Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
Chapitre 21 : Entraide , Amitié, Confiance
5685 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 18/08/2024 13:12
Respiration saccadée, il garda sa main sur sa bouche, essayant de se faire totalement invisible. Il l’entendait tourner au-dessus de lui… Le chercher, le traquer, depuis des jours. Quasimodo osa un regard vers le ciel, entre les feuillages d’une fougère. Sa rétine accrocha sur le regard fou de Frollo avant de retourner à sa position initiale. Non loin, des créatures de feux reniflaient sa trace ou plutôt celle de sa « captive », endormie dans ses bras.
Il patienta un long moment, glissa sous les frondaisons et les renfoncements, se déplaça tel une petite souris dans les broussailles pour grimper dans le creux d’un noyer qu’il bloqua avec un morceau d’écorce. Nouvelle tanière pour quelques heures et il repartirait…
D’un soupir, il se laissa glisser contre le bois, dans cette pénombre qu’il aimait tant. Dehors il entendit deux fées Noires discuter, sur une branche toute proche. Il écouta sans un bruit. Ils devisaient joyeusement sur la fin des fées mais aussi sur la traque des Prodiges. Ils devaient être morts, selon eux, mais ils ne retrouvaient pas leur corps. Par chance, Pitch avait déjà un plan pour les dénicher. Il leur fallait à tout prix le pouvoir de ses quatre fées pour contenter leur Père et définitivement asseoir leur pouvoir sur le monde.
Une fois éloignés, Quasimodo retourna auprès d’Esmeralda. Il sortit de son sac un tas d’ingrédients et de végétaux, prépara une mixture et la lui fit avaler. Il s’assura également de l’hydrater et de la coucher sur des plumes laissées par des mésanges. De sa main il caressa son doux visage endormi.
- Je suis tellement désolé… J’ai cru pouvoir t’aider… Mais je suis si faible, si inutile. Je n’aurais jamais dût naître. Je suis bel et bien un monstre.
Il sanglota, les jambes contre son torse, replié sur lui-même. Sur son corps les marques noires formaient des boucles sur toute sa peau. Il se gratta de colère, du sang coulant sur ses bras et ses cuisses. Quasimodo ne savait pas s’il était proche de quitter la vallée ou non. Il ne savait pas du tout où il était. Son désir était de trouver Raiponce et la Lumière divine… Mais c’était peut-être en vain, puisqu’elle n’était peut-être plus. Et si il était le dernier en vie de son espèce ?
Le Sans-Talent avait tout tenté pour sauver Esmeralda de la poussière noire, vainement. Elle restait sous l’emprise de son marionnettiste et il préférait l’endormir avec des somnifères, fait à partir de plantes qu’il connaissait grâce au large savoir de Milo. Valériane, lavande, passiflore, camomille et surtout le pavot à l’opium, puissant sédatif et hypnotique.
D’un geste à la fois désespéré et combatif, il lui prit sa main et serra avec force.
- Je te promet de tout faire pour te sortir de là. Je vais trouver une potion, un remède, une formule… N’importe quoi pour t’aider ! Je le jure sur ma misérable vie !
Le regard dur, il resta là pendant plusieurs heures, buvant de l’eau pour se rafraîchir, attendant la nuit pour sa prochaine excursion.
La chose qu’il ne remarqua pas dans la pénombre fut la poussière noire qui sortait et glissait le long du corps d’Esmeralda, formant un petit tas autour d’elle.
***
Jamie était revenu en fin d’après-midi. Il avait emmené avec lui ses amis et sa petite sœur, une blondinette appelée Sophie qui cria de joie en apercevant les fées. Le grand-frère fut soulagé de voir qu’ils étaient tous les deux en pleines formes, assis dans cette même flaque d’eau. Les ailes et le corps de Jack tenait le coup, d’après l’enfant, qui se pencha pour leur ramener encore un peu d’eau fraîche -du puit de l’école. L’Hivernale le remercia chaleureusement d’une embrassade.
