Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 12 : Accident et Cauchemars

4630 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/05/2024 15:40

 

[Royaume de l’Hiver]

 

- Ça va mieux ?

 

Assise en tailleur sur le lit cotonneux, Elsa opina doucement, une tisane tiède dans les mains -Refroidie à cause de son pouvoir-. Elle avait gardé le lit pendant trois jours alternant fièvre et forte toux sèche. Jack l’avait veillé toutes les nuits et amusé le jour pour l’occuper.

 

- Tant mieux. Tu m’as encore fichue la frousse la nuit dernière !

- … J’ai enchaîné les cauchemars. C’était terrifiant.

- Sur les fées noires que tu as rencontrés ?

- Entres autre… Des ombres qui me tournaient autour. Des paroles vicieuses. Des visions d’horreurs. Ils riaient en me voyant pleurer, assurant qu’ils arrivaient bientôt.

- J’ai aussi connu ce genre de cauchemar, avoua le nouveau. J’en fais souvent la nuit.

- J’espère que ce n’est pas à cause de ce que je t’ai raconté ?!

- Non, non, ça a commencé la première nuit. T’en fais pas. Ce n’est que des rêves.

- Oui.

 

Jack s’assit en face d’elle en lui souriant. Elle avait une mine radieuse, les pommettes bien rouges, les yeux brillants. Il était soulagé de la voir ainsi. Elle lui rendit sa bonne humeur en chantonnant tout en terminant sa tasse maintenant froide.

- Au fait… Tu savais que tu avais une tâche sombre dans le cou ?

- Ah bon ?

Elsa cligna plusieurs fois des yeux, étonnée. Jack se leva pour lui trouver un miroir, rangé dans une commode en noix et le lui tendit .

- Derrière ta tresse.

Son amie défit sa natte où s’étala de magnifiques cheveux blonds platines ondulants. Jack ne put s’empêcher d’apprécier le spectacle.

- Ça te va vraiment bien les cheveux lâchés. Tu devrais le faire plus souvent !

Elle se mit à rougir comme une tomate tout en soulevant ses crins clairs pour inspecter sa nuque. Elle chercha un moment mais ne repéra rien. Jack s’avança et observa à son tour la peau blanche comme le lait sans la moindre imperfection.

- Bah mince alors… J’étais persuadé d’avoir vu une tâche, juste ici !

 

Elsa frissonna, cachant à nouveau sa rougeur en tournant la tête. Son cœur s’emballait dangereusement quand il était si tactile !

- J’ai dû rêver.

- C’est probablement un symptôme de ma maladie, balbutia Elsa en reposant ses cheveux sur ses épaules. Il parait que ma jumelle possède une mèche blanche permanente dans ses cheveux et des vagues de frissons quand elle va mal.

- En tout cas, je suis ravi de te revoir sur pied !

- Je pourrais sortir ce soir après la visite de Verna! Ça te dirais d’aller au lac avec Blanche et Arista ?

- Avec joie ! Et on pourra reprendre les entrainements le matin !

 

Jack lui offrit son plus beau sourire où elle se sentit réchauffée de l’intérieur. Elle se rendit compte qu’il était devenu vraiment important pour elle désormais.

 

***

[L’autre-Monde]

 

- Ariel ?!

 

Raiponce venait de se réveiller et de trouver son amie en train de pleurer, seule sous les premiers rayons de lumières violets. La rousse renifla en essuyant ses yeux humides.

- J’étais allée faire mes besoins quand j’ai entendu Triton revenir au camp pour prévenir Leah que les recherches continuaient… Apparemment, dans les disparues, il y a Attina et Aquata… Deux de mes meilleures amies de talent ! Attina m’a tout apprise !! Si… Si elle ne revient jamais… Je ne le supporterai pas.

Elle s’effondra de nouveau, la tête dans les genoux. Raiponce la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux pour la calmer. Elle comprenait parfaitement ce que ressentait son amie. Si elle venait à perdre quelqu’un de son entourage proche… Ou un de ses amis de naissance… Elle en souffrirait !

 

L’aube émergea trente minutes plus tard, entourant Ariel et Raiponce de leurs amies, toutes attristées par la nouvelle des recherches infructueuses. Ariel avait cessé de pleurer mais sentait son cœur se tordre à chaque seconde.

- De plus elles étaient blessées, reprit Ariel dont Esmeralda lui tendait un tissu pour se moucher. À cause des ours de la fée Automnale.

