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Chapitre 12 : Chapitre 11 - Faites confiance aux adultes

4203 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:55

Chapitre 11 - Faites confiance aux adultes

 

Ambre

J’ouvrais mes yeux. Et je les refermais aussitôt. J’avais encore mal… mal partout. Le bruit strident de mon réveil ne voulait pas s’arrêter. Je fus tenté de le prendre et de le jeter contre le mur. D’ailleurs j’allais le faire. Et après j’allais pouvoir continuer à dormir. Me réveiller pour quoi ? Retourner au lycée ? Je n’oserai plus adresser la parole à Jean et Antoine… Antoine ne s’intéressait à personne d’autre que lui même. J’en avais assez de chercher des excuses au gens. Le monde n’était pas rose. Et la pauvre petite Ambre, naïve et idiote, tout le monde s’en fichait. Et ils avaient raisons, pourquoi s’en soucierait-il ?

Je pris le réveil en main. Il était dix heures, et je commençais à 11. Je m’apprêtais lancer l’appareil, mais une autre main se posa sur la mienne. Ombre. La seule à me comprendre, et elle n’était même pas réelle. Quelle ironie !

«Ce n’est pas une bonne idée. » dit-elle calmement. Sa voix était étrange. Je n’aurais pas pu mettre le doigt dessus, mais nos rapports avaient changé depuis son retour. Avant, nous nous parlions d’égale à égale. Désormais, j’avais l’impression… qu’elle me parlait comme elle parlerait à une enfant.

« Et pourquoi pas ? Je ne serais pas mieux dans mon lit ? Pourquoi je devrais me lever ? »

Elle eut un tic d’agacement, qui disparut immédiatement. Peut-être n’était-ce que mon imagination.

«Je ne veux pas ressortir. Je veux que tout redevienne comme avant…»

Mais c’était impossible.

« Et c’est ça ta solution ? T’enfuir ? Te cacher ? » me demanda t-elle.

Je ne pouvais rien faire d’autre. Elle devait le comprendre. J’avais peur. Et j’avais tout foutu en l’air avec Jean. Il devait me détester à présent. Je m’étais comporté comme une peste avec lui. Peut-être aurais-je dû le laisser… le laisser continuer ce qu’il avait en tête. Peut-être que ça m’aurait calmé. Peut-être que j’aurais été plus heureuse comme ça.

Alors je regardais mon reflet droit dans les yeux, et répondais simplement :

« Oui. »

C’est alors qu’elle me gifla. Je ne savais pas comment c’était possible, mais la sensation était là. Similaire à la fois sous la douche, sauf que cette fois, elle ne me « chassa » pas de mon corps.

« Ambre. Ressaisis-toi un peu. Oui, tu as vécu un moment difficile. Mais ce n’est pas en te cachant que tu arrangeras les autres. En ce moment tu es… tu es pathétique. »

Je fondais en larmes. C’était la seule chose que je savais faire après tout. Me lamenter. Elle avait raison, j’étais pathétique. J’avais toujours été pathétique.

« Mais… mais qu’est-ce que je devrais faire ? »

« Tu devrais… Tu devrais sortir, pour commencer. Aller en cours. »

Ombre savait mieux que moi. Elle avait toujours su mieux que moi. Nous nous étions réconciliée, et ça devait être la seule chose positive de ces derniers temps. Haha, je n’avais pas à réfléchir. Juste à l’écouter !

« J’irais… mieux ? »

« Oui. Tout va s’arranger, tu vas voir. » murmura t-elle.

Si elle le disait, c’est que ça devait être vrai ! Je devais écouter Ombre. Ma meilleure amie. Ma seule amie.

« Est-ce que tu veux que je prenne le contrôle pour le moment ? Pour t’aider à aller jusqu’au lycée ? » me proposa t-elle.

J’acquiesçais. La laisse commencer la journée pouvait être une bonne idée. Elle allait m’entraîner au lycée, et quand ça ira mieux, parce que ça tout allait s’arranger, je pourrais revenir. Je la laissais plonger en moi, sans bouger.

Tout allait s’arranger.

 

Ombre

Je bougeais le bras droit, pour vérifier qu’il répondrait bien à ma commande. Et il le fit. Quel soulagement ! Je n’aurais pas pu tenir une minute de plus avec cette pleurnicheuse.

Bouhou le monde est injuste avec moi, pauvre petite Ambre. Pauvre idiote. Si tu savais à quel point je te déteste.

Devoir jouer la conscience bienveillante, alors que je ne rêvais que de la frapper de toute mes forces, c’était insupportable. Je me félicitais d’avoir réussi à placer une petite gifle dans notre discutions sans que cela ne me fasse sortir de mon rôle. Rôle qui était actuellement de la réconforter. Enfin… en apparence.

