Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
[ Arbre-Monde]
- J’ai cherché avec Milo, dans toutes les cartes d’astronomies, je n’ai rien trouvé au sujet de cette étoile. Elle n’appartient à aucune constellation connue !
- J’avais raison ! On peut donc lui trouver un nom ? S’enjailla Raiponce.
Harold opina tout en pointant la nébuleuse du doigt.
- C’est notre découverte ! Baptisons-la ensemble.
- Pourquoi pas « Big four », dans ce cas ? Suggéra Mérida.
Au loin des d’explosions eurent lieu sous une multitude de palettes de couleurs vives, illuminant le ciel nocturne.
- C’est notre surnom à nous, ça serait un peu bizarre, commenta Jack. Pourquoi pas un nom plus féérique ?
- Harold a commencé à apprendre la langue ancestrale, répondit la Lumineuse. Ça donne quoi « Big four » en féérique ?
- Heu… Stora Fyra, je crois…
- Joli ! Approuva la rousse.
- Ca me fais bizarre d’appeler une étoile comme ça, pourquoi pas « Etoile unique » ? Tenta Raiponce.
- Ou « étoile sacrée » ?
- Oh, je sais ! « Etoile du destin » ! Se souleva Jack. Ça nous irait bien !
- Oh oui, j’adore !
- J’approuve, sourit la rousse. Harold, à toi de traduire !
- Oula, c’est pas facile.
Le Bricoleur sortit des livres de son sac et se mit à cogiter. Allongés ensemble dans un bosquet, entre la frontière Printemps et Hiver, ils regardaient les feux d’artifices envoyés par des enflammées pour la fête estivale. Les fées de l’Été étaient parties à l’aube ce jour même, la transition de saison étant terminée.
- Earendel. C’est la meilleure traduction que j’ai trouvé. Etoile légendaire du matin, étoile du destin.
- MAGNIFIQUE ! Cria Mérida pour couvrir les explosions colorés.
- C’est approuvé ! Sourirent Jack et Raiponce le pouce en l’air.
Les uns contre les autres, ils admirèrent les festivités et leur étoile tandis que la musique, plus bas, résonnait au son des instruments et des chanteurs. Les fées artistiques… Raiponce commençait à songer à en devenir une avec le dessin. Elle avait demandé à Harold de lui créer un carnet où elle y dessinait avec de la craie noire. Jack la regardait actuellement en train de dessiner Earendel.
Soudain, un cri se fit entendre. Mérida se leva d’un bond, en position d’attaque. Harold la suivit tout en regardant une ombre suspendue entres les branchages. La rousse eut un sourire victorieux.
- AH AH ! Mon piège a enfin fini par porter ses fruits !
- Un piège ? S’étonna le Bricoleur. Celui que tu m’as demandé de construire ?!
- YEP ! J’en ai mis plusieurs autour de notre bosquet pour attraper notre voyeur !
Elle savoura sa victoire, les mains sur les hanches. Jack et Raiponce se fixèrent.
- Tu ne nous en avait pas parlé ! Répliqua l’argenté.
- Je préférai garder la surprise. On ne sait jamais qui écoute derrière nous.
- Pas faux, approuva Raiponce. Allons voir !
Le Big four s’envola d’un même ensemble vers le pendu. Une corde était enroulée autour d’une fée et de ses ailes, tête en bas, qui se cachait dans un long vêtement de feuille à capuche. Elle essayait de se défaire et se secouait dans tous les sens.
- Tu es prise au piège, pas la peine de tenter quoique ce soit ! Maintenant, tu vas me montrer ton visage, malotrue !
Mérida mima le geste à la parole en soulevant la capuche. Une fée masculine apparut. Inconnu au bataillon…
- Qui es-tu ?! Que nous veux-tu ?! PARLE !!
- Là tu l’effraies plus qu’autre chose, commenta Harold en soupirant.
L’anonyme avait des yeux comme des billes, sincèrement terrifié.
- Je vais le plaindre tiens !
