Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
- Voici donc la fameuse vallée. Hummm, quel régal. Voilà si longtemps que je rêvais de cet instant.
Dans le ciel sans lune, une Grande Fée Noire longiligne aux yeux jaunes perçants admirait le spectacle d’en haut. Il ricanait, accompagné d’autres fées noires bien que certaines étaient déjà parties s’amuser dans leur coin. Tout autour, la barrière protectrice infrangible se brisait en morceaux jusqu’à disparaître en poussière vers le sol. Le tableau qu’admirait les ténébreux faisait penser à une fourmilière dans laquelle on aurait donné un grand coup de pied. Les petites fourmis s’agitaient dans tous les sens, perdues et en alertes, se battant vainement contre leur funeste destin. Tandis que le poison se rependait en elles et dans leur nid, sans savoir que leur fin était inéluctable.
- Ce soir est notre grand soir. Après des années à nous battre. Des siècles à essayer de percer leur barrière, nous voici réunis pour le festin de roi. La victoire est ENFIN nôtre ! Réjouissez-vous, vous qui vivez au-dessus des autres. Qui connaissez le vrai sens de la vie, du pouvoir ! C’est votre heure !! Allez leur montrer, à ses pathétiques petits insectes dégoulinants de naïvetés, ce qu’est la loi du plus fort ! AMUSEZ-VOUS ! C’est l’heure de notre tant attendu Sabbat !!
A ses mots, les Ténébreux se mirent à crier leur joie chargeant droit vers leur macabre banquet. N’en restaient plus que quelques-uns, entourant ce qui semblait être leur leader qui reprit la parole.
- Vous savez ce qu’ils vous restent à faire, n’est-ce pas ?
Ils opinèrent, les yeux brillants de joie.
- Ils sont quatre. Quatre Fées-Prodiges pour chaque saison. Ramenez-les moi.
- En un seul morceau ? Se délecta une fée semblable au leader hormis ses cheveux clairs hirsutes.
- * Ricanement * Tu peux les estropier si l’envie t’en prends mon cher jumeau. Laisse aller tes instincts.
- Et si on les tues ? Questionna une fée massive affublée d’un nez proéminent, de long cheveux noirs lisses, de tatouages effrayants et d’une barbe fournie, qui bavait d’excitation. Des cicatrices couraient tous le long de son corps.
- Ce serait dommage mais cela conviendrait aussi. Le tout est de ramener leur corps remplit de magie pour notre Père. Cela dit, j’aimerai les torturer un peu. Essayez donc de réfréner vos pulsions.
D’un commun accord les Ténébreux s’en allèrent calmement vers leur destination, savourant l’instant. Ne resta plus que la Grande Fée Noire ainsi que Gothel et Frollo à ses côtés.
- Tu m’as promis que j’aurais une partie de son pouvoir, répliqua la Ténébreuse avec avidité. L’Enfant du Soleil est à moi !
- Fais-toi plaisir. Elle ne devrait plus être un problème puisque tu l’as eu la dernière fois.
- A moi la beauté éternelle !!
- J’ai également une revanche et un Lien à saisir, Assura Frollo. Elle sera enfin mienne.
Les deux fées noires partagèrent un regard de connivence tout en commençant leur descente.
Leur chef se mit à rire, entre joie et folie, aspirant les émotions négatives de cette soirée sans lune en un orgasme de plaisir.
C’était la plus belle nuit de toute son existence !
***
Le chaos ambiant se rependit aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Arbre-Monde. Les fées de la vallée, changées en noires, avait pris d’assaut les entrailles du végétal sacré d’où Alma le défendait corps et âme de sa puissante magie, presque égale à la reine. Elle se vit malgré tout submergée par le nombre et la retenue dont elle faisait preuve pour ne pas les blesser gravement… Elles restaient toutes les enfants de la vallée ! Les enfants de son arbre chéri… Comment leur faire le moindre mal tout en les stoppant ? Un supplice pour Alma qui mettait un point d’honneur à protéger son arbre et ses fées. Sa famille pourtant si parfaite se déchirait!
Ses efforts semblaient dérisoires face à la masse de fées transformées qui s’étaient réfugiées ici plus tôt. Et Bruno était partit… Il avait pris Mirabel par le bras puis avait fui vers les racines. Alma leur avait confié la bougie, l’âme matérialisée de l’Arbre-Monde et faisait rempart depuis.
