Copains et puis c'est tout

Chapitre 33 : Une confiance brisée ?

1503 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/06/2022 13:27

Après quelques balades de plus main dans la main et des câlins par ci par là, Yumi et Ulrich rentrèrent dans l'après-midi. Ils retournèrent chez la japonaise dans l'intention de passer le reste de la journée ensemble également.

Yumi regagnait sa chambre pendant qu'Ulrich se rendait au toilette. Elle sortit de son sac le téléphone de ce dernier pour poursuivre ses « recherches ». Elle le déverrouilla sans difficultés et s'empressa de jeter un coup d'œil à sa galerie qui ne comportait aucune photo susceptible de donner raison à ses soupçons.

Presque exaspérée de ne rien trouver, Yumi retourna une seconde fois inspecter ses appels récents et, après de longues minutes de réflexion, débloqua le fameux numéro inconnu. Elle était sur le point de l'appeler lorsqu'Ulrich surgit derrière elle, lui arrachant un sursaut :

 

— Yumi, qu'est-ce que tu fais ?

 

Les yeux du jeune homme s'abaissèrent vers l'objet qu'elle tenait entre ses mains.

 

— T'étais en train de fouiller dans mon téléphone ?

— Non, enfin... Il était sur le lit et je l'ai simplement pris, c'est tout ! Et même si je fouillais dedans, il est où le problème ? Tu n'as rien à cacher, non ?

 

Ulrich ne répondit pas, détournant le regard sur le côté. Yumi soupira et lui rendit son portable avant d'enchaîner :

 

— Tiens. Je comprends pas pourquoi ça t'embête autant que j'aie ton téléphone, à moins que tu aies quelque chose à te reprocher...

— Yumi, tu veux bien arrêter avec ça à la fin ?! Je ne te cache rien du tout !

— Alors pourquoi tu tiens tellement à toujours avoir ton téléphone avec toi et pourquoi t'es tout le temps figé dessus ?! s'emporta Yumi à son tour.

— Mais parce que ! 'Fin, c'est tout à fait normal ! C'est mon téléphone, encore heureux que je veuille l'avoir sur moi !

— Ok, bah garde-le ton précieux téléphone, je n'y toucherai plus !

 

Yumi sortit alors de la chambre. Ulrich lui emboîta le pas et la suivit jusque dans la cuisine où elle se servit un verre d'eau.

 

— Tu vas me faire la tête juste pour ça ? s'indigna Ulrich.

— Je ne te fais pas la tête, Ulrich. Je veux juste que tu sois honnête avec moi...

— Mais je le suis !

— Alors dis-moi : c'est qui cette personne qui t'as appelé dans la matinée et que t'as ensuite bloquée ? demanda Yumi d'une traite.

— De quoi tu parles ?

— Ulrich, tu sais très bien de quoi je parle !

 

Se persuadant que ce n'était toujours pas le moment de lui avouer la vérité car elle était encore trop tendue pour comprendre, Ulrich, une fois de plus, choisit de ne rien dire concernant Léna.

 

— En fait tu me fais pas confiance, c'est ça ? reprocha-t-il pour retourner la situation.

— Je... C'est pas la question ! Bien sûr que si je te fais confiance !

— Alors arrête de penser que je te cache quelque chose !

— Comment si tu n'es même pas capable de répondre à une simple question ?! s'énerva davantage la japonaise.

— Mais parce que ça n'a aucune importance ! Je sais pas qui c'est, c'est pour ça que je l'ai bloqué !

— Tu me prends vraiment pour une bouffonne, Ulrich !

 

Énervée, elle quitta la cuisine sans accorder un regard de plus à Ulrich. Ce dernier continuait de la suivre dans tous ses déplacements tout en s'en voulant de lui mentir.

 

— J'ai pas envie de m'embrouiller avec toi, Yu', lui glissa-il en l'enlaçant par derrière.

— T'as pas envie et pourtant tu fais tout pour, répliqua Yumi.

 

Il la couvrit de baisers sur le visage et dans le cou dans l'espoir qu'elle se calme et passe à autre chose. Mais bien que Yumi appréciait le geste, elle restait toujours sur ses doutes.

 

— N'empêche, t'es trop jolie quand t'es énervée...

— Je suis jolie quand je suis énervée ? répéta-t-elle avec un petit sourire, gardant tout de même une part de colère.

— Très jolie !

— Tu peux me complimenter autant que tu veux, ce n'est pas pour autant que je vais oublier tout ça, lui fit-elle savoir en reprenant un air sérieux.

— Comment tu veux qu'on avance ensemble si tu n'es même pas capable de me faire confiance ?

