Karim et Anna: un amour explosif
Deux jours passèrent. Margot allait de mieux en mieux, aidée par tous ceux qui l’entouraient. Karim, lui, était sur une piste sérieuse pour le meurtre de son ami. Il suspectait Léonard Vallorta, un grand viticulteur, très connu dans la région. Cet homme était très puissant mais Karim et son équipe avaient réussi après de nombreuses négociations à obtenir l’accord du procureur pour l’interroger. Ils venaient tout juste de l’interroger. Karim n’était plus très convaincu par la culpabilité de l’homme.
Martin qui était avec lui lors de l’interrogatoire, lui demanda son avis.
Martin : « tu en penses quoi ? »
Karim : « je suis fou de penser ça mais je ne pense pas qu’il soit coupable. »
Martin : « je suis pareil, je suis sûr qu’il a quelque chose à se reprocher mais pas ça. »
Karim : « on sent qu’il est stressé dans sa façon de parler, mais il a un ton tellement assuré lorsqu’il parle de sa femme et de Thierry que ça serait bizarre que ce soit lui. »
Martin : « on le laisse partir ? »
Karim : « attends, je veux ton avis sur quelque chose. J’ai eu l’impression qu’il était bizarre lorsqu’il a parlé de son plus jeune fils, Eddy je crois. »
Martin : « je n’ai pas remarqué. »
Karim : « il se touchait les mains comme quand on est stressé, il n’avait pas l’air bien. Je voudrais lui demander s’il sait ou est son fils et s’il pense qu’il a quelque chose à se reprocher. »
Martin : « ok, mais quel serait le mobile du fils ? »
Karim : « il a découvert la liaison qu’avait sa mère, il a voulu venger son père en tuant cet amant. »
Martin : « ça se tient. Juste, il faut peut-être bluffer devant le père, il va certainement protéger son fils s’il sait quelque chose. »
Karim : « bluffer comment ? Je ne vois pas. »
Martin : « ou alors, on lui dit ce que tu veux savoir et on guette sa réaction. »
Karim : « c’est mieux, je te laisse l’interroger, je vais derrière la vitre. »
Ils partirent donc tous les deux à leurs postes respectifs.
Après l’interrogatoire, Karim avait l’air satisfait.
Karim : « je crois qu’on a une réponse. »
Martin : « oui, il va falloir creuser vers le fils. »
Karim : « je ne pensais pas qu’il craquerait aussi vite. On dirait qu’il n’aime pas tellement son fils. C’est quand même énorme qu’il dise qu’il trouve que son fils est bizarre depuis quelques temps. »
Martin : « tu penses qu’il a pu mentir ? »
Karim : « honnêtement non. On va aller refaire un tour au domaine Vallorta, on en profitera pour ramener le père. On va tout de même garder un œil sur lui, son comportement en présence de flics laisse penser qu’il a tout de même quelque chose à se reprocher. »
Ils partirent avec Aurore au domaine Vallorta et demandèrent à Léonard s’il pouvait aller chercher son fils. Il revint une dizaine de minutes plus tard avec lui. Lorsqu’Eddy vit la police, il s’enfuit. Karim et toute l’équipe se lancèrent alors à sa poursuite.
Karim réussit à le surprendre et l’attraper. Ils l’amenèrent donc au commissariat pour l’interroger. Le capitaine se chargea lui-même de l’interrogation.
Eddy : « pourquoi je suis là ? »
Karim : « c’est moi qui pose les questions. Pourquoi vous êtes-vous enfuit lorsque vous nous avez vus ? »
Eddy : « j’ai eu peur. »
Karim : « on a peur quand on a quelque chose à se reprocher. »
Eddy : « je ne sais même pas ce que je fais ici. »
Karim : « ah bon ? Vous n’avez pas entendu du meurtre de Thierry Robert ? »
Eddy, légèrement stressé : « si, vite fait mais ce genre de faits divers ne m’intéresse pas, je préfère les trucs bien trashs. Ce mec a mérité de mourir, certes, mais ça s’arrête là. »
Karim : « je pense que vous mentez. »
Eddy : « pourquoi je ferais ça ? »
Karim : « à ce qu’il parait, depuis quelques jours et surtout depuis le jour du meurtre, vous avez changé. »
Eddy : « c’est mon père qui vous a dit ça ? C’est un menteur, c’est n’importe quoi. »
Karim : « c’est bon je vous laisse sortir. »
Eddy : « enfin, vous me faisiez perdre du temps. »
Eddy partit du commissariat. Karim prit Martin avec lui et suivit leur suspect.