Ambre était la dominante. C’était pas vraiment logique, mais c’était comme ça. La facilité avec laquelle elle m’avait chassé la dernière fois était déconcertante. Mais malgré cette force incompréhensible, elle était incapable de se débrouiller seule, de gérer sa situation et ses émotions. Elle mettait notre corps en danger. Elle n’avait par exemple rien mangé depuis hier midi, et je pouvais sentir que nous avions faim. Mais bien sûr, vu que madame était triste, il n’était pas question de se nourrir ! En y réfléchissant, elle était plus un parasite qu’autre chose. Vivant à mes dépends, me demandant de gérer les moments difficiles et profitant des « bons moments ». Enfin, en théorie, car même ça, elle n’arrivait pas à le faire.

Pour l’instant, je devais agir de manière stratégique. Car la personnalité « Ambre » s’affaiblissait à vue d’œil. Si ça continuait ainsi, j’allais bientôt devenir le côté dominant. Ce que je devais faire était simple : empirer son état, sans qu’elle ne me soupçonne. Et pour le moment, c’était plutôt bien parti. Notre relation était redevenue comme avant et elle écoutait le moindre de mes conseils, sans jamais les remettre en questions.

Bon, première chose à faire : prendre un bon gros petit déj ! Si Ambre ne prêtais plus la moindre attention à sa santé, je comptais bien le faire. Je me resservis trois fois des céréales, et je me fis quelques tartines de confitures.

Notre mère failli rentrer dans la cuisine, mais m’y voyant, elle s’en alla immédiatement. C’était quoi son problème à celle là ? En tout cas, l’autre idiote devait beaucoup tenir d’elle. Une fois un grand verre de jus d’orange englouti, je terminais de m’habiller. Je sortais immédiatement une fois prête, je n’avais plus rien à faire dans cette vieille maison.

C’était la première fois que j’avais le contrôle aussi longtemps, et dans une situation non dangereuse. Je pouvais marcher dans la rue, sentir le vent sur mon visage et prendre mon temps. Choses que je n’avais jamais pu faire avant, que je ne pouvais qu’imaginer. J’arrivais finalement devant Kadic. Je devais avoir cours de français d’après mon emploi du temps. Ambre n’avait parlé à personne dans sa classe à part l’autre pervers, j’étais donc une inconnue dans la foule. Enfin, c’est ce que je pensais... Car lorsque je rentrais dans la salle de cours, tout le monde me dévisagea. J’étais, enfin Ambre était, celle qui avait fait virer le terrible Steve. Je ne savais pas trop ce qui se disait sur moi, mais les regards que certaines filles me lançaient n’étaient pas très flatteurs. Je les entendais murmurer derrière moi le temps que j’aille m’installer à une rangée vide au fond.

Je les emmerdais. Je les emmerdais tellement. Petites connes qui avaient tout ce qu’elles voulaient. Ne se rendaient-elles pas compte de la chance qu’elles avaient ? De pouvoir exister, sans même s’en rendre compte, sans même à avoir à le revendiquer. J’aurais donné n’importe quoi pour être à leur place. Je ne devais pas oublier qu’à n’importe quelle moment, Ambre pouvait reproduire ce qu’elle avait fait sous la douche. J’étais là tant qu’elle le voulait bien. A la merci de cette petite salope…

Je devais me calmer. La colère ne me mènerait nul part dans cette position. Je devais être patiente. Un jour, Ambre sera à mes pieds, suppliante et je lui répéterai ces mêmes mots :

« C’est dommage, Ambre. Tu n’es qu’une amie imaginaire que j’ai inventé pour combattre la solitude. »

Et je la regarderais s’effacer devant moi. Et ce jour là, je serais enfin vivante. Vivante, avec une majuscule. Vivante, tout simplement. Je pourrais faire tout ce que je voudrais ! Et puis être seule, avoir enfin du temps rien que pour moi.

Je sortais le cahier d’Ambre de son sac. Elle avait dessiné sur pratiquement toutes les pages. Quelques uns me représentait, l’inscription « OMBRE » était présente à de nombreux endroits.

« Ambre Delmas ? »

Je mis un peu de temps à comprendre que c’était moi qu’on appelait et relevais la tête. Encore une fois, tout le monde me regardait. Une espèce de pionne blonde était rentrée dans la salle et me cherchait des yeux. Je levais la main.

« Tu es convoquée dans mon bureau. »

Elle me fit signe de la suivre et quitta la salle. Je sortais à mon tour, en fermant la porte derrière moi, accompagnée par d’autres murmures. La pionne m’emmena dans un bureau, et me tendit une chaise.

« Je suis Mélissa Marple, la nouvelle CPE. Comme toi, je suis nouvelle ici ! » me dit-elle avec un sourire.

