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Chapitre 10 : Chapitre 9 - Réflexions nocturnes
5022 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 10/11/2016 09:01
Chapitre Neuf - Réflexions nocturnes
Antoine
Voilà une après-midi qui s'était montré redoutablement intéressante ! Lyoko n'était pas un simple jeu, mais un portail vers des centaines de possibilités ! Après tout, c'était grâce à Lyoko que Melvin avait gagné tous ses super-pouvoirs ! Était-il possible que j'utilise aussi ce monde virtuel ? Quelles étaient ses limites ! Tout cela était tellement passionnant ! J'étais un peu surpris de la facilité avec laquelle j'avais désactivé cette tour. Je devais être fait pour ça ! Et puis... la tour m'avait reconnu ! Mon nom était apparu ! Je savais que j'étais spécial, je l'avais toujours su !
Ulrich m'avait « dévirtualisé » après mon éclatante réussite. J'étais de retour dans le monde réel. Ambre et Jean étaient assis dans un coin du laboratoire, blottis l'un contre l'autre et leur deux visages d'une extrême pâleur. La jeune fille se tenait le bras fermement, elle devait être blessé. Melvin était allongé au milieu du laboratoire, sur un sol poussiéreux. J'eus un moment de recul en l'apercevant, mais le vieil homme me rassura rapidement.
« Il n'y a plus rien à craindre. »
Tout le monde était silencieux. Moi, en revanche, je jubilais et brisais rapidement la glace.
« C'était donc ça, la fameuse menace ? Et bien, c'est certainement moins impressionnant que ça en avait l'air : d'un côté un rouquin obèse, de l'autre une bataille virtuelle d'une facilité déconcertante ! »
Personne ne me répondit. Jean me lança un regard noir, mais la fatigue qui se lisait dans ses yeux rouges avait effacé toutes chances de m'intimider. Ulrich était occupé à tapoter diverses choses l'ordinateur au centre. Melvin fini par ouvrir les yeux. Les deux tourtereaux se relevèrent d'un bond.
« Qu'est-ce... qu'est-ce qui se passe ? » demanda t-il.
Puis il fondit en larmes. Est-ce qu'il se souvenait de ce qui s'était passé ? Peut-être.
« Je vais raccompagner Ambre. » fit rapidement Jean.
L'homme au centre de la pièce hocha la tête et rajouta :
« Je sais que vous avez vécu un moment... compliqué, mais revenez ici demain après vos cours. Faudra qu'on discute. »
L'adolescent eut un petit rire rempli d'une certaine ironie.
«Bonne idée. Comme ça, quelqu'un d'autre essaiera de nous tuer ? Non merci. Tu avais raison Antoine. Ça ne nous concerne pas, Ambre et moi. »
Et ils se rendirent tous les deux dans l'ascenseur sans se retourner. Ambre me jeta un dernier regard que je n'essayais même pas d'interpréter, avant que la porte ne se referme. Ca aussi, c'était un très bon point. J'étais enfin débarrassé de ces deux boulets.
Ulrich soupira et murmura des paroles que je ne pus entendre. Je me rapprochai de lui à pas de loups.
« Il est temps de parler, monsieur Ulrich Stern. » déclarai-je sur un ton joyeux.
« Effectivement, et on a plusieurs choses à se dire. » lança t-il d'un ton calme et froid.
Et avant que je puisse poser la moindre question, il continua vivement.
« Je me suis peut-être mal exprimé, mais tes amis et toi étiez en danger de mort. Surtout eux. Lyoko n'est pas un jeu, d'accord ? Je comprends que tu découvres tes pouvoirs là-bas, mais quelques minutes de plus et il aurait été trop tard. C'est quelque chose de sérieux, d'accord ? Et est-ce que tu m'écoutes au moins ? »
« Pourquoi est-ce que la tour connaissait mon nom ? » demandai-je soudainement.
Il ne répondit pas.
« Cette attaque là, ne concernait pas du tout Jean et Ambre, ni même Melvin. C'était moi, la cible, n'est-ce pas ? »
Tout tournait autour de moi. Les trois autres avaient été des dommages collatéraux, et cela uniquement parce qu'ils étaient trop proches de moi. Lyoko avait un rapport avec MES parents. J'étais l'épicentre de cette intrigue.