- Détachons-le de là, ordonna Raiponce.
- D’accord mais on le ligote quand même, sait-on jamais.
- Je suis d’accord, répliqua Jack en coupant la corde avec sa glace.
La fée chuta sur la branche en poussant un cri, avant d’être enroulé par Harold qui termina par un nœud complexe. Les quatre paires d’yeux le fixèrent intensément. Fée aux cheveux noirs hirsutes et bouclés… Yeux verts, tenue débraillée, mal rasé, maigre…
- Tu n’as pas l’air bien en forme, commenta Raiponce. Pourquoi nous suis-tu ?
Elle s’était accroupie, parlant calmement. Son vis-à-vis hésita, les regardant l’un après l’autre pour revenir sur Raiponce.
- Je suis désolé… Murmura-t-il tout bas.
- Hein ?
Mérida s’avança car elle n’avait pas entendue, il réitéra son excuse. Elle se pencha à son tour, suivit des garçons.
- Ça ne nous dit pas le pourquoi du comment. Allez, on ne vas pas te manger ! Incita Jack.
- Je… Je voulais juste voir les quatre nouveaux… C’tout.
Il baissait les yeux comme un enfant coupable. Sa voix était rauque, comme peu utilisé. Mérida soupira en le détachant à la surprise des autres. Elle en profita pour lui tendre un morceau de gâteau.
- Mange, tu as l’air d’en avoir besoin. Mais ne crois pas que je vais te laisser filer sans explication.
- Je me sentais épié, même en hiver, tu me regardais depuis la frontière ? Demanda Jack.
La fée opina sans toucher au gâteau.
- Tu fais partie de la vallée ? Questionna Harold.
- La reine sait que tu es là ? Demanda Raiponce à la suite.
Il opina de nouveau puis croqua un morceau avant de relever son visage émacié.
- Les quatre Fées-Prodiges. Je n’ai pas pu m’empêcher de venir les voir de mes propres yeux. De voir leur magie, leur compétence, leur caractère, leur don… Je voulais savoir vers où on allait… *soupir* Hormis quelques détails, je ne vois pas en quoi vous êtes si extraordinaire… Je m’attendais à mieux. Quoique, la lumière divine me donne de l’espoir.
- Je rêve où il nous insulte ? Grogna Merida dans ses dents.
- Je crois bien… Répondit Harold, amusé.
- Oh moi j’ai eu un compliment, pouffa Raiponce.
Ils se fixèrent avec amusement avant que la blonde ne reprenne.
- Ne me dit pas que c’est toi qui nous trahi… ? Qui a vendu des informations aux fées noires sur nous ?!
- NON ! Jamais !!
L’inconnu se leva, toujours enroulé dans sa corde. Il trébucha et retomba sur ses fesses. Un nouveau soupir émergea tandis qu’il fixait le ciel avec des yeux remplit d’une profonde mélancolie.
- Je m’appelle Bruno. Je suis une ancienne fée de la vallée mais je reste cloîtré dans un lieu que je garde secret. La reine me connait. Je ne sors jamais, mais là, j’avais vraiment besoin de vous observer. Je suis désolé, je ne voulais pas vous inquiéter. Je… Je n’aime pas le contact social.
- Ça me rappel un peu Tarzan, commenta Harold. Mais tu aurais au moins pu te montrer, qu’on sache que tu n’étais pas une menace.
- …
Bruno les fixa avec force.
- Que ferez-vous, si, demain, la vallée tombait et le monde sombrait sous le joug des fées noires ?
- Quelle question… On se battrait ! Assura Jack avec panache.
- On protègerait nos amis ! Enchaina Harold.
- Et notre monde ! Approuvèrent les filles.
- Pourquoi cette question ? Demanda l’Hivernal.
