Copains et puis c'est tout

Chapitre 35 : Yumi contre tous

1267 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/06/2022 11:39

Une pause s'imposa dans la matinée. Yumi fut parmi les premiers à quitter la salle, la colère et l'anxiété la consumant à petit feu. Elle aperçut ses amis discuter un peu plus loin, seul Ulrich manquait à l'appel. Elle s'avança vers eux telle une furie.

 

— Bon, vous allez me dire ce qui se passe ici à la fin ?!

 

Sous l'effet de la surprise, Jérémy, Odd et Aelita ouvrirent de grands yeux tout en s'échangeant des regards. Après plusieurs secondes de silence, Odd, comme d'habitude, brisa la glace :

 

— Écoute, Yumi, on n'est au courant de rien ! On se pose autant de questions que toi !

 

Yumi leva les yeux au ciel en lâchant un rictus.

 

— C'est ça, ouais ! Vous en savez même plus que vous ne le devriez !

— Mais je t'assure que non !

— Le message que t'as envoyé avant-hier à Ulrich en lui disant qu'il fallait que vous parliez, je sais parfaitement que ça a un rapport avec le fait que tout le monde semble au courant de quelque chose ici qui me concerne... tout le monde sauf moi ! Alors arrêtez de me prendre pour une idiote et dites-moi clairement les choses !

 

La colère se reflétait progressivement dans leurs voix, aussi bien dans celle de Yumi que dans celle d'Odd qui s'emporta à son tour, visiblement à bout :

 

— Pour la dernière fois, nous ne savons rien ! Y en a marre à la fin de toujours être mêlés à vos histoires ! Si vous savez pas gérer votre couple, bah séparez-vous et arrêtez de prendre la tête à tout le monde !

 

Il tourna ensuite les talons, bientôt suivi par Jérémy qui lança d'abord un regard désolé à son amie. Yumi les regarda partir, frustrée, avant de poser les yeux sur la seule personne qui restait en face d'elle.

 

— Aelita, qu'est-ce qui se passe ? redemanda-t-elle d'un ton plus calme.

 

La jeune fille aux cheveux roses ne sut quoi répondre, elle se sentit mitigée. Elle jeta un coup d'œil en direction des garçons avant de revenir à sa meilleure amie.

 

— Ils t'ont dit de ne rien dire, c'est ça ?

— Yumi, je suis dés...

— Et vous vous dites être mes amis...

 

Ce fut avec une pincée de déception dans les yeux que la japonaise s'en alla sans laisser Aelita ajouter un mot de plus. Cette dernière soupira longuement tout en rattrapant les deux blonds de la bande.

 

— Vous savez que c'est pas mon genre de mentir, se plaignit-elle. En plus elle mérite pas qu'on lui mente...

— Parce que nous on mérite de s'en prendre plein la gueule pour les conneries d'Ulrich, peut-être ? renchérit Odd.



——————————



— Eh... ça va ?

 

Ce fut avec hésitation qu'Ulrich prit place à côté de Yumi qui affichait une mine complètement décomposée, assise seule. Cette dernière ne prit même pas la peine de lui répondre et encore moins de le regarder.

 

— Écoute, Yu'... Je sais que tu m'en veux encore par rapport à hier, alors je suis vraiment désolé.

— Encore heureux que je t'en veuille, marmonna Yumi. Je me prends la tête avec toi, je me prends la tête avec les autres... sans même savoir pourquoi ! Je comprends rien à ce qui se passe !

 

Ulrich se mordit la lèvre intérieurement tout en se perdant un long moment dans ses réflexions.

 

— Tu sais, t'avais pas totalement tort quand tu disais que je te cachais quelque chose..., finit-il par avouer.

 

Yumi posa finalement les yeux sur lui à ces propos. Son regard était sérieux et craintif à la fois. Il vint à croiser celui d'Ulrich qui reflétait un peu plus d'embarras.

