Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons
[Arbre-Monde]
Le labyrinthe s’étendait et se ramifiait partout à l’intérieur de l’Arbre sacré. Des couloirs et des virages à en perdre la tête. Des culs de sac aussi et des embranchements cachés. C’est parmi une ouverture secrète que la reine s’enfonça vers la cime. Dans un lieu connue que d’elle et des ministres.
Le visage fermé par le doute, la grande fée bleue vogua entre des meubles et de la vaisselle sale avant de pénétrer, plus haut encore, dans une ouverture donnant sur une vaste pièce circulaire dans un nœud de l’arbre. A l’intérieur, du sable qui s’écoulait indéfiniment entre le haut et le bas dans une danse lente et envoûtante. Il n’y avait d’autre bruit que les grains qui voyageaient et retombaient en une fine cascade. La reine s’avança au contre les yeux tournés vers une légère ouverture qui laissait filtrer l’aube dans la pièce d’un rouge-orangé vif.
- Est-ce que tu es là ? Bruno ?
Elle héla son nom plusieurs fois avant qu’une fée n’émerge de sous le sable, les cheveux noirs hirsute en bataille, l’air ahurie et fatigué.
- Je vous ai déjà dit non ! Laissez-moi tranquille.
Il se recoucha en s’enfonçant sous une couche de sable.
- … S’il te plait, j’ai besoin de consulter ton pouvoir. Pourrais-tu faire une exception ? C’est un cas de force majeur…
Il ressortit de son trou, moitié en colère, moitié terrifié.
- Je l’ai dit et répété des centaines de fois : JE REFUSE DE LIRE L’AVENIR À NOUVEAU. Que ne comprenez-vous pas là-dedans ma reine?
Elle s’avança pour le rejoindre. Il fit la moue.
- Je sais… Cela est un fardeau pour toi…
- Non vous ne savez pas !! La douleur à chaque fois que j’annonçais une prophétie ! La terreur et le regard de haine des fées !! Et tous ces malheurs… Je ne veux plus être le porteur de mauvaise nouvelle. Je ne suis pas la fée de la mort comme beaucoup m’appelait ! Ils m’ont oublié et je les aient oublié. Point final.
Il lui tourna le dos, exposant ses faibles ailes à la vue de la reine. Elle eut un sourire peiné empreint d’empathie.
- Je sais… C’est pour cela que tu te terres ici depuis toutes ses années. Je l’ai bien comprise. Mais cette fois il se passe des choses … surprenantes… Peut-être est-ce une bonne nouvelle que tu m’apporteras ? Ce sera uniquement pour moi et moi seule.
- Je ne veux plus…
Il s’exprima avec la souffrance qui l’habitait. Il se souvenait encore des remontrances d’Alma et du regard des autres. De sa naissance en tant que fée ratée avant qu’il ne découvre son don par hasard en touchant de la poussière de fée. Mère-Nature lui avait offert le don de lire l’avenir et il en souffrait d’avantage depuis. Il regrettait ses jours de fée abandonné avec Milo et ses amis d’autrefois aujourd’hui disparus.
La reine soupira, déçue, tout en s’asseyant à côté de lui.
- Est-ce que tu as appris la nouvelle ? Demanda-t-elle.
- Laquelle ?
- Celle de la quadruple naissance sous l’Eclipse Vermillon d’avant-hier soir.
Bruno se leva d’une traite. Les yeux agrandit dans ses orbites, il se recula puis trébucha en fixant la reine. Celle-ci fut surprise, posant sa main sur sa poitrine.
- Bruno ? Est-ce que ça va ?!
- Impossible… Non… NON NON NON NON…
Il déglutit et se recroquevilla contre ses genoux, se balançant comme un fou tout en se rognant les ongles jusqu’au sang. La grande fée bleue le prit contre lui en essayant de l’apaiser.
- Tu sais quelque chose… Je ne te forcerai pas à m’en parler mais… Si tu le fais, je t’en serai éternellement reconnaissante.
Pendant un moment, Bruno ne dit mot, se laissant couver. Il tenta de se ressaisir. Il grelottait sans avoir froid, imprimé par le souvenir passé de sa toute dernière prophétie. Celle dont il n’avait jamais parlé. Celle qui l’a convaincu de ne plus jamais lire l’avenir…
- Les quatre nouvelles fées… Elles sont dans chaque saisons différentes? Demanda-t-il dans un souffle
- Oui.
