Life note

Chapitre 23 : La nouvelle détentrice du Life note

2813 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 8 mois

Une semaine plus tard...


Lucie se tenait sur la scène de Sakura TV, sous les lumières vives et les caméras braquées sur elle. Son cœur battait fort, mais elle se sentait prête.


Tout avait été organisé par Demegawa, le producteur de la chaîne, qui avait insisté pour qu'elle interprète une vieille chanson de Misa Amane, la célèbre idole disparue depuis longtemps. Arlet, son manager, lui avait fait clairement comprendre que chanter une autre chanson serait une erreur, mais Lucie ne pouvait pas trahir ce qu’elle ressentait.

Elle avait préparé quelque chose de personnel, quelque chose qui racontait son propre parcours. Ce soir, elle avait décidé de tout révéler, avec sa vraie voix et ses propres mots. Les premières notes de musique résonnèrent dans le studio. Un mélange entre pop et rap, une mélodie douce mais percutante.


Lucie ferma les yeux un instant, prit une grande inspiration, et commença à chanter.


Les lumières se braquèrent sur la scène. Lucie, vêtue d’une robe noire et élégante, ressemblait en tout point à Misa. Le public derrière les écrans ne se doutait de rien.


Arlet était nerveuse, le regard fixé sur la scène depuis le côté. Demegawa, les bras croisés, observait avec attention le déroulement.

La musique de la chanson préenregistrée de Misa Amane retentit dans les haut-parleurs, un mélange pop sucré que tous attendaient.


Mais soudain, Lucie s’avança vers le micro, et au lieu de synchroniser ses lèvres avec la chanson prévue, elle éteignit de sa propre initiative la bande-son.


Un silence inhabituel envahit le plateau.


« Qu'est-ce qu'elle fait ? » s’exclama un membre du staff technique.


Le cameraman se tourna vers la maquilleuse, perplexe. « Elle va détruire l'illusion ! C’est pas ce qui était prévu ! »


La maquilleuse, tout aussi choquée, secoua la tête. « Attends... Écoute-la. »


Lucie prit une grande respiration et, d’une voix grave, puissante, elle entonna les premières paroles d’une chanson qu’elle avait elle-même écrite. Une voix bien plus profonde que celle de la Misa d’antan résonna dans le studio, et ses mots déversaient une émotion brute, pleine de tristesse, mais aussi de détermination.


Couplet 1


Je suis née dans l'ombre, sans connaître mes racines,

Dans une église froide, où le silence me fascine.

J'ai cherché dans les cieux, des réponses à ma peine,

Mais tout ce que j'avais, c'était la foi qui m'entraîne.

Abandonnée, oubliée, comme une étoile éteinte,

J'ai trouvé ma lumière dans les prières qui s'imprègnent.

Le monde est cruel, mais j’ai gardé l'espoir,

Parce qu’une main m’a relevée, dans le noir.

J'ai cherché la lumière, dans ce monde de poussière,

Et même sans famille, j'ai cru en Dieu, sincère."


Dans les coulisses, une tension s'était installée. Certains membres du staff regardaient Demegawa, attendant son ordre pour interrompre cette déviation non prévue. Mais Arlet, comprenant que ce moment était crucial pour Lucie, intervint.


« Laissez-la continuer, » dit-elle fermement. « Ce moment lui appartient. »


Demegawa, bien que frustré par ce changement de plan, hocha lentement la tête. Lucie continuait de chanter avec une intensité croissante.


Refrain

À toi, qui m’as tendu la main,

À toi, qui m’as sauvé du rien,

Ton amour m’a porté, donné un nom, une vie,

Je ne l'oublierai jamais, ce don infini.


Couplet 2

On m’a dit de suivre, de marcher sur les traces,

Mais je refuse, je forge ma voie, je brise la glace.

J’ai grandi sans parents, mais jamais sans amour,

Dieu m’a guidée, m’a donné la force jour après jour.

Je regarde le passé, et je vois les blessures,

Mais grâce à toi, j’avance sans armure.

Adoptée par tes bras, tu m’as donné un nom,

Dans cette église déserte, j’ai trouvé un foyer, un horizon.


Refrain

À toi, qui m’as tendu la main,

À toi, qui m’as sauvé du rien,

Ton amour m’a porté, donné un nom, une vie,

Je ne l'oublierai jamais, ce don infini.