- J’arrive pas à y croire, t’avais raison ! S’étonna un enfant en s’asseyant de stupeur.
- Des fées ! DES FÉES ! Hurlait la petite en les caressant du bout du doigt. Elles sont trop belles !
- Je te dois des excuses, franchement, j’y croyais pas ! Répliqua une autre fille de son âge.
Jamie bomba fièrement le torse faisant les présentations entre ses amis et les deux fées. Ils discutèrent par mimes et dessins jusqu’au crépuscule où les enfants rentrèrent chez eux. Ils durent malheureusement se dirent adieux et cela fendit le cœur des deux fées de les voir pleurer. Ils avaient malgré tout gardé des dessins fait par Raiponce, d’eux tous ensemble. Jamie les chériraient toute sa vie ! Il promit aussi d’aider toutes les créatures qu’ils croiseraient et de prendre soin de la nature.
Avant de partir l’enfant humain sortit de son sac un étrange objet fait de métal, de bois, d’une corde et surmonté de voilettes , qu’il déposa devant la Printanière et l’Hivernale.
- Pour la chaleur, ça devrait vous aider. C’est un de mes jouets préférés, alors prenez en soin !
Raiponce lui demanda plus d’explication tournant autour du dit jouet. Jamie ouvrit le deuxième étage de son chariot fait à partir de deux boites métalliques, une grande et une petite, empilées l’une sur l’autre et de roues sculptées dans du bois. Il y versa de l’eau fraîche jusqu’à remplir totalement la première boite du dessous. Jack fut invité à s’y baigner et cela lui plut instantanément.
- Quand il fait trop chaud, vous pouvez refermer le capot ou le rouvrir de l’intérieur en poussant. Il faudra changer l’eau de temps en temps mais le fer forgé de mon papa le gardera bien au frais, croyez-moi ! Il m’a dit que c’était un « n’isolnant » ! Ça garde la fraîcheur ! Et le p’tit moulin au-dessus c’est moi qui l’ai rajouté. Je l’ai fait à la récréation. Ça envoi de l’air !
Il fit tourner la roue du moulin et Jack respira joyeusement cet air frais du soir qui s’engouffrait dans ses narines. Son corps se détendit dans cette petite piscine improvisée où Raiponce le rejoignit. Ils n’avaient pas peur de mouiller leurs ailes vu qu’ils ne pouvaient de toute manière plus voler.
Les deux fées grimpèrent ensuite sur Jamie pour le remercier, l’humidifiant au passage ce qui le fit rire de bon cœur. La petite sœur eut aussi le droit à son câlin et ses bisous qui la fit bondir de bonheur.
- J’espère que vous allez retrouver vos amis. Je vous souhaite bonne chance… N’hésitez pas à revenir nous voir ! On vous attendra !
Raiponce et Jack leurs promirent de revenir sans faute tandis qu’ils s’éloignaient pour rentrer chez eux avec de grand geste. Le grand-frère dût tirer sa cadette pour qu’elle suive ce qui fit rire les fées attendries.
- Finalement, il existe de bons humains, sourit Jack. Pas seulement le peuple Northuldra qui vit au Nord.
- Je pense que Mère-Nature m’a guidé jusqu’à lui pour ça. Ils peuvent avoir un si grand cœur, cela me réchauffe de l’intérieur.
- Moi j’aimerai éviter que ça m’arrive.
Ils rirent de bon cœur avant de se détendre dans la chariote-piscine sur mesure. Dans le ciel, la lune se levait derrière les nuages noires aux éclairs violacés. La lourdeur ne les atteignait pas ici.