- Vous pourriez tuer les fées noires sans une once d’hésitation ? Nous défendre alors que vous n’avez même pas pu échapper à quelques-unes d’entre elles ? Ni même rencontrer des fées noires pour vous trois ! Avez-vous imaginé le poids qui pèse sur vos épaules avec ce « destin » ?! Moi je sais ! Moi je vois ! Vous n’êtes pas de taille ! Personne ne l’est, pas même la reine. Les Fées-Prodiges… Une mascarade. Votre venue n’est qu’un funeste présage… Vous n’allez engendrer que mort et destruction. La lune vermeille nous as mise en garde ! Mère-Nature n’a plus la force de lutter.
- Hé, on se calme ! C’est quoi ce défaitiste soudain ?! S’emporta la rousse, un peu effrayée par le discours.
- Un funeste présage ? Nous ? Commenta Raiponce.
- Votre naissance est une erreur !
La fée asociale se mura ensuite dans le silence et n’ouvra plus la bouche malgré les questions qui fusèrent du Big Four. Ils allèrent chercher la reine en renfort qui raccompagna le devin dans son antre. Quand la Grande Fée Bleue revint vers eux, elle avait la mine affligée et étrangement déprimée.
- Je m’excuse pour le comportement de Bruno. Il a été isolé trop longtemps et traumatisé par certaines choses… Je suis malgré tout soulagée de savoir que c’était lui qui vous suivait. Voilà un poids en moins dans cette histoire.
Harold relata ce que Bruno leur avait dit. Les quatre amis étaient sincèrement déboussolés par ses mots…
- Ne faites pas attention à ses paroles blessantes. Il est très déprimé et peu confiant sur l’avenir des fées. Les fées noires sont une menace qui le terrifie. Comme nous tous. Mais, n’écoutez pas ce qu’il dit. Vous êtes réellement une bénédiction pour la vallée.
- Et si… Si c’était le contraire ? Questionna Harold mal à l’aise.
- Si c’était le cas, les fées noires ne vous pourchasserais pas. Vous représentez un danger pour elles.
- Il a dit qu’il savait pour notre destin?! Que voulait-il dire ? Demanda la blonde.
- Que notre monde est en danger, comme tu l’as vu dans l’Autre-Monde, Raiponce. Seul votre pouvoir pourra nous sauver de ce mauvais pas. C’est notre vision des choses.
- Mais on n’a rien de plus que les autres ! S’insurgea Merida. Hormis Raiponce on…
- Vous avez tous le pouvoir nécessaire, coupa la reine. Pas seulement en magie mais aussi dans vos cœurs et vos âmes. Il est des choses qu’on ne peut pas voir à l’œil nu. Mais moi je le sens et j’y crois. Ensemble, vous serez le rocher sur lequel nous pourrons nous appuyer en cas de danger. Croyez-moi.
Un peu chamboulé, le Big four opina, calmant leur cœur emplit d’incertitude.
- Il se fait tard… Vous feriez bien d’aller dormir. Jack, j’aimerai que tu rentres tout de suite dans ton royaume.
Oubliant complétement qu’il était démasqué, l’Hivernal se mit à rougir.
- Je…
Elle leva sa main, un sourire doux sur le visage.
- Inutile de te défendre. Je te laisse choisir tes propres actes et je vois bien que tu peux survivre la nuit en bordure de ce royaume. Si cela te permet de ne plus être seul, je ne ferai rien pour t’arrêter. Mais si je vois que ta santé est en danger, je t’interdirai de continuer.
- Merci, ma reine.
Elle sourit tout en s’avançant vers lui. Elle caressa son doux visage de glace.
- Tu es puissant, la preuve en est. Aucune fée Hivernale n’a réussi cet exploit. Si j’excepte Verna bien entendu.
Elle se tourna vers les trois autres.
- Et vous aussi vous arriverez à faire de grandes choses, comme chaque fée de cette vallée, vous êtes unique. Tout comme la Lumière divine, vous avez tous un grand potentiel. Cela viendra avec le temps et l’expérience. Honnêtement, mes doutes ont disparus. Quand je vous regarde, je ne vois que l’espoir et la lumière.