Lucie dansait doucement au rythme de la musique, ses mouvements légers mais pleins de détermination. Ses paroles résonnaient dans le studio, surprenant les techniciens et Demegawa lui-même, qui restait bouche bée. Il n'avait jamais entendu cette chanson, mais les paroles, empreintes de tristesse et de puissance, captivaient l'audience.


Lucie chantait avec toute son âme, ses yeux remplis de larmes refoulées, ses mains tremblantes mais fermes sur le micro. Elle n’avait pas respecté les consignes. Elle ne chantait pas une chanson appartenant à la vraie Misa, mais une histoire bien à elle, celle de son enfance brisée et de sa foi inébranlable. Elle ne ressemblait pas à Misa, elle était Lucie, une orpheline avec des rêves propres et un pouvoir entre les mains.


Pont


Life Note, ce pouvoir qui m’aidera à changer ce monde,

Entre mes mains, je tiens l’avenir, profond et immonde.

Je n’suis qu’une fille de l’ombre, un sosie dans la foule,

Mais avec ça, je vais faire tourner la roue.

Life Note, c'est moi qui écris l'histoire,

Effaçant les peines, construisant ma victoire.


Refrain


À toi, qui m’as tendu la main,

À toi, qui m’as sauvé du rien,

Ton amour m’a porté, donné un nom, une vie,

Je ne l'oublierai jamais, ce don infini.


Quand elle termina la chanson, le silence régna un instant dans le studio. Les spectateurs, habitués à la pop sucrée de Misa, étaient pris de court. Mais les mots de Lucie avaient touché quelque chose de profond. Lucie avait réussi. Elle avait chanté sa vérité, et avec chaque mot, elle avait pris une nouvelle place dans le cœur de ceux qui l'écoutaient.


Demegawa, croisant les bras, soupira. « On aura des retombées de la part des fans... Ça va être chaotique. »


Arlet, quant à elle, fixait la scène avec un sourire en coin. « Peut-être... Mais elle a capté quelque chose. Quelque chose de réel. Et c’est bien plus puissant que n'importe quel plan que nous avions prévu. »


Lucie, sous les projecteurs, resta immobile un moment, reprenant son souffle.


Elle avait défié les attentes, et elle le savait. Mais, en même temps, elle ressentait une paix intérieure qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Ses mots étaient vrais, sa voix était la sienne. Elle n’était pas Misa Amane. Elle était Lucie.



Une semaine après son passage à la télévision, Lucie insista auprès d'Arlet pour obtenir la permission de rendre visite à son grand-père adoptif, Grey, un vieil homme aveugle qui vivait toujours dans une ancienne église abandonnée.


Elle voulait aussi rassurer Sara, son amie d’enfance, qu’elle allait bien et qu’elle comptait poursuivre sa carrière artistique encore quelque temps. Malgré les réticences d’Arlet, qui craignait que Lucie s’éloigne de l’image qu’ils étaient en train de construire, il finit par accepter à contre-cœur.


Lucie pénétra dans l’église, le cœur battant, reconnaissant l'odeur familière de l’encens qui imprégnait encore les lieux malgré leur délabrement. Dans le hall principal, là où autrefois les fidèles s’asseyaient sur les bancs de bois face à la statue de la Vierge Marie, elle vit Grey assis dans son fauteuil usé, les yeux bandés. À ses côtés, la lueur douce des bougies éclairait faiblement les vitraux colorés.


« Grand-père ! » cria-t-elle en courant vers lui, oubliant un instant l’adulte qu’elle était devenue. Lucie se blottit dans ses bras, redevenant la petite fille qu’il avait recueillie tant d’années auparavant. Grey, malgré sa cécité, la reconnaissait au son de sa voix, à son parfum, à son toucher.


« Lucie... ma petite Lucie, tu es enfin de retour. »


Il l'étreignit avec tendresse, ses mains tremblantes effleurant ses cheveux comme pour s’assurer que ce n’était pas un rêve.

Soudain, une autre voix se fit entendre, essoufflée et paniquée. « Lucie ! Tu es revenue ! »


C’était Sara, son amie fidèle, qui avait couru dès qu’elle avait appris que Lucie était de retour. Les deux jeunes femmes se jetèrent dans les bras l'une de l'autre, et un torrent de larmes déborda. Leurs pleurs résonnaient dans le vaste hall vide de l’église, se mêlant à l’écho silencieux des souvenirs passés. Elles pleuraient de joie, de soulagement, mais aussi de tristesse pour les épreuves qu’elles avaient traversées.


