Les Clairs de Lune d'Arlequin

Chapitre 6 : Il n'y a plus de plumes

3413 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/09/2024 22:58

C’était soir de nouvelle lune. Terme étrange désignant ces nuits où la Lune, cachée entre la Terre et le Soleil, n’est pas visible dans le ciel nocturne. Habituellement, Arlequin n’appréciait guère ce moment du cycle sélène. Mais ce soir-là, il marchait en contemplant les étoiles, et en repensant à sa discussion avec Jeannette. Sa chère amie la Lune avait en effet tendance à prendre beaucoup de place dans la nuit, et il était finalement raisonnable qu’elle en laisse de temps en temps aux humbles étoiles.


Sur son chemin se dressait une maison bien singulière, une petite masure biscornue qui ne possédait ni poutres ni chevrons. C’était la demeure d’un original du quartier, un homme d’âge mûr répondant au nom de Cadet Rousselle. Or ce soir-là, ce dernier était dans l’embrasure de sa porte, en grande discussion avec Pierrot. Il était vêtu d’un costume jaune, à la ceinture duquel pendait une épée rouillée, un chapeau rond informe était posé nonchalamment sur son crâne en partie dégarni, et il tenait dans la main une lorgnette qu’il plaçait régulièrement devant ses yeux. Pierrot portait ses habituels vêtements trop grands, avec fraise espagnole, calotte et gros boutons. Et c’était un spectacle étonnant que de voir ces deux personnages discuter sous la lanterne du seuil de la maison. On eût dit deux saltimbanques exécutant une pièce de théâtre de rue.

Arlequin les salua en leur demandant poliment s’ils allaient bien. La politesse est une chose bien curieuse, on s’enquiert de l’état des gens sans réellement se soucier de la réponse, qui sera généralement positive, pour des raisons de politesse également. Il serait malvenu de ne pas demander à la personne que l’on salue comment elle va, mais il serait tout aussi indélicat de la part de cette dernière de se plaindre de sa situation. Seulement, Pierrot avait une conception de la communication entre êtres humains différente de celle de la plupart de ses congénères. La politesse était un concept qui lui paraissait très abstrait, et dont il ne comprenait réellement ni les règles, ni les objectifs. Pour lui, une question attendait une réponse, et répondre honnêtement lui semblait donc être le comportement le plus approprié que l’on puisse adopter dans ce genre de situation. Aussi n’hésita-t-il pas à répondre avec franchise :

« Bonsoir Arlequin. Si tu savais, ça ne va vraiment pas. Je racontais justement à Monsieur Rousselle l’épouvantable scène à laquelle j’ai assisté tantôt. »

S’étant approché, Arlequin constata que des cernes creusaient les yeux de son ami, et qu’il paraissait affecté. 

« Je me promenais à l’orée de la forêt, souhaitant profiter de la lumière faiblissante du soleil pour contempler les derniers battements d’ailes des papillons et des oiseaux diurnes, lorsque je croisai un groupe d’enfants qui poussaient des éclats de rire. Je ne fis pas attention à eux de prime abord, mais il se trouve qu’ils vinrent courir assez près de moi pendant leurs jeux, et je constatai avec effroi qu’ils se lançaient un petit être agonisant, comme ils l’auraient fait avec une balle. Je ne reconnus pas de suite de quoi il s’agissait, mais les paroles de leur chansonnette m’apporta la réponse. C’était une pauvre petite alouette qu’ils avaient entièrement plumée. Ils avaient agi de la sorte sans raison particulière, juste pour jouer. Mais pour elle, ce n’était certainement pas un jeu ! »