- Ça serait bien si les hommes et la nature pouvait communiquer de nouveau, comme autrefois, reprit l’argenté. Quand je pense à tous les « Jamie » dans le monde qui souffrent à cause du changement de magie… Toute la noirceur des hommes et des animaux vont être amplifiées et les plus bas instincts vont ressortir. Ils vont souffrir, se tromper, se battre, s’entretuer. Se piétiner les uns et les autres à cause de l’influence des Ténébreux. Oublier le bonheur et la joie… Ce magnifique monde va devenir un chaos total, une terre de haine. Rien que d’y penser, j’en ai des frissons.
La lumineuse opina, les bras croisés contre elle. Ses yeux se perdirent sur la seule étoile encore visible dans le ciel, après la lune, Earendel. Elle cogitait sur la suite avant de se rappeler d’un fait étrange qu’elle partagea avec Jack. La poussière noire sur Jamie qu’elle avait repoussé avant de se changer en un tigre de cendre fuyant.
- Je me demande si Pitch, ou ses alliés, ne sont pas en train de manigancer quelque chose sur les humains. On aurait dit un sortilège similaire à celui qui nous transforme en marionnette Ténébreuse.
- Il voudrait les contrôler aussi ?
- Je ne sais pas… Mais cela ne me dit rien qui vaille. Jamie souffrait énormément. Et tu as vu les cernes sous les yeux de ses amis et de sa sœur. Ils sont tous sous l’emprise de cette magie noire.
Jack serra ses poings.
- Il colonise la terre et même les esprits… Rien ne les arrêtera. A part nous.
Raiponce opina doucement.
- Ce qui m’inquiète, reprit Jack. C’est l’histoire des traîtres…
Il raconta ce que Pitch lui avait dit. La magie ne pouvant se déclencher que de l’intérieur de la vallée, des espions à sa solde sans qui rien de tout cela n’aurait pu se produire. Raiponce frissonna et secoua la tête. Elle refusait de penser qu’une seule fée dans la vallée pouvait les trahir !
- Je voudrais aussi ne pas y croire mais les faits sont là.
- Il ta mentit pour te manipuler, voilà tout !
- Raip’…
La blonde sentit les larmes monter. Jack s’excusa du regard avant de la prendre contre lui et de la rassurer. Il en profita pour utiliser sa magie et refroidir l’eau à une meilleure température. La chaleur de plomb de cette nuit l’avait déjà transformé en sauna. Jack se surprit à garder une bonne fraîcheur corporelle et à réussir à utiliser son pouvoir sans trop de difficulté. La nuit était devenue son royaume.
Raiponce lui sourit, posée sur son épaule.
- L’astuce de notre ami Jamie est encore plus efficace que prévu.
- Il faut croire que même sans poussière de Fées, on peut encore utiliser un peu de magie. Même si ça reste minime.
- Je vais réessayer d’invoquer mon orbe. Je dois à tout prix trouver un moyen de nous guider vers Harold et Mérida.
- Bonne idée. Moi je vais m’entraîner à user de mon don.
L’orage gronda fort au-dessus de leur tête. Ils refermèrent le capot de la boite pour se reposer le temps du déluge. Leur embarcation tangua plusieurs fois mais tint bon. Ils purent prendre la route peu avant l’aube en suivant une minuscule orbe de lumière et le Lien qui les guidaient à nouveau vers les reste de la vallée.
Quand il fit trop chaud, le duo s’arrêta pour reprendre des forces, enfermés dans leur boîte avec la magie de Jack comme complément sur l’eau froide. Ils repartaient ensuite vers leur but, aidé parfois de la faune locale. Souris, oiseaux, rats, écureuils et lapins les fit avancer plus vite en tirant la corde.
La nuit, ils fixaient la lune ascendante comme pour se rassurer dans ses ténèbres qui faisaient frissonner leurs ailes. Ils se demandaient alors combien de temps ils vivraient sans poussière de Fées, essentielle à leur vie. Un an, dix ans ? N’était-ce pas vain de croire en l’avenir des fées alors que leur essence magique n’était plus ?
