Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 15 : Le Big Four

5312 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/06/2024 11:25

[ Arbre-Monde]

 

 

Depuis son lit, Esmeralda observait son amie soigner leur groupe grâce à ses cheveux magiques qui illuminaient la pièce à chaque incantation.  Elle fut subjuguée par la chanson de la guérison de la lumière divine après avoir appris, de la bouche de son amie, la vérité sur son pouvoir unique de Père-Soleil.

 

La Voltigeuse resta néanmoins silencieuse. Son aile brisée la hantait tout comme le regard de celui qui avait tenté de prendre son Lien. Sa folie la transperçait encore de l’intérieur, parcourut de spasme d’aversion et de terreur. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle avait été attaqué par Frollo. Il la traquait depuis leur première rencontre des années plus tôt. Durant ce face à face elle l’avait humilié en le faisant tourner en bourrique avec son pouvoir avant de le balancer dans la boue, blessé par les lames de vent. Depuis, il la traquait chaque Printemps mais n’avait jamais réussi à l’approcher. Jusqu’à ce jour maudit… Elle se sentit coupable, même si Raiponce pensait que tout était de sa faute. Au fond, elle-même aussi avait trop joué avec le feu en se moquant de lui. Elle avait attisé sa haine et son désir de vengeance …

 

Recroquevillée, elle assista aux réveils d’Anna et d’Ariel. L’Enflammée se sentait très faible, sa mèche blanche s’était étendue sur ses crins roux -La faute de sa maladie après être allée en Hiver voir Elsa. Mais le poison commençait à se rétracter sur sa peau, s’envolant en fumée au-dessus de son corps. La plaie se refermait également lentement d’où elle resta allongée à discuter avec Iduna.

 

Ariel était en pleine forme mais était incapable de retrouver l’usage de sa voix. Le choc et la magie noire de Frollo lui avaient détruit la parole… Ainsi que ses jambes d’où elle peinait à se tenir debout. Elle tombait souvent et préféra voleter pour rejoindre Anna avec l’aide de Triton.

 

Par la suite ce fut Ella et Aurore qui furent soignées par les cheveux magiques. Une fois terminée, la blonde tomba dans un profond sommeil, totalement vidée de toutes ses forces. Arianna la coucha avec la Grande fée, au petit soin pour leur Prodige.

 

La Voltigeuse se leva pour retrouver Cendrillon qui se sentait en meilleure forme malgré le tiraillement de ses plaies, racontant sa propre épopée :

« Esseulées dans le village de montagne, les deux fées s’étaient mises en quête du reste du groupe. La panique les avaient prise en ne les trouvant nulle part. Elles s’étaient donc dirigées vers leur lieu de rassemblement, sous la forêt, mais avant même d’avoir atteint leur destination, deux fées noires les avaient frappé dans le dos en même temps.

 

Cendrillon avait été séparé dans un bosquet par une fée aux traits allongés et aux yeux vert perfides appelée Tremaine. Celle-ci n’avait pas eu pour but de la tuer mais de la torturer… Ella s’était défendue du mieux qu’elle avait pu mais Tremaine avait fini par la coincer dans la boue de neige fondue et l’attaquer à coup de verre pilée sur tout son corps. Les animaux venus la défendre avaient été tué pendant l’attaque et Ella n’avait plus eut aucun moyen de se défendre. Elle avait été lacéré à coup de lame noire et abandonné là après l’arrivée de la cavalerie.

 

Elle n’en sut pas plus pour Aurore hormis que la ténébreuse qui l’avait prise pour cible se nommait Maléfique et qu’elle avait des sortes de cornes noires sur la tête. Elle avait usé d’un sortilège invoquant des ronces violettes pour prendre sa victime et l’emmener plus loin. »

 

- C’est tout ce que je sais…

 

Cendrillon fit la moue, se sentant impuissante et choquée par ce qui lui était tombée dessus. Esmeralda compatis en lui racontant son propre récit. Les deux amies étaient anéanties de chagrins à la fin de leur explications.

À côté, Aurore continuait de dormir paisiblement, le poison quittant son corps tout comme Anna. Seuls les étranges symboles restèrent malgré la puissante magie de Raiponce. Esmeralda passa lui apposer un baisé sur la joue et retourna auprès de la Lumineuse, se reposant à ses côtés.