Il se tut et baissa la tête en serrant les poings. Cadet Rousselle affichait une mine triste. Il posa un regard très doux sur Pierrot et lui tapota l’épaule. Bien qu’il connût son ami depuis de nombreuses années, Arlequin n’avait jamais vu Pierrot pleurer, et il avait toujours pensé que ce genre de blocage, qui lui arrivait parfois dans les moments difficiles, était l’équivalent des larmes chez lui. Il ne chercha pas à relativiser l’anecdote pour essayer de le réconforter, ni à sous-entendre que la pauvre créature avait rejoint « un monde meilleur ». Il savait qu’avec Pierrot, ce n’était pas la peine de faire semblant, et que ça risquait juste de le frustrer davantage. Aussi, se contenta-t-il d’aller sobrement et sincèrement dans son sens :

« Quelle horreur… »

Pierrot releva doucement la tête. Vides, ses yeux n’étaient dirigés vers rien en particulier.

« Elle a dû beaucoup souffrir. Les gens sont méchants. »

Cadet Rousselle poussa un soupir, puis dit d’une voix très douce, mais résignée :

« Hélas, on ne le constate qu’un peu plus chaque jour qui passe. »


C’est alors que, sans crier gare, Pierrot tendit le doigt en poussant un hoquet de surprise. Son visage s’éclaira, comme si l’histoire de la pauvre petite alouette avait déjà été reléguée aux confins de son esprit.

« Regardez, cria-t-il en trépignant d’excitation. Là, sur ce muret, il y a un chat. Dos orange, ventre blanc, rayures… »

Cadet Rousselle fixa sa lorgnette sur son œil, Arlequin plissa les yeux. Les couleurs n’étaient pas évidentes à distinguer dans l’obscurité, mais l’hypothèse de Pierrot était néanmoins crédible.

« Tu penses que ce pourrait être le chat de la Mère Michel ? demanda Arlequin.

_ J’en suis même absolument certain ! » répondit Pierrot, en s’avançant vers l’animal.

Se sentant scruté, le félin s’était mis sur la défensive, griffes sorties, les pattes contractées et prêtes à se détendre pour bondir au loin. Mais quand Pierrot s’approcha de lui, la main tendue, en entonnant une petite mélodie, il se relâcha. Doucement, il se laissa grattouiller la tête, puis sauta dans les bras du jeune homme, comme s’il l’avait toujours connu. Cadet Rousselle salua avec une moue admirative ce don qu’avait Pierrot pour établir le contact avec les animaux.

« Qu’il est bon de clôturer cette horrible journée, placée sous le signe de la violence, par un peu de douceur, déclara le vieil homme. Entre l’histoire de cette pauvre alouette, et les exécutions de ce soir, l’ambiance était devenue fort déplaisante. »

Arlequin lui lança un regard interrogateur.

« Les exécutions ?

_ Les exécutions, oui. Ah, c’est une bien triste histoire, répondit le vieil homme sur un ton lugubre. Trois jeunes tambours sont revenus de guerre, il y a de cela quelques jours. Une énième guerre absurde, je crois que c’est contre les Hollandais cette fois. Dans ma jeunesse, c’était le roi d’Angleterre qui nous l’avait déclarée. J’avais été embauché comme mousse sur le bateau d’un corsaire, et notre plus grand fait d’arme avait été l’abordage d’une frégate. Trente canons, et nous n’en avions que six, mais voyez-vous… Bref, je m’égare, veuillez me pardonner. Tout cela n’a aucun sens, n’en a jamais eu, et ne nous mènera nulle part. Toujours est-il que l’un de ces trois jeunes tambours a eu l’audace de demander au Roi la main de sa fille. Je ne sais ce qu’il est advenu de lui. Les deux autres ont été jugés pour désertion et condamnés à la potence. C’est comme cela qu’on fonctionne ici, on envoie la jeunesse se faire tuer dans des guerres inutiles, et si elle revient, on la tue nous-même. La question pour eux, dès lors, est de déterminer s’ils préfèrent se faire éventrer par une baïonnette ou pendouiller au bout d’une corde. Et le plus triste dans cette histoire, c’est que l’un d’entre eux était fiancé, et que sa promise n’ayant pas supporté le verdict, a demandé à être pendouillée avec son bien-aimé. Eh bien ça n’a dérangé personne semble-t-il, de dresser une potence supplémentaire pour une parfaite innocente. »

Ces mots saisirent Arlequin d’un profond vertige, qui fit bondir son cœur et ses tripes, comme si le sol s’effondrait sous ses pieds. Tout se brouilla autour de lui, tout devint flou, les images comme les sons.

