Life note
Arlet et M. Demegawa marchaient d’un pas déterminé vers la loge de Lucie, l’air sombre et les traits tirés par la nervosité. La fumée de la cigarette d'Arlet se mêlait à l'atmosphère déjà lourde, traçant des volutes grises dans le couloir étroit et mal éclairé du studio. M. Demegawa, toujours entouré de ses gardes du corps, jetait des regards méfiants autour de lui, tandis qu'Arlet se frottait les mains, prêt à en découdre.
Ils s’arrêtèrent devant la porte de la loge. Un garde leur ouvrit, dévoilant Lucie assise devant le miroir illuminé d’ampoules jaunes. Elle avait la tête baissée, son expression insondable, mais un éclat dans ses yeux trahissait une lueur de détermination qu'ils ne tarderaient pas à comprendre.
Arlet, d’un ton sec et agressif :
« Écoute, Lucie, assez joué les divas. Soit tu danses et tu fais semblant de chanter, soit tu retournes d’où tu viens, avec quelques cicatrices de plus. Et crois-moi, tes petits caprices ne vont pas marcher ici. »
Lucie releva lentement la tête, un sourire énigmatique au coin des lèvres. Son regard, autrefois perdu, semblait maintenant habité d'une nouvelle assurance. Elle hocha simplement la tête, sans dire un mot, comme si les menaces d'Arlet n’étaient qu'un léger courant d’air. Arlet et Demegawa échangèrent un regard surpris, leurs expressions passant de la colère à la confusion.
Demegawa, surpris, essayant de rester menaçant :
« Quoi, tu penses qu'on plaisante ?! On ne rigole pas ici. Tu obéis ou… »
Lucie, calmement et avec assurance :
« Je vais le faire. Je vais danser et chanter. »
Le silence tomba dans la pièce. Arlet cligna des yeux, désarçonné. Il s'attendait à une confrontation, à devoir briser sa volonté, mais là, il se retrouvait face à une adversaire consentante, presque trop volontaire. Un sourire se dessina alors sur son visage durci par les années de manipulations.
Arlet, changeant de ton, presque enthousiaste :
« Eh bien, voilà qui est plus raisonnable ! Tu vois, Lucie, ce n’est pas si compliqué. Tu as un avenir glorieux devant toi, ma belle, si tu joues bien tes cartes. La voie de Misa Amane est toute tracée pour toi. »
Lucie resta impassible, mais quelque chose dans sa posture trahissait un plan en marche. Arlet continua, sa voix se faisant plus douce, presque mielleuse, à mesure qu'il voyait l’opportunité de transformer Lucie en une nouvelle Misa.
Demegawa, reprenant avec un air faussement compatissant :
« Pour tout te dire, la vraie Misa Amane… elle s’est suicidée. Un triste sort, mais c’était inévitable. Tu vois, son petit ami a été tué par la police pour un méfait qu’elle ignorait. Elle a été blanchie par les forces de l’ordre, mais ça l’a détruite. »
Lucie, d’un ton intrigué :
« Son petit ami…»
Demegawa hocha la tête, surpris par la précision de Lucie. Arlet, prenant un air de conspirateur, se pencha vers elle, les yeux brillants d’une joie sombre.
Arlet, enjoué :
« Exactement. Et toi, Lucie, tu vas prendre sa place, briller comme elle l’a fait. Tu vas chanter, danser, séduire ton public. On t’offrira tout ce que tu veux, argent, gloire, tout ce que Misa a perdu. »
Lucie acquiesça doucement, mais au fond d’elle, une vague de ressentiment et de résolution grondait. Elle comprenait désormais qu'elle ne serait jamais la Misa qu'ils voulaient recréer. Ils avaient joué avec elle, mais désormais, c'était à elle de jouer avec eux. Le sourire aux lèvres, elle se leva, prête à embrasser son rôle, tout en gardant en tête son propre jeu, celui qu’eux n’avaient pas encore perçu.
Lucie, se tournant vers eux, le regard perçant :
« Je ferai ce qu’il faut. Je danserai, je chanterai. Pour Misa. Pour moi. Pour ce qu’on m’a pris. »
Arlet et Demegawa, convaincus d’avoir gagné, sortirent de la loge, laissant Lucie seule. Ils ignoraient que ce consentement n’était qu’une façade, un écran de fumée. Lucie avait un plan, et désormais, ce n’était plus eux qui tiraient les ficelles.
