Code Alpha 1.0 : 25 ans plus tard
Chapitre 13 : Chapitre 12 - Celui qui reste dans l'ombre
4715 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 10/11/2016 09:52
Chapitre 12: «Lui»
???
Le Directeur de Kadic attendait dans son bureau. Bien évidement, son empire ne se résumait pas à Kadic, ni même à son bureau. Il était devenu directeur de tellement de choses avec le temps que c’était devenu son titre universel : le Directeur, avec une majuscule. C’était ainsi que tous l’appelait, avec un mélange de crainte et de respect. Après tout, il était apparu de nul part et avait rapidement acquit une fortune colossale. Désormais, il possédait une place conséquente sur la scène internationale. Et tout ce qu’il avait construit il risquait de le perdre, aussi vite qu’il l’avait obtenu.
L’attaque de XANA qu’il avait lancé avait été arrêté. Cette pensée ne le quittait pas. Elle l’obsédait. Il n’y avait pas une seule minute sans qu’il ne se rappelle que la tour avait été désactivée. Comment était-ce possible ?! Comment une bande de gamin qui n’avait été qu’une fois sur Lyoko avait pu accomplir cet exploit ? Le premier groupe de Lyoko-guerriers avait réussi à maintes reprises ce genre de choses mais… la situation avait été différente à leur époque. Son esprit paranoïaque était alors parti dans tous les sens. Quelqu’un les avait aidé. C’était évident, ils n’auraient jamais pu y arriver seul. Mais qui ?
Il se mit à faire la longue liste de ses nombreux ennemis. D’autres personnes aussi puissantes que lui essayaient depuis longtemps de le faire chuter, mais aucun d’entre eux ne connaissait l’existence de Lyoko. Peut-être un ancien membre de ZETA, mais quand il en avait prit le contrôle, il avait purgé tous les éléments qu’il avait jugé perturbateur. Bon, Camille n’avait jamais été retrouvé, mais vu son âge avancé, il devait être mort de vieillesse. Il réalisa avec horreur que la disparition du vieil homme n’était qu’une supposition, et qu’il pouvait très bien être celui qui tirait les ficelles derrière toute cette affaire…
Et le pire dans tout ça, c’était que normalement, il aurait utilisé XANA pour récolter des informations. Il l’avait déjà fait avec ses différents adversaires économiques et politiques. Mais là, c’était impossible ! S’il activait XANA, Antoine et Ambre Belpois l’arrêterait aussitôt ! Le directeur avait l’impression de voir l’ombre de Jérémie se jouer de lui. La culpabilité qu’il essayait d’enfouir depuis des années au fin fond de sa tête commença soudainement à remonter, et il l’étouffa immédiatement en pensant à autre chose.
Il fallait lancer une nouvelle attaque. Mais quoi comme attaque ? Une xanatification n’avait pas marché, et il n’avait presque jamais utilisé une autre technique.
« Monsieur, il y a un visiteur pour vous. » fit la voix de son secrétaire.
Le directeur soupira. Même s’il se faisait un sang d’encre, ses obligations continuaient. Gérer cette situation allait rapidement devenir compliqué. Il tourna les pages de son agenda pour savoir avec qui il avait rendez-vous. Ah oui, son avocate pour une histoire de procès à la noix.
« Faites entrer. » fit-il alors.
La porte s’ouvrit, mais ce n’était pas son avocate. Ce n’était même pas une fille. C’était lui. Le Directeur n’en croyait pas ses yeux. Pile poil la personne dont il avait besoin ! Depuis combien de temps n’avait-il pas entendu parler de lui ? Des années, probablement. Après lui avoir mit le pouvoir entre les mains, il avait totalement disparu. Le Directeur avait bien essayé de le retrouver, mais même en utilisant XANA, cela avait été impossible. Ce n’était pas le genre d’homme qu’on pouvait contacter. C’était le genre d’homme qui contactait les autres, quand il le jugeait nécessaire. Et maintenant qu’il s’était enfin décidé à sortir de l’ombre, la situation allait rapidement s’inverser !
« Vous êtes là… J’ai besoin de vous... » commença le Directeur.