« C’est donc ainsi qu’elle est partie… »

Il ferma les yeux. Des visions défilaient en tournoyant dans son esprit, et s’imprimaient sur les parois de ses paupières serrées. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, et ses jambes étaient secouées de violents tremblements. Il voyait Jeannette, il voyait la silhouette sombre d’un jeune soldat, et deux étoiles qui se mettaient à scintiller plus que les autres dans le ciel nocturne. 

Il rouvrit les yeux, Pierrot et Cadet Rousselle s’étaient tus, et l’observaient en affichant des mines inquiètes.

« Désolé Messieurs, je dois vous laisser. »

Et il partit en courant et en trébuchant sur ses jambes chancelantes.


Il se faufila aussi vite qu’il le put à travers les ruelles de la ville. Il gardait en son sein le fragile espoir que ses conclusions se montrassent erronées, mais paradoxalement, le seul effet que produisait cet espoir ténu était de le couvrir d’une cape d’angoisse. Celle-ci n’était de toute façon pas destinée à s’installer durablement. Quand tout espoir est perdu, elle n’a plus de raison d’être, et laisse sa place à la résignation. Or, lorsque Arlequin arriva sur la place centrale, où les sinistres silhouettes de trois potences surplombaient les derniers badauds encore présents, et que la lumière des torches étirait leurs ombres comme des couloirs d’outre-tombe par-dessus la foule qui se dispersait jusque dans les ténèbres des ruelles éteintes, il entendit des mots qui ne laissèrent plus de place ni au doute, ni à l’espoir. La belle Jeannette, c’était une perte quand même ! Se sacrifier pour suivre son crétin de soldat, alors qu’on aurait pu faire d’elle une princesse ! Des gens si jeunes, si ce n’est pas malheureux ma bonne dame !

Il parvint finalement au pied de l’échafaud. Les cordes avaient été coupées, et trois linceuls recouvraient les trois corps posés à terre. Deux d’entre eux avaient été mis respectueusement côte à côte, le troisième gisait un peu plus loin. Arlequin tomba à genoux, haletant, auprès des dépouilles des deux amants. La longue chevelure blonde de Jeannette dépassait partiellement du drap, dessinant comme une auréole d’or sur les pavés gelés. Les étoiles projetaient sur elle une frêle lumière qui traversait la nuit, comme si elles cherchaient à lui rendre un dernier hommage et à l’inviter parmi elles. 


Arlequin ne remarqua pas qu’auprès du troisième linceul, qui recouvrait le corps du compagnon de Pierre, frère Lubin passait l’extrême-onction. Le cri furieux et sarcastique d’une femme vint l’interpeller :

« C’est donc comme cela que vous rendez hommage à Dieu mon frère, en validant la mise à mort de gens innocents ? »

Le moine sursauta et releva la tête en direction de la jeune femme. Son visage afficha d’abord de la surprise, mais il se ressaisit vite et déclara, en s’efforçant d’afficher un sourire neutre :

« Mon unique ambition, ma sœur, est d’aider ces pauvres âmes à trouver le chemin vers la Lumière.

_ Votre sollicitude est si touchante, railla-t-elle.

_ Je ne suis qu’un simple mortel, qui fait de son mieux à son niveau. Mon pouvoir en la matière est bien limité, mais j’essaie d’apporter ma brique pour permettre à cette société de bâtir un bel édifice.

