Life note

Chapitre 17 : L'église (2)

493 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a presque 2 ans




Gey resta immobile quelques instants après qu’Arlet ait disparu dans les ténèbres du jardin. Sa respiration, habituellement contrôlée, s’accélérait à mesure que la tension montait. Ses doigts, tremblants légèrement, revinrent refermer la veste où il avait dissimulé son arme. Une lourdeur pesait sur lui, un mélange de fatigue et de colère, mais aussi une résolution inébranlable. Arlet venait de franchir une limite en évoquant Lucie d’une manière aussi vulgaire, presque provocatrice.


« Cet homme sait trop de choses. Trop pour son propre bien », songea Gey, assis brusquement dans le vieux fauteuil. Ses mains passèrent lentement sur le cuir usé des accoudoirs.


Arlet n’était pas simplement un imbécile bavard. Derrière son masque de désinvolture et son humour mal placé, il était un fouineur redoutable, un homme qui creusait dans les secrets des autres pour y trouver sa propre fortune. Ce qu’il venait de dire laissait entrevoir bien plus que de simples ragots.


Les ombres de son passé mafieux lui revenaient par vagues, emportant avec elles la tranquillité qu’il avait crue acquise. Il avait espéré que ce monde d’autrefois, où la violence et les menaces régnaient, resterait derrière lui. Mais voilà que cette vie d’ombres se glissait à nouveau dans la lumière de son foyer, menaçant non seulement sa paix, mais aussi celle de Lucie et Sarah.


Désormais, il ne pouvait plus reculer : la protection de Lucie devenait une priorité absolue, quel que soit le prix à payer.


Se redressant lentement, Gey sentait la gravité de la situation peser sur ses épaules. Il avait promis de contacter la mère de Sarah pour la rassurer, mais cela devrait attendre. Arlet avait semé un doute, une incertitude qui nécessitait réflexion et stratégie. Lucie était au centre de cette intrigue, et il devait comprendre pourquoi avant que les ennuis ne frappent à sa porte.


Sa main glissa sur le mur en avançant, ses pas se faisant plus assurés dans l’obscurité de la pièce. Gey, malgré sa cécité, n’avait jamais eu besoin de ses yeux pour sentir le danger. Le monde s’exprimait autrement pour lui : dans les sons, les vibrations de l’air, les silences trop lourds. Ce qu’Arlet avait dit n’était pas un avertissement anodin. C’était le signe qu’un orage se préparait, et qu’il devait agir vite.


Arrivé près de la fenêtre, il écouta le murmure des feuilles sous le vent nocturne. Le jardin semblait paisible, mais à l’intérieur de lui, tout bouillonnait. Chaque fibre de son être se tendait vers un seul objectif : protéger Lucie à tout prix. Le calme apparent de la nuit ne faisait que renforcer cette résolution.


La menace n’était pas encore visible, mais il savait qu’elle rodait. La guerre silencieuse venait de commencer.






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