« Je vois. »

«Ce n’est que ta première semaine et tu as déjà eu des soucis. J’espère que malgré ça, ton séjour à Kadic se déroule correctement. »

Bien évidement, elle voulait me parler de Steve.

« Tout va bien. » dis-je simplement.

Elle alla fermer la porte et me rejoint rapidement à son bureau.

« Écoute. Si je tenais à te parler, ce n’était pas pour qu’on discute de ta scolarité. Je suis une amie de Ulrich Stern. »

D’abord, le nom ne me dit rien. Puis je me rappelais de l’homme étrange aux propos contradictoires que nous avions rencontré à l’usine. Certes, je n’étais plus que présente dans un tout petit coin de la tête d’Ambre, mais cette rencontre m’avait tout de même bien marquée.

« Je suis au courant de ce qui t’es arrivé, à tes amis et toi. Vous avez été très courageux. Surtout toi, Ambre. »

« C’est pas grand-chose. » répondis-je, mais en rougissant. Parce que dans ce moment critique où Jean et moi avions affronté Melvin, c’était moi qui tenais les rennes. Ce compliment m’était destiné, à moi et uniquement moi.

« Oh que si. Bref, je voulais te rassurer. Ulrich et moi, nous avons la situation bien en main à présent. Tu peux reprendre ta vie comme avant, tu ne risques plus rien. »

Formidable... Je ne risquais plus de me faire électrocuter. J’allais mieux dormir cette nuit. Enfin… Ambre allait mieux dormir. Elle me sourit, puis soupira.

« Enfin, ça c’est si tu veux reprendre ta vie comme avant. Je vais être franche avec toi Ambre, mais nous avons besoin de toi. La personne qui a essayé de vous tuer l’autre soir possède plus de moyens que nous, et seuls nous n’avons aucune chance de l’emporter. »

« Et vous attendez quoi de moi ? Que j’affronte à nouveaux des… gens comme Melvin hier ? »

Même moi, j’avais eu peur à ce moment là. J’avais cru que j’allais y passer, que c’était la fin. Est-ce que j’avais envie de subir ça à nouveau ?

« Certainement pas. Nous avons besoin de vous pour vous rendre dans ce monde virtuel et désactiver les tours. C’est par les tours de Lyoko que notre adversaire attaque sur Terre. On assurerait ta sécurité dans le monde réel, et toi la notre dans le monde virtuel. »

Le raisonnement dans ma tête fut simple. Ambre souhaitait s’éloigner de toute cette histoire. Elle avait été véritablement traumatisé par sa rencontre avec Melvin. En la confrontant à nouveau à tout ça, j’avais ma chance. Ma chance de la détruire. Dans ma tête, tout un tas de questions avaient germé, comme pourquoi ne pouvaient-ils pas désactiver les tours sans moi ? Mais au final, je m’en foutais totalement. Qu’ils m’utilisent comme ils le voulaient, tant que ça me permettait d’affaiblir encore et encore l’autre petite conne, ça me convenait.

« Je suis avec vous. »

Mélissa Marple sourit, elle rayonnait.

« Merci beaucoup Ambre, vraiment. »

Je me mis à sourire à mon tour.

« Mais de rien ! »

 

Mélissa

Mélissa Marple laissa échapper un petit soupir de fatigue. Convaincre la petite Ambre de les aider avait été plus simple que prévu, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable de devoir… « utiliser » des enfants comme ça et de les mettre en danger. Bon, dans un sens, ils étaient en danger quoi qu’il puisse arriver désormais. Les impliquer dans la lutte était une manière de les protéger, dans un sens. Non, même en essayant de voir les choses sous cet angle là, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir… sale.

Elle essayait de ne jamais le montrer, mais à l’intérieur… elle se sentait tellement vide. Avec son patron, elle jouait l’adjointe dévouée et sérieuse. Avec ce crétin de Nicolas Poliakoff, elle jouait le rôle de la nana froide et intouchable. Avec Ulrich et les enfants, elle jouait le rôle d’une fille simple et souriante. J’aurais dû être actrice, pensa t-elle. A force d’adapter son comportement avec ses interlocuteurs, elle avait fini par oublier qui elle était réellement, au fond.

Je suis morte en même temps que mon père. Ou plutôt, j’aurais dû mourir en même temps que lui. Je l’aurais même préféré. C’était trop facile de partir comme ça. De me laisser en plan, sans explication. Même pas une lettre d’adieu. Est-ce qu’il a pensé à moi au dernier moment ? Je ne pense pas. Papa n’a jamais voulu être Papa. Maman non plus d’ailleurs. Je suis l’enfant-erreur. J’en suis consciente, je l’ai accepté, mais ça ne change pas que c’est un sentiment affreux. Je n’étais pas importante à ses yeux. Si je l’avais été, il serait resté avec moi. Il aurait abandonné ses amis plutôt que de se sacrifier pour eux.

