JE SUIS VIVANT

Chapitre 7 : Fête des pères

3870 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/10/2023 05:33

Fête des pères



Connor était assis au milieu du canapé beige, sa pièce dansant nerveusement sur sa main droite tandis qu'il frottait les oreilles de Sumo avec l'autre. Attendre le réveil de Hank en ce dimanche matin le stressait un peu. Le déviant ne savait pas comment aborder le programme prévu avec Markus. Après avoir vérifié l'heure à laquelle ils étaient censés se rencontrer, il constata l’ouverture de la porte de la chambre. Hank en sortit dans un état second, trainant péniblement des pieds jusqu'à la salle de bain.


Il profita de ce moment pour contacter son ami afin de lui faire part de ses inquiétudes.


« Es-tu sûr de toi ? » demanda t'il cybernétiquement et verbalement. « Je ne pense pas que Hank veuille reconnaître le concept de la 'Fête des Pères' après avoir subi sa perte personnelle. »


Je sais que cela peut paraître un peu étrange... Sympathisa sincèrement Markus. ...Mais rien ne t’empêche de lui demander.


« Et si jamais il ne veut pas y aller ? »


Alors tant pis. Je passerai seul la journée avec Carl. Cela ne nous dérangera pas


« Est-ce que Leo, son fils biologique, sera avec nous ? »


Je ne crois pas. Leo n'est pas méchant, il a juste beaucoup de problèmes à régler. 


« Et toi, as-tu déjà célébré la fête des pères avec Carl ? »


Oui, chaque année depuis qu'il m'a accueilliIl m'a toujours traité comme un membre de la familleNous ne faisons rien d'extraordinaire ou d’élaboré, nous discutons, tout simplement


« Oh. Je doute que Hank soit prêt à parler à un homme qu'il vient juste de rencontrer, mais je vais essayer de le convaincre de me rejoindre. Peut-être que je pourrai lui dire que nous allons chez vous pour discuter des futures lois androïdes. »


C’est une idéeFais-moi savoir si vous comptez venir ou non.


« Je le ferai, Markus. »


-----


La douche s'éteignit et Connor se tourna vers la porte de la salle de bain. Il mit fin à sa communication cybernétique avec Markus et regarda le lieutenant en sortir l’air bougon.


« Bonjour, Hank. »


« Ouais... » Marmonna le détective en faisant un signe de la main sans enthousiasme. « Bonjour. »


« Vous avez bien dormi ? » Connor empocha sa pièce et s'approcha de son ami, remarquant rapidement les lourdes poches sous ses yeux. « Vous avez toujours l'air fatigué. »


« J'ai eu un peu de mal à m'endormir hier soir, mais je vais bien. » Hank lança un regard intrigué au déviant, devinant qu’une question importante le taraudait. « Tu as quelque chose à me demander, gamin ? »


« Heu... En fait oui… mais je vois que vous êtes fatigué et que.... je… Non. Laissez tomber. » Nerveusement, Connor rejeta l'idée de demander à Hank de sortir et s’en alla prendre congé vers l'entrée. « Je vais vous laisser tranquille. »


« Connor, reviens par ici. » L’appela doucement Hank en se servant un café. « Que se passe-t-il ? »


La LED du déviant clignota brièvement en rouge avant de revenir à son jaune nerveux. 


« Markus souhaiterait mon aide concernant les futures lois androïdes. »


« Et…? » Hank n'était pas dupe, il savait qu'il y avait autre chose dont Connor voulait discuter. Quelque chose de plus important que de lois et réglementations ennuyeuses. « Qu'est-ce que cela a à voir avec moi ? »


« Vous êtes également invité par Carl Manfred. J'espérais que vous me rejoindriez. »


« Oh… et c’est tout ? » Perdant l'aggravation de sa voix, Hank arrêta de jeter un regard sévère au déviant. « Pourquoi tu agis comme si j'allais te tirer dessus ? »


« Je ne voulais simplement pas vous déranger dans votre routine et aussi parce que... »


« Gamin, ce n'est pas un problème. Donne-moi juste une minute pour enfiler des vêtements et je viens avec toi. D'accord ? »


« ...Merci, Hank. »


Alors que le détective bourru disparaissait dans sa chambre, Connor envoya un autre message cybernétique à Markus.