Martin, chuchotant : « on fait quoi là ? »
Karim : « on le suit, j’aimerais savoir où il va, ça pourrait être intéressant. »
Martin : « c’est pour ça que tu l’as laissé sortir avant ? »
Karim : « à ton avis. »
Ils le suivirent encore pendant plusieurs minutes quand soudain ils arrivèrent près d’un hangar au bord de la plage. Ils entrèrent très discrètement et continuèrent de suivre Eddy à l’intérieur.
Du côté d’Anna, elle bossait à Info Sète avec Flore. Elles discutaient sur un nouvel article qui faisait un peu débat lorsque Flore reçut un appel de son ancienne belle-mère à qui elle n’avait pas parlé depuis plusieurs mois. Elle répondit tout de même, surprise.
Flore : « je suis désolée, je dois répondre, c’est mon ancienne belle-mère. »
Anna tendit l’oreille pour essayer d’écouter la conversation, sachant que Karim suspectait le mari d’Elisabeth.
Flore : « allô ? »
Elisabeth : « bonjour Flore, j’ai besoin de vous. »
Flore : « que voulez-vous ? »
Elisabeth : « Eddy va mal. »
Flore : « j’en ai rien à faire, vous m’avez rayée de votre vie, j’ai fait de même alors s’il vous plaît, laissez-moi tranquille. »
Elisabeth : « il va peut-être venir vous voir et dire n’importe quoi, il va certainement dire qu’il a tué un homme mais il délire en ce moment, ne le croyez pas mais surtout n’appelez pas la police. »
Flore : « je verrais au moment venu, maintenant laissez-moi. »
Elle raccrocha et revint à son bureau.
Anna : « elle voulait quoi ? »
Flore : « j’ai pas tout compris. Son fils va peut-être venir me voir ou je ne sais pas quoi. Ce n’était pas clair. On reprend ? »
Elles reprirent donc le travail comme si de rien n’était.
Du côté de Karim et Martin, ils avaient perdu de vue Eddy dans le hangar, ils avaient donc décidés de repartir vers le commissariat quand ils virent le jeune homme sortir d’une autre porte du bâtiment.
Ils le suivirent une nouvelle fois en essayant d’être plus discrets. Ils s’aperçurent qu’il allait vers Infos Sète. Karim envoya donc un message à Anna pour la prévenir qu’un suspect allait entrer sur son lieu de travail. Il voulait qu’elle enregistre toute la conversation au cas où il dirait des informations importantes pour l’enquête. Elle brancha donc son microphone et prévint Flore du plan qu’elle avait mis en place avec Karim.
Eddy entra dans Infos Sète en furie. Il avait l’air stressé et lança tout d’un seul coup.
Eddy : « Flore, j’ai fait du mal à un homme, je ne le voulais pas. Je m’en veux, tu es la seule qui puisse m’aider. »
Elle essaya de l’interroger sans éveiller les soupçons pour essayer de faire avancer l’enquête.
Flore : « tu as fait du mal à qui ? »
Eddy : « l’amant d’Elisabeth. »
Flore : « un amant ? C’est qui ? »
Eddy : « je ne sais pas son nom, je l’ai tué, j’ai fait croire à un accident. Je ne supportais plus qu’il voit ma mère. J’aime pas mon père mais c’est avec lui qu’elle devait être et pas ce pauvre type. »
Karim et Martin qui venaient d’entrer, bloquèrent l’entrée d’Infos Sète pour éviter toute fuite et Karim s’approcha d’Eddy.
Karim : « Eddy Vallorta vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de Thierry Robert. »
Eddy : « j’ai rien fait. »
Flore : « dommage pour toi, Anna a tout enregistré, tu ne peux plus mentir maintenant c’est fini. »
Eddy : « je te faisais confiance mais en fait t’es comme les autres, une grosse pute. »
Karim : « on se calme, suivez-nous. »
Eddy : « hors de question. »
Il se débattu pendant presque dix minutes. Karim et Martin avaient du mal à le garder calme. Ils faillirent même le perdre une fois mais réussirent à le rattraper à temps.
Karim : « ça va faire lourd là, meurtre, délit de fuite. J’espère que vous êtes prêts à croupir en prison. »
Eddy : « j’ai rien fait, je vous le jure. »
Karim : « mais bien sûr. »