Ils le savaient au fond d’eux, ils étaient voués à disparaître… Mais avant cela, ils se battraient jusqu’au bout. Car ils aimaient plus que tout ce monde et ses habitants!
***
Harold songeait à la même chose, perdu dans les broussailles. Était-ce seulement possible de refaire de la poussière de Fées ? D’en bricoler, peut-être ? Il y songeait souvent mais ce dit que c’était impossible. On ne pouvait recréer la magie originelle, c’était quelque chose d’unique, de complexe, d’inviolable. Alors quoi ? Il ne pourrait plus jamais voler ? Cela le fit soupirer.
Quand il arriva à destination, -toujours en clopinant avec cette fichue jambe factice ! il se détendit. Voilà plusieurs nuits qu’il rejoignait le dragon-salamandre et qu’il l’admirait de loin, sans l’approcher. La créature s’y était accommodé car il ne le grognait plus et faisait mine de ne pas le voir. Même si, au fond, il le gardait à l’œil, lorgnant sur le panier qu’il emmenait avec lui à chaque fois.
Le Bricoleur sourit. Il avait inventé un filet de pêche dont il était fier et qui lui ramenait plein de poissons à sa taille : des anchois, des néons et des guppy pour la plupart. Ce soir, sa plus grosse prise fut une Ablette, de la taille du Dragon. Il salivait déjà. Harold n’était pas peu fier de son résultat vu le mal qu’il avait eu au début de ses tentatives hasardeuses. Combien de fois était-il tombé dans l’eau en ramenant le filet… ! Où en se frottant douloureusement les mains sur les cordes tendues.
Pour la première fois ce soir-là, en signe de gratitude pour cette offrande, le dragon-salamandre noir ébène s’approcha et s’assit devant Harold. Surprit par son attitude, le bricoleur sourit et lui offrit son gros poisson. Chose qui amusait toujours beaucoup l’Estival c’était de voir l’animal ouvrir grand sa gueule , sans dents, avant que des crocs acérés ne sortent de sa mâchoire pour manger. Ses canines étaient si effilées qu’il était obligé de les rentrer pour ne pas se faire de mal. Harold n’en aurait jamais rien su sans l’observer.
- Krokmou. Que dis-tu de ce nom ? T’appeler juste Dragon, c’est un peu triste.
Il sembla ok , émettant un étrange son de gorge vibrante tout en avalant son repas.
- J’aimerais tellement savoir pourquoi tu as rejoint les Ténébreux. Même si je comprends bien cette histoire d’extinction… Ce n’est pas eux qui vont vous aider et vous sauver. Ils vous utilisent tout au plus. Ils ne vous laisseront jamais dominer la terre.
Krokmou souffla du nez. Il termina sa dernière miette avant de se lécher les écailles. Harold hésita et s’avança pour le toucher, irrésistiblement attiré par la majestueuse créature.
Le dragon grogna et s’en alla plus loin, dos tourné en reprenant son nettoyage.
- Désolé, je n’aurai pas dût. J’espérais tellement qu’on puisse se rapprocher et se comprendre d’avantage. Tu me fascines autant que tu me terrifies. Je saisi mieux le comportement de Mérida avec Angus et les ours. Elle a de la chance de pouvoir mieux se faire comprendre avec sa magie innée. Je l’envie, tu sais. Moi qui ne sait rien faire de spécial. Je suis un peu la brebis galeuse du groupe, surtout avec ma jambe en moins. Tu sais, on a retrouvé déjà six bricoleurs sur notre route ! L’un d’eux est d’ailleurs toujours aussi agaçant, Rustick. Et que dire de cet Eret… C’est un combattant, un créateur de talent et un leader né. Tout ce que je ne suis pas, car, sans mon don, je ne vaux rien. Et même avec, je suis inutile.