 

Mais le visage de Frollo hanta son esprit, l’empêchant de trouver le sommeil. Elle s’agrippa à la tunique de son amie pour s’y enfoncer et chercher du réconfort. Elle se demanda si elle pourrait retrouver le sommeil un jour.

 

Ce fut le cas de toutes celles qui avaient assisté à l’attaque.

 

***

 

Il faisait nuit noire dehors, hormis un maigre croissant de lune dans le ciel.

 

Elsa dormait profondément, enfin sortie de l’infirmerie après une rechute de son état. Elle était chez Jack mais lui n’était plus là. Il ne pouvait dormir. Il ne pouvait se calmer !!

 

Devant la frontière, il fixait le printemps avec ardeur, sa cape fétiche enfilée dont la capuche recouvrait sa tête. Il hésitait. On l’avait pourtant assez mit en garde… Et pourtant, malgré tout ça, il leva sa jambe gauche et entra dans le territoire interdit, usant de sa magie sur sa cape pour la geler et protéger ses ailes dessous.

 

Il traversa d’une traite.

 

D’abord, il ne sentit rien, mais rapidement, la chaleur l’envahit et il se sentit affaiblit, les genoux à terre. La main sur la poitrine il résista à l’appel du retour. Son cœur s’accéléra et une douleur vive lui gratta le dessus de son épiderme.

 

- Je refuse… De rester les bras croisés !

 

Faisant fi de la douleur, Jack se releva, serra les dents et fila à pied à travers la broussaille, direction l’Arbre-Monde. Il laissa derrière lui une trainée d’eau suite au dégèlement de son pouvoir qu’il continuait d’activer sur sa cape et lui-même. Le chemin fut aussi long qu’espéré. À pied cela lui prit une trentaine de minute, à suer sous la chaleur pourtant faible de la nuit printanière. Heureusement que cette nuit fut fraîche car il réussit sans mal à voleter jusqu’à l’Esplanade avant d’entrer dans l’Arbre-Monde. Une fois à l’intérieur, il se sentit beaucoup mieux. L’Arbre semblait le protéger, il put enfin respirer admirant les dégâts. Ses ailes étaient encore en état et sa peau n’avait pas brunit. Il avait réussi un exploit !

 

- Excusez-moi… S’exprima Jack.

 

La fée interpellée se dissimula dans l’ombre. Jack s’avança malgré tout vers elle :

- Je cherche le chemin de l’infirmerie générale. Vous pourriez m’y conduire ?

- C’est au centre, cherchez la trainée de poudre colorée en vert sur les murs. Elle indique le chemin vers l’infirmerie.

Un rayon de lumière s’illumina doucement vers la fée invisible grâce au pouvoir lunaire froid de Jack dans sa main. Son interlocuteur se recroquevilla, cachant son visage.

- Allez-vous-en !! Je vous ai donné votre réponse !!

- Euh… Oui, merci beaucoup. Je peux savoir votre nom ?

- Pourquoi faire ?!

- Pour savoir qui remercier proprement.

- Je suis un sans-talent ! Oust !!! Du BALAI !

Il agita ses mains laissant à Jack l’opportunité de le voir. Bossu, malformé, petit, des ailes atrophiés et minuscules… Un air de pitié passa devant ses yeux.

- Je m’en vais, désolé… Merci quand même.

 

Quasimodo souffla de colère prêt à repartir en sens inverse quand il remarqua l’eau froide qui coulait aux pieds de la fée encapuchonnée. Il haussa un sourcil de surprise, le regardant s’en aller. Cela l’intriguait car il n’avait jamais vu cette fée auparavant et il n’avait pas une tenue de fée des eaux. Le bleu n’était pas le même, beaucoup plus clair ! Comme… les fées Givrées ?

 

Il hésita avant de le suivre, d’une curiosité dévorante. Et si cela pouvait être un ennemi ? Une fée noire ayant réussi à passer la barrière ?! Ou une fée inconnue ?!  Il se devait de protéger son antre aussi se fit-il aussi discret que possible et déambula dans les ombres derrière Jack. Le Givré suivit correctement le chemin magique avant de trouver une grande salle ovale remplit de lits et de matériels de soin.