- Mérida, intervint Raiponce. C’est son prénom.

- Ouais…

- Peut-être que leurs faiblesses les a empêché de rentrer ? Tenta Aurore.

- Ou alors des fées noires auront profité de ça pour les attaquer, s’exprima Anna qui se fit foudroyer du regard. Ben quoi ?

Ariel ne lui en voulut pas et finit par se relever, suivit des autres. Le cor matinal venait de retentir, c’était l’heure du rassemblement.  

- Gardons espoir, sourit tristement Raiponce. On a encore rien qui n’indique qu’elles ne soient plus parmi nous.

Ariel enfonça ses ongles dans la peau de son bras en opinant. Elle espérait de tout cœur que cette histoire se termine bien…

 

Flora était revenue avec tous les chefs de talents. Elle raconta à ses fées que les recherches se poursuivraient et qu’elles devaient à tout prix rester sur leur garde pendant leurs travaux du jour. Elle ne pouvait se permettre de ralentir l’arrivée du Printemps et de désordonner l’ordre établit par Mère-Nature.

 

C’est groupées et attentives que les fées continuèrent leur travail en quittant le camp pour répandre leur magie naturelle. Raiponce n’était pas à son aise mais Esmeralda et Anna gardaient la foi : Tout irait bien tant qu’elles étaient ensemble ! Bien que triste, Ariel et ses amies firent ce qu’elles avaient à faire sans rechigner. Pendant trois jours, elles s’attelèrent à leur mission sans leurs supérieurs, déplacèrent le camp à chaque nouvelle zone, s’occupèrent de faire l’appel et de s’assurer que tout allait bien. Anna et Raiponce en profitaient pour s’occuper des blessés légers tandis qu’Aurore et Cendrillon cuisinaient. Esmeralda et Ariel faisaient des rondes entre les groupes pour la sécurité.

 

Au quatrième jour, Flora perdait espoir… Tous les chefs semblaient inquiets de la tournure des événements car les disparues avait peu de chance de revenir en vie après autant de temps hors du camp…

 

Ariel retenait ses larmes, qu’elle relâchait parfois en cachette. Raiponce tenta de l’apaiser au mieux tandis qu’elles continuaient leur route à travers champs. La blonde ne savait plus quoi lui dire et se concentra sur sa mission pour s’occuper l’esprit. Elle prit la tête du groupe, avec Esmeralda, guidée par son orbe lumineuse qui lui indiquait la route en suivant les ondes magiques.

 

Tandis que cette journée morose allait se terminer, un torrent de pluie s’abattit sur la région. Comme à chaque fois, et ce, depuis plusieurs jours, le groupe de Raiponce se posa à l’abris sous un bosquet aux larges feuilles, attendant que l’averse se calme. Cela pouvait durer cinq minutes comme des heures… Les fées ne pouvant pas voler pendant la pluie, même les fées des eaux, le travail était suspendu.

 

Durant cette pause imprévue, Raiponce assista à un phénomène étrange : Son orbe de lumière se mit à bouger dans tous les sens ! Elle lui tapotait la joue, volait dans tous les sens et tournoyait au-dessus de sa tête alors que sa maîtresse était en train de se concentrer pour recharger son pouvoir. La blonde sentit qu’elle avait perdu le contrôle sur son orbe, comme si quelqu’un d’autre avait pris le relais… En fait, elle se rendit compte qu’une présence était à ses côtés depuis le début de la journée, à travers sa magie. Elle ferma les yeux pour essayer de comprendre et sentit une puissante magie l’envahir.

 

Elle se releva d’un bond sous la surprise de ses amies.

 

Puis, attrapant une feuille pour l’utiliser comme un parapluie, elle quitta leur abri d’une traite sans se retourner, courant le cœur battant. Esmeralda hurla son nom en la voyant partir ainsi, la poursuivant avec Ariel et les autres sur les talons. Raiponce sut qu’elle devait écouter cette voix intérieure qui l’appelait. Qui lui disait de continuer. De suivre la lumière… Elle courut à en perdre haleine s’enfonçant dans la boue jusqu’au genou. Elle sauta par-dessus des branchages, s’enfonça dans la broussaille et disparue de la vue de ses amies qui l’appelaient sans relâche.

 

Puis, après plusieurs minutes de course effrénée, un appel de la blonde:

- PAR ICI !!