Il soupira, le visage dans ses bras. Il refusait à ses larmes de monter quand une source de chaleur se posa tout contre lui. Il releva son visage pour voir Krokmou, à ses côtés, qui regardait ailleurs en faisant mine de rien. Sa queue se recoupait contre lui. Harold se sentit apaisé et osa se poser contre lui. Il était si chaud, si doux ! Il n’aurait jamais pensé que ce soit aussi confortable d’être contre un dragon. Son souffle, puissant et profond était relaxant, protecteur.
Après quelques minutes d’un câlin réconfortant, Harold se leva et tendit sa main, paume vers lui. L’invitation fut entendue mais le dragon semblait hésiter. Pactiser avec une fée… Était-ce pour le mieux ? D’une étrange lueur dans son regard vert émeraude il avança sa tête et ferma les yeux. Harold sentit son visage se frotter sur sa main, lâcha des larmes puis le serra contre lui.
- Merci de ta confiance, souffla l’Estival. Je promets de ne jamais te décevoir.
Krokmou battit de la queue, nerveux. Harold le relâcha et lui sourit.
- Demain je t’apporterai une superbe prise, tu ne seras pas déçu !
La queue se mit à frétiller en se soulevant. La fée avait bien comprit que l’estomac passait avant tout et il en rit tout en rentrant au camp.
Comme il y avait plus de Bricoleur qu’avant, personne ne remarquait jamais ses départs. Il put se recoucher sans s’inquiéter outre mesure, étrangement euphorique de ce qu’il venait de lui arriver. Il se mit à rêver de chevaucher le dragon pour retrouver ses amis ! Une folie… Mais il en rêvait quand même.
Derrière lui, Varian et Astrid échangèrent un regard entendu. Harold trafiquait bien quelque chose.
***
Sur son île, Asha fixait le ciel orageux avec inquiétude. Les épisodes de chaleurs intenses et de tempêtes se succédaient sans répit, et les nuages noires restaient collés au ciel, telle une couverture anthracites éternelle. Elle récupéra un peu d’eau pour le déjeuner tout en fixant Mérida qui parlait avec ses amis animaux dont les deux ours. Au début, Asha avait eu peur de les approcher mais maintenant elle était elle aussi leur amie.
La rousse établissait des plans pour retrouver ses amis et sauver la vallée. Elle ne cessait de chercher des solutions et d’en discuter par la pensée avec ses amis poilus ou à plumes. Sa santé s’améliorait un peu grâce à différents remèdes tentés par Asha pour éliminer le poison. Des tâches violacées restaient encore sur le corps de la fée Animalière mais rien qui l’empêchait de reprendre des forces. Ses quatre longues plaies s’étaient enfin refermées, désormais, elle s’impatientait de partir. Mais elle devait d’abord trouver où aller… Et comment se protéger des Ténébreux.
- Pas de poussière, pas de magie, pas d’amis fées hormis Asha… Ahhhhh, je vois pas comment rejoindre les autres !!
La rousse se grattait la tête avec force, Kenai lui donna un petit coup de truffe.
« On est là nous. On va t’aider ne t’inquiète pas. »
« Maman nous disais toujours que l’espoir résidait dans l’entraide, l’amitié et la confiance » Approuva Koda qui se roulait dans l’herbe pour se rafraîchir.
- Je n’en doutes pas. Sans vous, je n’aurais jamais pu me relever de tout ça. Angus… Il me manque tant.
Le tonnerre accompagna la fin de sa phrase tandis que Koda lui léchouilla lentement le visage. Elle le caressa en se lovant contre sa truffe humide.
- Dire que Raiponce et moi on s’étaient promises de partir ensemble dans le monde des humains… On y est, oui, mais séparées et dans le chaos total… Quelle ironie. Quelle destin…
Elle s’allongea en fixant les éclairs violets. Même le ciel avait changé de couleur, plus rien n’était comme avant.