Dans une ruelle à moitié éclairée, Matsuda titubait en rentrant chez lui après une soirée bien arrosée au bar à nouilles du coin. Les lampadaires projetaient des ombres allongées et vacillantes, tandis que les quelques passants pressaient le pas pour échapper à la nuit humide et collante de Tokyo. Matsuda, l’esprit embrumé par l’alcool, traînait les pieds, les mains dans les poches, en cherchant son équilibre.
Soudain, il se heurta à un homme vêtu d’une cape noire et d’un t-shirt à l’effigie de Misa Amane. Sous le choc, Matsuda perdit l’équilibre et tomba lourdement sur le trottoir, ses jambes flanchant sous son propre poids. Assis sur le sol, il leva les yeux et découvrit le visage du fanatique qui lui faisait face, le souffle saccadé et les yeux grands ouverts, presque fous. De la bave coulait lentement de sa bouche, créant un contraste troublant avec son expression démente. Sous son bras droit, Matsuda aperçut une boîte lugubre, étrange, ornée de symboles inquiétants — celle de la poupée vaudou qu'il avait commandée sur internet.
En examinant plus attentivement l’homme en noir, Matsuda remarqua l'image de Misa Amane sur le t-shirt, illuminée par les faibles rayons d’un réverbère clignotant. L’alcool lui embrouillait l’esprit, mais quelque chose en lui résonna avec une pointe de reconnaissance.
Matsuda, d’une voix floue et hésitante :
« Hé, attends… c’est… c’est la petite amie de Kira ! Comment elle s’appelle déjà ? Mané… non… Mister… non… Misa ! Oui, c’est ça, Misa Amane ! »
Le fanatique, sans un mot, se contenta de lui jeter un regard glacé et de reprendre son chemin, sa silhouette disparaissant lentement dans l'obscurité de la ruelle. Matsuda, encore assis par terre, fronça les sourcils, intrigué par la scène étrange qui venait de se dérouler devant lui.
En se relevant, il posa les yeux sur une poupée sombre et lugubre, tombée au sol à l’endroit exact où l’homme était passé. La poupée, avec son apparence sinistre, dégageait une aura malsaine, son corps en tissu usé parsemé de taches rougeâtres qui rappelaient des éclaboussures de sang séché. Matsuda la ramassa, la scrutant un instant avec dégoût.
Matsuda, secouant la tête et grognant :
« Bah, c’est quoi ça encore ? Un jouet sale... »
Il marcha jusqu’à la poubelle la plus proche et y jeta la poupée, la considérant comme un simple déchet sans importance. Matsuda ne savait pas qu'il venait de se débarrasser d'un objet chargé d'une puissance obscure, capable de relier les âmes dans un entrelacs macabre de destinées. Il continua sa route en titubant, oubliant presque aussitôt cette étrange rencontre, tandis que le fanatique, quant à lui, poursuivait sa quête sombre et obsessionnelle, aveuglé par sa vénération sans bornes pour Misa Amane.
Le fanatique, ayant réalisé que la poupée manquait à l'appel, revint sur ses pas en courant, le cœur battant à tout rompre. À l'endroit de sa collision avec Matsuda, il se mit à fouiller fébrilement parmi les poubelles, les murs, et les recoins sombres de la ruelle. Ses mouvements désordonnés, ses cris déchirants de désespoir résonnaient dans la nuit calme.
Fanatique, hurlant de détresse :
« Misa ! Misa ! Où es-tu, Misa ?! »
Les habitants, réveillés en sursaut, ouvrirent leurs fenêtres et se mirent à le houspiller avec colère.
Voix d'un voisin irrité :
« Ferme-la, espèce de taré ! On essaie de dormir ici ! »
Fanatique, ignorant les injures, marmonnant :
« Je dois la retrouver… Misa, je ne te laisserai pas. »
Il rampait, grattant le sol à quatre pattes, l’air hagard, ses yeux scrutant chaque recoin à la recherche de sa précieuse poupée. Chaque coup d'œil furtif le remplissait d'une panique grandissante, comme si l’absence de cet objet signifiait la fin de son monde. Ses mains sales et tremblantes fouillaient chaque poubelle avec une rage incontrôlable.
À un moment, en soulevant un vieux paillasson devant une maison délabrée, il découvrit quelque chose d'inattendu : un revolver abandonné. Ce n’était pas n’importe quel revolver — c'était celui que Matsuda avait perdu dans la confusion. Il le saisit, le tournant dans ses mains, avant de le ranger dans sa poche sans prêter plus d'attention, trop obsédé par sa quête.