Le végétal lui-même créait des barrières en changeant sa disposition intérieur pour protéger ses racines, où son cœur vital se trouvait. Il avait enfermé les fées Sans-Talent au plus profond de la terre, en son sein.
Quasimodo pleurait, les mains sur son visage meurtri. Mirabel était recroquevillée, la bougie fermement serrée contre elle qui vacillait de plus en plus. Bruno gardait l’entrée… Et Milo s’était enfermé dans la bibliothèque.
La nécrose des racines commençaient à se propager, rongeant la vie de l’esprit. Quasimodo le toucha en psalmodiant des mots inaudibles, totalement effondré sur lui. Son corps était parcouru d’étrange symbole sombre tout comme Mirabel.
Milo aussi, caché sous son bureau à se lamenter, regardait ses mains dans tous les sens. Quand soudain, un bruit d’explosion se fit entendre. Il prit son livre de note qu’il rangea dans son sac de voyage, tout contre lui, et posa une main sur sa bouche pour faire le moins de bruit possible. Il n’avait absolument aucun moyen de se défendre !
Des fées étaient entrées. Noires ou transformées ? Il n’en savaient rien. Il n’y avait plus la moindre lumière jusqu’à ce qu’apparaisse subitement des orbes rougeâtres. Il crut d’abord à des flammes mais en basculant sur le côté il remarqua de la lumière. Puis un visage assombrie. Celui de Belle… Sa lumière n’avait plus rien avoir avec autrefois. Elle vacillait entre rouge et violet vifs. Elle était accompagnée d’une fée qu’il ne connaissait que trop bien : Kida, fée des eaux de l’Automne pour qui il avait craqué dès le premier instant. Elle semblait en transe… Il aurait tant voulut les aider mais ne savait quoi faire hormis rester cloîtrer et espérer qu’elles ne le trouvent pas…
Dans les racines, une fée transformée réussi à percer la paroi de l’Arbre avec une lame de vent destructrice, coupant en quatre dans le bois affaibli. Esmeralda, les yeux vides, s’avança en lévitant vers les Sans-Talent. Quasimodo écarquilla les yeux de surprise. Il savait qu’elle était dans l’Arbre puisqu’il avait prévu d’aller lui parler mais il ne doutait pas qu’elle avait été changé elle aussi… Cela lui déchira le cœur d’où il poussa un hurlement bestial, tel un lion désespéré.
- Pas toi, Esmeralda !! NOOOOON !
Elle tourna la tête vers son ami, impassible. Elle leva sa main pour l’attaquer mais Bruno invoqua son sable pour créer une barrière protectrice. Mirabel se recroquevilla d’avantage dans son coin, tremblant de la tête au pied, ses lunettes totalement embuées.
- Fuyez ! Hurla Bruno. Partez tous de l’Arbre, je m’occupe de…
Il ne put finir, un puissant vent le repoussa contre le mur tandis qu’il résistait avec son pouvoir.
- PARTEZ!
- Non… NON !!! NON !!! NON !!!
Quasimodo secouait la tête dans tous les sens avant de courir et de foncer sur Esmeralda dont la magie noire l’aidait à léviter. Il la fit chuter au sol tout en maintenant ses bras. Elle se débattit comme un diable, tandis que dans l’ombre, d’autres fées arrivaient…
**
Elle rouvrit les yeux en prenant de grandes goulées d’air saturé de poussière. Le chaos ambiant lui vrillait les tympans tandis qu’elle se mit à ramper vers un coin protégé. Toussant à s’en décrocher la mâchoire, Mérida reprit ses esprits et fixa la scène surréaliste devant elle. Pocahontas et Nakoma étaient en train de se prendre des coups de becs d’Angus tout en lui envoyant des pics de ronces sur ses ailes, qui se plantaient dans sa chair. Cela semblait le faire atrocement souffrir.
- Annnn… ANGUS !!!
Elle se releva, l’équilibre précaire, tout en courant vers son ami blessé qui continuait à protéger la rousse à coup de serres tranchantes. Un bruit explosif lui fit tourner la tête vers la Fontaine à poussière de fées. Elle écarquilla les yeux de stupeur, s’arrêtant brusquement en plein milieu du champ de bataille. Sa sœur de naissance… Cheveux sombres en l’air, attaquait la reine, Flora et Pimprenelle à grand coup de magie démentielle tout en chantant une comptine macabre.