Ulrich plissa les yeux, et parla d'une voix glaciale :
« Tu te crois, exceptionnel, Antoine Belpois ? Alors laisse moi te répondre, ce n'est pas le cas. Ton nom est apparu, mais ça aurait pu être celui d'Ambre, celui de Jean, celui de n'importe qui. Quelqu'un a essayé de t'éliminer uniquement parce que tu as découvert l'usine, certainement pas parce que tu es spécial ou quoique ce soit. Ça aurait pu être n'importe qui d'autre. »
« Vous mentez.»
« Oh que non. Tu es juste un petit garçon qui pète plus haut que son cul, voilà tout. »
Il était jaloux, ce n'était pas possible autrement. Jaloux de la façon dont je m'étais battu sur Lyoko pendant que lui s'était fait écraser à plat de couture. Une chose cependant était sûre, je n'allais rien tirer de ce type. Ses mensonges étaient évidents.
« Je reviendrais demain. » dis-je avant de partir à mon tour, laissant Ulrich avec Melvin, toujours dans un état second.
Ambre
Nous étions assis sur son canapé. Jean m'avait proposé de revenir passer la soirée chez lui, après ce qui s'était passé. Il avait insisté, voulant soigner mon bras blessé avec un bandage. J'avais bredouillé une réponse dont je ne me souvenais même plus. Je n'avais pas revu Antoine et ce fameux Ulrich, qui de toute évidence avait tenté de nous prévenir. Ou peut-être que si, je les avais croisé, mais je n'avais pas prêté attention. J'avais envie de fondre en larme, d'hurler à m'en arracher les cordes vocales. L'horreur... L'horreur était réelle. Melvin avait eu dans ses yeux une haine indescriptible, inhumaine, dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence. Il avait tenté de me tuer, de tuer Jean, de tuer Antoine. De tous nous réduire à néant. Qu'est-ce que ça faisait, de mourir ? Est-ce qu'on cessait tout simplement d'être ? Je ne voulais pas le savoir. Je ne voulais plus penser à ce qui s'était passé, mais le visage du jeune garçon, possédé, ne cessait de réapparaître chaque fois que je fermais les yeux. J'avais peur. Tellement peur. Je tremblais. Jean m'avait donné une couverture, mais je n'avais pas froid. Enfin si. Enfin non. Je ne savais plus, ça m'était égal.
Ombre était à mes côtés. Je n'osais pas la regarder. Elle m'avait sauvé la vie, une fois de plus. Sans son intervention, Melvin m'aurait achevé. Et dire que je l'avais traité comme une moins que rien... C'était moi la moins que rien au final. Une pauvre idiote, naïve.
Quelqu'un me serra soudainement dans ses bras. C'était Léa, la petite sœur de Jean.
« Bonne nuit. » fit-elle en souriant, avant de disparaître dans le couloir. Elle était mignonne. Insouciante. Je regrettais le temps où j'étais comme elle. Je n'aurais jamais dû sortir de chez moi. J'aurais dû écouter maman. Si je l'avais fait, je serais encore comme Léa, à ignorer la brutalité du monde. J'étais heureuse dans mon ignorance n'empêche. Je voulais y retourner. Mais impossible d'oublier. Impossible d'oublier l'horreur. Je voulais tellement que tout redevienne comme avant. Quand l'univers et ses mystères se résumaient au grenier et à sa poussière.
Une main se posa sur ma cuisse. La télévision était bruyante, je ne remarquais pas directement cette intrusion de mon espace personnel. Évidement, c'était Jean, qui d'autre ? Il se rapprocha de moi. Qu'est-ce qu'il me voulait ?
« Je crois qu'on a mérité un peu de réconfort, tu crois pas ? » me lança t-il. Sa voix était encore tremblante. Il essayait de reprendre son air habituel, redonner l'impression d'être sûr de lui. Mais c'était en vain. Dans ses yeux brillait une certaine détresse. Ou peut-être était-ce le reflet de la mienne. Il approcha ses lèvres de mes lèvres. Je reculais.