_ Voilà qui est merveilleux ! Non mais vraiment, quelle hypocrisie ! rugit Colombine. Tout le monde fait de son mieux, personne n’est responsable : le juge condamne des gens à la mort, mais ce n’est pas sa faute, ce n’est pas lui qui fait les lois, il ne fait que les appliquer. Le législateur pourra arguer que la loi n’avait pas été prévue pour ce cas précis, mais qu’après tout, nul n’est censé l’ignorer et qu’il ne tenait qu’aux condamnés de s’y être pliés. Le bourreau prépare un joli nœud coulant, et le passe autour d’une gorge qui connaît ses dernières palpitations, faites d’angoisse et de désespoir ; mais au final, il n’est qu’un exécutant, il n’a aucune responsabilité. Et puis on a le public, formidable celui-là aussi, une foule compacte qui vient se divertir devant ce spectacle obscène. Mais eux aussi ont de bonnes raisons d’agir ainsi ; ça sert d’exemple, ça permet aux enfants de comprendre ce qu’il risque de leur arriver s’ils ne respectent pas les lois ; et puis si ces pauvres bougres qui pendouillent en sont arrivés là, c’est sûrement qu’ils l’avaient bien mérité. Qu’importe la raison de leur condamnation, ils ondulent de la même façon qu’ils soient meurtriers ou déserteurs, coupables ou innocents. Et finalement, on a l’homme de Dieu qui vient étaler de l’huile sur des cadavres pour soulager les consciences une fois que la fête est finie, avec un geste plus inutile qu’altruiste. Qu’est-ce que vous redoutez ? Qu’il aille en Enfer parce qu’il a refusé de faire la guerre ? C’est d’un ridicule ! Si vous voulez vraiment sauver des âmes, faites en sorte qu’elles apprennent à accorder un peu plus de valeur à la vie de leurs prochains !

_ Mais je vous en prie, changez le monde si vous êtes si douée. Mais ne reprochez pas aux gens moins talentueux que vous de faire de leur mieux et d’essayer de profiter autant qu’ils le peuvent de leur passage sur Terre.

_ Bien sûr, profiter. Ne pas s’exposer, ne pas aller à contre-courant. Sacré curé, toujours fourré dans les coups tordus, et quand la situation se complique, ça part en courant. »

Elle lui tourna la tête avec dédain. Le visage de Lubin s’était crispé, ses joues avaient viré au rouge et il affichait un rictus hostile. Mais Colombine ne lui prêtait plus attention. Elle avait aperçu Arlequin, toujours prostré devant les linceuls de Jeannette et Pierre. Trois silhouettes arrivaient en petites foulées et vinrent s’arrêter derrière lui, haletantes. C’étaient Pierrot, suivi du chat, et Cadet Rousselle qui avaient tant bien que mal essayé de le rattraper. Les deux hommes se placèrent chacun d’un côté, légèrement en retrait, avec une forme de pudeur qui leur interdisait de l’interrompre en plein deuil, tandis que le félin se frottait contre les jambes de Pierrot en ronronnant. Colombine s’approcha doucement d’eux.

Arlequin n’avait pas remarqué leur présence. Il était en état de sidération. Ce qu’il se passait autour n’avait plus de prise sur lui. Non que ses sens ne fonctionnassent plus, mais son esprit ne prenait plus la peine de traiter l’information qu’ils lui fournissaient. Il était totalement focalisé sur cette nouvelle réalité, refusant d’y croire, tout en n’ayant aucun moyen de la nier.

Sans s’en rendre compte, il était resté un long moment en apnée. Devant le manque d’oxygène, son corps finit par réagir avec une inspiration réflexe suivie d’un long soupir. Des larmes jaillirent alors de ses yeux pour accompagner l’air qui sortait de ses poumons, et il s’effondra face contre terre en hoquetant.

Pierrot et Cadet Rousselle le saisirent alors chacun par un bras pour l’aider à se redresser. L’air hagard, il réalisa qu’il était entouré.

« Je suis vraiment désolée, dit doucement Colombine en écartant délicatement les boucles qui tombaient devant les yeux humides du jeune homme. Ils avaient l’air de beaucoup compter pour toi.