L’homme qui lui faisait face l’interrompit, en affirmant être totalement au courant de la situation. Il s’installa tranquillement avant de déclarer que non seulement il savait ce qu’il se passait, mais il avait une solution à lui proposer.
« Je me sens misérable… Bloqué par des adolescents, c’est d’un ridicule ! »
Il le rassura, comme il savait si bien le faire. L’éloquence de cet homme était impressionnante. Il lui expliqua qu’il n’y avait aucune honte à avoir, car ce n’était pas juste des enfants qui lui mettait des bâtons dans les roues, mais bien un adulte qui les soutenait, voir les contrôlait.
« Qui ? » rugit le Directeur.
Quand il apprit l’identité de cet adversaire, il ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire. C’était cet ivrogne d’Ulrich qui menait la danse ? Il avait du mal à y croire. La seule personne à qui ce pauvre type pouvait faire du mal, ce n’était que lui même.
« Bon, je vais recontacter Mélissa et lui demander de régler ça rapidement. »
Il lui conseilla de ne pas le faire.
« Pourquoi donc ? »
Cette révélation là fut beaucoup plus dure à avaler. Mélissa était de mèche avec Ulrich ?! Quelle ingrate ! Alors qu’il l’avait recueillie et élevée comme sa propre fille !
« Comment faire pour se débarrasser d’eux ? »
Il lui expliqua. C’était parfait. Vraiment parfait ! Ulrich et Mélissa se croyaient peut-être redoutablement intelligents, à comploter dans leur coin. Mais rien ne pouvait les préparer à ce qui les attendait.
Ambre
« Pourquoi tu as fait ça ? » hurlai-je devant le miroir des toilettes. Je venais de sortir de cours et j’étais censée me rendre à l’usine.
J’étais furieuse. Tellement, tellement furieuse. Alors que je voulais qu’on me foute la paix et que le seul lieu où j’avais envie d’être était le fond de mon lit, Ombre avait cru bon de faire des promesses en mon nom ! Et voilà que j’étais de nouveau mêlée à toute cette histoire de Lyoko ! Histoire qui avait déjà failli me coûter la vie ! Je n’aurais jamais dû lui laisser le contrôle aussi longtemps. Je lui avais fait confiance, et elle en avait abusé !
« Je pense que ça peut-être une bonne chose. » me répondit-elle simplement.
« Une bonne chose ? Une bonne chose ?! Et en quoi ça peut-être une bonne chose ? Tu sais ce qui s’est passé à cause de Lyoko, même toi t’en a souffert ! »
Ombre eut un tic d’agacement. Cette fois je ne rêvais pas, elle me traitait vraiment comme une gamine !
« Tu n’as pas à prendre ce genre de décisions ! »
« Parce que toi tu as pris quoi comme décision récemment, Ambre ? Je te rappelle que sans moi, tu serais encore enfermée chez maman. »
« Et ben ça… ça serait pas forcément une mauvaise chose ! »
« Arrête trente secondes, tu veux bien ? Oui, on a vécu un moment compliqué. Mais il me semble que l’Extérieur te plaisait bien à la base. A un tel point que t’as voulu en profiter toute seule. »
C’était vrai. Je me souvenais de l’euphorie qui m’avait habitée ces derniers jours. Et c’était aussi vrai que j’avais été terriblement injuste avec Ombre, alors que je lui devais tellement. J’avais été égoïste, méchante et… et je ne m’étais même pas excusée. Alors qu’elle m’avait même sauvé la vie. Alors qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour m’aider. J’étais vraiment nulle…
« Pardon Ombre… Je suis désolée... » fis-je en commençant à pleurer.
Elle me prit dans ses bras inexistants, mais ça me fit tout de même quelque chose. Malgré ce que j’avais pu dire, elle était réelle à mes yeux. C’était une amie formidable. C’était ma seule amie. J’avais de la chance de l’avoir.
« J’aurais pas dû m’énerver, tu as eu raison de faire ça… Pardon... »
Elle me chuchota doucement à l’oreille :
« Chut… Tout va bien se passer, Ambre. Écoutes bien mes conseils, et ça ira. »
???
