’ouverte, était toujours sur la réserve, à craindre le pire. Cette fois, elle avait tout de suite sympathisé. Comme si lui parler était le plus naturel du monde et qu’ils se connaissaient depuis toujours.
- Esme’, je peux te parler une minute ?
- Oui ?
Raiponce se tritura les mains. Elle la prit à part et lui parla de sa récente découverte sentimentale. Surprise, la Voltigeuse poussa un cri et l’enlaça de bonheur. Pour une fée, trouver sa moitié était une des étapes les plus importante de sa vie !
- Je suis tellement contente pour toi !!
Les garçons regardèrent en arrière, surpris.
- Je ne sais pas trop quoi faire de ses sentiments, avoua Raiponce sur un ton bas. Je sais juste que je veux rester avec lui pour toujours et que j’ai envie de… de rester tous le temps dans ses bras.
La Voltigeuse opina vivement d’un grand sourire.
- C’est totalement comme ça qu’on m’a décrit ce sentiment ! Dire que tu l’as déjà trouvé et que c’est réciproque. Je t’envie !
- Alors, maintenant, on sera lié pour toujours ?
- Tu l’as embrassé avec passion ? L’air a-t-il crépité ?
- Oui…
Elle rougit jusqu’aux oreilles, une Esmeralda amusée sur son épaule.
- Parfait, alors oui vous êtes liés ! Mais pour parfaire ce lien et définitivement entrelacer vos vies, il faut faire un rituel. Je t’expliquerai tout ça une fois qu’on sera au calme.
- Merci ! Tu es toujours de si bon conseil. Je t’adore !
- Moi aussi !!
Elles s’enlacèrent avec tendresse, puis rejoignirent les garçons. Raiponce prit la main de Jack avec un petit sourire timide. Il répondit de la même manière tout en raffermissant sa prise. Phebus sourit tout en regardant Esmeralda qui dodelinait de joie tandis que Quasimodo se rembrunit.
Après dix minutes ils atteignirent le fameux cimetière. Un lieu entouré de plaques de pierres, de croix en bois et de fleurs en pots. Un frisson parcourut les nouveaux en posant le pied dans l’ossuaire entouré de barricade en pierre.
- Tu es sûr que c’est sans danger ? Demanda Jack qui avait raffermit sa prise sur sa belle.
- Oui, oui. Vous ressentez juste les âmes entassées ici, celles qui ne sont pas encore parties auprès de Mère-Nature et du grand cycle de la vie ou qui errent sans fin. N’y prêtez pas attention.
- C’est un lieu chargé de regret et de douleur, commenta Esmeralda en fixant les tombes. Je le ressent jusque dans mon âme.
- Les humains fuient la mort et ne la comprennent pas, ce qui forme tous ces sentiments autour de nous.
Il sourit à Esmeralda en posant sa main sur son épaule. Elle frémit puis le regarda les conduire vers un caveau. Il intima les autres de le suivre et s’engouffra entre la dalle du sol et la porte.
Peu rassurés, ils suivirent, longèrent des corridors éclairés par du feu sur des mini-torches avant de s’enfoncer dans un labyrinthe de couloirs sombres sous la terre.
- C’est vous qui avez construit tout ça ? Demanda Esmeralda.
- Oui, on a aménagé plein de cachettes et on les a ensorcelé pour repousser la noirceur avec l’aide de Poussière de Fées qu’on avait volé.
- Bah bravo, sermonna Quasimodo, en colère qu’on l’ait dépouillé sous son nez.
- On a pris que le nécessaire.
- C’est quand même pas beau de voler.
- C’est vrai, désolé l’ami !
Phebus n’en avait pas du tout l’air et il haussa les épaules. Les autres ne dirent mot tandis qu’ils s’engouffrèrent dans un endroit plus large. La boule lumineuse de Raiponce illumina les alentours comme en plein jour, dévoilant six fées habillées elles aussi de tenues guerrières comme Phebus. Elles furent surprises et sur leur garde mais Phebus, leur chef, les rassura aussitôt et on accueillit les nouveaux avec chaleur.
- Il manque Asha, commenta le blond, surprit. Je sais qu’elle n’aime pas quitter son île mais je pensais qu’elle aurait fait un effort pour une fois.
Ses acolytes soupirèrent de concert, tristes que leur amie ne soit pas venue. Le blond fit alors les présentations officielles de la cours des miracles :
- Voici Éric et John, une Fée des Eaux et un Sans-Talent, spécialisées toutes deux dans tout ce qui touche à l’océan, aux armes et aux moyens de transport.
Éric, cheveux noirs et yeux cyan, salua l’assemblée avec une révérence, des petites boules d’eaux jouant autour de lui. John, blond et athlétique, leur fit un grand sourire tout en astiquant sa lance.
- Ensuite nous avons Kristoff, un animalier solitaire qui adore les montagnes et les bêtes, et Namaari, notre guerrière de renom à la magie du feu incontrôlable.
La Fée Enflammée opina simplement d’un regard dur, ses cheveux noirs courts la rendant encore plus charismatique. Lui, blond aux yeux noisettes fit un simple bonjour timide.
- Quand aux deux dernières, elles sont un peu spéciales. Voici Sable et Vaneloppé. Comme vous le verrez rapidement, l’un est muet de naissance et peut utiliser une magie étrange qui lui permet de créer… du Sable. D’où son nom. La deuxième peut utiliser « La téléportation » et quelques brides de magies par ci par là de toutes les catégories. Mais elle ne contrôle pas grand-chose. Ce sont deux de nos plus précieux éléments malgré tout !
Le dénommé Sable, blond aux yeux dorées envoûtant utilisa son étrange don pour former un cœur et les salua de la main en sautillant. Il était aussi petit et replet que Quasimodo mais beaucoup plus solaire. A ses côtés, Vaneloppé était tout aussi minuscule, si ce n’est plus encore ! Elle s’amusait à se téléporter dans tous les coins de la pièces en riant avant de se prendre un mur et de s’étaler au sol sous l’hilarité générale.
Raiponce, Jack, Esmeralda et Quasimodo commencèrent lentement à faire les présentations de leur côtés, se mélangeant à la troupe.
Bientôt, tous se mirent à discuter , faisant connaissance, autour d’un bon repas sucré dont la vallée et la mort de la reine fut au centre de l’attention.
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Note de l'auteur:
La Cour des miracles, de nouveaux alliés plus que bienvenue :D J'avais hésité à les faire intervenir plus tôt ( Pendant la mise en place du Printemps) mais j'ai préféré attendre le bon moment et je pense que c'est enfin là qu'ils sont le plus utiles ! Il y a donc Phebus du Bossu de notre dame, Kristoff de la reine des neige, Eric de la petite sirène, Vaneloppé des mondes de Ralph, Namaari de Raya et le dernier dragon et enfin Sable des 5 Légendes. Ce dernier n'était pas prévu, mais j'ai eu une petite idée pour lui ;)