 

— Je... Les messages ou les appels que t'as pus voir dans mon téléphone hier... bah, en fait, c'est... 'Fin...

— C'est une fille, compléta Yumi avec une petite grimace.

— Euh... Non, enfin si !

— Franchement, Ulrich, je vois pas pourquoi t'as autant de mal à me dire quelque chose d'aussi... insignifiant ! Je veux dire, j'allais pas faire toute une scène pour ça !... Sauf si ça va plus loin que ça, bien sûr...

 

La gorge d'Ulrich se noua tandis que Yumi riait presque de la situation. Elle aurait préféré que la conversation se résume à ça, mais lorsqu'elle lut la culpabilité sur son visage, elle comprit qu'Ulrich semblait en avoir bien plus à lui dire.

 

— C'est qui cette fille ? questionna-t-elle en le regardant toujours droit dans les yeux.

— Euh... J'en sais rien. Elle m'a dit qu'elle s'appelle Léna, mais si ça se trouve, c'est même pas son vrai prénom...

— Bon, Ulrich, il s'est passé quoi au juste avec elle ? Et tourne pas autour du pot ! Réponds clairement et en toute franchise !

 

Le silence fut la réponse à laquelle elle eut droit. Un soupir se fit entendre de la part de la jeune fille qui vrillait de plus en plus.

 

— Vous vous voyiez pendant qu'on était ensemble, c'est ça ? s'impatienta-t-elle pour le pousser à parler.

— Non, bien sûr que non !

— C'était ambiguë entre vous, alors ?

— Mais non ! Enfin, pas de mon côté en tous cas !

— Mais il s'est passé quoi alors ?! Pourquoi tout ce cinéma si au final il n'y a rien eu ?! s'écria presque Yumi. Vous vous êtes embrassés ou quoi ?!

 

Alors qu'elle s'attendait une fois de plus à entendre le contraire, Ulrich baissa la tête. Yumi ressentit un énorme pincement au cœur et sa colère se transforma rapidement en désarroi.

 

— Vous vous êtes embrassés ? s'enquit-elle d'une plus petite voix.

 

Un son strident résonna à cet instant qui n'était autre que la sonnerie. Mais le jeune couple n'y prêta pas grande attention pour cette fois et resta assis.

 

— On s'est pas embrassés, c'est elle qui m'a embrassé..., répondit Ulrich une fois le bruit atténué.

— Et toi tu t'es laissé faire..., reprocha Yumi en essayant de ne pas laisser ses émotions transparaître dans sa voix.

— Mais non, pas du tout ! Je te jure que je l'ai repoussée, je m'attendais pas à ce qu'elle m'embrasse !

 

La japonaise fixa le sol à son tour tout en visualisant la scène dans sa tête, dégoûtée et blessée d'imaginer celui qu'elle aimait se faire embrasser par une autre.

 

— Et c'est ça que tu avais tellement peur de me dire ?

— J'avais simplement peur que tu ne me crois pas, Yu', et que tu penses que je te trompais comme ils le disent tous, se justifia Ulrich en glissant doucement sa main dans la sienne. Je suis désolé... Je t'aime, tu sais.

 

Elle observa longuement l'image de leurs doigts entrecroisés, ne pouvant s'empêcher d'en vouloir un minimum à Ulrich, avant de rompre le contact de leurs mains. Elle prit son sac et se leva du banc.

 

— Bah tu vois, c'est justement le fait de m'avoir caché tout ça qui va faire que dorénavant j'aurai du mal à te croire, lui fit-elle savoir avant d'entamer son chemin vers les salles de cours.

— Yumi, attends...

 

L'interpelée se retourna pour découvrir un Ulrich qui s'en voulait beaucoup. Mais elle trouvait que tout pardonner et passer à autre chose aussi rapidement serait trop facile.

 

— On en reparlera après, je suis déjà en retard...


 

 

Prochain chapitre : Un choix de fait ?

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