Ces gens qu’il préférait à moi, j’ai fini par les détester. Même Ulrich. Il avait toute l’affection de mon père, sans même la demander. Je suis sûre qu’ils ont eu une relation quand ils étaient ados, c’est pas possible autrement. Ils ont passé tout le lycée dans la même chambre, c’est ça ? Et puis quand j’étais petite, Papa se tirait toujours chez son « meilleur ami ». C’était une plaie quand il pouvait pas y aller pour s’occuper de moi.

« Tu me fais chier Mélissa ! », m’avait-il sorti un jour. Connard, va. Fallait mettre une capote ducon, si tu pouvais pas assumer.

Alors qu’est-ce que je fous là au juste ? A vouloir venger mon père qui n’en avait rien à foutre de moi, et que je méprise ? C’est ce que je fais, car je n’ai rien d’autre à faire. Depuis sa mort, c’est la seule chose qui m’a tenue en vie, qui m’a fait continuer. J’ai le mental d’une ado de 12 ans. Cette petite Ambre est plus mature que moi. Et beaucoup plus courageuse.

Nouveau soupir. Elle se regarda dans son miroir de poche, se tapota sur les joues pour se redonner des couleurs. Il lui fallait maintenant voir Antoine Belpois, et le convaincre à son tour de risquer sa vie pour une cause qui ne le concernait presque pas.

Quoique, Ambre et lui ont eux aussi perdus leurs parents, et de la même manière que moi. On est pareils.

Elle toqua à la porte d’une classe. Ça devait être celle là, normalement. Un petit professeur maigrichon lui ouvrit et sans lui dire bonjour, lui demanda immédiatement :

« Oui, c’est pour ? »

« Je viens chercher Antoine Belpois, je dois le voir dans mon bureau. »

« Nous sommes en plein contrôle. »

Mélissa grogna intérieurement. Elle s’efforça de rester calme.

« C’est très important. »

L’enseigna grommela dans sa barbe et fit signe à un ado de se lever. Voilà donc le fameux Antoine qui causait tant de torts à Ulrich. Il n’avait pas l’air bien méchant pourtant. En même temps, Ulrich n’avait jamais eu le moindre talent avec les enfants. Trop con sans doute. Elle se souvenait de la « blague » qu’il avait faite avec son père quand ils étaient bourrés dans la cuisine.

« Ton père t’as jamais dit ? T’as été trouvée dans une poubelle. »

Une farce pas bien méchante, mais qui l’avait fait pleurer comme une fontaine. Valait mieux ne pas y songer pour l’instant. Ils arrivèrent dans le fameux bureau miteux dont elle avait hérité.

« Antoine Belpois, je voulais te parler. » fit-elle, souriante.

« Mmh ? » fit le blondinet, à moitié réveillé.

« Je suis Mélissa Marple, une amie d’Ulrich et je... »

Antoine sourit à son tour. Cela la déstabilisa un peu.

« Enfin bref… Je suis au courant pour Lyoko et XANA et je voulais te dire que tu ne risquais plus rien. »

« Ah oui ? » fit le prétendu génie.

« Exact, Ulrich et moi on a la situation bien en main. » continua Mélissa.

« Parfait. Je peux retourner en cours du coup ? »

Il commença à se lever, toujours souriant.

« Non attends ! »

Elle avait voulu ressortir le même speech qu’avec Ambre, mais tout était différent, sans qu’elle sache pourquoi. Ce gamin la mettait mal à l’aise, elle avait l’impression qu’il se moquait d’elle.

« Oui ? »

« Je… Je vais être franche, nous avons besoin de toi. »

« C’est amusant, parce que moi en fait, j’ai pas vraiment besoin de vous. » dit-il, toujours sur un ton amusé.

« Pardon ? » s’exclama Mélissa, un brin confuse.

« Déjà, j’ai aucune raison de croire que vous êtes vraiment une amie d’Ulrich. Enfin, ça reste assez facile à deviner, vous êtes aussi douée que lui, mais on est jamais trop prudent. »

Bon, ce gamin là semblait plus au courant de la situation que sa sœur. Il avait peut-être besoin d’être rassuré. Oui, la peur devait expliquer cette méfiance.

« Tu peux avoir confiance en nous, tu sais que... »

« Ah vraiment ? Je peux avoir confiance en des personnes qui me cache la vérité et me prenne pour un débile ? »

Une certaine colère résonnait dans sa voix. Mince, c’est moi l’adulte ici, pensa la CPE débutante.

« Euh… si tu as des questions, je peux essayer d’y répondre... »

« Pas la peine, j’ai déjà eu toutes les réponses qu’il me fallait. Est-ce que cette fois je peux retourner en cours ?»

 

 

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