Tout autour, la pluie battait à tout rompre, écrasant leurs parapluies-feuilles de puissantes gouttes épaisses, les faisant vaciller. Ella (Cendrillon) était tombée au sol, enlisée et aidée par Aurore. La Voltigeuse ne se retourna pas en accélérant le pas malgré ses ailes détrempées et boueuses quand elle aperçut la blonde accroupie plus loin. Son cœur rata un battement et elle se stoppa à son niveau, le souffle coupé. Il n’y eu plus aucun son autour d’elle, comme si la pluie avait cessé de faire du bruit. Ariel lui fonça dedans quelques secondes après, se figeant à son tour. Puis les autres arrivèrent et la fée des Eaux fondit en larme.

 

- ATTINA ! AQUATA !

 

Ariel se rendit aussitôt auprès des corps allongés dans la boue, trempés jusqu’aux os aux ailes molles. Inertes, pâles et gelés… Anna stoppa Ariel avec sa magie en invoquant une boule de feu qui la fit reculer.

- Pas un pas de plus !!

Esmeralda attrapa Raiponce puis Ariel tout en laissant Anna s’avancer. Ariel s’agrippa à ses amies, les yeux exorbités par la terreur. Ses jambes lâchèrent où Raiponce la rattrapa, avalant difficilement sa salive. Anna s’accroupit devant Attina et la retourna face au ciel. Esmeralda protégea la scène avec plusieurs feuilles qu’elle fit s’envoler au-dessus d’elles, coupant le flux d’eau.

 

Chacune retint son souffle tandis que l’infirmière du groupe posa son oreille sur la bouche d’Attina. Elle lui toucha ensuite le cou avec ses doigts et se pencha sur sa poitrine, faisant de même avec Aquata. Larmoyante et dégoulinante d’eau, elle se tourna vers ses amies.

- Elles sont en vie !

- SAINTE MERE-NATURE !! Beugla Ariel qui échappa à la prise de Raiponce pour fondre sur ses aînée des Eaux.

Elle invoqua aussitôt son pouvoir pour retirer le surplus d’eau et de boue. Anna fit apparaitre son feu pour les réchauffer car elles étaient en hypothermies. Aurore et Ella posèrent une fourrure autour d’elles tandis que l’infirmière fit avaler un breuvage magique pour les aider à reprendre des forces. Esmeralda soupira allégrement de soulagement tout en fixant Raiponce qui priait, les deux mains sous son menton.

- Comment tu as su qu’elles étaient ici ? S’exprima-t-elle avec profondeur.

- Mère-Nature m’a guidé, répliqua la nouvelle sans réfléchir.

- Par quel moyen ?!

- Par mon orbe de lumière. J’ai senti sa présence et sa force me parcourir. Je me suis comme… connectée à elle et ensuite, je savais que je devais y aller. Que quelque chose d’important m’attendais à destination.

- Ce n’est pas la première fois que j’entends parler de connexion avec notre Mère. Mais je dois avouer que je suis impressionnée et surprise à la foi... Je ne serais pas étonnée que cela ait un rapport avec ta naissance.

- Je le pense aussi…

 

Deux autres fées furent trouvées aux côtés d’Attina et Aquata. Elles reçurent toutes les quatre le même traitement, avant que la plus âgée des Eaux reprenne connaissance. Aucune d’elles n’étaient gravement blessées, hormis les anciennes blessures rouvertes des fées des Eaux et une jambe foulée pour une autre. Leurs ailes étaient dans un sale état mais intactes.  

 

Ariel tenait la main de son aînée. Attina papillonna, confuse. Elle mit du temps à reprendre conscience.

- Tout va bien, on attend que la pluie se calme et on vous ramèneras auprès du camp, expliqua Ariel d’un sourire soulagé bordé de larmes. Je suis tellement contente que tu n’aies rien !

- Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ? Demanda Esmeralda.

- Je… Pas vraiment.

Elle se souleva pour s’asseoir correctement, la main sur son front. Raiponce lui offrit un peu de sa lumière chauffante tandis que le crépuscule arrivait.

- C’est confus dans ma tête. Qu’est-ce que je fais ici ?

- Repose toi, nous parlerons de tous ça plus tard, assura Anna.