- …
La reine lui raconta la soirée surprise lors du jour de la renaissance. Bruno se sentit écraser par un poids gigantesque. En entendant sa prophétie se réaliser, il abdiqua toute résistance.
- Je ne vous ai pas tout dit, ma reine. Si j’ai décidé d’arrêter d’utiliser mon pouvoir c’est parce que j’ai vu une toute dernière chose. Lors d’une soirée de lune bleue comme il arrive tous les sept ans…
- Pendant la cérémonie de la pierre de lune ?
- Oui. Pile pendant que la lune bleue déversait son pouvoir sur la pierre, nous offrant à nouveau la démultiplication de la magie… J’ai vu quelque chose et j’ai décidé d’utiliser mon pouvoir en touchant la poussière azur en secret. J’ai eu un présage. Une terrible prophétie. J’ai refusé d’y croire toutes ses années… Mais c’est inéluctable. On ne peut aller contre le destin…
Il refoula des larmes de frustration. La fée bleue lui sourit tristement en caressant son dos.
- Ce n’est pas toi qui créer le destin, Bruno. Tu ne dois pas t’en vouloir pour tes prophéties. Ton don est un lourd fardeau mais tu n’y es pour rien. Ce n’est PAS TA FAUTE.
- Je le sais !!! Mais je ne peux m’en empêcher… !
- Tu avais donc prédit la naissance des quatre fées de chaque saisons ?
Il opina les lèvres pincés.
La reine des fées se releva, voletant lentement dans le sable en fixant le lointain, vers l’ouverture sur l’aube.
- Mes ministres m’ont fait leur rapport hier soir, s’exprima-t-elle doucement. Le premier jour des nouveaux à déjà fait montre de leurs talents à tous les quatre. Ils sont singuliers ! Leur pouvoir dépasse le nôtre. Leur volonté et leur désir d’apprendre aussi. Leur aura est immense… Ils sont comme des essences de magies pures directement puisées du ventre de Mère-Nature. * une pause, elle se retourna vers son enfant * Et je devrais m’en réjouir ! C’est d’ailleurs pour cela que j’ai accepté qu’une de ces fées parte pour le monde des hommes. Elle doit suivre sa voie sans que je ne la bride… Sauf que… Tout cela arrive si soudainement et juste après une pénurie de naissance… C’est un miracle. Mais à quel prix ? Pourquoi maintenant ? Cela m’inquiète vraiment. C’est pour ça que je te demande de l’aide. Toi qui sait. Dis-moi ce que tu as vu je t’en conjure.
Un long silence, la tête baissée, Bruno fini par regarder la reine et lui tendre sa main.
- Il sera plus simple de vous le montrer. Faites-vous votre propre interprétation. La mienne est pessimiste à souhait.
Une légère hésitation passa dans le regard de la grande fée bleue. Elle choisit malgré tout d’attrapée sa main et se sentit soulevée dans les airs. Le sable les entoura en une sphère vivante tandis que Bruno quémanda de la poussière de fée. Il ne pouvait lire sans.
La reine fit glisser un tas de poussière dorée dans l’autre main du devin avant que celui-ci n’entre en transe. Ses yeux devinrent vert brillant et tout autour se brouilla. La reine connaissait le phénomène et se laissa porter par la magie de Bruno. Elle ferma les yeux et attendit la vision.
Bruno lâcha une larme avant de laisser le flux du destin venir à lui.
**
Tout d’abord il y eut trois boules ( bleue, blanche et jaune) qui se combinèrent pour donner une énorme boule rouge vive illuminant les alentours aveuglement. Ensuite, quatre pétales qui se transformèrent en silhouettes de fées, deux filles, deux garçons, chacune de la couleur d’une saison différente. Une aura magique abonda comme une rivière entourant les quatre fées. L’une d’elle illuminait le ciel du soleil, une autre montrait un outil brillant, la troisième chevauchait un ours et la dernière faisait tomber la neige en tempête sous la lune.