« Je vais bien, Sara, je te promets. Je vais rester dans le domaine de l’art pendant un moment. Mais je ne vous oublierai jamais. Vous êtes ma famille. »

Sara la serra plus fort, incapable de répondre, le cœur submergé par l'émotion.


Quelques heures plus tard, une fois la nuit tombée, l’église plongea dans une atmosphère étrange. Les vitraux colorés de la façade laissaient filtrer les rayons de la lune, éclairant doucement les lieux. Lucie, toujours assise près de son grand-père endormi, sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et, derrière les vitres, dans le clair de lune, une ombre sinistre se dessinait.


Elle reconnut immédiatement Ryuk, le dieu de la mort.


« Toi... » murmura-t-elle. « Ryuk. »


Ryuk flottait dans les airs, un sourire sadique sur les lèvres. Il la fixa avec ses yeux globuleux, un air amusé sur son visage monstrueux.


« Héhé... Tu as vraiment une manière dramatique de pleurer, je dois dire. C’est presque divertissant, encore mieux que Misa. »


Lucie fronça les sourcils mais resta calme, perspicace. « Ryuk... raconte-moi. Raconte-moi l’histoire de ce livre. D’où vient-il ? Et qui était cette Misa dont tout le monde parle ? »

Ryuk sembla hésiter un instant, ses yeux brillant sous la lumière de la lune. Mais finalement, il parla, sa voix rauque et mystérieuse.


« Eh bien, tu veux savoir l’histoire de ce cahier, hein ? C'est une copie du death note… Ce livre appartenait à Kira, ou plutôt à un humain qui s’appelait Light Yagami. Il pensait qu’il pouvait changer le monde en tuant ceux qu’il jugeait mauvais. Misa Amane, une idole comme toi, était folle amoureuse de Kira et elle a obtenu son propre cahier. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour l'aider, même au prix de sa propre vie. »


Lucie écoutait attentivement, le cœur battant plus fort à chaque mot. « Kira... Misa... et ce livre... il peut tuer, c’est ça ? »


Ryuk éclata de rire. « Exactement, Lucie. Ce livre a un pouvoir spécial. Si tu écris le nom d'une personne en pensant à son visage, cette personne mourra ou reviendra à la vie. Mais tu dois respecter les règles. Elles sont écrites dans le cahier. »


Lucie baissa les yeux vers le Life Note qu'elle avait caché dans son sac, sentant tout à coup le poids immense de ce qu’elle tenait entre ses mains. Ryuk continuait de la regarder avec amusement, tandis que les ombres dansaient autour d'eux dans l'église abandonnée.



Lucie, toujours intriguée par le livre entre ses mains, l’ouvrit et scruta les pages avec attention. Des taches de sang étaient visibles sur plusieurs d’entre elles, et deux noms attirèrent immédiatement son attention : Taktak et Solrac. Elle fronça les sourcils, perplexe.


« Pourquoi ce livre est-il taché de sang ? Et ces noms... Taktak ? Solrac ? » demanda-t-elle, une pointe d’inquiétude dans la voix.

Ryuk, flottant à ses côtés avec son éternel sourire malicieux, éclata de rire. Son rire sinistre résonna dans les murs de l’église, se répercutant contre les vieilles pierres comme une mélodie lugubre.


« Ah... Taktak et Solrac. » Il ricana, se penchant légèrement vers elle, ses yeux brillants de malice. « Laisse-moi te raconter. Taktak, c'était le nom d’un chat. Un ancien détenteur du cahier avait essayé de tuer ce chat en inscrivant son nom dans le Life Note. Il pensait que ça fonctionnerait. »


Lucie ouvrit grand les yeux, abasourdie. « Un chat ? »


« Oui, oui, un chat. Bien sûr, ça n’a pas marché. Tu ne peux pas tuer un animal avec ce livre, seulement des humains. » Il éclata de rire à nouveau, amusé par le souvenir. « Ce type était tellement enragé après avoir échoué qu’il a fini par perdre toute crédibilité dans son propre esprit. »



Lucie soupira, soulagée que le cahier n'ait pas fonctionné sur un animal. Mais son regard se tourna vers l'autre nom gravé : Solrac.