Continuant son exploration frénétique, il heurta des poubelles, tapa des murs et même quelques vieilles boîtes de conserve, les éparpillant partout avec fracas. Ses yeux, rougis et fatigués, balayèrent le sol, lorsqu'il la vit enfin : la poupée vaudou, négligemment jetée au fond d’une poubelle.
Il se jeta dessus, l’arrachant des ordures avec une jubilation démente. Son sourire s’étira de manière sinistre, tandis que des larmes de soulagement coulaient sur ses joues creusées. Il la serra contre lui, comme un trésor retrouvé.
Fanatique, murmurant avec exaltation à la poupée :
« Je t’ai retrouvée… Misa. Nous ne serons plus jamais séparés. Tu vois, rien ni personne ne pourra nous éloigner. »
Il se redressa, la poupée fermement maintenue contre sa poitrine, l’exaltation illuminant son visage marqué par l’épuisement et la folie. Avec un dernier regard défiant autour de lui, il s’éloigna en titubant, serrant son trésor retrouvé, un sourire figé sur son visage.
Dans son esprit tourmenté, c’était bien plus qu’une simple poupée ; c’était le lien physique avec son obsession, la manifestation tangible de son dévouement pour Misa Amane. Et il ne laisserait plus jamais rien ni personne s'interposer entre eux, peu importe le coût.
Scène : L’appartement de Matsuda, calme et silencieux.
Matsuda entre chez lui, fatigué mais détendu. Il retire sa veste, la jette négligemment sur le canapé et se dirige vers la salle de bain. L'eau chaude coule, emplissant lentement la baignoire, la vapeur s'élève et emplit la pièce d'une douce chaleur. Il se déshabille rapidement, laissant ses vêtements éparpillés au sol, puis se glisse dans le bain. Il soupire, un sourire léger aux lèvres, savourant ce moment de calme. Il repère un petit canard en plastique flottant à la surface. Amusé, il tend son bras droit, formant un pistolet imaginaire avec ses doigts, et commence à viser le canard, murmurant doucement pour lui-même :
Matsuda, jouant avec son doigt :
« Pam, pam... Bang ! Touché. Ah, raté. Encore une fois… »
Il continue à jouer, son index suivant les mouvements lents du canard, riant tout seul dans le silence de sa salle de bain.
Matsuda :
« Bim, bam, t’es mort, canard ! »
Soudain, un éclair de réalisme frappe son esprit. Son visage se fige, il se redresse brusquement, l'eau éclaboussant partout autour de lui. Il se lève précipitamment sans se sécher, saute hors du bain, et sort en courant, nu comme un ver, à travers son appartement.
Matsuda, paniqué, fouillant frénétiquement chaque recoin :
« Où est-ce que j’ai foutu ce truc ?! Mon arme, mon arme… Où elle est ?! »
Il ouvre chaque tiroir, renverse des piles de magazines, soulève des coussins, inspecte chaque placard avec une hâte désordonnée. Son appartement devient un champ de bataille chaotique.
Matsuda, se parlant à lui-même, haletant :
« C’est pas possible… Où je l’ai mise ?! C’est pas vrai… Ça va me retomber dessus, c’est sûr… »
En proie à la panique, il attrape son téléphone et compose un numéro à toute vitesse. Après quelques sonneries, une voix bourrue répond.
Hideki, d'une voix agacée :
« Matsuda, qu’est-ce que tu veux ? J’ai déjà dit que je ne voulais plus entendre parler de cette vie. »
Matsuda, riant nerveusement :
« Hé Hideki ! Devine quoi… J'ai un petit souci. J'ai… euh… j'ai perdu mon arme à feu. Et, hum, elle était chargée. »
Un silence tendu s'installe, puis la voix de Hideki explose dans le téléphone.
Hideki, furieux :
« QUOI ?! Tu te fiches de moi, Matsuda ?! Une arme chargée ?! Mais tu te rends compte de ce que tu dis, imbécile ?! »
Matsuda, essayant de garder son calme :
« Oui, je sais, je sais. Mais écoute, c’était pas censé arriver, ok ? Je… jouais avec mon doigt dans le bain et... »
Hideki, coupant Matsuda :
« Dans le bain ?! Bon sang, Matsuda, tu es un adulte ou un gamin irresponsable ?! »
Matsuda, se grattant la tête, encore nu et tremblant de froid :
« Disons que… j’ai eu une absence, d’accord ? Mais tu sais, rien de grave, je vais la retrouver ! »
Hideki, à bout de patience :
« T’es irrécupérable, Matsuda. Ne m’appelle plus jamais pour ce genre de conneries. J’ai déjà perdu assez à cause de ce travail… »
Matsuda, toujours avec son ton léger, mais un brin plus sérieux :
« Désolé, Hideki. Je voulais juste… enfin, tu sais. Oublie, je me débrouillerai. »
Hideki, soupirant profondément :
« Matsuda… Juste trouve cette foutue arme avant que quelqu’un se blesse. »
Matsuda raccroche, se grattant la tête et jetant un dernier regard désordonné à son appartement ravagé par sa recherche désespérée.