Elle alla caresser chaque visage, chaque fée appréciant l’attention. Ils se sourirent et enlacèrent la reine qui leur caressa les cheveux avec maternalisme.
Au-dessus d’eux, l’Étoile Polaire et Earendel se mirent à briller encore plus fort.
***
- Toujours endormie ? Questionna Esmeralda.
- Toujours…
Raiponce soupira en rattachant ses cheveux en une longue queue de cheval. Elle avait prit l’habitude de les nouer ainsi pour faciliter ses entrainements et l’utilisation de ses mèches.
Aurore dormait somme toute paisiblement, entourée de ses deux amies et de Quasimodo à la mine basse.
- Ce serait une malédiction, selon la reine. Un enchantement complexe qu’on arrive pas à briser.
- Si même ta magie du soleil ne peut rien… Commenta la Voltigeuse.
- Elle n’est pas omnipotente.
- Je sais.
La Lumineuse ne releva pas. Elle avait tout tenté pour sauver son aile, mais cela était tout bonnement impossible… Esmeralda n’en dit plus, caressant la joue d’Aurore avec peine.
- J’aimerai tant revoir ses beaux yeux améthystes. Et entendre le rire d’Ariel…
Et te voir voler, songea Raiponce en fixant Esmeralda.
- Peut-être qu’un jour on trouvera un moyen de les ramener. Et puis, elles ont de supers amies à leurs côtés, elles ne sont pas seules, sourit Quasimodo.
- Oui… Nous serons toujours là.
Raiponce serra fortement la main d’Aurore avant d’enlacer Quasimodo. Leur rapprochement fit chaud au cœur de la Voltigeuse. Elle s’éclipsa en les laissant ensemble, ne pouvant plus retenir sa douleur. Enfermée dans une salle de l’Arbre-Monde, elle se recroquevilla et se mit à pleurer tout son soûle. Quasimodo l’avait vu partir… Il l’avait suivie… Et, de l’autre côté de la porte, il posa sa tête contre le bois… Accompagnant son amie avec ses propres larmes d’impuissances. Une main sur le cœur.
Dans l’infirmerie, Raiponce était restée un peu plus longtemps. Elle était effarée par le nombre de fées malades autour d’elle. Des Printanières mais aussi des Automnales et quelques fées de l’Été, trop malades pour partir ! Un virus trainait dans le coin et cela la mina. Toutes ses toux et ses reniflements… Elle finit par sortir prendre l’air. Elle retrouva Mérida qui lui présenta plus officiellement Angus, où elles firent un tour.
Plus tard, Harold les rejoignit après son travail puis Jack, le soir dans leur bosquet. Il semblait inquiet car Elsa était très faible depuis quelques temps et qu’elle dormait beaucoup. Raiponce constata la même chose avec Anna depuis son combat… Sans oublier ses amies devenues plus distantes et effacées.
Toutes les fées semblaient tristement affaiblit par tout ça. Par cette guerre de l’usure. Le Big four décida de tout faire pour leur remonter le moral avec leur bonne humeur!
***
C’était le début de l’Été dans l’Autre-Monde, le beau mois de Juillet commençait. Dans la vallée, le soleil était au beau fixe. Peu de fées travaillaient hormis les Bricoleurs, inarrêtables.
Mérida put vagabonder avec Raiponce durant le jour, lui présentant ses amis animaux et ses recoins préférés. La blonde s’entraînait également à maîtriser son pouvoir sous la houlette de la reine. Cela aurait dût revenir à Arianna mais elle était repartie avec les autres pour protéger les Estivales.
Harold travaillait comme un forcené, ravi de son amélioration. Jack flânait de son côté le jour et les retrouvait la nuit. Tous essayaient leur magie sous la surveillance de la lune quant ils ne discutaient pas de leur journée, des fées noires, d’Earendel, de Bruno ou du menu concocté par Harold. De tout et de rien.
Un soir de nouvelle lune, alors que la nuit fut sombre, Raiponce apprécia de retrouver ses amis au bosquet, allumant ses boules de lumières autour d’eux. Elle soupirait beaucoup.