 

Les mains sur sa capuche, il la resserra, puis chercha sa paire du regard. Quant il la vit, son cœur s’emballa aussitôt. Elle était la seule debout, à couver du regard une fée immobile. Elle murmurait une étrange chanson tandis que ses cheveux d’un or brillant luisaient autour d’elle. On aurait dit un véritable ange de lumière. Sa mâchoire s’ouvrit et il resta pantois jusqu’à la fin de la chanson. Lorsque les cheveux dorés s’immobilisèrent, il la vit serrer sa poitrine de douleur.

 

Le cœur lourd, Jack utilisa son pouvoir pour créer un joli papillon glacé qui s’envola jusqu’à elle. Surprise, Raiponce sentit la magie avant de la voir. Elle leva ses prunelles émeraudes, tombant sur l’étrange créature gelée. Le papillon dansa devant elle gracieusement. Elle en sourit, d’autres arrivèrent. Ses yeux s’émerveillèrent touchant du bout des doigts cette glace interdite. Bien que la morsure lui piqua la peau, elle ne put s’empêcher de sourire, caressant tous les lépidoptères qui changeaient de couleur en fonction de son contact.

 

Jack souriait aussi, impressionné par ce phénomènes. Il fit s’envoler les papillons jusqu’à lui et elle les suivit sans une once d’inquiétude. Cette magie lui réchauffait le cœur. Dans le couloir, Raiponce vit l’encapuchonné qui la salua d’une main. Elle inclina sa tête sur le côté, confuse.

- Qui êtes-vous ?

- Un ami. Je voulais voir si tout allait bien, j’ai entendu ce qu’y t’es arrivé ! J’étais si inquiet !!

- … Vous….

Elle s’avança, Jack recula d’un pas, hésitant à se dévoiler. Il fut trahi par une faiblesse qui lui fit poser genou à terre et fondre les papillons glacés. Aussitôt, Raiponce vint l’aider et une lumière émergea de sous la cape. Elle la reconnue.

- Harold ?! Non… Tu…

Jack ôta sa capuche, d’un air coupable.

- Je sais que je ne devrais pas être là… Mais je ne pouvais me résoudre à rester en retrait ! J’étais si inquiet pour toi !

 

Il lui prit ses mains, la froideur fit sursauter Raiponce qui grimaça. Il les retira aussitôt, lui aussi brûlé sur la paume. Les deux se regardèrent avant que la blonde ne panique.

- Tu es en danger ici ! Je vais bien, je t’assure ! Tu dois retourner en Hiver !!

- Ça va… Je ne suis pas encore au point de rupture. Et, bizarrement, je me sens mieux depuis que tu es là.

Il se releva pour le prouver, montrant ses ailes qui battaient sans soucis tandis que la lumière de leur contact s’estompait un peu.

- C’est de la folie…

- Je sais, grimaça Jack en haussant les épaules. Mais ça fait longtemps que je voulais venir te voir… Et puis, après ce que j’ai entendu…

Elle lui sourit timidement.

- Je te remercie de t’inquiéter pour moi… Je voulais aussi te rencontrer. Tu étais le seul que je n’avais pas encore vu.

- Oui, forcément…

 

Ils s’observèrent sous toutes les coutures, curieux et ravie de se voir enfin en vrai.

- Tu peux me dire ton nom ?

- Raiponce. Et toi ?

- Jack ! J’ai vraiment été impressionné par… ta magie ? Ce que tu faisais avec tes cheveux ! Je n’en revient pas !

- Moi j’ai beaucoup aimé tes papillons glacées.

Elle rougissait de joie. Il en fit de même tout en demandant plus de précision sur ce qui s’était passé. Raiponce lui raconta son combat dans l’Autre-Monde et son pouvoir unique de Lumière divine. Elle termina par expliquer que son amie Aurore ne se réveillait pas malgré toutes ses tentatives et que cela l’inquiétait.

- C’est terrible ! Tout ce qui vous est arrivées !!

 

Il serra les poings de colère. Il aurait tellement voulut être là pour aider ! Raiponce en fut touchée. Elle apprit ensuite qu’une des amies de sa pair, Elsa, avait vécu quelque chose d’assez similaire. Elle fit le rapprochement avec Anna et cela lui brisa le cœur. Leurs échanges sur les fées noires leur donna des sueurs froides et un silence pesant s’installa.