— Ohlalah, recommence pas avec ça !

 

Elle se défit de son étreinte et croisa ses bras sur sa poitrine tandis qu'Ulrich ne savait plus quoi dire ni quoi faire pour se sortir du pétrin. Il fourra ses mains dans ses poches en tapotant son pied au sol.

 

— Tu comptes toujours pas répondre à ma question ? persista Yumi.

— Bon, Yumi, ça commence sérieusement à me gonfler cette histoire ! On peut pas juste profiter de notre après-midi ?

— C'est une blague, j'espère ? C'est toi qui me mens et c'est toi qui en as marre ?!

— C'est bien ce que je disais : tu ne me fais pas confiance !

— Bon, pense ce que tu veux, Ulrich !

 

Le couple se remit à se disputer pendant une dixaine de minutes mais Ulrich ne cédait toujours pas. Yumi se résolut donc à ne plus insister. Elle finirait certainement par connaître la vérité un jour ou l'autre, après tout, et elle savait se montrer patiente quand il le fallait.

 

— Je crois qu'il vaudrait mieux que je rentre, supposa tristement Ulrich.

— Je crois aussi...

— On parlera de tout ça lundi... si tu veux.

 

Yumi ignora ses paroles et préféra bouder dans son coin. Ulrich alla la câliner et n'hésita pas, par la même occasion, à lui voler des baisers auxquels la jeune fille restait indifférente, ce qui amusa le beau brun.

 

— Bisous mon cœur, je t'aime très, très, très, très fort !

 

Yumi le regarda partir sans un mot. Si Ulrich trouvait cette situation amusante, c'était loin d'être le cas pour elle.



——————————



Ulrich venait d'arriver à Kadic. La tristesse s'était de nouveau emparée de lui durant son trajet mais il s'entêtait toujours à garder le silence. Il ouvrit la porte de sa chambre une fois celle-ci atteinte pour y découvrir Odd en train de s'amuser avec Kiwi.

 

— Ah bah enfin ! C'est pas trop tôt !

 

Le beau brun se laissa tomber sur le lit, le regard dirigé vers le plafond, sans prêter attention à la remarque de son colocataire.

 

— T'as vu le message que je t'ai envoyé, au moins ? continua Odd en posant Kiwi par terre.

— Ouais, je l'ai vu..., répondit Ulrich dont la poitrine s'oppressa. C'est quoi le souci encore ?

— Si tu savais dans quelle galère tu t'es mis...

— Pourquoi ? Y a quoi ? Accouche !

— Vieux, c'est quoi cette histoire de tromperie dont tout le collège parle ?

— Quoi ? Quelle histoire de tromperie ?!

 

Même s'il était évident qu'il était question de son baiser avec Léna, Ulrich resta choqué sur le fait que tout Kadic était déjà au courant et de l'ampleur que cela avait pris. L'histoire avait sans doute été déformée au fur et à mesure qu'elle circulait dans le seul but de mener à mal son couple avec Yumi.

 

— Tu le sais aussi bien que moi ! Tu as trompé Yumi avec ta Lana, Léna, je sais pas qui là ! Comment t'as pu faire ça ?

— Mais, Odd, je n'ai jamais trompé Yumi ! Cette histoire est montée de toutes pièces, j'avais même arrêté de parler à cette fille ! se justifia Ulrich qui bouillonnait intérieurement.

— Tu avais ? Donc tu as repris contact avec elle ?

— Non, enfin oui ! Je sais plus ! C'est elle qui est venue me parler ce matin quand je me rendais chez Yumi et cette peste, elle m'a... Bref, je n'ai jamais trompé Yumi, c'est tout ce que j'ai à dire !

— Franchement, Ulrich, je comprends rien à toutes ces histoires... Yumi le sait, elle ?

— Bah...

 

Ulrich baissa la tête en libérant un long soupir. Odd comprit que la réponse était négative.

 

— Tu lui as même pas parlé des messages ?

 

Le beau brun hocha la tête pour une seconde fois dire « non ». Il ne savait clairement plus où donner de la tête.

 

— Je suis sûrement pas le mieux placé pour juger, mais à ta place je me dépêcherai de tout lui dire avant qu'elle l'apprenne de quelqu'un d'autre. Je te laisse y réfléchir pendant que je vais me doucher.

 

Dès que son ami referma la porte derrière lui, Ulrich poussa un râle.

 

— Qu'est-ce que je vais lui dire, moi, à Yumi ? Elle me fait déjà la gueule juste pour une histoire d'appel !

 

Une mine des plus désespérées se teignit sur son visage.


 

 

Prochain chapitre : Un couple jalousé

Laisser un commentaire ?