« Qu-qu'est-ce que tu fais ? »
Il eut soudainement l'air gêné, et dans un sens, misérable.
« Ben après ce qui nous est arrivé, t'as pas envie de penser à autre chose ? »
Sa voix avait un côté suppliant.
« Si. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas Jean. J'essaye... Mais je n'y arrive pas. » bredouillais-je en pleurant.
« On peut... on peut s'entre-aider tu sais. »
Il tendit la main vers moi. Je me levais pour l'éviter.
« Tu... tu es une fille bizarre, Ambre. » bredouilla t-il. « Quand nous étions en danger, tu te battais, t'étais admirable... Je me sentais ridicule à côté de toi, j'étais prêt à me faire dessus.... J'étais venu pour te sauver, mais au final, sans toi j'y serais passé ! Mais toi, t'avais pas peur. Blessée, t'étais encore prêt à tout ! Tout comme quand Steve t'avais agressé, au final, j'avais servi à rien... Et puis parfois tu t'écroules, t'as l'air toute fébrile... »
Je le regardais curieusement. Je pleurais encore.
« T'es un mystère ! Je sais pas comment je dois t'aborder. Parfois j'ai l'impression que je dois être délicat... Et parfois j'ai l'impression que c'est toi qui vas me sauter dessus ! »
Il se leva, et me sourit. Pas un de ses sourires de charmeur, un vrai sourire, honnête et simple.
« Je crois que c'est ça que j'aime chez toi. Le fait de jamais savoir qui tu es vraiment. Le fait que tu as l'air... Limite banale à l'extérieur, mais qu'à l'intérieur, t'es une battante. Que t'as une putain de force en toi, et que je trouve ça incroyable. T'es une battante, Ambre ! Et je sais qu'on vient de vivre un truc atroce. Mais avec toi, je sais aussi qu'on peut le surmonter ! Qu'ensemble... »
Il avait rapproché son visage du mien. Ses lèvres frôlaient les miennes. D'un coup, elles se pressèrent dans un bruit étrange. J'étais tétanisée. Qu'est-ce qui se passait ? Il était en train de m'embrasser. Comme dans les films, comme dans les livres. Je suppose que comme beaucoup de gens, j'avais longtemps imaginé ce que ça ferait. J'avais même eu pendant longtemps envie de le savoir, de le faire. Avec Jean d'ailleurs. Je ne voulais pas me l'admettre, mais ça avait été le cas. Mais ce n'était qu'une idée en l'air. Un rêve d'adolescente niaise. Peut-être qu'avant ça aurait pu... Mais maintenant, tout était différent. Je fermais les yeux, et dans ma tête, ce n'était plus Jean que j'avais en face de moi, mais Melvin et sa haine immense. Et sa volonté de tuer. Alors je ne fis rien. Et ce moment que j'avais longtemps voulu connaître fut froid. Malsain.
Il s'éloigna tout seul, au bout d'un moment. Mon manque de réaction avait dû le gêner. Il me regarda, tout penaud et baissa les yeux.
« Désolé, j'ai cru que... »
J'aurais voulu y croire, moi aussi.
« C'est... c'est à moi d'être désolée. » répondis-je simplement.
Je me levai et commençais à ramasser mes affaires.
« Tu... tu t'en vas ? »
Je voudrais rester.
« Oui. »
En fait, je n'aurais d'ailleurs jamais dû venir.
« Où est-ce que tu vas aller ? »
Je n'en savais rien.
« Ca ne te regarde pas.»
D'un coup, une colère sortit des tréfonds de la dignité qui lui restait.
« C'est ça, casse-toi. T'es qu'une profiteuse. Tu veux que je te protège et après tu me repousses. Salope. »
Le dernier mot semblait lui avoir échappé. Il s'en rendit compte et devint tout rouge, mais cette fois de honte.
« Me protéger ? Qu'est-ce qui te donnes au juste l'impression que je veux que tu me ''protèges'' ? Je crois que jusque là je m'en suis très bien sortie toute seule. Et puis, ce n'est pas moi qui est ''failli me faire dessus'' à l'usine. » lui dis-je d'une voix tranchante comme un couteau.