Ulrich attendait dans le laboratoire. Il avait donné rendez-vous à Melvin à 17 heures, et il était déjà 18h30… Il n’avait aussi aucune nouvelle de Mélissa, qui après la délicieuse matinée qu’ils avaient passé ensemble devait se rendre à Kadic pour rallier Antoine et Ambre à leur cause. Il leur fallait au moins un des deux adolescents. C’était les seuls à pouvoir désactiver les tours. Sans eux, autant abandonner tout de suite.
Pour ne rien arranger, Alpha ne se manifestait plus. La méfiance d’Ulrich à l’égard de l’intelligence artificielle ne faisait qu’augmenter et plus le temps passait, moins il arrivait à lui faire confiance. Il avait aussi la désagréable impression que les choses lui échappaient. Bon, retrouver Mélissa lui avait redonné pas mal d’espoir.
Au bout de quelques minutes supplémentaires, deux des ados arrivèrent au compte-goutte. D’abord Melvin, très enthousiaste. Cela contrastait beaucoup avec son côté terrorisé de la veille. Il devait se prendre pour un héros de bande-dessiné, ou un truc du genre, pensa l’ancien guerrier avec mépris.
« Alors, vous m’expliquez ? » avait-il alors demandé. Ulrich lui avait dit d’attendre un peu, espérant qu’il n’allait pas ce retrouver qu’avec ce gros rouquin comme unique recrue.
Puis, à la grande surprise générale, ce fut Ambre qui débarqua dans le laboratoire. Elle, en revanche, avait l’air d’aller encore plus mal. Elle regardait par terre quand elle les salua et leur parla d’un ton hésitant. Ulrich se sentit immensément coupable de faire replonger cette petite dans ce qui avait dû être pour elle un véritable cauchemar.
« Mélissa n’est pas là ? » l’interrogea t-elle. Il dû tendre l’oreille pour réussir à l’entendre.
« Ah non, mais elle devrait arriver. »
Enfin, j’espère. J’espère qu’il ne lui ai rien arrivé.
Il chassa rapidement cette idée de sa tête, il était trop tôt pour s’inquiéter. Mélissa était grande, elle pouvait se débrouiller toute seule. Il contempla les deux potentiels nouveaux Lyoko-guerriers. Ce n’était pas très glorieux… Au bout d’un quart d’heure d’attente, il arrêta d’espérer qu’Antoine ne daigne venir. Il allait devoir se débrouiller avec ce qu’il avait.
« Bon. Et bien comme vous le savez, une I.A du nom de XANA essaie de vous tuer. »
« Pourquoi ? » demanda soudainement la petite Ambre, l’interrompant au passage.
C’était… surprenant venant d’elle. Le vieil homme avait été persuadé qu’elle allait écouter ses explications et les accepter sans réfléchir.
« Je veux dire… on lui a rien fait. » fit-elle en baissant les yeux.
«C’est parce que vous avez découvert cet endroit, et que c’est à partir d’ici qu’on peut l’arrêter. Il vous voit comme des menaces.»
« Mais... » commença la jeune fille, puis se ravisa.
« Non, vas-y. Si tu as des questions, c’est le moment. »
« C’est Alpha qui nous a demandé de venir ici. »
Ulrich fut mal à l’aise. Oui, c’était Alpha qui les avait impliqué là dedans. Délibérément. Sans l’intervention de l’I.A., rien de tout cela ne serait arrivé. Cela ne faisait que quelques minutes qu’il avait commencé à parler, et il ne savait déjà plus quoi répondre. Il était incapable d’expliquer les raisons qui avait poussé l’ordinateur à agir ainsi.
« Exact. »
« Et quel est le rapport avec les parents d’Antoine ? » enchaîna la jeune fille.
L’ancien lyoko-guerrier regretta immédiatement d’avoir demandé à Ambre de « poser ses questions ».
« Ils ont affronté XANA il y a longtemps. Je me suis battu à leur côté. On a cru avoir gagné, mais… non. »
Mélissa arriva par l’ascenseur. Elle s’exclama de sa voix joyeuse :
« Tout le monde est déjà là ! Formidable !»
Ulrich se sentit sauvé par l’intervention de la jeune femme. Il décida d’en profiter pour couper court à cette conversation qui ne lui plaisait pas.