- Je me demande si ce Bruno savait tout ça. Maintenant que j’y repense il avait l’air au courant de l’attaque et de tout le reste. Hum, a-t-il survécu d’une manière ou d’une autre ? Et Mirabel ? Milo ? L’étrange Quasimodo… Que sont devenus les Sans-Talents ? Il y a aussi les fées Estivales qui étaient parties répandre l’Été ! Et nos chefs !! Et les ministres… Arg, cela me rend folle de ne pas savoir !
« D’après mes informateurs, répliqua un aigle au-dessus d’elle, énormément de Fées ont été vue répandre la magie noire sur le sol humain. Les Estivales doivent en faire partie, et peut-être les autres aussi. Et avant que tu me le demandes, non, je n’ai toujours pas trouvé tes trois compères.»
- Condamné à devenir des jouets pour les Noires. Grrrr, ça me rend malade ! Il faut qu’on les sortent de là !
« Faut-il encore savoir comment. Sans poussière et sans votre reine… C’est …. »
Kenai ne termina pas sa phrase. Il vit la rousse se lever avec force, les yeux grands ouverts.
- Vous avez entendus ? Dit-elle après un temps.
« Non ? »
Elle tendit à nouveau l’oreille. Se concentra au maximum en regardant de tout côté.
{ ILS arrivent ! Il faut que tu partes tout de suite ! }
- Là !! Cette voix éthérée !!
Les ours ne comprenaient pas, ni les autres animaux qui secouaient la tête. Mérida se tourna et se retourna.
- Bon sang, je perds la boule ou quoi ?! J’entends des voix !
{ Je t’en supplie, part !! Fui vers l’Est ! Ton ami n’est pas si loin ! }
Les yeux de la rouquine se perdirent sur la surface de l’eau ondulée par le vent tout près d’elle quand son regard accrocha quelque chose. Une onde bizarre, bleutée. Ou plutôt une sorte de flamme bleue. Puis une deuxième. La surprise l’immobilisa, elle se rappela avoir vu la même chose lors de la nuit sans lune. Elle s’avança vers une des flammes qui se mit à grandir. La voix devin alors plus fort.
{ MERIDA ! ÉCOUTE-MOI ! Si tu ne te dépêche pas, vous mourrez !}
La rousse se redressa aussitôt et décida de l’écouter, comme auparavant. Elle rassembla les morceaux de ce qu’elle avait entendu et comprit le message. D’une traite elle hurla à ses amis de fuir et se précipita vers la souche d’Asha. Elle entra en trombe, renversa un panier de fleur et hurla.
- On dégage de là ! Vite, les Ténébreux arrivent !
- Quoi ? Mais je….
Elle ne put finir se phrase que la rousse la tira par la main et fonça vers la forêt. Des ombres surgirent alors de nul part et sautèrent immédiatement sur elles. A pieds, leur lenteur était alarmante. Asha n’avait jamais connu le danger et se mit à paniquer en courant plus vite que jamais.
- Qu’est-ce que c’est que ça !!!
- Des monstres de poussières ! COURS !!!
Main dans la main, Mérida en avant, elles foncèrent sous les buissons tout en essayant d’échapper aux crocs et aux griffes des assaillants.
- TE VOILÀ. Pitch avait raison, tu sens toujours la poussière!
- !!!
Mérida dut bifurquer de justesse quand l’énorme patte de l’Ours Noirs aux cicatrices vint chercher son visage. Sa Némésis ! Elle hurla et s’enfuit toujours en gardant Asha avec elle qui ne savait pas du tout quoi faire hormis suivre, le cœur s’écrasant dans sa poitrine.
- Tu auras beau t’enfuir, je suis plus endurant et plus rapide que toi ! Rit l’Ours. Personne n’échappe à Mordu !!! Je vais me RE-GA-LER !
Des Fées transformées rejoignirent l’ennemi pour attaquer les deux Fées sans défenses. Mérida sera les dents en reconnaissant des amis à elle et à Harold. L’une d’elle, Giselle, souleva un pan de Terre pour les bloquer.