- On s’est disputée avec Esmeralda, avoua la Lumineuse. Je voulais l’aider en tentant un nouveau moyen de guérir son aile mais elle l’a mal prise… Elle m’a hurlé dessus qu’elle en avait assez et qu’elle voulait que je la laisse tranquille. J’ai eu beau lui dire que je ne voulais pas la laisser tomber elle m’a balancé plus loin avec son vent. Elle m’a hurlé que je ne pouvais pas la comprendre car j’étais une « Prodige »… Je n’aurais peut-être pas dû lui montrer la cicatrice sur mon ventre juste avant… Elle est quasiment invisible maintenant. * soupir*. Je ne sais plus quoi faire… Ariel et Anna m’évitent aussi…
Mérida la prit dans ses bras.
- A sa place je serais sûrement aussi têtue. Une Voltigeuse qui ne vole plus… C’était toute sa vie. Elle ne voulait sûrement pas te blesser.
- Je sais … Mais j’ai mal de la voir souffrir.
- Et tu te sens impuissante ? Approuva Jack. Je connais ça que trop bien.
- Sauf qu’on ne peut rien faire de plus, enchaina Harold les bras croisés. Laisse-là seule un moment, elle reviendra vers toi lorsqu’elle aura digéré son « Deuil ».
- Et si elle fait une bêtise ?! Même Quasimodo est mit de côté. Il m’a avoué la voir pleurer tout le temps et la voir s’éloigner. J’ai peur !
Jack attrapa un morceau de tissu avant de prendre la main de la blonde. Une fraîcheur l’envahit, qui calma un peu ses nerfs.
- Elle ne fera pas ça. Elle tient à vous et elle sait que disparaître ne serait pas la solution.
- Je l’espère sincèrement…
- TE VOILÀ !!!
Jack se retourna en sursaut. A la frontière Hivernale, Elsa serrait les poings, furieuse.
- Je t’ai cherché partout ! Toutes les nuits tu disparais ! Et je te retrouve là, AU PRINTEMPS ?! Reviens ici immédiatement !!
Sa mine était affreusement déformée de colère et de fatigue. Jack ne l’avait jamais vu dans un tel état. Il se leva pour la rejoindre, passant la frontière.
- Elsa, calme toi… ! Je peux tout t’expliquer…
- TU M’AVAIS PROMIS !! TU M’AS MENTI !!! Après tout ce que je t’ai dit !!
Elle respirait par à-coup. Il ne la reconnaissait pas ! Il lui prit les mains, elle semblait en pleine crise d’angoisse.
- Elsa ! Je vais bien ! Tout vas bien ! Ma magie me permet quelques écarts la nuit.
Il ne la voyait pas bien dans l’ombre de la nuit, sans lune pour l’éclairer…
- Menteur !
- Attends, je vais te présenter, ok ? Regarde, ce sont mes amis de naissance, et je suis bien protégé avec eux. Voici, Mérida, de L’Automne, Harold, de l’Été et Raiponce du Printemps.
Elsa leva ses yeux vers le trio qui la salua à travers la frontière. Des sourires amicaux et enchantés.
- Alors, tu m’abandonnes… Tu n’as plus besoin de moi comme amie ?!
- Cela n’a rien à voir ! Tu m’inquiètes, Elsa… Tu n’es pas dans ton état normal !
Il voulut la serrer contre lui mais elle le repoussa. Les bras contre sa poitrine, elle pleurait des larmes de glace. Les trois de saisons chaudes regardèrent le spectacle sans pouvoir intervenir.
Raiponce s’avança instinctivement pour franchir le passage gelé, voulant aider Jack, mais un bruit assourdissant lui vrilla les oreilles. Un boum qui se répercuta trois fois en écho suivit d’une vague de magie qui les transperça de part en part.
Ils s’écroulèrent tous.
- Qu…Qu’est-ce que c’était ?! Se releva Mérida en premier.