Puis il y eut une explosion de poussière sombre indescriptible. Elle se mélangea et enlisa les quatre fées avant de les faire disparaitre. Tout s’enchaina à une vitesse effrénée ! Le majestueux Arbre-Monde se mit à brûler et sombra en écrasant tout son passage. La vallée se désagrégea en miette. La reine explosa en poussière bleu. Les ministres suivirent l’une après l’autre tandis que chaque royaume se couvrait de noirceur. Plus aucune lumière, juste de la poussière noire et violette puis l’apparition d’une énorme montagne crachant de la fumée. Des êtres sombres riants aux yeux fous et les fées qui disparaissaient les une derrières les autres… Un monstre indescriptible surgit du néant pour prendre le contrôle de la terre.
Un flash, une étoile, des mains liées, un dragon, d’étranges objets. Une lueur dans le lointain, et de la noirceur à perte de vue qui l’engloutissait.
**
Quand la reine refit surface, elle tenait toujours les mains de Bruno dans les siennes qui la fixa d’un air de « je t’avais prévenu » sur le visage. Il stoppa son pouvoir et les deux tombèrent sur le sable. La reine sentit son cœur tambouriner. Les terrifiantes images de la fin de la vallée la hantait déjà.
- Dire que tu as vécu avec ça pendant des décennies…
Bruno ne répondit rien, le regard bas.
- Je comprends mieux tes peurs et tes incertitudes. C’est au-delà de tout ce que j’aurais pu prévoir… C’est…
- La fin. Notre fin à tous. Plus de fées, plus de magie, de nature, de lumière. Juste des ténèbres permanentes, de la désolation et la naissance des pires vices au monde pour les êtres vivants. Un monde où il n’existe plus aucunes joies, plus aucunes merveilles. Et la mort de Mère-Nature à tout jamais.
La reine se releva, terrifiée par ses mots. Elle posa la main sur sa poitrine qui courrait un marathon.
- C’est impossible… L’Arbre-Monde et Mère- Nature ne peuvent pas tomber. Les fées noires ne peuvent pas nous terrasser !
- Et pourtant, tu l’as vu toi-même. Moi aussi j’ai tenté de le nier mais les fait sont là. L’éclipse, la naissance des quatre fées de chaque saisons. Et je suis certains que leurs pouvoirs correspond à ce qu’on a vu, ai-je raison ?
Elle opina gravement.
- Que peut-on faire pour empêcher cela ? Que dois-je faire ?!
- Je me pose cette question depuis cinquante ans, depuis ce jour prophétique, répondit Bruno les larmes aux yeux. Et je n’ai pas de réponse. C’est bien ça la plus horrible des tortures. Je voulais vous empêcher de le vivre… Mais vous avez voulu savoir.
La reine secoua la tête. Elle serra les poings, repensant aux paroles de l’étoile bleue.
- Le destin est entre nos mains, reprit-elle. Il n’est pas immuable. Je suis persuadée qu’on peut aller contre ! Il faut seulement le vouloir.
Elle s’avança vers Bruno en lui prenant les mains.
- Je te promet de tous faire pour changer cet avenir. Il y a encore de l’espoir ! J’ai interprété des choses positives dans ta vision. Et je pense que si Mère-Nature à connaissance de ce danger, ce dont je ne doute pas, elle aura réagi en conséquence, d’où la naissance des quatre nouveaux. Je commence à y voir plus clair. Merci !
- Tu te voiles la face…
- C’est toi qui abandonne trop vite. Bruno, fais-moi confiance… Nos fées sont fortes, nous sommes forts. Je crois en mes quatre miracles et en nos liens. Laisse-moi te prouver qu’on peut se sortir de tout cela !
- … Je l’espère de tout cœur. Mais c’est un doux mirage.
Il se blottit contre la reine malgré lui et elle lui rendit son accolade. Ils étaient maintenant deux à savoir : La fin de la vallée était en marche.
Lorsque la reine retourna dans sa tanière, en haut de l’Arbre-Monde, elle écrivit sur la prophétie toute la journée pour ne rien oublier. Elle énuméra les faits négatifs et positifs. Le soir elle discuta de nouveau avec son étoile-mère tout en cherchant comment aiguiller les quatre nouveaux sur le chemin qui leur était dressé.
Elle savait qu’ils étaient les seuls à pouvoir réellement changer cet avenir funeste.
***
[Printemps]
Loin de tout cela, Raiponce était en train de suivre une formation accélérée avec Arianna et Eilonwy sur l’utilisation de son pouvoir et sa façon de l’utiliser pendant un combat. L’attaque et surtout la défense avec le majestueux bouclier de lumière. La fée Lumineuse n’eut aucun mal à apprendre et reproduire les bons gestes sous les acclamations sincères de ses collègues au travail.