 

- Tu es donc l’enfant du Soleil… Reprit-il après un temps. Et nous sommes tous les quatre liés au même destin et à un esprit. C’est bien ce que je pensais. Je me demande quel est mon pouvoir unique, ma bénédiction ? J’ai hâte de l’apprendre ! Pour pouvoir botter les ailes de tous ses pissenlits pourris ! Qu’ils viennent me chercher, ils me trouveront !

Il avait haussé le ton, Raiponce l’invita à faire moins fort. Il s’excusa aussitôt. Elle sourit et se rapprocha. Elle osa frôler sa joue, il était toujours froid, à son plus grand soulagement.

- Comment as-tu fais pour venir ici ?

Il lui raconta son périple.

- Et tu n’as plus mal ?

- Pour l’instant non mais je sens que le retour va être douloureux… Je pense que L’Arbre-Monde me protège pour l’instant.

- Pitié, ne perds pas tes ailes pour moi…

- Ça en aura valu la peine.

- Ne dis pas ça….

 

Elle déglutit mais il garda sa bonne humeur. Il semblait aux anges d’avoir quitté sa terre froide et d’avoir enfin rencontré une de ses pairs. Elle aussi était euphorique mais l’inquiétude primait. Elle ne cessait de le scruter pour détecter le moindre signe de faiblesse.

- Gothel, Cassandra, Frollo et Hans, c’est ça ? Je vais les noter sur ma liste de vengeance.

- Je serai toi je les éviterai le plus possible. Ils étaient sincèrement terrifiants ! J’espère ne jamais les revoir…

Elle tremblait de peur. Jack voulut l’enlacer mais il se retint à cause de son corps gelé. Il créa simplement un petit champ de Raiponce en forme de glace en face de lui. Elle se mit aussitôt à sourire, émerveillée.

- Ta magie est sublime, Jack.

- Merci, la tienne aussi est incroyable ! Avec tes soins, tu vas faire beaucoup pour la vallée.

- Faut-il déjà que j’apprenne à la contrôler. Je ne sais pas encore bien comment faire.

- Ça viendra.

Il s’accroupit avec elle devant les sculptures, admirant le reflet de la blonde sur ses créations. Un moment suspendu où ni l’un ni l’autre ne parlèrent. Ils restèrent là à apprécier l’instant. Cela fit beaucoup de bien à Raiponce qui se sentit requinquée.

 

- Ça me touche que tu sois venu me voir. Je ne l’oublierai pas.

Elle se rapprocha de Jack, faisant illuminer leurs ailes. Elle en profita pour lui expliquer le phénomène. Il fut conquis et se sentit totalement apaisé à son tour.

- On devrait se revoir devant la frontière, lorsque tu seras guérie.

- Oh oui, avec joie ! Maintenant je n’aurais plus de travaux avant un moment.

- Moi aussi. Oh, raconte-moi, c’était comment l’Autre-Monde ?! Je veux tout savoir !

Elle rit, il adora aussitôt ce son mélodieux.

- C’était merveilleux !!

 

Elle lui conta son épopée, il n’en perdit pas une miette. En phase l’un avec l’autre, quasiment dos à dos, ils se parlèrent, sans interruption, partageant leur point de vue, leurs expériences, leurs soucis… Comme perdus dans leur bulle.

 

Au loin, Quasimodo n’en croyait pas ses oreilles, totalement abasourdi par la présence d’une fée Givrée ici et du lien avec Raiponce ! Il décida, au bout d’un moment, de les laisser en intimité – bien qu’ils ne se savaient pas épiés- pour aller retrouver Esmeralda à l’infirmerie. Il ne dit mot sur ce qu’il venait de voir.

 

La Voltigeuse ne dormait pas vraiment et se réveilla dès qu’elle sentit la présence du bossu. Elle prit peur avant de voir que c’était son ami. Quasimodo lui prit la main, attristé.

- J’ai appris pour ton combat et ton aile. Je suis sincèrement désolé…

- Ce n’est rien, je vais bien. Je suis encore en vie grâce à Raiponce et aux autres.

Elle se forçait, il le voyait bien.

- Tu es terrorisée… Ce que j’aurai aimé pouvoir t’aider… Tu ne pourras plus voler ?

- Non.

