A
-Ok… Et à part être un mauvais nom de catcheur, c’est quoi ? Et puis, immortel ? Sérieusement ? Vous avez cinq ans de moins que moi. Fit Jiaying en regardant le blond d’un air incrédule
-Quatre ans. Corrigea Colleen avant de vider le contenu de son verre
-L’Iron Fist est dit immortel parce que c’est un rôle qui se transmet. C’est le protecteur de la cité de K’un-L’un, il est chargé de détruire La Main. Expliqua Danny, ignorant ce bref débat sur son âge.
-Encore et toujours cette même organisation donc… Le poing contre la main, ça m’a l’air d’être un duel gagnant. Railla la plus âgée, Laissez moi deviner : K’un-L’un est une ville paradisiaque, sans cesse attaqué par La Main. Si bien qu’elle a dû apprendre à s’en protéger. Si vous me dites que tout le monde sait s’y battre et que l’Iron Fist est le meilleur combattant, je ne serais pas choquée…
-Comment vous avez deviné ? s’étonna sincèrement l’héritier
-Parce que c’est vrai en plus ?! s’étrangla le génie, Je viens de réciter le scénario du jeu vidéo d’un pote. C’est la situation basique de beaucoup de RPG. Et un très bon début de dystopie. Ça finit jamais bien ces trucs… Enfin bref… En quoi ça consiste cette histoire de poing flamboyant ?
-Je concentre mon chi dans mon poing. Ça m’a pris des années pour atteindre le niveau permettant de maîtriser cette technique. Poursuivit le blond
-Donc… Vous êtes un sold-, disons plutôt un combattant, d’une cité militarisée connue sous le nom de K’un-L’un dont vous êtes le protecteur de part le pouvoir de votre chakra. Et vous vous battez contre une association de malfaiteurs employant des ninjas connu sous le nom de La Main. C’est ça ? supposa Jiaying, résumant la situation telle qu’elle la comprenait.
-En gros oui. Dirent les deux autres en même temps
-K’un L’un se trouve en Chine je suppose ?
-Pas vraiment, mais c’est là que se trouve le portail pour y accéder. Répondit calmement Danny avant de reposer ses baguettes et sa boîte en carton.
-Attendez, mais ça n’a pas de sens, si vous êtes le protecteur de votre petite cité utopique, qu’est-ce que vous faîtes ici ? Releva Jiaying qui sentait une migraine frayer son chemin lentement mais sûrement vers son crâne.
Sa question laissa derrière elle un silence lourd comme le plomb. Le visage de l’héritier s’était immédiatement fermé à cette phrase, devenant aussi glacial que les neiges qui entouraient sa ville. Colleen lui lança un regard désolé mêlé d’inquiétude.
Jiaying soupira en secouant la tête :
-J’ai posé la question qu’il ne fallait pas, n’est ce pas ?
-Non, c’est juste que… commença sa cadette, en essayant de rattraper le brutal changement d’atmosphère.
-Darling, je suis un génie, j’ai compris, pas la peine de m’expliquer. Ce n’est pas parce que j’agis comme une sociopathe que j’en suis une. La coupa doucement Jiaying avec un sourire compréhensif à l’intention de Danny, Wǒ zuì chéngzhì de āidào*.
Le plus jeune se contenta d’un raide hochement de tête, incapable de répondre autrement sans sentir sa voix se briser sous la culpabilité.
Ni Colleen, ni Jiaying n’avaient le cœur de relancer la conversation, laissant un silence pesant s’installer dans la pièce. La sonnerie n’en fut que plus retentissante. La plus âgée du groupe resta figée un instant avant de lever les yeux au ciel et de faire apparaître l’appel sur le verre droit de ses lunettes avec un geste d’excuse pour ses hôtes.
-Qu’est-ce qu’il y a Charlie ? Demanda-t-elle alors que le visage de sa collègue et amie apparaissait devant ses yeux.
-Est-ce que tu es seule ? s’enquit immédiatement cette dernière.
-Je te mets en attente deux secondes. Répondit Jiaying avant de se lever. Désolé les enfants, les affaires m’appellent ! Prévenez moi si vous avez besoin d’aide avec votre secte ! lança- t-elle en attrapant son sac.
-Compte sur nous. Fit Collen avec un hochement de tête.
Danny la salua d’un signe de tête et l’entrepreneuse s’éclipsa, son sac sur l’épaule.
-Alors, qu’est-ce qu’il y a de si confidentiel ? Demanda Jiaying dès qu’elle fut de nouveau plongée dans le trafic New Yorkais.
Dans la petite fenêtre projetée sur un coin de son casque, sa collègue lui semblait très pâle et plutôt inquiète.
-C’est le serveur de A… Quelqu’un a réussi à cracker la clé quantique.
Ash pila brutalement, provoquant de nombreuses protestations derrière elle.
-Qu’est-ce que tu viens de dire ? siffla- t-elle en redémarrant.
-Quelqu’un a cracké la clé quantique de Moonlight. Répéta calmement la rouquine.
-Charlie, surtout, tu restes en dehors du serveur, personne ne doit y accéder. Je vais bloquer les fichiers et me débarrasser de l’intrus.
-Qu’est-ce que tu entends par « débarrasser » Jiaying ? s’inquiéta Charlie.
Elle n’utilisait que très rarement le véritable prénom d’Ash. C’était l’une des seules membres de A qui connaissait l’identité et le visage de leur leader. Elle connaissait Jiaying. Son intelligence, son ironie et ses débordements.
-Je ne vais attaquer personne Charlie, ça ne ferait qu’attirer l’attention sur moi. Répliqua celle-ci en soupirant, Je rentre chez moi et je m’en occupe. Je t’appellerais après.
Elle raccrocha immédiatement après ces mots. La jeune femme atteignit son immeuble en un temps record, grillant au passage quelques feus, et claqua la porte de son appartement quelques instants après.
Son sac atterrit dans un coin aléatoire de la pièce tandis qu’Ash attrapait l’ordinateur portable qui traînait sur le canapé.
Le temps de démarrage lui fit grincer des dents mais, en quelques secondes, l’écran bleu prit une brutale couleur rouge sang. Un A noir s’en détachait. Le logo était là depuis ses débuts, elle n’avait jamais songé à le changer, et pourtant, les dieux savaient qu’elle le trouvait hideux.
Des colonnes de textes apparurent. Jiaying se mit rapidement en mode invisible avant de consulter les logs du serveur afin de voir qui était l’intrus et de le virer au plus vite de là.
Visiblement, seule une petite partie de la clé avait été craquée ce qui rassura Ash. Au moins, elle ne serait pas obligée de tout recoder. Cependant, le nom inscrit dans les logs la fit tiquer The_Fool. Une carte du tarot. Encore une.
Mais elle n’eut pas plus de temps pour songer à la signification de ce pseudonyme. Dans un grincement lent, sa porte de chambre s’était lentement ouverte.