La fierté se lut sur le visage de Raiponce qui invoqua une boule de lumière concentrée comme Eilonwy le lui avait montré. Anna qui passait par là vint admirer la manœuvre. Elle l’applaudit vu la taille de la lumière et ses puissantes ondes qu’elle dégageait.
- Cette sphère pourra te défendre, t’éclairer dans les recoins les plus sombres et te guider vers tes amis. Je m’en sers tous le temps. Si tu y infuses ta volonté elle te suivra et t’épaulera. C’est à toi d’apprendre à te lier à elle et à l’invoquer rapidement.
- Compris. Je vais m’entrainer !
- C’est marrant ça me rappelle mes petites boules de feu ! C’est si pratique !
Anna invoqua ses « amies », de petites boules enflammées possédant un visage amical qui dansèrent autour d’elle.
- Nous possédons un pouvoir commun, approuva Arianna. Le feu et la lumière sont de la même source. Et vos sphères seront très utiles, croyez-moi.
- Génial je peux m’entrainer avec vous dans ce cas ?! Répliqua Anna avec un grand sourire.
- Seulement lorsque tu auras fini tes tâches du jour, jeune fée.
- Oh, oui, le travail…. LE TRAVAIL !!! Je suis en retard !!
Et Anna fila d’une traite sous les rires des trois lumineuses.
Le soir, Raiponce retrouva Esmeralda à l’Arbre où elle rejoignirent Quasimodo pour discuter un peu. Bien que distant, la fée abandonnée apprécia sincèrement la venue de Raiponce et lui sourit lors de son retour chez elle. A son domicile, la blonde découvrit Ariel et Attina qui lui demandèrent des nouvelles pour le voyage. Elle leur expliqua que tout était bon tout en allant diner ensembles en bord de rivière. La rousse était plus qu’impatiente de partir sous les soupirs prononcés de son aînée aux cheveux brun clair qui la sermonnait ! Ariel était intenable. Et la nouvelle ne l’aidait guère à la calmer, ne faisant qu’attiser sa flamme.
Raiponce avait des étoiles dans les yeux à imaginer le monde humain qui lui était totalement inconnu. Elle jubilait avec Ariel tout en parlant magie. Ravie d’en apprendre d’avantage, la lumineuse termina sa journée par une exploration des prés à la recherche de la fleur de qui portait son homonyme, qu’elle ne trouva pas ce soir-là. Déçue, elle rentra se mettre au lit, s’endormant comme une masse après tout son travail.
Elle enchaina les jours suivants de la même manière. Le travail et son entrainement lui prenait tout son temps et son énergie, mais la motivation de l’autre monde la boostait à tout donner. Tandis qu’elle comblait le retard engendré par Mérida et ses ours, sa magie montait lentement de niveau et elle se sentit de plus en plus confiante pour la suite.
**
Varian accueillit avec joie son nouvel apprenti : Une fée de l’été nommée Harold. Il s’était présenté avec timidité mais une grande envie d’apprendre. C’est dans ses yeux que ce lu toute la volonté et la joie de l’apprentissage avec son nouveau mentor.
- Tu vas m’être d’une grande utilité, avoua ce dernier. Les jours avant les départs c’est l’anarchie dans la vallée et je n’ai même plus le temps de travailler sur mes inventions ! Etant donné ton talent, comme me l’a dit maître Geulfor, je ne doute pas un seul instant que tu vas m’ôter une grande épine du pied !
- Et je suis heureux de me mettre au travail !
- Tu connais déjà les bases de ce que j’ai compris ?
- Oui, j’ai tout étudié hier.
Varian siffla d’admiration.
- Eh ben, tu ne chômes pas ! J’aime ça ! Je sens la passion émaner de toi !! Je crois que j’ai enfin trouvé quelqu’un à ma hauteur !!
Harold se fit prendre par l’épaule joyeusement et il lui sourit avec rougeur. Sa fichue timidité l’agaçait mais il était content du compliment.
- Dans ce cas, je vais te montrer plein d’astuce pour finir nos commandes plus vites et pouvoir travailler sur d’autres choses plus passionnantes ensuite !
- J’ai justement une maison à faire dans le royaume de l’été… Les conseils seront les bienvenus.
- Bien sûr, après le départ on s’en occupera, se sera le calme plat derrière.