Pour une fée Voltigeuse, c’était un comble. Quasimodo lâcha des larmes malgré lui. Elle lui en fut reconnaissante et l’invita à venir à ses côtés. Blottit l’un contre l’autre ils se rassurèrent.

- Je ne suis plus une vraie fée, je ne suis plus une Voltigeuse, je ne suis plus rien Quasi’…

- Pour moi tu es toujours mon amie et bien plus encore. Je serai là pour toi, quoiqu’il arrive.

- Merci mon ami… Merci d’être là.

 

Ils se câlinèrent et se rassurèrent. Quasimodo ne pouvant pas voler, il lui apprit aussitôt des techniques pour aller plus vite en courant et en prenant des raccourcis. Elle le remercia sincèrement tout en appréciant sa présence à ses côtés. Sans lui et ses amies, elle aurait sûrement choisie de disparaître…

 

*

 

- Toi aussi tu la vois souvent ? Cette étoile est magnifique !

- Tous les soirs je la regarde, répliqua Jack. J’ai presque l’impression qu’elle me sourit !

- MAIS OUI !!

Ils rirent de bon cœur tandis qu’elle se retourna pour le fixer.

- Je me demande si elle a un nom ?! Sinon on pourrait lui en donner un !

- Pas bête ! Il faudrait voir dans les livres.

 

- Si vous voulez aller à la bibliothèque, je suis votre homme.

 

Le duo se releva aussitôt, surprit par la voix émergeant des ombres. Jack remit sa capuche rapidement en se reculant.

- On ta vue, pas la peine de te cacher, répliqua une seconde voix, féminine. Tu es un vrai petit cachotier en fait !

- Je…

 

- VOUS !

 

Raiponce écarquilla les yeux quand les arrivants firent luire leurs ailes. Jack ouvrit la bouche de surprise devant la fée rousse désinvolte qui lui souriait et le brun plus en retrait qui les salua d’une main.

- Harold ! Mérida !!

Raiponce sautilla avant de foncer dans leurs bras. Mérida la serra avec force, soulagée de la savoir en bonne santé ! Harold lui caressa le dos, d’un soupir ému.

- Tu vas bien ?! Demanda l’Automnale. On sait pour ce qui s’est passé !

- La reine nous a prévenu.

- Et on devait te laisser te reposer mais on a pas pu résister à venir !!

- Je suis sûr que la Grande fée savait parfaitement qu’on ferait ça. Ce pourquoi elle nous en a parlé, conclu Harold en hochant la tête.

- Carrément.

 

Raiponce sortie de l’étreinte en souriant, elle les présenta à Jack qui était resté figé sur place. Mérida fit le premier pas.

- Enchantée de te connaître, Jack ! Voilà un moment qu’on voulait venir te voir mais on ne te trouvait jamais aux frontières.

- Enchanté aussi mais…Ce n’est pas grave que tu sois ici ?! Enchaîna un Harold paniqué. Tu ne risques rien ?!

Jack haussa les épaules d’un air désinvolte.

- Je suppose que si mais je verrai le moment venu. Je ne pouvais me résoudre à vous abandonner.

- Toi, je t’aime déjà, sourit la rousse en lui donnant une tape sur l’épaule. J’ai trouvé un autre ami fou !

La morsure du froid la surprit. Harold déglutit.

- D’accord mais… Peut-être que tu devrais rentrer maintenant …? Je ne veux pas te voir tomber en flaque d’eau.

 

Eau qui glissait toujours sur le sol en grande quantité. Jack opina.

- Je vais rentrer. Enfin, je vais essayer… Je crois que l’aube arrive. Je suis mal barré.

- On va t’aider, hein les amis ? Déclara Mérida. On va trouver une solution !

Raiponce et Harold hochèrent la tête d’un même ensemble.

 

Jack fut si ému qu’il lâcha des perles de glaces, s’excusant de son manque de retenu. Ses trois pairs n’en eurent cure et lui sourirent.

- Je me sens enfin à ma place, reprit l’Hivernal. Je suis heureux d’être avec vous, vous n’imaginez même pas !

- Oh si, on est pareil, Sourit Mérida.

Elle se colla à lui pour illuminer leurs ailes. Raiponce en fit de même puis Harold suivi. Une aura intense et sans pareille émergea, les enveloppant.