« Oui. Du coup, tous les deux, descendez d’un étage, dans la salle des scanners. On va tout de suite tester vos avatars virtuels sur Lyoko. C’est là-bas qu’on arrêtera les attaques de XANA. »
Les deux adolescents s’exécutèrent et descendirent l’échelle qui leur indiqua. Ambre avait l’air déçu de ne pas obtenir de réponse, et Ulrich était rassuré de ne pas avoir eu à lui en donner. Ces gamins le voyaient comme l’adulte responsable, qui savait tout et allait les protéger. Mais comment pouvait-il leur expliquer quoi que ce soit, alors que lui même ne comprenait rien ? Comment pouvait-il les protéger, alors qu’il avait déjà beaucoup de mal à s’en sortir tout seul ? Revenir ici, recommencer à se battre réveillait en lui de mauvais souvenirs.
Depuis toujours, il ne faisait que suivre des directives. A l’époque, il écoutait ce que lui demandait Jérémie. Ensuite, quand il avait commencé à devenir boulanger, il écoutait son patron. Après s’être fait viré, il écoutait le conseiller de Pôle Emploi. Puis, il avait de nouveau écouté Jérémie quand ce dernier l’avait rappelé. Après cette horrible tragédie, il s’était rattaché à Camille qui lui avait dit quoi faire. Et quand Alpha l’avait contacté, il avait supposé qu’il allait devoir l’écouter. Le problème était que ce dernier avait décidé de se la jouer solo. Le problème était que plus personne n’était là pour lui donner la conduite à adopter.
Le problème était que désormais, c’était lui qui était censé diriger les autres.
Et il en était incapable. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Absolument aucune. Il avait bien espéré que l’arrivée de Mélissa changerait la donne, mais il s’était rendu compte que devant elle, il ne voulait pas donner l’impression d’être perdu. Une espèce d’ego masculin idiot le poussait à la faire croire qu’il avait le contrôle total de la situation. Par conséquent, il était hors de question de l’appeler à l’aide, ou même de lui parler de ses problèmes.
« Je doute qu’Antoine ne vienne. » fit-elle, l’air soudainement grave. « T’avais raison, un vrai petit con. »
Au fond, il était content qu’Antoine ne se soit pas fait amadouer. Ça prouvait bien que ce n’était pas juste lui, Ulrich, qui avait un problème avec les ados, mais bien qu’Antoine était ingérable, même pour quelqu’un doté d’une telle douceur que Mélissa.
« Ce qui m’inquiète » lui confia t-il, « c’est qu’il n’y est pas encore eu de nouvelle attaque. Toute notre stratégie repose sur ça : bloquer les attaques. Mais s’il n’y a rien a bloquer, on a rien à faire. »
« Ça nous laisse du temps pour préparer nos p’tits jeunes. Ils vont pas apprendre à se débrouiller sur Lyoko en cinq minutes !
Elle avait beau être très optimiste, elle n’arrivait pas à contaminer Ulrich. Il était vraiment inquiet. S’il n’y avait pas d’autres offensives, c’était que quelque chose se préparait. Et leur posture était pour l’instant uniquement défensive. Ne disait-on pas que la meilleure défense était l’attaque ?
« D’ailleurs, je vais aller avec eux. Je serais peut-être amenée à aller moi aussi me battre sur Lyoko. »
Et sans attendre sa réponse, elle descendit l’échelle, laissant Ulrich à nouveau seul.
A : Bonjour Ulrich.
Le message s’était affiché sur l’écran. Alpha montrait finalement le bout de son nez inexistant.. Il fallait profiter de sa présence et essayait de mettre les choses au clair.
A : Antoine ne participera pas à votre réunion, mais ne t’inquiète pas, je m’occupe de lui.
« Comment ça ? »
A : Nous travaillons actuellement sur un moyen de détruire XANA.
Jérémie aussi avait travaillé sur un moyen de détruire XANA. Ça n’avait pas marché. Mais il ne possédait pas à l’époque les puissantes ressources d’Alpha. Si c’était vrai, ça risquait fortement de tout arranger. Mais est-ce qu’ils pouvaient se fier aux simples dires de l’IA ? Et encore une fois, Ulrich avait la désagréable impression de n’être qu’un pion dans un jeu d’échec qu’il ne comprenait pas.