Après le vacarme, un silence de mort les entoura. Un calme étrange… Plus un insecte ne chantait… Plus rien du tout, pas même un poil de vent dans les airs. Le cœur battant la chamade, Harold se releva en aidant Raiponce tandis qu’Angus émergea de nul part.
- Mon ami !!
La buse piaillait sans s’arrêter, totalement affolé. Mérida essaya de comprendre mais l’animal bougeait dans tous les sens.
- Dis-moi ! Qu’est-ce qu’il y a ?! Angus !!
Il semblait vouloir lui montrer quelque chose, Merida finit par comprendre et monta sur son dos.
- Je vais voir ce qu’il se passe !
- Attends-nous!!
Le rapace s’envola d’une traite sans se retourner, ne laissant pas Mérida le temps de réagir. De son côté, Jack releva Elsa qui le fixait avec haine. Elle l’attrapa avec sa magie et le balança au sol avant de le geler.
- E… ! ELSA !! P…Pourquoi ?!!
Elle hurla de fureur tout en aspergeant son ami de glace, celui-ci essayant de retenir le jet de lui couvrir la tête.
- JACK ?! Hurla Raiponce.
Elle voulut entrer en Hiver mais il la stoppa d’une main.
- Je me charge d’Elsa ! Va voir ce qu’il se passe !
- Mais….
- ALLEZ-Y !!!
Harold hésita avant d’opiner.
- Je pars devant !
Raiponce vit Harold s’éloigner et Jack se battre contre Elsa. Confuse, elle ne sut où donner de la tête. Tête qui tournait dangereusement, prise de nausées.
- Je… Je reviens vite !! Par pitié, fais attention à toi !
- T’en fais pas, on se retrouve après, sourit Jack qui réussi à se dégager tout en repoussant Elsa d’un coup de bourrasque de neige. Je ne suis pas faible !
- Je t’attendrai !
Raiponce le fixa une dernière fois avant de s’envoler vers l’Arbre-Monde. Sa tête semblait vouloir exploser. Elle commençait à voir double. Prise d’un vertige elle chuta quelques mètres plus bas. Son corps se secoua dans tous les sens et la douleur s’intensifia. Elle hurla puis s’effondra...
En Hiver, Jack et Elsa se livrèrent à un combat titanesque entre la glace pilée, les piques glacées et la tempête de neige.
- Elsa !!! Reprends-toi !! Que t’arrives-t-il ?!!
Il ne la voyait pas bien. Elle donnait l’assaut entre deux attaques de Jack et semblait réellement lui vouloir du mal. Abasourdit il chercha à la coincer mais elle lui filait entre les doigts à chaque tentative. L’agilité de l’Hivernale n’était plus à prouver. Elle réussit à passer dans son dos pour l’attaquer. Jack chuta contre un sapin avant d’y être collé une nouvelle fois dans la glace.
Elsa s’avança vers lui, les deux mains ouvertes remplit de magie glacée. Jack utilisa son pouvoir pour refroidir les alentours d’une lumière brumeuse lunaire. Elle apparut alors devant lui. Il resta sans voix. Ses cheveux détachés avaient viré au noir encre de même que ses yeux avaient totalement disparut pour laisser place à un vide sombre abyssal. Sur ses joues, des perles glacées tombait toujours…
- Mais que t’arrives-t-il… ?!
Elle resta muette, leva ses mains pour invoquer un tsunami de neige. Sans expression autre que la fureur, elle envoya le tout sur un Jack tétanisé.
**
La Grande Fée Bleue sortie de son antre aussitôt après la triple explosion. Dans l’Arbre, Alma tenait la bougie sacrée qui vacillait dans tous les sens. Bruno était là aussi, les yeux exorbités.
La reine ordonna aux deux fées de garder l’Arbre-Monde, filant à travers les ramifications pour sortir à l’extérieur. Dehors, un silence angoissant l’enveloppa. Elle chercha du regard la source de cette magie inconnue, seule dans le ciel nocturne. Plus bas, quelques fées se rassemblaient, confuses. Flora et Pimprenelle étaient là ainsi que Geulfor. Ils se posaient tous la même question… : Qu’est-ce que c’était que ça ?!