Les yeux brillants d’Harold ne cessaient de fixer les plans accrochés partout dans la cabane de Varian.
- Et est-ce que je pourrai réparer ce vase ? C’est important pour moi. Je ne sais pas trop comment faire, je ne suis pas contre un peu d’aide.
Le Bricoleur aguerrit se saisit des morceaux en les regardant avec sa loupe.
- Hum, vu l’état autant recommencer de zéro. On pourra faire fondre les morceaux de verres et lui redonner sa forme d’origine. On pourrait même le rendre encore plus beau, qu’en dis-tu ?
- Avec joie ! Je… Je sais ce que je voudrai. L’idée vient de m’assaillir !
- On s’en occupe ce soir après les commandes si tu veux bien ?
- Oui.
Harold enfila tous ses outils puis suivit son maître vers les établis. Il apprit toute la journée à lire les commandes, construire grâce aux plans contenus dans leurs livres dédiés et réparer des objets cassés qu’on lui amenait toutes les dix minutes devant leur atelier. Il était surbooké et cela lui plut. Il se sentait à l’aise dans son travail comme si il ne vivait que pour construire et réparer ! Geulfor n’avait pas tort sur un point, il excellait dans ses travaux et plus encore sa magie rendait le tout solide comme du diamant. Cela fit jalouser Varian au plus haut point même si il ne le montra pas… Il ne manquait plus que l’expérience et Harold le dépasserai sans peine.
Le midi, la nouvelle fée bricoleuse prit une pause pour rentrer chez lui. Il avait rendez-vous avec Milo pour la livraison de livres qu’il n’avait pas eu le temps de faire le matin. Sur un énorme chariot, il aperçut son ami lui faire de grand signe, le tout tiré par un rongeur. Pied à terre Milo offrit des graines de tournesol à son ami qui le remercia d’un couinement.
La chaleur étouffante plaisait bien à Harold qui se rendit compte que le matin il faisait bien froid au printemps ! Il pensa donc à prendre une veste cousue main pour le soir comme le lui conseilla Milo une fois les salutation passées.
Pendant le repas, les amis parlèrent longuement de livres et du monde qui s’étendait sous leur pied.
- J’ai trouvé tout cela fascinant d’en apprendre plus sur la genèse du monde ! Merci pour la recommandation.
Il se rappela de la lecture de la veille avec intérêt et énuméra un résumé à voix haute :
« Le monde est né du néant, après une explosion de lumière et de différentes matières dont l’énergie naturelle, à savoir, la magie qu’on utilise. S’est alors formées des planètes, des étoiles, des galaxies en une énorme forme d’énergie primaire à la volonté propre : Celle de « s’épandre à l’infini ».
Puis, dans cette masse d’énergie sont nées des graines qui se sont formées dans le ventre de chaque galaxie. Ainsi sont apparus les esprits de la nature qui sont tombés ça et là pour donner « La Vie ». Ces esprits ont fait naître et croître cette « Vie » là où c’était possible et sont toujours là à nos côtés. Mère-Nature en fait partie. De même que l’esprit du Père-Soleil, de la Mère-Lune et de l’étoile bleue polaire.
Après la nature dont l’Arbre-Monde en est le père, sont venues les fées et tous les êtres doués de magie pour la protéger. La grande fée bleue, les ministres, Alma, les ouvrières… Puis ce fut l’ère des insectes, des animaux et enfin des hommes.
Tout depuis n’est qu’harmonie entre toutes ses formes de vies.»
- Joli résumé ! C’est aussi un de mes livres préférés, avoua Milo. Mais maintenant je me suis spécialisé dans d’autres études.
- Lesquelles ?
- Les fées noires et les terres inconnues.
Un frisson parcourut la nuque d’Harold.
- Tu as trouvé des choses intéressantes sur les deux sujets ?
Milo haussa les épaules.
- Pour l’instant peu de chose. Mais quand même des trucs fascinants ! Tu veux savoir ?
- Bien sûr !
- Bon accroche-toi. Tout d’abord sur les terres inconnues : J’ai trouvé de vieux écrits de fées exploratrices comme ils en existaient autrefois qui parlent d’un monde caché ! Un lieu ancien qui aurait sombré sous la mer et qui renfermerait des trésors et des êtres oubliés. Voilà des années que je cherche sa trace et j’ai peut-être quelques pistes vers le Nord mais j’ai encore besoin de préciser mes cherches.