« Ambre, attends ! »
Mais je ne l'écoutais plus. Je partais, en claquant la porte. Je ne voulais plus jamais le voir. Ni lui, ni Antoine, ni Melvin, ni personne.
Dehors, il faisait déjà nuit. La dernière fois que j'avais pu assister à un ciel noir rempli d'étoiles, j'étais joyeuse, je découvrais. Je faisais par la suite la rencontre de ces deux garçons, auxquels je m'étais probablement trop vite attachée.
« Ombre ? » demandai-je dans le vide.
« Je suis là. »
« Maman avait raison. Le monde n'est pas fait pour moi. J'aurais dû rester à la maison. Et c'est ce que je vais faire maintenant. »
Je me mis à marcher, essayant de retrouver la demeure de ma mère. Un groupe d'ivrognes me siffla à un moment, mais je ne leur prêtais pas attention.
« Ambre. Ce n'est pas une bonne idée. »
« Et pourquoi pas ? J'ai été une petite idiote en voulant sortir à tout prix. J'ai été une petite idiote en faisant confiance à Jean. J'ai été une petite idiote sur toute la ligne.»
Ombre réfléchit un instant et continua rapidement :
« Il ne faut pas rester sur un échec. Souvient toi de ta première journée, tu pensais que c'était une catastrophe et finalement... »
« Et finalement, c'était le cas ! C'était une catastrophe ! Je le vois maintenant.»
Elle ne répondit pas. Nous n'avions plus rien à nous dire. Je rentrais chez moi, et je ne voulais plus en sortir. L'horreur était toujours là, dans ma tête. Mon bras me faisait encore mal. Mes yeux étaient toujours humides. Voilà ce que j'avais gagné à être trop curieuse. j'avais voulu explorer le monde extérieur, puis l'usine, et finalement je m'étais brûlée les ailes.
Une petite idiote, voilà ce que j'étais.
Ulrich
Ulrich était assez fatigué. Ça ne s'était définitivement pas passé comme prévu. Quand Alpha l'avait recontacté, déjà, il avait su que tout allait mal finir. Jean et Ambre était sans doute en train de sombrer dans une dépression propre à l'adolescence et donc totalement illogique et Antoine... Antoine était totalement incontrôlable. C'était incroyable à quel point il était différent de Jérémie et Aelita. Cet ego sur-dimensionné allait être un problème. Peut-être qu'il avait été trop dur avec lui, en essayant de le briser. De toute façon ça n'avait pas marché.
Melvin était sortit de son scanner et revenait dans le laboratoire. Un garçon gentil. Terrorisé lui aussi, mais beaucoup plus sympathique que l'autre petit con. Peut-être que s'il gardait celui ci sous sa coupe...
« Donc... c'est bon ? » demanda t-il timidement.
« C'est bon, ce qui t'es arrivé ne se reproduira plus. »
Le rouquin eut l'air satisfait, même si la terreur se lisait encore dans ses yeux.
« Mais... qu-qu'est-ce qui m'est arrivé... au juste ? »
« Une intelligence artificielle du nom de XANA a pris possession de ton corps. Le seul moyen de stopper XANA est d'aller sur Lyoko et de désactiver les tours. »
« Lyoko, c'est là où j'étais ? »
Ulrich hocha la tête. Il réfléchissait rapidement.
« Ça te dirait d'empêcher que ça arrive à d'autres personnes ? »
« Vous pensez que j'en serais capable ? » l'interrogea Melvin avec une lueur d'espoir.
L'homme essaya de faire un sourire rassurant, qui eut son petit effet sur le jeune homme.
« C'est à toi de me le dire. Tu défendrais pleins d'innocents. Tu serais une sorte de héros. »
Le rouquin ne répondit pas. L'idée avait l'air de beaucoup le travailler.
« Écoute, essaye de dormir cette nuit, et revient demain soir, d'accord ? Je vais prendre ton numéro de téléphone au cas où. Mais je sens que tu as un sacré potentiel. »
C'était tellement facile de caresser ce genre de jeune dans le sens du poil. Il regarda l'adolescent partir, qui d'ailleurs lui promit de revenir, avec un air satisfait. Puis il se tourna vers l'ordinateur.