Matsuda, à lui-même, en haussant les épaules :
« Bon… on va la retrouver. C’est juste… un truc de plus à gérer, hein ? »
Il finit par attraper une serviette, toujours aussi indifférent au chaos qu’il vient de créer, et tente de se couvrir. Un sourire idiot sur le visage, il regarde le canard en plastique toujours flottant dans la baignoire.
Matsuda, à mi-voix :
« Tu as de la chance, toi. Tu n’as pas de soucis d’armes perdues… Pam, pam. »
Il se remet à jouer avec son doigt, comme si de rien n'était, laissant le désordre et le stress derrière lui.
Le soir était tombé sur la ville, et les réseaux sociaux étaient en ébullition. Les fans de Misa Amane, la célèbre idole disparue, avaient été plongés dans un état de stupeur et d'excitation après une annonce inattendue. Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulaient sur un potentiel retour de Misa, mais aujourd'hui, une mystérieuse vidéo avait été publiée sur un forum de fans, alimentant des spéculations frénétiques.
Sur le forum « MisaFanForever » :
Les notifications se succédaient à une vitesse effervescente. Les posts s’entremêlaient dans un chaos organisé, alors que les fans échangeaient leurs théories et leurs émotions.
User_StarGazer95 : "Les gars, regardez ça ! Une nouvelle vidéo de Misa ?! Je ne peux pas croire mes yeux ! Ça doit être un fake, non ?"
MissLove92 : "Je suis en train de pleurer, je suis tellement émue ! Ça ressemble tellement à elle ! Mais comment est-ce possible ? On aurait dit qu'elle avait disparu à jamais..."
RockStarFan88 : "Je pense que c’est une campagne publicitaire ou une sorte de jeu. Misa est morte, c'est impossible qu'elle soit de retour. Tout le monde sait ça, même si ça n'a pas été officiellement annoncé."
GothicMisa16 : "Attendez, est-ce qu’on parle bien de la même Misa ? Il y a eu tellement de rumeurs, je ne sais plus quoi croire. Personne n’a jamais su ce qui lui est vraiment arrivé après sa disparition."
DreamyEyes24 : "Je ne sais pas si je dois être joyeuse ou inquiète. J'ai entendu dire que tout ce qui concerne sa mort a été soigneusement caché. Peut-être qu’il y a encore quelque chose que nous ne savons pas ?"
User_StarGazer95 : "Je me souviens qu'il y avait des rumeurs de suicide, mais rien n'a jamais été confirmé. Et si cette vidéo était la preuve qu'elle est vivante ? Ça me rend folle !"
Les commentaires défilaient, certains exprimant leur joie incongrue, tandis que d'autres cherchaient désespérément à comprendre la vérité derrière cette vidéo troublante. Les forums étaient envahis par une vague d'analyses et de spéculations, les utilisateurs partageant des captures d’écran et des détails sur la vidéo. L'excitation était palpable, mais une ombre de doute planait sur l'ensemble des discussions.
User_StarGazer95 : "Si c'est un retour, ça signifie que tout ce qu’on croyait savoir était faux ?! Mais pourquoi garder son suicide secret ? Cela n’a aucun sens !"
MissLove92 : "Je suis partagée entre l'espoir et la confusion. Si Misa est vraiment de retour, est-ce que cela signifie qu'il y a des choses que nous ne savons pas ? Nous devons découvrir la vérité !"
À l'extérieur de cette frénésie virtuelle, la ville continuait son rythme effervescent, mais dans le monde en ligne, les fans de Misa Amane étaient en pleine agitation. Le mystère de son retour potentiel avait ravivé des émotions et des interrogations qui ne semblaient pas prêtes à s'éteindre.
Les réseaux sociaux étaient désormais le théâtre d'une bataille entre espoir et scepticisme, alors que les admirateurs de Misa cherchaient désespérément des réponses à leurs questions les plus profondes.