- Ça doit être incroyable ce qui se cache là-bas !
- MAIS OUI ! On est d’accord ! Il parait qu’il s’y cacherait les plus anciennes créatures au monde et les reliques des premiers temps. Je rêve de trouver ce lieux depuis si longtemps !
- Mais tu n’as pas le droit de sortir de la vallée…
- Je demanderai à devenir explorateur même si ça n’existe plus, tant pis !
- Et si la reine refuse ?
- Je partirai quand même. D’autres fées abandonnées l’ont fait, j’y arriverai aussi.
- Avec les fées noires qui rôdent ?!
- Hum, oui, je reconnais que c’est un problème… Mais ce n’est pas pour tout de suite de toute façon.
Harold cogita à ses mots. Milo revint vers lui.
- J’ai aussi trouvé l’existence d’une terre cachée sous nos pieds.
- Vraiment ?!
- Il existerait selon une ancienne exploratrice à qui j’ai retrouvé le journal des cavernes souterraines qui se relieraient entre elles jusqu’à un lieu inexploré. Elle était d’ailleurs partie l’étudier mais elle n’en est jamais revenue…
- C’est où que ça se trouve ?!
- Je n’ai pas l’emplacement précis en tête…
- Que de mystère !! Et pour les fées noires ?
- Hum là ça devient plus compliqué.
Milo croisa les bras, grimaçant. Il termina son dessert d’une traite voyant l’heure tourner en regardant l’ombre du soleil sur la table.
- Tout ce que je sais pour l’instant c’est que récemment, ils se sont démultipliés. J’ai pris note de tous les incidents et « quelque chose » les fait naitre en masse. Ou tout du moins plus que nous. Je me demande, si on part du principe qu’ils nous ressembles, s’ils ne naissent pas d’un arbre aussi ou d’une entité comme Mère-Nature ? Mais je ne peux rien avancer.
- Je pense que c’est une bonne théorie. Je compte bien étudier la question moi aussi.
Milo l’observa, si ému qu’il était.
- Je me sent tellement moins seul, merci, Harold.
- Il n’y a pas de quoi ! Je suis content d’être ton ami et celui de Mirabelle !
- Il en faudrait plus des fées comme toi. Des fées qui ne jugent pas et qui s’intéresse à tout.
Il se leva, ayant fini de décharger les livres et retourna sur son chariot.
- Je te laisse j’ai une grosse commande de poussière et de bois à livrer. Je suis déjà en retard.
- Moi aussi j’ai PLEIN de travail. Je passerai ce soir !
Ils se saluèrent chaleureusement de la main où Harold retourna au Printemps pour trouver un Varian débordé. Il prit aussitôt la relève pour finir les commandes, courant et volant dans tous les sens toute la journée.
Le soir, lorsqu’ils en eurent fini, épuisés par tout le travail, ils prirent une pause à la belle étoile. Puis, ils travaillèrent sur le vase qu’Harold façonna pendant que Varian donnait ses conseils. Une fois fini, le nouveau fut heureux du résultat et l’emmena tout de suite à l’Arbre-Monde où il trouva Mirabelle en train de nettoyer le sol.
- Cadeau !!
- Harold ?! C’est… Il est magnifique ce vase !
- C’est celui que j’avais cassé. Je l’ai reforgé un peu différemment, j’espère que cela ne te dérange pas…
- Pas du tout ! Il est superbe, merci… Ça me touche…
Elle essuya ses larmes de joie sous ses lunettes pour lui sourire. Dans sa main trônait un magnifique vase avec des dessins de papillons et une anse en forme d’aile de fée. Elle n’avait jamais vu une œuvre aussi belle et encore moins pour elle. Mirabelle en rougie de bonheur.
Harold était content de son petit effet. Ils rejoignirent ainsi Milo pour discuter un moment avant que la fatigue ne se rappelle à la fée estivale qui dut rentrer, tombant d’épuisement sur son lit.
Les jours se suivirent ainsi jusqu’à ce qu’il ne reçoive une commande qui l’interpella. Elle était destinée aux Fées Lumineuses Printanières… Elle portait comme une odeur de fleur familière. Il ne se rappelait plus d’où il l’avait sentie mais il était attiré par elle.
Il prit aussitôt la commande en charge, impatient d’en savoir plus sur le commanditaire.