« Et Solrac ? » demanda-t-elle, son ton devenant plus sérieux.


Ryuk, cette fois, laissa échapper un rire plus contenu, mais tout aussi inquiétant. « Ah, Solrac... c'est un peu plus sombre, celui-là. Solrac, c'est juste Carlos à l'envers. Un autre détenteur avait essayé de tuer un certain Carlos en écrivant son nom dans le livre, mais il a oublié un détail important... »


Il s’arrêta un instant, laissant le suspense s’installer.


« Tu sais, Lucie, je t'aime bien, » dit-il en la regardant avec un sourire espiègle. « Tu es différente des autres. C’est peut-être pour ça que je suis si bavard avec toi. Mais n’oublie pas... si tu fais une erreur, je ne serai pas là pour te sauver. »


Lucie fronça les sourcils, refermant lentement le livre, ses doigts tremblant légèrement. « Ce livre a vraiment un pouvoir effrayant... » murmura-t-elle.


Ryuk éclata de rire une nouvelle fois. « Bien sûr qu'il en a ! C’est un outil puissant, mais dangereux. Le vrai défi, c'est de voir si tu peux utiliser ce pouvoir sans te faire dévorer par lui. » Il la regarda de ses grands yeux jaunes, un sourire carnassier sur le visage. « Je te mets au défi, Lucie, de ne pas finir comme les autres. »


Lucie sentit un frisson la parcourir. Malgré sa peur, elle était déterminée à ne pas finir comme les anciens détenteurs qui sont devenu fou. Mais elle savait aussi qu’elle devait faire attention, que chaque mot écrit dans ce livre avait des conséquences réelles et parfois fatales.


Le silence s’installa un moment, et Ryuk l’observait avec un intérêt particulier, presque amusé par son calme face à tant de danger.


« Tu me fais un peu penser à Kira, tu sais... » déclara Ryuk d'une voix plus douce.

« Lui aussi pensait qu’il pouvait tout contrôler. Qu’il pouvait utiliser le Life Note pour changer le monde à son image. Il était brillant, calculateur. Mais... »


Il s’arrêta pour accentuer l'importance de ses mots. « Même lui a fini par succomber à son propre orgueil. Il croyait être un dieu. »


Lucie releva la tête, ses yeux scrutant l’immense ombre de Ryuk projetée sur les vitraux colorés de l’église. « Je ne suis pas Kira, » répondit-elle d'une voix déterminée. « Je ne cherche pas à devenir un dieu. »


Ryuk laissa échapper un ricanement, montrant ses dents effilées. « On verra bien, Lucie. Kira était sûr de lui aussi... au début. Et regarde comment ça s'est terminé. La différence, c'est que toi, tu as encore tout à prouver. Ce cahier a fait tomber les plus forts, mais je suis curieux de voir ce que toi, tu en feras. »


Lucie hocha lentement la tête. Elle n’était pas Kira. Elle refusait de tomber dans le même piège que lui. Mais malgré tout, elle savait que le pouvoir de ce livre était tentant. Trop tentant.


« Ryuk, pourquoi ce livre est-il taché de sang ? »


Ryuk sourit, ses yeux scintillant. « Le sang ? Oh, ça, c’est juste le souvenir des autres détenteurs qui ont laissé leur trace. Comme je te l’ai dit, plusieurs personnes avant toi ont eu ce livre en main. Malheureusement, peu ont su s’en servir correctement. Ils ont tous échoué, et le sang, c’est le prix qu’ils ont payé pour leur imprudence. »


Lucie déglutit, comprenant la gravité du livre entre ses mains. Elle savait qu’elle devait être prudente, et Ryuk, toujours flottant autour d’elle, était une constante et troublante présence.


Lucie le regarda avec détermination, un sourire en coin. « Je ne ferai pas d’erreur, Ryuk. Je changerai le monde, mais à ma manière. Je ne suis pas Kira. »


Ryuk éclata de rire une nouvelle fois, son rire résonnant dans l'église abandonnée, écho sinistre de la lune qui brillait à travers les vitraux colorés.


« Hahaha ! On verra bien, Lucie. On verra bien... »

Laisser un commentaire ?