- C’est… C’est quoi ce cauchemar !? Railla-t-elle de sa gorge en feu.
{ ATTENTION !! Derrière toi ! }
Mérida se retourna à temps grâce à cette voix étrange.
Une créature inconnue sautait sur elle tout griffe en avant. Elle esquiva d’un coup d’aile tout en vacillant. Elle chassa alors toutes ses pensées qui lui retournait la tête pour se concentrer sur le présent. Rejoignant Angus elle utilisa sa magie pour le contrôler. Aussitôt, la buse écouta ses ordres et s’envola derrière elle. Pocahontas et Nakoma gisaient au sol, gravement blessées.
« Ne leur fait pas aussi mal, je t’en prie ! En revanche, tu as carte blanche sur ses choses !! lui dit-elle par la pensée. »
Des créatures noires aux yeux rouges de toutes formes animal courraient dans sa direction les crocs et la bouche baveuse dégoulinante bien ouverte. La rousse s’empara d’une aiguille d’écorce pour se défendre tout en utilisant son pouvoir pour essayer de leur parler par magie, en vain. Ils étaient sourds à ses mots, comme vide de l’intérieur… Angus s’attaqua aux plus féroces, les griffant et claquant du bec avec ardeur. Les créatures disparaissaient en un tas de poils morts , poussant un cri strident qui vrillait les oreilles de Mérida et son oiseau.
La rousse attaquait à vue tout ce qui lui sautait dessus. Elle s’envola maladroitement pour se battre par les airs et prendre le dessus des créatures terrestres bien que d’autres, volantes, prenaient le relais. C’étaient des invocations de magie noire qui revenaient sans cesse à la charge.
Elle s’épuisa à les trancher ou les planter de son arme de fortune. Sa magie lui permit d’appeler du renfort où des merles, pigeons, rongeurs, insectes et pies vinrent à la rescousse. Le combat devint plus équitable jusqu’à ce qu’une voix se manifeste à nouveau, tout proche d’elle.
{ FUI ! Fui l’Ours !! }
Entournée, Mérida chercha partout l’origine de ces mots. Ce n’était pas Angus qu’elle entendait… ? Non, il ne semblait pas la regarder en cet instant et il ne pouvait pas parler de toute manière! Il picorait un monstre tout en recevant un coup de griffe par un espèce de tigre à leur taille.
Puis elle le vit. L’Ours en question… Il était minuscule comparé aux vrais ours mais faisait au moins la taille de la Grande Fée Bleue sur toute sa hauteur. Une perle de sueur roula dans sa nuque… L’avertissement était réel, elle le sentait !
Mérida décida malgré tout de se battre pour protéger la vallée. Avec son écharde et sa volonté de fer, elle fonça sur l’animal qui semblait… sourire ? Angus passa devant, sentant le danger et donna un grand coup de serre. Mais la créature esquiva, attrapa sa patte dans sa gueule puis lui dévora. La buse piailla de douleur sous les yeux affolées de Mérida qui sentit son cœur rater des battements. De rage, elle sauta sur l’Ours en hurlant et en plantant son arme sur le pelage de l’animal. Celui-ci fut si épais qu’elle rebondit et retomba plus loin.
La douleur dans son dos l’empêcha de se relever. Sans compter le poison qui continuait de parcourir ses veines… Pocahontas et Nakoma l’avaient salement amoché plus tôt. Sa respiration se fit plus dur, plus profonde quand elle se mit debout. L’Ours avait envoyé la buse plus loin, sa patte dans un angle alarmant qui pissait le sang.
- An… Angus !!!
Elle se mit à sangloter de rage tout en lui intimant l’ordre de partir ! Il refusa et tenta de se relever. Un sortilège de vent venu d’ailleurs rebondit sur lui et le fit retomber au sol, se débattant avec ses ailes toujours couvertes d’épines. Le cœur de Mérida se déchira mais elle ne put prendre plus de temps pour se reprendre, l’Ours l’avait rejoint en trois coup de patte. Elle réussit à lui échapper tout en reculant à tire d’ailes contre une branche.
L’Ours semblait fou. Il bavait et était couvert de cicatrices terrifiantes. Elle se voyait déjà dans son estomac, et personne ne put lui venir en aide… Elle appelait ses amis animaux de tout son cœur, et ceux-ci répondaient avant de se faire chasser par les autres monstres noires. Mais lui, l’Ours, était différent d’eux. Sa peau était dur, son apparence plus réaliste… Elle se demandait s’il n’était pas un être vivant à part entière ! Contrairement aux autres, il respirait et avait la chaleur d’un corps sur lui.