 

Ce lien à quatre leur fit fermer les yeux de bien-être. Ils se perdirent dans leur monde, en harmonie les uns des autres. C’était comme nager dans un océan de nuage moelleux et réconfortant. Raiponce sentit toutes ses peurs s’envoler et sa force resurgir.

 

Quand ils se séparèrent, quelque chose avait changé en eux. Quoi ? Ils n’en savaient rien mais cela leur paru évident. Ils étaient complet. Unis. En harmonie.

 

- Qu’est-ce que vous faites là ?!

 

Les fées Prodiges sursautèrent, Jack remettant son vêtement à la hâte. Alma, la dirigeante et protectrice de l’Arbre-Monde ainsi que de la poussière de fée se tenait les mains sur les hanches, furieuses. Elle avait accourut après avoir sentit cette magie inconnue déferler dans tout l’Arbre-Monde. Cette magie avait fait vaciller sa bougie magique : La magie qui représentait la flamme de vie de l’Arbre-Monde.

 

- Les visites sont interdites la nuit ! Et vous, Raiponce, vous devriez être couchée ! Vous avez besoin de repos !

- Je me sens beaucoup mieux, merci de votre inquiétude… Je vais raccompagner mes amis dehors.

- Je ne peux vous laissez faire ça !

- J’insiste. Nous avons eu une autorisation spéciale de la reine.

Harold et Mérida opinèrent vivement ce demi-mensonge de leur amie. Jack resta caché derrière la blonde.

- Hum… Je lui demanderai, en attendant, retournez tous dans vos chaumières, il est tôt. La nuit c’est fait pour dormir selon le cycle de Mère-Nature !

Ils opinèrent, faussement coupable.

- Bien, oust maintenant. Et vous, vous revenez tout de suite après à l’infirmerie, d’accord ?

- Oui Abuela Alma.

 

Le visage sévère, la doyenne les regarda partir tout en soupirant de lassitude. Plus les années passaient, plus les fées étaient désinvoltes… Et en plus ils avaient mis de l’eau partout. Elle se rendit vers la chambre de Mirabelle, bientôt levée, pour lui demander de nettoyer.

 

*

 

Dehors, c’était le retour du soleil bien qu’il ne fut encore qu’une traînée orangée vers l’horizon.

- Dépêchons-nous ! Insista Raiponce.

- Attendez, j’ai une idée !

Mérida s’envola et siffla très fort dans ses doigts. Harold approuva en faisant de même. Jack et Raiponce se regardèrent quand émergea, quelques minutes plus tard, une buse gigantesque se poser sur une branche à l’écart. Ils en perdirent leur mâchoire.

- C’est notre amie, Angus ! Je vous invite à monter, on sera en Hiver en un rien de temps !

 

Jack opina, une fois sortie de l’Arbre il recommençait à se sentir brûler, la douleur revenait en force. Ses ailes s’abaissaient sous sa cape. Raiponce le prit contre elle sans entrer en contact avec son corps, prenant la cape comme appui. Elle l’aida avec Harold à monter sur Angus, Mérida le tirant par sa capuche.

 

Le rapace s’envola d’une traite jusqu’à la frontière de l’Hiver. Jack glissa au sol et fut aidé pour se rendre vers son royaume. Il se sentait fatigué mais tenait bon avec sa magie. Il allait rentrer chez lui quand il se retourna pour sourire au trio.

- Je viendrai à la frontière du Printemps tous les soirs. J’espère vous y retrouver !

- Je serai là, répliqua Raiponce du tac au tac.

- Nous aussi, opinèrent Harold et Mérida.

- Merveilleux ! J’essayerai de revenir dans ce royaume-ci. Peut-être qu’en entraînant mon corps, je trouverai un moyen de résister. Ou un moyen magique de me protéger.

- Uniquement sous notre surveillance alors, insista Harold. Je ne veux pas être responsable de la perte de tes ailes ou de ta disparition !

- Promis.

Jack ôta sa longue cape et rentra dans son domaine où le froid vint raviver sa peau et ses ailes qui se redressèrent.

 

- Alors, ça va ? Demanda Raiponce, inquiète.

Jack sourit comme jamais auparavant, levant le pouce.

- PARFAIT !

 

Ils se mirent à sautiller joyeusement de cet exploit. Ils ne seraient plus trois désormais mais bien quatre ! Réunis ensemble pour toujours ! Ils décidèrent de se surnommer : Le Big Four.