« Par ici ! »
La rousse n’hésita pas un instant et sauta sur le côté pour attraper une souris par les poils. La petite dérapa et passa entre deux branches, sauta plus loin et emporta les deux Fées avec elle. Mérida la vit donner tout ce qu’elle avait pour fuir les attaques de tous les côtés.
L’Animalière lui donna de l’énergie par sa maigre magie et lui indiqua le chemin. Elle venait de remarquer des traînées bleutées à sa gauche, faisant bifurquer sa monture pour les suivre. Elle demanda à Asha si elle voyait les traces bleues mais celle-ci secoua la tête en s’accrochant, effrayée, à son amie. Elle comprit alors que cela venait de son pouvoir unique. La voix de la forêt lui cachait un autre mystère ! Sans réfléchir d’avantage elle suivit la piste et changea de souris quand la sienne fut épuisée.
Derrière, les poursuivants continuaient leurs attaques en rafales dont l’esquive fut de plus en plus difficile.
« Saute sur moi ! »
- Asha, tiens moi bien ok !
Mérida se laissa tomber dans le vide, son amie Fée hurlant tout contre son dos, les larmes aux yeux. Elles chutèrent dans une pente abrupte qui les conduisit en bas d’une rivière où attendait Kenai et Koda. Elles s’écrasèrent sur le grand frère qui fonça malgré son poids lourd.
- Ne la laissez pas filer ! JE VOUS ORDONNE DE L’ATTRAPER !!!
L’Ours Noir, les fées transformées et les animaux de poussières accélérèrent le rythme en grognant. Kenai se prit une chute de pierre sur la tête, le faisant chanceler mais continuant sa route, à moitié sonné. Koda le protégea de lianes rampantes qu’il déchira dans sa gueule.
{ Fermez les yeux ! }
Mérida répéta l’ordre à voix haute où ses amis s’exécutèrent en même temps qu’elle. Un flash lumineux arriva qu’il traversèrent sans problème. Les anciennes Lumineuses se retrouvèrent démunies.
{ Les flammes à gauche ! }
Nouvel ordre répété, Mérida les guida ainsi dans une plaine qui finissait vers la fin de l’île. Des Hivernales et des Fées de l’Eau transformées les attendaient pour les empêcher de fuir, prêtes à les congeler ou les noyer. La trace bleue insistait pourtant sur ce chemin. Kenai et Koda, essoufflés, durent ralentir.
{ Accrochez-vous ! En l’air ! }
La rousse leva les yeux vers le ciel. Une nuée de buses, de corbeaux et d’aigles arrivaient en trombe pour semer le trouble parmi les Fées Noires. Les animaux de poussières furent dévorés sur place et déchiquetés. Des frissons montèrent dans le ventre de Mérida qui remerciait tout le monde par la pensée. Elle se leva alors et agrippa le premier oiseau en vol avec Asha en montant sur le dos d’une majestueuse buse brune.
Asha s’agrippa tant bien que mal aux plumes, tétanisée d’être sur un prédateur qui l’avait autrefois toujours chassé. Entournée elle vit les Fées et animaux noirs en déroute, plus bas. Cachées par la mêlée des ailes , Mérida et Asha se firent petites en se couchant sur le plumage.
Continuant d’indiquer la route, Mérida offrit à sa nouvelle monture un peu de magie et surtout beaucoup de caresse pour la remercier. Au loin, elle aperçut un endroit familier de la vallée où la conduisait la fumée bleue. Son cœur se stoppa. Elle sentit une présence à ses côtés. En tournant la tête, elle vit une étrange buse fantomatique bleue les suivre au même rythme. Une buse, oui…. Mais pas n’importe laquelle…
- Angus!!
Les larmes éclatèrent sur le visage de Mérida qui vit son ami, sous une forme vaporeuse éthérée lui sourire.