Il ne fallut que peu de temps à la reine pour comprendre l’impossible. Elle regarda vers les cieux et vit des fissures se former tout autour. Des frissons se prolongèrent des bras à sa nuque, assistant, impuissante, à la destruction de la barrière magique…
La barrière incassable… se cassait.
Elle fixa la fontaine de poussière de fée, son trésor, et ordonna aux chefs de la garder en sécurité puis aux ouvrières de se réfugier dans l’Arbre le plus rapidement possible ! Elle s’envola ensuite faire le tour des royaumes pour se dépêcher d’évacuer tout le monde. Envoyant des animaux en poussières bleues comme messagers.
À l’Arbre-Monde, Mérida se posa avec Angus sous les hurlements de frayeur des autres Fées. La rousse n’eut pas le temps de leur expliquer pour son ami la Buse et demanda de but en blanc ce qu’il se passait. Elle apprit que la barrière se brisait et que l’urgence était de se mettre en sécurité.
- Comment ?!!
- On en sait rien, maintenant, rentre à l’intérieur avec les autres !! Hurla Flora.
Des cris provinrent de l’Arbre en question… Plusieurs fées s’enfuirent dans une cohue monumentale. Flora et Pimprenelle essayèrent de les calmer mais personne n’écouta les ordres. On s’envola dans tous les sens comme des abeilles aux abois. Sortis alors de l’Arbre et des bosquets extérieurs, des fées aux cheveux corbeaux et aux yeux intégralement noirs encres. Ça se mit à crier de toute part, à s’attaquer entre Fées par magie et à s’enfuir en se fonçant dedans.
Mérida n’arrivait plus à réfléchir. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Ça tombait dans tous les sens! On la poussa d’où elle vacilla. Puis, le choc fut total lorsque Pocahontas et Nakoma arrivèrent sur elle. Cherchant de l’aide, Mérida reçue en retour une puissante attaque de plantes vénéneuses qui la cloua au sol en l’empoissonnant. Elle s’étouffa sous les lianes violettes, les yeux tournés vers la fontaine de poussière de fée…
Elle y vit Alma invoquer un puissant bouclier pour la protéger tandis que Flora et Pimprenelle essayaient de sauver les fées restés dans leurs couleurs d’origines. Puis, ses yeux se fermèrent lentement sous l’agonie.
Non loin de là, Harold se fit attaquer par une fée de la vallée changée en noire. Il l’esquiva de justesse et s’enfuit en course poursuite à travers les bois Printaniers. D’autres tentèrent de l’attraper. Il ne put répliquer et fui en rasant le sol entre les hautes herbes. Il en reconnaissait certaines et ne comprenait plus rien à ce qu’il se passait. En haut, il vit la barrière se fendre et se déchirer en un bruit de brisure comme lorsqu’il marchait sur du verre.
Le chaos lorsqu’il s’approcha de l’Arbre-Monde lui fit faire demi-tour pour se cacher plus loin dans un arbre creux. Partout, il vit des combats et de la magie noire s’étendre sur le domaine. Il n’arrivait pas à assimiler ce qu’il voyait, tout allait si vite, il perdait le fils. En panique, il sentit une présence derrière lui. Quand il se retourna, Harold tomba sur deux paires d’yeux perfides qui semblaient beaucoup s’amuser de la situation.
Il ne put rien faire, l’une des deux fées noires, cheveux clairsemés en pique et yeux sombre, l’attrapa à la gorge avant de le balancer dans le vide. Harold réussi à contrôler sa chute et à s’envoler de justesse avant l’impact.
- Vol, petite fée de lumière, vol ! J’aime la chasse plus que tout au monde ! Donne-moi donc du plaisir !