 

La pluie ne s’arrêta pas… Elles durent envoyer un signal de détresse à savoir une explosion de feu et de poudre magique qu’Anna avait dans son sac. Flora les repéra rapidement, en chemin pour récupérer ses fées coincées par la pluie. Grâce à des chariots couverts et les pigeons ramiers, toutes purent se réchauffer, se sécher et rentrer en sécurité au camp avec les chefs de Talents comme accompagnants.

 

Triton fut étrangement doux et attentionné avec les fées, montrant un visage de lui plus paternel. Une fois au camp, les ouvrières firent la fête au retour des disparues qui se reposèrent dans un coin tranquille avec Triton et Ariel. Flora prit aussitôt Raiponce et son équipe à part pour discuter de ce qu’il venait d’arriver. Elle ne sembla pas surprise par les révélations de la nouvelle et opina jusqu’à la fin du récit.

- Notre reine se doutait que vous étiez – les quatre nouveaux- potentiellement plus proche de Mère-Nature que les autres. Votre aura est puissante, c’est pour cela qu’il faut que tu sois prudente, mon enfant. Ne fais plus de folie !

La blonde opina, comprenant qu’elle ne devait plus partir sans ses amies comme elle l’avait fait auparavant. Esmeralda l’avait déjà sermonné tous le long du trajet…

 

Après une bonne nuit de sommeil, Attina fut heureuse de retrouver ses sauveuses tandis qu’Ariel avait passé la nuit à ses côtés.

- Ça va mieux ? Questionna Raiponce.

- Beaucoup mieux, merci. On est toute de nouveau sur pied.

- Elles ont simplement été en hypothermies, expliqua Anna. Rien d’autres à signaler de grave. Quel soulagement.

- C’est la pluie qui vous a fait cela ? Demanda Ella.

Attina fronça les sourcils, en pleine réflexion.

- J’en ai déjà parlé à Flora et aux autres Chefs mais je n’ai pas beaucoup de souvenir de ce qu’il s’est passé. Je me rappelle juste que la pluie est arrivée sans prévenir et que nous avons cherché un abri toutes les quatre. Nos amies du groupe n’étaient pas loin et devaient nous rejoindre quand… Je me suis sentie tombée ! Je me souviens vaguement avoir essayé de voler sous la pluie… encore et encore… Être tombée dans la boue… Puis avoir glissé dans la rivière à un moment donné et puis… euh, c’est le grand trou noir…. Je me suis réveillée dans les bras d’Ariel.

- Ça ressemble à un accident ?

- Ou à une fuite devant un danger ?

- Ou à une faiblesse ?

Raiponce, Ariel et Anna avait parlé l’une après l’autre, émettant des hypothèses.

 

- En tout cas il n’y a rien eut de grave, conclut Leah en intervenant auprès des fées. Plus de peur que de mal. Nous pouvons nous détendre.

- Je serai bientôt sur pied pour travailler, sourit Attina à sa cadette en lui caressant affectueusement la tête. Ne vous en faites pas pour nous quatre, un peu de repos et nous serons comme neuve.

- Merci de nous avoir trouvé, sourit Aquata à son tour. Mère-Nature seule sait si nous aurions tenue encore longtemps sous la pluie et le froid des nuits Printanières !

- Merci infiniment.

 

Le groupe de Raiponce sourit, rassuré. Ariel eut le droit de rester avec ses pairs mais préféra retourner avec son groupe. Elles purent ainsi retourner sereinement au travail en répandant leur bonne humeur. Raiponce invoqua de nouveau sa précieuse orbe de lumière qui semblait encore plus chaude qu’avant, qu’elle serra avec amour.

 

D’un dernier regard vers le camp elle se stoppa quelques instants. Esmeralda la rejoignit en rebroussant chemin.

- Un soucis ?

- Oh, non, du tout.

Elle lui sourit avec de reprendre la route.

- Mais… Quelque chose me chiffonne.

La Voltigeuse l’incita à continuer. Elles rejoignirent leur groupe puis la Lumineuse reprit:

- Je ne me souviens pas qu’il est plu le jour de la disparition d’Attina et Aquata. Et vous ?

Toutes se regardèrent, confuses. Cette journée-là avait été particulièrement ensoleillée pendant leur visite du château.

- C’était peut-être une pluie localisée ? Répliqua Anna en haussant les épaules.

Les six fées se fixèrent sans trop savoir quoi répondre, retournant lentement à leurs devoirs.

