Copains et puis c'est tout

L'ambiance s'annonçait tendue au sein du groupe. En effet, comme Odd, Jérémy et Aelita étaient également au courant de la rumeur faisant le tour de Kadic. Ces trois derniers marchaient en tête tandis qu'Ulrich restait en retrait, tous les quatre se rendant à leur emplacement habituel.

— Vous pensez que Yumi est au courant de ce qui se dit ici ? chercha à savoir Aelita.

— Ulrich m'a dit que non, hier.

— Il attend quoi pour lui en parler alors ? ajouta Jérémy.

— Je me pose la même question, figurez-vous !

— Les amis...

Ils s'arrêtèrent, le temps de permettre à Ulrich d'arriver à leur hauteur.

— Dites rien à Yumi, s'il vous plaît. Je tiens à le faire moi-même.

Les trois amis échangèrent des regards hésitants avant d'acquiescer et reprirent silencieusement leur route. Pendant que Jérémy creusait davantage en posant des questions à Ulrich, Odd et Aelita reprirent leur discussion de leur côté.

— S'il parle pas à Yumi aujourd'hui comme il le dit, j'irai le faire, moi.

Odd ne dit rien dans un premier temps, l'air de réfléchir, avant de partager son point de vue à son tour :

— Je pense que ça ne ferait qu'empirer la situation. On devrait laisser Ulrich lui parler, il est assez grand pour se débrouiller tout seul...

— Odd, tu sais comment je suis. Si jamais Yumi me pose des questions, je serai tentée de lui dire la vérité.

— Écoute, je sais que c'est ta meilleure amie, mais honnêtement, ça n'arrangera rien du tout. Le mieux c'est qu'elle l'apprenne d'Ulrich et pas de quelqu'un d'autre.

La jeune fille garda le silence tout en laissant s'échapper un soupir. Ce fut malgré elle qu'elle accepta de ne rien dire, du moins pour la journée, à Yumi. 

Cette dernière fit son entrée dans la cour de l'établissement et rejoignit aussitôt sa bande d'amis, tout en prenant soin d'ignorer Ulrich qui s'était posé sur un banc, une expression pensive et angoissée sur le visage.

— Bonjour les amis !

Un malaise s'incrusta rapidement au sein du groupe.

— Salut...Yumi, lui répondit Aelita.

— Eh bah, c'est pas la grande forme ici ! Qu'est-ce qui vous arrive ?

Aucune réponse. Yumi les regarda les uns après les autres, les sourcils légèrement froncés. Elle lança ensuite un regard en direction d'Ulrich mais celui-ci ne faisait que fixer le sol. Elle se sentit vexée qu'il ne prit pas l'initiative d'aller s'excuser auprès d'elle.

— C'est que vous avez l'air... fâchés avec Ulrich, nota Jérémy en se raclant la gorge. Qu'est-ce qui se passe ?

La japonaise reporta son attention sur eux mais ignora complètement la question de Jérémy. Elle haussa simplement les épaules, sans plus.

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Yumi alla à la rencontre du reste de sa classe sous l'ordre de la sonnerie. La belle asiatique ressentit une étrange pression autour d'elle. En effet, les élèves la dévisageaient étrangement sans qu'elle n'en sache la raison. Certains semblaient même rire d'elle, mais elle préféra jouer aux sourdes et aux aveugles. Néanmoins, son cœur se resserra suite aux commentaires d'une bande de filles qui défila à côté d'elle :

— Tu parles d'un couple parfait ! Couple en carton, oui !

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— On peut savoir pourquoi t'as pas parlé à Yumi alors que t'en avais l'occasion ?

— Mais vous allez me foutre la paix à la fin avec ça ?! s'énerva violemment Ulrich face à la pression que lui faisaient subir ses amis. Ça va, je sais ce que j'ai à faire, alors pas la peine de me traiter comme un gamin ! Vous êtes saoulant à toujours vous mêler de ce qui vous regarde pas !

Si Aelita et Jérémy restèrent bouche cousue, ce n'était pas le genre d'Odd de garder sa langue dans sa poche :

— Mais c'est quoi ton problème ? On cherche juste à t'aider et c'est comme ça que tu le prends ?!

— Je vous ai jamais demandé votre putain d'aide justement ! Alors maintenant fichez-moi la paix et mêlez-vous de vos affaires !

— Eh bah, tu sais quoi ? Vas-y, foire tout avec Yumi comme tu sais si bien le faire ! Tu viendras pas pleurnicher quand elle t'aura plaqué, c'est tout ce que tu mérites de toute façon !

— C'est ça, ouais !

Le beau brun attrapa son sac avec colère et s'en alla sans perdre une seconde de plus. Odd se mit lui aussi dans un coin, suivi de près par celle qui se présentait telle sa cousine.

— Faut dire que pour une fois t'as eu raison de t'énerver...

— Non mais laisse, je peux plus le supporter ! Il devrait déjà se montrer reconnaissant qu'on ait rien dit à Yumi tout à l'heure, mais non ! Au lieu de ça, monsieur monte sur ses grands chevaux ! Bah qu'il se démerde !

— J'avoue qu'il a pas assuré sur ce coup...

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Yumi sortit silencieusement ses affaires, enfermée dans ses pensées qui furent interrompues par l'entrée de William dans la salle. Il était accompagné d'un autre camarade. Ils passèrent près d'elle et, avec un sourire incroyablement narquois aux lèvres du beau ténébreux, ils la fixèrent jusqu'à arriver au fond de la classe où ils se mirent à rire ouvertement en s'installant. Un mal-être intercepta de nouveau l'adolescente. 

Les minutes s'écoulaient, des minutes qui se transformaient en heures pour elle.

— Eh, ça va aller ?

Perplexe, Yumi pivota légèrement la tête pour croiser le regard de sa voisine de table. Une fille parmi tant d'autres, qui, cependant, semblait elle aussi avoir un petit faible pour le côté gotique, bien que Yumi avait horreur d'être décrite ainsi.

— Euh... Ouais, je crois...

— Quand je dis qu'on ne peut pas faire confiance aux hommes..., poursuit-elle d'une voix mécanique.

Yumi afficha une petite grimace d'incompréhension et de confusion avant de baisser le regard et d'avoir une pensée pour Ulrich.

— Désolée de m'en mêler, je sais que ça me regarde pas.

— Non, t'inquiète..., rassura la jeune asiatique en gardant toujours l'esprit ailleurs.

Elle ne parvint pas à suivre le cours, faisant preuve d'une grande impatience pour découvrir ce qui se tramait derrière son dos.

Prochain chapitre : Yumi contre tous