{ Je sais que tu entends ma voix pour la première fois. Mais c’est bien moi. Je suis heureux de pouvoir enfin communiquer avec ma meilleure amie. Grâce à l’évolution de ton pouvoir et de ta force mentale. Merci d’avoir ouvert ce passage entre nous. Entre les esprits défunts et les vivants. }
- Mais lors de la nuit sans lune…. Quand j’ai entendu la voix, tu étais encore vivant ! Répondit-elle, entournée par la vitesse et l’agitation au loin.
{ Je ne suis pas le seul à vouloir t’aider, rit Angus. Tous tes ancêtres Fées sont derrière toi. Tous ceux qui ont péri sous les coups des Fées Noires cris vengeances et délivrances pour notre Terre. }
Asha ne comprenait rien de ce qu’il se passait mais préférait laisser Mérida gérer – la croyant parler toute seule- tandis qu’elle observa son île bien aimée s’éloigner. Son cœur se serra. Elle venait de faire un grand pas vers l’avenir incertain qu’elle avait toujours refusé de faire. Pour se rassurer, elle se lova contre Mérida et pria pour ceux rester sur place. Dont Kenai et Koda.
Devant elle, son amie reprit.
- Je veux savoir… As-tu souffert ? Souffres-tu toujours ? Oh, Angus, pardonne ma faiblesse !! Si seulement j’avais pu te sauver !
Elle pleurait franchement. Angus continuait de sourire.
{ J’ai agonisé, avoua ce dernier. Mais maintenant, je suis en paix. Je ne souffre plus que mentalement, de te savoir en danger et de voir l’état du monde. Mais je suis bien où je suis, ne t’en fais pas. Et un jour, lorsque j’en aurai envie, je partirais pour une nouvelle aventure grâce à Mère-Nature. Ne t’en fais pour les morts, nous ne risquons plus rien. Ai plutôt pitié des vivants.}
Angus commençait à s’évaporer. Mérida tendit la main vers lui.
- Reste avec moi !!! Je t’en prie !!!
{ Tu es à cours de magie. Tu es épuisée. On se reverra. En attendant, prend soin de ma femelle et de nos petits. Je comptes sur toi, mon amie !}
- Promis !
Il disparut lentement, les traces bleues également. Mérida papillonna dangereusement mais s’accrocha encore un peu à la conscience. Asha tremblait derrière elle.
Tout à coup, elles descendirent en piqués. La buse, femelle d’Angus, retrouva le sol et les fit descendre dans un endroit sécurisé. Deux nobles animaux les accueillirent et se présentèrent comme les rois et reines de cette forêt, et amis proches de feu la reine.
C’était un magnifique lynx aux yeux cyans et un cerf massif aux longues cornes ancestrales ramifiées de part et d’autres de son visage. Ils en imposèrent tout de suite. L’une s’appelait Freya et l’autre Bambi. Ils leur assurèrent la sécurité en les emmenant dans une grotte secrète, passant sous une cascade magique créé autrefois par la Grande Fée Bleue.
Mérida lutta encore un peu avant de s’effondrer sur le pelage de Bambi. Celui-ci la fit glisser entre les pattes de sa biche, Féline, et la laissa reprendre des forces. Tous avaient entendu son appel du cœur et voulait tout faire pour la protéger.
Les animaux comme les défunts.
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Note de l'auteur :
-> Aux niveaux des personnages, tout ce qui touche aux humains avec Jamie font partis des cinq légendes, un caméo pour Jack. Et en ce qui concerne la mention de Rustick et Eret ils font partit des films dragons dont est issu Harold. Même genre de petites références que je glisse toujours ça et là.
-> Je rappelle que les paroles entre {} sont des paroles pour les êtres éthérées et donc ici on comprends maintenant les Défunts. Quand aux paroles en italiques entre "" ce sont toujours ceux par la pensée et notamment les animaux qui communiquent avec Mérida de cette manière :)