Il riait, son massif acolyte aussi. Cela semblait être pour eux un des meilleurs moment de leur vie… ! Totalement paniqué, Harold fusa à nouveau à travers les broussailles. Mais ses ennemis le suivirent en sifflant dans un étrange objet aux sons imperceptibles. La terreur du bricoleur enfla de plus belle quand quelque chose essaya de le croquer. La nuit sans lune ne lui permit pas de voir ce que c’était mais il sut une chose : Cela avait des dents et c’était gigantesque !!
Zigzagant dans tous les sens pour semer ses poursuivants, Harold tomba nez à nez avec une paire de dents acérées qu’il évita à la seconde près lorsque claqua la mâchoire proche de son corps.
- Ah ! Ah ! Ah !!! Allez petite fée inutile ! Montre moi ce que tu as dans le ventre !!
Des nouveaux sifflements qu’Harold n’entendait pas. Puis des ombres le poursuivirent de toute part, à droite, devant, à gauche, il esquiva tout ce qu’il put en slalomant entre les obstacles et les coups de mâchoires.
Il se retrouva vers l’Arbre-Monde où la lumière de la poudre de Fée fit apparaître des ombres autour de lui. Haletant, effrayé, Harold entrevit des créatures comme il n’en avait jamais vu auparavant !! DES MONSTRES qui, soudain, crachèrent du feu sur lui.
Prit de court, la fée fonça dans les airs pour échapper au brasier qui incendia les plantes alentour. Il observa plus bas… Il ne vit pas ce qui lui fonçait dessus depuis les cieux sans lumière. Une masse gigantesque, à échelle de fée, ouvrit sa gueule. Harold sentit son haleine fétide de chair brûlée. Il tourna la tête trop tard… La créature l’attrapa dans ses crocs. Le sang gicla de tous les côtés dans un hurlement infâme du Bricoleur.
La Grande fée bleue assista à la débandade. Elle retourna à l’Arbre-Monde pour le protéger, lui, la poussière et ceux qui étaient encore du côté de la lumière. Elle vit un paquet de Bricoleurs et quelques fées élémentaires se défendre derrière Flora, Pimprenelle, Alma et Geulfor.
C’est trop tard… !! On ne peux donc pas changer l’avenir ? Tout ce qu’on a fait n’a servi à rien ?! Que n’ai-je pas vu ? Comment cela a-t-il pu se produire ?! Mère-Nature !? Etoile Polaire ?! Que dois-je faire ?!
Les larmes aux bords des yeux, la reine utilisa sa puissante magie pour repousser ses propres fées transformées en évitant de les tuer. Elle invoqua un gigantesque bouclier lumineux autour de l’Arbre pour assurer une zone sûre à tout ceux qui n’avait pas sombré et tenir ses positions.
<Tu as fais tout ce que tu pouvais. Tu ne peux que garder confiance en tes enfants. En vos pouvoirs et vos espoirs.>
Mère-Étoile !! Cela ne peut pas se passer comme ça ! Il doit bien y avoir quelque chose que je puisse faire pour changer cet avenir funeste ?!
< Garder la Lumière. La Foi. L’Amour. Croire ! C’est tout ce qu’il te faut faire, ma fille adorée.>
La reine serra les dents. Elle essaya de reprendre son calme tout en envoyant des familiers de lumières en défense à l’aide d’une baguette magique de sa création. Elle défendrait son monde corps et âme !
« Fleur aux pétales sombres,
Sous la lune diaphane,
Sors enfin de l’ombre,
Libère les forces du mal,
Les forces du mal… »
- Ce n’est pas vrai…
La Grande Fée Bleue écarquilla les yeux. Son maigre espoir s’envola en mille morceaux. Devant elle son bouclier de protection bleuté se désintégra en totalité. Des cris retentirent derrière elle. L’Arbre tanguait tandis qu’une fumée noire sortait de l’intérieur du végétal sacré.
En face, Raiponce, aux cheveux noirs ébènes serpentant autour d’elle pointait une main vers la reine.
Puis elle tira.