A : Le bilan de la journée n'est pas très positif.
Alpha... Encore lui.
« Ça va encore. Dis moi, je ne pourrais pas me débrouiller qu'avec le rouquin ? Il y a pas moyens de lui donner à lui aussi les clés de Lyoko ? »
Les capacités d'Alpha étaient assez immenses, mais totalement inconnues pour Ulrich. Cependant, il était persuadé que c'était dans ses cordes.
A : Non. Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
« Ouais fin, je pourrais rien faire avec ni l'un ni l'autre. »
A : Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
« Et comment ils les ont eus, hein ? Je doute que ce soit Jérémie sur son lit de mort qui ai décidé de leur léguer ça ! T'as bien dû bidouiller un truc pour les leur donner, tu peux le faire pour Melvin ! »
A : Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
Ulrich commençait a être sacrément agacé.
« T'as pas répondu à ma question mon coco. »
Il y eut un petit temps d'attente avant que les mots redoutés n'apparaissent :
A : Tu n'as pas accès à cette information.
De rage, Ulrich s'éloigna de l'ordinateur. Comment était-il censé faire si on ne lui disait pas tout ? En tout cas, il ne faisait absolument pas confiance à Alpha. Après tout, XANA aussi était une intelligence artificielle, et le fait d'avoir été programmer par Jérémie ne changeait rien. Franz Hopper aussi avait été remplie de bonnes intentions.
« Bon, à demain. »
Il ne se retourna pas pour voir apparaître sur l'écran le message d'Alpha :
A : A demain, Ulrich.
Antoine
J'étais rentré chez moi, et je réfléchissais, allongé sur mon lit. La journée avait été intriguante, et redoutablement excitante, comment étais-je supposé dormir ? Et Ulrich m'avait sacrément énervé. Je respirais un bon coup et tachais de me calmer, pour pouvoir faire le tri dans mon esprit. Au bout de quelques temps, le mélange d'euphorie et de colère avait disparu, je pouvais enfin utiliser la totalité de mon intellect.
Résumons. Hier soir, Alpha m'avait donné rendez-vous à l'usine pour « répondre à mes interrogations ». A l'usine, ce type nous attendais et m'a révélé que quelqu'un, sans préciser qui, voulait ma peau et que Lyoko permettait d'influer le monde réel. J'ai refusé de le croire, mais suite à l'arrivée de Melvin, devenu surpuissant grâce à Lyoko, j'ai été forcé de le croire. Je me suis rendu sur Lyoko, là où des... monstres ont tenté de m'arrêter. J'ai été dans la tour responsable de la « possession » de Melvin, et je l'ai stoppé. Point notable, la tour m'avait reconnu.
Première question, qui était cet individu qui a voulu ma mort ? Il avait utilisé la tour de Lyoko pour prendre le contrôle de Melvin, mais avait aussi envoyé, ou directement dirigé ces créatures virtuelles pour m'empêcher de l'arrêter. Ce même individu semblait utiliser Lyoko dans la vie de tous les jours à des fins malhonnêtes. D'ailleurs, vu qu'il avait échoué dans cette première tentative de m'éliminer, j'étais très probablement encore en danger.
Deuxième question, quel était le rapport avec mes parents ? Ils avaient programmés Alpha, c'était certain. Mais le lien entre Alpha et Lyoko restait brumeux. C'était lui qui m'avait conduit à l'usine, aussi bien la première fois que la deuxième, et il était évident que mon père s'y est déjà rendu. Etait-ce lui qui avait crée Lyoko, et ses mystérieux pouvoirs ?
Troisièmement, qui était Ulrich Stern, quel était son lien avec cette histoire ? Il connaissait Alpha, vu que c'était ce dernier qui m'avait aiguillé vers lui et connaissait mes parents. Il était aussi fort probable qu'il connaisse l'individu malhonnête. Cependant, Ulrich ne me donnait pas l'impression d'être très fiable. Il ne me disait pas tout. Comme un idiot, j'étais obsédé par mon prénom qui s'était affiché dans la tour que j'en avais oublié les sujets essentiels. Pire encore, je m'étais laissé emporter par la colère lorsqu'il m'avait (volontairement) rabaissé, et j'étais parti, laissant tous ses points d'interrogations intacts.