- Tu as peur, Prodige ? C’est donc tout ce que tu vaux ?
- Qui… *tousse*… êtes-vous ?
- Ton pire cauchemar. Je vais venir te grignoter, savourer ton goût si prononcé puis laisser les restes à Père. Le tout en te laissant en vie, pour que tu puisses admirer la lente agonie des tiens !
Mérida écarquilla les yeux comme des billes. Sincèrement terrorisée, comme jamais elle n’avait ressentie ça !
{ Va-t’en ! Cherche un endroit où te cacher et te protéger!! VITE }
Sage conseil ! Se dit-elle en son for intérieur tandis qu’une étrange aura bleutée tournoyait dans son champs de vision.
- Pourquoi faire ça !? Cria-t-elle tout en se préparant à la fuite. Que veulent les fées noires ? Tout détruire ?!!
- On veut tout. Le monde, le pouvoir, la force, la liberté. Tout ce que vous avez toujours gardé pour vous. On va se l’approprier et vivre selon NOS règles.
- C’est insensée !
- C’est la loi du plus fort !
Il grogna et passa à l’attaque. Mérida s’envola aussitôt le plus loin possible de lui, tout en rejoignant Angus…, qui ne pouvait plus voler. Elle le força à se relever tout en repoussant le monstre avec un bout de bois qui se brisa entre ses crocs. Au sol elle réussit à prendre une toute petite écharde pour le planter dans une des pattes. L’Ours hurla, frappant d’un coup sec sur Mérida. Elle voltigea plus loin, quasiment assommée. Ses griffes lui avait creusé quatre profonds sillons dans son corps, sa nuque et le bas du visage.
Elle tenta vainement de se relever. Le sang couvrait sa tunique et ses lèvres. Soudain, une griffe l’attrapa, elle s’envola et reconnu l’aura d’Angus. Elle le fixa. Lui aussi. Puis il la balança de toutes ses forces en dehors de l’Arbre-Monde, dans les fourrées. La dernière image que vit Mérida c’est l’oiseau sombrant à son tour dans le vide…
Elle hurla son nom mais sentit ses forces la quitter.
Son ennemi ne semblait pas en avoir fini avec elle car il sauta du végétal pour la pourchasser dans les bois. Aux portes de la douleur la plus virulente, Mérida fit marcher ses ailes et rasa le sol pour s’enfuir…
La chasse continuait.
**
La Fée Hivernale transformée se figea.
Elle fixa le sapin où Jack était censé être mais il avait disparu. Elle chercha de tous les côtés. Ses yeux vides repérèrent sa cible, accompagnée d’une fée vêtue de bleue et d’un flot rose. Verna venait de lui sauver la vie. Jack haletait, de surprise et de peur. En renfort, Blanche était à leurs côtés, envoyant des gerbes de glace sur Elsa qui dut reculer.
- Qu’est-ce qu’y arrive à Elsa ?! Pourquoi elle…
- Je n’en sais pas plus que toi, coupa Verna sur la défensive, baguette magique en main. Mais cela est arrivée à toutes nos fées. Sauf toi et Blanche. Nous sommes les dernières Hivernales encore conscientes !
- QUOI ?!
Elsa reprit le combat, Verna entra dans la danse pour l’arrêter, chose qu’elle maîtrisa plus facilement que lui !
- Jack, regarde ! Ce n’est pas que nous !
Blanche désigna l’Arbre-Monde où des lumières de toutes les couleurs assuraient de combats intenses de même qu’une fumée noirâtre s’élevait dans le ciel, signe d’un feu ardent. La vallée était en danger ! Sans dessus-dessous !
L’Hivernal resta bouche bée, incapable d’assimilé la vérité. Alors que plus tôt, il parlait calmement entouré des siens, posé contre un buisson à respirer l’air nocturne qu’il aimait tant…
- Allez vous cacher ! Ordonna Verna d’un ton ferme qui lui allait si mal. Je vais voir s’il y en a d’autres qui ont échappé à ce…. Maléfice !
Elsa était à terre, prise dans une glace compacte dont ses mains étaient bloquées dans le sol. Elle s’agitait en vain contre cet iceberg incassable. Jack la fixa avec peine.
- Comment on peut l’aider ? N’y a-t-il pas moyen de soigner ça ?