« C’est bon. Nous serons là dans trente minutes. »


« Super ! » Le chef des déviants semblait véritablement enthousiasmé. « On vous attend. »



----



La vieille voiture noire navigua lentement dans le quartier chic tandis que Hank parcourait la longue allée menant au magnifique manoir dans lequel Carl Manfred avait vécu pendant près de trente ans. La bâtisse elle-même était chaleureuse et accueillante, un foyer aimant pour la famille peu orthodoxe composée de Carl et Markus en tant que duo père-fils.


Arrivé au bout de l'allée, le détective se gara et regarda le manoir à travers le pare-brise. Il était rare qu'il mette les pieds dans une résidence aussi huppée, et encore moins dans un quartier aussi riche.


« Putain de merde ! Cet endroit est incroyable ! » Complimenta t'il en sifflant.


Alors qu’il appuyait sur la sonnette, le déviant lui lança un regard quelque peu anxieux.


« Merci de m'avoir accompagné... »


« Voyons, ce n'est pas comme si c'était un problème de passer du temps avec toi en dehors du travail. »


« Je sais… C’est juste que… » 


La porte d'entrée s'ouvrit et Markus salua les deux détectives avec un sourire chaleureux sur le visage. 


« Hé, je suis content de vous voir. »


Au même moment, une voix artificielle féminine résonna à l’arrivée du duo :


'Bienvenue à la résidence Manfred.'


Hank serra poliment la main de leur hôte et accorda au grand hall la même admiration qu'il avait accordée à l'extérieur de la maison. 


« Bon sang, ça en jette vraiment ! »


Depuis le salon, la voix âgée de Carl Manfred répondit au commentaire.


« Il vaudrait mieux que ce soit le cas, après tout l'argent que j'ai dépensé. »


Le flic rit de cette remarque tandis que Markus conduisait ses deux invités dans la pièce où il patientait.


« Venez, je vais vous présenter. »


Situé au milieu du salon, Carl était emmitouflé dans une épaisse robe rouge et assis dans son fauteuil roulant électrique avec une couverture bleue moelleuse drapée sur ses jambes. L'artiste avait une canule nasale sous le nez pour lui donner de l'oxygène supplémentaire et faciliter sa respiration. Le vieil homme paraplégique était en mauvaise santé physique mais son esprit était toujours aussi vif.


« Connor, Hank » Introduisit Markus en se tenant à côté du fauteuil roulant avec un sourire fier. « Voici Carl. Mon père. »


« Alors, tu es le fameux Connor. » S’exclama le peintre. « C'est toi qui as aidé mon garçon la nuit de la révolution. Je dois te remercier pour ce que tu as fait. »


« Cela n'est pas nécessaire, Monsieur Manfred. »


« Voyons, Ce n’est pas tous les jours que je peux me vanter de dire que mon fils a changé le monde. Sans toi, rien de tout cela n’aurait été possible. »


Hank ne put s’empecher d’hoqueter un petit rire moqueur.


« Ne vous fatiguez pas Monsieur Manfred, Vous ne trouverez pas plus modeste que Connor. Nos crétins de semblables ont à apprendre de lui. »


« Lieutenant Anderson. C'est bon de savoir que je ne suis pas le seul à préférer les androïdes aux humains. »


« L'humanité est surestimée. »


« Un homme d'une sagesse infinie. C'est rafraîchissant de voir un esprit ouvert. » Tendant la main vers la table voisine, Carl prit sa bouteille de scotch « Vous voulez un verre ? »


Hank frotta pensivement sa main droite sur son menton barbu et décida d'accepter. 


« Pourquoi pas ? C'est mon jour de congé. »


« Bonne réponse. »


Markus tapota le bras gauche de Connor et lui fit signe de l'accompagner dans le studio d'art extérieur de l'artiste. 


« Nous vous laissons un moment, nous allons discuter ensemble des nouvelles lois. »


Hank et Carl ignorèrent royalement les deux déviants, déjà profondément engagés dans une discussion. Connor pouvait voir une étrange lueur briller dans les yeux bleus de son partenaire. C'était comme s'il avait trouvé une âme sœur capable de l’écouter et de le comprendre.


Après avoir fermé les portes du studio derrière eux, Markus se tint au milieu de la pièce et s'adressa à Connor à voix basse. 