Ambre
Je n’osais pas parler à Melvin. Il me mettait mal à l’aise. En le voyant, je revoyais ce qui s’était passé la veille. J’avais l’impression de ressentir à nouveau la douleur qu’il m’avait fait subir, et j’étais persuadé que si je le regardais dans les yeux, je verrais à nouveau cet étrange symbole et cette lueur malveillante.
Lui, cependant, semblait décidé à engager la conversation.
« Dis… Ambre. Je suis désolé pour… Enfin, pour hier. »
« Je préférerais ne pas en parler. »
Et je lui tournais le dos pour contempler les fameux scanners. Quel dommage qu’Antoine et Jean ne viennent pas. S’ils avaient été là, je n’aurais pas eu besoin d’aller sur Lyoko. Tous les deux s’étaient déjà battus là bas, et Antoine avait réussi à stopper une attaque pratiquement tout seul. Qu’est-ce que je pouvais faire contre un robot maléfique du futur, moi ? Rien. Je n’avais rien à faire ici. Je ne pouvais pas les aider, j’allais être totalement inutile. Mais Ombre… Ombre m’avait demandé de le faire, et elle savait mieux que moi ce qui était important.
J’allais mal, donc ma vision était totalement négative. Je n’étais pas apte à juger correctement les choses. Heureusement, Ombre pouvait le faire à ma place. Peut-être lui laisserai-je le contrôle sur Lyoko.
« Mais Ambre… C’est vraiment pas de ma faute. J’y… J’y suis pour rien ! » continua le rouquin.
« Je sais. » répondis-je simplement, toujours en regardant ailleurs.
« S’il te plaît, regarde moi… Je viens de te le dire, je voulais pas... »
Je me mis à crier. Il me poussait à bout.
« Je sais, Melvin, je sais ! Mais j’y peux rien non plus, d’accord ?! Peut-être qu’avec un peu plus de temps, j’arriverai à te parler comme si rien ne s’était passé, mais pas pour le moment ! J’y arriverais pas !»
Cette réponse dû lui convenir, car il n’insista pas. Quelqu’un arriva par l’échelle de l’étage supérieur. C’était Mélissa, la pionne de Kadic qui avait parlé à Ombre.
« Tout va bien ? » demanda t-elle.
Elle devait m’avoir entendu m’énerver.
« Oui ! » répondit le rouquin à ma place.
La CPE nous expliqua que nous allions nous rendre sur Lyoko, et que pour cela il fallait se rendre dans les scanners. Comme Antoine et Jean l’autre soir, où nous avions exploré l’usine ensemble. J’avais l’impression que c’était il y a une éternité. Je n’écoutais qu’à moitié ses instructions, et pénétrais directement dans un des scanners. Je sentais une petite flamme de curiosité s’allumer en moi, et au final, j’avais envie de découvrir ce monde virtuel.
Les portes se refermèrent derrière moi. Une lumière commença à m’aveugler. C’était une sensation horrible, j’avais l’impression que chacune des parties de mon corps étaient en train de disparaître, l’une après l’autre. Était-ce normal que ça me donne aussi mal à la tête ? Je me mis à hurler. Hurler jusqu’à ce qu’il n’y ai plus le moindre son qui ne puisse sortir de ma bouche. Mais peu importait, je continuais à essayer. Jusqu’à ce que ma bouche disparaisse à son tour. Et tout à coup…
Plus rien. Je tombai sur le sol. Un sol blanc comme de la glace, mais qui n’était pas froid. Et quelque chose clochait. C’était… trop lisse, trop parfait. Mes mains aussi étaient étranges. Elles avaient une couleur rose flashie. Et d’ailleurs, je n’étais pas seule. Melvin était à côté de moi. En tant normal, j’aurais souri en voyant sa nouvelle apparence. Ses cheveux étaient coiffés en pic sur sa tête et il était entièrement orange. Un super-rouquin en quelque sorte.
Mélissa Marple était là, elle aussi. Ses vêtements ressemblaient à un cosplay de chat noir. Elle me regardait avec un air sacrément étonné. Qu’est-ce que j’avais de si spécial ? Je remarquais alors que ce n’était pas vraiment moi qu’elle regardait, mais quelque chose derrière moi. Je me retournais. Il y avait une quatrième personne avec nous.
C’était Ombre.