- On ne sait même pas ce que c’est ! Répondit Blanche en lui agrippant le bras. Ecoutons notre Cheffe et cherchons un abri le temps que notre reine puisse nous sauver !
- Je préfère aller voir ce qu’il en est !
D’un coup d’aile il fonça vers le Printemps. Verna l’en empêcha d’un coup de baguette en gelant ses ailes. Il tomba au sol comme une masse, elle le délivra dans un même temps.
- Non. Tu pars te cacher ! Tu ne peux pas traverser les saisons chaudes de toutes manières !
- Si je le peux, je le fais toutes les nuits !
- Comment ?!
- Il est malin.
Les trois têtes se tournèrent vers une ombre, dans les fourrées gelées. Un clignement d’œil seulement suffit à ce qu’une flèche noire explose sur Verna qui s’effondra en hurlant.
- Marraine la bonne fée !!!
Blanche la rejoignit pour la protéger. Jack resta pantois, plus en arrière. Il vit de la cendre tout autour de Verna et des créatures émerger sur la neige, toutes faites de cendres aux yeux jaunes.
Ils attaquèrent sans sommation.
Blanche et Jack se mirent en position de défense, gelant les créatures ou les faisant exploser avec des mines de glaces. La voix ricanait autour d’eux. Il avait changé de position, introuvable dans cette nuit sans lune ! Jack tenta bien de faire un peu de lumière lunaire mais cela ne suffit pas à apercevoir l’ennemi.
Puis, une attaque arriva par derrière. Blanche se fit repousser plus loin, enlisée sous la neige gelée. Jack pivota sur lui-même, voyant Elsa libérée prête à attaquer de nouveau. Qui l’avait aider ? Celui qui leur tournait autour, sans aucun doute.
- Vous savez, bientôt, il va faire très chaud ici. C’est l’été après tout. Maintenant que les royaumes ont disparu et que votre Arbre se meurt… Que la poussière d’or disparaît… Votre sort est scellé. Vous allez mourir de chaud. À moins que… je vous aide un peu.
Jack se tourna et se retourna à plusieurs reprise. Il était seul au prise avec l’ennemi ainsi qu’une Elsa transformée prête à frapper de nouveau. La respiration courte, il entrevit une très longue silhouette, aussi grande et poussiéreuse que leur reine. La Grande Fée Noire émergea à sa vue, une main ouverte devant son visage.
- Je peux te prêter une part de ma magie. Ainsi, tu survivras à l’été caniculaire. Si tu acceptes de me rejoindre, je te l’offre de bon cœur. Tu pourras ainsi aller partout où bon te semble. Même dans le vrai monde en cette saison. Tu seras libre de ta condition.
- Hors de question ! Je ne veux pas devenir comme Elsa !
- Oh, je te laisserai ta conscience, SI tu es sage, je te le promet.
Jack se recula. La présence du nouveau venu le fit trembler de peur. Il le détailla, avec ses cheveux noirs tirés en arrière, son visage gris allongé au nez arlequin, aux dents acérées et aux yeux d’un jaune chromé. Et tous le bas de son corps fait de poussière… Il comprit que c’était le pendant de la reine, le même genre de fée et donc… la même puissance aussi !
- C’est vous… C’est vous qui avez provoqué tout ça !!
Il le pointa du doigt, à bonne distance. Son vis-à-vis en rit.
- Bien sûr que c’est moi. Moi et mes semblables. Sais-tu que j’attends cette nuit depuis aussi longtemps que la vie à prit racine sur Terre ? Que je suis aussi extatique qu’une fée en période de transition?! J’ai tout fait pour en arriver là. Pour traverser cette fichue barrière et envahir cette stupide vallée. Enfin j’y suis. ENFIN.
- On ne vous laissera pas faire !! On va se battre !
Il montra sa magie qui impressionna un peu son ennemi avant de le faire mourir de rire.
- Oui, oui tu as de joli pouvoir, Prodige. Mais qu’en est-il des autres ? J’ai déjà mis tous mes pions sur la table. Personne ne survivras, pas même ta reine. C’est terminé. Tu n’as plus qu’un choix à faire, me rejoindre pour survivre. Je n’ai pas besoin de te tuer pour que Père soit satisfait. Juste prendre un peu de ta magie.
- Père ? Je ne comprends rien ! C’est vous le recommandant, non ?!