 

Dans un buisson… Quelqu’un les épiait dans l’ombre. Les yeux plissés devant la scène.

 

***

 

Le retour du groupe de Raiponce en avance fit grand bruit dans la vallée. L’attaque des fées noires se faisaient de plus en plus terrible et cela leur minait le moral…

 

Au royaume de l’été, toutes les fées étaient en effervescence pour le prochain roulement mais l’inquiétude primait sur l’excitation. Harold les avait bien vu et s’inquiétait beaucoup pour ses amies, leur donnant des conseils, leur créant des outils et des armes utiles pour se défendre. Moana, Mulan, Tiana, Belle, Giselle, Jasmine, Alice… Toutes allaient bientôt affronter le danger et il ne pourrait rien y faire. Il était pied et poing lié dans la vallée. Il commençait maintenant à le regretter et à jalouser les élémentaires…

 

Heureusement, tous les soirs, il pouvait compter sur Mérida, Raiponce et Jack pour se détendre. Comme promis, ils se retrouvèrent, une fois la blonde rétablie, devant la frontière Hivernal du Printemps, en secret. La nuit tombée, Jack tentait de passer la frontière et cela se passait plutôt bien. Ils pouvaient se retrouver à quatre dans les sous-bois juste devant la frontière. Jack utilisait beaucoup de magie et dévorait comme quatre pour tenir le choc. Mérida n’était pas en reste et Raiponce ainsi qu’Harold, sachant cela, s’étaient mis à cuisiner plein de mets délicieux ce qui leur valut des éloges.

 

À quatre, c’est comme si tout était en ordre. Ils ne voyaient plus le temps passer et ne s’occupaient plus du danger extérieur. Plus rien en comptait hormis leur cercle et leur soirée rien qu’à eux.

 

Elsa ne comprit pas les disparitions de son meilleur ami… Introuvable la nuit.

 

Esmeralda se sentit aussi délaissée mais n’eut guère envie de chercher de la compagnie. Elle restait avec Quasimodo dans le grand Arbre, n’ayant plus envie de sortir dehors. Raiponce était d’ailleurs venue remercier Quasimodo et sa poussière de fée sans qui elle n’aurait jamais pu activer son pouvoir. Elle lui en fût extrêmement reconnaissante et il était ravi d’apprendre que son aide avait été utile pour une fois. Pour la première fois, il avait sourit à la blonde en la regardant dans les yeux, une main posée sur la sienne. C’était un grand pas en avant pour la Lumineuse qui appréciait sincèrement le bossu.

 

Vint alors le retour des Printanières et la soirée de fête en perspective. Raiponce était impatiente de retrouver tous le monde et de voir s’ils allaient tous bien. Elle se prépara à la soirée en tenant compagnie à son groupe qui se reforma sur la grand place.

 

Esmeralda cachait son mal être derrière ses blagues et ses sourires forcés, dont personne ne fut dupe. Anna était guérie mais sa magie était si faible qu’elle ne pouvait plus l’utiliser pour le moment. Elle aussi se forçait à rire mais était sincèrement heureuse du retour, avec soulagement, de ses amies restées sur place. Cendrillon était quant à elle en pleine forme, totalement remise tandis qu’une Ariel muette se faisait discrète depuis l’incident. Elle avait honte de son comportement qui avait mit tous le monde en danger et s’en voulait… Sans compter qu’elle marchait toujours difficilement.

 

Raiponce essaya de les dérider au maximum mais l’ombre du combat planait autour d’elles comme une épée plantée dans leur poitrine. Et le fait qu’Aurore soit coincée dans un sommeil profond ne les rassuraient guère…

 

Mais la fête arriva comme prévue et les Printanières retrouvèrent leur terre natale. Ils y eut des câlins, des danses de la joie et beaucoup de discussion sur le fameux combat. Raiponce appris que ses collègues n’avaient plus eux de soucis par la suite et que les ténébreux semblaient avoir retenus la leçon.

 

Mais la blonde n’était pas dupe. « On a déjà gagné ! » résonnait encore à ses oreilles. Elle fixa l’horizon où ses pensées, sombres, ne cessaient de se dire que la joie semblait bien factice en cet instant.

 

L’air était pesant.

 

 

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