« J'espérais que cela arriverait. »


« C'était ton plan ? Tu voulais qu'ils soient seuls pour parler ? »


« Oui, je l’avoue. Je connais Carl depuis de nombreuses années et il a rarement parlé à quelqu'un d'autre que son publiciste ou ses collectionneurs. » Markus baissa un instant son regard, saisi par une soudaine tristesse. « Je ne voulais pas qu'il passe ses derniers jours seul avec moi ou son gardien David. »


Connor remarqua l'humeur sombre de son ami malgré son parfait masque d'optimisme. 


« Tu ne veux pas que Carl décède sans avoir exprimé ses regrets personnels. Des regrets que seul un autre humain peut comprendre. »


« Exact. » Markus croisa défensivement les bras sur sa poitrine et prit une profonde inspiration. « Je pense que ce sera la dernière fois que Carl et moi serons ensemble pour la fête des pères. Je voulais que mon dernier cadeau soit un sentiment de paix intérieure. »


« Je comprends. »


Ce n'était pas juste une tournure de phrase, Connor comprenait vraiment pourquoi Markus était si déterminé à célébrer cette journée ensemble. Bien que nouveau avec les émotions et le concept des traditions, il comprenait que parfois les humains avaient besoin de se confier les uns aux autres de la même manière que les androïdes le faisaient entre eux. 


« Hank a aussi besoin de parler à quelqu'un qui n'est pas un thérapeute et qui ne porte pas de jugement. Quelqu'un qui est juste à l'écoute. C'était une manière idéale de les aider à guérir. Tu as eu raison Markus. »


Alors que les deux humains riaient dans la pièce voisine, le leader des déviant sentit un sentiment de soulagement l'envahir face à cette agitation positive. 


« Nous devrions discuter d'au moins une nouvelle loi, tu sais, pour pas qu’ils devinent notre petit coup monté. »


Connor eut un petit sourire narquois.


« Cela semble raisonnable. »


Pendant près de trois heures, Le duo humain évoqua leurs passés et leurs pertes personnelles. Il s’agissait d’une discussion thérapeutique improvisée qui permit d’alléger les lourds fardeaux de leurs esprits épuisés, de leurs cœurs brisés et de leurs âmes fatiguées. Pouvoir simplement parler de leur vie et de leurs souvenirs était suffisant pour apaiser la peine persistante et atténuer les regrets implacables.


Assez de temps s'était écoulé pour permettre à Hank de se ressaisir et à Carl de se calmer. Markus remarqua l'heure et retourna au salon pour s'assurer que l’artiste reçoive ses médicaments.


« Désolé, Carl. » Il se plaça derrière le fauteuil roulant et desserra les freins. « C'est l'heure. »


« Ah… » Se lamenta ouvertement le vieil homme tandis que Markus le faisait sortir du salon et le dirigeait vers l'escalier pour atteindre le deuxième étage du manoir via le monte-chariot. « Qu’est-ce que je risque à sauter une dose ? »


« Une insuffisance cardiaque, par exemple. »


« Et alors ? C'est pour cela que nous payons les ambulanciers. »


« Carl... » Habitué à l'attitude têtue de l'artiste âgé, Markus ne put s’empêcher de sourire. « S'il vous plaît. »


« Très bien, très bien. Fais vite ! Mon temps est précieux, tu sais. »


Connor rejoignit Hank sur le canapé moelleux. En analysant discrètement les signes vitaux de son ami, le déviant nota le taux d'alcoolémie légèrement élevé, mais constata qu'il se situait toujours dans des limites raisonnables. 


« Êtes-vous encore fatigué ? »


« Non, ça va. » Manipulant son verre presque vide dans sa main, Hank regarda les cubes de glace danser dans le liquide ambré. « Comment ça va toi et Markus avec vos nouvelles lois... ? »


« Nous avons fait des progrès. » La réponse n’était pas un mensonge, mais ce n’était pas non plus une vérité totale. « Il nous reste encore quelques détails à vérifier, mais si nous réussissons, cela profitera aux déviants de toute la ville. »


« Bien, bien… continuez comme ça. Vous faites du bon boulot. »


Au bout de quelques minutes, Markus retourna au salon avec Carl.


« Alors, fiston. Hank m’a dit que tu étais le premier détective androïde de ce foutu monde. C'est assez incroyable. »


Rougissant à l'observation, Connor essaya de répondre humblement. 


« Ce n'est pas aussi glamour qu'il y paraît, vous savez. »


« Tu es le premier de ton espèce à y parvenir et tu as déjà contribué à changer le monde. Laisse-moi te considérer comme un héros. »


« Heu... non... Je ne suis pas… »


Hank attrapa l'épaule gauche de Connor et la secoua doucement. 