- Oui, bien sûr, vous ne savez rien de nous. Mais nous, nous savons tout. Mais il est vrai que je suis impoli, je devrai me présenter en bonne et due forme.
Il fit une sorte de révérence amusée avant de s’avancer lentement vers Jack qui reculait au même rythme.
- Je suis le Roi des Fées Noires, Pitch de mon nom, même si certain m’appelle le croque-mitaine, le démon de sept heure, Le Babao, Boogeyman, et j’en passe. Je ne comptes plus le nombre de surnom qu’on m’a donné au cours de mon existence.
Il semblait heureux de s’en vanter. Puis il reporta son attention sur sa proie affolée qui s’approchait de la frontière Printanière.
- Tu es puissant, je reconnais ton don magique, un joli cadeau de naissance. Mais tu ne survivras pas au soleil d’été. Si tu ne veux pas mourir tu devras me choisir, Prodige.
- Je m’appelle Jack ! S’exclama-t-il sans se démonter malgré ses jambes qui grelottaient. Et je suis ici pour aider la vallée ! Jamais je ne rejoindrais les fées noires !
- Tu n’as pas peur de la solitude ? Je crois lire en toi que c’est ta plus grande peur. Tu vas te retrouver tout seul. Elsa n’est plus là, les autres non plus. Ni même ta chère camarade du Printemps.
- RAIPONCE ?! Que lui avez-vous fait ?!
- La même chose qu’aux autres. Je lui ai offert une partie de moi, pour en faire ma marionnette. A chaque saison, je me tenais prêt. Je concentrais mon pouvoir dans mes flèches et je tirais sur mes cibles. Mes subordonnés avait aussi des flèches en réserve que je leur offrais pour l’occasion. Elles se logent alors lentement dans l’âme des fées, prennent racines, grandissent en mangeant leur pouvoir puis… le parasite de cendre attendit son heure bien au chaud.
Jack écarquilla les yeux, au porte de la frontière. Il se souvint de la tâche noire dans le cou d’Elsa. Cela tilta dans son esprit.
- C’est pour ça qu’elle était malade ! La magie noire dévorait son corps et son âme ! Elle souffrait non pas à cause de sa maladie mais à cause de votre « parasite » !
- Oui, il semble que cela a occasionné quelques petits effets secondaires, sourit un Pitch amusé. Les fées tombaient malades et certaines semblaient même rejeter le parasite en mourant. Mais j’ai réussi à affiner ma technique au fils du temps. Voilà plus d’un an que moi et mes consœurs veillons à vous contaminer. Par de simples accidents.
Il rit, fier de lui. Jack tombait des nues. Toute la vallée avait été contaminé… Toutes celles qui avait mis les pieds dans l’Autre-Monde ! Un nouveau tilt…
- C’est pour ça que je ne suis pas atteint alors que Raiponce l’est… Pour ça que toutes les fées le sont sauf sûrement… Les Bricoleurs !
- Intelligent notre petit Jack. Mais ils ne représentent aucune menace pour nous. Ils sont trop faibles. Tout comme les Sans-Talent. Tous les autres sont contaminés. Hormis la reine et les chefs que je n’ai jamais pu atteindre.
- Vous n’avez pas ceux de l’Été ! Et ils viendront nous aider !!
- Oh, je les ai eu aussi. En ce moment, ils commencent à réformer le vrai monde, mais, à notre manière.
Les forces de Jack le quittait petit à petit. La chaleur le rendait d’autant plus faible car la glace et la neige fondait autour de lui, le royaume disparaissait…
- Mes amis… Ensemble, nous y arriveront !
- Tes amis ? Lesquels ? Ceux contaminés ou ceux sans force… ? Ou peut-être… ceux qui t’ont trahit ?
- Trahit ?!
- A ton avis, petit Jackounet, comment avons-nous pût réussir à détruire la barrière ? Et comment avons-nous put activer le sortilège des « parasites » de l’extérieur ? Impossible avec ce dôme de magie pur. Il fallait forcément de l’aide. De l’aide de l’intérieur.
- JE NE TE CROIS PAS ! Personne dans la vallée n’a intérêt à vous aider !
- Il faut croire que si.
Pitch avança plus près tout en dansant sur place joyeusement.
- La barrière est tombée car quelqu’un à utiliser le pouvoir de destruction dans le cœur de l’Arbre. Ce qui a aussi réveillé les « parasites », comme prévu. Il y a des taupes chez vous. Des amis qui vous ont lâchement abandonné pour leur propre intérêt !
