Life note

Chapitre 16 : L'église

1002 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus de 2 ans

Quelque part en ville, à proximité d'un lycée...


« On rentre ensemble ? » demanda Sarah.


« Non, j’ai un truc urgent à faire... » répliqua Lucie sèchement, s’éloignant sans un mot de plus. Ses cheveux blonds dansaient sous la brise légère.


Sarah la regarda partir en soupirant. « Des cheveux d’ange, mais une vraie psychopathe ! » pensa-t-elle avec ironie. Puis, dans un sourire malicieux, elle cria :

« Pas si vite, petite folle ! Allez, je t’offre une glace ! »


Surprise, Lucie s'arrêta net et se retourna.


« C'est vrai ?! Tu es la meilleure ! » répondit-elle, sautant de joie.


Quelques minutes plus tard, les deux amies savouraient tranquillement leurs glaces dans un vieux jardin, un silence doux planant entre elles.


« Alors, qu’est-ce qui se passe ? » demanda Sarah, brisant finalement le calme.



Lucie baissa la voix, son regard s'assombrissant. « Je crois que... Papy a de gros ennuis. »


Sarah la fixa, inquiète. « Quoi ? Sérieux ? »


Lucie se leva précipitamment. « Je dois y aller, Papy m’attend à la maison. » Et sans un autre mot, elle s'élança en courant.


Quelque part en ville, dans un quartier partiellement abandonné...


Il était minuit passé, et Sarah ne tenait plus en place. Lucie n’avait pas répondu à ses appels de toute la soirée. L’inquiétude la rongeait, alors elle décida d’aller chez elle.

Les rues étaient désertes et faiblement éclairées. Sarah avançait seule, la tête dissimulée sous une casquette, cachant ses longs cheveux noirs. En traversant une ruelle, elle aperçut un groupe de jeunes hommes réunis sous un vieil arbre qui surplombait un terrain vague.


Elle pressa le pas.


L’un d’eux, une cigarette aux lèvres, hurla : « Eh, toi là-bas ! Je t’ai jamais vue par ici ! Tu vas où comme ça ? Y’a rien là-bas, juste une vieille église squattée par une folle et un aveugle. »


Sarah ignora ses cris, mais son cœur s’emballa. Elle accéléra encore.


Le leader du groupe, Dani, ordonna à ses hommes de la suivre.


« Lâchez-moi ! » hurla Sarah, paniquée.


Un des membres du gang éclata de rire. « Mec, on a trouvé le jackpot ! C’est une nana ! »


Un autre renchérit d’un ton moqueur : « Fais gaffe, elle doit être thaïlandaise ou un truc du genre. Tu sais, y’a des gars qui ressemblent à des filles chez eux... »


Dani intervint, frappant le garçon d’un coup dans les côtes. « Ferme-la ! » Puis il s’approcha de Sarah, lui arrachant sa casquette pour révéler sa chevelure.


« Eh bien, mais c’est Sarah ! Ma petite Sarah, tu pensais nous tromper avec ton look de garçon ? »


Sarah cria, désemparée. Elle tremblait, incapable de se défendre.


Soudain, Lucie surgit dans la lumière de la lune, traînant un lourd morceau de métal rouillé derrière elle.


« Lâchez-la ! » ordonna Dani, surpris. « La blonde est la petite-fille de Kollet... Ce vieux mafieux. On se barre avant que ça pue le sapin ! »


Le gang recula, et Dani jeta un dernier regard à Lucie avant de s’éloigner.


Lucie abandonna son arme de fortune et courut vers Sarah. Les deux filles s’effondrèrent en pleurs, se tenant l’une contre l’autre, submergées par la peur et le soulagement.


Flashback...


C’était un jour ordinaire devant une échoppe ambulante. Sarah et Lucie, alors petites filles, étaient debout devant un grand comptoir vitré rempli de bonbons et de jouets.

« S’il vous plaît, je voudrais ces bonbons », demanda Sarah avec douceur.


Le vendeur, souriant, acquiesça. « Bien sûr. »


À côté d'elle, Lucie tira sur la manche du marchand. « Je veux ça ! » s’écria-t-elle en pointant un doigt avec insistance.


Le sourire du vendeur disparut. « La petite fille du mafieux, hein ? Qu’est-ce que tu veux ? »


Lucie ne se laissa pas intimider, continuant à répéter : « Ça, ça, ça ! » Les larmes aux yeux, elle éclata presque en sanglots.


Amusée, Sarah intervint. « Elle veut la poupée rose. »


Le vieil homme hocha la tête. « Désolé, gamine, t’as pas de quoi payer. »


Les larmes coulèrent sur le visage de Lucie, et elle s’éloigna en hurlant : « Quand je serai grande, j'achèterai tous les jouets du monde ! »


Touchée, Sarah acheta la poupée et la donna à Lucie. Elles devinrent inséparables à partir de ce jour.


Sarah présenta Lucie à sa mère, qui, surprise par l’apparence négligée de la petite blonde, leur ordonna de se laver avant de les laisser jouer. Après un bon bain chaud et un repas copieux, les deux fillettes étaient prêtes à aller se coucher.


« Tu veux bien être ma sœur pour la vie ? » demanda Lucie timidement.

« Oui, je veux bien ! » répondit Sarah avec un grand sourire.


Le lendemain, Lucie emmena Sarah dans une vieille église abandonnée.


« C’est ma maison ! » dit-elle fièrement.


« Ici ? » s’exclama Sarah, stupéfaite.


Lucie hocha la tête. « Papy et moi, on vit ici, dans la maison de Dieu. »


Les deux filles, complices, rampèrent à travers un passage secret menant à la chapelle. À l’intérieur, Sarah fut émerveillée par la lumière des vitraux colorés. Mais soudain, un vieil homme à l'allure étrange surgit, une carabine à la main.


« Ne bougez plus ! Sortez de chez moi ! » cria-t-il, pointant son arme dans une mauvaise direction.


Lucie éclata de rire. « Papy, c’est moi, Lucie ! »


Le vieillard baissa son arme et la serra dans ses bras.


« Ma petite Lucie... » Ses yeux, blancs comme neige, fixaient le vide.


Sarah, intriguée, demanda : « Monsieur, vous êtes un fantôme ? »


Il sourit. « Non, je suis juste un vieil aveugle. Mais mes oreilles me guident bien ! »


Lucie, Sarah et le vieil homme partagèrent alors un repas simple, mais chaleureux.


Fin du Flashback...



Lucie et Sarah, encore bouleversées, pleuraient dans les bras l’une de l’autre, prêtes à affronter de nouveaux défis, mais plus unies que jamais.

Laisser un commentaire ?