« Tais-toi, gamin. C'est ce qu’on appelle un compliment. »


« Quoi qu'il en soit… » Continua Carl avec désinvolture pour ne plus embarrasser le modeste déviant. « Hank m’a aussi dit que Markus et toi travaillez dur pour faire en sorte que les androïdes et les humains aient les mêmes lois appliquées les uns aux autres. Je sais que ce ne sera pas facile, mais n'abandonnez pas. Le monde a besoin de votre vision. »


« Nous n'abandonnerons pas, Monsieur Manfred. »


« S'il te plait, appelle-moi Carl. Les seules personnes qui m'appellent Monsieur Manfred sont celles qui veulent mettre la main sur mes tableaux ou mon argent. »


« Carl. » Corrigea Connor comme demandé. « Nous ne laisserons pas tomber notre peuple. »


« C'est ce que je voulais entendre. » L’artiste joignit ses mains et regarda Markus. « Je meurs de faim ! As-tu effectué la réservation en ville pour nos invités ? » 


« Oui, Carl. Tout est prêt et nous pourrons nous asseoir dans vingt-quatre minutes. »


Le sourcil de Connor s'arqua de curiosité tandis que son partenaire lançait à l'artiste âgé un regard interrogatif.


 « Une réservation ? »


« Mon cadeau, Hank. » Répondit le vieil homme excentrique. « Ce n'est pas souvent que j'ai l'occasion de parler à quelqu'un qui n'essaye pas de me lécher le cul ou de me dire quoi faire ! C'est rafraîchissant. »


« Vous n’êtes pas obligé Carl… »


« Je sais que non, mais c'est mon argent et malgré ce que dit mon foutu comptable, je peux le dépenser pour à peu près tout ce que je veux. » Donnant aux deux détectives un doux sourire, l’artiste insista pour offrir à ses nouveaux amis un bon dîner en ville. « Et je veux faire ça. »

 

------


Arriver au restaurant haut de gamme, exclusif, branché et cher dans la vieille voiture de collection du Lieutenant attira les nombreux regards curieux de la petite foule amassée devant l’entrée. Évidemment, quand l’artiste renommé pénétra dans l’établissement accompagné de Markus, Connor et Hank, les murmures fusèrent. 


Les deux déviants s’assirent aux extrémités opposées d’un salon privé, face à Carl et Hank installés l’un à côté de l’autre. 


Tout au long du repas, les deux humains rirent bruyamment en parlant de tout : de la politique aux médias, de leurs professions, et de leurs gamins


Ce n'était pas que les déviants se souciaient du fait que les humains chantaient leurs louanges, car cela n'était pas embarrassant. C'était le fait qu’ils parlaient fort et que tout le monde dans le restaurant les regardait.


Cybernétiquement, Connor s’adressa à Markus pour éviter de les offenser ou d'interrompre leur conversation.


« Peut-être devrions-nous les convaincre de partirIls sont rassasiés de leur repas. Ils ne font que parler. »


« Je ne peux pas faire ça. Admit Markus en secouant la tête avec amusement. Carl est ami avec le propriétaire et peut donc faire à peu près ce qu'il veut. »


Hank rit encore plus fort et se pencha pour attraper l'épaule droite de Connor alors qu'il évoquait un moment plutôt idiot au début de sa déviance. 


« Vous savez quoi ? Ce gosse a beau être sacrément intelligent il a quand même trouvé le moyen de se cramer les mains en voulant sortir sans gants un plat brulant du four. Qui aurait cru qu'il fallait apprendre à un déviant qu’un four est chaud ! »


Connor se sentit rougir à l’évocation de cette histoire idiote et essaya de cacher son visage derrière sa main gauche. 


« Ne devrions-nous pas au moins arrêter l'alcool ? »


« NonJe ne veux pas gâcher leur bonne humeur. »


Le déjeuner tardif ne dérangeait pas du tout Markus. Il avait l'habitude que l’artiste se laisse emporter en public chaque fois qu'il avait assez de scotch ou qu'il trouvait une personne intéressante avec qui parler. 


Carl pointa du doigt son fils et parla à son tour de l'une de ses erreurs passées.


« A son arrivée chez moi, Markus a eu une conversation pendant vingt minutes avec ma foutue sonnette ! J'ai dû lui rappeler qu'il s'agissait d'un message d'accueil générique, pas d'une intelligence artificielle. »


C'était maintenant le chef des déviants qui rougissait et croisait nerveusement les bras sur le dessus de la table. 