Jack tomba à genou. Pitch l’avait bien cuisiné. Il était prêt à recevoir son pouvoir. Il prépara son arc et le visa en plein cœur. Les yeux grands ouverts, Jack sentit un poids tomber dans ses bras. Blanche venait de sauter devant lui pour lui éviter le pire, la flèche se planta en elle, douloureusement. Quelques éclats entrèrent en Jack au même moment.
- BLANCHE!!!
- Garde espoir !! GARDE TOUJOURS ESPOIR ! Comme notre…reine…le dit... toujou….
Elle hurla de douleur, ses yeux se vidant de l’intérieur. Pitch sembla un peu contrarié et prépara une autre flèche. Cela lui prit du temps et de l’énergie. Jack en profita pour serrer sa mentor contre lui, la couvrant de perle glacée.
- Je vais essayer !
Puis il s’envola vers l’Été, se couvrant de sa cape bleutée qu’il ne quittait pas. Pitch le regarda partir avec amusement.
- Tu n’irais pas loin, Jack ! Tu vas fondre avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Et à ce moment-là, tu me supplieras de t’aider !
Pitch le poursuivit en ricanant. Jack sentit le poids de la chaleur le plomber tandis qu’il filait vers l’Arbre-Monde. Au fond, il se dit qu’il n’y arriverait probablement jamais… Mais… Il sentait Raiponce souffrir. Il savait où elle était et l’entendait hurler de l’intérieur. C’était sa seul motivation, il devait essayer de l’aider !
**
Un combat titanesque se déroula entre la reine, Flora, Pimprenelle et Raiponce ainsi que d’autres fées noires ou transformées. Ils entouraient l’Arbre-Monde et la cascade de Poussière de Fées dont le rempart des défenseuses ne lâchaient rien. Les Bricoleurs leur offrit des potions de soins ainsi que des armes pour les aider sans oublier les sacs de Poussières de Fées. Ils lançaient des projectiles, bloquaient des attaques avec des boucliers et faisaient tout pour aider leurs supérieures et amies.
Les cheveux de jais de Raiponce détruisirent tout leur passage, ne laissant qu’un sillon de mort et de néant derrière elle. La Grande Fée Bleue eut beau l’appeler, Raiponce resta aussi stoïque qu’une statue. Son pouvoir destructeur perça ses barrières les unes après les autres et la moindre tentative d’immobilisation se faisait décomposer par sa force mystique.
La reine fit tout son possible pour protéger les siens ! Elle réussit, par un habile mouvement de magie, à enfermer la blonde dans une puissante bulle de magie pure. Les cheveux ne réussissaient pas à la percer, pour le moment tout du moins. Elle put ainsi recharger ses batteries et prévoir un sortilège de soin de grande ampleur pour tenter de ramener la Prodige à elle.
Elle fut stoppé dans son élan par un bruit de craquement qui résonna dans toute la vallée. Un insupportable râle de douleur émergea dans sa tête où elle s’effondra sur ses genoux. La tête dans les mains elle sentit plus qu’elle ne vit l’Arbre s’incliner.
Raiponce se délivra à cause de son inattention. La reine se retourna malgré tout vers son plus puissant trésor. L’Arbre-Monde, en feu depuis plusieurs minutes à cause de créatures le brulant, se mit à craquer et chouiner avant d’entamer une lourde descente vers la terre.
Le temps sembla suspendue. Flora et Pimprenelle mirent la main à leur bouche, en larmes. Toutes les fées présentes s’envolèrent pour éviter de tomber, la reine aussi, droite comme qu’un i. Tétanisée par la vision d’horreur.
L’arbre chuta, longuement, lourdement, profondément… Un énorme séisme suivit l’impact où toutes les fées à terres chutèrent.
Dans ses racines mortes, Mirabel vit la flamme s’éteindre dans ses bras. Elle fondit en larme.
L’Arbre était mort.
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Précisions:
- Les paroles marquées en gras ici montre que la chose qui parle à Mérida n'a pas une voix normale. Elle est semi-humaine, semi-animale , très profonde en timbre :). De même pour Raiponce qui chante avec une voix lourde, lente et sombre.
- Quand aux paroles en italiques entre ses symboles {} elles ont aussi une signification différente qui sera révélée plus tard. Vous pouvez l'imaginer comme éthérée, lointaine et à échos.