_ Les enfants méchants, entourés d’adultes méchants, deviennent eux-mêmes des adultes méchants, déclara Pierrot. La souffrance et la mort, tant qu’elles ne les touchent pas, sont des spectacles comme les autres.

_ C’est la force d’une foule, ajouta Cadet Rousselle, elle se partage la responsabilité en une multitude de petits fragments. Plus elle est nombreuse, et plus le fragment porté par chaque individu est petit. Un homme qui en tue un autre est un meurtrier. Mais dans une foule composée de mille individus, chacun pense ne porter tout au plus qu’un millième de meurtre. Et qu’est-ce qu’un millième de meurtre, une petite tape sur la joue, un saignement de nez ?

_ Ou une plume arrachée à une alouette… », ajouta Pierrot en soulevant le chat pour le serrer dans ses bras.

Arlequin se redressa péniblement et contempla un à un les trois visages qui l’observaient avec inquiétude. La bouche bée et les yeux écarquillés, il était comme un enfant qui découvre quelque chose de nouveau, qui voit ce qu’il n’avait jamais vu. Ainsi donc, quand le rideau tombait, que toutes les lumières étaient éteintes, et que l’heure était enfin au recueillement, il ne restait plus qu’eux.

Après quelques instants nécessaires pour revenir au réel, se reconnecter à ses sens, et retrouver son souffle, il put enfin prononcer quelques mots :

« Elle disait qu’il fallait savoir s’entourer des bonnes personnes. Je n’avais juste pas réalisé qu’il y en avait autant de mauvaises, ou alors je refusais de le voir. Merci à vous d’être là. J’apprécie sincèrement votre soutien. Mais ce soir, je crois que je préfère rester seul. »


Ayant prononcé ces mots, il les salua, les lèvres tremblantes, et s’éloigna de la place en silence. Des croque-morts arrivaient dans l’autre sens pour mettre les corps en bière.

Colombine s’élança dans ses pas, mais alors qu’elle allait crier son nom, elle sentit une main se poser sur son épaule.

« Laissez-le, dit Cadet Rousselle d’une voix très douce où se mêlaient bienveillance et tristesse. Ne vous immiscez pas dans son chagrin tant qu’il n’est pas prêt à accueillir votre compassion. Et puis, vous-même, vous tremblez encore. On sent une colère qui n’est pas encore redescendue en vous. C’est très noble de vouloir apporter du soutien à votre ami, mais vous y arriverez d’autant mieux que vous serez en paix avec vous-même. »

Tous regardèrent le jeune homme s’éloigner, tête baissée, bras croisés et tremblotant. Les croque-morts repartirent en direction du cimetière avec leur sinistre cargaison. Ils n’étaient plus que trois au milieu de cette place trop grande, trop vide, trop froide et désormais totalement silencieuse. Elle était rayée de trois cicatrices sombres creusées par l’ombre des trois gibets. Ce fut finalement le chat qui rompit le silence, par un miaulement aigu.

« Allez viens, lui dit Pierrot, on va rentrer chez ta maman. »


Lorsqu’il arriva chez lui, Arlequin grimpa sur le toit et s’y allongea afin de contempler le ciel étoilé. Pour la première fois, il ressentit une forme de vertige devant l’immensité. Il n’avait encore jamais réalisé que, derrière les étoiles, il y avait autant d’obscurité. Les étoiles étaient ce qui attirait son attention, mais les ténèbres couvraient une surface bien plus importante, prêtes à les engloutir. Il essaya de chasser ces pensées en portant son attention sur la Grande Ourse. Aucun nuage ne venait la masquer.

« J’espère que tes sœurs t’ont réservé un bon accueil, et que tu ne te sentiras plus jamais seule. »

Il resta ainsi jusqu’à ce que le froid le pousse à se réfugier sous sa couette. Mais il ne trouva pas le sommeil.

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