 

Dans la tente de repos en tulipes renversées, Attina soupira. Elle l’avait échappée belle avec ses amies. Sa faiblesse avait eut raison de son expérience, songea-t-elle.

L’alitée se recoucha et voulut s’endormir mais quelque chose l’empêcha de trouver le sommeil. Son cœur palpitait si fort dans sa poitrine. Une terreur sourde l’enveloppait. Sans qu’elle ne puisse l’expliquer, elle et ses trois amies se recroquevillèrent ensemble dans le même lit en mousse, le regard hanté.

 

***

[Le royaume de l’Eté]

 

Les semaines se succédèrent dans la vallée redevenue calme. Chaque fée était retournée à son petit train-train quotidien. La plupart flânaient, s’amusaient, s’entraînaient ou apprenaient des choses. Les fées Estivales commençaient également leurs préparatifs dans la bonne humeur et le soleil caniculaire.

 

Harold avait commencé la construction de la maison qui accueillerait une potentielle future fée. D’abord hésitant, il avait fini par trouver plusieurs concepts et s’amuser dans son projet. Il construisit tout de A à Z avec une immense fierté. La structure choisie fut en bois de pin recouvert de ses épines pour le toit. La forme était arrondie, allongée comme un ballon de rugby avec deux étages et une terrasse en hauteur. Il travaillait actuellement sur une dernière pièce, cachée sous le toit pour en faire un coin « cocooning » remplit de sièges moelleux quand Merida arriva. Elle siffla d’admiration devant le travail accomplit.

 

- C’est incroyable !! Harold, tu as des mains en or !

 

Il rougit malgré lui, appréciant beaucoup le compliment de son amie de naissance. La rousse venait le visiter chaque soir après le travail du Bricoleur. C’était le moment qu’il préférait de la journée car il adorait partager des instant avec l’excentrique Mérida. Quant elle était présente, il se sentait plus confiant et plus serein. Plus libre aussi. Elle lui montrait toujours de nouvelles choses et s’existait pour rien. Il attendait toujours l’heure de sa venue avec impatience !

 

- Quel programme pour aujourd’hui ? Questionna le bricoleur en lui tendant un bon muffin aux myrtilles.

- Oh, merci !! J’ai prévu un truc exceptionnel. J’ai hésité un moment mais je pense que tu es prêt maintenant.

- Ah ?

Elle resta énigmatique, appréciant le gâteau qu’Harold lui avait offert sans savoir que c’est lui qui l’avait cuisiné. Il la suivit à tire d’ailes et tous deux partirent vers l’Automne. Merida était euphorique, peut-être même un peu plus que d’habitude. Il l’admira en silence, tout simplement heureux de la voir ainsi.

 

- Au fait, tu as trouvé quelque chose dans tes recherches à la bibliothèque ? Lui demanda-t-elle en virevoltant entre des feuilles mortes.

Harold fit la grimace. Il avait beau gratter tous le savoir des fées, il ne trouvait pas de réponse à ses questions…

- Franchement, non. Avec Milo, Belle et Mirabelle on a tout donné mais aucun livre ne mentionne de cheveux de fées non-sécables ou d’explication sur le phénomène de nos ailes. Comme si c’était une première dans l’histoire…

- On serait des précurseurs ! Cool.

- Possible. J’ai juste trouvé quelques mentions de « choses étranges » qui se produiraient entre Jumeaux/Jumelles.

- C’est-à-dire ?

- Ce n’était pas précisé mais un lien immuable lierait deux fées naissants le même jour. Ça provoquerait de la magie unique et des phénomènes non-expliqués. Rares ont été les témoignages, apparemment, ce serait plus de la légende qu’autre chose selon les auteurs… Mais ça pourrait expliquer nos étranges spécificités. Les cheveux de Raiponce comprit.

- Sauf que ça concerne les naissances de vrais jumeaux, non ? Nous on est pas nés de la même plantes comme tu le sais.

- Etant donné que ce n’est jamais arrivé, je ne risque pas de trouver de précision là-dessus.

- C’est pas faux, rit Mérida. Puis si même la reine ne sais rien, on ne peut qu’en conclure qu’on est face à un cas unique, c’est tout.

- C’est ce que je me dis.

- Après, nos ailes font de la lumière mais voilà on va pas non plus en faire tout un plat. C’est surtout joli.