Mais dans un sens, vu que je ne faisais pas confiance à ce type, c'était peut-être mieux ainsi. La moindre information venant de lui devait être prise avec une immense précaution. Ce que je devais faire à présent, c'était essayer de me renseigner sur lui. J'avais obtenu davantage de pièces du puzzle, mais pour l'instant, il n'y avait pas grand-chose qui s'emboîtait correctement.
Je me levais d'un bond et allait dans le bureau de ma tante, pour utiliser son ordinateur assez naze, mais suffisamment puissant pour mes besoins. Je tapais « Ulrich Stern » sur un moteur de recherche. Je ne trouvais pas grand-chose, si ce n'était qu'il avait obtenu son brevet au collègue Kadic la même année que mon père, et qu'il n'avait jamais obtenu son bac. C'était étrange, il n'y avait rien de plus. Il avait connu mon père au collègue, c'est à dire à l'époque où il avait tourné cette vidéo parlant de l'usine. D'ailleurs j'y repensais... Il parlait déjà de l'usine alors qu'il était adolescent, il y a plus d'un quart de siècle ! Est-ce que Lyoko existait déjà, où est-ce que cela marquait le début de sa création ? Encore une question sans réponse...
Je sursautais alors que sur mon écran apparaissait subitement une fenêtre de conversation qui m'était désormais bien connue.
A : Bonjour Antoine.
« Mais... je ne suis même pas sur l'ordinateur de mon père ! »
A : Tu m'as réactivé en allumant l'ordinateur de ton père, mais désormais, je peux aller où je veux dans le réseau.
« C'est comme ça que tu es apparu das l'usine ? »
A : Oui.
« Et c'est comme ça que tu as contacté Ulrich ? »
Petit temps d'attente.
A : Oui.
« Pourquoi ? Je veux dire, pourquoi l'avoir contacté ? »
A : Pour te protéger.
« De ce type qui veut me tuer ? »
A : Ulrich ne t'a pas tout dit. Je commence à m'interroger à son sujet. Je comptais sur lui pour t'expliquer certaines choses, mais il ne l'a pas fait.
« Est-ce que tu peux... le faire à sa place ? »
A : Oui.
Je m'asseyais au fond du fauteuil. Est-ce que j'allais avoir les derniers morceaux de cette énigme, peut-être même la solution ?
A : Ce n'est pas directement un être humain qui veut ta mort, mais une intelligence artificielle, comme moi. XANA, programmé par ton grand-père maternel. Pendant leur adolescence, tes parents ont affrontés cette invention dégénérée.
Je restais sur mes gardes. Est-ce que je pouvais faire confiance à Alpha ? Je ne le savais pas encore, et à l'instar d'Ulrich, je ne devais pas considérer comme acquis ses propos.
« Affronté en vain, je suppose, puisque cette... I.A. est toujours là, et pas eux. »
A : Exact. XANA est toujours là, alors que Jérémie et Aelita Belpois ne le sont plus. Et c'est pour ça que j'ai besoin de toi, Antoine Belpois.
« Comment ça ? »
A : Tes parents ont échoués. Mais toi, en revanche, tu es capable de prendre la relève. Et de réussir.
« Pourquoi moi ? » demandais-je soudainement.
A : Parce qu'Ulrich se trompe. Tu es spécial, Antoine.
Je le savais... ! Je l'avais toujours su ! Et le voir écrit, noir sur blanc sur mon écran ne faisait que confirmer ce fait que personne ne pouvait contredire : j'étais un être d'exception. Alpha l'avait compris. C'était la première personne à le comprendre. Enfin... « personne », tout était relatif.
A : Tous les deux, nous allons pouvoir arrêter définitivement XANA. Et peut-être bien plus encore. Acceptes-tu de travailler avec moi dans ce but ?
« Explique moi alors. Je veux bien, évidemment que je veux bien ! Mais j'ai besoin de savoir. »
Alpha commença alors à m'expliquer. Je passais une nuit blanche à le lire.