« Ce sera bientôt fini... »


« Je ne savais pas que les humains pouvaient parler et manger consécutivement pendant cinq heures, quarante-six minutes et sept secondes… »


« C'est dimanche, donc le restaurant fermera dans environ une heure. » Trouvant une fenêtre d'espoir, Markus essaya de se rassurer. 


«  Est-ce que c'est comme ça à chaque fête des pères ? »


« Seulement quand tout va bien. »


Voir le sourire sur le visage de Hank et l'amélioration de ses signes vitaux aida à apaiser les inquiétudes de Connor. Un grand rire résonna dans tout le restaurant et poussa le déviant à étudier le comportement de son ami encore plus attentivement. 


« Je ne l’ai jamais vu aussi heureux. »


---------



Après trois heures supplémentaires, les deux déviants purent enfin ramener leurs humains ivres chez eux. Markus remercia Connor pour sa venue et lui souhaita une bonne nuit alors qu’il refermait la porte du manoir.


Une fois de retour à la maison, Connor réussit à guider Hank avec une relative facilité jusqu'à la porte. Avec son bras droit enroulé autour de sa taille et le bras gauche autour de ses épaules, il escorta son ami.


« T-Tu sais... ? » Marmonna bêtement Hank alors qu'il s'appuyait lourdement contre l’androïde « J'aime Ca... Carl... ! »


Ignorant l'haleine fétide sur son visage, Connor continua à conduire Hank le long de la cour latérale. 


« J'ai remarqué.»


« On se… ressemble… beaucoup. C'est plutôt cool. »


Connor soupira alors qu'il guidait son ami à travers la cuisine, le couloir et enfin la chambre sans trébucher sur l'énorme chien dans le processus.


« Oui, il semble que vous ayez beaucoup de points communs. »


« Hé, S-Sumo ! » Hank salua le chien de sa grosse voix empâtée. « Bon garçon ! »


« Hank, vous devez dormir. » Lui ordonna Connor en l’asseyant sur le bord de son lit et en retirant le manteau autour de ses épaules pour l'aider à se sentir plus à l'aise. Légèrement, le déviant poussa le quinquagénaire pour qu'il s'allonge sur le dos, puis lui retira ses chaussures pour s'assurer qu'il puisse dormir aussi paisiblement que possible. « Tachez de vous reposer. »


Levant légèrement la tête de l'oreiller contre lequel il reposait, Hank fixa la silhouette sombre à côté du lit.


« ...H-Hé, Connor ? »


« Oui ? »


« C'était une très bonne fête des pères. »


Le déviant se figea au commentaire. 


« Je... je ne suis pas stupide, gamin. » Marmonna à nouveau Hank en passant lourdement son bras droit sur ses yeux. « Je sais quel jour on est aujourd'hui. Pourquoi penses-tu que j’ai mal dormi la vieille ? Putain, ça fait... quatre ans maintenant que... je déteste cette foutue fête... »


« Hank, je… »


« …Mais aujourd’hui… J’ai vraiment passé un bon moment. »


Soulagé que son ami ne soit pas en colère, Connor laissa échapper un petit soupir. 


« Alors, vous n’êtes pas contrarié ? »


« Non. Bien sûr que non... » Répondit Hank qui se battait pour rester éveillé. « Mais... la prochaine fois... ne me b... baratine... pas. »


« Bien sûr, Hank. C’est juste que j’étais incertain… »


« Je sais... à cause de Cole. Tu ne voulais pas que je sois... bouleversé. Je comprends, tu veillais sur moi, gamin. »


« Oui »


« T-tu veilles toujours... sur… moi. »

 

En vérifiant les signes vitaux du détective une dernière fois, le déviant fut convaincu qu'il ne courait aucun danger après avoir bu autant d'alcool. l'homme sera capable de dormir de son ivresse sans aucune complication et sera dégrisé avant l'aube. 


« Merci... pour tout Connor. » Laissant échapper un grand bâillement, Hank tourna la tête vers la gauche et enfouit sa joue dans son oreiller. « Bonne nuit... fiston. »


Souriant fièrement, Connor jeta la couette chaude sur la forme endormie de son ami avant de quitter tranquillement la chambre pour le laisser.


« Bonne nuit Hank… Vous serez toujours comme un père pour moi. »



-------------


Laisser un commentaire ?