 

Harold approuva, malgré tout songeur du phénomène tandis que son amie se posa sur une branche en hauteur. Elle siffla plusieurs fois dans ses doigts devant le regard perplexe de l’estivale. La minute d’après, Harold était sur les fesses, terrifié, poussant un énorme cri de terreur en pointant du doigt la créature qui le fixait.

- Voici mon ami à plumes ! Je te présente Angus !

- C’est un…. un… un…. AIGLE ?!!

- Une buse, précisa la rousse en ricanant.  On est copain comme cochon. Il me suit partout quand je suis seule.

- Mais, mais, mais… !!! C’est un rapace ! Il va nous dévorer !

- Tu ne risques rien, je l’ai apprivoisé. Ou plutôt, on a conclut un accord. Il n’essaye pas de manger les fées et en retour je lui offre mon amitié. Il apprécie beaucoup ma magie apparemment.

- Tu es folle !

 

Harold vit l’oiseau bomber le torse avant de se diriger sur lui. Il voulut s’enfuir mais une patte acérée le cloua sur la branche sans le blesser. Il hurla en tentant de se dégager devant l’air hilare de Mérida.

- Dis-lui de me lâcher !

- Seulement si tu te calme. Tu n’as pas le choix !

- C’est pas vrai… !!

Bien que terrifié, Harold arrêta de se débattre. Il vit l’oiseau approcher son bec et l’ouvrir en grand.

- Fais-moi confiance, Harold. C’est tout ce que je te demandes.

Le Bricoleur vit la langue se rapprocher, tétanisé. Il pria de tout son être tout en continuant de rester calme. Ses yeux se fermèrent quand il sentit l’haleine de l’animal sur lui. Puis, la langue visqueuse le lécha de bas en haut avant qu’il ne se sente relâché. Mérida riait toujours, amusée de son petit tour. L’oiseau semblait beaucoup s’amuser aussi…

 

Harold se remit aussitôt sur pied, tout collant de salive.

- Beurk… Tu pourrais dire à ton ami de se laver le bec !

- Hi, hi, hi, tu devrais voir ta tête.

Il fit la moue, moitié en colère, moitié soulagé. Après s’être donné un coup de nettoyage, il observa la rousse qui caressait la buse tendrement. Celle-ci fermait les yeux de bien-être.

- Tu as vraiment réussi à te lier d’amitié avec… Une buse. Je n’arrive pas à y croire.

Il se rapprocha. Merida lui sourit, les yeux brillants de joie. Elle le prit par la main et il put caresser l’animal. C’était pour Harold une expérience unique qui le happa de l’intérieur.

- Incroyable, souffla-t-il.

- Je suis contente que tu l’acceptes. Jane refuse de l’approcher malgré qu’elle soit la seule au courant pour Angus. Elle a trop peur et elle ne veut même plus me suivre en balade maintenant. Mais je savais que toi tu comprendrais. Tu es différent des autres…

Il ne sut que répondre, souriant simplement à son amie qu’il adorait voir ainsi. Ce compliment le toucha sincèrement.

- J’adore être avec toi, avoua-t-elle en détournant les yeux. Tu ne me juges jamais et tu es ouverts à tout. Et puis, la confiance que tu m’as accordé, plus tôt, je compte bien l’honorer. Je ne te trahirai jamais.

- Moi non plus. Je… J’aime aussi beaucoup quand on se balade tous les deux. Je ne sais pas si c’est à cause de notre naissance ou autre chose mais je… J’apprécie quand tu es là. Et oui, j’ai confiance en toi.

- C’est réciproque !

Elle se sentit émue. Merida enfonça sa tête dans le pelage de l’animal pour étouffer ses émotions qui la submergeait. Harold en fit de même tandis qu’Angus les recouvrit de ses ailes chaudes.

 

Par la suite, Harold eu le droit de chevaucher le rapace avec Mérida à sa plus grande joie ! Son envoler le cloua sur le plumage, les yeux ronds de surprise. L’oiseau s’en donna à cœur joie dès le début en montrant toute sa puissance de vol et ses acrobaties. Les piqués et les accélérations de l’animal lui offrirent les sensations les plus incroyables de toute sa vie de fée ! Il adora ça ! Il en redemanda encore et encore sous les piaillements joyeux de l’animal. En phase tous deux dans cette euphorie aérienne.

 

Assisse derrière lui, Mérida souriait à pleine dent. Elle avait enfin partagé son secret à quelqu’un qui la comprenait. Elle était aux anges.

 


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